Venant tranquillement t'installer, tu pris place sur la chaise, la discrétion mise à l'honneur alors que l'on entendait à peine les pieds frôler le sol. Comme une plume qui se déposait au sol, tu tentais de faire le moins de bruit possible, ne voulant perturber les gens autour. Même si eux-mêmes faisaient du bruit, parlaient et riaient de bon cœur sans se soucier de savoir si cela pouvait te déranger. Tu observas les visages, les personnes, l'air durant quelques secondes, te perdant dans une contemplation muette, sourde, de ce décor que tu connaissais déjà. Un regard sur ta montre, tu t'assuras de ne pas être là trop en retard, ni trop tôt. Tu étais là en avance, le souffle soulagé contre les lèvres. Peut-être trop en avance mais ce n'était pas grave. C'était même mieux comme ça – l'inverse t'aurait probablement stressé. Te calant confortablement contre le dossier de la chaise, les paumes posées devant toi sur la table, tu patientais. Une serveuse vint te voir mais tu refusas de commander pour le moment, précisant que tu attendais quelqu'un – et elle repassera quand ton invitée sera là pour prendre votre commande à deux. Ca te semblait plus juste. Surtout que tu ne savais pas ce que Eun Ji voulait boire. Quelque chose de chaud ? De frais ? Peut-être voulait-elle du soda ? Ou peut-être qu'elle n'aimait pas, qu'elle préférait le sirop ? Le thé ? Le café ? Peut-être ne voulait-elle rien boire. Et manger alors ? Avait-elle faim ? Envie de se mettre quelque chose sous la dent ? Ou ne voulait-elle rien, juste récupérer son bien et s'en aller ? C'était une possibilité, aussi, après tout. Tu n'osais pas commander de peur de faire une bêtise, et de commander pour dix alors que vous n'étiez que deux – mais tu voulais lui laisser le choix et ne pas imposer quelque chose. Tu te sentirais bête de choisir un thé alors qu'elle n'aimait pas. Tout comme tu ne pouvais pas choisir un chocolat chaud si elle rêvait d'un café. C'était trop compliqué de choisir – et le souffle contre tes lèvres en disant long. Tu laissas ton regard planer autour de toi, attendant que la jeune femme arrive – même si tu ne savais pas qui elle était. Tu clignas des paupières quand une jeune femme entra, levant la main pour finalement la rebaisser, le rouge aux joues alors qu'elle rejoignait un groupe d'ami.e.s plus loin. Tu te raclas la gorge, les doigts gesticulant entre eux. « Est-ce que j'ai envoyé la bonne adresse au moins... », ce serait bête que tu te sois trompée. Tu sortis ton téléphone pour vérifier. Oui, c'était bien la bonne adresse. La bonne heure. Et tu rougis un peu plus en relisant que tu avais décris ta tenue complète – t'en avais peut-être trop fait, non ? Une autre jeune femme entra, et tu redressas les prunelles, tentant de capter son regard sans effectuer un seul geste, voulant t'assurer que c'était bien elle. C'était elle, n'est-ce pas ?

Les dernières minutes passaient plus lentement qu'accoutumer. Les aiguilles s'étant concerter pour rendre chaque seconde plus longue. Elles qui avaient pour habitude d'accélérer le pas lorsqu'on ton envie était de rester, lorsque les excuses manquaient et l'heure de rentrer chez soi avait sonné. Ce n'était pas faute d'avoir tenté de mentir, de chercher nombreux stratagèmes et moyens de ne pas rentrer. Les Silla aidant, il y avait toujours un gros problème: les week-end, et leurs réclamations. L'aide que tu apportais au restaurant et ces questions sur tes études de médecines. Incapable d'avouer que tu les avais déjà quitté, depuis quelques années. Une angoisse qui revenait parfois. "Bien se sera tout pour aujourd'hui. " Des mots qui te libérèrent pour finir de ranger tes cahiers dans un sac trop grand. Les pas rapides, et le souffle entre-coupé c'est à l'aide de ton téléphone que tu te dirigeais, à travers les différentes stations de métro, les rues, sorties et les gens qui semblaient tous savoir où ils allaient. C'était si simple de savoir son chemin? D'être si confiant qu'aucun regard en arrière, à droite ou à gauche ne soit nécessaire? C'était peut être une impression, juste un effet de groupe. Mais la peur de paralysait, elle te faisait douter de tout de rien, de toi, de ce chemin que tu empruntais. Mais aujourd'hui le temps défilait et tu ne pouvais pas faire attendre plus cette fille qui t'attendait. Apprenant sa description presque par coeur, imaginant alors votre rencontre comme une vieille amie que tu n'aurais pas vu depuis des années. Cherchant simplement à récupérer des affaires, mais sans la froisser, elle qui avait fait autant pour une histoire idiote. C'était pourtant de ta faute. La porte poussée pour te laisser entrer tu saluais la serveuse avant que ton regard ne se pose sur les personnes présentes, riant joyeusement avec leurs amis. Une descriptions que tu répétais pour la voir enfin en vrai, une liste que tu cochais au fur et à mesure. Les lèvres s'étirant alors doucement en la trouvant, quelques pas te séparant alors d'elle. " Bonjour, je suis Eun ji.. tu es bien Min Ji?" Osais tu, la voix tremblante d'une hésitation palpable. C'était bien elle n'est ce pas ? Après confirmation c'était avec cette même gêne que tu t'installais sur la chaise. " Navrée du retard, je viens de quitter les cours. Tu ne m'as pas trop attendu? Oh.. que veux tu commander ?" Le rouge aux joues c'était un essai. Une grande première même. Les inconnus t'effrayants il était rare que les rencontres se fassent. Mais aujourd'hui tu faisais un effort, ne regard plongé dans un menu que tu ne semblais pas comprendre. Concentre toi Eun ji.


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 Te pinçant les lèvres, tu retroussas un peu le nez, les pupilles vagabondes et clairement perdues. Comme une gamine paumée dans un magasin trop grand. Comme une enfant qui cherchait sa mère sans trop oser s'avancer, restant plantée là où elle était en espérant qu'on viendrait la retrouver. T'osais pas t'affirmer alors que tu le devrais. Non ? Non. Certainement pas. Ce n'était pas ainsi qu'on t'avait éduqué. On voulait que tu sois une belle poupée, jolie et intelligente, douce et compréhensive. T'affirmer, c'était aller contre les règles. Faire passer tes envies avant celles des autres. Gros point rouge, t'avais pas le droit. Tu devais juste suivre, pas mener. Ou mener mais tu faisais que suivre. T'étais pas une leader née, loin de là. Mais on ne voulait pas que tu le sois, non plus. On voulait que tu deviennes quelqu'un mais pas non plus quelqu'un de trop grand. Trop puissant. Juste assez pour dire que tu avais une belle place dans la société mais pas trop pour dire que tu pouvais tous et toutes les diriger. Tu suivais des études de droit sans en avoir envie, visant tristement pour le sommet alors que tu finirais probablement sur les côtés. Tu ne voulais même pas devenir avocate. Pourtant t'apprenais tes leçons comme si ta vie en dépendait. Parce qu'elle en dépendait, d'une certaine façon. Réfléchir autant te donnait soif mais tu voulais attendre. Ne pas paraître impolie ou irrespectueuse. Attendre que Eun Ji arrive, commander, et sans doute t'en aller. Elle devait avoir plus important à faire que de rester là avec toi. Et la voilà déjà qui arrivait, tes pommettes rougissant quelque peu en repensant à ton message ridicule avec description de ta tenue. Elle allait penser que t'étais bizarre. « Oui c'est bien moi », confirmas-tu dans un mouvement du visage, le coin des lèvres haussé, l'invitant à s'asseoir. « Pas de soucis, je suis arrivée il y a... quelques minutes », tu déglutis. Okay tu faisais mauvaise menteuse. Même si en soit ce n'était pas totalement faux. « Oh j'ai... J'ai pas. Soif. Enfin si mais j'attendais », tu clignas des paupières, te pinçant les lèvres, nerveuse. « J'attendais que tu sois là pour prendre quelque chose. Je savais pas ce que tu voulais alors j'ai pas... j'ai pas osé te prendre quelque chose, désolée », tu secouas un peu le visage avant de le baisser pour t'excuser en silence. « Je vais prendre... », tu retins ta voix, les pupilles tremblantes. « Trop de choix », ça allait être dur de choisir, surtout pour quelqu'un comme toi. Ton index voyagea sur la liste, s'arrêtant pour repartir. Tu jetas regard à ta montre. 32. « Un chocolat chaud », c'était le temps qui décidait pour toi. « Et toi tu prends quoi ? Tu veux manger quelque chose aussi ? », lui demandas-tu, l'invitant à regarder la carte plus en détails. « Je t'invite. Pour... pour me faire pardonner », susurras-tu doucement, le sourire fin, la frimousse gênée mais le regard doux.

Si vous vous ressembliez dans le tremblement de vos membres, même invisible, sur votre caractère effacé, bien des choses vous séparaient. Ce n'était pourtant pas ça qui importait alors que tu arrivais sur le lieu du rendez vous, la tête se rendant compte de ce chemin que tu avais parcouru sans même t'en apercevoir. Les pieds étaient doués d'une force qui surpassait l'intellect. L'idée lancée on ne pouvait arrêter un corps en action, et te voici. Au pied de ton rendez vous, devant le mur, impossible de reculer, sous peine d'être la perfide personne qui avait mis un lapin. La gentillesse te guidant tu entrais simplement la porte laissant la chaleur de l'intérieur te rassurer légèrement. Chaque mot ancré dans une mémoire courte il ne fut pas si difficile de retrouver celle qui avait gentiment décrit sa tenue. L'hésitation persistant ce ne fut que sa voix qui vint mettre fin à un calvaire bien trop redondant. Lassant tant il venait se mêler de chacune de tes rencontres. La chaise tirée, en faisant le moins de bruit possible, tu t'installais face à elle, les joues rougissant doucement de sa douceur, de sa beauté. "Ah.. tant mieux alors. Oh c'est gentil, n'hésites pas à commander ce que tu veux je vais choisir. " Les yeux lisant sans comprendre, les oreilles écoutant, c'est ton nez qui se releva avec le regard pour la détailler un instant. " Oh.. c'est vraiment gentil vraiment tout me va. Mais merci. Tu n'as pas à t'excuser au contraire j'aurai dû .. arriver plus tôt. " Plus de paroles que d'accoutumer, tu semblais avoir peur de l'ennuyer, quelques phalanges couvrant les pulpeuses devenues bavardes. Le choix était cornélien et tu ne semblais pas être la seule à avoir du mal. Le choix fait le tien ne tardait pas, suivant la chaleur de sa boisson pour un café booster ton énergie. Ce n'était cependant pas tout, le regard attiré par quelques lettres. " Je vais prendre des mochis avec un mocha. " Tout semblait en ordre excepté ses excuses. " Te faire pardonner? de quoi donc ? " Les yeux écarquillés tu semblais rêver. Qui devait s'excuser? Pourquoi elle? "Vraiment tu n'as pas besoin. Je suis arrivée en retard j'invite. " Qui aurait le dernier mot? Peut être que la prochaine fois serait une bonne excuse. " L'autre n'aura qu'à inviter la prochaine fois. " Cette technique, lèvres étirées en un sourire, où on demandait à revoir l'autre, sans le dire. Commande passée tu en oubliais presque la raison de votre rencontre. "Ah du coup ... " Sortant alors l'objet même de votre rencontre tu le posas doucement sur la table inclinant le buste avec politesse.

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 T'étais un peu gênée que les choses se passent ainsi. Même si tu n'y pouvais rien, mais tout de même. Tu aurais voulu éviter le déplacement à Eun Ji. Ca te dérangeait de la déranger. De la faire venir jusqu'ici pour récupérer ce qui lui appartenait. Cela aurait été plus simple que de confier l'objet à quelqu'un, à l'administration peut-être ? Pour qu'elle puisse le récupérer sur place, à l'université. Mais t'y avais pas pensé. T'y songeais seulement maintenant, fermant les yeux pour retenir un soupir face à ta bêtise. T'aurais dû y réfléchir un peu plus. Mais maintenant elle était là, et toi aussi, alors impossible de faire demi-tour. Puis elle avait fait le chemin, t'allais pas la renvoyer bredouille chez elle. T'allais pas non plus bêtement repartir avec ce qui n'était pas à toi. Ce serait stupide. Une esquisse timide aux lèvres, tu l'observas un instant, les pommettes rougissant alors que tu secouais le visage. « Oui t'en fais pas, toi aussi », retournas-tu la politesse, la laissant lire tranquillement tout ce qui était proposé ici, les doigts se perdant sur ta nuque. « Non tu es arrivée pile à l'heure, ne t'excuses pas », et puis peut-être que tes indications n'étaient pas précises. Peut-être qu'elle avait eu du mal à se repérer à cause du lieu que tu avais choisi ? T'aurais dû y penser aussi. Choisir quelque chose de plus visible, de plus simple. Et pourquoi pas de plus proche aussi. « J'ai sans doute mal choisi », car si elle ne connaissait pas, c'était normal de prendre un peu plus de temps. Mais qu'elle ne s'inquiète pas, car elle n'était pas arrivée en retard. T'avais juste été trop en avance, refusant de la faire attendre, préférant attendre alors. Le coin des lèvres se relevant doucement à son choix, tu hochas le visage. « Tu aimes ça ? Les mochis ? », demandas-tu. Mais la question était stupide. Pourquoi en prendrait-elle si elle n'aimait pas ça ?? Tu te pinças les lèvres. « Pour la gêne occasionnée. Pour... tout ça », articulas-tu doucement, les doigts s'agitant faiblement. L'avoir dérangée, pris quelque chose qui était à elle. « N-non tu es arrivée à l'heure... », susurras-tu de plus en plus bas, embêtée, baissant un peu le visage, le rouge collé aux joues. Timidement, tu redressas les pupilles vers elle, l'interrogation y brillant un instant. « La prochaine fois ? », parce qu'elle voulait te revoir ? « La prochaine fois alors », confirmas-tu dans un petit sourire embarrassé. « Ah oui », que tu dis, les sourcils levés, sortant à ton tour le livre pour lui tendre, l'imitant doucement, te courbant. « Désolée pour tout ça », tu récupéras ton bien dans un sourire, la remerciant sans doute plus de fois que nécessaire. « Je me demande comment c'est arrivé », tu fronças un peu les sourcils, perplexe. Vos noms ne se ressemblaient pas, pourtant. Tu bougeas les épaules, rangeant le livre dans ton sac. « C'est quelque chose dont on se souviendra », commentas-tu dans un sourire discret. Tu gardas le silence ensuite, le regard vaquant autour de vous, le dos bien droit et les paumes à plat sur tes cuisses sous la table. Comme une petite poupée qu'on avait installé, tu restais dans cette position. « Tu... », tu te raclas lentement la gorge. « Tu étudies dans quel domaine ? », osas-tu lui demander, les prunelles curieuses posées sur elle à présent. « Tu aimes ? Ce que tu fais ? », l'interrogeas-tu encore, l'air un peu plus suppliant comme si elle pouvait t'apporter des réponses à ces questions qui tournaient dans ton esprit. « En tout cas je suis contente de te rencontrer. Tu es vraiment gentille », affirmas-tu, les syllabes chuchotés et les joues empourprées, le sourire timide sur la bouche.

Vous aviez été surprise par vos propres actions qui vous avez mené à une rencontre frontale. Bien loin du type agressif ou irrespectueux, tu avais pourtant eu peur de tomber sur quelqu'un qui s'énerve. Quelqu'un qui soit blasé de cet échange impromptu, et involontaire, accusant peut être l'autre d"un coup de maître. Pour une fille qui ne sortait pas de chez elle le coeur tambourinait bien trop vite avant de rencontre une copie conforme de la douceur, de la gentillesse. Peut être que de temps à autre, une maladresse n'était pas de trop. " D'accord... Merci beaucoup. " Touchée, sûrement plus qu'on ne l'avouait, sa douceur rendait la rencontre plus facile, bien que l'indécision soit toujours une mère d'infortune prenant bien trop de place. Le nez se redressant lorsque sa voix e fit entendre, il fallut quelques secondes à ton cerveau pour comprendre des paroles doucement prononcées. "Non non du tout c'est très mignon.. j'aime beaucoup. " Découvrir de nouveaux endroits étaient toujours particulier, entre l'angoisse et l'excitation, mais il s'agissait d'un lieu que tu voulais montrer à Aeri. Le sourire soudainement apparent tu fixais dans une confiance inconnue ses yeux. " Hm j'adore ça, c'est mon péché mignon... "Un accent français à faire rouler de rire les détenteurs de l'expression, mais tu n'avais pas à craindre, si ? Peut-être qu'elle trouverait ton accent terrible et qu'elle jugera? Non elle n'avait pas l'air ainsi. Au contraire, elle semblait même étonnée de cette proposition de prochaine fois, quand l’expression t’avait échappé naturellement. Elle était agréable, douce et l’envie de la revoir c’’était alors fait sentir. " je dois m'excuser aussi, je ne sais pas pourquoi j'ai cru que c'était le tien. Ça arrive je suppose.. je suis un peu maladroite. " La tête dans les nuages ou plutôt dans les compo. T'étais plus une créatives qu'une fille droite réglée comme une horloge. Vraiment tu étais celle à blâmer arrivant en retard en plus. Mais tout ceci ne servait plus à rien à part la mettre mal à l'aise. L'échange alors fait tu lui souriais doucement riant quelque peu. " C’était maladroit de notre part ou alors le destin qui voulait qu’on se rencontre. " Après tout, il ne fallait pas se fermer à la providence qui aurait échangé vos affaires ainsi. Si vos noms ne ressemblaient pas plus que ça, si rien ne semblait faire sens.. " Et du coup oui on s’en souviendra. " Sûrement une grande amitié qui se dessinait au devant, vous en retiendrais ce moment un peu spécial. Tout comme ton attention se perdit sur tout, sur rien, quelque peu sur ta camarade, déchiffrant un langage corporel des plus rigides. "Ah je suis en musique, composition et chant et toi ? " Ravie qu’elle commence cette conversation que tu avais toi même du mal à aborder. "J’aime beaucoup, de base j’ai fait médecine mais .. ce n’était pas pour moi. " Dans la vie il y avait le mieux qu’on pensait, et le meilleur pour soi. Parfois différent, aujourd’hui tu l’acceptais à demi-mot de peur que cette reconversion n’arrive à leurs oreilles. Le regard perdu, presque songeur, tu redressais le visage avec surprise, les joues s'empourprant d’un maquillage naturel, d’une couleur trouvée en hiver. "Merci c’est super mignon, toi aussi tu es gentille… je suis contente d’être tombée sur toi et pas quelqu’un d’autre. " Ca aurait été sûrement affreux, mais la chance était avec vous. "Et toi du coup? Tu aimes ce que tu fais ? " Cette question n’était pas si commune, allant dans un sens qui ne convenait pas à tout le monde. Oui on pouvait ne pas aimer, c’était le principe même de tester. Seulement les langues se liaient pour faire bonne figure. " Est ce que tu es dans une fraternité ? Je ne pense pas t’avoir déjà croisé. " Ou bien si, tu n’arrivais pas à remettre tes pensées en place.

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 T'avais l'impression de te voir, en la regardant. Elle était douce, Eun Ji. Si douce. Elle paraissait si fragile, aussi. Tellement fragile. Sans doute plus que toi. Poupée de porcelaine qui se briserait si elle tombait – et tu te sentais presque chevalier en souhaitant que ça n'arrive jamais. En souhaitant empêcher ça. Mais avant, tu devais t'empêcher de t'écrouler, aussi. T'avais l'impression de te voir, en la regardant. Mais aussi la sensation d'être beaucoup « moins ». Elle était gentille, Eun Ji. Patiente, calme, douce. Une personne à qui tu devais ressembler, en réalité. A qui tu ne ressemblais pas, pas vrai ? Pas assez en tout cas. « D'accord. Tant mieux. Je suis soulagée alors », tu ris quelque peu, les joues rosies, satisfaite et rassurée à présent, le cœur un peu plus léger. « Ah oui ? C'est mignon », tu eus un sourire attendri. T'allais y penser, la prochaine fois – si prochaine fois il y aura. Peut-être qu'elle ne souhaitait plus te voir après. Ce serait compréhensible, dans le fond. Tu l'avais dérangé. Elle devait être occupée. Les études prenaient beaucoup de temps à tout le monde et il avait fallu que tu sois maladroite à ce point. Enfin que la vie le soit. « Oh non ne t'excuse pas, ce n'est pas ta faute », lui assuras-tu en agitant quelque peu les mains. Tu émis un faible son amusé, le nez faiblement retroussé. « Moi aussi », confias-tu dans un air embarrassé mais un sourire se dessinait sur ta bouche. « Peut-être... Peut-être que c'est ça, le destin », articulas-tu, l'illumination planant dans tes prunelles. Etait-ce possible ? Cela faisait beaucoup de coïncidences et de hasards. Mais pourquoi pas, après tout ? La vie était étrange parfois. Ou le destin, plutôt. Plaçant des gens sur nos chemins pour en retirer d'autres. La  roue de la vie, tu présumais. Tu hochas doucement le visage dans un rire discret. Impossible à oublier, n'est-ce pas ? Un son d'admiration entre les lèvres tu souris doucement avant de voir ce même sourire quelque peu flancher. « En droit », mis-tu du temps à annoncer, l'esquisse un peu plus discrète cette fois. Un peu plus crispée aussi, et beaucoup moins fière. « Oh je vois. Tu as dû faire preuve de beaucoup de courage pour changer, et faire ce que tu veux », et tu l'admirais rien que pour ça parce que t'en étais encore loin. T'étais encore loin de laisser tomber le droit pour faire ce que tu voulais – que voulais-tu ? T'en savais rien, finalement. « Ah », fis-tu, embarrassée, tes joues copiant leurs jumelles. « Merci c'est gentil », tu lui souris doucement, légèrement, tendrement, le regard pétillant, le cœur apaisé. Elle était si douce, Eun Ji. « Ca aurait été gênant de tomber sur quelqu'un d'autre », ça aurait été une catastrophe, même. Et beaucoup moins agréable. Tu bougeas les lèvres, comme prise au dépourvue, les couleurs quittant ton visage pour y revenir un peu trop brutalement. « J'aim-... C'est intéressant, oui », tu ne savais pas comment formuler les choses. Tu détournas le regard, le mensonge se voyant comme le nez au milieu du visage. « C'est compliqué. Il y a beaucoup trop de choses à apprendre », tu te mordis la lèvre, nerveuse. « Je peux pas décevoir maman et papa je dois travailler », tu soupiras, les prunelles se redressant vers elle. « Oh. Oui. Je suis... Silla. Et toi ? », lui retournas-tu la question. « Désolée je ne suis pas très... », tu bougeas un peu les mains, honteuse. « Pas très active dans ma fraternité. C'est mal, je sais. Je voulais pas... enfin. Ca ne me dérange mais c'est beaucoup d'investissement et de temps à avoir et... », t'en manquais, parfois. Tout le temps, même. « J'aimerais bien que les journées soient plus longues », avouas-tu dans un rire léger. « Je n'ai jamais assez de temps pour étudier », ton seul souci, apparemment. Tu ne parlais même pas de manger ou dormir. « Entre le travail et les cours c'est compliqué de trouver du temps pour le reste », en gros t'annonçais que t'avais pas de vie. Super. « Enfin j'ai des passions et d'autres activités et... », non, t'avais rien. La réalisation te frappa, t'immobilisant presque sur place. « Je joue du piano », lâchas-tu presque machinalement, le regard perdu s'élevant vers elle.

Si quelqu'un vous croisait sans vous connaître peut être aurait il pensé à des soeurs tant la ressemble de comportement était flagrante. Elle te ressemblait, tu lui ressemblais, avait elle peur également ? Partageait elle les soupires de désespoirs qui t'ébranlaient la nuit ? Ses soucis devaient être autres, sans les diminuer. Deux inconnues qui se rencontraient sans rien attendre. Deux filles qui se perdaient dans un temps qui les dépassait. Vous aviez un instant de pause, pour ne penser qu'à vous et ces items échangés, voilà qui changeait. Le sourire aux bords des lèvres bien qu'encore timide c'est avec vivacité, du moins pour toi, que ta tête se mis à dandiner dans un accord. Vous partagiez alors l'embarrassement d'être tête en l'air. Certains diront que ça faisait votre charme. Celui même qui vous rendait désolée. "Alors tu n'as pas à l'être aussi.. Disons ça. C'est le destin.  " Découvrir quelqu'un de manière inattendue, prendre du recul sur une situation négative pour y voir le positif qui se plantait là devant, le regard angélique. Finalement il y avait mieux que l'ombre qui veillait sur toi. Elle dégageait cette lumière attirante, une assez grande pour s'ouvrir petit à petit. L'air surpris sur le visage tu te repris bien vite de ce manque de politesse. "Ah pardon je ne te pensais pas en droit. " Une douceur chez elle t'empêchait de voir ce côté abrupte et intangible des gens du droit, ou bien faisais tu un amalgame honteux. "Un peu mais pas assez pour leur avouer.  " Le livre ouvert toutes les lignes pouvaient être lues, comme si l'autre n'était autre qu'une amie de longue date. Elle pouvait bien t'admirer, au fond tu baissais la tête d'avoir été si lâche. Encore enchaînée à ce couple. " De rien c'est normal. Oui je pense aussi.. j'aurai probablement échangé nos livres et je serais partie en courant. " Avouais tu le rire doux. Mais Min Ji était bien différente, elle donnait envie de rester, d'écouter, de simplement partager un moment, même silencieux. Celui ci troublé par ta question qui se pouvait être déplacée. Elle semblait mentir, se cacher pour continuer. La gêne te pris alors, les joues s'empourprant d'avoir déjà gaffé. Elle aussi, continuait un chemin qui n'était pas pour elle, mais pour ses parents. Une similitude de plus venant te faire baisser les yeux. "Je comprends, c'est dur de dire non.  " Le regard fuyant tu ne pouvais pas dire que tu étais sortie de ce cercle infernal, redoutant le jour où la vérité éclaterait. "Silla ?! Moi aussi ! " Heureusement qu'un autre sujet était abordé, laissant ton rire se faire entendre une nouvelle fois. Le monde était vraiment petit. " Ah ne t'en fais pas je ne suis pas vraiment active non plus et puis tu dois avoir beaucoup à penser et faire ce n'est pas un mal? " Après tout ce n'était ni une obligation ni une sorte de devoir juste des bons souvenirs. Enfin, pour ta part. " Ah tu travailles ? " Il devait être compliqué de tout faire, et tu n'en devenais que plus admirative même sans sa précision. Bien qu'elle rajoutait au poids du temps tu fis surprise de l'entendre parler de piano. " Oh tu as du temps ? " Si elle aimait cela tu imaginais que c'étiat plus que nécessaire. Dans ce cas tu comprenais. Le sourire compatissant et encourageant. " Courage tu vas y arriver. C'est un temps difficile mais ça ira mieux après. Prends quelques pauses tout de même. " Comme à ce moment très particulier. " Ah tu aimes manger quoi ? On pourrait se faire un restau un jour ? " Si son jour était rempli tu pouvais attendre, même des mois, aucune pression n'était alors faite.

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« Ah bon ? Pourquoi ? », demandas-tu, clairement curieuse et surprise. Tu ne donnais pas l'allure de quelqu'un en droit ? Quelle allure devrais-tu avoir ? Comment devrais-tu te comporter ? Tu savais que tu n'avais pas ce charisme naturel que beaucoup d'élèves en droit avaient. T'étais trop timide pour t'annoncer, trop discrète pour être visible. T'imaginer défendre ton client relevait presque du fantastique. « Ils ne sont pas au courant ? », tu clignas des paupières, l'observant un instant, interdite. Tu te pinças quelque peu les lèvres, stressant rien qu'à l'idée de ne pas avouer une telle chose à tes parents. « Ca demande encore plus de courage alors, de ne rien leur dire. C'est pas quelque chose que j'oserais faire même si je voulais... », marmonnas-tu, baissant le regard avant de le relever, les joues rosies. C'était pas comme si tu venais d'avouer que tu voudrais arrêter le droit mais un peu. « Je t'encouragerai jusqu'à la fin de tes études », lui confias-tu dans un sourire, les poings levés dans des « fighting » muets. Tu ris discrètement à sa confession, hochant le visage. « J'aurais probablement fait la même chose », admis-tu après une brève réflexion, bien contente que cela ne soit pas arrivé cependant. « Assez », soufflas-tu, les épaules basses. Il t'était même presque impossible de dire non. « Ah oui ? », tu souris, satisfait de savoir qu'elle n'était pas si loin de toi. « Je suppose.. mes parents ont dit que c'est plus joli sur le dossier s'il est écrit que j'ai rejoint une fraternité. Mais je ne fais pas grand chose pour alors je ne sais pas si ça a vraiment de la valeur ? », tu plissas un peu le nez, la tête penchée. Ca ne faisait de mal à personne que tu n'agisses pas pour la fraternité – t'avais tout simplement pas le temps et il était hors de question que tu changes ton planning pour la fraternité. « Je suis serveuse au sweet&treats. Je ne sais pas si tu connais, mais si jamais tu y passes on se croisera peut-être », tu émis un léger son amusé, plaçant une pub discrète dans un air gêné. « C'est compliqué », conclus-tu simplement dans un mouvement d'épaules. Tu hochas la tête à ses mots suivants, le sourire légèrement crispé. Des pauses.. prendre ton temps.. des mots qui avaient quitté ton vocabulaire. Pourtant, en cet instant, tu prenais une pause longuement méritée. Soudainement embêtée, tu écarquillas un peu les yeux, les joues rouges, le regard déviant. « J'aime bien les légumes ? Et les... fruits. Les nouilles aussi », énuméras-tu comme si tu faisais ta liste de courses. « Je ne suis pas une grande mangeuse », indiquas-tu avec honte. « Mais on pourra se trouver un restaurant sympa, si tu veux », cette manie de ne jamais refuser, surtout qu'elle proposait si gentiment. « Et toi ? Tu aimes quelque chose en particulier ? On pourrait aller dans ton restaurant préféré », cela te permettrait de la connaître un peu mieux et au moins t'étais sûre que le repas lui plairait. « Tu pourras me faire découvrir de bonnes choses je suis sûre », tu lui offris une esquisse légère, le regard pétillant. « Est-ce que tu joues d'un instrument toi aussi ? », la questionnas-tu après un bref silence. « Si c'est le cas on pourrait parfois jouer ensemble ? Dans la salle de musique à l'université vu qu'ils ont tous les instruments.. C'est toujours un peu triste de jouer toute seule », de la compagnie te ferait le plus grand bien surtout quand tu semblais désespérée.

Y avait il un look ? Sûrement pas, mais tu ne la voyais juste pas dedans. "Je pense que … c’est ta douceur ? J’imagine sûrement les gens en droit très… fermes ? " Des gens qui n’avaient peur de rien. Mais ta vision était sûrement biaisée par tout ce qu’on voyait à la télé. " Non.. " Osais tu affirmer, la tête basse comme prise en flagrant délit. Ce n’était pas leur mentir le plus dur, mais l’angoisse qui venait avec la possibilité d’être découverte. "Le mensonge ce n’est pas vraiment courageux. Mais disons que j’ai mes raisons. " Avec elles venaient la permission de penser à toi, un peu. Malgré toute la peur que tu emmagasinais, tu espérais pouvoir profiter de ces années. Le sourire surpris mais doux tu la remerciais d’un hochement de tête, le poing légèrement levé. Il y avait tant à voir que se restreindre devenait une torture. Ressentait-elle la même chose ? Riant doucement vous partagiez donc plus qu’un livre, mais des réactions, des ressentis qui semblaient vous animer. " Ah.. oui sûrement, je sais pas vraiment. Mais je suppose que ça ne fait pas de mal sur le cv même si on ne fait pas grand chose. " après tout chacun avait sa vie, mais si la demande était trop importante tu répondrais présente. " Je ne connais pas mais je viendrai ! " Après tout, tu avais le nom maintenant, plus de raison de ne pas aller regarder ce que c’était. " Si tu vas au cinéma du centre ville, viens me voir je vends des pop corns. " Vous allez bien trouver des petites ristournes à faire. Tout comme trouver un restaurant commun. Un qui servirait ce que vous aimiez. Un choix plus facile qu’il n’y paraissait vu les goûts très globaux de ton homologue. Un léger rire quitta tes lèvres tandis que tu cherchais ce que tu aimais. "Ce n’est pas un plat mais j’adore les mochis. Mais en salé je ne suis pas compliquée alors on pourra trouver un restaurant de nouilles. " Au moins tout le monde serait content. Même dans la simplicité de vos demandes. La surprise dans les pupilles tu l’observas un instant. Elle paraissait bien plus intéressée dans cette activité que de manger, chose que tu pouvais comprendre. "Oui je joue du clavier et de la guitare. On pourra jouer ensemble avec plaisir ! " Après tout, tu t'entraînes avec quelques amis pour t’améliorer, tu pouvais bien pratiquer en sa compagnie. Cela rendrait votre rapprochement plus rapide. "Qu’est ce que tu préfères jouer ? Du classique ? invention, ou bien des choses plus pop ? " Une fois le sujet de musique lancé on ne pouvait plus t’arrêter, soudainement désinhibée. "On aura qu’à s’échanger nos emplois du temps histoire de caler nos répétitions. "

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