Il ne s’était absolument pas attendu à avoir des nouvelles d’Hansa. Le japonais ne l’avouerait pas mais il était heureux qu’elle lui ait envoyé ce texto. Elle faisait partie des personnes qu’il aimait retrouver. Depuis son départ de la ville de nombreuses choses s’étaient produites du côté de Kazuya, à commencer par le retour de Sôji sans oublier la mise à nue de ses sentiments vis-à-vis de Sora, plus connue sous l’appellation de Perséphone. Hansa n’était au courant de rien, il ne comptait d’ailleurs pas lui en toucher mot seulement disons que cette fois-ci pour sûr ils ne finiraient pas à califourchon l’un sur l’autre. C’était arrivé quelques fois lorsque la tension entre eux était à un stade trop élevé pour être domptée. Accidents, dirons-nous.

« Oui ? » Un sourire se hissa sur ses lèvres lorsqu’il reconnut la voix d’Hansa. Ca faisait un moment qu’il n’avait pas entendu cette mélodie si spécifique à ses oreilles. Il y avait chez cette femme quelque chose de différent, une malice qu’il percevait comme un second degré ; une seconde peau. La thaïlandaise n’était pas si différente de lui, il l’aimait pour ça. Elle représentait à ses yeux une variante de son égal féminin, une variante étrangement attirante. Aussi magnétique soit-elle Kazuya réalisait tout à fait le danger que pouvait représenter cette bombe humaine mais il n’en avait rien à foutre ; yakuza de son état, il lui en fallait plus pour craindre quelqu’un, lui qui était déjà un mystère humain. Pendant un temps il l’avait crue faite pour lui… ce fut une erreur pourtant il ne pouvait se séparer de cette blonde au regard hypnotique. Ne pipant mot il appuya sur le bouton qui permettrai à la jeune femme de parvenir jusqu’à sa porte. Pas besoin de lui indiquer le chemin elle devait s’en souvenir. Regardant sa montre, il scruta l’aiguille de la trotteuse. Un sourire en coin naquit sur ses lèvres lorsque Hansa toqua pour la première fois à la porte. Il avait vu juste. Kazuya analysait tout et aussi flippant soit-il il savait exactement combien de temps mettait la jeune femme pour arriver jusqu’à chez lui. Ouvrant la porte sur une Hansa fraîche comme la rosée du matin, un large sourire vint orner le visage du garde du corps. « Je n’avais pourtant rien commandé mais ce sera avec plaisir. » Toujours la même, ravi de te revoir. Il aurait pu le lui dire oui mais au lieu de ça il l’invita à rentrer dans sa demeure qu’elle connaissait si bien. « Du coup j’ai pas besoin de payer pour tes services j’imagine ? » Il lança sa question d’un air perplexe, faisant mine d’avoir compris que le cadeau qu’elle avait ramené avec son atypique « Joyeux Noël » était elle. Content de sa vanne vaseuse il se plaça derrière elle en posant les mains sur ses épaules. « Laisse moi te débarrasser. » Trop serviable. Rien que le parfum de la thaïlandaise l'envoutait... drôle d'attirance qu'elle représentait pour lui. Il se rendit alors compte qu'au vu de sa situation il ferait mieux de l'éviter. La veste débarrassée, il esquissa un sourire plus pour lui que pour elle en réalisant sa débilité avant de s'en aller vers le salon. « Je t’offre quelque chose à boire ? »

Il haussa les sourcils, se laissant convaincre sans aucune résistance. « Je vois le genre… » Hansa et esprit de noël résonnaient comme le son d’un mauvais buzz dans sa tête, autrement dit ces mots étaient allergiques. A vrai dire la thaïlandaise et les rituels de gaîté programmés n’étaient tout simplement pas compatibles. La débarrassant de son manteau, Kazuya fut satisfait de constater qu’il allait pouvoir s’entretenir avec elle après sa longue absence. Un fin sourire en coin glissa sur ses lèvres lorsqu’il releva le sous-entendu de la blonde, pivotant ensuite afin de se retrouver face à son invitée, son regard retrouvant le sien. Il avait l’impression de ne pas l’avoir vue là, dans ce salon, assise sur ce siège, depuis une éternité. Oui, ça faisait longtemps que l’odeur du parfum de la thaïlandaise n’avait pas plané chez lui. « Tout ce que tu désires. » Il haussa un sourcil, fier de lui avant de se retourner vers le buffet, une longue inspiration lui servant de rappel à l’ordre. « J’ai investi dans un bon whisky, si tu veux m’en donner ton expertise… à moins que tu te sois mise à l’eau. » Sa voix se faisant plus sérieuse malgré ses propos hors contexte, il s’abaissa afin de se fournir en verres. Comment allait-il ? C’était une question qui aurait pu faire sujet d’une longue dissertation. Sa vie s’était pris un tel coup de fouet ces derniers temps avec la multitude d’évènements qui lui étaient tombés dessus qu’il se contenta d’un vague « Ca va. » Fidèle à lui-même il ne souhaitait pas s’étaler sur le sujet. Se redressant deux verres à la main, il vint les déposer sur la table basse du salon. « Et toi ? Je constate que tu es revenue vivante c’est bien… » Hansa n’était pas une fille clean, ça il le savait depuis le début ; ses yeux globuleux en témoignaient pour elle. Partant chercher les bouteilles il lâcha la question à 3000. « C’était quoi exactement le motif de ton départ ? » Au moins il avait tenté, dans un air détaché certes, mais quand même. Peu importait s’il n’obtenait pas de réponses. A plusieurs reprises il s’était interrogé quant à la gravité des problèmes de la jeune femme, sa façon de s’absenter était inquiétante compte tenu de ses nombreuses activités sur le marché noir. Kazuya était en mesure de l’aider, il n’avait qu’à sortir l’arme cachée à l’instant même au niveau de sa cheville pour être en mesure d’égorger quelqu’un dans les secondes qui suivaient ; cependant si Hansa était en beaucoup de point son équivalent féminin elle entretenait tout aussi bien que lui sa part de mystère.