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    :: Défouloir :: 2018

Crush | ft. Seol ♥

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Crush | ft. Seol ♥ | Dim 26 Nov - 17:00
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Seol & In Ha



TENUE | « Hey ! Secrétaire Song ! » m'écriai-je dans l'entrée en souriant, agitant ma main dans sa direction. Un homme d'une cinquantaine d'années, tempes grisonnantes, se retourna vers la voix enjouée qu'il connaissait depuis son enfance. Il ouvrit la bouche pour me répondre, avant de soudainement s'interrompre. Ses yeux s'entrouvrirent, surpris, alors qu'il me regardait de haut en bas. Puis, il regarda autour de lui, comme si il avait peur que quelqu'un ne me voit, avant de s'élancer vers moi pour m'attraper fermement le bras. D'un pas rapide, il m’entraîna après lui. « Mais qu'avez-vous encore fait à vos cheveux ?! Votre père va être furieux, je ne pourrais pas atténuer ça cette fois-ci.. » Il était stressé, comme toujours, comme à chaque fois qu'il voulait un peu me protéger de ce monde dans lequel je ne me fondais pas parfaitement, même si je l'avais tenté. « Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude ! » lui fis-je, nonchalamment, amusé par ses soupirs presque désespérés qui résonnaient dans le couloir. On emprunta l'ascenseur jusqu'au dernier étage. Les portes s'entrouvrirent, et lentement, son regard vacilla vers le bureau du président, mon père. Un silence, la porte était fermée. Il m'agrippa et voyant que je n'avançais pas assez vite, me poussa d'une pression dans le dos pour me faire rentrer dans une autre pièce. « Vous ne pouvez pas rester comme ça.. » me lança t-il en me détaillant de la tête aux pieds, dans mon jean savamment troué et mon pull baillant. J'écarquillai les yeux, et alors que j'allais lui demander ce qui se passait, il enchaîna aussitôt. « Heureusement que vous m'avez. Je vous ai pris ce costume à votre taille, enfilez le. Et le plus rapidement possible, le rendez-vous est dans un quart d'heure à peine et vous connaissez la patience de votre père. » Il en avait très peu ! « Mais quel rendez-vous ? Je pensais juste qu'il- » Il s'inclina. « Hâtez-vous, s'il vous plaît. Quand vous aurez terminé, je vous conseille d'y aller en premier et d'attendre devant l'ascenseur au rez de chaussée, le président vous y rejoindra. » Ses iris ponctuèrent sa préconisation en s'attardant à nouveau sur le pastel rosé, avant de fermer brusquement les portes doubles du bureau inoccupé. Mais qu'est-ce qui se passait ?

Dix minutes plus tard, patientant au lieu de rencontre, les paroles du secrétaire Song me revenaient en mémoire à propos de l'ascenseur, et je savais parfaitement pourquoi il m'avait dit de le prendre avant, en premier. Car quand les portes automatiques s'ouvrirent sur celui-ci et mon père, l'expression de ce dernier était claire.. Ses paupières s'étaient brusquement étirées, ses prunelles s'étaient noircies en un regard furieux qui me lançait des éclairs. « Abeoji ~ » le saluai-je doucement, d'un sourire qui se voulait apaisant, mais mon aîné était déjà parti dans son impulsivité légendaire. Il pointa son doigt tremblant dans ma direction, sa bouche s'était agrandie mais les mots peinaient à sortir dans sa vive irritabilité soudaine. Mais quelques injures y étaient parvenues, avant qu'il ne se morde furieusement la lèvre inférieure. Toujours dans l'ascenseur, il ferma les yeux et porta sa main à son front, comme pris d'une violente migraine dont j'étais la cause. Il était d'un dramatique, et je me retenais de rire. Monsieur Song tentait de le calmer, en lui assurant que ce n'était rien, que c'était seulement le jeunesse etc.. La scène était en réalité plus comique qu'effrayante, je vous assure ! « In Ha, viens ici. » me lança t-il dans un calme très peu maîtrisé. Je secouais la tête. Hors de question ! Si j'allais avec lui dans l'ascenseur, il n'y aurait aucun autre témoin, et il pourrait me faire un sermon, gueuler autant qu'il voulait, et m'en foutre une, tant qu'il y était. Il n'était pas violent, c'était plus le genre impulsif et caractériel, sans une once de cruauté. Il avait seulement des allures de gangster, sans la capacité de tuer ! Sa mâchoire s'était durcie, avant de s'élancer en dehors du petit habitacle, tel un boulet de canon, avant de se planter abruptement devant moi. « Michinnom ~ ! C'est quoi encore ces conneries avec tes cheveux ?! On dirait un punk à chien ! Est-ce que tu penses à moi un peu ? A notre image ? Tu commences vraiment à me- » Sa voix criée s'était stoppée dans son élan, alors que plusieurs employés arrivaient sur le palier, s'inclinant dans notre direction, avant de continuer leur chemin. On leur adressa un sourire savamment calculé, avant qu'il ne m'assène une tape derrière la tête pour me l'effacer, dès qu'ils avaient disparu. Je lâchais une plainte, surjouant ma douleur pour que des employés m'entendent, d'un sourire amusé alors que je détournais la tête vers le secrétaire qui me sommait d'atténuer mes torts. « On parlera de ça plus tard ! C'était bien le moment hein, espèce de petit-.. ! Nous avons rendez-vous avec un investisseur très important, alors tâche de bien te tenir et de ne pas ternir notre image. Tu sais ce que tu dois faire In Ha ! » me scanda t-il, avant d'une dernière fois lâcher un soupir d'agacement et de contenir ses nerfs bien à vif quand il s'agissait de son entreprise. C'était un nerveux colérique, mais il ne laissait jamais rien paraître professionnellement, ni en public. Si bien que lorsque l'on traversa l'une des grandes allées du centre commercial, il abaissa poliment le menton pour répondre aux inclinations respectueuses de ses employés, ce qui avait toujours eu tendance, pour ma part, à me rendre mal à l'aise.

On rejoignit l'entrée où une luxueuse voiture s'y gara peu de temps après, à l'heure fixée, une légère pluie en recouvrant la taule d'une fine pellicule. Le président Yoon, comme mon père se faisait appeler, savait plaire, et j'en avais hérité. Doués pour la courtoisie et nos airs gentlemans. Couvert de son propre parapluie, il se présenta de lui-même avec un second devant la portière qui s'entrouvrit, pour le donner au couple qui en sortit. Ils échangèrent des premières banalités, entourés mutuellement d'hommes en noir et d'employés au garde à vous, alors qu'une seconde voiture se gara derrière eux. Ils y jetèrent à peine un coup d'oeil, alors qu'ils commençaient à remonter l'allée jusqu'au porche, quand la portière arrière de celle-ci s'ouvrit à son tour. Le secrétaire Song se pencha vers moi. « Ce doit être leur fille, leur fille cadette mais a t-elle un- » J'avais pensé la même chose que lui, et lorsque la jeune femme posa un talon à terre quelques secondes plus tard, aucune goutte n'humidifia sa chevelure. Penché au-dessus de la voiture, je tenais fermement un large parapluie bleuté que j'avais emprunté d'une vive demande empressée au chef de la sécurité, qui me l'avait cédé aussitôt, sous les yeux de chat potté que je lui avais adressé. La silhouette féminine s'étira alors devant moi, de toute sa hauteur, et je fus tout d'abord.. frapper par sa beauté captivante sur laquelle mon regard papillonna un peu trop fixement, de longues secondes et puis, mes prunelles s'étaient élargies, par le fait que.. J'entrouvris mes lèvres, m'apprêtant à lui dire qu'on se connaissait, avant d'être soudainement appelé par nos parents respectifs, mon père nous invitant à entrer pour nous mettre à l'abri. L'encourageant, je lui adressai alors un sourire presque complice sous la fraîcheur automnale et puis, veillant à ce qu'elle ne se mouille pas, je l'accompagnai à l'intérieur en gardant le parapluie le plus possible vers elle. Je le refermais devant l'entrée, l'y délaissant en remerciant celui qui me l'avait confié. Je passais les doigts sur mon épaule couverte de gouttes d'eau, avant de tendre ma paume devant la jeune femme pour la laisser passer en premier, puis les suivre d'un pas peu rassuré. « Voici Monsieur Hong, un de nos plus fidèles investisseurs et voici mon fils, Yoon In Ha, l'héritier de mon empire. » s'exclama mon père, ce dernier terme m'hérissant toujours le poil quand je l'entendais. On échangea une poignée de mains, puis vint la présentation de sa femme et de sa fille, que j'avais déjà rencontré à Yonsei. Mon regard s'y attarda à nouveau, et puis, la conversation continua à dériver, jusqu'à ce que ce cher président Yoon clame qu'ils avaient des choses importantes à discuter et que je devais.. « Que direz-vous de laisser mon fils faire une visite des lieux à votre chère fille ? Qu'elle achète tout ce qu'elle veut, je vous l'offre. » affirma t-il, ce qui lui valut aussitôt des points du côté de l'investisseur, même si il ne semblait pas le montrer. Il me susurra à l'oreille de ne pas léziner sur la carte bancaire de l'entreprise si il le fallait, et surtout, de ne pas faire n'importe quoi. Désolé Abeoji, mais tu devrais savoir que si je ne tiens pas de ton caractère, j'ai bel et bien hérité de ton imprévisibilité..     
 
 

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Re: Crush | ft. Seol ♥ | Dim 26 Nov - 22:13
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TENUE |   Immense désespoir qui me tiraille les entrailles. Sentiment d’un vide profond et d’y tomber toujours plus profondément. Meurtrie par la chute je tente tant bien que mal de me relever, le corps tremblant, les larmes remplissant mes pupilles. Je me remets progressivement sur mes deux jambes, flageolantes, le regardant en face, attendant ses coups, encaissant sa froide menace. Je ressens alors une douleur captive, une vive douleur, une plaie ardente. Je saigne au-dedans mais ne le montre pas. Je garde le sourire, agonisant en silence. Et au même moment la claque revient, résonne dans la pièce, siffle au creux de mes oreilles, blessant de nouveau ma fierté, mais me blessant surtout physiquement. Un goût acre coule dans ma bouche, me donnant la nausée. Mes mains viennent se rejoindre, se tenant du bout de leurs doigts, me permettant de garder une certaine contenance. Les mots vibrent dans la pièce et la colère de mon père avec mais je n’entends rien. Du moins je n’entends plus. Je le laisse déverser toute sa haine, restant simplement devant lui, sans oser l’affronter. Lorsqu’enfin il finit sa tirade je me penche légèrement en avant, m’excusant plusieurs fois pour une raison qui m’échappe. Mais de toute manière c’est récurrent chez mon père. Dès qu’il en a la possibilité il lève la main sur moi, sans même me faire comprendre l’origine de son acte. Il suffit qu’il soit fatigué, épuisé, frustré, pour que tout me revienne. Heureusement que c’est devenu une habitude et que je ne ressens plus rien, ou du moins plus grand-chose. Toutefois même si la douleur physique n’est plus là la douleur morale, quant à elle, persiste, et s’intensifie même parfois. Je m’en vais juste après dans ma chambre, désireuse de fuir au plus vite ce lieu maudit, pour apercevoir les dégâts dans mon miroir. Je grimace en voyant les quelques marques présentes sur ma lèvre, m’attardant sur les marques de sang, les essuyant doucement à l’aide d’un coton. En quelques minutes les traces s’effacent, le maquillage recouvrant entièrement la plaie, donnant l’impression que rien ne s’est passé. Gommant partiellement cette épreuve. J’inspire profondément, mes yeux rivés sur mon reflet, essayant d’esquisser un sourire qui ressemble plus à une grimace. Je ne dois pas sombrer. Je dois rester forte. Un jour viendra où tout prendra fin . . . Cette simple pensée me donne du courage pour la journée, me permettant de me lever pour aller m’habiller, et de trouver l’énergie nécessaire, sachant déjà l’accablant programme de la journée. Encore aujourd’hui je vais devoir prendre le rôle de la fille parfaite, aimée de ces chers parents, se tenant parfaitement bien, heureuse de tenir compagnie à ses bienfaiteurs. Bref une fille bien loin de la réalité, cachée derrière de nombreux mensonges.

C’est donc vêtue d’une robe bleue, légèrement ouverte sur la fin, que je m’en vais rejoindre mes parents, qui m’observent de leurs yeux avisés, vérifiant que tout est parfait, mon père s’attardant sur mes lèvres, un sourire satisfaisant en constatant qu’il n’y a aucune trace visible. Il sait pertinemment qu’il doit maintenir le secret et qu’il ne peut me laisser sortir si doute il peut y avoir. Il a une réputation à maintenir, quoiqu’il advienne. Après une minutieuse inspection de la part de mes parents, je m’engouffre, seule, dans une voiture, faisant souvent le voyage sans leur présence, dans une autre voiture, car cela prouve davantage leur richesse et montre qu’ils ont les moyens de s’offrir deux voitures à la place d’une seule. J’ai longtemps trouvé cette manière de pensée pathétique mais au fil du temps c’est devenu rassurant et préférable pour moi. Ces petits moments me permettent de réfléchir mais surtout de respirer. Le temps du voyage mes yeux errent sur le paysage qui défile, les gouttes d’eau coulant délicatement sur la vitre, laissant mon âme en repos, ressentant une certaine nostalgie mais aussi une certaine sérénité. J’aime la pluie. Je me sens familière avec celle-ci et ais le sentiment d’être entendue par quelque chose. Elle reflète indirectement ma peine et pleure à ma place. Je suis tellement absorbée par elle que je ne réalise pas immédiatement que nous sommes arrivés à destination jusqu’à ce que mon chauffeur me le précise, ne voyant aucune réaction de ma part. Par politesse je le remercie, sourire aux lèvres, m’apprêtant à affronter la pluie abondante. Mais à ma grande surprise aucune goutte ne parvient jusqu’à moi, mon regard curieux levant les yeux au ciel, apercevant alors une silhouette se tenant devant moi, parapluie en main. Toute rencontre nouvelle est susceptible d'éveiller l'impensable. Mon regard s’attarde sur cet être, éblouie quelques secondes par la douceur de son âme. Je ne peux m’empêcher de l’admirer, mes joues prenant une teinte rosée causée par ma timidité. Hésitante je finis par me lever complètement, sortant de la voiture et m’approchant davantage de cet homme que je finis par reconnaître. Mon visage ne peut qu’exprimer ma grande surprise, le détaillant quelques secondes. Il ne ressemble pas à celui que j’ai déjà, de nombreuses fois, croisé dans les couloirs de sa fraternité, ayant une autre posture et surtout une autre tenue. Je ne le savais pas de ce rang-là. A croire que l’habille ne fait pas le moine. C’est donc troublé que je m’engage à ses côtés jusqu’au bâtiment imposant, retrouvant rapidement la chaleur perdue. Mes yeux n’osent croiser son regard, me contentant de le remercier d’un geste corporel, en me penchant légèrement en avant, essayant d’esquisser un sourire. Sans un mot et les mains croisées entre elles, je participe passivement à la discussion qui se fait actuellement entre adultes, préférant m’attarder sur la décoration de la pièce, mon regard m’échappant et tombant de nouveau sur la silhouette du jeune homme. Je sursaute lorsqu’au même moment son père propose de nous laisser tous les deux, le temps de leur discussion. Il est vrai que nous n’allons sûrement pas être d’une grande aide dans leur débat si professionnel. « C’est fort aimable de votre part mais je ne saurai abuser de votre bonté » dis-je enfin après un long mutisme. Ma mère me lance alors un regard contradictoire précisant à haute voix que je ne peux refuser l’offre d’un tel homme, m’obligeant alors à accepter, me mettant mal à l’aise. Lorsqu’ils s’éloignent enfin, me laissant seule avec cet homme, je ne peux retenir mon léger souffle, exprimant mon soulagement, mes épaules retombantes brusquement, comme libérée d’un surpoids. Je réalise bien trop tard cet acte manqué, me redressant face à lui. « Pardon » ne puis-je m’empêcher d’exprimer. Je me racle la gorge, regardant tout sauf lui. « Tu n’es pas obligé de me faire visiter ou même d’acheter quoique ce soit. Je n’aimerai pas te priver de ton temps, surtout si tu as autre chose à faire ». Je me contenterai de rester assise, ou de longer les étages, juste pour faire passer le temps, observant toute cette luxure, désireuse d’être née autrement. « Nous nous sommes déjà croisés quelque part n’est-ce pas ? Si ma mémoire ne me joue pas des tours tu es le président des Neugdae ? J’ai failli ne pas te reconnaître », avec cette tenue beaucoup plus sophistiquée il ne ressemble en rien à cet homme au style rock’n roll mais étrangement cela lui donne un côté séduisant, presque mystérieux. Je n’aurai jamais imaginé qu’il puisse être de cette catégorie-là. Je me demande bien qu’elles sont les raisons de ce changement de style et pourquoi être si contraire aux normes de cette société. Cet homme attise ma curiosité pour une raison qui m’échappe. « Hong Seol, au passage. Je sais que mes parents m’ont déjà présenté mais autant le faire correctement » dis-je en élargissant mes lèvres, mes yeux pétillants d’une douce chaleur.
 
 

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Re: Crush | ft. Seol ♥ | Lun 27 Nov - 0:48
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TENUE | Dans quoi est-ce que je m'étais fourré.. ? Cet après-midi, mon père m'avait demandé de venir à son bureau principal, situé en plein cœur du centre commercial de la capitale. Habitué à être de temps à autre appeler pour assister à des réunions pour de nouveaux projets, auxquels j'aimais me mêler, notamment au sein de l'équipe de publicité avec laquelle je m'entendais très bien, je ne m'étais pas attendu à devoir à nouveau assumer un rôle qui ne me sied qu'à moitié. Un fils de chaebol. Le fils du Président Yoon, le cadet, le second, malheureusement. Ma mâchoire se crispa silencieusement, jamais vraiment à l'aise avec les allures guindées de la haute société. Pourtant, je les avais aussi apprise, ces manières, ces postures, ces tournures de phrase parfois bien trop hypocrites et peu naturelles. Moins bien, plus lentement aussi que mon frère aîné qui était destiné, lui, à être en haut de la pyramide de notre famille. Le destin en avait voulu autrement. Et me voilà donc à tenir une place qui n'était pas vraiment la mienne, mais que j'avais malgré tout accepté, comme pour combler un manque, une culpabilité, et les désirs d'un père qui ne demandait, secrètement, que du soutien auprès des siens. Mais j'étais loin d'être un requin comme je le clamais souvent. Je n'étais pas bon pour négocier, attaquer, les crocs en avant. Par contre, mon paternel m'avait une fois complimenté sur le fait que je savais mettre en confiance sans qu'on ne sache vraiment pourquoi. Que je donnais l'impression de ne pas pouvoir mentir, influençant autrui de mon tempérament avenant et chaleureux. Un sourire discret naissa sur mes lèvres pleines. Bien qu'aujourd'hui, vu le regard que lançait Mr Hong vers mes cheveux, je n'étais pas sûr qu'il me prenne vraiment au sérieux ! Et je n'étais pas certain non plus qu'il veuille me laisser seul à seul avec sa précieuse fille. Mais le président Yoon parlait toujours fort, et avant les autres, jouant savamment de ses mots pour faire tanguer l'autre. Je levais discrètement les yeux au ciel. Ces personnes étaient certainement beaucoup plus riches que nous, et pourtant, l'offre de la carte bancaire touchait toujours dans le mille. Je détestais tellement ça.. Cette impression d'acheter l'autre matériellement, juste pour le mettre dans sa poche, afin qu'il ne daigne nous écraser si l'envie lui prenait. Car c'était clairement ça. La voix de la jeune femme s'éleva tout d'un coup dans le groupe, un charmant soprano, élégant et réservé. Elle avait un tel langage.. C'était un autre milieu. Certains s'en moqueraient, mais moi, je trouvais que cela sonnait poétiquement à mes oreilles. Je remarquais la pression évidente que lui mettait sa mère d'un regard appuyé, et d'un phrasé clair, qui ne lui permettait pas d'en décider autrement. Bien trop d'autorité ici, pensais-je, avant que mon père ne daigne accompagner tout le monde dans le couloir pour gagner l'ascenseur.

Nous retrouvant seul à seul, je n'avais pas pu m'empêcher de lâcher un soupir, comme si tout l'air que j'avais contenu dans mon corps jusqu'ici pour garder ma posture droite, s'échappait enfin ! Le son résonna en écho et je relevais les cils vers la jeune femme qui avait émi au même moment la même expiration brusque. « Pardon. » lâcha t-elle, soudainement gênée que j'ai pu l'entendre, se redressant aussitôt. Mon sourire s'étira, mes doigts s'agitant devant elle. « Pas besoin de t'excuser, c'est rien ! Moi aussi, ils me rendent nerveux. » avouais-je facilement, alors qu'elle se raclait la gorge. Je passais la main dans les quelques mèches rosées qui recouvraient mon front, la laissant couler jusqu'à mon cou noué. Ce que je pouvais être tendu dans ce genre de situations.. Mais dieu merci, mon père m'avait dispensé d'un tête à tête qui tournerait autour des attentes, des bénéfices.. Des chiffres et de l'argent, très peu pour moi, l'amoureux des lettres et de la simplicité. « Tu n’es pas obligé de me faire visiter ou même d’acheter quoique ce soit. Je n’aimerai pas te priver de ton temps, surtout si tu as autre chose à faire. » Je reportai mon attention sur la jeune femme, surpris qu'elle ne veuille pas un peu profiter de la situation. Oh non, je ne croyais pas vraiment au cliché que le fantasme d'une femme était qu'on lui dise qu'elle achète tout ce qu'elle voulait, sans avoir à payer, mais quand même. Elle semblait polie, gentille, de ce que je pouvais en juger au premier abord. Et puis, elle enchaîna sur le fait que l'on s'était déjà croisé, se rappelant que j'étais le président des loups, à mon grand étonnement, ainsi qu'au sien, puisqu'elle m'affirma qu'elle avait eu dû mal à me reconnaître. J'entrouvris ma bouche, avant de pencher la tête vers mes chaussures en cuir, remontant sur ma tenue bien plus classique que celles que j'arborais dans la vie de tous les jours. « Ta mémoire est excellente et oui, effectivement.. Ouais, je suis plus vraiment très rock'n'roll, sauf mes cheveux ! Ton père a dû se demander avec quel déluré il laissait sa fille, tu ne crois pas ? » affirmai-je, d'un large sourire lumineux. Un silence, le temps que ma mémoire retrace les lieux où je l'avais déjà aperçu. « T'es une amie à Jeha, je t'ai déjà vu à la fraternité. On oublie pas un joli visage, comme on dit. » continuai-je, en penchant la tête sur le côté, laissant mes prunelles brunes glisser sur ses traits fins et plein de grâce. Puis, je m'en détournai, m'inclinant soudainement d'un mouvement du menton pour répondre aux salutations de quelques employés qui passaient à côté de nous. Même cela me rendait toujours un peu mal à l'aise, malgré le naturel que j'affichais dans la retenue. Elle reprit aussitôt la parole. « Hong Seol, au passage. Je sais que mes parents m’ont déjà présenté mais autant le faire correctement .» se présenta t-elle officiellement, d'un sourire doux et plus détendu que ceux que j'avais entrevu un peu plus tôt. Comme moi. « ça a plus de charme quand tu te présentes toi-même. In Ha, enchanté ~ » lui répondis-je, jouant d'une révérence théâtrale pour amuser la galerie, mais surtout pour continuer à l'égayer. Je me redressai, puis la détaillai une brève seconde dans sa tenue BCBG, attentif à son style vestimentaire et à sa silhouette longiligne. « Même pas un manteau ? Un burberry, je suis sûr que c'est un style qui te correspondrait. Un long manteau cintré camel, bien chaud. » continuai-je, avant de laisser les coins de mes lèvres s'étirer en la fixant. « Désolé ~ J'ai un peu trop travaillé avec l'équipe en charge des collections cette année, je suis devenu le roi des tendances pour l'hiver ! » affirmai-je, en esquissant un rire gêné, avant de dégraffer le seul bouton dont ma veste était affublée. « Non.. je disais cela pour que tu n'aies pas froid, c'est tout. » Tu parles trop In Ha, tu parles toujours trop. Voilà pourquoi je ne serais pas bon dans les affaires, j'avais tendance à dire tout ce qui me passait par la tête. Je lâchais un soupir à mon encontre, mordillant ma lèvre inférieure, mes iris vacillant de droite à gauche en signe de réflexion, jusqu'à ce qu'il s'arrête sur Seol. « Tu sais.. Je n'avais pas vraiment prévu d'être ici, alors si je peux te tenir compagnie, ça serait avec plaisir. Je n'ai rien d'autre à faire de toute façon, à deux on fera passer le temps plus vite, non ? » lui proposai-je, avant d'enchaîner. « Mais si tu préfères rester seule, laisse-moi au moins te montrer un endroit que j'adore ici, et qui pourrait te plaire, ok ? Il faut prendre un autre ascenseur, celui que tu vois là-bas, suis-moi. » lui indiquai-je, soudainement plus enjoué, la guidant de mes pas à côté des siens.

L'ascenseur nous déposa au dernier étage du bâtiment principal du centre commercial. Quand les portes s'entrouvrirent, une aura lumineuse s'y engouffra, nous éclairant aussitôt d'une agréable chaleur. Ici, elle n'aurait certainement pas le moindre frisson. Ce palier tant apprécié, avait été aménagé en un petit café, perdu dans la verdure d'un jardin aménagé. Des plantes de diverses espèces épousaient les murs de leurs tiges souples, certaines frôlaient le plafond du bout de leurs feuilles. Quelques fleurs s'y étaient aussi épanouies, colorées, printanières. Mais le plus impressionnant, était la superbe hauteur sur plafond, embellie par une immense verrière ornée de nombreux vitraux transparents qui laissaient entrevoir le ciel pâle, et les quelques rayons de soleil après la pluie inattendue. Il y avait aussi des vitraux de couleurs, quelques exceptions, qui reflétaient parfois sur les murs, un arc en ciel artificiel. Ici, on était loin du brouahah des magasins, qui n'étaient pourtant qu'à quelques mètres en dessous de nous. Je l'invitais à s'installer à une table, sur de larges banquettes en cuir, chacune habillée d'un plaid douillé aux couleurs orangées. L'odeur chaude du café vint titiller mon odorat, bien que je n'en appréciais pas le goût. Les parts de gâteaux quant à elles, étaient souvent succulentes. Je n'avais pas pu m'empêcher de regarder Seol depuis qu'on avait passé les portes de l'ascenseur, bien trop curieux de voir sa réaction devant les lieux. Et je la fixais encore, jusqu'à ce que son regard rejoigne le mien. « Alors, qu'en penses-tu, c'est sympa non ? Je viens souvent ici pour fuir.. la pression paternelle ! » lui affirmai-je en me penchant vers elle comme pour me confesser, avant de sourire, et d'appeler un serveur pour commander. Cet endroit, je suis sûr qu'elle en avait besoin tout autant que moi.  
 
 

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Re: Crush | ft. Seol ♥ | Dim 10 Déc - 10:13
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TENUE | Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire lorsque j’entends son soupir, résonnant avec le mien, me sentant partiellement moins seule à être soulagée de leur départ. Je suis d’autant plus heureuse et rassurée lorsqu’il évoque le même ressenti que moi, me trouvant alors un fidèle allié pour ces moments à venir. Je ne le connais pas mais j’ai comme le sentiment qu’il m’est possible d’avoir des discussions avec lui et surtout d’apprécier sa présence et non pas de la supporter. En général je me retrouve toujours en compagnie d’hommes imbus de leurs personnes, égoïstes, représentant la parfaite société qu’est la bourgeoisie, m’ennuyant en leur présence, faisant mine de les écouter, mon esprit voguant toujours vers d’autres contrées, mais lui, il a l’air différent. Mais peut-être parce qu’il est différent. Il ne rentre pas dans le moule, en tout cas pas d’après ce que j’ai pu voir de lui. Je peux toutefois me tromper et tirer des conclusions trop hâtives. « Les deux styles te font bien. Ça change », les mots s’en vont plus vite que mes pensées, écarquillant légèrement les yeux, surprise par mon propre commentaire. Intérieurement je grimace et me donne un violent coup à la tête, me trouvant idiote de faire un tel compliment. « Enfin je veux dire . . . c’est . . . juste que je n’ai pas l’habitude de voir des hommes de ce . . . rang-là avec ces deux styles ». Je tente de me rattraper au mieux mais j’ai l’impression de m’enfoncer plus qu’autre chose. Mes yeux croisent son regard lorsque j’entends son compliment, le temps s’arrêtant quelques secondes pour reprendre rapidement son chemin. « Oh . . . et bien, je pense que je dois te remercier de ce compliment », est-ce que ça signifie qu’il apprécie son visage ? Ou est-ce simplement sa manière de parler ? « Et oui, Jeha est mon meilleur ami ». J’ai soudainement envie de le voir. Ça fait quelques temps que je n’ai pas eu de ses nouvelles, ce qui m’inquiète. Lorsqu’il se présente je ne peux qu’être amusée par son jeu, m’inclinant en avant pour répondre à sa tirade. Son prénom résonne dans mon esprit, ayant aujourd’hui une toute autre connotation. Je trouve son prénom étrangement beau. De nouveau il m’amuse en parlant soudainement de style vestimentaire, me surprenant quand même par son savoir. « Tu as l’air de t’y connaître en mode. Ça me surprend ». Je l’imagine alors avec la tendance hivernale, défilant sur un podium, avec une allure classe et démesurée à la fois. Je tente de retenir mon petit rire, l’étouffant dans mon poing. « Je saurai vers qui me tourner si j’ai besoin d’être tendance pour cet hiver ». Je me sens plus décontractée à force d’échanger avec lui, même si cela ne fait que quelques secondes. Le temps passe déjà très vite. « Ta compagnie ne me dérangera pas, si c’est ça qui t’inquiète. Je ne veux juste pas te retenir si tu as d’autres impératifs », mais au fond de moi j’espère qu’il pourra me tenir compagnie même si je ne peux le lui dire. « Je te suis. Je n’ai rien d’autre à faire de toute manière ».
Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrent un nouveau monde apparait sous mes yeux ébahis. « Ouah ! », je ne peux m’empêcher de m’exclamer au vu de la splendeur des lieux. Mes yeux se mettent à pétiller, tel un enfant qui découvre un paradis. Je n’aurai jamais imaginé qu’un tel lieu puisse exister au sein d’un centre commercial. Je me sens brusquement apaisée, désireuse de parcourir les lieux, me posant quelques secondes pour souffler longuement. Je me mets alors à tourner légèrement sur moi-même, profitant des quelques rayons pénétrant dans le lieu, sourire aux lèvres. Le monde précédent me semble bien pâle face à ce monde-là, tout en couleur, et si chaleureux. Le bruit assourdissant a laissé place à un calme impressionnant, adoucissant mes maux. Je le suis, discrètement, mes yeux contemplant encore et encore cette place impressionnante. Je m’installe sur un siège, particulièrement confortable, ayant le sentiment d’être en plein rêve ou dans les nuages. Je me trouve toutefois stupide à être éblouie par si peu, comme si je n’y connaissais rien, comme si mon monde à moi était bien trop sombre pour y voir autant de couleurs. Je finis par sentir toutes ces effluves, m’emportant davantage dans un autre monde. Je me sens prise par une soudaine excitation lorsque je vois tous ces gâteaux à portée de mains, prêts à être dévorés. Mon regard croise le sien alors que je m’émerveille devant tant de splendeur, mes joues prenant de nouveau une teinte rosée, comme prise sur le fait, honteuse d’être une telle gamine. « Oui . . . . C’est bien plus que sympa. Je ne saurai trouver mes mots pour décrire l’ambiance qui règne dans ce lieu inédit. Je n’aurai jamais imaginé que l’on pouvait aménager un tel endroit dans un centre commercial. C’est bien la première fois. Et je trouve que c’est apaisant. Je comprends pourquoi tu as choisi ce lieu pour t’éloigner de pression paternelle ». Je comprends parfaitement son besoin de fuir. Loin de cette vie. Loin de cette pression. Moi aussi j’aimerai fuir, mais je ne sais jamais où. Bien sûr, il y a mon appartement où je peux penser seule, réfléchir, mais ce n’est pas pareil. Et puis il est souvent vide. Et je suis souvent seule. « Penses-tu pouvoir me prêter cet endroit pour . . . me reposer aussi ? ». Ai-je le droit de lui prendre son lieu ? Ai-je le droit de le lui demander ? « Enfin je comprendrai que tu n’ais pas envie de . . . prêter ce lieu ». Après tout chacun a un lieu secret qu’il ne souhaite pas partager aux autres. Le serveur arrive au même moment, apportant quelques gâteaux et boissons chaudes, venant me réchauffer davantage, m’enfonçant alors dans le fauteuil, désireuse de profiter au mieux de ces mets. « Ça a l’air tellement bon ! Je ne sais pas si je vais oser manger un morceau. Je n’ai pas envie de détruire tout ça ». Je me penche finalement en avant, les mains sous mon menton, regardant avec envie ces douceurs. De nouveau je me reprends, ne voulant pas paraître gourmande. « Pardon. J’ai tendance à m’extasier pour un rien. Tu dois sûrement me prendre pour une gamine. Je n’ai juste pas l’habitude de voir autant de merveilles ». Mais j’en dis sûrement trop. Je ne le connais pas. Je ne sais pas s’il peut répéter tout ce que je dis à mes parents et l’interpréter à sa façon, comme ça a été le cas de nombreuses fois. Je dois rester méfiante, même s’il m’inspire confiance. « Merci en tout cas de bien vouloir me tenir compagnie et de m’avoir fait découvrir ce lieu. Je pense que si j’avais été seule je ne me serai pas aventurée jusqu’ici ». De nouveau je regarde les lieux, toujours autant émerveillée. « Tu viens souvent ici pour te réfugier ? Enfin je veux dire pour être tranquille . . . ». Mon regard rejoint celui du jeune homme, le scrutant quelques secondes, me sentant soudainement curieuse d’en savoir plus sur lui, l’envie de lui poser des centaines de question me brûlant les lèvres. Je ne sais pas pourquoi mais cet homme est attrayant. Je ne l’avais jamais remarqué jusqu’à aujourd’hui. Et c’est particulièrement perturbant. Parce que je ne comprends pas. Parce que je ne le connais pas. « Je suis peut-être trop curieuse. Désolée ça ne me regarde pas ». Je baisse les yeux, quelque peu honteuse d’entrer autant dans sa vie privée, posant quelques questions. Pourtant il n’y a rien de personnel. Pas réellement en tout cas. Mais même, je ne me sens pas à l’aise.
 
 

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Re: Crush | ft. Seol ♥ | Dim 7 Jan - 22:45
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TENUE | « Les deux styles te font bien. Ça change.. » affirma la jeune femme, avant qu'elle ne semble surprise par ses propres mots, faisant une pause dans sa réponse. Je penchais sur la tête, amusé de la voir chercher à nouveau une façon de formuler ce qu'elle voulait dire. « Enfin je veux dire . . . c’est . . . juste que je n’ai pas l’habitude de voir des hommes de ce . . . rang-là avec ces deux styles. » ponctua t-elle, finalement. Mes prunelles glissèrent sur son visage, puis vers ma tenue plus classique et ajustée. C'est sûr que peu de gens portaient des costumes à la Yonsei ! « Haha oui.. Oui tu as raison, en fait, ça dépend les circonstances. Toi aussi, tu dois être différente de maintenant quand tu es avec des amis, non ? » D'ailleurs en parlant d'amis, je me souvenais maintenant où je l'avais vu.. Jeha, c'était une amie à Jeha. Étonnant d'ailleurs de le voir proche d'une femme, alors qu'il semblait toujours réticent à celles de la fraternité. Je lui affirmais que je n'oubliai pas facilement un joli visage, ce qui n'était pas des paroles en l'air. J'étais assez physionomiste, ce qui m'aidait assez en tant que président, mais aussi, quand la personne était aussi charmante, il était difficile de ne pas être marqué.. Elle me remercia, et me confirma alors que le photographe était son meilleur ami, ce qui expliquait leur complicité ! Je notais cette information dans un coin de ma tête, me surprenant à penser qu'elle repasserait peut être à nouveau dans notre maison. « Alors, si tu reviens chez nous pour le voir, n'hésite pas à venir me saluer. Je te volerais à lui pour discuter autour d'un chocolat chaud, même si je doute qu'il me laisse faire ! » continuai-je, d'un air amusé, imaginant très bien la tête du loup sombre devant cette scène. Il allait me geler sur place.. Je passais la main dans ma nuque, la massant, avant que la jeune femme ne se décide à se présenter officiellement. Seol.. C'était assez agréable à prononcer, ça lui allait bien. J'en fis de même, avec ma propre touche personnelle, convaincu par le fait que je pouvais lui montrer un peu de moi-même, ma véritable personnalité, un peu enfermée dans ces vêtements guidés et cette situation inattendue. Non, je ne pensais pas que j'allais devoir encore jouer mon rôle d'héritier auprès de mon père aujourd'hui, ni devoir passer un moment seul à seul avec la fille d'un investisseur. A première vue, si on m'avait dit cela en avance, j'aurais trouvé le moyen de m'éclipser et de faire le mort. Mais mon père, quand il avait une idée en tête et que c'était un rendez-vous très important pour lui, il était capable de m'envoyer tout une escouade pour venir me chercher ! Oui, si vous voyez des hommes en noir attendre à l'entrée de la faculté, c'était sûrement pour ma pomme ! Même qu'une fois, j'avais dû escalader à l'arrière des lieux un mur, puis sauter sur une grande poubelle qui donnait sur une petite ruelle. J'vous dis pas ce que je devais faire parfois.. Bref. Finalement, j'étais assez ravi de ne pas avoir été au courant, car cette mademoiselle Hong Seol, malgré son rang évident, ne me paraissait pas être une de ses jeunes filles de bonne famille orgueilleuses, hautaines, aux sourires faussement surjouées. Mais ce monde qui pouvait se montrer si trompeur, avait fini avec le temps à conserver en moi une certaine méfiance, que je n'écoutais pourtant pas assez. Je croyais un peu trop aux bons côtés que les gens affichaient, et pendant longtemps, je n'imaginais même pas que tout cela pouvait être tout simplement inventé, joué. Du cinéma, pur et dur pour avoir vos faveurs. Qui croire alors, avais-je un jour demander à mon père ? La famille, toujours la famille, mon fils. Et elle, faisait-elle confiance à sa famille, ses parents qui semblaient avoir une poigne de fer sur elle et ses décisions ? Elle n'était pas la première fille dont je voyais les parents lui couper la parole pour répondre à sa place. Mon père aussi parfois le faisait, et il ne savait pas à quel point cela pouvait être rabaissant de ne pas pouvoir pleinement parler comme on le souhaitait. Je balayais mon expertise, tout en faisant de même de sa tenue féminine mais peut être un peu légère pour l'hiver rude de Séoul. Je ne savais pas pourquoi je parlais dans une tirade sur un manteau, sur les vêtements etc.. Pourquoi étais-je aussi nerveux soudainement ? Était-ce parce qu'elle avait surpris mon regard sur elle ? Il n'avait pourtant rien d’inapproprié mais j'avais senti que je l'avais surprise d'une certaine manière. Son sourire me rassura. « Tu as l’air de t’y connaître en mode. Ça me surprend. » « ça te surprend ? Pourquoi, je suis mal habillé d'habitude c'est ça, je n'ai pas le sens de la mode ? » lui lançais-je d'une voix rapide, mes lèvres s'étirant, avant de lâcher un petit rire naturel. « Ahh.. En fait, mon père voulait que je découvre un peu plus notre entreprise, et il m'avait demandé à quel secteur je voulais m'affilier pour me fondre un peu dans les lieux. J'avais choisi le pôle communication qui s'occupe beaucoup de la publicité. Et puis, j'ai fini par me mêler avec ceux qui géraient les nouvelles collections envoyées par nos magasins partenaires, de grandes enseignes et marques. J'ai dû affiner mon intérêt pour la mode à ce moment-là.. » continuai-je doucement, avant d'écarquiller les yeux, passant les doigts dans mes cheveux pastel. « Je suis désolé, j'ai tendance à beaucoup parler.. ! » Impossible d'être un requin vicieux de ce monde, avec une telle langue communicative.. Me mordillant la lèvre inférieure, j'assurais à la jeune femme que je n'avais rien d'autre de prévu et que je serais ravi de lui tenir compagnie. Mais que si elle désirait être seule, et se promener tranquillement, cela ne me poserait aucun soucis, et je comprendrais. C'était aussi agréable de profiter seul, je ne serais pas vexé si elle me disait cela. Et finalement, elle accepta de suivre mes pas jusqu'à l'endroit que je préférais ici..

En arrivant au dernier étage, quand l'ascenseur s'entrouvrit, je n'avais pas pu m'empêcher de me retourner vers elle pour lire sur son visage quelques unes de ses pensées. Cela semblait lui plaire, j'étais content. Elle tournait sur elle-même, presque comme une enfant, éclairée par les quelques rayons de soleil que les nuages laissaient transparaître. J'avançais entre les tables d'un pas lent pour ne pas la distancer derrière moi, détaillant la salle qui était presque entièrement pleine. C'était une très bonne journée. Mon regard glissa vers le comptoir à quelques mètres, croisant celui d'un employé un peu plus âgé que moi de quelques années. Un hyung que j'avais recruté moi-même, et il s'était chargé lui-même de l'équipe qu'il voulait autour de lui. Je le saluais d'un mouvement de la main, un sourire amical aux lèvres, avant de me retourner vers Seol, l'invitant à s'asseoir sur une large banquette. La table choisie était assez calme, même si les clients étaient nombreux. A côté de nous, un long pot de fleur en faisait la longueur entre moi et la jeune femme, des plantes vertes à la couleur vive l'habillant, en attendant que les fleurs daignent se montrer. Je me sentais toujours mieux ici, c'était presque comme une bouffée d'oxygène. Je me détendais enfin, lové contre le dos de la banquette en cuir. Puis, après quelques longues secondes silencieuses, je m'avançais. J'appuyais mon coude sur la table, le menton dans ma paume et je la fixai. Un peu sans gêne c'est vrai, mais elle ne semblait pas le remarquer, ses yeux papillonnant un peu partout tant il y avait à voir. J'aimais particulièrement voir les réactions des clients quand ils venaient ici, ils semblaient réellement surpris, et surtout, ravis de trouver un lieu où se reposer après une intense virée shopping. Mais j'avais aussi découvert que certaines personnes ne venaient ici que pour ce café, sans passer par les magasins, ce qui ne plaisait pas toujours à mon père, mais qui me rendait pourtant assez fier. Car ce lieu était mon projet. « Alors, qu'en penses-tu, c'est sympa non ? Je viens souvent ici pour fuir.. la pression paternelle ! » lui avouais-je d'un sourire en me penchant vers elle. Un voile rouge tissa sa toile sur ses joues, et j'en suivis le tracé silencieux. Mignonne. « Oui . . . . C’est bien plus que sympa. Je ne saurai trouver mes mots pour décrire l’ambiance qui règne dans ce lieu inédit. Je n’aurai jamais imaginé que l’on pouvait aménager un tel endroit dans un centre commercial. C’est bien la première fois. Et je trouve que c’est apaisant. Je comprends pourquoi tu as choisi ce lieu pour t’éloigner de pression paternelle. » « J'aime particulièrement le fait que cela surprenne.. qu'on ne s'y attende pas et qu'on apprécie de trouver un nouvel endroit un peu par hasard. Je suis ravi de t'entendre dire que c'est la première fois, c'était ce que je voulais.. » fis-je, avant de fermer mon poing devant elle, fermant les yeux en mode vainqueur ! Je souhaitais que cela soit vu un peu comme un refuge, un cocon au dessus d'une ruche permanente qui bourdonnait. Une douce parenthèse. « Penses-tu pouvoir me prêter cet endroit pour . . . me reposer aussi ? Enfin je comprendrai que tu n’ais pas envie de . . . prêter ce lieu.. » Mes yeux s'étaient écarquillés en écoutant ses dernières paroles, et son expression presque suppliante et gênée.. Elle était vraiment.. Un rire m'échappa, colorant à mon tour mes joues d'une teinte rosée. Je reculais brusquement en arrière, m'appuyant sur la banquette. « T'es vraiment adorable ! Bien-sûr que tu peux y venir ~ Si j'avais voulu le garder pour moi, pourquoi te l'aurais-je montré ? En plus, les femmes aiment beaucoup ce genre de lieux, parce que c'est chaleureux et.. » Mon ami qui était derrière le comptoir arriva à côté de nous, nous apportant notre commande. « .. que les hommes qui travaillent ici sont assez charmants.. Hyung ! » rajoutai-je, en le voyant, alors qu'il se mit tout d'un coup à me vouvoyer d'un « Mr Yoon, ne dites pas n'importe quoi. », alors que gentleman, il disposait joliment les petites pâtisseries devant la jeune femme. « T'es le meilleur Hyung, et ne m'appelle pas comme ça, tu sais que ça me fait bizarre ! » Il ignora ma réplique, nous souhaitant un bon appétit, avant de m'offrir une moue renfrognée, se dirigeant vers une autre table, un sourire naturel et professionnel sur son visage. « Il m'adore. » Ce qui était vrai. « Ça a l’air tellement bon ! Je ne sais pas si je vais oser manger un morceau. Je n’ai pas envie de détruire tout ça. » Elle avait vraiment l'air d'adorer tout ça, littéralement. J'attrapais la cuillère, et la fit tourner entre mes doigts en l'observant. Elle se penchait au-dessus des friandises, se demandant certainement laquelle elle devrait goûter en premier. Elle se redressant subitement comme pour se reprendre. « Pardon. J’ai tendance à m’extasier pour un rien. Tu dois sûrement me prendre pour une gamine. Je n’ai juste pas l’habitude de voir autant de merveilles. » « Ne t'inquiètes pas, je trouve ça juste mignon plus qu'autre chose ! Et c'est normal, il est vraiment doué dans ce qu'il fait. C'est celui que tu viens de voir, c'est lui le pâtissier du café, mais il aime aussi servir pour être proche des clients et voir en direct leurs réactions. C'est son plus grand plaisir ! C'est notre chose commune, un peu comme moi quand je te vois t'extasier sur le lieu.. » affirmai-je, d'un petit sourire chaleureux, avant de plonger ma cuillère dans la généreuse chantilly qui ornait mon chocolat viennois. Le couvert resta dans ma bouche, surpris par ses soudains remerciements. Je fis glisser la crème sur ma langue et répondit aussitôt. «  De rien, c'était un plaisir, vraiment. Fais le découvrir à d'autres gens que tu apprécies et passez-y souvent ! » fis-je d'une expression enthousiaste, avant de l'inviter d'un mouvement de la main à déguster ce qui lui faisait envie. Mais ses prunelles continuaient à s'aventurer sur tout ce qui l'entourait et j'aimais bien la douceur soudaine qu'elles dégageaient, alors qu'elles rejoignaient les miennes. « Tu viens souvent ici pour te réfugier ? Enfin je veux dire pour être tranquille... Je suis peut-être trop curieuse. Désolée ça ne me regarde pas.. » Mes paupières papillonnèrent à la façon dont elle parlait. Elle semblait faire attention à ce qu'elle disait, en permanence. J'avançais ma cuillère vers l'une des deux petites pâtisseries aux fraises, en coupant lentement un morceau. « Tu sais, t'as pas besoin de te retenir avec moi. Pas besoin de te corriger toi-même, tes questions ne me gênent absolument pas. N'est-ce pas de cette manière quand on rencontre une nouvelle personne ? » Ma voix était calme et douce, avant que je ne croque dans le petit morceau que je venais d'emmener à ma bouche. « Hmmm délicieux ! Goûte celui-là, j'ai toujours eu une petite faiblesse pour ce qui est aux fraises.. » affirmai-je d'un ton enjoué, naturel. « N'aie pas peur de moi hm ? Si je te craignais vraiment, je ne t'aurais pas emmené ici, et je ne parlerais pas autant ! » continuai-je, d'un sourire désolé, avant de tirer doucement la langue. « Pour répondre à ta question, oui j'y viens assez souvent, mais mon père a fini par deviner que c'était un endroit où me trouver, donc il n'est pas toujours sûr mais ça va. Et puis pour être honnête, ce lieu me tient à coeur parce que.. c'est moi qui l'ai crée.. » avouais-je, glissant la paille du chocolat chaud entre mes lèvres, avant de baisser les yeux. Je sentais le coin de mes lèvres s'étirer, car j'étais toujours très fier que ce lieu plaise et que les gens m'en fassent part. Je relevais mon regard vers elle, attrapant une fine serviette pour essuyer ma bouche. « Tu dois penser que je me vante maintenant haha ! Mais.. ça me fait vraiment chaud au coeur quand les personnes complimentent l'ambiance, la décoration, le travail de l'architecte et surtout, le talent des employés. C'était le premier projet que je proposais à mon père, je pensais qu'il n'y verrait pas d’intérêt mais j'ai réussi à le convaincre à mon grand étonnement, et maintenant que l'on fait pas mal de bénéfices, il en reconnaît réellement l'atout dans le centre commercial ! » Première fois que l'on reconnaissait ma valeur dans l'entreprise familiale.. J'avais fait des recherches, réalisé des croquis, des schémas, des statistiques, même des sondages pour savoir ce qu'il manquait aux clients. Cela avait été long, mais cela avait finalement abouti ! « Le café a presque un an maintenant, et il est encore mieux que ce que j'avais imaginé à l'origine.. Tu aurais vu mes gribouillis sur une feuille blanche à la première ébauche, c'était moins classe ! » affirmai-je en fermant les yeux, riant de moi-même mais ravi que cela ait pu voir le jour. Je continuais à déguster la mini-tartelette aux fraises, qui était vraiment délicieuse. « Au fait.. Je ne t'ai même pas demandé si tu avais une pâtisserie préférée qu'on aurait pu prendre ! J'ai demandé simplement de nous préparer quelques spécialités, mais je n'ai pas été très galant sur le coup.. Désolé. » avouais-je d'une moue embarrassée. « Hmm.. mais on a pas encore le ventre plein, alors n'hésite pas ! Je veux que tu te régales ! Est-ce qu'il y en a une en particulier que tu adores ? » rajoutai-je, les yeux brillants. Une qui rend heureux, et donne aussitôt le sourire, voilà à quoi je pensais..
 
 

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Re: Crush | ft. Seol ♥ | Lun 8 Jan - 22:25
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TENUE | Suis-je réellement différente lorsque je suis en compagnie de mes amis ? Je ne sais pas. A dire vrai j’ai pris l’habitude d’être toujours soignée, de faire particulièrement attention à mes comportements, ma droiture en public mais aussi mes mots, reflétant une éducation stricte basée sur le regard d’autrui. Il y a juste peut-être mes paroles qui sont différentes lorsque je suis en compagnie de personnes proches, qui me connaissent réellement, qui savent tout de moi, et pas des amis partiels, avec qui j’échange de temps en temps. Il faut vraiment une certaine intimité pour que je sois différente. Et puis la plupart de mes amis sont dus à mon rang social, rien de plus, rien de moins. Et forcément avec eux je dois bien me tenir, sourire, m’habiller telle une princesse, faire semblant. « Hum . . .  pas vestimentairement parlant, non. Il faut dire que je peux croiser n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, alors il est préférable pour moi de rester . . . correcte » dis-je avec un grand sourire, n’étant pas forcément en cohésion avec mes précédents dires. Mais pour autant cela ne me dérange pas, du moins pas en termes de vêtements. C’est une habitude qui ne me déplait pas, pas tant que ça. Et puis à dire vrai je ne sais même pas quel style me correspond le mieux et surtout quel style me plait. Mes joues s’empourprent légèrement lorsqu’il parle du fait de vouloir me voler. C’est un mot étrangement utilisé. Mais ça sonne aussi presque romantique. Je chasse ces idées de mon esprit, essayant de ne pas être parasitée par des pensées qui ne devraient pas exister. « Oui . . . enfin je doute qu’il y ait besoin de me . . . voler. J’accepterai volontiers et je passerai te voir, si tu es là », n’est-ce pas une raison de plus de me rendre dans leur fraternité ? Certes Jeha risque de mal le prendre mais je peux lui cacher ce second but, prétendant juste . . . et bien je ne sais pas mais je trouverai forcément une excuse car il risque de trouver cela étrange de me voir chercher une autre personne que lui. Et je ne parviens pas à mentir à mon meilleur ami, ou du moins très peu. Je ne mens que si je dois le protéger, pour une bonne cause. Enfin existe-t-il une réelle bonne cause aux mensonges ? J’en doute. Je finis donc par me présenter, correctement, essayant de bien paraître, sans être dans l’excès, trouvant toutefois sa présentation dynamique et plutôt originale. Je me sens toutefois mal à l’aise lorsque sans le vouloir je fais une petite sottise, rougissant de ma propre maladresse. Je secoue nerveusement mes mains, indignée. « Non, non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Ce n’est pas que tu as un mauvais style . . . », j’inspire profondément, essayant de ne pas trop m’embourber dans ma maladresse. « J’aime beaucoup, enfin ce n’est pas que j’aime beaucoup . . . mais c’est bien » dis-je finalement, trouvant mes paroles ridicules et dénuées de toute logique. Je ne sais pourquoi je perds autant mes moyens. C’est terriblement stupide de ma part. « En tout cas le domaine de la mode semble te correspondre et te va parfaitement bien. Tu as bien eu raison de choisir ce secteur, ça ne peut que t’épanouir et te réussir », je trouve enfin le compliment adéquat pour le revaloriser dans son style vestimentaire. « Oh ne t’en fais pas, c’est agréable d’entendre quelqu’un tenir la discussion », et je suis sincère. Surtout qu’il y a une certaine profondeur dans cet échange, du moins ce n’est pas superficiel et c’est ce qui me plait. « Et moi je suis désolée si je ne suis pas très bavarde. Même si je trouve que je le suis particulièrement aujourd’hui », il fait délier ma langue. Je crois. En même temps, il est chaleureux, sympathique, et semble social, je ne peux que lui répondre. Je ne vais pas faire la femme de glace. Surtout alors qu’il y a un homme aussi charismatique que lui.

Il me présente alors un café aux milles trésors, découvrant de mes yeux innocents ce vaste décor auquel je ne m’y attendais pas. Je ne savais pas qu’il pouvait y avoir de tels cafés dans les centres commerciaux, c’est perturbant et à la fois chaleureux. Il me tarde d’en découvrir les merveilles, goûtant aux parfums qui enivrent déjà mes papilles. J’aime ce qu’il me fait découvrir et suis finalement heureuse qu’il soit à mes côtés pour patienter, le temps de la réunion. Je pense que jamais je n’aurai osé franchir le seuil de ce café, partant sans même savoir ce qui s’y cachait. Je ne peux m’empêcher de sourire face à son poing de vainqueur, ne pouvant dire le contraire. « Pour une surprise c’est une surprise et autant dire que je n’y trouve, pour le moment, aucun défaut. C’est apaisant. Réconfortant aussi. Un tout agréable », et c’est peu de le dire. Les mots s’échappent alors de ma bouche, lui demandant une place au sein de son paradis, honteuse tout de même de faire une telle demande. Je le connais à peine et déjà j’ose empiéter sur son territoire, n’est-ce pas mal venu de ma part d’agir ainsi ? Mais il ne semble pas relever la chose et rigole même de mes paroles, me trouvant adorable. Mon cœur manque un battement, mes yeux s’entrouvrant légèrement face à ce qui semble être un compliment. Mignonne ? Il a dit mignonne . . . Je crois que c’est la première fois que j’entends quelqu’un qui me qualifie ainsi et autant dire que cela ne me déplait pas. Le suis-je vraiment ? En quoi suis-je mignonne ? Est-ce ma maladresse qui lui fait dire ça ? Je mets en pause mon esprit qui s’enflamme, ne préférant pas aller trop loin dans la réflexion. Je relève tout de même le fait qu’il ait dit les femmes. Est-ce que cela signifie que je ne suis pas la seule ? Certainement pas. Je ne sais même pas pourquoi je me pose cette question si stupide. Ça ne me regarde pas et puis il a certainement eu de nombreuses conquêtes, et i doit sûrement en avoir une, actuellement. J’esquisse un sourire lorsqu’il évoque que les hommes ici sont charmants, je ne pourrai que le confirmer, pensais-je en glissant mon regard jusqu’à lui. Je manque de rajouter qu’il n’y a pas que les hommes qui y travaillent qui le sont, me demandant même si les femmes n’ont pas eu les mêmes pensées que moi en étant à ses côtés. Peut-être qu’elles ont dit charmants en parlant de lui. Cela dit, lorsque le serveur s’approche de nous je suis moi-même surprise par son charme peu commun. Je trouve leur petite interaction particulièrement mignonne et intéressante, me faisant alors la réflexion qu’il doit s’entendre avec de nombreuses personnes et qu’il ne doit pas faire la différence de statut. C’est quelqu’un de bien . . . Mais je ne le connais pas, alors je ne peux pas tirer de conclusion trop hâtive. Ce n’est pas mon genre de le faire. « Je pense qu’il a des raisons de t’adorer. Tu as l’air d’être très ouvert et de ne pas vraiment prêter attention aux rangs de chacun. C’est surprenant. Je veux dire qu’en général les autres hommes de ton rang se seraient déjà montrés odieux envers leurs propres personnels, alors je peux comprendre . . . si tu as des réactions si douces et chaleureuses ». J’en dis peut-être trop. Je tente de me rattraper en précisant, « je comprends l’opinion des femmes lorsqu’elles disent que les hommes ici sont charmants. Elles n’ont tort » et ça ne m’étonnerait pas qu’elles passent le plus clair de leur temps ici, juste pour observer ce peuple masculin. Je m’extase alors sur les mets présentés, ayant le sentiment de découvrir un monde sucré et paradisiaque. Je n’ai qu’une envie c’est de me jeter sur ces merveilles qui me donnent tant envie, essayant tout de même de contrôler ma subite gourmandise. Il faut dire que des choses sucrées je n’en mange que très rarement, seulement pour certaines occasions. De nouveau mes joues s’empourprent lorsqu’il me redit que je suis mignonne, sentant une forte chaleur au niveau de mon visage. « C’est assez étrange d’aimer voir les personnes s’extasier » dis-je en essayant d’en rire, « je peux comprendre pour celui qui fait ses créations mais pour toi . . . c’est assez . . . marrant. Mais j’aime bien le concept. Au moins il t’en faut peu pour . . . être heureux, je suppose ». C’est fort agréable d’être face à une personne qui a une telle luminosité. « Ne t’en fais pas, je te ferai de la bonne publicité », je lève mon pouce vers lui, avec confiance. Certes je n’ai pas énormément d’amis mais je pense à quelques personnes comme Mi Ran, Nina et pourquoi pas Jeha, qui sait. Je me permets alors de rentrer un peu dans son intimidé, regrettant dans la seconde qui suit cette entrée privée. Il a raison quelque part lorsqu’il me dit que c’est une manière de rencontrer de nouvelle personne et n’est-ce pas mon but ? De le découvrir ? D’en savoir davantage sur cet homme qui me rend si curieuse ? « Oui tu as raison. Il faut savoir poser des questions pour en apprendre sur l’autre », mais je ne suis pas toujours curieuse, c’est un cas particulier. Je goûte donc une première fois une première pâtisserie, mes yeux s’agrandissant de bonheur, ayant le sentiment d’être transportée dans un monde plus doux, plus paisible. J’ai presque la sensation d’être sur un petit nuage, tout douillet, mes yeux explosant comme des feux d’artifice. C’est tellement beau que j’en perds la notion du temps et de l’espace, rentrant dans ma petite bulle, protectrice. « C’est succulent, et encore, je ne saurai décrire les sensations que j’ai en bouche. Je remercierai le chef », parce qu’il en vaut la peine et qu’il doit savoir que c’est tout simplement un délice. Pourtant je n’aime pas particulièrement la fraise dans les pâtisseries mais il vient de radicalement me faire changer d’avis. Je lui souris tendrement quand il essaye de me rassurer, précisant que je n’ai pas à avoir peur de lui. Je n’ai pas peur, mais je suis juste intimidée et puis je ne le connais pas assez bien pour me laisser aller complètement, je trouve que je le fais déjà bien trop. Je hoche donc simplement de la tête, mes yeux s’imprégnant des siens, me perdant quelques secondes dans la profondeur de son regard. Qu’est-ce qu’il est envoutant. Je ne sais pas si je suis la seule à ressentir cela mais il a quelque chose qui permet de s’accrocher à lui. Et je trouve cela particulièrement injuste. Cet homme ne devrait pas exister.

Je sors de mes pensées lorsqu’il m’avoue venir régulièrement ici, précisant même que c’est lui le génie qui a eu cette magnifique idée. Je m’étouffe presque avec le morceau de gâteau, ne m’y attendant absolument pas. En plus d’être charismatique et chaleureux, il est ingénieux. N’a-t-il pas de défaut ? Est-ce que cet homme existe vraiment ou suis-je en plein rêve ? Je bois même ses paroles lorsqu’il m’explique la conception de ce projet, me surprenant même à observer ses lèvres. Toutefois, je me recentre rapidement sur ses paroles, hochant de la tête, regardant autour de moi, ayant l’impression de voir le début des constructions, l’imaginant même sur son croquis, lançant quelques idées, donnant quelques coups de crayon sur une feuille au début blanche, le projet prenant de plus en plus forme. J’ai toujours apprécié l’esprit créatif des personnes, et j’ai toujours admiré ce qui allait jusqu’au bout de leur projet, quoiqu’il puisse advenir. Il faut dire que Seol a toujours aimé créer et c’est bien pour cette raison que son but dans la vie est d’ouvrir une boutique de bijoux, des bijoux qu’elle créerait elle-même, de ses propres mains. Mais malheureusement ses parents ne soutiennent pas ce projet qui semble bien trop risquer, et sans avenir. Pourtant, c’est ce qu’elle désire et recherche. « Tu as bien fait. T’insister autant auprès de ton père, de continuer ce projet, de faire de ce centre commercial une merveille. Peu de personnes ont de l’imagination et surtout peu la mettent en pratique. Je trouve cela juste . . . merveilleux. Et je ne trouve pas que c’est se vanter, c’est juste valoriser quelque chose qui mérite de l’être. C’était un travail ambitieux et tu es parvenu à tes fins, je trouve cela . . . courageux. Et puis ce café doit faire beaucoup de chiffres, et il est surtout unique. Je pense que cela motive les personnes à venir et maintient la clientèle déjà présente. Mais outre cet aspect financier, c’est aussi un endroit reposant, agréable, qui permet de rendre heureuses les personnes qui franchissent le seuil de ce café. Je ne peux que t’imaginer, y passant du temps pour finaliser ce fabuleux projet. Tu es un génie », je le regarde avec une extrême bonté et sincérité, essayant de lui exprimer tout mon ressenti.  Il me propose alors de prendre la pâtisserie que je souhaite manger, précisant qu’il souhaite me régaler. Je finis à peine le morceau que j’ai en bouche, hochant négativement de la tête, « oh non c’est très gentil de ta part mais cela me comble déjà de bonheur et remplit très bien mon ventre ». Et puis surtout je ne veux pas abuser de sa gentillesse. Je le regarde quelques secondes, hésitante. Je ne sais pas si je devrai le lui dire, après tout je ne suis pas très bavarde ni même quelqu’un qui exprime ce qu’elle pense facilement mais avec lui . . . je ne sais pas, j’ai comme une certaine facilité, et comme le besoin de m’exprimer. « Ce que je vais te dire va peut-être paraitre étrange . . . mais . . . à vrai dire, je n’ai pas l’habitude », je me tais, laissant quelques secondes de blanc, réfléchissant à la formulation de ma phrase. « Je veux dire tu es tellement . . . sympathique et les conversations avec toi sont tellement naturelles que cela me . . . perturbe. En général les conversations sont . . . ennuyantes, et la personne se centre toujours sur elle-même, parlant affaire, chiffre, et tout un blabla qui m’ennuie profondément, mais tu es . . . différent. Pas en mal, ne te méprends pas, mais c’est juste que c’est . . . la première fois que je trouve une présence agréable et pas incommodante », du moins dans ce milieu-là.
 
 

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