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we don't talk anymore. (ft. yanjun)

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we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Jeu 11 Juin - 21:49
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“ suwon & yanjun : we don't talk anymore” +

La nuit était tombée depuis quelques heures sur Séoul. Une journée sans nouvelles pour Suwon, sans message, si ce n'étaient quelques mots qu'il avait reçus de Yanjun, en début de journée, et que sa mauvaise humeur l'avait poussé à ignorer. Il avait à plusieurs reprises été tenté de répondre, mais sa fierté l’avait poussé à agir autrement, réprimant cette envie comme le plus sombre des désirs, pour se contenter de continuer sa journée. Il avait assisté à des cours qu’il n’écoutait qu’à moitié, participé à des conversations sans la moindre envie de le faire, le tout avec le sourire, comme il le faisait toujours. Pourtant, à l’abri de son front se déroulait un combat sans pitié entre ce qu’il ressentait et la réalité qu’il aurait préférée. Une réalité où Yanjun ne lui aurait pas répondu aussi froidement ; où il aurait lui-même été moins stupide qu’il ne l’avait été en répondant à son message. Je t’aime bien, et ça me saoule. Qu’aurait-il dû faire de cette information, exactement ? L’envie de prendre la première partie se battait avec celle d’entendre la fin. Si ça le saoulait, pourquoi aurait-il dû prendre la peine de lui répondre, de toute façon ?

Le résultat était le même, au bout du compte : il était vexé. Vexé et incapable de passer au-dessus du sentiment qu’il éprouvait une fois de plus. Une peine qui venait lui comprimer le cœur comme une main glaciale à chaque fois qu’il osait songer à cette discussion. Voilà ce qu’il avait gagné, à essayer d’avoir un peu plus d’attention. Voilà ce qu’il avait gagné, à ressentir sans exprimer, incapable qu’il l’était depuis quelques années. Il s’était si longtemps contenté des bras des autres dans demander leur cœur, sans en avoir besoin. Pourquoi en avoir tellement besoin aujourd’hui ? Suwon détestait se rendre dépendant d’un autre, en particulier quand cette personne était, comme l’avait si bien dit Yanjun, saoulée par ce qui arrivait. À partir de là, était-il important de connaître l’ampleur de ses sentiments ? De savoir de quoi était fait le tourment de son colocataire ? Peut-être pas. Il ne voulait plus le savoir.

Il était sorti en ville avec quelques amis. Un verre, deux verres, trois verres, qu’en savait-il exactement ? La mélancolie l’avait finalement gagné, et il avait quitté la table, saluant d’un geste de la main les gens avec lesquels il se trouvait dans ce bar pour reprendre le chemin du dortoir des Cheonglyong. Un ami avait accepté de le raccompagner jusqu’à l’entrée de la résidence, constatant que marcher risquait d’être une chose bien difficile, et Suwon s’était appuyé contre la porte après l’avoir laissé repartir, cherchant ses clés avant d’entrer dans le bâtiment. Ses chaussures aux pieds, sa veste toujours sur le dos, il avait titubé jusqu’à la cuisine, s’arrêtant devant l’évier en attendant que sa nausée passe, les yeux fermés et les mains appuyées au bord. Il aurait bien dormi au salon, mais c’était trop risqué, si jamais il était malade. Même si l’envie lui manquait, il fallait qu’il aille jusqu’à la chambre.

Ses pieds l’avaient traîné jusqu’à la chambre 4.1, où il espérait trouver Yanjun endormi, voire absent. Peut-être allait-il encore une fois avoir la merveilleuse idée de ne pas rentrer tôt. Après tout, s’il le saoulait, c’était peut-être la meilleure option pour lui. Hélas, son regard se posa très vite sur le dos de son colocataire, visiblement occupé. Sans s’en soucier plus longtemps, trop occupé à retomber dans ses pensées qui lui prenaient la tête et rendaient sa nausée plus insupportable encore, Suwon se laissa tomber sur son lit avant d’arracher ses chaussures à l’aide de ses pieds. Ses mains auraient été plus pratiques, mais l’alcool parlait plus fort. Il y parvint après quelques couinements plaintifs, avant de prendre son oreiller et de le poser sur sa tête, une fois allongé sur le ventre.


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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Sam 13 Juin - 1:58
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“ suwon & yanjun : we don't talk anymore” +

ça se tord là-dessous, ça agite le cosmos en de multiples questionnements. la douleur qui incite constamment à ressasser ces derniers échanges pour tenter de comprendre où fut l'erreur. mais bien trop d'indices se sèment, bien trop d'indices creusent et creusent davantage le doute, dans sa tête. il aurait aimé une réponse, ou peut-être être capable de remonter le temps et être moins stupide.
car il l'était.
et il l'est encore, à tenter de jouer les ignorants.
à faire comme si tout allait bien, en faisant comme si rien n'avait changé.
mais derrière, ce sont les émotions qui divaguent, quand elles sentent que l'être aimé ne lui prête plus cette même attention.

l'habitude peut-être. ou l'impression que suwon lui était acquis.
non. jamais il ne pensa une telle chose, sans quoi l'angoisse de le voir s'envoler à tout moment ne se serait pas conforté, en cet instant. comme une sorte de "je te l'avais dit" qu'il ne voulait pas entendre, mais qui, pourtant, ne cesse de résonner là-haut.

finalement, tout était de sa faute, n'est-ce pas ?
erreur que voilà, de tomber amoureux de son colocataire, quand le jeu s'était naturellement invité.
erreur que d'avouer cette peine.
avant que le regret ne le submerge, et une sorte de culpabilité ne l'envahisse.
il ne voulait rien de tout ça. par peur que suwon ne disparaisse.
ils étaient bien ainsi, après tout. loin des prises de têtes, loin de tout autre relation complexe. c'était juste eux. et ce eux lui manque.
il rêve de pouvoir apposer une définition différente à ce terme. un eux plus poétique. un eux, sur lequel il pourrait encore écrire. un second poème peut-être, ou un troisième.
mais sa muse fut envolée. elle l'ignore, à présent, après avoir arraché le peu d'inspiration qui lui restait. maintenant, c'est une page blanche qui lui reste pour seule compagnie. une page blanche, et un sommeil qui se creuse.
morphée avait tiré ses rideaux. elle était absente, hier soir. et ses moutons funestes ne purent rien y faire.
et voilà qu'au lever du soleil, une seconde erreur de sa part l'attendit. celle de croire qu'une nuit serait porteuse de bonne augure. une nuit où le temps balayerait les peines et laisserait les cœurs s'apaiser. mais à la place, c'était tout autre. une attente, la hantise lui faisant croire à tout instant qu'une notification l'attendait sur son téléphone. quand il était question d'un silence.
ça virait à l'obsession. le désir prenant le pas sur le réel, si bien que tout était faussée.
et petit à petit, il finit par se dire que peut-être était-ce, là, la fin.

une fin bien particulière, qui porta en son sein l'odeur de l'alcool. la porte s'ouvre, et yan n'a guère besoin de se retourner pour comprendre ce qui s'était passé. suwon était dehors, les liqueurs pour compagnie. et certainement bien d'autres personnes autour. l'imagination était suffisante, guère besoin de creuser plus la question. l'étudiant ne voulait pas savoir. tu devrais prendre une douche lâche-t-il alors, simplement. mange quelque chose aussi, sinon demain tu risques de le regretter maux de tête et autres aléas d'une nuit bien trop alcoolisée, risqueraient de le hanter tout une journée. et ce n'était pas quelque chose dont yan avait particulièrement besoin.



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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Sam 13 Juin - 23:17
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L'alcool avait tendu la main à Suwon, et il l'avait saisie sans hésiter, faisant fi des conséquences qui pouvaient suivre cette amie bien trompeuse. Il avait écouté son ton rieur, vidant verre après verre, avant de se mettre à rire, lui aussi, jusqu'au moment où ces rires s'étaient changés en sanglots. Des sanglots qu'il avait refusé de laisser pousser par fierté. Encore, toujours cette même fierté qui lui bloquait la gorge et poussait aux pires mensonges. Cette fierté qui, au moment où il avait reçu les messages de Yanjun, lui avait soufflé de ne pas y répondre, de faire comme si leur existence même n'était que le fruit de son imagination. Mais ce qu'il imaginait, c'était peut-être bien avoir raison.

L'esprit embrumé, perdu dans ses pensées comme un bateau en pleine tempête, Suwon avait fini par rentrer, et le fil de ses pensées de se tisser de nœuds toujours plus inextricables qu'il ne pouvait de toute évidence pas trancher d'un coup de lame. S'il l'avait fait, il aurait dû tirer un trait sur Yanjun une bonne fois pour toute. Sa seule solution était d'essayer de dénouer ce fil d'Ariane nœud après nœud, avec l'espoir incertain d'arriver un jour à une réponse qui ne lui demanderait pas de mettre à mal ses propres sentiments.

Mais en attendant, il était coincé. Coincé à un tel point que la voix de Yanjun, alors qu'il se débattait avec ses chaussures et son lit, étaient suffisantes à lui arracher des chouineries supplémentaires. Il prendrait une douche plus tard, quand il aurait dessoulé et que la vue d'un siphon ne lui donnerait plus envie de gerber. « C’trop tard pour t’inquiéter main’ant qu’chui là. » Des mots marmonnés par une bouche pâteuse, paresseuse. Qu'en avait-il à foutre, Yanjun, de toute façon ? Suwon haussa les épaules, attrapant son body pillow à bras le corps pour rouler sur le côté, le visage enfoui dans le tissu. Il avait envie de dormir, mais son mal de ventre ne le quittait pas. Il avait envie de dormir, mais l'usine de ses méninges tournait à plein régime, ne lui laissant que peu de répit pour trouver le sommeil. «T'saoules. » Sans réfléchir plus avant, il prit un de ses oreillers, plus petit, et le jeta en direction de son colocataire, une moue au visage. Par chance, il le manqua de peu.

Mais ce qui ne le manqua pas, ce fut la réalisation que ce geste brusque était une mauvaise idée  : le plafond tournait trop vite, la planète sans doute aussi, et une course effrénée le mena jusqu'à la salle de bain. À genoux devant les toilettes, la conversation qu'il avait avec la porcelaine était facile à imaginer, mais bien pénible pour lui.

Il n'aurait pas dû se mettre dans un tel état pour si peu. Ce n'était qu'un message. Un message qu'il aurait très bien pu ignorer. Un message qui, pourtant, lui était allé droit au cœur comme une pointe qu'il n'avait pu éviter, lui qui se croyait si invulnérable. À croire que quelques mois de cohabitation avaient fini par le rendre sensible au charme de son colocataire, à un niveau bien différent de la relation physique qu'ils avaient depuis quelques semaines. Une idée qui le dérangeait profondément : ce n'était pas ce qu'il avait imaginé. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Ce cycle infernal ne pouvait pas recommencer une fois encore.
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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Dim 14 Juin - 16:08
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il  y avait bien trop de confusion dans son esprit, bien trop de doutes et de questions qui martelaient les parois de sa boîte crânienne. les grondements persistaient encore, si bien qu'il lui était impossible de les omettre. il ne le pouvait simplement pas, qu'importe sa volonté. car une vérité régissait le palpitant. une vérité sur laquelle yan ferma longtemps les yeux, inconsciemment ou non.

ça lui tomba dessus, un fracas dont l'écho persiste encore et cause bien des tourments.
il n'a pas pu dormir cette nuit, ses pensées ne lui en ont pas laissé le loisir.
il a tenté de faire comme si rien n'était différent, pourtant lui-même n'y croyait pas. et le silence de suwon ne fit que le conforter dans cette angoisse grandissante, l'inquiétude de le voir glisser entre ses doigts réveillant ses propres démons. c'est la solitude qui lui ouvrait ses portes. perdre cette routine qui s'était petit à petit installée entre eux, et avec elle ses habitudes.
c'est ce visage qui allait finir par s'effacer. action qu'il refusait, bien malgré lui, quand il tente vainement de s'y accrocher.

qu'est-ce qu'il était ridicule. à agir sur des coups de têtes.
à parler, sans réfléchir au préalable.
il était ridicule, à se confesser sans peser le poids de ses mots. et sans penser, un seul instant, à l'impact que cela finirait par causer.
il minimisa cette météorite, jugeant le danger minime, avant qu'elle ne s'approche petit à petit, l'ampleur alors comprise qu'une fois la marque laissée, sur leur fondation. et qu'elle fondation, quand celle-ci était à présent balayée par des débris ? comme si ce n'était rien.
yan s'était attaché à lui, peut-être un peu trop pour que tout ceci prenne de l'importance à ses yeux.
et pour que les soucis deviennent inquiétude, lorsque suwon disparaissait, et revenait, méconnaissable. tu peux arrêter de faire l'enfant, s'il te plaît ? le souffle qui glisse et alourdit les mots. et le cœur qui se blesse une nouvelle fois, quand suwon agit ainsi, à tenter de le faire taire en jetant un oreiller dans sa direction.
qu'elle fait mal, cette culpabilité.
mais c'est ridicule, n'est-ce pas ? suwon n'a pas l'air de s'en soucier. lui qui vit. lui, qui continue d'embrasser la vie.
lui qui, malgré tout, se laisse affecter par le poison.
et c'est le cœur qui se comprime, une seconde fois, face à cette scène se déployant sous ses yeux. l'hésitation s'empare de lui, avant de s'effacer bien assez vite. yan n'a pas le cœur à jouer avec sa fierté, les sentiments prennent le dessus, et le guide vers le souffrant, une main se glissant sur son dos dans un signe de soutien. avec hésitation, il finit par s'accroupir, sortant de sa poche un paquet de mouchoir qu'il lui tend. t'avais vraiment besoin de te mettre dans cet état... soupir, qui ose se dévoiler, avant que yan ne s'autorise à glisser le long du mur, finissant ainsi par s'asseoir à ses côtés. ....... t'es bête, si tu crois que je ne me soucie pas de toi cette même phrase que suwon lui cracha, quelques minutes plus tôt, tourne encore dans sa tête. phrase qui finit par arracher un semblant de rire, presque jaune, en réalisant ce que cela signifiait. je t'ai envoyé des messages, ce matin comme s'il avait besoin de lui rappeler son existence, besoin de s'accrocher à quelque chose. de se prouver à lui-même que sa lueur brille encore, quelque part, au fond de suwon. mais yan connait déjà la chanson. il n'a pas besoin de l'entendre, le refrain jouant déjà ses notes avant même qu'elle ne lui soit chantée.


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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Lun 15 Juin - 0:04
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Vulnérable. Un adjectif auquel Suwon se rattachait sans la moindre crainte, intoxiqué par l'alcool qu'il avait ingurgité. Son coeur palpitait, sa tête tournait, et c'est tout juste s'il avait conscience de ce qu'il disait et de ce qu'il faisait, comme le prouvait cet oreiller qui était allé s'échouer lamentablement aux côtés de Yanjun, sans même le toucher. Il n'était pas un enfant, mais pas encore un adulte. C'est ce que lui criait son coeur à cet instant précis, alors qu'il se débattait contre lui, pour éviter de succomber totalement aux sentiments qu'il éprouvait à l'égard de l'étudiant en médecine, et contre bien d'autres choses visiblement.

Si son estomac lui en avait donné le temps, peut-être aurait-il trouvé quelque chose à répondre à Yanjun, avant de se précipiter vers les toilettes pour y rendre une journée bien pauvre. La raison, sans doute, de son état actuel : Suwon avait la fâcheuse tendance à agir comme un idiot, quand son esprit s'emballait. Une situation qui n'arrangeait personne. Un bras appuyé sur la lunette des toilettes.

Il se redressa, saisissant le paquet de mouchoirs que lui tendait Yanjun sans daigner lui adresser un regard, avant s'en sortir un et de le passer sur le bas de son visage avant de le jeter dans l'eau. Il ne l'écoutait qu'à moitié, trop occupé à se demander s'il allait encore devoir vomir. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il se redressa d'ailleurs pour le second tour, tenant son ventre, la douleur qui arrachant quelques larmes. Ce n'était pas plus mal au bout du compte, songea-t-il malgré lui. Au moins, il avait une meilleure excuse qu'une poussière dans l'oeil.

« J'voulais pas t'voir. » marmonna-t-il en prenant un second mouchoir, essuyant sa bouche avant de le passer sur la lunette des toilettes, comme pour en enlever des crasses qui ne s'y trouvaient pas, pas visibles, en tout cas. « J'voulais te voir hier, mais paraît j'te saoule. »  Un troisième mouchoir qu'il commençai à déchirer pensivement, les yeux rivés sur le sol, juste devant lui. « J'sais pas c'que j'fais pour te saouler, j'veux pas... » Mais était-ce une bonne idée, de s'ouvrir ainsi ? Une grimace vint froisser ses traits, alors qu'il arrachait quelques morceaux de mouchoirs pour les jeter dans la cuvette, toujours sans reposer les yeux sur Yanjun. « Puis toi aussi tu m'saoules genre j'sais pas, j'voulais pas que ça se passe comme ça. J'fais quoi si tu te barres d'un coup ? Tu crois que ça m'saoules pas moi ? »

Incapable de suivre le fil de son propre discours, il lança le reste de ses morceaux de mouchoir dans la cuvette, l'énervement reprenant le dessus, et avec lui la nausée qui l'avait à peine quitté au cours des quelques minutes. Très vite, il était à nouveau occupé à vomir, ou plus exactement à se forcer, incapable de rendre qu'il était, après avoir déjà répété deux fois ce processus désagréable. Il était temps qu'il se recouche. Il se laissa retomber contre le mur la seconde suivante, quelques larmes roulant sur ses joues. « J'vais aller me coucher. » finit-il par lancer, glissant les mains sur ses joues pour en enlever les larmes qui y avaient roulé. Il s'approcha du lavabo pour passer de l'eau sur son visage, saisissant le gobelet qu'il utilisait pour se rincer les dents pour se rincer la bouche. Il avait suffisamment donné pour la soirée.
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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Mar 16 Juin - 20:35
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une nuit. un message. une seconde, puis le sol s'écroula sous ses pieds, et avec lui, toutes ces réalisations qui le frappèrent brutalement, les unes après les autres. hier n'était supposé durer qu'un instant. un fragment inscrit sur cette ligne temporelle, avant que les premiers rayons de soleil ne viennent balayer ces ombres.
mais le paradis avait déjà fermé ses portes. les limbes, comme seul refuge, là où le silence et les ténèbres devenaient ses deux seuls amis.
la silhouette de suwon n'accordait aucun reflet ni écho de sa voix.
il était seul, et avec lui, ce regret qui le hantait encore.
yan, dont la logique était alors éteinte, avant que les conséquences ne se mettent à pleuvoir tout autour de lui.
yan, qui avait cette tendance à agir, avant de réfléchir. à parler, avant de peser ses mots. c'était une part de lui qu'il livrait à chaque décision, chaque parole qu'il offrait à qui voulait. parfois trop généreusement, parfois de façon trop économe.

oh bien sûr, l'étudiant n'avait jamais voulu de tout ceci.
il n'avait jamais voulu d'un quelconque lien complexe, impliquant un cœur qu'il avait longtemps fait taire. comprendre ce que suwon était réellement pour lui fut bien plus difficile à accepter qu'il ne le crut, sur le moment. l'agacement alors devenant sa seule réponse, avant que la gêne ne prenne le relais. il était déjà trop tard pour faire demi-tour, les aveux filant sans que yan ne puisse faire quoi que ce soit. c'était plus fort que lui, une habitude résiduelle dont il n'arrivait guère à se passer.  
et une bombe qu'il abandonna entre les mains de suwon, avant de disparaître, le temps d'une courte nuit. le temps que la tempête s'adoucisse, et que le palpitant ne retrouve sa traditionnelle danse.
et si la paix s'était logée dans son esprit, de nouvelles blessures naquirent malgré lui.
suwon, dont le silence était tel un venin.
et dont les actes lacérèrent l'être, comme des lames affutées.

c'est douloureux, le poids de ses mots, et la signification que yan ne souhaitait guère entendre. je ne voulais pas te voir. quand hier, le manque était encore une douce poésie.
ça faisait si mal.
cette nouvelle vérité que yan ne voulait pas entendre, ni accepter. je pars demain si tu veux, mais pour le moment va falloir faire avec, suwon. j'te laisse pas seul, dans cet état et au fond de lui, il espérait être retenu, ne serait-ce qu'un peu. une hésitation, aussi infime puisse-t-elle être, sur laquelle tout espoir pourrait s'accrocher.

je voulais te voir.
et elle vint à lui. mais pourquoi ça faisait si mal ?
des mots qui se voudraient mélodieux, mais les anges ne sont que plus silencieux. à la place, les plaies se creusaient, encore et encore. elles creusaient toujours plus profondément sous sa peau, écorchant le moindre sentiment, jusqu'à effleurer l'envie de disparaître. effacer toute trace de son existence dans sa vie. peut-être que suwon retrouverait, ainsi, le sourire.
yan fut trop longtemps égoïste à son égard. il était temps que ça cesse. t'as rien fait... c'est entièrement ma faute.. comme celle de s'être forgé une place dans sa vie. comme celle de s'être laissé attacher à lui, et voler petit à petit la lueur de l'homme. était-il seulement capable de le faire sourire ?

mais suwon remettait toujours chacune de ses idées en question. des certitudes sur lesquelles il piétinait sans l'ombre d'une hésitation. des aveux qui martelèrent son esprit, jusqu'à ce que le voile ne se lève enfin. q-quoi ? si loin des confessions qu'il était prêt à entendre. si loin de ces soupçons qu'il eut. si loin de cette réalité qu'il s'était automatiquement construit, en se fondant sur ses propres certitudes. des certitudes qui, finalement, ne valaient rien, quand suwon dévoilait toute cette détresse contenue en lui.

et il n'avait pas eu le temps de penser.
il n'en avait simplement pas eu envie. son cosmos était un champ de bataille, des ruines qui prendraient, certainement, du temps avant de se reconstruire. l'esprit au repos, le corps comme seul régisseur de ses propres désirs. et sans qu'il ne s'en rende compte, ce sont ces mêmes émotions qui le portèrent jusqu'à suwon, offrant une symphonie aux creux de ses pulpeuses. délicate danse, contre ses jumelles tant désirées. et le feu qui se ravivait, brillant si fort qu'il crut exploser.
yan ne voulait être nul part ailleurs que dans ses bras. car tout semblait plus beau à ses côtés. t'es vraiment bête...  il voulait en rire, le soulagement apaisant petit à petit le palpitant. tu crois que j'ai été égoïste sans raison, à ton égard ? tu crois que je feignais mes crises de jalousie ? jveux pas me séparer de toi, suwon, bien au contraire... et c'était bien là, l'aveux le plus terrifiant qu'il dut se faire à lui-même. mais là n'était pas le temps à sa propre peur. qu'elle se taise, se fasse oublier. il était trop tard pour faire demi-tour, et yan s'en fichait bien. quitte à foncer comme il le faisait toujours. il pouvait bien faire ça pour suwon. alors, il tenta de le tirer avec tendresse contre lui, ses bras s'enroulant contre ce chétif corps, le sourire embrassant la courbe naturelle de ses pulpeuses. ça me fait juste peur de voir combien je tiens à toi, combien je me suis attaché à toi. combien tout ce que je veux, c'est être avec toi qu'importe si on est ici ou si je suis en train de me ridiculiser à la patinoire. je te veux, toi. park suwon. lui, et seulement lui. maintenant, et pour aussi longtemps qu'il l'accepterait à ses côtés.


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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Jeu 18 Juin - 0:56
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C'était si facile, avoir des sentiments pour quelqu'un. Suwon essayait de se détacher, de ne pas trop y penser, mais chaque seconde qui passait était un nouveau témoin de ce qu'il éprouvait. Il n'avait pas envie d'y penser. Même si aujourd'hui, il était rattrapé par ce qu'il ressentait. Même s'il était incapable de le cacher à Yanjun, qui était venu le rejoindre dans cette salle de bain, et qu'il aurait préféré insulter de tous les noms, à cause de cette foutue tristesse qu'il éprouvait... Suwon savait qu'il ne pouvait s'adresser à lui comme ça. Il s'était attaché trop vite, beaucoup trop, à cet homme qu'il connaissait pourtant depuis si peu de temps. C'était d'un ridicule sans nom... Il ne voulait rien y changer, cependant... N'était-ce pas ridicule ? Pourquoi se plaindre, à partir du moment où il n'avait lui-même aucune envie de faire changer les choses ?

Il se perdait dans ses propres mots. Il ne voulait pas le voir. Il le voulait... C'était si confus qu'il peinait lui-même à trouver un sens à son discours, alors que ses émotions reprenaient le dessus, le laissant vulnérable face à la personne qui était la plus à même de jouer avec ses sentiments, d'en profiter... Comment pouvait-il ne pas penser à Haena, dans de telles conditions ? Ils s'étaient promis tant de choses, à l'époque. Ils ne s'oublieraient jamais, ils resteraient ensemble. Puis, tout s'était terminé comme ça avait commencé, et elle était partie pour ne jamais revenir. Quant à lui... Il avait simplement changé d'approche.
Non. C'était tout, sauf simple.

« Non... » Il ne voulait pas qu'il parte. Pas maintenant. Jamais. Mais le dire, c'était lui montrer une fois encore qu'il tenait à lui, qu'il était blessé par ce qu'il avait pu dire... Mais n'était-ce pas trop tard, de toute façon ? Il en avait trop dit, beaucoup trop. Aller se coucher serait sûrement une meilleure solution que toutes celles qu'il pouvait envisager à cet instant. La plus sage, en tout cas.

Parce que dans le fond, ça n'était la faute de personne. La sienne, tout au plus, pour s'être encore fait avoir si facilement au jeu des sentiments, parce qu'il était incapable de mettre des barrières entre lui et les autres, qu'importe combien ses fantasmes le voyaient bâtisseur. Il était fragile. Fragile, mais trop méfiant pour le montrer, mais dans de telles circonstances, beaucoup trop pour le cacher également.

À sa grande surprise, Yanjun l'approcha, et à peine avait-il eu le temps de réagir avant que leurs lèvres ne se rencontrent. Un geste habituel, et pourtant si particulier. Parce qu'il était ivre et qu'il ne pouvait s'empêcher d'éprouver. Parce que son coeur s'était emballé au moment même où ces lèvres qu'il avait tant désirées avaient rencontré les siennes, et qu'il n'était pas assez présent d'esprit pour repousser cet échange ou pour se raisonner, se dire qu'il avait besoin de ces foutus murs... C'était une guerre perdue d'avance, à ce stade. Et pourtant, quand Yanjun s'était éloigné pour reprendre la parole, la moue de Suwon n'avait pas totalement disparu, comme les larmes qui étaient revenue border ses yeux. Il aurait aimé pouvoir croire quelqu'un sur parole. Prendre tout ce qu'on lui disait pour vrai. Mais il n'y arrivait pas. À partir du moment où sa propre mère avait passé la plus grande partie de sa vie à le traiter comme un inconvénient, comment aurait-il pu, de toute façon ?

Ses bras s'étaient refermés autour du corps de Yanjun, ses mains comme ancrées dans son dos et contre son épaule alors qu'il y pressait son front, comme pour se cacher du regard de l'autre. Cet autre pour qui il éprouvait bien trop de choses confuses à cet instant précis. « J'ai peur que tu t'en ailles... » Le souffle irrégulier, coupé par des sanglots qu'il essayait de calmer, sans vraiment y parvenir, il avait gardé sa tête appuyée contre le torse de Yanjun. Une présence qui, si elle le calmait d'habitude, ne semblait pas suffire. « J'ai tellement... Tellement peur qu'un jour tu décides que t'en as assez... Ou de voir que c'était pas vrai... » Il déglutit, reniflant malgré lui avant de s'éloigner un peu, reposant les yeux sur Yanjun, s'humectant les lèvres alors qu'il entourait le visage de Yanjun des deux mains pour venir cueillir un baiser à ses lippes, bien plus doux que ceux dont ils avaient l'habitude. « Mais je peux pas m'en empêcher... Tu me manques quand t'es pas là, je veux te voir tout le temps... J'veux qu'on fasse l'amour...» Des mots qu'il regretterait encore, quand le lendemain viendrait, mais pour l'heure, c'était le cadet de ses soucis. Il reprit possession de ses lèvres, ses larmes se calmant doucement, alors que ses mains remontaient dans la nuque de Yanjun, l'une d'entre elle trouvant même le chemin de ses cheveux qu'il caressa un instant, les yeux posés sur lui. « J'suis désolé... J'aurais dû te répondre... » Mais n'était-il pas trop tard pour ça, désormais ?
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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Ven 19 Juin - 0:27
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et qu'elle était grande, cette envie de disparaître. c'était idiot, n'est-ce pas ? idiot de regretter d'aimer. idiot de regretter ces mêmes regrets. d'avoir osé se laisser aller, d'avoir osé ouvrir les yeux sur cette réalité, bien trop lourde pour son seul être.
il en avait parlé, un aveux qui eut le don de le surprendre, lui aussi, et dont les dégâts furent difficile à éponger. lui, qui se pensait incapable de s'attacher. lui, qui avait été éduqué par une vision faussement édulcorée qu'était cette implosion de sentiments. les caméras arrangeaient bien les portraits, jusqu'à ce que les rideaux ne se tirent enfin, et n'effacent les sourires. lui qui avait peur de finir comme ses parents, à devoir prétendre. tant de risques pour un bonheur qui était presque absurde. il se mêla par défaut à ces jeux, ne s'attardant guère avant que les sentiments ne fleurissent. car lui, c'était silencieux. le palpitant ne connaissait qu'une seule mélodie. la sienne. oh, bien sûr qu'il essaya. et par moment il y crut. il y avait toujours eu des exceptions. des lumières brillant un peu plus fort sur ce voile céleste. des strass captivants. mais comme chaque étoile, elle finissait par perdre de leur lueur jusqu'à ce que le noir ne les enveloppe. c'était comme ça à chaque fois.
jusqu'à suwon.
un ouragan qui bouleversa le muscle de vie. qui l'effraya, aussi. et qu'il nia, en vain. qu'est-ce que c'était ridicule. pourtant, yanjun s'y accrocha, bien malgré lui. naïveté oppressante jusqu'à ce que l'ombre ne révèle la comédie. fragment funeste, son esprit arrêta de penser, quand les mots vinrent et quand la vérité fut ouverte à tous. panique, sous le sternum. et s'il finissait comme sa mère ? l'envie d'un égo devenant plus forte au point d'écraser autrui. et si ce autrui n'était autre que suwon ?

il n'eut guère le temps d'y songer. la nuit fut courte, le lendemain pathétique. comme un enfant se rendant compte de ses erreurs, yan tenta de ramper. il tenta de rallumer cette lumière, avant de comprendre que peut-être, c'était mieux ainsi.
ce qu'il croyait.
ou du moins ce qu'il se forçait à croire en omettant, encore une fois, ce qui se passait dans la tête de suwon. des confessions qu'il prit au pied de la lettre sans chercher à creuser plus loin. car encore une fois, il pensait que c'était mieux ainsi. peut-être que, finalement, ce n'était que lui qu'il cherchait à arranger en voulant se protéger d'une possible peine qu'il n'était pas prêt à supporter. fuir tant que la porte était ouverte était, finalement, la meilleure des options.

quelle douce ironie.
et quel crétin que voilà.
yanjun, incapable d'assumer ce que le cœur lui crie au et fort, préfère s'envoler.
avant que cette voix ne le rattrape.

je ne m'en irai pas, je te le promets.. il ne comprenait guère ce mélange d'émotions bouillonnant sous le plexus. une part d'angoisse, une part de soulagement, la vague s'écrasant d'un côté puis de l'autre dans une cadence chronométrée. finalement, c'est le corps qui prit les devants, l'atlas alors mis sous silence. l'étreinte tant convoitée. le baiser, angélique. c'était des feux d'artifices sous ses paupières, festival de lumières, les frissons courant le long de son épiderme lorsque la vague s'écrasa de nouveau contre ses lèvres, dans une délicatesse méconnue. il ne pensait plus. il ne le voulait pas. au diable ses convictions. au diable ces promesses qu'il s'était faites. il ne voulait plus de tout ça. c'était ici qu'il voulait être. ici, dans ces bras. contre cette chaleur réconfortante, cette voix mélodieuse chassant ses démons nocturnes. c'était paisible, avec lui. un semblant d'eden, bien trop parfait pour être réel. mais yan préférait vivre dans l'utopie, que de devoir affronter le monde, autour d'eux. et tant pis si le réveil serait douloureux.

qu'on le laisse être ainsi, près de lui.
encore quelques minutes de plus.

suwon.... je suis désolé doux visage pour lequel son cœur chavira et que ses mains encadrèrent, le regard redessinant chacun de ses contours avant que ses pouces ne viennent effleurer tendrement son épiderme pour y effacer toutes traces de peines. qu'il aimait ce visage, cette galaxie qui le constituait. la promesse s'ancra dans son esprit, celle de ne plus commettre un quelconque crime venant troubler ce soleil. cette fois était déjà de trop. ça se tordait suffisamment là dessous pour lui laisser la possibilité d'oublier. c'était idiot, pourtant. mais une part de lui ne pouvait qu'admettre une chose, ce même aveux que yanjun avait tant peur de s'avouer à lui-même. je ne veux pas te perdre moi non plus et que deviendrait-il, si on lui arrachait cet ange ? que se passerait-il, si yan était seul ? si suwon ignorait son existence ? serait-il seulement capable d'en faire autant ? la peur le submergea une nouvelle fois, si bien que l'étudiant ne put que s'accrocher à cet ilot de sécurité. suwon, ses bras enlaçant sa nuque, comme si c'était ici que se réfugiaient ses derniers espoirs. peut-être pas ce soir, pas dans ton état.. même si j'en ai envie moi aussi couleur sur ses pommettes. en voilà une étrange confession que ses pensées firent résonner dans sa tête. il aurait aimé, mais l'impression d'abuser de ce corps, quand l'esprit était encore bien trop troublé par le poison, l'en empêchait. le rire fleurit sur ses lippes, avant que yan n'emmène suwon un peu plus près contre lui.  t'en fais pas pour ça, t'es là.. je suis là, c'est tout ce qui compte le sourire radia sur son visage. tu veux aller dormir ?


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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Mer 24 Juin - 2:18
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“ suwon & yanjun : we don't talk anymore” +

Les sentiments de Suwon étaient un ouragan, depuis quelques temps. Un ouragan dont il n’avait pas pu s’échapper, au moment où les mots de Yanjun avaient été interprétés de la mauvaise façon, de toute évidence. Mais comment aurait-il pu le savoir ? Il avait pour habitude les rendez-vous sans lendemain, les nuits passées dans les bras d’un autre, seules ou répétées. Ce qui différait de cette coutume qu’il avait installée avec les années, c’étaient les battements de son cœur qui s’emballaient bien plus qu’ils ne le faisaient en temps normal, à chaque fois que Yanjun prenait la parole, à chaque fois que leurs regards se croisaient, ou qu’ils se trouvaient tout simplement prêt de lui. Suwon n’était pas suffisamment bête, que pour se convaincre aisément qu’il n’éprouvait à l’égard de son colocataire rien de plus qu’un attirance plus poussée. C’était bien plus complexe que cela. Forcément, quand il était question de sentiment.

Mais ce qui était plus complexe encore, c’était d’ajouter l’alcool au mélange et d’espérer réussir à garder secret tout ce qu’il éprouvait. Taire cette peur oppressante qu’il ne pouvait ignorer, quand bien même il essayait de ne pas laisser paraître la crainte qui lui torturait le cœur ; prétendre qu’il n’était pas tiraillé par le doute, à chaque fois qu’il imaginait que Yanjun risquait de s’en aller, comme l’avait fait Haena, comme l’avaient fait les autres. Suwon pouvait sentir une pointe de glace piquer son cœur à chaque fois que cette pensée lui traversait l’esprit, douloureuse, inévitable, comme les larmes qui avaient fini par rouler contre ses joues, alors qu’il tentait encore de se calmer, en vain. Plus jamais il ne voulait éprouver ce vide béant dans son cœur, cette impression que toutes les larmes qu’il verserait, toute la peine qu’il pouvait éprouver ne serait jamais suffisante pour combler cette détresse… Rien n’était pire que ce sentiment.

Alors que faire des mots que prononçait Yanjun ? Que faire de cette promesse qu’il craignait de voir brisée ? Suwon l’ignorait. Il avait envie d’y croire, de s’y accrocher comme un naufragé s’agrippe à une lueur à l’horizon, espérant que celle-ci le mènera à un lopin de terre où il pourra amarrer… Mais qu’allait-il faire, si cette lueur n’était rien de plus qu’un mirage ? Un fruit de son imagination ? Une étoile dont la lumière l’atteignait, mais qui était déjà éteinte depuis des années ? Cette pensée était horrible.

Le cœur gonflé par la peur et l’émotion, il était malgré tout resté là, les yeux rivés sur le visage de Yanjun, incapable de répondre. Incapable, en vérité, de déterminer s’il le croyait ou s’il le craignait. Tout ce dont il était sûr, c’est que peu importait la nature de ce sentiment désagréable : il ne valait rien aux côtés de cet autre, bien plus fort, qui faisait battre son cœur désespérément, et lui faisait quelque peu oublier la difficulté que pouvait représenter cette situation. Il voulait être à ses côtés, se blottir contre lui, dans ses bras. Une envie bien naïve, pour celui qui avait l’impression de lutter contre lui-même à chaque seconde qui s’était écoulé depuis qu’il avait franchi la porte de ce dortoir.

Les yeux encore luisants des larmes qu’ils venaient de verser, Suwon avait continué à observer Yanjun en silence, s’accrochant à ses mots comme à une barque qu’il avait espérée pendant bien trop longtemps. Il prit une inspiration difficile, pinçant les lèvres en un sourire avant de secouer la tête sans détacher son regard du sien. L’alcool avait encore son empire et ses pensées n’étaient qu’un nuage confus qu’il ne parvenait à ordonner, mais son cœur, lui, battait sans équivoque. « T’excuse pas… » Les mains posées sur les joues de Yanjun, il avait gardé sur lui l’un de ces regards ivres, à la limite entre la confusion et une adoration parfaitement ridicule. Une adoration empreinte de tendresse qu’il ne parvenait même plus à cacher, alors que l’ivresse elle-même cherchait à le repousser à pleurer. Pleurer pour une raison qu’il ignorait. Parce qu’il était heureux. Parce que Yanjun était auprès de lui et qu’ils semblaient réconciliés. Parce que Yanjun était atrocement beau, et lui atrocement laid, avec les joues baignées de larme, les yeux rougis et le teint d’un homme qui venait d’être malade. Tout aurait été une excuse valable.

« Non, j’voulais pas dire maintenant… » Ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire. Mais allait-il réussir à l’exprimer autrement ? Il s’humecta encore les lèvres, réflexe nerveux qu’il ne parvenait à réprimer, reposant les yeux sur Yanjun. « J’veux dire tout le temps… » Mais il s’enfonçait, mieux valait arrêter d’essayer de s’expliquer… Ce qu’il éprouvait à l’égard de l’étudiant en médecine n’était sûrement pas transposable. Il finit par s’excuser, laissant Yanjun l’attirer vers lui alors qu’il passait les bras autour de sa taille, y cherchant un réconfort qu’il n’avait pas réussi à trouver au cours de la journée, qu’importe ce qu’il faisait. Un havre de sécurité qu’il était heureux de retrouver. Sa tête alla se nicher contre l’épaule de Yanjun le plus naturellement du monde, alors que ses paupières venaient fermer ses yeux au monde. « Oui… » Il hocha la tête légèrement, se reculant légèrement pour poser les lèvres sur celles de Yanjun un court instant. « Tu dors avec moi ? » C’était tout ce dont il avait besoin pour pouvoir dormir en paix ce soir. « J’en ai besoin... » Plus qu’une envie, plus qu’un désir. Il en avait presque honte.

Ses mains étaient venues trouver celles de Yanjun, et il avait enlacé ses doigts aux siens, un léger sourire aux lèvres, avant de l’attirer vers lui pour l’embrasser à nouveau, avant de finalement le lâcher pour rejoindre la chambre, jugeant qu’il était effectivement temps de rejoindre les bras de Morphée. Il avait arraché son haut sans attendre, se débattant un instant avec sa ceinture pour enlever son pantalon également, avant de se glisser dans son lit. Il en avait assez fait pour la journée. Tout ce qu’il lui manquait désormais, c’était Yanjun.
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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | Ven 17 Juil - 16:52
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“ suwon & yanjun : we don't talk anymore” +

tout ceci était inattendu. les sentiments ou même l'attachement à l'égard de son colocataire. ce n'était pas supposé être plus. non, ça n'aurait pas du l'être, parce que yanjun en était terrifié. il ne connaissait que les façades, les faux sourires et les bonnes figures. il ne connaissait que les histoires lassantes, les regards qui se perdent et se détachent, le cœur qui vogue ailleurs. aimer n'était jamais de bonne augure. c'était se rendre faible face à quelqu'un, c'était laisser l'autre personne prendre le contrôle sur nous-mêmes et espérer, voire prier d'être protégé d'un abandon.
c'était ce qu'il pensait, en voyant ces histoires se répéter encore et encore autour de lui, dans sa propre famille ou ces échos dont il eut connaissance entre deux couloirs. ce n'était que déchirure, des plaies encore ouvertes, laissées à la vue de tout le monde.

alors oui, il jouait, peut-être un peu trop. parfois jusqu'à frôler une limite dont il n'avait pas conscience. oui, il reconnaissait cet attachement à l'égard de suwon. attachement qu'il pensait fragile, éphémère. tout ceci n'était finalement qu'une question d'ego. l'envie d'avoir quelqu'un pour lui, sans en être directement associé. hélas, les règles du jeu l'eurent bien vite rattrapées. si vite que l'homme en tomba de haut, la réalisation bien trop brutale pour lui, l'effrayant jusqu'à vouloir, simplement, disparaître. car c'était mieux ainsi. ne pas assumer était toujours plus facile que de se confronter à nos propres problèmes.

sauf que l'étudiant avait tout faux. l'impulsion avait, comme à son habitude, voilé sa logique. les actes avant les paroles, les décisions avant la réflexion. c'était tout ou rien. la mise sur le rien, avant que le tout ne l'attire vers lui, lorsque cette porte s'ouvrit. cette porte inespérée, la détresse comme second appel. c'était tout ce dont yanjun avait besoin, finalement. besoin d'être rassuré, lui aussi. besoin de savoir que tout irait bien, et qu'il n'était pas seul.
suwon était la seule "chose" qui comptait, à présent. et yanjun envisageait de s'accrocher à lui telle une bouée de sauvetage.

laisser une chance à l'amour.
car à ses côtés, c'était poétique.
car à travers ses regards, c'était un arc-en-ciel qu'il percevait. celui qui donne à ce monde insipide l'étincelle dont yanjun ne sut percevoir.
était-ce donc ça, aimer ? l'humeur placide faisant danser le pulsant sur un rythme nouveau.

et qu'est-ce qu'il était beau, l'être soleil, malgré cette rivière qui traça sa route sur ce tapis de soie. rivière qu'il tenta d'effacer à l'aide de la pulpe de ses pouces, le sourire trônant timidement sur ses lippes avant que ces dernières ne décident de séjourner temporairement contre le front de l'être aimé.
il était beau, suwon.
si beau que ça en était douloureux pour lui.

ah ? oups le rire se faufila entre ses lippes, l'air penaud tissé sur ses contours, avant de s'effacer en un coup de vent face à ce visage, si tendre, face à lui. non, il ne pouvait de toute évidence pas se tenir éloigné de suwon, si bien qu'il n'eut d'autres choix que céder à cette envie de le tirer un peu plus contre lui, ses bras s'enroulant contre sa taille. je pense qu'au fond... c'est ce que j'ai toujours fait lui faire l'amour. mais c'était, là, une réalité à laquelle il n'était pas encore prêt à assumer. j'étais juste trop stupide pour le comprendre avant combien de temps aurait-il continué à vivre dans l'insouciante et le déni ? combien de temps aurait-il pu tenir ainsi, au risque de perdre suwon ? ça n'en valait pas la peine, non. ce n'était, là, qu'une bombe qui risquait d'exploser à tout moment, et dont les dégâts n'étaient pas vraiment concevable, pour lui en tout cas. pardon... pour ces peines infligées.
pour ces tourments causés.
pour avoir été un véritable crétin.
pour le temps qu'il eut mis avant d'ouvrir les yeux.
pour tout ce que yanjun put lui infliger sans s'en rendre compte.
des pardons qu'il susurrait encore aux creux de l'oreille de suwon. des pardons sur lesquels il s'accroche dans un espoir de voir sa propre conscience lavée. demain serait différent, n'est-ce pas ? il y comptait. bien sûr.. murmure lâchée contre ses lippes, puis le palpitant qui s'affole face à ce soudain contact. geste nouveau qui accroche son attention. geste pourtant insignifiant qui, malgré tout, enveloppa yanjun d'une chaleur rosée ; sa main était à présent liée à la sienne, pendant un bref instant.
l'étudiant se débarrassa bien vite de ses tissus jugés peu nécessaire à présent puis, sans trop tarder, il se glissa dans le lit, à la suite de suwon, le contact aussitôt retrouvé alors qu'il glissa ses bras autour de sa taille, se lovant un peu plus contre son dos, et son menton niché aux creux de son cou. il était bien, ainsi. et tout ce qu'il espérait, à présent, c'était que ces moments ne soient pas éphémères. c'était lui que son cœur avait choisi, et yanjun ne comptait plus allait à contre-sens de ses propres désirs. il voulait suwon, dans son présent et dans son futur. il le voulait, lui, et personne d'autre.



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Re: we don't talk anymore. (ft. yanjun) | 
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