« Quel est le fruit le plus féminin ? Bah, la nana ! » c'est après que son ami ait terminé sa blague qu'hidan s'esclaffe, parce que ce sont les blagues les plus simples qui sont les meilleures. c'est ainsi que vit hiran depuis tout jeune, le plus naturellement possible. les chichis, très peu pour lui. de toute façon, son cerveau n'est pas assez développé pour qu'il puisse être capable de se prendre la tête avec un tas de choses futiles. c'est l'image qu'il dégage alors, un mec sûr de lui et que rien n'arrête mais en réalité, c'est juste un gars bien naïf, crédule au possible qui continue de croire que la vie peut être belle malgré la chienne que cela puisse être. Hidan est surtout inattentif à ce qui l’entoure. Un papillon passe pendant que vous avez une conversation ? il perdra rapidement le fil, changeant évidemment de sujet en pensant que vous n’avez rien vu de son manque d’attention. C’est tout sauf un garçon au mauvais fond, il sera le premier à vous tendre la main ou vouloir se sacrifier même pour un parfait inconnu, si bien que parfois on abuse de lui. Trop bon, trop con. Son physique joue beaucoup sur sa réputation. En dégageant une aura confiante et surtout masculine, presque qu'écrasante, hidan attire facilement n’importe qui et son tempérament sociable ne fait que conforter les gens, les captivant, leur donnant envie d’en savoir plus sur cet étrange garçon. il est si proche de nous, même si l'on vient seulement de le rencontrer. Vrai pitre et peureux dans l’âme quand il s'agit de choses puériles, dès que l’on commence à faire sa connaissance, toute crédibilité disparaît. malgré tout, il reste une personne de confiance, sachant prendre des décisions en urgence ou gardant la tête froide en toute circonstance.

« hidan-chan, va jouer dehors avec le voisin ! » Rouspétant, hidan sort en traînant les pieds. Sa mère croit qu’il va rapidement se faire des amis et qu’en l’obligeant ainsi, il réussira mais malgré qu’il essaie de tout son cœur, il ne semble pas y arriver. Cela fait quelques jours que sa famille et lui se sont installés dans ce quartier après un déménagement mouvementé. Un endroit remplis de gens inconnus au langage tout aussi sombre.  Les seules personnes qu’il connait ici sont les coréens de sa famille. au japon, là où il est né et a résidé, il a toujours eu un tas d'amis et a vécu convenablement, grandissant et se développant comme tout bon petit garçon qu'il se trouvait être. cependant, une fois arrivé en corée du sud, pas mal de choses ont changé. Une certaine atmosphère régne, une ambiance pesante et dérangeante menace sa famille. un climat raciste, de par ses origines japonaises renforcé par les problèmes d'argent que ses parents rencontrent et qui avaient alors précipité leur départ du japon, à la quête d'un endroit meilleur. avec sa soeur, ils se sont retrouvés ici, après que son oncle et sa tante les aient aidé. parce qu’on peut toujours compter sur la famille. ils n’ont pas eu leur mot à dire, étant enfant et hidan ne pensait pas que cela poserait problème de partir, il n’avait pas peur de l’inconnu. enfin, c’est ce qu’il croit, que la vie allait de nouveau leur sourire et que les problèmes allaient s’envoler…

Sa vie trépasse au rythme du temps qui passe. Hidan sourit au monde extérieur mais rejette l’amour familial, la douceur de son foyer. Il se construit une apparence sur du faux, comment un garçon aussi doux peut effrayer autant simplement en jetant un regard froid derrière ses lunettes ? il pense que c’est ainsi que l’on se protège, le faux règne dans ce monde noir. il comprend enfin : il en veut à ses parents de l'avoir traîné et emmené dans ce pays qui ne sera jamais le sien, si bien qu'il continue à faire des fautes et à parler avec un accent après toutes ses années. il n'est pas bête pourtant il ne fait aucun effort dans les études, à quoi cela servirait maintenant qu'il a compris que la force écrasera toujours, que le mauvais triomphera ? il le sent, il le sait, sa famille se brise petit à petit. pourtant, il ressent un poids presque normal, comme s'il avait toujours été là et qu'il n'était en mesure que de saisir maintenant.

hidan tient enfin ce diplôme pour lequel il s'est battu entre ses doigts, il le caresse comme s'il n'était pas réel. il se sent apaisé, il voit le bout éclairé du tunnel, les problèmes ne sont pas terminés mais il sort la tête de l'eau. le bandeau est tombé, il voit de nouveau clair et alors qu'il prend une photo avec son père, sa mère et sa sœur, il se permet de sourire. il est sorti de sa bulle, a pris le temps de regarder le monde et d'observer la lune. les phases de dégoûts envers lui, les autres, ses tourments sont révolus, il sait enfin où il veut aller, quel est le chemin à prendre. il veut aider, tous les jeunes qui se sont perdus, qui ont un jour douté comme lui. et pour cela, il doit rentrer au cœur d'un système qu'il ne cautionne pas.