(family) ▽ you hated me so much that i came to hate you. are you proud of what we've become now ?

Un sourire mauvais se dessinait sur mes lèvres tandis que du regard, je détaillais la vitrine décorée pour les fêtes. C'était donc à cela que mon cher cousin perdait son temps ? À dessiner des babioles hors de prix que des nanas finiraient par oublier dans une boite à bijoux presque tout aussi chère ? C'était ridicule. C'était propre à mon cousin. Lunettes de soleil sur le nez, je pénétrai la boutique, balayant l'endroit des yeux. Sa petite vie bien rangée lui plaisait-il ? Je trouvais ça risible à un tel point, lui qui m'avait tant reprocher de lui avoir pris son père. Aujourd'hui il en était là, à dessiner des bijoux. Si ce n'était pas un boulot de gay ça ... Lui qui était tellement intolérant. « Hyo Jin ?! » Le ton que j'employais quand je m'adressais à mon cousin était toujours arrogant, hautain, supérieur. Cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle. Lorsqu'il arriva, j'étais penchée sur le comptoir, regardant avec dédain toutes ces futilités briller de mille feux. Je posai sur lui un sourire mauvais, mêlé d'amusement et d'arrogance. « Joyeux Noël, petit frère ... » À ses yeux, ma présence en ces lieux ne signifiaient probablement rien de bon, et je m'amusais de la situation. En vérité, si j'étais venue, c'était pas pure provocation. Et aussi parce que mon cher oncle me l'avait limite ordonné. Lui et ses ridicules valeurs familiales ... Peut-être aurait-il dû s'en soucier plus tôt ? Alors que j'avais besoin d'une famille. Pas alors que j'avais vingt-ans, bien plus que j'avais jamais espéré avoir. Alors que pendant ce temps, Hyo Jin menait sa vie de parfait petit bourgeois. « Tu as passé le réveillon avec ta charmante petite amie, comment s'appelle-t-elle déjà ... Soo Ah c'est ça ? » Avant de prendre une mine faussement désolée, une main sur mes lèvres « Mince, j'avais complètement zappé ! Elle est partie avec un autre c'est ça ? » Hoho ... ça, ça risquait de ne pas lui plaire... mais qu'importe. Un sourire satisfait étira mes lèvres, tandis que je guettais la moindre de ses réactions. J'avais envie de jouer, Hyo Jin était un partenaire idéal.

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La boutique rayonnait de mille feux. Elle n’avait jamais été autant et si bien décorée d’ailleurs. Sans doute était-ce la touche féminine de Sunah qui faisait toute la différence. C’était le temps des fêtes et on était, la plus part du temps, débordée. Que ce soit le nombre de clients, ou le nombre de commandes, ils ne cessaient d’augmenter en cette période. On était le jour de Noel et c’était notre premier jour de congé depuis longtemps. J’en profitais pour faire un rapide inventaire dans l’arrière-boutique de ce qu’il fallait que je rachète. J’étais à ma quatrième étage quand j’entendis la clochette de la porte s’ouvrir. J’avais pourtant mis le panneau close sur la porte. Sans doute était-ce Sunah ou Kong Mee qui rentraient. Elles seules savaient que j’étais à la bijouterie aujourd’hui. J’allais m’attaquer à une autre étagère quand j’entendis une voix féminine m’appeler. Je me figeais un instant. Non ! Impossible. Pourtant, je connaissais mieux que quiconque à qui appartenait cette voix. Je jurais intérieurement, reposant ma liste sur le bureau. J’apparus d’un coup derrière le comptoir et, mes doutes se confirmèrent. Kim Hansa. Joyeux Noel, petit frère… On aura tout vu. « Ta voix est toujours aussi douce à l’oreille, cousine. » crachai-je sans cacher ma contrariété de la voir ici. La voilà qui se mettait à déblatérer des politesses et à me parler de mon ex. Je la fusillais du regard, lui montrant toute mon hostilité envers elle. « Qu’est-ce que tu fous là, Hansa ? Je pensais qu’on s’était mis silencieusement d’accord pour intervenir le moins possible dans la vie de l’un et l’autre… » Tsss. Sale peste. Elle savait que j’avais souffert de ma rupture avec Soo Ah et elle s’en réjouissait pour m’en faire souffrir. Puis, je me sentis désolé pour elle. Désolé qu’elle doive en arriver là pour se sentir un tant soit peu, bien dans sa peau. Un sourire léger aux lèvres, je pris un ton désinvolte pour lui montrer que ce qu’elle me disait ne me touchait en rien. « Si tu veux tout savoir, j’ai passé le réveillon avec Sunah… et je ne viens de rentrer que ce matin. » Ce qui était totalement vrai. Quant à ce qu’on avait fait de la nuit, ca ne la regardait pas. « Et toi, Hans ? Tu l’as passé avec ton très cher père ? »  Ok. C’était méchant et puéril. Pourtant, j’affichais un sourire faussement poli sur les lèvres.

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Mes agissement étaient probablement puérils, ridicules, mais ça m'était égal. J'avais besoin de me défouler. Ces derniers temps avaient été bien trop tendus, entre les emmerdes que je m'étais attiré en Thaïlande, et le fait que je perdais peu à peu tous les repères que j'avais pris tant de temps à établir ... Ma relation conflictuelle avec Hyo Jin était l'une des seules choses qui restait inchangée malgré le temps.

Le ton était donné, hostile, électrique. Il m'arracha un sourire satisfait. Voilà que je retrouvais nos petites habitudes ; finalement, c'était une bonne idée de m'avoir demandé de passer voir mon cousin. Son regard se fit d'autant plus sombre que je parlais de son ex-petite amie, tandis que dans le mien brillait cette lueur d'amusement indescriptible. Oh oui, je m'amusais de lui, et pourtant je le connaissais : il n'allait pas tarder à me renvoyer l'ascenseur. « Si ça ne tenait qu'à moi, je passerais mon Noël ailleurs, Hyo Jin. Tu remercieras ton cher père pour ça. » Sans me départir de mon sourire, je me mis à déambuler dans sa boutique, jetant un coup d'oeil désintéressé à ce qui s'y vendait. « Su Nah ? C'est ta nouvelle petite copine ? Dis donc, tu perds pas de temps toi. » En vérité, j'en savais rien. Je ne connais Kang Soo Ah que de nom, et j'avais entendu parler de sa relation avec Kim Hyo Jin. Tout comme j'avais ensuite entendu dire qu'elle était partie sans un mot avec un autre. J'avais croisé Hyo Jin une ou deux semaines plus tard, et pour avoir grandi avec, je pouvais bien voir dans son regard qu'il était abattu. Bien sûr, il s'en était remis, au moins un peu. À la réflexion suivante, je m'arrêtai un instant. Posant sur mon cousin un regard morne, je me dirigeai vers lui d'un pas lent, avant qu'un rictus ne vienne étirer mes lèvres « Effectivement, mon père, ma mère, le père noël et ses lutins et ... oh ! il y avait ta mère aussi, charmante personne, vraiment, dommage que tu n'aies rien hérité d'elle ... » avant de designer la boutique d'un geste de la main « Enfin, à part ce ... cette boutique. » Ajoutai-je avec dédain. Oh Hyo Jin, pensais-tu réellement que j'allais partir en pleurant ?

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Si quelque chose n’avait pas changé entre ma très chère cousine et moi, c’était notre façon de communiquer. Notre relation n’était pas aussi mauvaise au départ, mais on avait rien fait pour l’arranger et avec le temps, elle s’était de plus en plus dégradée. Jusqu’à en arriver aujourd’hui où on se détestait. Je me demandais parfois le comment du pourquoi. Et plus j’y pensais, plus je me disais que nos querelles étaient plus que puéril, mais qu’y faire ? On s’était pris dans un engrenage et la rancœur était trop profonde maintenant, pour essayer de réparer les choses. Même si on essayait de recoller les morceaux, ça restera à jamais cassé. Mais pas pour mon pseudo père. A croire qu’il pensait qu’on formait une famille unie. Il n’avait pas les yeux au milieu des trous ou bien quoi ? « Qu’il se mêle de ce qui le regarde, celui-la… » Je ne savais pas comment Hansa pouvait l’écouter comme un chien bien dressé. C’était pourtant elle qu’il avait mal traité. Au contraire, il m’avait délaissé, mais maintenant je ne le voyais que deux à trois fois l’année, pas plus. J’avais choisi de vivre sans lui, indépendamment. Je gardais Hansa à l’œil quand elle se mit à vagabonder discrètement dans la pièce en faisant semblant de regarder les bijoux. J’avais vu assez de client pour savoir quand on est intéressé ou si on faisait semblant. Les mecs qui venaient juste pour mater la boutique faisait le même regard vitreux qu’elle quand il me voyait débouler de l’arrière-boutique. « Si on veut… » Je fus évasif sur cette réponse, elle n’avait pas à savoir avec qui je sortais ou avais qui je couchais. Elle serait capable de s’en servir contre moi. Me diriez-vous que j’étais trop cruel envers elle d’être si méfiant ? Croyez-moi, vous ne la connaissez pas. Je lui lançais en regard noir à l’annonce de ma mère. « Je ne parlais pas ton père biologique, Hansa. Mais de ton oncle qui te sert de père adoptif. Et puis, je t’interdis de parler de ma mère. » Je l’avais perdu à l’âge de 16 ans. Mon histoire n’était pas aussi trash que celle de Hansa, mais c’était la mienne. Et elle faisait mal, quoi qu’on en dise. Je fis un geste de la tête vers la porte. « Merci d’être passé. Maintenant que c’est fait, je ne te montre pas où est la porte, tu sais où elle se trouve. »

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Je ne pouvais pas réellement dire que je haïssais Hyo Jin plus que n'importe qui. J'haïssais son père bien plus que lui par exemple. Mais pouvait-on me blâmer de le tenir en partie responsable de mon malheur ? Je n'avais pas besoin de grand chose, seulement d'un peu d'amour pour pouvoir rester debout face au monde. Un enfant n'aurait-il pas dû comprendre, et compatir ? Non. Hyo Jin avait été l'égoïsme incarné. Pendant des années, j'avais été ce chien mal aimé à qui on jette sa gamelle le matin, comme si m'humilier n'était pas suffisant. « Mon oncle ? » je le regardai un sourcil haussé, mon sourire s'était évanoui dans la foulée « Oh, Hyo Jin ... Ton père ne sera jamais le mien ailleurs que sur papier. Le seul père que j'ai jamais eu est mort. Tu devrais le savoir ... » Disant cela, je m'étais approchée de lui, lui faisant face, ancrant mon regard dans le sien. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau. « Tu t'es assuré que jamais je ne fasse la confusion pourtant ... » N'avait-il donc jamais ressenti la moindre culpabilité à mon égard ? Était-ce dont de famille ? Faisais-je, à ce titre, partie de leur famille ? Je l'ignorais, et je préférais franchement ne pas me poser la question.  

« La porte ? » À nouveau, un sourire illumina mon visage de tout ce qu'il avait de plus sombre. Je reculai légèrement, regardant autour de moi « Cette porte-là ? » demandai-je, en désignant une porte dans le fond de la boutique « Que peut-il bien se cacher derrière ... » Je minaudais presque, marchons à reculons jusqu'à ce que ma main s'enserre autour de la poignée. D'un geste, je l'ouvris et me lançai dans les escaliers dans la même foulée, les gravissant avec vitesse et aisance. Je débouchai dans une espace d'atelier, que je parcouru du regard, laissant mes yeux se poser sur l'un ou l'autre détail qui attirait mon attention. « Alors c'est ici que tu fabriques ta cacaille ... » m'exclamai-je joyeusement en découvrant mon nouveau terrain de jeu. Je me dirigeai vers une table sur laquelle se trouvaient plusieurs feuilles, en prenant une au hasard « Olala ! Ce que c'est laid ... » J'avais même pas besoin de me forcer, c'était parfaitement sincère.

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On était au moins d’accord sur une chose tous les deux : aucun ne voulait Monsieur Kim comme père. On avait chacun nos raisons, mais ca ne changeait en rien le résultat. On aurait pu être allié ne serait-ce que pour cela, mais sans doute qu’elle me tenait pour responsable d’une partie de ses malheurs. Ce que je pouvais comprendre, mais je n’étais qu’un gosse rejeté par son père. J’avais bien essayé de lui préparer son petit déjeuner, même si il n’avait rien de thaïlandais, je faisais ce que je pouvais pour lui donner quelque chose à manger le matin. Mon père m’avait surpris une fois et je m’étais pris la raclée de ma vie. Puis, il ne me laissait plus approcher ma cousine, me disant de pas le mêler des choses de grands. Hans était mon ainé, mais c’était encore qu’une gosse aussi. Je crois que c’était à partir de là que je m’étais éloigné, ne cherchant plus à l’aider ou à avoir à faire quoique ce soit avoir avec elle. Apres tout, je me faisais jeter par mon père chaque fois que j’essayais quelque chose. Je n’avais pas vécu à la dure comme Hans, je n’avais pas encore la volonté pour surmonter cela seul. Je cherchais qu’un peu d’amour auprès de mon père que je n’ai jamais trouvé et ca fait longtemps que j’ai arrêté de chercher maintenant. Je me suis mis à haïr la jeune femme sans m’en rendre compte et on est rentré dans un cercle vicieux. Je ne savais pas comment Hansa me voyait exactement au fond, mais peut être que je m’en fichais un peu aussi. Je l’avais envoyé vers la porte, mais le con que j’étais, n’avait pas eu l’état d’esprit de préciser laquelle. Connaissant celle en face de moi, j’aurais dû me douter de ce qu’elle allait faire. « Fais pas ca, Hans .... » Je ne savais même pas pourquoi je faisais encore cette remarque. Il était déjà trop tard depuis le moment même où elle a fait un pas vers la porte qui menait à l’atelier. Quand elle toucha la poignée de la porte, c’était comme si un signale silencieux avait donné le départ d’une course folle. Elle montait les escaliers a pas de courses et je la suivais de prêts. Pourtant, je n’aurais pu l’arrêté dans la montée des escaliers, mais au moins, je pourrais l’empêchera de toucher à tout. Immédiatement, je lui arrachais la feuille des mains, regardant laquelle elle avait pioché. Moche, hein ? J’éclatais littéralement de rire. « Ca ce n’est pas un bijou… c’est censé représenter Miley Cirrus, mais Bok s’est un peu foiré… » Ca devait être la première fois que je riais aussi ouvertement devant ma cousine, mais un fou rire m’avait gagné et je n’arrivais plus à m’arrêter. Admirant cette oeuvre d'art (clique honey), je pleurais presque. « Je le trouve plutôt réussi, moi… » A défaut de m’enquiquiner avec ses chaussettes, il m’aura au moins réussi à me faire rire en présence d’Hans.