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    :: Défouloir :: 2016

Lose your mind, keep your soul… ~ ft. Song Kwan

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Lose your mind, keep your soul… ~ ft. Song Kwan | Jeu 27 Oct - 10:40
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 Lose your mind, keep your soul…
ft. Song Kwan
Nuit d'errance dans un skate parc ? Pour comprendre comment Hera en était arrivée là, il faut remonter un peu plus tôt dans la soirée :

Téléphone contre son oreille, la communication fut raccrochée. Sur le large parvis de pavé de la salle de théâtre, la jeune fille laissa redescendre son bras, appareil au creux de sa main. À quelques mètres de la chaussée, cette silhouette, qui se dessinait dans la nuit éclairée par les lumières de la ville, exprimait une grâce désemparée. De son regard morne, dénué de toutes ses étoiles qui d’ordinaire lui conférait toute son intensité, la jeune femme fixait le pavé, dans une quête vaine de se raccrocher au néant. Cheveux détachés, l’air froid de cette nuit d’automne s’engouffra dans sa chevelure, caressant sa nuque. Elle frissonna. Une sensation qui fit frémir son échine jusqu’au creux de ses reins. Du bout de ses doigts fins digne d’une princesse, elle saisit le tissu de ce châle qu’elle portait sur ses épaules afin de le resserrer un peu devant elle. Maudit pays. Le sien lui manquait. Soudainement. Terriblement. Alors que Singapour s’apprêtait à rentrer dans une de ses plus belles saisons, Séoul se préparait pour l’hiver. Effroyablement hiver qui lui glaçait le sang à l’avance. Ce soir, Hera avait envie de rentrer chez elle, sa véritable maison : Singapour. Et non pas ce prétendu « chez eux » qu’était le dortoir de Gumiho. Ce soir, elle la vomissait cette fraternité. Elle avait envie de vomir tout ce qui avait attrait à la Yonsei. Non, à la Corée du Sud ! Elle détestait ce pays. Elle ne l’avait jamais aimé, et maintenant… Maintenant, elle ne parviendrait plus à le quitter sans en avoir le coeur lourd. Toutes ses personnes qui étaient parvenues à s’immiscer dans son coeur, même si rares étaient ceux auxquels la singapourienne acceptait de l’avouer, la fraternité des Gumiho, la chambre 6… Cette alcôve devenue douce et paisible où elle aimait venir se réfugier chaque soir, après de longueurs passées à étudier, parfois à la bibliothèque, parfois directement dans la chambre. Ses colocataires n’étaient pas des plus encombrants la nuit. Deux fêtards et un éternel absent, de plus en plus présent néanmoins. Hera n’y dormait pas bien pour autant. Le sommeil ne parvenait à s’imposer tant que ses colocataires n’étaient pas rentrés. Combien de nuit avait-elle passé à ne fermant les yeux qu’une petite heure à cause de l’absence de Min Kyung ? Quand il n’était pas là, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Et s’il avait une nouvelle crise alors qu’il était seul ?  Bien sûr, Hera n’avouerait jamais aux trois garçons qu’elle ne pouvait dormir tranquille temps qu’elle ne les savait pas au chaud et en bonne santé dans leurs lits. Lorsqu’elle avait offert cette veilleuse en forme de renard bleu à Kwan, ce fut certes pour lui mais aussi pour elle : ainsi il rentrait dormir un peu la nuit. Ça la rassurait. La jeune fille elle-même peinait à s’expliquer cette angoisse qui n’avait rien de rationnel à ses yeux. La raison se trouvait dans l’attachement qu’elle leur portait, cependant, si ses gestes le traduisait, son esprit se révélait encore trop pudique et timide pour le reconnaitre.

La personne que la jeune femme venait d’appeler n’était d’ailleurs nul autre que Kwan. Celui-là même qui l’avait déposé en ce lieu un peu plus de deux heures auparavant. Il avait préféré faire le trajet plutôt que de lui laisser sa précieuse moto. La pensait-il incapable de la conduire correctement ? Hera en avait été quelque peu vexée, mais au fond de ne pas avoir à s’encombrer avec le véhicule l’avait arrangé. Surtout qu’elle avait dans l’idée de rentrer autrement, de se faire ramener par son petit ami. Mais la soirée n’avait pas du tout pris la tournure que Hera avait imaginé…

Lee Hyeon, son pianiste de petit ami mondialement connu, donnait un concert dans une salle de la capitale ce soir-là. Pour l’occasion, Hera avait organisé son emploi du temps à l’avance afin de libérer sa soirée pour le voir. Il n’était pas au courant. La jolie brune s’était laissée emporter par l’envie de le surprendre. Sans doute aurait-elle dû davantage se fier aux leçons prophétiques des dramas dans lesquels ce genre de surprise tournent bien souvent à la catastrophe. La Singapourienne avait sous-estimé la popularité de son petit ami, et surtout l’affluence féminine parmi ses fans. Oui, son charisme faisait des ravages chez les femmes de tout âge. Spectatrice anonyme parmi tant d’autres, Hera s’était retrouvée assise au milieu de la salle. Une bonne place, mais bien trop loin de la scène à son goût. Et puis, tout ses regards transis d’amour posés sur son petit ami autour d’elle… Oui, elle aurait pu se contenter de s’en enorgueillir. Elle n’y manqua pas. Cependant, elle ne pouvait non plus s’empêcher de s’en agacer. Et elle ne put profiter des somptueuses mélodieux à leur juste valeur. Mais le pire restait à venir. D’une part, lorsque le public se leva pour applaudir l’artiste le saluant, du fait de sa petite taille – même perchée sur des talons – Hera fut noyée dans la masse. Impossible même pour elle d’apercevoir Lee Hyeon sur la scène. Puis, il y eut tout cet attroupement autour de lui, une fois descendue de la scène, dans le hall. De bouquets de fleurs en mot d’amour et cris presque hystérique, la singapourienne tenta de se frayer un chemin jusqu’à lui, en vain. Alors qu’elle touchait presque au but, une brusque vague la renvoya au point de départ. Son égo en prit un sacré coup ! Elle ? Devoir se démener de la sorte pour atteindre son propre petit ami ? Ce fut aussi son coeur qui en pâtit. Elle était déçue. Profondément déçue. Affectée par cette impression de n’être plus qu’un grain de sable dans l’existence de Lee Hyeon. Une poussière balayée si facilement avant même qu’elle ne puisse venir salir sa veste.

Le coeur lourd, la belle avait alors renoncé. Elle, Zhang Hera, celle qui ne lâche guère jamais prise. Quand bien même on lui couperait la main, ses doigts resteraient accrochés tant elle était fière et obstinée. Pourtant ce soir-là, son coeur s’avoua vaincu. En proie à des sentiments complexes, il vacillait un peu, empoisonnée par la fatigue latente et permanente qui se délectait du bannissement auquel le sommeil semblait avoir été condamné. Dehors sur le parvis, la renarde avait donc rappelé son camarade de chambre pour lui demander de venir la chercher, sans lui guère plus d’explication. Elle l’attendait. La nuit se faisait de plus en plus sombre et froide. Des voix se firent entendre en provenance de la salle de théâtre, quelques dizaines de mètres plus dans son dos. Hera tourna instinctivement la tête. Un groupe de personne en sortait, mais elle n’eut davantage le temps de les distinguer qu’elle fut interpelée par les voix de deux passants.
« Vous êtes toute  seule, Mademoiselle ? »
Hera détourna alors la tête pour reporter son attention sur ses interlocuteurs. Elle n’eut ainsi le temps de voir que Lee Hyeon se trouvait parmi le groupe d’individus en amont…
« Une belle jeune femme comme vous ne devrait pas rester toute seule ici, continua l’un des deux inconnus. Peut-on vous offrir de venir boire un verre avec nous ? »
Vêtu de costards, ces hommes avaient l’air bien sous tout rapport. Peut-être même sortaient-ils du même concert. Leur prévenance pourrait même réconforter un petit coeur peiné, mais Hera n’était pas d’humeur à attendre ce genre de discours – elle ne l’était jamais –. Cependant, la singapourienne ne se sentait pas non plus la force de les rabrouer comme son franc parlé savait si bien le faire d’ordinaire. Fort heureusement, la minute suivante, les phares d’une moto se rapprochèrent et le véhicule s’arrêta à leur hauteur.

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