« Aish... » Pourquoi as-tu refusé que l'on t'accompagne jusqu'à l'infirmerie, au juste ? Certainement la faute à cette putain de fierté mal placée que tu ne cesses de te traîner depuis toujours. Et, bon sang, qu'est-ce que tu regrettes... Faut dire que tu t'es pas loupée pendant ce petit match de basket improvisé et ta cheville te fait un mal de chien. Heureusement pour toi, à première vue, il ne s'agit pas d'une fracture, auquel cas tu ne pourrais certainement pas te déplacer toute seule. Et tu ne penses pas non plus qu'il s'agisse d'une entorse. Ou, tout du moins, t'espères vraiment que ce n'est pas le cas... C'est que t'as pas tellement envie de passer tes prochains jours immobilisée, à devoir porter une putain d'attelle. Ceci étant dit, ça fait quand même vachement mal et tu ne pensais pas que faire les quelques centaines de mètres qui séparent le terrain de basket de l'infirmerie serait aussi compliqué. T'arrêtant d'ailleurs à proximité d'un banc sur lequel tu t'appuies légèrement, tu fixes le bâtiment devant toi et laisses échapper un soupir en voyant le chemin qu'il te reste à parcourir. Seulement quelques cinq cent mètres à faire et, pourtant, cela te semble encore si loin... Et puis, qui est le con d'architecte qui a eu la bonne idée de construire cette université sur un terrain aussi peu plat, t'obligeant ainsi à emprunter moults et moults escaliers ou petites montées qui aux premiers abords ne payent vraiment pas de mine mais qui, quand vous vous y aventurez avec une cheville en carton, vous donnent clairement l'impression que vous gravissez l’Himalaya. « Fais chier... » que tu finis d'ailleurs par lancer, avant de t'asseoir sur le banc quelques secondes, juste le temps de te masser un peu la cheville. Heureusement, le campus est à moitié vide à cette heure là, la plupart des étudiants étant en train de manger, alors il n'y a personne dans les parages pour se délecter d'une telle vision de toi en train de galérer. Quoique... Personne ? T'en es vraiment sûre ?

si théo ne manque pas d'ambition, il risque de perdre son audition d'ici quelques jours s'il continue de jouer aussi faux. sa mère ayant la fibre artistique, il s'étonne toujours de réaliser à quel point elle n'avait pas songé à glisser un instrument entre ses mains dés son plus jeune âge. d'après des études connues de tous, l'apprentissage est toujours plus facile quand on est enfant. maintenant, l'enfant avait bien (trop) grandi et même si les membres de son corps ne devraient plus avoir de secret pour lui, utiliser ses doigts à bon escient était plus complexe que prévu. c'est donc avec une once d'amertume qu'il quitte le bâtiment des arts pour rejoindre l'allée principale de l'université. les mains dans les poches, il observe les alentours en se demandant quel serait son programme suivant. la nuit dernière, le jeune homme avait bien avancé dans ses projets dits youtube. s'aérer l'esprit lui semble nécessaire pour réveiller sa créativité. toutefois, le soleil n'est pas la seule source d'énergie ici. en effet, son regard s'illumine subitement quand il se pose sur la silhouette d'une jeune femme au loin. le français d'origine avait beau être à plusieurs mètres d'elle, il parvient à l'identifier sans trop de difficultés. c'est ce qui arrive quand on a eu le temps de l'observer de plus près et de plus en plus souvent. s'il était facile de remarquer dayoung, c'était bien l'inverse quand il fallait décrocher son regard d'elle. la preuve en est : voilà qu'il prenait plaisir à l'espionner depuis sa sortie du terrain. la voir aussi bornée, y compris en étant blessée, l'amusait beaucoup mais il la trouvait également stupide. théo finit par se lancer quand elle prend une pause sur son banc : " c'est fou. à te voir, j'ai l'impression que tu as besoin d'aide. " il la gratifie d'un sourire en coin : " mais c'est peut-être trop demandé.. "

Cette journée avait pourtant si bien commencé... Pas de problème sur la route de l'université. Une super bonne note - pour ne pas dire la meilleure de ta promo - à ce devoir de journalisme que tu avais rendu il y a quelques semaines. Sans compter que le temps est plutôt au beau fixe aujourd'hui... Non, franchement, tout semblait t'annoncer une journée des plus parfaite, et puis pouf... Il a fallu que tu te tordes la cheville en jouant au basket. Le pire, c'est que tu ne sais même pas comment tu t'y es prise. T'as bien regardé partout sur le terrain et il n'y avait aucun trou, aucune bosse qui ait pu te faire tomber. Juste toi et ta malchance. D'ailleurs, en parlant de malchance, et parce qu'un malheur ne débarque jamais tout seul dans ta vie, une voix résonne tout près de toi alors que tu es encore là, à te masser la cheville, et tu fronces légèrement les sourcils quand tu devines à qui elle appartient. Toi qui espérais grandement ne croiser personne, ou du moins personne que tu connaisses, c'est loupé. Pourtant, relevant la tête vers la dite personne, tu finis par afficher un léger sourire, un brin forcé certes mais un sourire quand même, en réponse à celui que le jeune homme arbore. « C'est ça, marre toi... » que tu lâches alors, un air un peu bougon. Mais rira bien qui rira le dernier, comme on dit... D'ailleurs, le Sango a de la chance que, malgré la situation, tu sois plutôt de bonne humeur aujourd'hui. « M'enfin, désolé de te décevoir mais tu te fais des idées. Je n'ai pas besoin de ton aide. » Et comme pour joindre le geste à la parole, tu reposes ton pied sur le sol, te lèvant finalement du banc, et, jusque là, tout semble aller plutôt bien. Alors, toujours ce sourire forcé accroché au visage, tu finis par t'exclamer : « Je vais me débrouiller toute seule. Mais merci quand même de t'être proposé. » Tu te remets ensuite en route, tentant de réprimer cette grimace qui menace de prendre possession de ton visage à chaque fois que tu fais un pas de plus. Courage Da Young, il ne te reste que quelques dizaines mètres à parcourir...

en tant que gentleman, théo aurait pu lui prêter main forte au lieu de l'observer marcher sur plusieurs mètres. même un aveugle aurait pu l'état de sa cheville y compris avant qu'elle s'arrête sur ce banc afin de masser sa cheville douloureuse. il n'a donc aucune excuse pour justifier son comportement si ce n'est une once de sadisme. certes, dayoung a un tempérament de feu mais celui-ci n'effraye pas l'apprenti musicien en temps normal. là, se situe peut-être sa première erreur. s'approchant de la jeune étudiante, il est naturellement le premier à prendre la parole. accompagné d'un sourire en coin, il pointe du doigt le coeur du problème avant que sa réponse lui provoque un rire. théo espérait qu'elle retrouve un minimum la raison mais sa fierté semblait lui interdire de demander de l'aide ou d'accepter celle qu'il venait de lui proposer indirectement. une nouvelle fois, le sango observe dayoung s'éloigner de lui mais il ne peut se résoudre à la laisser dans son coin bien qu'il respecterait certainement sa volonté en se comportant ainsi. d'un air faussement nonchalant, il se met à sa hauteur tout en la fixant. " ne m'en veux pas si je te suis. mais j'imagine que tu finiras par me tomber dans les bras. " il lui adresse un sourire avant de se mettre à rire. quel gros beauf. pour se rattraper, il lui tend le bras, attendant son accord. il est obligé de lui forcer la main... " je vais t'aider. tu vas empirer ton cas sinon. " cette fois-ci, il est sincère. " comment tu as fait ton compte ? "

Tu fais peut-être pas le bon choix en refusant l'aide du jeune homme. T'en es totalement consciente et ta cheville te le fait d'ailleurs bien comprendre à chaque nouveau pas que tu fais... Mais tu dois bien l'avouer, le sourire un brin moqueur que Théo arborait lorsqu'il t'a accosté et qu'il arbore toujours te fait légèrement grincer des dents. Sans oublier cette fierté, souvent mal placée, que tu te traînes constamment et qui t'interdit de te rabaisser à devoir t'en remettre aux autres. Parce que c'est bien connu que Da Young n'a besoin de l'aide de personne. Qu'elle est capable de tout faire, tout seule... Qui plus est, t'en es certaine, ce serait lui faire trop plaisir que d'avouer que ta cheville te fait bien trop mal et que tu as besoin de lui. Alors, sans regret, tu le laisses planté là, devant ce banc, et continues ton petit bout de chemin jusqu'à l'infirmerie. Mais c'était sans compter sur le jeune homme qui ne semble pas trop décider à lâcher l'affaire. Lâchant donc un soupir, lorsque ce dernier revient à ta hauteur, tu ne t'arrêtes pour autant pas de marcher, avant de simplement t'exclamer à ses paroles : « Te tomber dans les bras ? L'espoir fait vivre... » Oui l'espoir fait vivre. Et, apparemment, espérer que le Sango comprenne que tu es assez grande pour te débrouiller toute seule, c'est trop lui demander. Tu ne peux d'ailleurs t'empêcher de lever les yeux au ciel, quand il te tend son bras, et tu te stoppes finalement dans ta marche, visiblement agacée. « Je me suis juste tordue la cheville en jouant au basket, ça te va !? » Puis, une nouvelle fois, tu soupires... « Franchement, t'as rien de mieux à faire ? » C'est vrai ça ! Pourquoi tient-il tant à t'aider ? « Je t'ai dit que j'avais pas besoin d'aide ! Je suis une grande fille, je peux me démerder toute seule ! » Et pourtant, lorsque de nouveau tu tentes de te remettre en marche, tu sens une douleur bien plus forte te traverser la cheville et tu manques alors de perdre l'équilibre, te rattrapant in extremis au bras du jeune homme...

le coréen est de nature altruiste mais cela ne l'empêche pas de vouloir taquiner la jeune femme. elle est loin d'être une cible facile, surtout quand on a conscience que théo n'est pas le plus grand joueur sur cette planète. c'est juste qu'il apprécie les expressions agacées qu'elle arbore. il imagine que n'importe qui serait naturellement frustré de se retrouver blessé. c'est sans compter également sur le caractère de la sango. de loin, da young pourrait impressionner le jeune homme. il se rappelle avoir montré une once d'hésitation en s'approchant d'elle, la première fois. désormais, ces semblants de doute s'étaient envolés vers d'autres directions contrairement à un théo qui reste bien proche de dayoung. malheureusement pour elle. lui demandant d'ailleurs ce qui est à l'origine de son état, il sent qu'elle est toujours un peu sur la défensive. sa présence n'est pas vraiment souhaitée mais c'est loin de le faire reculer. il arque naturellement un sourcil quand la jeune femme se demande s'il n'a rien d'autre à faire. apparemment, non ? " quoi ? je ne devrais pas être honoré de passer un peu de temps avec toi ? " contre sa volonté, pas vraiment. théo se met à rire. il ne la considère pas comme une enfant. au fond, elle le sait. ce n'est donc pas vraiment une question pour lui. cependant, l'étudiant le souligne. " je sais mais il ne faut pas que tu forces sur ta blessure non plus. " s'il était un vrai con, il lui aurait certainement dit qu'il l'avait prévenu, et qu'elle était bel et bien tombée dans ses bras. enfin, presque. sur le visage de théo, on peut lire finalement une certaine inquiétude. " ça va ? " il pose sa main sur son avant-bras et décide de prendre les devants une bonne fois pour toutes. " je vais t'accompagner. " il l'invite à glisser son bras derrière ses épaules, quand lui met le sien sur le dos de da young. " si ça va pas, je peux toujours te porter. ce serait pas la première fois, après tout. " il lui offre un nouveau sourire. " mais, à mon avis, t'es pas encore assez saoule pour ça..."

Tu n'as rien contre Théo. Absolument rien... D'ailleurs, ces derniers mois, vous avez été amenés à passer pas mal de temps ensemble, notamment lors de ce petit séjour entre Sango pendant lequel - pour ton plus grand malheur - vous avez été contraints de partager une tente après être arrivés parmi les derniers à la chasse au trésor qu'avait organisé ta soeur. Et si l'idée de dormir dehors, dans un sac de couchage, au lieu de profiter d'un bon lit douillé était extrêmement frustrant pour toi, cela vous a permis néanmoins de faire plus ample connaissance et, finalement, tu n'as pas passé la mauvaise soirée que tu t'étais imaginée. Malheureusement, ta chute et la douleur qui se fait de plus en plus virulente à chacun des pas que tu fais n'ont pour conséquence que de te mettre un peu plus de mauvais poil et en général, dans ces moments là, un rien finit par t'agacer. Agacement que tu ne caches d'ailleurs pas lorsque le Sango te questionne sur le pourquoi du comment et, de nouveau, tu t'interromps dans ta marche, avant de le fusiller quelque peu du regard quand il s'essaie à un peu d'humour. Cela dit, tu regrettes bien vite de t'être arrêtée, et pour cause, le redémarrage s'avère bien plus compliqué que tu l'imaginais et une nouvelle grimace vient prendre possession de ton visage tandis que tu t'agrippes au bras du jeune homme dont la question te fait légèrement grincer des dents. « Extraordinairement bien ! » que tu lâches alors sur un ton des plus ironique. Car, pour le coup, même un aveugle verrait sûrement que, non, ça ne va pas. D'ailleurs, face à ce constat, la tête de mule que tu es n'a finalement pas d'autre choix que de capituler et, à contre coeur, tu finis donc par passer ton bras derrière les épaules de Théo, non sans marmonner quelques jurons dans ta barbe. Parce que oui, ça t'énerve d'être celle qui abandonne et, encore plus, de te retrouver dans une situation où tu es forcée de te reposer sur quelqu'un d'autre, et ce, dans tous les sens du terme. A vrai dire, tu manques même de t'étouffer quand le Sango te propose de te porter et tes lèvres s'étirent en un rictus alors que tu lui administres un coup de poing sur l'épaule. « Dis un mot de plus et ce n'est pas d'une personne mais de deux dont ils devront s'occuper à l'infirmerie... » Et dieu seul sait qu'il ne vaut mieux pas trop te chercher quand tu profères quelques menaces de ce genre...

son ironie aurait pu amuser le jeune homme si l'inquiétude n'avait pas déjà pris possession de son visage. certes, la blessure de da young est assez anodine et son diagnostic vital n'est pas engagé, mais si elle souhaite reprendre ses activités sportives sans trop tarder, elle devrait tout de même faire attention. le français est là pour lui rappeler et pour la soutenir bien que ça soit à contrecœur pour elle. le bras de la sango se retrouve derrière ses épaules et théo finit par entamer leur marche d'un pas lent. il surveille les mouvements de la demoiselle pour s'adapter à son allure. la porter sur son dos lui semblait plus logique vu leur différence de taille mais il comprend vite qu'il ne devrait pas s'imposer plus auprès de da young. pourtant, il apprécie énormément l'enquiquiner même si c'est pour subir quelques coups. il fait mine de grimacer quand elle lui administre un coup de poing sur l'épaule. il s'attendait à d'autres types de remerciement. c'est que théo avait pu découvrir une autre facette de sa personnalité, quelques temps plus tôt. de ses souvenirs, la belle était devenue collante, très collante. il en devenait presque gourmand. du coup, à sa réplique, il ne peut pas s'empêcher de lui répondre du tac au tac : " qu'est-ce que je dois comprendre par là ? que tu n'assumes pas ce tu as pu dire ou faire ce soir-là ? " son sourire ne quitte pas ses lèvres alors qu'il baisse légèrement le menton pour la regarder droit dans les yeux. il se moque de sa menace. il veut jouer avec ses nerfs, avec elle. " d'ailleurs, maintenant que j'y pense... l'autre soir, t'étais plutôt contente de m'avoir auprès de toi et tu me le montrais plutôt bien ! " il arque un sourcil, la défiant. un vrai guilty pleasure.

Il t'est déjà arrivé, après une soirée arrosée, d'avoir à te traîner un bon gros mal de tête. Parfois même, c'était ton bide qui en prenait un sacré coup et tu passais alors toute ta journée du lendemain penchée au dessus des toilettes. Mais rien de bien étonnant en soit, quand on y pense... Cependant, jusque là, tu n'avais encore jamais expérimenté la perte de mémoire post-cuite. En général, même si tu ne finissais pas dans un très bon état, tu te souvenais quand même à peu près de ce que tu avais pu faire ou dire pendant la soirée. Mais, comme on dit, il y a toujours un début à tout. Et, malheureusement pour toi, il avait fallu que cette première fois ait lieu alors que tu te trouvais avec Théo. Jusque là, le jeune homme s'était d'ailleurs gardé de parler de cette soirée ou même de la façon dont celle-ci s'était terminée. Et toi, de ton côté, tu n'avais pas jugé bon de lui poser des questions à ce propos, peut-être par appréhension d'apprendre quelles conneries tu avais bien pu faire cette nuit là. Alors, quand le jeune homme décide d'évoquer votre petite escapade nocturne, celle là même dont le seul souvenir que tu en as gardé est celui de t'être réveillée dans ta chambre le lendemain, sans savoir comment tu avais fait pour rentrer, tu tentes aussitôt de couper court à cette conversation, avant même qu'elle ait réellement commencé. Malheureusement, le Sango ne semble pas être de cet avis et, malgré les quelques menaces que tu profères à son encontre, tu peux aisément percevoir comme une lueur de provocation dans son regard. « Assumer quoi ? Je ne pense pas avoir fait ou dit quoique ce soit qui soit si difficile à assumer... » C'est ça qu'il faut... Faire style de rien... Parce que ce serait lui faire trop plaisir que de lui montrer que c'est lui qui mène cette petite danse, à présent. Soutenant d'ailleurs son regard, tes lèvres s'étirent en un léger rictus hypocrite, alors que tu reprends : « Et puis, ne te fais pas trop d'idées. Cela n'a clairement rien à voir avec ta petite personne. Toi ou un autre, ça aurait certainement été la même... » Si seulement tu savais de quoi tu parles... Parce que là, qu'on se le dise, c'est que du bluff. Tu ne sais clairement pas quelles sont ces choses que, d'après Théo, tu as dites ou faites, ni même si tu aurais pu agir de la même manière avec un autre. À vrai dire, tu n'es même pas certaine que, de son côté, le jeune homme ne soit pas lui-même en train de bluffer... Si ça se trouve, toutes ses petites insinuations, ce n'est que des craques. De vils mensonges balancés dans le seul but de te provoquer. Cela dit, et même si finalement vous ne vous connaissez pas tant que ça, t'as bizarrement un peu de mal à imaginer que ce soit le genre de Théo de se rabaisser à de telles pratiques. « Tu sais quoi ?! Puisque tu tiens tant à me porter sur ton dos, alors je t'en prie... » Lui indiquant le sol d'un bref mouvement de la tête, tu lui intimes de s'accroupir pour que tu puisses lui monter sur le dos.

théo prend ses aises avec la jeune femme. il n'a jamais su prêter attention à ses mots, préférant laisser ses envies dicter la suite. que risquait-il au fond ? lui déplaire ? sans vouloir passer pour un prétentieux, il a conscience que sa présence n'est pas si désagréable, pas autant qu'elle souhaite le prétendre. aujourd'hui, la sango passait un mauvais moment et il avait eu le malheur de la prendre en flagrant délit, c'est tout. il trouve bon de lui rappeler leur précédente soirée mais apparemment, la demoiselle préfère faire la sourde d'oreille. avait-elle vraiment tout oublié ? c'est ce que théo tend à comprendre quand il semble déceler un léger doute chez da young. à tort ou à raison, il ne souhaite pas fermer aussitôt cette ouverture pour la taquiner encore plus. vu son état de la dernière fois, son esprit ne devrait pas être aussi clairvoyant. " tu ne penses pas ? le tout, c'est de savoir. et apparemment, je suis le seul à être au courant. " il appuie bien sur ces mots, comme s'il allait pouvoir remporter l'avantage grâce à ces derniers. " tu as besoin que je te rafraîchisse la mémoire ? " son sourire en coin ne quitte pas ses lèvres, bien déterminé à la provoquer encore une fois. puis, théo prend un air faussement peiné quand da young cherche à le mettre dans le même sac que les autres. il ne peut pas y croire. elle a tout intérêt de se sortir une telle idée de la tête. " pourtant, tes compliments ou que sais-je étaient drôlement personnalisés. j'imagine que cela te demandait une certaine connaissance du terrain. " avait-elle glissé ses mains sur son torse quand il la portait jusqu'au dortoir des sangos ? seul théo a la réponse, personne ne saura dire si elle est vraie ou fausse. mais si ça avait été réellement le cas, cela voudrait dire qu'elle aurait oublié sa musculature ? finalement, le jeune homme regrette presque ses mots. il devrait vraiment commencer à réfléchir avant de parler... mais réussir à flirter n'est pas forcément à portée de main. comme il ne connaissait pas vraiment la jeune femme, il risque de commettre quelques impairs. il la connaît simplement caractérielle mais limiter la jeune femme à un tel adjectif ne le branche pas vraiment. le tout, c'est de savoir si elle le laisserait approcher. en attendant, sa façon de tourner les choses à son avantage le fait rire. " j'y tiens comme je tiens à la vie. " il poserait presque sa main sur son coeur afin de la narguer. mais plutôt concerné par sa cheville, le jeune homme décide de ne pas jouer avec le feu et s'abaisse pour qu'elle puisse monter sur son dos. " votre altesse. " tant qu'elle n'imite pas un enfant qui veut faire mumuse à cheval, tout ira bien pour lui. il glisse ses mains sur ses cuisses pour la tenir fermement tandis que les avant-bras de la belle se retrouvent autour de son cou. " c'est bon ? comment est la vue là-haut ? " il a bien sûr pris soin de ne pas accentuer sa douleur. toutefois, c'est lui qui risque de finir par avoir très mal. " maintenant que tu es sur mon dos... tu te rappelles de tes compliments sur mon parfum ? je porte le même aujourd'hui. quel heureux hasard tu ne trouves pas ? " il se met à rigoler avant de pencher la tête pour éviter un mauvais coup. " j'arrête. direction l'infirmerie pour la reine des maladroites. "