C’était un grand jour aujourd’hui, que dis-je, c’était LE grand jour. Cela faisait plusieurs semaines déjà que Jung Su préparait minutieusement son plan. Honnêtement, il avait trouvé le temps bien long. Il ne saurait dire combien de fois il a dû ronger son frein en la voyant passer innocemment dans les couloirs l’air de rien. Mais il ne voulait rien laisser au hasard. Il fallait que ce soit parfait. Histoire cohérente, fausses preuves, heure et date précise, il avait tout donné. Il n’est pas dans les habitudes du jeune homme de tendre des pièges pareils aux autres. Mais il avait été injustement accusé d’un crime odieux, traîné dans la boue, tout ça pour deux-trois bégaiements. Alors peu importe combien il pouvait être aussi doux qu’un agneau, il savait être le pire des connards lorsque la rancune et la colère prennent les rennes. Œil pour œil, dent pour dent.

Ce matin-là, il ne s’était jamais levé aussi vite. Qui aurait cru que la vengeance était aussi stimulante qu’un camion rempli de Red Bull ? Il avait très certainement fait l’effet d’une tornade dans le dortoir. Il ne serait même pas étonné que les autres ne se soient rendu compte qu’ils l’aient croisés. En deux-trois mouvements, il s’était préparé et avait minutieusement pris ses affaires avant de se précipiter à l’université. Il n’avait pas cours à cette heure-ci mais sa cible sortait du sien et il le savait pertinemment.

Elle était là, ne se doutant absolument pas du scandale qu’elle allait se manger en plein dans les dents. Gentleman, Jung Su lui laissa deux minutes. Deux minutes durant lesquels il la laissa rire avec ses camarades, deux minutes de pure ignorance avant qu’il ne vienne littéralement détruire sa journée. Un bref regard à sa montre, les deux minutes sont écoulées, c’est parti.

« Excuse-moi ?! » S’exclama-t-il d’une voix volontairement forte afin que tout le monde puisse l’entendre alors qu’il se dirigeait vers elle. Arrivé à sa hauteur, il ne lui laissa même pas le temps de s’exprimer qu’il enchaînait. « Euh, tu peux arrêter de me stalker stp ? Non parce qu’au bout d’un moment je veux bien être gentil mais il y a des limites. Franchement c’est complètement indécent alors je préfère te prévenir avant que je porte plainte. » Jung Su acteur studio ne laissait absolument rien paraître. Il avait répété ce numéro tellement de fois qu’il en avait mal au crâne rien qu’à y repenser.  « Tiens j’te rends tes conneries là. » Il sort de son sac un petit string rose qu’il tendit en sa direction. « C’est à toi ça j’imagine puisqu’il y a écrit ton prénom sur l’étiquette ? Tu croyais que soudainement parce que tu me files tes sous-vêtements j’allais accepter tes avances ?? Je t’ai déjà dit, j’suis pas un mec facile moi. » Il mimait un soupir exacerbé avant de sortir une nouvelle pièce à conviction, celle dont il était le plus fier. « Ah ouais pis tu peux arrêter de m’envoyer ce genre de truc stp ? Genre un montage de nos têtes sur des photos de mariés ??? » Il lui foutu les deux objets dans les mains avant de remettre son sac sur son épaule et de tourner les talons. « Reste loin de moi et arrête de menacer les filles qui m’entourent, t’es vraiment trop à fond sur moi lâche l’affaire et trouve-toi une autre cible. » Termina-t-il une fois qu’il eut pris assez de distance histoire d’être sûr de ne pas se prendre une super mandale devant tout le monde. Quoique, si cela venait à arriver, cela appuierai d’autant plus ces dires pas vrai ?

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ootd ∆ La journée commença comme n’importe quelle journée normale pour l’étudiante en médecine. Ce n’était pas une matière de sa spécialité, mais elle assistait au cours de cardiologie et ça lui changeait bien des enseignements de son cursus coréen qu’elle avait déjà vu aux Etats-Unis. Elle était impatiente de passer en sixième année pour voir de nouvelles choses, parce que jusqu’à présent, elle n’avait fait que consolider ses acquis. Narae ne pouvait s’empêcher de se demander, de temps à autre, en soupirant, quand est-ce que ses longues études allaient se terminer. C’était le prix à payer si elle souhaitait devenir une neurochirurgienne de renom - et elle y arrivera. En tout cas elle avait beau écouter presque religieusement son cours de cardiologie, elle était très loin de savoir à quoi son cœur allait être confronté quelques minutes plus tard. L’étudiante n’était pas à l’université pour se faire des amis - bien qu’elle avait fait l'effort de rejoindre les silla même si elle ne se joignait pas aux activités de la fraternité - mais elle écouta malgré tout quand ses camarades qui étaient venus lui parler quand elle fut sortie de l’amphithéâtre où s’était déroulé le cours. Le plus souvent on lui demandait ce qu’elle faisait après les cours, si elle souhaitait se joindre aux autres pour sortir, mais elle refusait presque toujours. Quand la journée de ses camarades se terminait, elle enchaînait avec sa deuxième vie. Elle allait donc refuser une énième fois quand une voix forte dans le couloir attira son attention. Nonchalamment, elle tourna la tête et reconnu un visage qu’elle n'avait pas vraiment envie de voir. Pourtant elle soupira simplement, s’attendant à tout et rien à la fois. Elle soupira une nouvelle fois, un peu plus fort, en entendant ses mots, avant de croiser les bras. A vrai dire, ce qui ressemblait à des mensonges ne lui faisait ni chaud ni froid. Les camarades de classe de Narae les regardaient successivement, perdus entre le choc et l’étonnement. Elle se fit la réflexion qu’il parlait beaucoup trop en levant les yeux au ciel, avant que son attention se porte sur le morceau de tissu rose qu'il brandissait sous ses yeux, lui arrachant une grimace. Alors, manifestement ce n’était pas à elle. Ensuite, il consolida l’image qu'elle avait de lui, de pervers, à avoir en sa possession des sous-vêtements féminins qu’il montrait sans gêne. Elle ne put alors pas retenir un léger rire quand il prétendit ne pas être un mec facile. C’est sûr que de ce qu’elle avait vu, elle était certainement beaucoup trop vieille pour lui. Si jusqu’à présent elle était restée silencieuse, ne prenant même pas la peine de gaspiller sa salive, la suite la laissa vraiment bouche bée. Les deux soit-disantes preuves en main, elle regarda d’abord si c’était bien son nom sur le string - spoiler alert : oui, mais le pire fut le grossier montage. Elle aurait pu rester calme et l’ignorer, ou attendre et le traiter de fou, mais là, c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Il était complètement fou, c’était pas possible qu'elle se retrouve à l'université avec des gens pareils. Elle allait vraiment le tuer et il avait encore aucune idée d’à quel point il allait regretter. Le temps qu’elle réalise qu’il venait vraiment de l’accuser de harcèlement, il était déjà parti prouvant très certainement à quel point il était courageux. Narae déchira la photo qu’elle laissa tomber par terre avec le string qu’elle mit dans les mains d'un étudiant à côté. “MOON JUNG SU.” hurla-t-elle dans le couloir, se fichant bien des regards. Elle le rattrapa en tirant sur son sac à dos pour l’arrêter et le pousser contre le mur. “Qui stalke qui ici espèce de pervers qui regarde les enfants à la sortie de l’école ? Tu t’es vraiment fait hier à faire un montage super moche en espérant me foutre la honte ? Et c’est moi que tu accuses de stalker alors que tu savais à quelle heure je terminais les cours et dans quel amphi ? Tu sais ce qu’ils méritent les pervers dans ton genre ? La castration.” fit-elle en désignant son entrejambe, étant parfaitement capable d’aller jusque là même avec ces élèves qui les regardaient.

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Splendide. Merveilleux. Incroyable. C’était parfait. Pendant qu’il jouait la plus grande comédie de sa vie, endossant parfaitement le rôle du type complètement à bout de nerf parce qu’elle était beaucoup trop à fond sur lui, tous les regards étaient tournés vers eux. C’est exactement ce qu’il voulait. Bientôt, il entendra des chuchotements reportant cette douce mise en scène et avant même qu’elle ne puisse faire quoique ce soit cela aurait fait le tour de l’université. Il espérait très sincèrement que cette réputation de fangirl complètement hystérique allait lui coller à la peau comme une mouche collée au cul d’une vache. Et encore, en y réfléchissant bien, il avait encore été gentil. C’est vrai quoi il aurait pu l’accuser de faits graves comme elle l’a fait, des faits criminels qui auraient littéralement pu la mettre en miette et ruiner sa vie entière sur plusieurs générations. Pour tout vous dire, il avait longtemps hésité. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il devient complètement effrayant, indéniablement différent lorsqu’il se met en colère. Et elle l’avait mis en colère. Mais par chance, le temps qu’il trouve le plan parfait pour faire de sa vie un enfer, il avait eu le temps de se calmer. Pas de pardonner, encore moins d’oublier mais au moins de ne pas lui offrir une mort lente et douloureuse, c’était déjà ça.

Son petit sketch terminé, ses dernières paroles balancées au loin par simple mesure de sécurité, il était prêt à retourner vaquer à ses petites occupations. Le destin de Na Rae désormais aux mains de ces étudiants avides de ragots et plus que satisfait par cette prestation qu’il jugeait en toute humilité sublime, il l’entendait hurler son nom derrière lui. Sur le coup, il n’y prêtait pas grande attention, pensant uniquement à un cri d’exaspération. Mais il comprit bien vite que ce n’était pas le cas lorsqu’il se senti tiré par l’arrière puis poussé vers un mur. A vrai dire, le jeune homme avait déjà pensé à ce cas de figure. C’est vrai, elle était assez hystérique pour taper un scandale devant une école sans avoir le moindre fondement dans ses accusations, elle était bien capable de se défendre non ? Il mimait une mine choquée alors qu’en réalité, elle ne faisait que inconsciemment renforcer l’image qu’elle voulait donner d’elle. « Mais t’es complètement malade !!! » S’exclama-t-il volontairement fort, toujours dans son rôle du pauvre Moon Jung Su harcelé par une fanatique. « Tout ça parce que je ne veux pas de toi tu te mets à inventer des trucs ? Tu te fous de ma gueule en plus ? Jamais j’aurai fait un montage aussi dégueulasse de toute ma vie. » FAUX. Il avait passé des heures entières à fabriquer ce montage et dire qu’il était dégueulasse lui fit un petit pincement au cœur. C’est vrai quoi, il n’était pas magnifique mais vous vous rendez compte à quel point c’est difficile d’utiliser photoshop ? « Puis évidemment que j’ai dû me renseigner sur toi mais juste pour te confronter, RIEN DE PLUS COMMENCE PAS A VOULOIR RETOURNER LA SITUATION ET LAISSE MOI TRANQUILLE. » Pour le coup elle n’avait pas tort mais pas totalement raison non plus. Il l’avait espionné certes pour les besoins de son plan mais pas de là à connaitre ce qu’elle fait à chaque minute de sa vie non plus … « QUOI ? ET EN PLUS TU VEUX ME CASTRER PARCE QUE TU NE SERAS PAS LA MERE DE MES ENFANTS ??? » Pour le coup, Jung Su n’était pas sûr de son coup. Il y avait un monde ou elle n’oserait jamais lui exploser les testicules devant tout le monde mais vu la furie, il serait également idiot de douter d’elle. Bien que l’avenir de sa descendance dépendait de ses dires, il ne changeait pas pour autant de discours. Premièrement, il avait déjà une fille donc niveau descendance ok il est l’abri. Deuxièmement, est-ce qu’un coup dans les boules ne renforcerait pas l’idée qu’elle est complètement malade et la positionnerait davantage dans le rôle de la coupable ? Finalement, est-ce qu’elle ne nourrissait pas davantage son scénario en agissant ainsi ? La décision était vite prise. Alors avant que tout ne soit perdu, voici quelques mots en hommage à tous ces petits spermatozoïdes champions, parti trop tôt :

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ootd ∆ En vérité, Narae n’était pas vraiment le genre de personne qui se laissait faire. Elle avait peut-être l’air innocente, mais ce qui faisait d'elle une personne sûrement redoutable, c'était qu'elle n'avait pas grand chose à perdre. Finir en prison parce qu’elle avait tué un petit con ne lui faisait pas peur. Elle avait même largement les moyens de graisser quelques pattes pour s’éloigner des problèmes. Mais avec l’âge, elle s'était assagit, et ne fonçait plus droit dans le mur. Elle l’écoutait, patiemment, balancer une ribambelle de conneries plus grosses que lui. Narae n’avait aucune idée de ce qu'il espérait faire avec ça. Si le harcèlement était une solution pour lui, elle s’en fichait bien, elle n'était jamais venue étudier pour se faire des amis, et les gens intelligents ne se risquaient pas à venir l'importuner. Pourtant, lui, il l’avait fait. Elle avait peut-être manqué de jugement en le voyant tourner autour d’une école pour enfants avec son air louche, et la future neurochirurgienne n’était pas forcément une justicière, mais ça lui avait rappelé douloureusement ce que son père lui avait fait subir. Ses regards lubriques étaient ancrés dans sa mémoire, sans parler du bain de sang qui avait résulté de cette histoire. Mais si ça continuait, un autre massacre aurait lieu. Narae avait attrapé Jung Su par son sac à dos, le retenant ainsi dans sa course ; il n’avait même pas le courage de l'affronter jusqu'au bout. Elle avait été patiente et l’avait laissé dire ses conneries, mais au bout d’un moment, c'était trop. Sans attendre elle le plaqua contre le mur, s’en fichant de lui faire mal au passage, et au pire son sac avait amorti le coup. Une vertèbre de casser au pire, ce n'était pas grave, pas vrai ? “Ah mais ce connard, vraiment...” fit-elle en le levant son poing, comme si elle allait le frapper. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait et rien ne l'en empêchait, mais il n'avait visiblement pas terminé de crier n'importe quoi. A vrai dire, elle ne savait même pas quoi répondre. C’était tellement absurde en même temps, et il disait n’importe quoi. “Mais qu’est-ce que tu cherches à faire en fait ?” La ridiculiser ? Elle s’en fichait bien. Ils étaient en tort tous les deux mais aucun ne semblait vouloir laisser le dernier mot à l’autre. Narae s’était méprise sans s’excuser, mais là il inventait carrément un mensonge de son plein gré, et elle ne pouvait pas laisser ça passer. Elle secoua la tête, complètement désespérée par le flot d’idioties qu’il arrivait à sortir, en soupirant. On pourrait croire qu’elle allait en rester là, assez mature pour juste l’ignorer et peut-être que ça aurait été la solution parce qu’il se serait senti bête, plutôt que de rentrer dans son jeu. Mais au lieu de ça, elle planta son regard dans le sien avant de saisir ce qui lui avait sûrement permis de lui faire face et de la provoquer, à son entrejambe. “Pardon ?” Elle exerça une pression. “J’ai pas bien compris ?” C’était assez jouissif de voir les émotions dans son regard. “Tu vas arrêter de gueuler des conneries et tu vas me suivre bien sagement dans un coin. A moins de vouloir te faire casser la gueule en public ?” Avait-elle fait avec un doux sourire, serrant un peu plus sa prise. Elle tenait la descendance de l’étudiant dans la paume de sa main.

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Qu’on se le dise, Jung Su n’en avait littéralement rien à foutre de passer pour un cinglé aux yeux de tous. Alors c’est sans la moindre hésitation qu’il beuglait comme une vache sous le regard de tout ses étudiants. Au contraire, cela l’arrangeait complètement qu’ils aient tous les yeux rivés sur Na Rae et lui. S’il avait bien appris une chose avec Rin, c’est que le moindre détail pouvait faire le tour complet de l’université. C’était donc son idée de base : la faire passer pour une stalkeuse hystérique aux yeux de tous. C’était fait, c’est limite si il n’entendait pas déjà les murmures s’envoler ici et là. Honnêtement, cela aurait pu s’en arrêter là. A vrai dire, cela aurait dû. Il n’avait pas prévu la suite, il n’avait rien noté de tel dans son plan machiavélique mais finalement la partie deux l’arrangeait tout autant. L’improvisation ne lui faisait absolument pas peur.

Alors forcément, lorsqu’elle se tendait de se défendre agressivement -sommes-nous étonnés venant d’une sombre sorcière ?- le jeune homme n’hésitait pas à en rajouter des couches. Il niait complètement avoir fait ce magnifique montage, endossait parfaitement son rôle de victime monté de toute pièce. Il n’avait même pas résisté lorsqu’elle l’avait propulsé contre un mur et avait même eu du mal à retenir un rire lorsqu’elle levait son poing comme si elle allait le frapper. Ok Jung Su, reste concentré ! « TOI QU’EST-CE QUE TU CHERCHES A FAIRE ? OH MON DIEU ELLE M’AGRESSE A L’AIDE. » Arrivé là, plus rien ne pouvait lui faire entendre raison. Il était prêt à tout, notamment à se faire littéralement exploser les bourses. Je vous propose donc une petite minute de silence en l’honneur de ces enfants qu’il n’aura jamais, ceux tombés au combat. … … … Merci. Lorsqu’elle se mit à serrer le paquet sacré, il n’eut même pas besoin de mimer un cri strident de douleur. Non, la douleur était réellement présente, zéro comédie. Elle faisait vibrer douloureusement son corps, une larme se formait dans les coins de ses yeux. Mais cela en valait le coup, pas vrai ? Parce que au delà de la douleur, elle lui donnait littéralement raison aux yeux des autres et c’est ce qu’il voulait. A cause d’elle, pendant combien de temps a-t-il dû subir le regard suspect des autres parents ? Beaucoup trop longtemps. « AU SECOURS, ELLE EST FOLLE. » Se mit-il à hurler avec une voix qui ne ressemblait vraiment plus à la sienne puisque devenue beaucoup plus aigue.

En l’entendant lui demander de la suivre, le koryo ne put retenir un léger sourire moqueur de s’installer sur ses lèvres. « Je vais aller nulle part, t’as deux de QI en fait. T’es définitivement pas en position de force, encore moins de négocier. » Lui répliquait-il doucement afin que seule elle puisse l’entendre. Une nouvelle pression, même douleur mais il encaissait difficilement mais vaillamment. Il continuait : « Coups et blessures avec une tonne de témoin. Attouchement, atteinte à la dignité ... Tu me donnes plus que ce que je demandais. Supplie-moi juste de rentrer chez moi foutre des glaçons sur mes couilles, tu sais pas avec qui tu joues. »

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ootd ∆ En vrai, Narae s’en fichait royalement d’avoir l’air d’une folle aux yeux de tous, pour la simple raison que les gens qui étaient en cours avec elle savaient que s’ils osaient dire quelque chose, ça serait les dernières paroles de leur vie. Et pour les autres, elle ne les connaissait pas donc ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Mais c’était de bonne guerre, elle devait l’avouer, après avoir fait passer Jung Su pour un pédophile auprès de tous les parents de l’école de sa fille. Ce n’était pas sa faute s’il avait une tête de psychopathe ! Elle les reconnaissait les mecs chelous, et puis il était bizarre à regarder les enfants ainsi. C’était bien fait pour lui. Mais jamais elle n’aurait pensé qu’il se serait donné autant de mal pour la ridiculiser à son tour. De là à se renseigner sur ses horaires de cours et à faire un montage ultra moche, qui la faisait frissonner rien que de l’imaginer le faire, ça devenait obsessionnel. Narae n’avait pas vraiment réagi au début, parce qu’elle n’avait rien à dire devant tellement de débilité. Elle n’avait pas été bouche bée mais plutôt blasée. C’était fatiguant, à la longue, de se retrouver en présence de débiles. Mais au bout d’un moment, trop c’était trop. Elle ne pouvait quand même pas le tabasser en plein milieu d’un couloir, elle n’avait pas envie de se faire renvoyer à cause de lui, mais elle avait décidé d’être plus subtile. “Mais arrêtes de beugler comme une vache, tu me fais mal aux tympans.” fit-elle en grimaçant. Ils n’étaient pas mieux l’un et l’autre parce que même si Narae réagissait, elle restait relativement calme alors qu’il hurlait dans tous les sens. Mais personne n’avait l’air de vouloir rentrer dans leur histoire, parce que ce n’était que des regards, des murmures, mais clairement tant qu’il n’y aurait pas de sang ils ne semblaient pas prêts à bouger le petit doigt. Elle espérait même qu’une personne filme pour avoir une vidéo de Jung Su qui se faisait exploser les boules. Parce que très clairement, c’était ce qui était en train de se passer, et voir la souffrance dans ses yeux la motivait seulement à serrer encore plus fort. Elle allait lui laisser un souvenir à vie, ça lui plaisait, et au pire il avait déjà une fille. La jeune femme ne put retenir un petit ricanement en entendant le changement de voix de l’étudiant, la trouvant bien plus appropriée à sa personne. “Oui, exactement et si tu ne veux pas je finisse le travail avec un coup de poing, tu ferais mieux d’arrêter d’hurler comme ça, sinon je vais te donner de vraies raisons de le faire.” Aucun des deux n’allait changer ses positions et si ça continuait, jusqu’au lendemain ils allaient rester dans cette position. Narae aurait bien aimé toucher autre chose mais bon, elle n’avait pas trouvé meilleur point faible. Elle resserra encore sa poigne à ses mots. “T’es pas plus en position de force que moi, sinon tu couinerais pas.” Surtout que les gens commençaient à retourner vaquer à leurs occupations, les cours étant sûrement plus intéressants qu’un mauvais porno bizarre qui aurait pu être en québécois. “Tu ne sais pas avec qui tu joues non plus. Tu veux porter plainte ? Vas-y, je t’en prie. Je suis assez riche pour graisser la patte de la police, et de me payer le meilleur des avocats. Je lâcherais pas.” C’était un peu comique et ridicule comme situation, autant pour l’un que l’autre, mais Narae estimait que ce n’était pas un idiot qui allait prendre le dessus sur elle, pas avec tout ce qu’elle avait pu vivre dans sa vie.

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Jusqu’ici, Jung Su était encore gentil. A vrai dire, il trouvait même que sa petite scène était une vengeance bien maigre comparé à ce qu’il avait vécu. C’est vrai, vous vous rendez compte jusqu’où les choses auraient pu aller ? Mais non, il fallait qu’elle en rajoute. Comme si c’était trop lui demander de suivre son plan parfait et de le laisser partir aussi rapidement qu’il était arrivé. Pourtant après réflexion, cela l’arrangeait qu’elle réagisse. Elle s’enfonçait toute seule, aggravait sa situation. Son mensonge devenait beaucoup plus crédible avec une telle réaction et ce raffut entacherai forcément sa réputation. Il ne répliquait même plus à ses paroles, elle qui était tellement persuadée d’avoir l’avantage parce que elle avait ses bourses en main. Honnêtement, il avait envie de mourir sur place tellement il avait mal mais cela lui donnait une carte de plus à retourner contre elle au cas où. Je dis bien au cas où parce que peu importe les menaces qui s’échappaient de sa bouche, Jung Su ne comptait pas réellement les utiliser. Il n’en était pas au point de vouloir l’exterminer, il n’était pas arrivé au stade où « l’autre » se pointe et qu’il perde complètement la raison. Néanmoins, ça, c’était avant qu’elle ne prononce cette phrase fatale : Celle mentionnant qu’elle avait assez d’argent pour graisser la patte d’un policier. Cette dernière pouvait sembler complètement anodine et pourtant elle eut l’effet d’un missile dans son cœur. La corruption, elle n’aurait jamais pu trouver un plus gros trigger pour l’énerver que celui-ci. C’est exactement ce qui lui avait fait perdre la garde de sa fille et qui l’empêchait encore aujourd’hui de la récupérer. Des gens qui pensent pouvoir dominer le monde de par leur soi-disant influence et leur argent, une bande de connard sans fin et sans nom qui se pensent au-dessus de tout.
Immédiatement, l’expression du jeune homme changeait complètement. Il était passé de légèrement agacé à terriblement énervé. Le sympathique Jung Su était bien loin, là maintenant il ne répondait plus de rien. Dans cet état-là, rien ne peut l’arrêter, pas même ses principes ni ses valeurs. Lui qui était habituellement contre les violences faites aux femmes aurait littéralement pu la tuer sur place. Pire, n’étant plus lui-même, il n’allait plus penser mais agir. Dans son élan de folie, il s’apprêtait à lui attraper le poignet puis à le lui retourner en espérant très sincèrement lui casser avant de lui foutre un vrai coup de boule dans la gueule. Mais avant qu’il eut le temps de la toucher, par chance, il entendit une voix grave hurler. « Mais qu’est-ce qui se passe ici ?! » Il vit les étudiants s’écarter pour laisser un agent de sécurité foncer droit sur eux. Il lança un regard à la jeune femme lui permettant de bien voir comment elle avait de la chance avant d’endosser de nouveau son rôle de victime. « ELLE EST COMPLETEMENT FOLLE A L’AIDE ! » Beuglait-il une millième fois avec une voix absolument pas stable étant donné les coups que s’étaient pris ses bourses et levant les mains en l’air.

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