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sorry (raï)

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sorry (raï) | Dim 17 Juil 2016 - 15:39
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i'm sorry for everything i've done
raï & freya

From the second that I was born it seems I had a loaded gun and then I shot, shot, shot a hole through everything I loved (+) « Oui, bien sur. » C’est ce qu’elle dit chaque fois qu’un client lui demande quelque chose. Puis elle sert en prime un sourire, pas un simple sourire commercial, un vrai sourire. Elle a beaucoup travaillé là-dessus, Freya, travaillé à faire semblant d’être heureuse dans l’espoir de le devenir réellement. Elle se l’est promis : plus de conneries, plus de malheur, rien qu’une nouvelle vie. Après tout, ce réveil à l’hôpital, c’était une chance, pas vrai ? Une chance couleur Nina, les yeux de la belle braqués sur elle, leurs mains entremêlées dans cette chambre trop froide et trop blanche. Elle en a mis du temps, la rousse, à comprendre qu’elle ne serait jamais capable de laisser la famille derrière elle. Pas ceux qui restent, en tout cas. Renzo, c’est difficile, c’est compliqué, il est partit sans lui laisser le choix, sans lui en toucher un mot, il a quitté la Corée du Sud pour le terrible nord et l’a laissée toute seule dans cet Enfer. Reira, c’est différent ; Reira, Freya ne sait plus quoi en penser ni comment agir. Mais il reste Raï, Nina, Noam. Et tant qu’ils seront là, vivre et tenter de ressouder la famille vaudra le coup, non ?

Entre deux services, elle laisse son regard vagabonder vers Raï. C’est pour lui, et pour Chung Su aussi, qu’elle a pris cet emploi au Cosa Nostra. Elle l’a obtenu facilement, Armani oblige, mais ce n’est pas tant tenir le bar qui lui importe ; c’est plutôt de garder un oeil sur eux deux. Elle répare les conneries de son meilleur ami (ex meilleur ami ?), tente de s’assurer que Raï tient le coup. Raï, elle a eu l’impression de le voir couler, ces quelques mois précédents, le tout accompagné de cette autre impression, tout aussi dégueulasse, de ne rien pouvoir faire pour lui. Juste le contempler, une boule dans la gorge, sans pouvoir aller lui parler, lui expliquer toute la vérité. Qu’il le sache, ce serait le mettre en danger ; et ça, elle ne peut pas se le permettre, pas vrai ? Sans compter que lorsqu’In Ha a appris qui elle était, ils se sont drastiquement éloignés - et si Raï réagissait pareil ? Dans le doute, elle s’est contentée d’attendre, d’espérer qu’il s’en sortirait par lui même. Elle a pensé, un peu lâchement peut-être, qu’elle avait ses propres problèmes à résorber, son propre bonheur a essayer de construire.

Aujourd’hui, elle ne sait plus. Elle se trouve égoïste, voudrait rattraper le temps perdu. Ne sait pas comment s’y prendre. Travaille à côté de lui sans oser s’approcher de trop près. Laisse le malaise grandir, croitre dans ce restaurant qui pourtant symbolise leur réussite d’un nouveau genre. Il fut un temps, il servait à blanchir de l’argent ; plus maintenant. A présent le trafic est mort, et la rousse s’accroche à une rédemption qui la travaille au corps. Elle voudrait s’excuser, pour tout, pour avoir coulé sa propre famille, pour avoir infligé à Raï un entrainement qu’il ne méritait pas et l’avoir plongé dans des horreurs qu’il n’était pas destiné à voir. Mais comment s’excuser sans tout avouer ? Le bruit du verre qu’elle vient de casser la tire violemment de ses pensées - déjà elle se baisse au sol pour cueillir de ses doigts blancs les bouts de verre éparpillés. Puis d’autres doigts font de même, plus masculins. Lorsqu’elle relève les yeux, c’est pour apercevoir Raï en train de l’aider, consciencieusement penché sur les débris. « Désolée » qu’elle bafouille maladroitement. (Désolée, pas juste pour le verre, pour le reste aussi). Il est beau, elle se fait la remarque en un coup de vent, pas de la même manière qu’In Ha, c’est différent, mais beau quand même. Il y aurait pu avoir quelque chose entre eux, dans le passé, ou dans une autre vie, dans un univers parallèle. Si elle n’avait pas été la blonde aveugle aux sentiments qu’elle était auparavant, si elle avait été une autre, dans un autre monde.


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Re: sorry (raï) | Ven 12 Aoû 2016 - 19:14
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i'm sorry for everything i've done
raï & freya

tenue ▬ Il poussa la porte du restaurant pour s’engouffrer à l’intérieur, une main dans la poche de son bermuda devenu un peu trop grand sur ses hanches, l’autre tenant son skate qu’il posa à l’entrée. Il entra dans son deuxième chez lui, comme un chien errant, un peu triste, sans couleur à l’âme. Les cheveux légèrement en bataille, on devinait qu’il ne s’était pas attardé sur ce détail. Il avait ces cernes qui trahissaient son manque de sommeil permanent, ce regard un peu vide, un peu trop noir, et pourtant, un sourire se dessina sur ses lèvres, comme à chaque fois qu’il venait. Il salua quelques clients habituels avant de saluer les employés, se penchant poliment face à eux. Raï avait ce visage sans expression, parfois froid mais pourtant poli. Personne ne posait de question, tout le monde avait juste l’habitude de ce qu’il dégageait. Il avait ce visage doux et enfantin qui contrastait parfaitement avec la noirceur de son âme et de son regard. Il était de ceux qui brûlaient en enfer tout en survivant aux côtés des vivants. Son allure droite se dirigeait au comptoir et il enleva sa veste pour l’accrocher au porte-manteau avant de regarder les alentours presque en détaillant chaque coin. Il y avait déjà quelques jours que Raï n’avait pas mis les pieds au Cosa Nostra et pourtant, la boutique tournait bien. Il était fier de ses employés et de l’aide qu’ils lui apportaient.

Très peu bavard, il s’arrêtait souvent aux commodités habituelles et aux relations professionnelles. Désormais, il venait au restaurant car il en avait la charge et surtout, c’était un moyen pour tenir un peu plus le coup. Il voyait un peu le jour, il s’accrochait aux quelques contacts avec les clients, avec les serveurs. Il s’accrochait à quelque chose dont il n’avait pas conscience, à quelque chose qu’il n’avait jamais connu. Parce qu’il se souvenait qu’autrefois, il entrait dans ce restaurant dans le simple but de travailler durement et d’étouffer tout soupçon des trafics de sa famille. Il aidait à blanchir l’argent entre deux entraînements et quelques bouquins. A cette époque, peut-être qu’il souriait un peu plus, qu’il se chamaillait davantage avec Nina dès qu’elle entrait dans ce foutu restaurant, peut-être même qu’il vivait un peu plus ou du moins, un peu mieux. Raï avait bossé durement pour marquer sa place au sein des Armani qu’il ne pensait pas au reste, n’y a réellement réfléchir si tout ça était vraiment bon pour lui. Il suivait les ordres, il obéissait sagement et prenait parfois les devants mais le plus jeune de la fratrie avait bien grandi. Et il se posait là, à regarder silencieux une affaire qui lui donnait un peu d’espoir. C’était l’une des seules choses qui lui restait de ceux qui n’étaient plus là et ça lui donnait le courage de ne pas baisser les bras.

Il soupira un instant, prenant les feuilles de compte pour y jeter un œil mais il leva le regard bien vite sur le bruit de verre qu’il imaginait avoir fracassé le sol. Voyant une chevelure rousse se pencher pour ramasser les morceaux, il la regarda juste quelques secondes et ses doigts délicats, avant de se glisser hors du comptoir. Raï ne m’y pas longtemps avant de s’accroupir devant elle, le regard cherchant les éclats de verre éparpillés. Il leva de nouveau le regard lorsque la voix de Freya résonna à ses oreilles, il la regardait presque amusé, comme pour banaliser cet accident. « Ce n’est rien, ce n’est qu’un verre. » Il gardait soigneusement les bouts de verre dans sa main et ajouta « Fais attention à ne pas te couper. » Parce que Raï avait beau l’air impassible et détaché, il n’en était rien d’un patron austère et tordu. Pendant même un instant, il oublia un peu le vide creusé dans sa poitrine, comme s’il venait de ramasser ses propres morceaux pour mieux les recoller et devenir un peu plus amical. Alors un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors qu’il se redressa, allant jeter le verre au creux de ses doigts pour ramener une balayette et une pelle et ramasser les derniers débris.

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