Les joues finement gonflées, tu retenais ton souffle, écarquillant faiblement les yeux dans un air abusé alors que tes doigts pianotaient sur l'écran de ton téléphone. Tu levas brièvement le regard vers ton manager, écoutant ce qu'il te disait, bougeant le visage pour dire que tout était compris. Tu retournas sur ton téléphone après lui avoir envoyé un sourire et le remerciant, répondant aux messages de Beom Gyu. Tu aurais préféré être chez toi plutôt que de devoir t'éloigner pour un shooting. Tu aurais préféré être en cours – tu loupais une matinée pour quelques photos. Tu aurais préféré être chez toi, à réviser, à rien faire ou simplement passer du temps avec Beom Gyu plutôt que de quitter cette voiture et que de te diriger vers le lieu du shooting. Tu saluas poliment toutes les personnes présentes, optant pour une esquisse fine sur tes lèvres. Mais l'envie n'était pas là, la motivation ne faisait pas tambouriner ton cœur. Personne ne savait que t'étais obligée, on pensait que t'adorais ce que tu faisais. Tu ne voulais pas faire ça toute ta vie, t'avais un rêve. Un beau rêve. Tu voulais devenir océanographe, les fonds marins t'intriguant un peu plus chaque jour et tu voulais en découvrir les secrets. Pas poser devant un appareil photo. Pas qu'on te dise de sourire, de te tourner un peu, de relever le menton. Ta moue un brin boudeuse fut rapidement effacée, une silhouette se dévoilant, tes pupilles la reconnaissant. « Coucou », que tu dis en venant tapoter l'épaule de Do Jun, un rire résonnant discrètement dans ta gorge. « Tu vas bien ? », lui demandas-tu. « Toi aussi on t'a obligé de venir ici pour quelques photos », que tu plaisantas (ou bien ? ), riant encore une fois. « Mon manager a dit que ça devrait aller vite », quelques heures, tout au plus la matinée. « Heureusement que t'es là, le temps passera plus vite », annonças-tu dans un sourire mutin, le regard pétillant. C'était toujours plus agréable de travailler avec des personnes que tu appréciais. Le temps passait plus vite, paraissait moins long, moins lourd et le travail semblait plus facile. 

Do Jun n’était pas vraiment du matin. En voyant l’heure à laquelle il devait être sur les lieux du shooting, il avait râlé auprès de son manager. Vraiment ? Ils n’avaient pas pu mettre ça l’après-midi ou un peu plus tard dans la matinée ? Il allait devoir se lever tôt et il détestait ça. Le mannequin aurait largement préféré profiter de sa matinée à flemmarder au lit. Heureusement qu’il aimait son travail. Il eut moins de difficultés à se lever en y pensant. Le garçon se retrouva aux aurores – selon lui – sur le plateau du shooting. Il salua le personnel, sourire légèrement charmeur dès qu’il croisait une jolie fille. On le prévint rapidement qu’ils attendaient le modèle féminin pour débuter mais qu’il pouvait commencer à se préparer en attendant. On lui fit enfiler la première tenue et Do Jun patienta, téléphone en main pour regarder les réseaux sociaux et plus particulièrement un profil précis. Léger sourire aux lèvres, yeux concentrés sur l’écran, il sursauta presque quand quelqu’un tapota son épaule pour le saluer. Le mannequin tourna son visage vers la personne, yeux légèrement écarquillés par la surprise, et reconnut aussitôt Amara. Son sourire s’agrandit à sa vue. « Oui et toi ? » Demanda-t-il en retour. « Si tôt le matin, ça ne devrait pas être légal. » Râla-t-il alors qu’il n’était pas si tôt que ça mais pour lui, ça l’était vraiment. « Le mien aussi mais je n’y crois pas. La dernière fois qu’il m’a dit ça, ça s’est vraiment éternisé. » Soupira-t-il, main allant se glisser dans ses cheveux mais il se retint. La coiffeuse était passée par là et elle allait crier s’il touchait ne serait-ce qu’une mèche. « Qu’est-ce que tu ferais sans moi, hein ? » Demanda-t-il, regard vers la jeune femme, léger sourire à son adresse avant de reporter son attention sur la styliste qui allait sûrement s’occuper de la mannequin à ses côtés. « Je crois que c’est ton tour. » Souffla-t-il à la jeune femme tandis que la styliste se présentait à Amara. Le photographe, quant à lui, appela Do Jun pour prendre quelques clichés, histoire de régler ses appareils et le décor si besoin. « Je vais te manquer, je le sais, mais on se retrouve très vite. » Souffla-t-il à Amara, lui adressant un clin d’œil avant de rire légèrement.

Tu n'avais pas le métier le plus horrible – tu essayais de t'en convaincre tous les matins en te levant et ça semblait fonctionner. Ce n'était pas la pire chose qu'on puisse faire. Pas la pire chose que tu puisses faire, toi, gamine d'un quartier pauvre. Ce n'était pas le métier dont tu avais rêvé, ni celui dans lequel on t'avait toujours imaginé. T'étais pas « née » pour ça comme certain.e.s. T'avais pas ça dans le sang, dans le cœur, encore moins dans l'âme. Le mannequinat, c'était un moyen rapide de se faire de l'argent. « Ca ira probablement mieux quand tout ça sera fini... mais sinon ça va », tu ris quelque peu, chuchotant la confession, le regard pétillant de malice. « Tu devrais songer à porter plainte », articulas-tu, amusée, le rire toujours présent dans la voix. Il était tôt sans être tôt, en soit. Tu plissas le nez, mécontente en entendant ses paroles – boudeuse, même. « Me fais pas perdre espoir », bougonnas-tu comme une gamine insatisfaite et contrainte d'être là. « J'ai envie d'y croire, on va pouvoir finir tôt », l'espoir faisait vivre pas vrai ? « Je me le demande bien », soufflas-tu, les mains jointes devant toi, papillonnant des cils avant de rire. La journée aurait été bien trop longue et ennuyante sans lui. T'étais contente qu'il soit là. « Est-ce que je suis obligée ? », lui demandas-tu dans un murmure et une petite grimace boudeuse. T'avais pas le choix. Tu saluas poliment la styliste, le sourire poli et professionnel aux lèvres, lâchant un rire aux paroles de Do Jun. « Pars pas trop loin surtout », rajoutas-tu en tendant les mains vers lui dans un air déçu, riant encore en allant te préparer. Et tu restas assise, les pinceaux frôlant ta peau, les couleurs venant la pimenter, les doigts glissant dans ta tignasse alors que tes phalanges traînaient sur ton téléphone, répondant aux messages, regardant des vidéos... « T'es parti trop longtemps, je m'ennuyais », que tu dis, retrouvant Do Jun, l'écran du téléphone vers lui. T'avais pas encore enfilé ta tenue, et il te restait quelques bigoudis dans les cheveux. La classe à l'état brute – mais tu te baladais librement à gauche et à droite. « Je suis en train d'apprendre toutes les créatures qui peuplent les fonds marins et il y en a qui sont plutôt... intrigantes », pour pas dire bizarres ou étranges. Des curiosités de la nature qui te passionnaient. « Tu aimes les escape game ? T'es doué ? », l'interrogeas-tu, te penchant un peu pour laisser la femme devant toi vérifier ton maquillage. « Il y en a un pas loin. On pourrait y aller une fois le shooting fini ? Non ? », tu levas les prunelles vers lui, le sourire doux, trop peut-être, et l'air quelque peu suppliant – t'espérais finir tôt. « On est sur place, autant en profiter et visiter un peu », visiter un escape game ??? T'avais une définition du tourisme bien étrange... « Je crois que j'ai perdu un bigoudis »

Se lever si tôt était une torture et inacceptable. Dojun n’aimait pas, vraiment, même s’il adorait son métier. Cependant, le sommeil, c’était sacré. Surtout qu’il ne dormait jamais très bien, souvent agité et se réveillant toutes les heures. Alors, forcément, il avait besoin de se lever plus tard. « Ne me tente pas, Amara. J’y songe de plus en plus. » Lança-t-il à la proposition de la mannequin de porter plainte. Un sourire fin apparut sur ses lèvres alors qu’il lui confiait que ça avait duré toute la journée la dernière fois. Peut-être parce que le photographe l’aimait un peu trop et avait voulu prendre beaucoup de photos de lui. Il comprenait, mais tout de même. « On finira tôt si on travaille bien. Vu notre professionnalisme à tous les deux, ça devrait aller, n’est-ce pas ? » La rassura-t-il avant de lui demander ce qu’elle ferait sans lui. « Pas grand-chose, on le sait. » Répondit-il, taquin, avant d’hocher positivement de la tête. Oui, elle devait aller se préparer. Lui était prêt, il ne manquait qu’elle à présent. « Si tu veux pouvoir quitter tôt… Oui. Dépêche-toi. Plus vite tu te prépares, plus vite on commence, plus vite on part d’ici. » Dit-il pour la convaincre d’aller se préparer rapidement. Dojun la laissa entre les mains du staff tandis que le photographe l’appelait. « Je reste dans les parages, rassure-toi. » Lança-t-il avant de disparaître pour prendre quelques clichés, aidant le photographe à ajuster ses réglages et le décor. Rapidement, il revint retrouver Amara, l’observant et souriant, amusé de tous ses bigoudis dans les cheveux. « Oh, vraiment ? ça fait à peine quelques minutes, tu sais ? Je suis pire qu’une drogue pour toi ? » Lança-t-il, ne pouvant s’empêcher de sourire et la taquiner. Il regarda ce qu’elle lui montra, fronçant légèrement les sourcils. « Ah oui ? Intéressant. » Dit-il, trouvant curieux sa passion pour les créatures des fonds marins. A sa question, Dojun haussa les sourcils. Il n’en avait jamais entendu parler. « Les quoi ? Je ne connais pas, c’est ? » Demanda-t-il, ne flairant pas le piège. « Euh, ouais, si tu veux. » Répondit-il, ne se doutant pas une seule seconde dans quoi il s’embarquait. « C’est clair, autant en profiter. Je ne me suis pas levé tôt pour juste un shooting. » Répondit-il, ne cessant pas de se plaindre de l’horaire. Vraiment trop tôt. Le mannequin regarda les cheveux de la jeune femme, observant les bigoudis. « Non, non, ils sont bien tous là. Enfin, je crois… Tu en avais combien ? » La questionna-t-il avant d’être interrompu par la coiffeuse qui s’occupa de la chevelure d’Amara. Ils rejoignirent aussitôt le photographe. « Allez, c’est notre moment. On va gérer. » Souffla-t-il à l’étudiante, sourire confiant. Il se plaça comme demandé par le photographe. « Mieux on travaille, plus vite on part, n’oublie pas. » Dit-il à voix basse, regard échangé avec elle, avant de regarder l’objectif et de poser.

Un rire léger dans la gorge, ta tête bascula quelque peu en arrière avant que tu ne mimes un air innocent – bien que la malice venait pétiller dans ton regard, tu vins poser ton index contre tes lèvres. Comme si tu promettais de ne plus rien dire, alors. Ou de ne rien dire s'il le faisait. Tout dépendait de l'interprétation de Dojun plus qu'au sens réel que tu voulais donner à ton geste. « Dis plutôt vu notre envie de rentrer au plus vite », rétorquas-tu dans un son amusé. « Mais oui, ça devrait aller », il n'y avais absolument aucune raison que ça n'aille pas. Tu ne voulais pas penser à toutes les choses qui pouvaient arriver et qui pourraient ralentir votre journée. Non. Tout allait bien se passer et tu allais rapidement quitter cet endroit, et ces personnes. Sauf Dojun. « Pire, je ferais rien du tout », annonças-tu un peu trop dramatique, le rire à nouveau pendu aux lèvres. « Oui oui plus vite, plus vite, plus vite », récitas-tu en levant les doigts. Plus vite tu faisais tout, plus vite tu terminais tout, plus vite tu pouvais partir. Nouvelle règle d'or à présent. Tu allais te précipiter pour tout faire et pour espérer partir plus tôt que prévu. L'espoir n'avait jamais tenu personne, non ? Tu tendis les bras vers lui dans un air bougon, agitant les doigts comme pour tenter de le retenir, riant comme une gosse fière de sa blague. « Mais le temps est long sans toi, tu le sais », tu secouas un peu le visage, dramatique à nouveau. « Tu as tout compris », la paume sur le cœur, tu mimas un air sérieux avant de sourire. T'aimais juste pas être seule dans tes pensées si tu savais qu'un ami était dans le coin. « Très intéressant », relevas-tu, captivée. Tu aurais préféré être en cours qu'être ici, d'ailleurs. « Tu connais pas ? », tu clignas un peu des paupières. Oh.. « Ce sera l'occasion de découvrir alors, je te promets c'est amusant. Et ludique ! », tu espérais bien vendre la chose. Mais autant garder le concept secret, si jamais. Tu serais ravie de lui faire découvrir en tout cas. « Trop bien merci !! », tu souris, sautillant à peine sur place. « Autant faire de cette journée, une bonne journée », cela voulait dire qu'avec un simple shooting la journée n'était pas bonne. Pour toi du moins. Ca te donnait l'impression de gâcher un jour juste pour ça. « Je ne sais pas du tout », tu te pinças les lèvres, avant de hausser les épaules. Au pire ça allait te donner un style d'avoir une mèche mal bouclée. « On gère toujours. Plus vite, plus vite, plus vite. J'oublie pas », tu lui offris un sourire complice avant de te mettre en position terminant ce travail au plus vite. Tu vérifias les clichés avec le photographe, comme d'habitude, prenant encore quelques photos à sa demande avant d'aller filer te changer, le bonheur sur le visage. Tu revins dans tes habits confortables, attrapant le bras de Dojun. « Allez viens l'escape game nous attend. J'ai réservé un taxi, il nous dépose pile devant. Ca nous évitera de nous perdre. Si j'ai bien lu, il y un restaurant pas loin donc si jamais t'as faim après l'activité... je t'invite », proposas-tu dans un sourire, l'entraînant à ta suite. « Plus vite on part d'ici, plus vite on y arrive et plus vite on peut commencer », lanças-tu dans un rire.

Dojun était content de retrouver Amara sur le lieu du shooting. C’était toujours plus amusant et sympa de travailler avec une amie. Surtout quand il s’entendait si bien avec elle. Le garçon ne manqua pas de la taquiner à plusieurs reprises, un rire franchissant ses lèvres quand elle admit qu’elle ne ferait rien du tout sans lui. « Je sais, je suis indispensable. » Répliqua-t-il avant de la motiver à aller se préparer. Plus vite elle le faisait, plus vite ils commençaient, plus vite ils partaient. Et ça semblait être un nouveau crédo maintenant pour la jeune femme. Chacun partit de son côté, le mannequin rejoignant le photographe pour l’aider avec ses réglages. Il retrouva rapidement l’étudiante, sourire aux lèvres en posant ses pupilles sur elle, et le rire franchissant de nouveau ses lèvres. « Oui, je sais. Tu t’ennuies sans moi. » Répondit-il avant d’ajouter pour la taquiner qu’il était comme une drogue pour elle. Elle ne pouvait pas se passer de lui, accro, et rien que quelques minutes sans lui et c’était la fin ! « Il va falloir te sevrer alors. » Dit-il, lèvres pincées tristement à cette annonce. Dojun regarda son téléphone, intrigué par ce qu’elle lui montrait et hocha simplement la tête avant de froncer les sourcils quand elle lui proposa de faire un escape game. Qu’est-ce que c’était donc ? Il n’avait aucune idée dans quoi il s’embarquait... « Hm, je te fais confiance. » Souffla-t-il, pas le moins du monde méfiant. Pourtant, il aurait dû l’être, au vu de l’enthousiasme soudain de la jeune femme. Aimait-elle ça à ce point-là ? Le mannequin n’y prêta pas grande attention, acquiesçant à ses mots avant de parler de ses bigoudis dans les cheveux. Finalement, ils ne tardèrent pas à se retrouver devant l’objectif et ils commencèrent à poser avec aisance. Le travail fut terminé rapidement. Ils avaient été efficaces, personne n’en doutait ici. Le jeune homme partit se changer, retrouvant des habits plus confortables. A peine arrivé à la hauteur d’Amara que cette dernière lui attrapa le bas pour l’entraîner avec elle. « Ah ouais, tu es si pressée que ça ? » Demanda-t-il, un peu ébahi par son enthousiasme. « Ok, ok, tu as vraiment tout prévu. » Dit-il avec un rire, la suivant à l’extérieur pour attendre le taxi. « Tu as bien retenu ! ça va être ton nouveau crédo ? » Demanda-t-il en sortant dehors. « C’est loin ? » La questionna-t-il. Le taxi ne tarda pas à arriver, ils n’avaient attendu que quelques minutes. Le jeune homme ouvrit la porte à la mannequin, la laissant rentrer en premier et s’installa à ses côtés. Il la laissa indiquer l’adresse au chauffeur. « J’espère vraiment que c’est amusant, et ludique. Sinon, la journée ne sera pas bonne. Attention à toi, Amara... » Dit-il en la regardant, menace qui n’en était pas vraiment une. Une simple taquinerie, comme toujours.

« Ca va les chevilles sinon », demandas-tu sans trop le faire, riant discrètement derrière tes doigts alors que tu lui lançais un regard malicieux. Tu appréciais un peu plus tes journées quand tu travaillais avec une personne comme Dojun. La journée semblait plus douce et le travail moins gênant. Même si t'avais qu'une envie : sortir d'ici au plus vite. Tu voulais que ce soit déjà terminé. T'aurais même voulu que la séance soit annulé tant t'en avais assez. Tu aurais manqué Dojun cependant et ça, ça te rendait quand même un peu triste. Parce que c'était amusant quand il était là, tu te sentais moins seule et tu pouvais parler librement avec quelqu'un. Tu songeras à emmener Beomgyu avec toi la prochaine fois. « Tu sais ce qu'on dit, un seul être vous manque et tout est dépeuplé », articulas-tu théâtralement, la paume sur le cœur, secouant quelque peu le visage avant de rire encore une fois. « Plus tard », tu lui offris un sourire malicieux, car pour le moment vous aviez bien plus intéressant à faire que de vous passer l'un de l'autre pas vrai ? « Tu peux ! Tu verras c'est vraiment drôle », t'étais étonnée de voir qu'il n'en avait jamais fait. N'en avait-il jamais entendu parler ? Il fallait cependant d'abord terminer le travail – la raison de ta présence ici avant de pouvoir profiter de l'escape game. T'avais déjà hâte d'y être. La sortie rendrait ta journée encore meilleure, surtout si Dojun venait avec toi. Tu filas te changer le plus rapidement possible pour attendre ton camarade. « Oui ! », dis-tu sans hésiter, le sourire large. « Bien sûr, tu me prends pour qui ? », fis-tu, faussement outrée, avant de sourire à nouveau, trop heureuse pour faire la tête. « Oui je l'adopte. Je vais me le faire tatouer dans le dos », précisas-tu avant de montrer ta jambe dans une question muette. « Une quinzaine de minutes je crois », répondis-tu. De souvenir c'était ça. Peut-être un peu plus. Il ne verra pas le temps passer. Le remerciant dans un sourire, tu grimpas dans le taxi, indiquant l'adresse au chauffeur. « Pourquoi ? Tu doutes de moi ? Dojun voyons... », tu te pinças les lèvres, secouant le visage, mécontente. Tu ne pardonneras pas à tel affront et pour le prouver tu croisas les bras. « Tu verras, c'est drôle et instructif. Puis ça fait travailler les neurones un peu », tu ris quelque peu, observant la route comme une gamine qui ne pouvait pas attendre d'arriver. « C'est là c'est là ! », lâchas-tu en arrivant, tapotant le bras de ton camarade. Tu payas le chauffeur, sortant du véhicule en toute hâte, indiquant le bâtiment à Dojun. Sans attendre, tu repris son bras, l'entraînant avec toi. Tu t'occupas rapidement des formalités à l'accueil et tu revins vers Dojun, le regard pétillant. « On peut y aller, il y a personne. On a deux heures pour trouver la sortie. Ca va être tellement drôle », tu repris son bras, suivant les indications de l'employé, entrant dans une pièce avant d'entendre la porte se fermer derrière vous. « J'espère que t'es doué en énigmes »

Dojun avait un doute. Que qualifiait Amara de vraiment drôle ? Il n’en avait aucune idée et n’avait aucune idée de ce dans quoi il s’embarquait. Et, malheureusement pour lui, c’était trop tard. Le taxi était là. « Moi ? Douter de toi ? Non. Je ne suis juste pas certain que ta définition de drôle soit la même que la mienne. » Répondit-il en la regardant, clignant des yeux quand elle précisa que ça faisait travailler les neurones. « Tu m’embarques dans quoi exactement ? A quoi ai-je dit oui ? » Demanda-t-il, s’inquiétant finalement d’où il allait. Il observa à l’extérieur durant tout le trajet, lèvres pincées et l’air un peu inquiet. Ça ne s’arrangea pas quand elle s’exclama que c’était là avec beaucoup trop d’enthousiasme. Le mannequin la suivit sans rien dire, observant, analysant. Il patienta, sagement à sa place, détaillant les lieux, les affiches, tout, jusqu’au moindre détail. Puis, son regard se posa de nouveau sur Amara, bien trop contente d’être là, bien trop enthousiaste, et bien trop directive. « Deux heures ? Trouver la sortie ? » Répéta-t-il, se laissant bêtement entraîner à l’intérieur après avoir eu une explication des règles à respecter et du contexte. Qu’est-ce que c’était ? Il était dans un film ? Il y avait une caméra cachée ? « Doué en énigmes. » Répéta-t-il, observant la pièce. « Je suis censé faire quoi, là ? » Demanda-t-il à son amie, se trouvant bien idiot tout d’un coup. Et il détestait cette sensation-là. « J’ai juste à appuyer là et on sort. Simple, non ? » Dit-il en se tournant, son doigt approchant du gros bouton vert. Il n’appuya pas dessus mais il en avait terriblement envie. Pour sortir de cet enfer.

« Ca veut quand même dire que tu doutes de moi », et ça, c'était pas cool. Tu relevas un peu le menton, l'air bougon, les sourcils faiblement froncés, allant même jusqu'à poser tes mains sur tes hanches. Encore un peu et tu finirais pas taper du pied. T'étais sûre qu'il allait s'amuser, pourquoi partait-il directement sur quelque chose qui semblait négatif ? « A un truc cool, tu verras. Tu vas adorer et tu voudras recommencer, encore et encore », promis-tu indirectement, le rire léger et le sourire malicieux. Tu espérais qu'il apprécie, qu'il s'amuse comme tu allais t'amuser. « Non je rigole, une », et tu levas un doigt dans un sourire mutin. « Ils viendront nous chercher si on sort pas t'en fais pas », c'était supposé le rassurer mais t'étais pas sûre que ça fasse le boulot. Tu observas les lieux avec attention, veillant à ce que Dojun soit bien à tes côtés. « Fouiller, trouver des indices, des objets, tout et n'importe quoi », dis-tu dans un sourire, le regard pétillant. Tu clignas des yeux ensuite, secouant le visage, attrapant son poignet avec délicatesse. « Si t'appuies là on sort oui mais pas de la bonne façon », enfin, tout était une question de point de vue. « Panique pas, tout va bien se passer puis je suis là t'es pas seul », lui dis-tu dans une esquisse fine. « On va devoir fouiller un peu partout, trouver des objets ou même des codes. Tout ce que tu penses être utile, tu le mets de côté », c'était simple non ? « T'as jamais entendu parler des escape game ? », lui demandas-tu, le visage penché, avant de commencer à fouiller, décalant les objets, les soulevant, les tournant. « Ah une poignée. Ca peut peut-être servir », ou peut-être pas. Tu posas l'objet sur le côté, continuant tes fouilles. « Si on galère, le maître du jeu nous aidera. Ils nous laissent pas là-dedans sans nous aider un minimum. Et si tu te sens pas bien, tu me le dis, on sortira », il pourra appuyer sur le bouton vert alors. Tu levas le regard vers lui, le détaillant, un brin soucieuse tout de même. « Tu peux rester avec moi mais je pense pas qu'on finira séparés de toute façon », lui indiquas-tu, attrapant sa main pour le garder près de toi avant de lui tapoter l'épaule pour l'encourager.

« Je te dirai à la fin si c’est vraiment si cool que ça. » Répondit-il, un peu bougon. Il ne savait pas du tout dans quoi il s’était embarqué. Pourquoi avait-il dit oui, déjà ? Ah, oui, parce que ça semblait vraiment faire plaisir à Amara. Et comme elle était son amie… Eh bien, le voilà qui avait accepté. Bêtement. Dojun grimaça quand elle annonça qu’ils avaient deux heures. C’était long, deux heures. Vraiment très long. Arriverait-il à la supporter autant de temps, enfermé, sans aucun moyen pour sortir ? Pas sûr… « Hm. » Fit-il simplement, regardant la pièce, restant au milieu sans bouger parce qu’il ne savait pas du tout quoi faire. « Euh ok… On va essayer hein… » Soupira-t-il, se tournant vers la porte et le fameux bouton vert qui leur permettait de sortir. C’était une façon comme une autre de sortir, non ? Cette solution ne semblait pas ravir Amara. « Et alors ? » Demanda-t-il. « Je ne panique pas. » La reprit-il, s’éloignant pour revenir au centre de la pièce. Encore une fois, son regard étudia les lieux. « J’ai compris ce qu’on devait faire. » Dit-il, même s’il n’en donnait pas l’air à rester droit comme un piquet. « Hm, vaguement. » Répondit-il en regardant la mannequin. Il haussa les sourcils quand elle indiqua avoir trouvé une poignée. « Ah, parce qu’il y a des portes sans poignée ? » Demanda-t-il, interloqué, avant de s’avancer et commencer à fouiller lui aussi. Il souleva, poussa, tira. Mais il avait l’impression de mettre la main sur rien du tout. « Je pense plutôt que c’est le maître du jeu qui me sortira de lui-même tellement je suis nul ! » Blagua-t-il sans réellement blaguer. Il avait l’horrible sensation de ne servir à rien, d’être mauvais et vraiment il n’aimait pas du tout ça. Dojun releva la tête vers son amie à ses mots. « Comment ça ? On peut être séparé ? » Demanda-t-il, s’inquiétant un peu. Ah non, hein ! « Hors de question qu’on me la retire, t’entends ! » Lança-t-il à la caméra qu’il avait repéré. Il fit les gros yeux avant de continuer à chercher et tomber sur une porte. Sans poignée. « Hé, Amara ! Y a une porte sans poignée ! » Lança-t-il, commençant petit à petit à se prendre au jeu. « Tu crois que celle que t’as trouvé peut rentrer là-dedans ? » Demanda-t-il en indiquant le trou pour placer la poignée.