The greatest healing therapy is friendship
// @kwon indiana ※※※ Les écouteurs sur les oreilles, la jeune coréenne se dandine, sans aucune honte, sur la place principale, au rythme de la musique, quelques regards amusés la fixant quelques secondes, la trouvant certainement ridicule. Mais Olympe n’est pas de celle qui s’attarde sur les regards ou même sur les pensées des autres, elle vit sa propre vie, telle qu’elle la veut, se préoccupant d’elle, et seulement d’elle. C’est ce que la vie lui a appris et ce qu’elle continue de lui apprendre. Bien sûr, elle ne pense pas à elle dans un sens égoïste, elle ne se préoccupe pas que de sa petite personne, elle prend soin de ses amis, de son entourage, mais c’est juste qu’elle est naturellement elle, sans barrière, sans limite. Certains ne la supportent pas car ils pensent qu’elle veut juste se montrer, attirer les regards, mais si elle le voulait vraiment, elle l’aurait fait de bien d’autres manières. Moins déshonorante en tout cas. Elle continue donc de se balancer au rythme de la musique jusqu’à ce qu’elle aperçoive au loin la silhouette qu’elle attend avec tant d’impatience. Elle enlève immédiatement ses écouteurs et accourt jusqu’au jeune homme pour le prendre dans ses bras, de manière automatique. Ça ne se fait pas forcément en Corée, et elle le sait, mais Olympe sort des principes basiques coréennes, et puis il faut l’excuser, elle n’a pas toujours grandi auprès des coréens. Elle a parcouru de nombreuses cultures et les manières de saluer n’ont jamais été les mêmes. « Indi !! Comment ça va ? » dit-elle en s’écartant de lui, sourire aux lèvres. Elle est heureuse de retrouver son ami. Sa rencontre avec lui l’a beaucoup aidé pour comprendre So Jung, ayant les mêmes difficultés que lui en termes d’alimentation. Olympe a pris beaucoup de temps avant de mieux réagir vis-à-vis de son amie. Au début, elle n’était que frustration et colère, et puis avec indiana, elle a appris. Elle a beaucoup appris. Désormais, elle essaye de l’aider, à aller mieux. Certes elle n’a pas la science infuse, elle n’est pas spécialisée dans ce domaine si particulier, mais en tant qu’amie elle essaye d’être là, au mieux. Elle ne peut pas l’abandonner, et elle doit continuer, à persister, à essayer de l’aider et qu’il soit totalement guéri. Enfin, totalement guéri est un grand mot mais qu’il aille définitivement mieux. « Ça te dit d’aller manger Thaïlandais ? ça fait bien longtemps que je n’y suis pas allée, et en plus j’en connais un qui est vraiment succulent ! Je suis sûre que tu voudras y retourner tellement il est bon ». Elle le dit avec un tel optimiste qu’il ne peut refuser.

The greatest healing therapy is friendship
// @kwon olympe ※※※ J’étais content de sortir un peu, de faire autre chose qu’étudier et essayer de comprendre pourquoi Damon me fuyait. Je ne voulais plus penser à rien et avec Olympe je savais que je passerais un bon moment. Je l’enviais énormément. Elle n’avait peur de rien, et parfois j’aimerais lui ressembler. Avoir plus confiance en moi, ne plus avoir peur du regard des autres. Mais mon passé me revenait toujours en pleine gueule et même si je n’avais pas un gramme de trop, je me voyais toujours comme le gosse obèse que j’étais. Il n’y avait qu’avec elle que j’avais l’impression de pouvoir oublier. Je la repérais immédiatement. Il n’avait qu’elle pour se dandiner devant les gens sans même y prêter attention. Je m’activais comme je le pouvais, mais ma jambe me faisait toujours mal. Je boitais depuis plusieurs années et c’était à chaque fois un peu plus douloureux.  « Oly ! Je vais bien et toi ? Ça me fait plaisir de te voir ! » Elle essayait toujours de me faire manger et il n’y avait que d’elle que j’acceptais ce genre de chose. Mon anorexie m’avait volé plusieurs années de ma vie et une partie de ma mobilité. J’étais en colère contre moi-même de ne pas avoir été assez fort pour me relever, pour tenir tête à mes tortionnaires. Je riais en l’entendant. Je n’avais toujours pas retrouvé le plaisir de manger. Je le faisais parce que je n’avais pas le choix. Parce que je n’avais pas envie de retourner voir un psy et encore moins de me retrouver à l’hôpital.  « Je vais où tu veux ! L’important c’est que toi tu te régale. Je pense que je trouvais un petit truc à manger de toute façon ! Mais je te fais confiance. » Face à son sourire, je ne pouvais jamais rien refuser. Elle semblait si enthousiaste que je ne voulais pas gâcher l’ambiance. Je devais commencer à faire face à mes démons et arrêter de fuir. Je la suivais jusqu’au restaurant, le faisant se caler sur mon rythme. En me cassant la jambe, j’avais également brisé mon rêve de devenir danseur et même si les années avaient passés, la douleur restait la même.  « Alors, t’as pas des potins à me raconter ? » En passant la porte du restaurant je commençais à me sentir nauséeux mais j’essayais de ne rien laisser paraître. Je regardais le menu en grimaçant légèrement.  « Qu’est ce que tu me conseille ? Un truc pas trop gros même si je sais que tu finiras forcément mon assiette ! » Je lui faisais un clin d’œil. Je la taquinais mais Olympe était un ventre sur pate et je me demandais comment elle faisait pour avaler autant de chose. Oui... Je voulais vraiment lui ressembler.