@Rhee Seung Hwan

Les perspectives colorées semblaient changer ta vision des choses. Même le ciel gris devenait bleu ; même les immeubles devenaient beaux. C'était comme si tu arrivais à trouver une bulle d'air dans cet espace clos. Dans cet environnement sombre et instable. C'était horrible, pas vrai ? Tu étouffais, ici, plongé dans un monde qui ne te ressemblait pas. Tu t'adaptais, oui, mais tu ne le comprenais pas. Tu faisais avec, mais t'avais toujours le cœur ailleurs, le regard plongé dans des souvenirs d'autrefois. Des souvenirs qui reprenaient vie depuis que Seunghwan était revenu. Un plaisir de pouvoir respirer à nouveau et de pouvoir apercevoir des couleurs dans la noirceur. C'était un peu ce qu'il t'apportait ; des couleurs, de l'air. u ne pouvais pas dire que tu n'avais pas été surpris en entendant ces mots sortir de sa bouche. Tu ne pouvais pas non plus dire que tu étais déçu, au contraire. C'était un sentiment trop grand pour être mesuré qui secouait ton corps, ton âme et ton cœur. Heureux. Tu étais simplement heureux. La joie dans sa forme la plus pure, et la plus simple. Bonheur que tu n'avais pas frôlé depuis longtemps – bonheur qu'il t'offrait sur un plateau aujourd'hui. C'était comme un monde nouveau qu'on te permettait de voir – et peut-être que tu allais enfin pouvoir marcher plus légèrement dans la rue à présent. Car tu savais qu'en retournant ici, tu retrouvais ton « chez toi ». Une place à laquelle tu appartenais et dans lequel tu étais heureux. Simplement heureux. Tu clignas un peu des paupières, le sourire ne quittant pas tes lèvres alors que tes bras le serraient doucement, ta paume frottant délicatement son dos, glissant ensuite dans sa chevelure. Tu secouas vaguement la tête, comme ne voulant pas être remercié, car c'était lui qui te sauvait, et non l'inverse. « Je le referai autant de fois qu'il le faut », dis-tu même si tu voudrais le remercier encore et encore de t'offrir ce que tu n'avais jamais trouvé ailleurs. « Merci », répétas-tu tout de même, le serrant un peu plus comme pour appuyer tes mots, un souffle contenté aux lèvres. Un rire dans la gorge, tu basculas quelque peu la tête sur le côté avant de la hocher avec douceur. Les pouces vinrent effacer toutes traces humides sur ses joues, le sourire ne perdant aucunement sa forme, la tendresse brillant dans les pupilles. « Une pizza alors », et tu laissas ton nez cogner une nouvelle fois le sien dans un son amusé. Tu restas ainsi quelques instants, profitant de sa chaleur, de son sourire. « Tu sais que tu acceptes d'être père aussi pas vrai ? », l'une de tes mains désigna tes chats. « Je te présente tes nouveaux enfants », enfants qui l'appréciaient déjà, pas d'inquiétudes à avoir. Tu ris quelque peu à nouveau, le nez faiblement plissé, l'adoration ne cessant de plier chaque trait de ton visage. « Tu veux rester là ce soir ? On a des films à rattraper », et du temps, aussi. « Je vais commander la pizza, tu peux choisir un film », tu souris avec douceur, le serrant à nouveau contre toi.

@Im Han Jae
Il était apparu après tant d'années à le chercher que ce moment ressemblait à un rêve. Une blague qu'on t'aurait joué. Le destin ayant décidé de prendre son temps pour te torturer, une image qui pourtant restait devant tes yeux, qui venait emplir ton cœur d'une chaleur réconfortante. Une présence que tu n'avais pas oublié, que tu ne voulais pas oublié. Tout semblait irréaliste, complètement fou même. Tu ne comprenais que trop peu comment tout cela était arrivé, mais sa présence te donnait le sourire. Ainsi que du courage. Celui ci même qui t'avait fait tout perdre. Encore une fois tu mettais ta vie en jeu, bêtement, simplement. Cherchant simplement à exprimer ce que tu réprimais depuis trop de temps. Les mots étaient sortis, la peur avait pris ensuite le dessus, te laissant seul face aux conséquences de ce courage éphémère. Tu tremblais, comme on l'attendait quand on donnait tout. Car tu avais tout donner, n'espérant jamais entendre ces mots qu'il venait pourtant prononcer dans une mélodie douce. La surprise avait laissé place à la logique, la raison qui voulait te faire croire à un malentendu. Et c'est pourtant ses gestes, ses mots qui finissaient de te convaincre doucement, lentement, comme il avait réussi à s'infiltrer dans ton quotidien, dans ta vie. Une vague de bonheur t'emportait, la chaleur de son étreinte finissant par te perdre. Le cerveau déconnecté tu ne savais que le remercier. D'être là, d'être lui, d'accepter. La raison dirait que rien ne se contrôlait et qu'aucun remerciements ne devaient être prononcé pour aimer, mais tu ne pouvais t'y résoudre. Il avait trouvé les mots pour te faire déculpabiliser de tous ces mois passés à te dire que tu n'aurais pas du, de toutes ces années à te répéter que tu n'étais pas normal. Il venait de balayer des années de souffrance, pour te donner une chance d'en avoir des plus chanceuses et brillantes. "Merci au déménagement. " Que tu lançais dans un petit rire, les bras serrant Han Jae un peu plus fort, la peur de le perdre se déversant dans un besoin physique. Tu voulais sentir sa présence, son odeur et sa chaleur encore un moment. Osant même faire l'enfant, changeant soudainement d'avis sur ce repas qui te donnait drôlement envie maintenant. Le poids que tu portait se levant soudainement. L'envie de se laisser porter par ses envies te prenant soudainement, tu profitais de ses gestes, doux et affectueux, comme un enfant profiterait de l'attention qu'on lui portait. Le nez se frottant doucement sur le sien dans un rire léger. " Père ? " Que tu répétas, sonné l'espace d'une seconde. L'image des enfants te faisant doucement rire tu hochas doucement la tête en les regardant. C'était un bonus non négligeable qui donnait envie de sauter dans le rôle complet qu'on venait de te donner. " Ce soir ? Oui ! " La réponse était rapide, peut être trop. Les joues rougies tu le serrais une nouvelle fois les lèvres venant se poser sur sa joue avec tendresse. Rapidement suivi d'un petit rire. Tout semblait changer sans que rien ne bouge, un sentiment déstabilisant mais grisant. " Je vais voir ça, tu as des choses que tu n'aimes pas ? En pizza prend ce que tu veux j'aime tout ! " Chacun son rôle pour profiter un maximum. Alors venait la question de ce qu'il aimait, ce qu'il aimerait, ce que tu voulais, ce qu'il voulait. Tant de questions qui restaient sans réponse tandis que tu parcourais les choix comme submergé par un bonheur trop grand, empêchant la moindre réflexion. Celui-ci ? Non celui-là. le doute subsistait et la liste s’allongeait, le choix final se voyant de plus en plus difficile.

" "