Il pourrait en avoir honte In Su, de n’avoir jamais connu d’autres hommes avant lui mais ce soir ça sonnait comme une déclaration. Comme si de toute évidence Nova avait été le seul à le mériter, qu’il avait attendu jusqu’à ce soir pour accepter d’être qui il était vraiment. Ce soir In Su avait voulu être lui, pour Nova, avec Nova, grâce à Nova. Il avait accepté d’être ce monstre, d’être cet enfant apeuré. Il avait désiré être cet amant et cet homme qui savait si bien lui faire du bien … Il a du mal à réaliser qu’ils ont couché ensemble pourtant cette idée lui arrache un sourire et réchauffe un peu plus sa poitrine. Il laisse son amant caresser sa peau et y déposer des baisers. Il soupire d’aise, l’instant est si calme, si doux. Il frémit, il sourit. Il laisse échapper quelques gémissements, plissant son regard sur son amant qui n’a de cesse de l’admirer. Dieu qu’il se sent beau … qu’il se sent vu. In Su a passé tellement de mois à tenter de rester invisible qu’il avait fini par se convaincre que c’était mieux ainsi … que c’était mieux s’il plus personne ne le voyait, si on l’ignorait et qu’on le laissait dans son coin. Il avait passé ces derniers jours enfermés dans son local, dans l’arrière-boutique de son magasin de skate. Il avait peint ses planches de skates se noyant dans sa passion pour ne pas avoir conscience du temps qui passait. Qui passait encore sans lui. Mais l’appelle de Nova, l’écho de son cœur, son simple souvenir était aussi brûlant et déchirant que l’impression de mourir à petit feu étouffé. In Su avait fini par ne plus supporter l’absence de Nova. Quelques jours sans lui, quelques jours de trop, quelques jours assassins. Il avait foulé le sol de ce penthouse avec l’idée naïve qu’il puisse le sauver sans savoir qu’il serait celui qui prendrait les devant. Pourtant Nova avait su le toucher en plein cœur. Comment ? Quelle folie les avait ainsi poussé dans les bras l’un de l’autre ? In Su se redresse légèrement aux mots de son amant. Il en a envie ? Encore … ce simple fait tort le bas ventre du garçon qui sent un plaisir narquois pointer le bout de son nez. L’idée d’exciter Nova lui arrache un soupire de satisfaction. Il relève alors le visage vers Nova et rapproche son bassin du sien, fouillant entre leur deux corps leur plaisir tendu qu’il tient d’une seule main. Il se met à les masser et à caresser leurs érections collées. Cette sensation était si nouvelle et grisante qu’il s’en amusait. Il attrape les lèvres de Nova pour en avaler les soupires de plaisir et caresse sa joue en dévorant ses lèvres. Concentré et remplie d’ardeur il n’entend pas l’orage qui gronde, il ne le voit pas jusqu’à ce que cette éclair et ce tonnerre n’éclate au-dessus de leur tête lui arrachant un sursaut puis un rire. Il secoue la tête en rougissant, quittant à regret les lèvres du plus jeune. « J’ai une idée … » murmure-t-il malicieusement en se redressant. Il n’a pas honte de son corps nu excité, et ne se prive pas pour dévorer du regard celui de Nova. Si frêle d’apparence mais si fort aux yeux d’In Su. Il lui attrape la main et le tire avec lui. Il grimpe les marches et pousse rapidement la porte qui mène au toit. Qui les verrait ainsi perché sur le toit de leur monde ? Ils étaient à l’abri des regards, et surtout loin du reste du monde. Il attrape rapidement le visage de Nova pour l’attirer avec lui sous la pluie qui cingle leur corps à leur en rougir la peau. L’eau est glacé et l’air lourd. Un contraste qui fait écho à leur fièvre. In Su rit en serrant Nova contre lui. Il l’embrasse à en perdre son souffle. Il l’embrasse en reculant, laissant la pluie les recouvrir. Il n’a pas envie de perdre cette peinture, de perdre leur œuvre d’art, mais la sensation est si euphorisante. In Su sent son souffle se couper et son rire se perd à nouveau sur la bouche salvatrice de Nova. Il le protège de ses bras puissants en frissonnant. L’eau glisse sur leur corps unis mais n’éteint pas leur chaleur ni l’incendie qui les lie. Ils ne font plus qu’un sous ce feu ardant qui ne craint pas la pluie. Les mains du garçon se perdent sur les fesses de son amant et dévore son cou en gémissant. « Touche-moi … » encore. De tes mains, de ton corps, de ton cœur. Touche-moi.