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raise it up

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Re: raise it up | Jeu 13 Oct - 16:24
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mais moi j'ai la rage
et toi t'es trop sage

ise moeko et moon ji hoon


Moeko de ses doigts experts, de son regard mystérieux, trop sombre, trop lointain, regarde son ami baisser les yeux pour se perdre dans l'océan de son âme. Oh, ils sont tristes, ils sont perdus, ils sont bien moins téméraires qu'avant. Un demi sourire se glisse sur les lèvres rouges de la japonaise alors que la main du garçon glisse sur sa joue, puis son cou puis son épaule et son vêtement. Elle inspire longuement avant d'expulser l'air dans un tremblement dissimulé alors qu'elle se remet en mouvement, prenant jihoon par ses deux mains, l'empêchant de continuer son geste. « viens. »

voix trop douce, quasi peu naturelle quand on sait le passé récent qui les unies. Mais moeko, elle à tout ravalé, parce qu'elle à vu. Franchir les limites de leur amitié, descendre dans les enfers. Elle à arrêté, elle est remonté, un peu, juste un peu, à la frontière de leur amour pour pouvoir l'aider, le guider à nouveau vers les hauteurs. Elle guide de ses doigts délicats son ami jusqu'à la salle de bain ou l'eau chaude remplis doucement la baignoire, relève les yeux vers lui avec un sourire doux et viens glisser ses doigts froid sous son t-shirt, le temps de le lui relever au dessus de la tête pour dévoiler son corps. « rentre dans cette baignoire. » Elle sourit, moeko, puis ressort de la salle de bain, puis de la chambre pour aller chercher son verre de vin, un deuxième verre vide et la bouteille, qu'elle ramène dans la chambre, entrant à nouveau dans la salle de bain sans jeter un regard vers jihoon, posant tout ça au bord de la baignoire avant d'enfin tourner la tête vers lui, s'accroupir pour poser ses bras sur le rebord de l'émail, plonger ses doigts fins dans l'eau chaude et jouer avec quelques secondes, silencieuse. « tu sais, tu peux encore pleurer si ça te fait du bien, faut rien garder. » oh, moeko, fâcheuse tendance à dire tout haut.


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Re: raise it up | Jeu 13 Oct - 18:01
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mais moi j'ai la rage
et toi t'es trop sage

ise moeko et moon ji hoon


J'aurais voulu qu'elle dise oui, j'aurais voulu qu'elle accepte de partager ce même malheur qui me rongeait depuis des lustres. J'aurais voulu qu'elle puisse s'immiscer au plus profond de mon être, qu'elle prenne mon coeur et l'écrase jusqu'à l'éclater. J'aurais voulu qu'elle me fasse découvrir ce qu'était l'insensibilité, car les larmes qui coulaient sur mes joues me brûlaient de désespoir. J'aurais voulu tellement de choses, à commencer par ne pas craquer, pour rester fort, comme toujours. C'était comme ça qu'on me connaissait, ou quand on ne me connaissait pas plutôt. Parce que je m'efforçais de cacher mes faiblesses, très peu de personnes savaient réellement qui j'étais. Mais je n'arrivais pas à mentir à Moeko. Je n'y arrivais jamais, parce qu'elle me ressemblait, elle était moi. Et moi, j'étais elle.

Je la suivis silencieusement du regard, tournant à peine le dos pour l'observer quitter la salle de bains. L'eau coulait inlassablement dans la baignoire. Allais-je vraiment lui obéir et me laisser aller dans cette eau moussante ? Elle ne pouvait pas me voir, loin dans cette cuisine. Peut-être que je pouvais l'écouter au moins une fois dans ma vie. Je plissai les yeux sur mon haut que la japonaise avait ôté plus tôt. Mes doigts glissèrent d'eux-mêmes sur ma ceinture, puis la boucle de mon pantalon. Je me retrouvai aussi nu qu'un ver, levant la tête en face de moi. Sur le côté, un miroir reflétait le visage fatigué que j'arborais, de même que mon corps meurtri. Ah, les temps changeaient... Je fis un pas hésitant vers la baignoire. Son blanc ivoire me brûlait la rétine, moi qui ne voyais que du noir dans ma vie en ce moment. Je posai mes mains contre le rebord, scrutant les ondulations de l'eau. J'entrai machinalement dans ce bain, sans penser à autre chose que la chaleur qui faisait rougir mes pores. Je remontai ma jambe valide de sorte à coller mon genou contre mon torse, enroulant mes bras autour. Puis, j'attendis que Moeko revienne pour pencher la tête vers elle et la suivre du regard, comme j'avais pris l'habitude de faire.

Pleurer, ça ne me venait plus à l'esprit. J'avais déjà épuisé mes glandes lacrymales, je n'allais plus pouvoir offrir de spectacle dramatique à la reine du dégoût de la vie. Mais mon regard pouvait en dire long sur ce qui me traversait l'esprit. De la tristesse. De la fatigue. De la colère. De la rancune. Du regret. Tant d'énergie négative qui allait finir par consumer la jeongal. Mais elle y était habituée, au malheur. Le malheur, ça lui allait si bien. Je clignai des yeux vers elle, secouant la tête et posant ma joue contre mon genou relevé. « Que sommes-nous devenus, hein ?... » murmurai-je alors que je lorgnais sa main jouer avec l'eau du bain. Elle semblait si légère, si décontractée. Parce qu'elle était habituée à cette détresse. Elle était habituée à ce noir envahissant, et cette rengaine maladive qui faisait de nous deux pauvres âmes esseulées. Nous pouvions nous appeler mutuellement "monstre". Car notre haine déformait nos visages disparates.


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Re: raise it up | Jeu 13 Oct - 18:23
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mais moi j'ai la rage
et toi t'es trop sage

ise moeko et moon ji hoon


Les pensées de la japonaise divaguent alors que le silence règne dans la pièce. Jihoon comme un spectre avec sa peau pâle qui reflète la lumière tamisée de la salle de bain, jihoon et sa peau pâle qui se perd dans la mousse de son bain. Elle relève doucement les yeux en le regardant alors que sa voix casse ce silence, n'y répond rien. Elle se contente d'observer son visage (plus maigre), ses cernes et ses yeux rouges, elle se contente de laisser son regard glisser sur son cou et ses épaules basses, sur son genoux qu'il enlace. Le silence reprend sa place et le temps passe, mais moeko finis par bouger, doucement, attraper son verre de vin et y tremper les lèvres, boire pour se redonner du courage, le courage d'exister et celui de prendre soin de son ami blessé. Elle inspire longuement, silencieusement, avant de se relever et de faire tomber un à un ses habits sur le tapis de cette salle de bain, s'approche de l'évier pour piquer un élastique à qui l'a laissé et s'attacher les cheveux en un chignon pas très serré.

Elle est là devant lui comme jamais personne ne la voit. Elle est là devant lui avec rien d'autre que ses yeux et son coeur, elle enlève même en se regardant dans le mirroir son maquillage, sa barrière, les yeux des autres. Le rouge de ses lèvres tombe et le noir de ses yeux disparait. Elle est là, dans la simplicité de leur malheur. Et puis seulement après, alors qu'en silence ils se regardent et s'ignorent, moeko entre dans le bain en faisant attention à la jambe allongée de jihoon, gardant les genoux relevés vers elle, copie la position de son ami tout en du bout des doigts mouillant le haut de son corps. se réchauffer. Elle attrape à nouveau son verre, boit une gorgée, et de sa main libre, viens toucher du bout des doigts le genoux de jihoon dans l'eau, murmurant tout doucement « t'as encore mal ? » puis se tortille un peu pour attraper le deuxième verre, le tendre à jihoon dans une question silencieuse.


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Re: raise it up | Jeu 13 Oct - 19:34
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mais moi j'ai la rage
et toi t'es trop sage

ise moeko et moon ji hoon


Pas de réponse. Juste un regard, des gestes, et je pouvais comprendre ce qui se passait dans la tête de Moeko. Elle ne savait pas, tout comme moi j'étais dans l'ignorance. Nous étions perdus dans ce long et sombre bois. Et nous étions comme le Petit Poucet, à chercher ces petites traces qui nous permettraient de retrouver notre chemin. Mais ça, je n'étais pas sûr que nous ayons eu la même aisance d'esprit que le petit garçon du conte. Laisser des bouts de pain, pour mieux nous retrouver, il fallait dire que je n'avais jamais regardé derrière moi en m'enlisant dans cette forêt dangereuse qu'était la vie. Et je me plaignais, je me plaignais d'être aussi bête. Je me savais pourtant intelligent, sinon je n'en serais pas là, mais il fallait croire qu'on ne pouvait pas être bon partout. Même Moeko le savait. Nous étions tous les deux des ratés, mais on devait apprendre à vivre avec.

Je poussai un léger soupir, l'eau chaude du bain anesthésiant peu à peu mes sens. Je me sentais lourd, très lourd, et mes yeux avaient tendance à se fermer tous seuls. C'était agréable, de sombrer. De se laisser aller dans une eau si chaleureuse et anodine. Qui pourrait croire qu'une telle température pouvait me calmer ? Moeko m'aidait à voir les choses plus clairement. Elle ôta tous ses artifices, un à un, et il m'était impossible de prononcer le moindre mot. Elle me les ôtait de la bouche, tout comme son maquillage et ses vêtements qui quittaient son corps volontairement. Moeko... Moeko n'avait conscience de la beauté de son être. Elle était meurtrie, mais vivante. C'était une survivante. Et moi, je les voyais ses cicatrices invisibles. Elles étaient béantes, à peine cautérisées, à peine recousues. Point de suture. C'était comme ça qu'on était, nous, les blessés de guerre. La vie ne nous avait offerts aucun cadeau. C'était chiant. C'était pénible. Mais c'était la vie. Je me redressai un peu pour faire de la place à la belle japonaise blessée, plantant mon regard charbonneux sur le sien tout aussi terne. Voilà, deux gros poissons dans une petite mare, on se regardait dans le blanc des yeux à essayer de comprendre pourquoi, au fond, nous étions condamnés à nous mutiler. Tel un éternel recommencement, nous étions nés pour souffrir. Pour voir la sueur sur nos fronts, le sang sur nos mains, les larmes sur nos joues. Nous étions des guerriers, des jouets, des prisonniers d'un serpent qui mordait sa propre queue. « Elle ne me cause pas de souci en ce moment. » répondis-je brièvement, avançant ma main sur la sienne dans l'eau. Mes doigts effleurèrent les siens. Je dépliai ma jambe pour m'asseoir convenablement dans la baignoire, attrapant le verre de vin que Moeko me tendit. Le vin, ce met délicat synonyme de luxe, ou plutôt de luxure. L'ivresse des mots, l'ivresse de l'argent, l'ivresse du coeur. Je voulais bien me saouler, si c'était ça qu'elle souhaitait. Pour me noyer encore plus que je ne le faisais déjà. « Viens... Allonge-toi. » l'invitai-je ensuite, les bras tendus vers elle pour l'inciter à se caler contre moi. Elle n'était pas obligée d'accepter, elle était même libre de refuser car c'était terrible, mais il fallait reconnaître que tout avait changé entre nous. Tel un souvenir du lendemain, un mirage, un passé qu'on aurait voulu avenir.


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Re: raise it up | 
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