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koi no yokan (seonho♡)

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koi no yokan (seonho♡) | Mar 24 Aoû - 19:02
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KOI NO YOKAN




Village culturel de Gamcheon. Tour de Busan. Quartier de Nampo-dong. Temple Haedong Yonggung. L’île de Yeongdo. La liste des lieux à visiter était infini et bien que Yuko ne soit pas de celles qui préparait à la milliseconde chaque étape de son itinéraire, elle aimait bien avoir une vague idée de tout ce qu’elle allait pouvoir faire durant ces quelques jours de vacances. Busan. La destination avait été choisi au dernier moment, sur un coup de tête – une envie pressante de prendre l’air, de s’éloigner du campus. Prendre le temps de se retrouver seule avec elle-même, de réfléchir. La japonaise en avait terriblement besoin ces derniers temps – tout ce qu’elle avait toujours attendu et espéré de sa vie lui semblait à présent piégé dans une spirale infernale. Le besoin d’oublier tout cela se faisait de plus en plus grand, alors son appareil photo en main elle avait sauté dans le premier train qui quittait la ville direction le côté sud du pays. Durant le long trajet, Yuko s’était déjà imaginée déguster une soupe de palourdes qu’elle aurait ramassé elle-même ou encore participer à cet atelier sur la fermentation des crevettes, typiques de la région, qu’elle avait repéré un peu plus tôt dans son guide de voyage. Descendre à Busan était aussi l’occasion pour elle d’en apprendre plus sur les spécialités de la ville et de s’essayer à la cuisine locale. Elle aimait tirer le plus possible de chacun de ses voyages, tout en prenant le temps de découvrir et chaque souvenir de ces quelques jours serait précieusement gardés dans son nikon reflex. Le vieux train, dont les sièges étaient aussi confortables qu’une bosse de chameau, s’était arrêté à maintes reprises dans les petits villages qui parsemaient le chemin entre Séoul et Busan. À chaque fois, l’étudiante était sortie photographier les quelques scènes mélancoliques que lui offraient la campagne coréenne, un doux sourire aux lèvres, avant de revenir coller sa joue entre la fenêtre de sa place. Le calme du train avait rendu la longue route que plus agréable encore et c’était l’esprit presque libéré que la jeune femme arriva à destination. Dès que ses pieds foulèrent le sol de cette ville portuaire, l’air marin vint lui titiller les narines et l’énergie cosmique qu’elle ressentit fit naître un fin sourire sur son visage. Elle s’éloigna bien vite de la foule en quai pour trouver un endroit plus calme où elle pourrait trier tranquillement ses photos prises sur le trajet ainsi que choisir la première destination de son séjour. Ses pupilles se posèrent sur un banc de l’autre côté des rames qu’elle s’en pressa de rejoindre. Son grand sac en cuir abandonné à côté d’elle, son grand chapeau posé sur sa longue chevelure brune, Yuko resta ainsi de longs instants, assise en tailleur à défiler les photos de son appareil puis à feuilleter son guide de voyage. Lorsqu’elle fut de retour dans le cœur de la gare, prête à rejoindre les transports pour le centre-ville, son regard fut immédiatement attiré par un boitier noir sur un banc sur le quai principal. Un appareil photo, probablement oublié par son propriétaire. Ses pupilles se posèrent à maintes reprises sur l’objet avant qu’elle ose finalement le prendre, les lèvres pincées. Ce serait un crime de laisser ce petit appareil-photos ici, dieu savait combien Yuko aurait été malheureuse d’oublier son précieux bébé ainsi. Elle aurait tout fait pour le retrouver, et elle aurait aimé qu’on fasse tout pour qu’on lui rende. Mais elle n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre, la japonaise ne savait même pas depuis combien de temps l’appareil attendait. Son regard balaya une nouvelle fois les alentours à la recherche d’un visage affolé, en vain. Alors nerveusement, elle s’autorisa à allumer le petit objet pour observer l’heure des dernières photos, cela lui donnerait des informations précieuses. Sans étonnement, elle y découvrit une photo du quai de la gare, elle-même en avait pris une en descendant du train. Ce qui fut plus étonnant fut la figure qui apparaissait dans un coin de la photographie ; une figure sur un banc le visage partiellement couvert par un chapeau. Yuko se reconnut instantanément, cela signifiait que la photo était récente, probablement un passager de son train venant de la capitale. Le propriétaire ne devait pas être loin.

@choi seon ho
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Re: koi no yokan (seonho♡) | Ven 17 Sep - 15:50
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KOI NO YOKAN




la brise marine arrive vivement à mes narines lorsque nos pieds nous amènent en dehors du train. arrivé à destination, j’observe avec impatience l’écriteau busan, ville portuaire qui s’élève devant nos yeux. pendant quelques minutes, le groupe décide de se mettre d’accord sur le prochain objectif du jour : soit, déposer nos affaires à l’auberge de jeunesse ou bien aller déjà faire trempette à la plage la plus proche. un des gars s’approche de moi et me toise de la tête au pied. elle est où ta veste ? t’es venu en t-shirt ? je ne pense pas que ma tenue soit incroyable mais je ne suis pas non plus là pour faire un défilé de mannequinat. une casquette pour affronter le soleil du sud, un simple t-shirt noir et un short long ont donc très bien fait l’affaire. « et toi, elle est où ta doudoune ? » ai-je rétorqué d’un air taquin avant qu’il ne s’éloigne en riant à ma remarque. j’ai détourné le regard, observant les alentours tranquillement. comme le choix sur le prochain but à accomplir semblait prendre beaucoup plus de temps que prévu, j’ai décidé que le banc pas très loin face aux quais allait m’aider dans ma contemplation de mes dernières photos. une fois assis, je dépose mon sac à dos et l’ouvre pour en sortir mon canon dernier cri que j’affectionne tout particulièrement. mon doigt appuie sur les photos prises récemment et je me rends alors compte que je n’en ai pas pris de la gare de busan. ce serait sympa d’avoir un souvenir. j’amène l’appareil devant mes yeux et en admirant la scène du cadre, je cru voir une silhouette assise sur le banc en face, de l’autre côté des quais. étrange. j’ai la forte impression de l’avoir déjà vu. plusieurs fois. j’observe ma photo prise à l’instant. avec ses longs cheveux bruns, son chapeau qui recouvre sa chevelure et son petit sac en cuir que j’ai déjà aperçu… serait-elle cette inconnue que je croise à chaque recoin du pays ? je ne sais rien d’elle, mais quelque chose m’attire et me rend curieux. alors, lorsque je lève les yeux pour espérer la voir toujours assise en tailleur sur le banc, elle a disparu. envolée. je regarde de droite à gauche et ne fait plus attention à mes amis qui m’appelaient depuis au moins dix bonnes secondes. des mains agitées devant mon regard me réveille de ma rêverie. seon ho ! tu déprimes ou quoi ? on t’attend au téléphone. c’est toi qui a résa l’auberge et elle retrouve plus tes coordonnées ! si tu te grouilles pas on va dormir dehors ! j’attrape mon sac à dos et m’empresse de les rejoindre.  

« non pas su ho. seon ho.. et je suis né à mokpo, pas à jindo. » c’était long, mais nous avons réussi. après avoir raccroché, nous nous sommes décidés que nous étions restés trop longtemps à la gare et qu’il était temps de se rendre à l’auberge. d’un air vif, je redresse mon sac sur mes épaules et avec un grand sourire adressé à la bande, je m’apprête à les suivre dans nos vacances incroyables lorsque… « où est mon appareil photo ? » je suis pourtant sûr de l’avoir remis autour de mon cou lorsque je me suis éloigné du… banc ? avec un air paniqué, je fais demi-tour et abandonne la bande en leur informant que je retournais au cœur de la gare. ce bijou vaut pas mal d’argent et surtout, mes souvenirs de voyages sont très précieux. je cours parmi la foule, tente de me frayer un chemin entre les coréens et étrangers qui peuplent les escalators, et j’arrive enfin essoufflé de peur sur le quai où nous nous trouvions il y a quelques minutes. avec horreur, je ne vois pas d’appareil photo. me suis-je trompé de banc ? non, c’était bien celui-là. je me baisse et m’appuie sur mes genoux pour reprendre mon souffle de ma course effrénée. ma maladresse légendaire et ma tête baissée vers le sol entraîne ma casquette noire à tomber. je lâche un profond soupir et la ramasse, me passant la main dans les cheveux. j’ai plus que mes yeux pour- « pleurer. » ai-je terminé en murmurant lorsque le visage féminin que je croise depuis plusieurs mois à travers le pays est en face de moi. un air ébahi prend place sur mon visage, mais encore plus lorsque je vois qu’elle tient mon appareil photo dans ses mains. elle est aussi belle que dans mes souvenirs. aussi rayonnante que sur mon cliché. elle me rend aussi curieux que tout ce que je lis dans les livres. je tente de me reprendre et fait quelques pas vers elle, essayant d’attraper son regard avec le mien. ce qui fut le cas, et mon cœur s’emballa directement. « hey. il me semble que tu possèdes quelque chose qui m’appartient. » je réussis à afficher un simple sourire honnête mais j’avais déjà envie d’en savoir plus sur elle. invasif. encore.

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Re: koi no yokan (seonho♡) | Mer 6 Oct - 17:03
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Depuis son accident il y a quelques temps maintenant, la japonaise avait pris l'habitude de faire ses petites expéditions autour du pays. Parfois, elle prenait sa bonne vieille voiture de collection, mais elle était assez de fois tombée en panne au milieu de la campagne coréenne pour savoir que ce n'était pas l'option idéale. De plus, Busan n'étant la porte à côté la capitale alors il était hors de question pour sa voiture et Yuko elle-même d'essayer autant de kilomètres. Le train et le bus s'imposaient alors, comme bien souvent ces derniers temps, sûrement cette ambiance ancienne, nostalgique qu'elle retrouvait dans ces vieux fauteuils et qui lui plaisait tant. Avec le temps, son arrachement pour la façon dont elle envoyait devenait aussi important que le voyage en lui-même, ses anecdotes du chemin écrites sur son carnet, les paysages qui filaient à travers les fenêtres et la beauté de l'arrivée. Celle des gares, une beauté crue qui renfermait des milliers d'histoires ; des rencontres, des retrouvailles, des aurevoirs et probablement des adieux. Alors elle comprenait cet attrait pour la splendeur figée d'une gare et celle de busan n'avait rien à envier aux autres. Ainsi, la japonaise ne fut aucunement surprise de retrouver un cliché de celle-ci parmi tous ceux de l'appareil abandonné. La photo était similaire à celle que Yuko avait prise un peu plus tôt, à un détail près. Elle. Signe que la prise était récente et que le propriétaire de ce malheureux appareil ne devait pas être bien loin. L'étudiante releva les yeux, le visage tournant à droite à gauche à la recherche de la dite personne. Au second coup d'œil sur l'écran digital, ses sourcils se froncèrent. Bien que la photographie soit prise de l'autre côté du quai, la jeune femme ne put s'empêcher de remarquer qu'on ne pouvait pas rater son présence, comme si tout le but de cette photo était de la prendre elle. La lumière, l'angle, l'ajustement, le plan focalisé sur elle plus que sur l'architecture du bâtiment. Yuko secoua la tête, se disant qu'elle faisait sûrement erreur et qu'il ne s'agissait que d'extrapolations de sa part. Mais tout de même étrange. Alors qu'elle prévoyait de fouiller un peu plus dans l'historique pour se rassurer de ne trouver aucune autre photo d'elle, une voix l'interrompit. Son petit corps manqua de sursauter alors que ses grands yeux noirs rencontrèrent ceux du jeune homme qui venait de s'adresser à elle. Yuko resta figée un instant – toute réponse perdue dans sa gorge nouée. Ce grand jeune homme, la japonaise l'avait croisé à maintes reprises, entre séoul et daejeon, gimje et sokcho. Une coïncidence qui venait à se répéter encore et encore. « Hm. Il était sur le banc. » répondit-elle finalement après s'être rendue compte du silence anormal qui s'installait par sa faute. Ses phalanges se serrèrent sur l'appareil-photo et Yuko se rappela doucement de la raison de cet échange – ce garçon si familier devait être la propriétaire de l'objet qu'elle tenait dans ses mains. Une nouvelle coïncidence qu'elle ne put s'empêcher de noter, comme à chaque fois qu'elle croisait le chemin de cet inconnu. Ses pupilles se baissèrent, fuyant un contact visuel trop prolongé. « Vous l’aviez oublié. » reprit-elle sur un ton qui ressemblait presque à un reproche. Un sermon pour avoir oublié quelque chose d'aussi précieux, précieux aux yeux de Yuko. Une politesse, un ton formel pour rétablir les barrières de sa méfiance, une distance sociale nécessaire à son calme intérieur. Elle hésita à rendre le reflex, son attention n'arrivant pas à se détacher de ce dernier cliché qui s'était imprimé dans son esprit. Ses doigts jouaient inconsciemment avec les petits boutons noirs, finalement un peu nerveuse de se retrouver face à l'homme qui est à l'origine de cette photo. « … La dernière photo, hm. Pourquoi vous– Hm, c’est moi. » fit-elle remarquer avec une voix peu assurée qui laissait transparaître son accent japonais presque inexistant en temps normal. Ses pupilles faisaient des allers-retours, embarrassée par sa propre remarque, entre ses mains et le visage du grand brun. Yuko n'était pas vraiment sûre de ce qu'elle attendait en notifiant au garçon qu'elle avait découvert une photo d'elle, prise sans permission, parmi les autres. Mais elle était certaine que cela n'arrangeait en rien la méfiance sociale en elle qui manquait de se réveiller à chaque minute. Difficilement, la japonais avala sa salive avant d'enfin réussir à tendre l'appareil-photo de ses deux mains à son interlocuteur.

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Re: koi no yokan (seonho♡) | Mar 7 Déc - 17:41
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la panique avait guidé mes pas lorsque j’avais déboulé en trombe dans le hall de gare. quelques minutes d’inattention, un regard ailleurs et ma maladresse avait encore frappé. mais si encore l’objet de mes recherches ne tenait pas aussi cher à mon cœur (et à mon porte-monnaie d’un point de vue pragmatique).. ma main trouve son chemin dans mes cheveux, de désespoir. je ne l’ai vu nulle part. je pense que je n’ai plus qu’à retourner sur mes pas, et à penser à en acquérir un nouveau. c’était sur cette pensée légèrement négative que j’étais prêt à tourner les talons lorsqu’en relevant la tête, je me suis stoppé. elle était là, cette jolie brune. devant mes yeux, mon appareil photo dans ses petites mains. je crois rêver. je ne cache pas ma surprise et ma curiosité qui emplissent tout mon être. mes grands yeux ronds ne peuvent pas être plus expressifs. rapidement, je réduis quelque peu la distance qui nous sépare. elle aussi, a l’habitude de voyager. je ne connais ni son nom, ni son prénom. mais c’est dans toute son entièreté qu’elle attise mon plus fort intérêt. je ne suis pas du genre à croire à ce truc qu’on appelle le destin. les chemins liés tout ça, c’est pas ce que je trouve le plus logique au monde. alors pourquoi, lorsque je croise, encore, ses beaux yeux, les souvenirs de sa silhouette aperçue à travers la corée me parviennent, par bribes ? qu’est-ce que je suis censé en déduire ? que nous allons simplement aux mêmes endroits ? je ne vois pas d’autres explications. enfin, le son de sa voix trouve son chemin jusqu’à mes oreilles. c’est la première fois que je peux mettre une voix sur son visage. sur le banc, évidemment.. je jette un rapide coup d’œil à l’intéressé, non loin du dos de la jeune femme. un reproche ? vous l’avez oublié. je ne cherche pas plus loin, complètement parti ailleurs. je n’arrive pas à croire que je la croise encore. je n’ai pas l’habitude de partir autant dans un autre monde. j’hoche simplement la tête et passe ma main dans mes cheveux d’un air gêné et honnête. « j’ai cru que je ne le retrouverai jamais, merci beaucoup. » et après ? je vais reprendre mon canon et on va se dire au revoir. et je ne la reverrai… pas ? j’en doute. vu le nombre de fois où on s’est déjà croisés. je me demande si elle se souvient bien de moi. je n’eus pas le temps d’y réfléchir plus longtemps que la conversation prit une autre tournure. une tournure que j’aurais dû prévoir… avec cette photo. a sa remarque, un accent japonais s’échappe subtilement. ma curiosité est de nouveau piquée à vif. elle me tend l’appareil. je m’avance doucement et le prend dans mes mains. sur l’écran, la scène était particulièrement belle. tout à l’heure lorsque j’ai pris ce cliché, j’avais pour objectif de prendre un souvenir de la gare de busan. mais lorsque je l’y ai vu, installée sur ce banc, avec son chapeau de paille tombant à merveille sur cette chevelure familière, comment résister ? mon regard allait de l’écran, à son visage l’air embarrassé. il faisait des va-et-vient, comprenant que mon action l’avait sûrement effrayée. « en effet, c’est vous. » ai-je répondu, en esquissant un doux sourire. je laisse un moment de silence, moment de silence que je regrette immédiatement puisque ça ne fait qu’alimenter le possible fait que je sois un stalker. ressentant moi aussi, un léger malaise, j’ai repris la parole subitement. « je ne veux pas que cette photo soit mal interprétée. je voulais avoir un souvenir de la gare et je.. euh, j’ai trouvé que vous étiez… que vous étiez… » je marque une pause. belle ? c’est trop plat. magnifique ? ça paraît sortir d’un mauvais bouquin de romance que je n’aurais absolument pas lu mais sûrement que ma sœur, oui. mon honnêteté finit par transparaître, comme toujours. « que vous étiez rayonnante. et il se pourrait que j’ai axé volontairement le cadre sur vous, vous m’en voulez ? » aïe. ça passe ou ça casse. je cherche ses yeux des miens, l’air attentif à toutes ses expressions. mes doigts viennent se poser machinalement sur l’appareil pour l’éteindre et le ranger dans sa sacoche avec élégance. « d’où êtes-vous originaire ? j’ai cru remarquer quelque chose de japonais.. je me trompe ? » ai-je demandé, papillonnant des paupières, pris dans ma contemplation de sa douceur. la curiosité est un vilain défaut. être invasif dans la vie des gens, aussi. mais peut-être bien que ses réponses vont m’aider à y voir plus clair, sur cette histoire de coïncidence, de destin.

@amane yūko
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Re: koi no yokan (seonho♡) | Mer 5 Jan - 16:51
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La photographie imprimée dans son esprit. L’encre indélébile d’un cliché qui se faufilait dans ses nerfs et ne la quitterait probablement pas de sitôt. Pourtant, la japonaise n’avait aucune réelle raison d’être si perturbée par une simple photo, après tout elle n’apparaissait que de loin et sans son chapeau de paille immanquable, elle-même ne serait certainement pas reconnue. Cependant, Yuko savait que le souvenir de cette découverte la hanterait encore et encore – sûrement car pour la première fois depuis des mois, elle se trouvait… paisible. C’était pourtant loin de l’agitation réelle qu’elle ressentait dans son cœur, loin de la peine qui régnait dans son âme. Elle ne partagea pas un mot de ses pensées, soulignant simplement à l’homme qu’il avait oublié son appareil sur un banc de la gare. Une erreur impardonnable aux yeux de la petite brune, qui chérissait ces objets de tout son cœur ; elle garda ainsi contre sa poitrine encore un peu. Distraite par celui-ci, elle se lança enfin à dévoiler la remarque qui vaguait infiniment dans son esprit. Et la question invisible qui s’y associait inévitablement. Pourquoi ?. Le mot ne passa jamais ses lèvres, laissant le silence diffuser toutes ses interrogations et toute sa confusion. Un malaise presque pesant qui se balançait entre les deux étudiants. La japonaise ne serait pas la première à le briser, ainsi elle resta muette jusqu’à ce que le grand brun juge bon de s’expliquer un peu plus. Du coin de l’œil, Yuko l’observa chercher ses mots pour justifier ce cliché d’elle. La gare, bien sûr la gare était magnifique mais elle, elle ne l’était pas. Yuko ne se sentait pas rayonnante, bien au contraire. La japonaise n’était pas rayonnante, elle était terne, elle avait perdu toute sa lumière dans son accident. Et toutes ses couleurs s’étaient dissoutes dans l’eau qui avait manqué de la noyer. Les rares éclats qui persistaient étaient à présent bien enfouis dans les cavités de son palpitant, à l’abri des regards ; elle était tout sauf rayonnante. « Vous ne devriez pas prendre des photos des autres sans leur permission. » fit-elle remarquer, sans pour autant affirmer que cela la dérangeait elle particulièrement. Ce n’était juste pas très correcte à ses yeux, et peut-être que oui elle ressentait une certaine gêne à l’idée d’être devenue le modèle d’une telle photographie. Et surtout pour une telle raison. Mais, elle n’osa rien dire gardant ses pupilles vaguement fixés sur le béton froid de la gare sous ses pieds, attendant que la conversation tombe, qu’elle s’épuise et qu’ils reprennent tous deux leurs chemins, leurs indépendances. À l’écart de la collision de leurs destinés. Alors que le reflex quittait ses mains pour rejoindre son propriétaire, le jeune homme reprit la parole surprenant la plus jeune. « Hm, non… Je suis japonaise, de kyōto pour être exacte. » répondit-elle après quelques secondes de silence. Yuko ne savait pas pourquoi elle offrait ainsi des réponses à un tel inconnu – c’était nourrir une curiosité qui n’avait pas lieu d’être, une curiosité qui effrayait un peu l’étudiante. L’ombre, le silence et l’indifférence, lui convenaient mieux, elles lui apportaient un confort rassurant. Sa paume se resserra d’elle-même sur la lanière de son appareil photo quand elle se rendit compte qu’elle n’avait rien d’autre à répondre, rien d’autres à dire ; elle avait même perdu la capacité d’interagir, se plaisant dans l’idée que la solitude était sa meilleure compagne – et probablement de meilleure compagnie qu’elle. Sa langue se pressait contre l’intérieur de sa joue, faute de savoir faire mieux à cet instant. « El-elle est très jolie votre photo. ». Ce ne fut pas grand-chose, et certainement, juste un autre demi-mensonge de plus pour beaucoup, mais c’était déjà beaucoup pour elle. Faire entendre sa voix à un inconnu, ne pas fuir devant l’embarras et le malaise. Se battre contre son instinct et se laisser porter par les coïncidences du destin. « Celles d’avant aussi… » continua-t-elle en pointant un doigt hésitant vers la sacoche du reflex à présent rangé en sécurité. À vrai dire, Yuko n’avait pas réellement d’avis sur les photos du jeune homme – seule celle où elle apparaissait lui restait en tête – mais c’était la seule politesse qui lui venait pour ne pas rester silencieuse, froide devant le garçon dont elle croisait le regard nombre de fois.

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Re: koi no yokan (seonho♡) | Ven 4 Fév - 18:24
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essoufflé sur le quai de cette gare coréenne, voyage au sein d’une ville marine, busan. qui aurait cru que je la reverrai de nouveau ? ce n’est certainement pas moi, qui ne croit absolument pas à ces histoires de destins. elle me rend curieux d’en savoir plus, alors quand je la vois face à moi, le souffle court, tenant mon canon entre ses mains, je me dis que c’est sûrement le bon moment. tant pis si les autres m’appellent, quelque chose me dit que je devais être ici, en même temps qu’elle, à nouveau. mais ce n’est qu’en évoquant cette fameuse photo, que je me suis rendu compte de la tournure que prenait la discussion. rapidement, j’ai tenu à l’informer que je n’étais pas un stalker, un mec bizarre qui la suivrait partout dans toutes ses aventures. non, ce n’est simplement qu’une coïncidence si tu es là, sur ma photo. ou bien peut-être que j’ai un peu forcé le destin, je l’admets. elle a cette coquille, cette fragilité apparente et cette beauté naturelle qui m’attire, sans que je ne puisse y faire quoique ce soit. je cherche alors à savoir si mon geste lui a déplu, si elle aurait préféré que je supprime ce cliché. je ravale ma salive à sa réponse tandis que mes doigts rangent avec délicatesse l’appareil dans sa sacoche. elle souhaiterait sûrement que je l’enlève. inquiet de la mettre encore plus mal à l’aise, je me hâte de rajouter, « si vous le souhaitez, je peux l’effacer, je peux… » je n’en avais pas réellement envie mais, il était hors de question que je la gêne plus. je me suis tu en voyant son regard tomber vers le sol froid de la gare. ma main passa fébrilement dans mes cheveux, me grattant la tête devant le silence qui prenait place entre nous. peut-être que je ferais mieux de m’en aller mais il y a ce truc qui m’en empêche. la curiosité me pousse à vouloir en savoir plus. et j’avais eu bon. mon oreille ne m’avait pas fait défaut, et mes multiples roadtrip au japon non plus. ces origines lui donnent un côté exotique qui m’envoûte encore plus. encore plus, je veux en savoir toujours plus. qui es-tu ? je fais de nouveau un pas vers elle, puis deux. elle a l’air si douce, et elle est si belle. je n’arrive pas à détacher mon regard d’elle, même lorsque je sens mon portable vibrer une fois dans la poche de mon short long. c’est comme si nous étions tous les deux dans notre bulle, isolée de tout le brouhaha, le vacarme entier des quais et des voyageurs. sa petite voix s’élève dans l’air, me réveillant de ma contemplation. elle pointait à présent ma sacoche que j’avais soigneusement refermé. par reflexe, je pose une main sur l’ouverture, comme si je voulais le sortir et lui demander de quelles photos elle parlait. cependant, je sens sa fragilité, elle m’atteint au plus profond de mon être. « merci beaucoup, j’apprécie le compliment. » pas aussi belles que vous, mais étant attentif à ne pas la gêner encore, je me suis bien gardé de le dire. un détail accrocha mon regard. elle semblait avoir une sacoche, elle aussi. « vous aussi, vous prenez des photos ? je peux les voir ? » ai-je lancé d’un air enfantin et malicieux, réduisant la distance qui se trouvait entre nous. mon portable se mit à vibrer une seconde fois. je n’ai pas beaucoup de temps mais j’aimerais bien que ce temps s’allonge à l’infini.



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Re: koi no yokan (seonho♡) | Mar 15 Fév - 10:34
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L’ambiance était étrange. Il fallait dire que Yuko n’avait jamais été des plus à l’aise avec les autres – les humains. Même la douce enfant qu’elle était avait toujours eu beaucoup de mal à approcher les autres, et depuis son accident, les choses s’étaient encore empirées. La japonaise gardait même cette distance entre les autres et elle, rares étaient ses proches, ses amis qui avaient réussi à la garder à ses côtés. La solitude était une sécurité qu’elle ne savait expliquer – c’était la raison même de ses voyages en solitaire. Des jours sans adresser plus d’une phrase à un réceptionniste, à un contrôleur dans les transports. Tout était déjà bien différent dans ce séjour à Busan. À cause de ce grand brun aux yeux charmeurs. Les mots glissaient hors de ses lèvres – naturellement, étonnamment. La conversation était lente, entre-coupée de silence bien longues mais elle existait malgré toutes les cellules de Yuko qui lui criait de fuir. « N–non… Ce n’est pas– ce n’est pas nécessaire. » souffla-t-elle ne voulant pas que l’homme se dérange pour elle, même si au fond elle avait tous les droits de demander la suppression de cette photo volée. Mais elle savait aussi combien chaque cliché pris pouvait être important. L’étudiante se surprit à continuer de répondre aux petites questions du jeune homme ; pour une raison qu’elle ignorait. Elle reprit d’elle-même la parole, anxieuse mais curieuse envers ce garçon. La jeune femme ne put que souligner la beauté des photos qu’elle avait découvert dans l’appareil. Cependant, elle ne s’attendit aucunement à ce que sa curiosité envers les photos de l’étudiant soit retournée. Par instinct, la japonaise eut envie de dire non – de coller un peu plus son numérique contre sa poitrine comme pour le protéger d’une main, d’un regard trop curieux. Par réflèxe, elle eut envie de secouer vivement la tête pour refuser avant de fuir le champ de bataille. Pourtant, ses pieds restaient ancrés au sol, incapables de la laisser se détourner de cet homme ; Yuko resta figée – muette, juste ses iris brillantes plantées dans celles du brun. Finalement, ce fut en détournant les yeux que la jeune fille détacha lentement sa prise sur la petite boite noire pour la tendre de ses deux mains tremblantes devant elle. Après tout, elle avait fouillé dans l’appareil photo de l’homme, ce n’était que juste qu’il puisse également observer les photos du sien. Surtout, qu’en réalité, Yuko n’avait rien à cacher avec ses clichés ; juste la nostalgie qu’ils refermaient lui semblait un peu intime. Et l’idée de la partager avec un inconnu la gênait, pire la faisait peut-être même angoissée un peu. Pourtant quand l’appareil quitta ses mains pour rejoindre celles du jeune homme, elle ne tenta aucunement de le retenir. Seule la curiosité dans la poitrine fusait – en attendant que le coréen fasse défiler les photos et lui offre ses retours. Ses pupilles retrouvèrent la silhouette masculine ; dans l’attente, très excitée que le brun ouvre à nouveau ses jolies lèvres – pas que Yuko eut réellement regardé ses lèvres, bien sûr – pour lui donner ses impressions. Mais un son vint perturber ses tympans, et si jusque-là, elle l’avait volontairement ignoré, la répétition de la vibration commençait à doucement piquer ses nerfs fragiles. « Votre téléphone a vibré… Cela fait plusieurs fois. » fit-elle remarquer d’une petite voix, comme de peur de déranger l’homme à qui elle livrait ses secrets – ses photos. Mais Yuko était aussi convaincue que le jeune homme n’était pas ici seul. Et que vu sa panique en arrivant jusqu’à elle, il ne devrait être revenu ici uniquement pour retrouver son appareil photo. Si l’étudiante avait tout son temps, le brun lui devait être attendu. « Quelqu’un vous attend… non ? ». La vibration stridente du cellulaire en était la preuve.

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Re: koi no yokan (seonho♡) | Dim 6 Mar - 1:34
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KOI NO YOKAN





la belle inconnue réfuta, me signalant que ce n’était pas nécessaire de supprimer mon cliché, et que je pouvais le garder à l’intérieur de ma carte. un mini soupir de soulagement s’échappa de mes poumons à sa réponse. alors, à mon plus grand plaisir, la conversation continua. la jeune japonaise originaire de kyōto me fit des compliments sur mes clichés. je me sentis heureux de savoir que mon travail plaisait à d’autres yeux que les miens. et c’est encore plus valorisant lorsque ces yeux font partie intégrante de l’un de vos dits clichés. mais ma curiosité légendaire ne pouvait s’arrêter là, elle était avide d’en connaître plus sur elle. je l’observe avec attention, attrapant chaque détail qui pourrait assouvir cet intérêt que je ressentais. je souhaitais voir ses photos moi aussi, mais ma requête paraissait difficile à accepter. mes yeux la détaillaient avec plus de précision. la japonaise était figée sur elle-même, et je ne pouvais pas tant que ça affirmer qu’elle était de nature timide. non. si elle l’était, elle n’aurait pas laissé ses beaux iris plantés dans les miens ainsi… réservée ? sensible ? mes calculs tournaient à vive allure. pourtant, ce fut bien le moment où elle détourna les yeux qu’elle fit un pas vers moi, à sa manière. je la vis me tendre son appareil de ses deux mains tremblantes comme des feuilles. par reflexe et surtout impatient d’en voir le contenu, j’ai réalisé un autre pas entre nous et vers elle, réduisant une nouvelle fois la distance qui nous séparait. mes doigts appuyèrent sur les boutons pour allumer l’écran et c’est ainsi que la situation s’est échangée. doucement, je faisais défiler les photos de la japonaise, toutes aussi belles les unes que les autres. je pouvais notamment remarquer la nostalgie se dégageant de certains clichés. d’autres encore, me rappelaient des souvenirs. et lorsque le détail de la date s’affichait dans le coin de l’écran et que je remarquais le parallèle avec mes propres anciens voyages… je réalisais que c’était bien elle que je n’avais fait que croiser ces derniers temps lors de mes escapades à travers la corée. les dates, les photos, parfois même certains angles étaient pratiquement les mêmes. par instinct, je vins me mordre la lèvre. mon smartphone semblait vibrer à l’infini dans le creux de ma poche, mais j’essayais de ne pas y prêter une seule oreille. « elles sont vraiment très belles. vous semblez aimez les mêmes endroits que moi. » et ce n’est pas peu dire. se souvient-elle de moi ? se souvient-elle que ce n’est pas la première fois que nos chemins se croisent ? et le vibreur de mon portable qui se fait de nouveau entendre mais surtout, qui finit par attirer la belle inconnue. si je suis attendu… mes pensées revinrent vers mes potes qui devaient déjà être arrivés à l’arrêt de bus. c’est drôle, j’aurais aimé continuer à oublier leur existence. « en effet, il a… vibré. » mais c’est plus fort que moi. quelqu’un vous attend… non ? je ne veux pas partir. nouvelle vibration. je peste intérieurement. si je pars maintenant, est-ce que je la reverrai un jour ? je ne crois pas au destin, il n’y a que des coups de chances dans la vie, il faut savoir être réaliste et logique. néanmoins, je ne peux pas rester indéfiniment sur ce quai, même si j’en ai bien envie. je baisse les yeux vers ses deux mains qui tremblaient quelques minutes auparavant. « vous me permettez ? » ai-je demandé sur un ton plus rhétorique qu’autre chose en tendant ma main vers la sienne. j’ai attrapé délicatement la paume de sa main tremblante pour lui remettre son appareil avec douceur. « apprenez-moi, si l’on se revoit. » j’esquisse un sourire vers elle, lui démontrant que c’était clairement ma volonté. « quand est-ce que vous repartez ? » le portable vibra une énième fois. « je n’y répondrai pas avant d’avoir obtenu ma réponse. » ai-je ajouté d’un air sincère et têtu. je ne partirai pas avant de savoir réellement si je peux vous revoir.


@amane yūko
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