" C’est vrai mais tu ne vas pas tarder à le faire. “ Effectivement, face à sa camarade, le sportif ne fera pas le poids. Il a peut-être gagné un match ce soir mais la demoiselle compte bien mettre fin à sa série de victoires. Alors oui, le jeune homme risque de se mettre à pleurer dans l’heure qui suit. Elle est impatiente de lui tendre, non pas un mouchoir mais tout le paquet. Retenant un énième sourire, elle entame une chanson de warrior. Celle-ci sera comme l’hymne de la soirée. Il leur manque simplement deux paires de gants de boxe pour se donner un peu de crédit. A défaut, Seorina utilise une partie de ses forces pour hurler les paroles. Ainsi, son ami sera impressionné et voudra fuir la queue entre les jambes. Quoi que, ça serait dommage de partir si vite alors qu’elle n’a pas encore eu l’occasion de montrer son véritable talent. Choisir le baseball, c’est choisir son terrain. Depuis qu’elle est petite, son père l’a entraîné à réceptionner quelques balles. Elle est plutôt douée même si elle ne fait pas vraiment d’une équipe, comme Daehyun avec le football. C’est que la demoiselle ne peut pas suivre la cadence avec tout ce qu’elle peut apprécier dans la vie. De toute façon, elle a rencontré les meilleurs joueurs de l’équipe des Doosan Bears. Ces derniers ont dû lui donner un bout de leur talent en serrant la main de la demoiselle. Au pire des cas, c’est inscrit dans ses gênes. Daehyun ne pourra rien faire contre elle et elle est incapable de se sentir désolée au moins une petite seconde. Le piège se referme sur lui alors que la belle se met à afficher un sourire moqueur. “ Tu ne dois pas te sentir prêt... Tu dois être prêt. J’ai l’impression que t’es un petit peu nerveux. “ Il lui laisse l’occasion de commencer. Doit-elle faire semblant d’être nulle pour le mettre en confiance ? Elle est certaine de pouvoir rattraper son retard avec une remontada exceptionnelle. Quelle est la meilleure tactique ? Il ne faudrait pas qu’elle fasse une erreur ou qu’elle le sous-estime. “ Ok pour la glace. “ C’est mignon et ils ne vont pas devoir parcourir toute la ville pour en trouver. “ Je peux même t’en offrir deux si tu me garantis de te brosser les dents en rentrant. “ Une vraie maman... Mais elle a conscience que ce n’est pas prêt d’arriver. En espérant qu’il tienne quand même à respecter son gage de brossage de dents.  

Seorina attrape finalement une batte de baseball. Premier tir de la machine, premier échec - volontaire -. “ Oh non, ça commence mal... “ Second tir de la machine, second échec - involontaire -. Elle décide de réussir la moitié de ses échanges. Quant à la suite, la vitesse de la machine va augmenter. Elle pourra briller et briser sa petite confiance. Du moins, en fonction de ses premiers essais. “ C’est assez lourd à porter ... Je ne sais pas comment j’ai fait. La chance du débutant, peut-être. “ Bah bien sûr.

« Tant d'insolence et d'assurance venant de ta part », dis-tu, la paume sur le cœur, l'air faussement outré. Comment pouvait-elle affirmer tout ça ? Etait-elle sûre ? Elle paraissait sûre. Peut-être qu'elle avait raison, dans le fond. Et peut-être que tu savais aussi qu'elle avait raison. Et peut-être que tu pourrais l'avouer mais tu voulais juste l'embêter et la taquiner, et te rendre plus ridicule que possible aussi en passant. Tu allais certainement pleurer tes défaites tandis qu'elle fêterait ses victoires – mais t'étais bon joueur alors que tu finiras probablement par t'en remettre. Pas vrai ? Oui certainement. Tu allais penser à tes victoires au foot et tout irait mieux. Parfaitement mieux. En attendant tu profitais de la musique – très bonne musique d'ailleurs. C'était un plaisir de passer ce genre de moments avec elle. Tu t'amusais plus avec ta mère d'adoption que ta vraie mère, et c'était un peu triste, quelque part. Mais là aussi, t'allais t'en remettre. « Moi ? Nerveux ? Noooope », tu fronças les sourcils dans une moue boudeuse tel un gamin mécontent qu'on venait de taquiner un peu. Mais elle avait raison. Et tu savais qu'elle avait raison. Et tu savais qu'elle savait. Tout le monde savait. « Je suis toujours prêt », affirmas-tu, le pouce levé. Pas vraiment mais t'allais dire que oui. Tu savais déjà que t'allais perdre de toute façon. « Oh cool », commentas-tu dans un large sourire satisfait. De quoi te motiver – mais sans doute pas assez pour appeler la victoire vers toi pas vrai ? « Je me brosse les dents tous les jours ! Mais d'accord pour deux, je t'enverrais une vidéo pour preuve », que tu lanças dans un air malicieux avant de rire bêtement.

Tu la regardas faire, concentré, suivant tous ses mouvements du regard. Tu te pinças les lèvres, les sourcils faiblement froncés. Soit elle le faisait exprès, soit elle avait vraiment loupé. Tu savais pas trop. Tu plissas un peu les yeux. « Concentre-toi môman ! », articulas-tu en riant. « Bien sûr », commentas-tu dans un mouvement du visage. « La fameuse chance du débutant », que tu dis, en bougeant le visage. Peut-être que tu avais une petite chance quand même ? « Si tu gagnes tu veux quoi ? », demandas-tu. « Parce que j'ai les glaces mais au final t'as rien. Ou alors... même si tu gagnes tu m'achètes un glace et tu auras la satisfaction de m'avoir fait plaisir. C'est important de faire plaisir à ses enfants », tu bougeas le visage, approuvant tes propres mots. « Ou alors je peux t'offrir une glace aussi. Enfin deux vu qu'on a parlé de deux », et tu montras le chiffre avec tes doigts. Tu la laissas terminer sa partie avant d'aller prendre à ton tour. « C'est parti mon kiki », pour tout rater, probablement – sauf les deux premières balles. Elles, tu les avais eues. Le reste ? Pas du tout. T'étais nul. « Je suis meilleur au foot », que tu commentas, pour te rassurer plus que pour la rassurer. « Vraiment meilleur au foot. Et heureusement. T'imagines sinon ?? La honte », ta paume vint frapper ton front – et tu soupiras en loupant ta dernière balle. « J'étais pas prêt ! », l'excuse. T'étais nul t'étais nul, voilà tout.

C’est l’heure du du-duel.

La joute verbale est remplacée par une machine. Celle-ci tire des balles à une fréquence plus ou moins régulière. Pour commencer, la première vitesse est enclenchée. Le but est de s’échauffer, même si Daehyun a un match de football dans les pattes. Heureusement, ses jambes seront préservées contrairement à ses bras. Pour réussir son coup, la jeune femme adopte une bonne posture. De ses yeux, elle cherche à connaître la trajectoire du tir. Elle veut laisser une chance à son enfant même si elle ne doit pas forcément le sous-estimer. Seorina est la première à s’exercer et elle ne doit pas trop en faire voir à son adversaire. C’est un jeu de tactique et de patience entre les deux amis. Pour autant, la jeune femme s’en veut d’avoir raté quelques balles. Bien sûr, la demoiselle n’est pas une professionnelle mais compte tenu de son expérience passée, elle n’aurait pas dû être si mauvaise.  

Quittant le terrain, elle évoque la chance du débutant. Rien de nouveau sous les tropiques. Cette phrase est digne d’une personne remplie de mauvaise foi. Elle esquisse un léger sourire. “ T’es vraiment un petit malin. Je crois que mon enfant grandit trop vite. “ Seorina relève le menton. Effectivement, il y a une grande différence de taille mais comme dirait une mère à son enfant, il sera toujours son petit. “ C’est ok pour les glaces. “ Puis, la jeune femme fait une révérence au garçon pour qu’il prenne la suite. Elle s’installe sur le banc, lui permettant de patienter et l’observe derrière les filets de protection. “ J’espère que les filets sont assez solides... “ soupire-t-elle, inquiète de voir un tir mal contrôlé par son comparse. Mais pour cela, faudrait-il qu’il parvienne à toucher au moins une balle de plus. Sérieux ? Deux balles sur toute cette série ? Seorina ne peut pas s’empêcher de rire. C’est plus fort qu’elle. “ C’est grave la honte ouais. C’est à se demander si tu as compris le principe du jeu. “ Elle reprend sa respiration mais continue de l’allumer. “ T’as cru que c’était la balle au prisonnier ou quoi ? “ Puis, elle lève pour revenir vers lui. “ Allez viens mon grand. Maman te donne une seconde chance et va t’aider. “ Elle pose sa main sur ses avant-bras. “ Essaye de te mettre en face du marbre. La vitesse de la machine est lente et tu risques d’avoir des frappes courtes. “ Seorina tapote ensuite sa cuisse. Un air surpris prend possession de son visage et elle secoue la main. “ Damn. Combien de personnes rêveraient d’être à ma place ? “ Elle reprend son sérieux. “ Les pieds parallèles. Laisse un bon mètre entre les deux. “  

« Les enfants grandissent toujours trop vite. Je le vois avec Mushu. Si petit et maintenant si grand », la comparaison était presque pareil. C'était un peu ton enfant dans le fond donc. Tu levas les bras en signe de victoire – même si tu te doutais que tu les auras pas, tes glaces. Triste constat que tu ne mis pas longtemps à comprendre. T'aurais gagné à coup sûr si vous aviez joué au foot. Et vous auriez pu. Pas vrai ? Vous auriez pu aller sur le stade et taper dans le ballon. Tu trouvais ça tellement apaisant. D'autres se défoulaient à la boxe et toi, t'oubliais le stress derrière un ballon. Ca pouvait paraître ridicule mais c'était ta façon de faire. D'autres préféraient l'alcool ou la poudre magique. Toi tu préférais le ballon. Sur un stade de foot. Pas avec une batte dans les mains. Ca défoulait aussi, tu pouvais pas nier. T'étais juste beaucoup plus nul ce qui rendait l'objectif un peu trop dur à atteindre. Tu te débrouillais bien au foot. Vous auriez dû jouer au foot. T'étais nul au baseball. T'étais affreux avec une batte dans les mains. Mais ta mère du jour savait comment te convaincre – ou plutôt t'avais pas vraiment lutté. Ca te plaisait de venir là, mine de rien. Ca te plaisait moins d'être nul. T'avais pas une fierté à en faire exploser le plafond... mais quand même. C'était gênant. « Tu crois qu'ils vérifient pas les filets ? Ce serait con.. si ça casse tu.. » tu loupais la balle. Enfin elle non mais toi oui. Tu avais loupé la balle et tu regardais la batte dans un air outré. « J'suis sûr qu'il y a un trou dans ce truc », t'étais nul t'étais nul, pas besoin de se trouver des excuses. « J'ai compris le principe du jeu excuse-toi ! C'est le jeu qui a pas compris mon principe », tu fronças les sourcils comme un môme boudeur. C'était.. pas cool. « Mais les balles viennent trop vite ! J'ai pas envie d'avoir des bleus », que tu rouspétas, sûr d'avoir le bon argument entre les lèvres. Tu lui lanças un regard, bougon. « Oui aide-moi », dis-tu dans un sourire discret. « Face au marbre.. okay », que tu répétas en te mettant en place. « C'est lent ça !? » et tu désignas l'espace face à toi dans un air outré. « Si ça c'est lent c'est quoi quand c'est rapide ?? », marmonnas-tu à voix haute. T'étais loin d'être Lucky Luke... Il y avait pas plus lent encore par hasard ? Tu baissas le regard vers ta cuisse avant de le relever vers elle. « A ta place pour ? Me toucher la cuisse ? Ou m'apprendre à jouer ? … Ou les deux. Tu te moquerais pas un peu de moi d'ailleurs ? », tu te demandais s'il y avait vraiment quelqu'un qui voudrait être à sa place pour faire tout ça. T'étais sûr que certains rêvaient de se foutre de toi. Tu plaças tes pieds comme elle te l'indiquait, lui lançant quelques regards pour t'assurer que tout était bon. « Okay maintenant je vais y arriver. Tu vas me payer plein de glaces », et là t'étais sûr qu'il y en avait pas beaucoup qui voudrait être à sa place. « J'en mérite bien deux, au moins. Pour les efforts. Puis comme après l'effort c'est le réconfort j'en mérite même une de plus », t'exagérais pas du tout mais tu avais grandement donné de ta personne en quelques minutes. Après que Seorina soit derrière le filet, tu te concentras sur ton jeu. « Eh, quatre balles. Je progresse », que tu dis en tapant dans ta dernière balle – ou plutôt le vide. « Trois balles », tu te pinças les lèvres, retenant un souffle. « On aurait dû jouer au foot. La prochaine fois on joue au foot », que tu indiquas. « En plus je crois que je me suis fait mal. Je mérite une glace. Et aussi parce que je suis sage et mignon », tu papillonnas des cils, le visage larmoyant penché vers elle. « A ton tour »

Seorina est incapable de se sentir coupable. Voir son ami galérer dans son sport de prédilection est un vrai guilty pleasure, surtout quand le jeune homme commence à pester sur les règles du jeu. Cette situation lui rappelle ses premières tentatives pour frapper la balle. Elle a aussi essuyé de nombreux échecs pour pouvoir atteindre cet objectif. Elle n’a jamais été du genre à baisser les bras bien que son impatience ait provoqué une quantité de jurons, inestimable. Comme elle avant, des conseils sont la bienvenue et elle n’hésite pas à lui prêter main forte, après avoir bien rigolé. Elle apprécie l’insouciance et le naturel de Daehyun, et ne changerait pas son enfant pour rien au monde. “ Disons que la machine peut aller plus rapidement. “ répond-t-elle pour ne pas le vexer. Bien sûr, pour les débutants, c’est déjà compliqué de se concentrer sur la trajectoire de la balle. Avoir les bons mouvements et surtout le timing pour espérer l’effleurer. “ Tu veux vraiment voir les niveaux supérieurs ? “ Elle ne peut pas s’empêcher de le taquiner. Elle échappe notamment un petit rire avant de se reprendre. Elle lui donne les techniques de base. “ Ça devrait te permettre de toucher la balle. Pour l’instant, peu importe où tu la lances… Enfin sauf sur ma tronche. “ Il ne faut pas déconner non plus. Seorina veut qu’il assimile la posture et corrige notamment la sienne. Elle ne lui fait pas grâce de quelques commentaires suggestifs sur la beauté de ses cuisses. “ … Je pensais surtout à tes belles cuisses … Mais il est vrai que te voir jouer au baseball, ça pourrait faire rire pas mal de personnes. “ Elle gonfle les joues, cherchant à s’innocenter alors que depuis le temps, il peut clairement voir dans son jeu.

Le rapide cours est terminé et c’est de nouveau au garçon de s’illustrer. “ Trois ? Tu vas réussir à manger trois glaces ? “ Enfin, elle veut bien croire que le match l’a creusé mais … Ce n’est plus manger mais dévorer à ce niveau-là. Un sourire fier se dessine sur ses lèvres en découvrant son score. Il n’est pas prêt de la battre mais ses petits airs larmoyants l’affectent. Non… Non. Elle peut pas se laisser attendrir. “ T’es vraiment un forceur… Je n’ai aucune chance face à toi au football. Limite, tu vas me confondre avec le ballon. “ Elle soupire. “ Où tu t’es fait mal ? “ demande t-elle sérieusement avant de croire que sa remarque fait partie d’un plan. “ A l’égo ? “ Vilaine compétitrice qu’elle est… Et pourtant, quand c’est à elle de s’illustrer, la jeune femme semble ralentir le rythme. La supercherie est évidente …   Mais elle a très envie d’offrir des glaces à son petit. “ Oh zut… Je crois que tu m’as infecté avec ton niveau de jeu… “ Les échecs sont exagérés. Elle fait même mine de jeter la batte de l’autre côté. “ Eh merde… Je vais devoir t’offrir des glaces. T’es content ? “ Est-ce qu’il va lui en vouloir de faire semblant ? Attirer la pitié, c’est jamais glorieux.

 

C'était humainement impossible que ça aille plus vite, t'en étais persuadé – mais ça, c'était juste ta fierté qui parlait parce que t'étais nul et que si ça allait plus vite pour toi, t'allais tout rater et finir à l'hôpital. « Est-ce que j'ai l'air d'avoir envie de les voir ? », ne voyait-elle pas ton niveau ? « J'oserais pas viser ma maman quand même », tu papillonnas des cils, innocente biche que tu étais – mais ta « maman » connaissait surtout ton envie et ta capacité à faire tout et n'importe quoi, sauf ce qu'il fallait. C'était sans doute pour ça, qu'elle le disait. « Tu penses souvent à mes belles cuisses ? », tu lui lanças un regard, le sourire taquin. « Ca veut dire que tu regardes souvent mes cuisses ??? », tu clignas des paupières, penaud, avant d'ouvrir la bouche sans que rien n'en sorte. « Personne ne me verra jouer au baseball. A part toi », t'avais quand même une fierté à garder et un honneur à préserver, non mais.

« Bien sûr que je vais réussir, tu me prends pour qui », râlas-tu, le menton relevé et l'air bougon. C'était rien, trois glaces. Enfin tu disais pouvoir mais au final t'en savais rien, t'en avais rarement enchaîné trois. Deux, tout au pire. « Te confondre avec le ballon ? T'es un peu plus grande quand même », tu fronças quelque peu les sourcils, faussement sérieux, étudiant la taille de ton amie, l'index sur le menton. « Mais maintenant que tu le dis... », tu plissas un peu les yeux. Il y avait des risques. « Ici », que tu dis, levant le pouce vers elle, larmoyant, reniflant même pour la cause. « Mon égo a souvent mal, il a l'habitude tu sais », tu levas les épaules comme si ce n'était rien mais ta fierté te tapotait l'autre épaule – et se moquait de toi, aussi. T'étais nul au baseball. Les bras croisés, tu la regardas faire, comme un gamin insatisfait qui attendait dans le coin. « Ha ha ha ça s'attrape pas comme un rhume le fait d'être nul », que tu rouspétas encore, de plus en plus bougon, les joues gonflées. Elle se moquait vraiment de toi... Tu suivis ses gestes du regard ensuite, contemplant sans rien dire, ne commentant même pas quand elle ratait. Tu lui lanças un regard, toujours dans un air bougon. « C'est gentil de me laisser gagner mais c'est pas cool d'avoir fait semblant de rater », que tu commentas, détournant le regard, comme le gamin boudeur que t'étais. « Je prends les glaces en dommages et intérêts pour cette douleur que tu viens de me causer », la paume sur le cœur, tu grimaças. A part ça, t'étais pas dramatique du tout. « Mais je voudrais quand même que tu joues normalement. Ca me touche que t'aies fait semblant de rater mais ça se voyait un peu trop. Sans te vexer », finis-tu par dire dans un léger sourire, désignant la batte, le vide, un peu tout. « Chaque balle ratée sera une glace en plus pour ton fils chéri et adoré. Pour les prochaines fois. Sinon ça fait trop d'un coup », que tu vins préciser dans un grand sourire. « Je compte. Et joue comme il faut ! Sinon je boude », c'était pas comme si c'était déjà ce que tu faisais avant, mais bon... « Mais sérieux, la prochaine fois, on joue vraiment au foot », c'était pas que ta fierté en avait prise un sacré coup – mais un peu quand même.

“ C’est vrai… Elles sont si rapides, qu’elles ne sont pas visibles par l’oeil humain. “ Devrait-elle songer à arrêter les films américains ? Il suffit de penser à cette scène légendaire dans Twilight. Pour atteindre son objectif, Mr Bak devrait se laisser mordre par un vampire. Avec une telle force, Seorina serait moins taquine. C’est une question d’instinct de survie au même titre que ce nouveau rappel : viser son visage n’engendre aucun point bonus. Dommage pour lui car son score prouve bien qu’il a cumulé un certain retard. Mais, comme dirait les gens de faible capacité, l’important, c’est de s’amuser. Et pour le coup, cette séance de baseball est un vrai délice. Passer du temps avec son camarade est toujours agréable, et non, Seorina ne dit pas ça car il est mauvais. Ça y contribue un petit peu, rien de bien méchant. La demoiselle semble plus indignée par les questions du footballeur. Elle pense à ses cuisses ? “ Tu m’accuses d’inceste en public ? Noooon. “ C’est sans aucune arrière pensée mais il est vrai que ses cuisses ne sont pas désagréables à la vue. “ Je ne regarde pas tes cuisses. Ce sont tes cuisses qui me regardent. “ Elle attrape ensuite son téléphone. “ Trop tard. J’ai posté une story. “ Belle menteuse. Seorina est déjà gentille de lui offrir une victoire alors autant le charrier pour compenser. Un échange de bons procédés avant que sa taille soit l’objet des taquineries. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des échasses à la place des jambes. Quel vaurien. Elle lève les yeux au ciel et fait mine de se concentrer de nouveau sur sa partie. Malheureusement, l’étudiante en médecine est une mauvaise actrice. “ J’aurais bien voulu faire semblant de rater, justement ! “ dit-elle, en accentuant le désespoir dans sa voix. Pourquoi continue-t-elle de s’enfoncer ? Seorina s’en fiche de lui acheter trois glaces ou plus, s’il le désire vraiment. Un bon moyen de tomber malade toute la nuit mais est-ce son souci ? Elle mordille sa lèvre inférieure, prise au piège. “ Et si mon but est de t’offrir toutes les glaces jusqu’à la fin de tes jours ? On fait comment ? “ Mignonne, n’est-ce pas ? “ Bon d’accord pour ton foot. “ Elle tend son petit doigt pour sceller leur promesse. “ TIME TO SHINE !!! “ Elle agite sa batte et laisse finalement sa puissance s’illustrer. Au bout de plusieurs minutes, elle se tourne vers Daehyun: “ Ça te laisse sur le cul, pas vrai ? “ Bon, elle a raté trois balles mais c’était vraiment pas mal. “ On va manger ces glaces, Daehyun Messi ? “ Pas ouf le rendu du nom. Seorina range le matos. “ J’ai passé une bonne soirée ! On aura finalement gagné tous les deux ! Dans des compétitions différentes mais quand même ! “ Elle lui offre un sourire. “ Un jour, on devrait vraiment choisir un terrain neutre. Pendant les vacances, par exemple… Faire du beach volley par exemple ! Mais je serais obligée en tant qu’arrière, non ? “

 

« Tout à fait », que tu confirmas avec conviction, les sourcils froncés et l'air mécontent. Elles allaient trop vite et étaient invisibles, voilà. Elle avait raison. Tu pouvais pas les voir – t'étais sans doute l'une des seules personnes incapable de les apercevoir mais vous n'étiez que deux donc... Donc ta logique s'arrêtait et tout avait totalement du sens. T'y pouvais rien si t'étais nul. T'étais meilleur sur un terrain de foot. Le ballon était plus visible en plus. Là c'était trop petit. Et t'étais trop grand – là encore, il y avait un lien quelque part. T'étais sûr qu'avec un peu de temps et quelques boissons énergisantes, t'arriverais à faire le lien entre tout ça. Sauf que là t'avais tout sauf le temps. « Quoi ? Ew », tu plissas le nez, la fixant un instant. « C'est toi qui parle de mes cuisses ! », tu mimas un air outré, activant tes mains pour te protéger les cuisses comme tu pouvais. Tu clignas des paupières, la contemplant comme si une seconde tête venait de lui pousser puis tu baissas le regard vers tes cuisses. « Tu dois attirer leur attention c'est pour ça », tu secouas un peu la tête avant qu'un nouvel air outré ne vienne s'afficher sur ton visage. « Comment oses-tu », vins-tu te plaindre, bougon, soufflant comme un môme qu'on venait de punir. Tu l'auras ta vengeance. Un jour – peut-être. Les bras croisés, tu l'observais, déviant à peine tes pupilles alors que tu marmonnais un « Mouais ». Tu plissas le nez, soufflant une nouvelle fois. « Heureusement que t'as pas décidé de devenir actrice », vins-tu gentiment lui avouer dans un sourire avant de rire discrètement. « Ton but est donc de me tuer », t'étais à peine dans l'exagération. Tu secouas quelque peu le visage, outré, choqué mais surtout déçu. Ta propre mère !! « .. cela dit si c'est vraiment ton but, je peux pas dire non », tu haussas les épaules dans une moue innocente. « Faut bien mourir de quelque chose. Puis c'est pas si mal, sous la glace et sous l'amour de sa môman », la paume sur le cœur t'en étais presque poète. Le sourire large, tu vins sceller cette promesse avant de rire. Rire un peu perdu en la regardant jouer. « Pas qu'un peu. Tu devrais être pro... et ne jamais t'approcher de moi avec une batte », tu mis les mains en avant, en prévention, taquin et amusé, avant de l'applaudir. Tu fronças un peu le nez au surnom. « Allons manger ces glaces méritées ! » parce que t'avais frôlé l'accident plusieurs fois tu méritais compensation. « C'est une belle façon de dire que je reste nul au baseball », tu fis la moue. « Oh le beach volley ! J'aime bien l'idée. Je suis sûr je peux être doué ! Non ? Si. Je peux. C'est du foot mais avec les mains », ta définition de la discipline était à revoir. Tu agitas vaguement les mains, mimant quelques gestes, pas sûr d'avoir les bons mais t'avais la motivation, c'était la moitié du travail de faite non ? « On fera ça et je vais gagner ! En attendant, on va manger ces glaces qu'on mérite. T'as bien joué à la fin, je paie la moitié. Vu qu'on est tous les deux gagnants », le sourire satisfait, tu l'aidas rapidement à ranger le reste avant de partir retrouver tes glaces.