La journée de cours vient enfin de s’achever et elle aussi l’est. Elle n’a qu’une seule envie c’est de rentrer chez les Silla, de monter dans cette chambre vaste et lumineuse, se poser avec sa colocataire, Kyung Mi et parler de tout et de rien. Elle adore faire sa depuis qu’elles partagent une chambre, elles son bonnes amies et puis Jin Ah trouve de la tendresse et de la douceur chez elle, qu’elle n’avait eu ça avec personne depuis des années.

Il faut dire qu’elle passe rarement sous le radar depuis que les horreurs que son père à comises sont devenues publiques. Depuis des années maintenant elle est, au même titre que sa famille, suivie tout le temps pour des photos pour pour des commentaires sur son père, sur ses actions et sur sa culpabilité. Elle en attend tous les jours des nouvelles sur son père, elle entend tous les jours combien ce qu'il a fait est méchant et combien sa famille doit l’être aussi, alors des fois elle se pose la question. Est-ce qu’elle est une mauvaise personne au même titre que son père ? Puis elle se reprend et ne porte plus sur les épaules les malheurs de son père. Elle essaie en tout cas parce que ce n'est pas tous les jours facile.

Comme aujourd’hui, elle sort de l'amphithéâtre où elle a passé la moitié de la journée et se fait happer par des journalistes, elle met d’abord ses mains devant son visage à cause des photos prise contre son gré puis finit par regarder les personnes face à elle.

- Pourriez vous me laisser tranquille ? Je sors de cours et j’aimerais rentrer chez moi en paix.

Mais c’est sans compter sur leur facilité à n’écouter que ce qu’ils veulent et ignorer sa requête, elle avance tant bien que mal sans pouvoir y arriver puis il faut aussi voir les autres étudiants qui s’arrêtent pour voir qui attire autant la foule.

Quittant sa salle de cours, Shi Hyun s’arrêta un instant à cause du brouhaha qui se trouvait non loin de lui. Par réflexe, il s’approcha afin de voir ce qu’il se passait et souffla devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Encore et toujours, des journalistes. Encore et toujours, des personnes qui préféraient ignorer plutôt que réagir. Lui, il n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour réfléchir et se motiver à intervenir. « Venez par là. » Ni une ni deux, arrivant par derrière, il lui attrapa le poignet puis se pressa de se frayer un chemin, avançant le plus rapidement qu’il le pouvait avant de les mener dans une salle où ils seraient tranquilles, les journalistes n’ayant pas l’air de les avoir suivis. Il connaissait cette jeune femme ; peut-être était-ce la raison pour laquelle il n’avait eu aucun mal à s’interposer et penser rapidement à quelque chose pour la sortir de là. Une part de lui culpabilisait à chaque fois qu’il l’observait même s’il savait que, non, il n’aurait jamais pu faire autrement. C’était son métier qui voulait ça et il ne pouvait pas laisser un criminel en liberté sous prétexte que sa famille en paierait les conséquences. Lui-même n’était pas tout blanc, ayant été emprisonné alors qu’il était encore mineur néanmoins, en grandissant, Shi Hyun avait pris conscience de tout un tas de choses et en avait retenu la leçon. Il n’était pas friand de droit et de justice cependant il comprenait plus facilement pourquoi il était important d’enfermer les personnes qui causaient le mal autour d’eux. Et il en était de même pour le père de cette demoiselle qui devait payer pour ses fautes commises. Alors oui, elle en avait souffert, elle lui en voulait pour avoir gâché sa vie néanmoins la vérité était que Shi Hyun n’était pas le fautif dans cette histoire, mais le patriarche de cette jeune femme. Il était important de le corriger avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’homme ne commette des crimes plus graves toutefois, malgré tout, il acceptait sa rancœur et la subissait si cela pouvait permettre à Jin Ah de se défouler. On avait toujours besoin d’un coupable dans son malheur et, aux yeux de l’étudiante, c’était certainement lui l’accusé.

« Tout va bien ? » L’interrogea-t-il ensuite tandis qu’il fermait la porte derrière lui. Certainement n’avait-elle pas envie de rester seule avec lui toutefois qu’elle prenne son mal en patience. Sa présence était probablement mieux qu’une horde de journaliste qui la poursuivait dans l’espoir d’obtenir des nouveaux potins croustillants. Un métier que Shi Hyun condamnait puisque ces personnes là n’avaient aucun scrupule, elles étaient insensibles et n’éprouvaient aucune honte de briser la vie de quelqu’un uniquement pour le bien d’avoir le meilleur scoop.

Les journalistes tenaient encore et toujours les mêmes discours : «pourquoi votre père faisait-il ça ? » Ou encore : « Comment se passe son séjour en prison ? » Parce que oui, il fallait croire que c’était une célébrité maintenant, pour avoir fait du mal à tant de personnes, pour avoir aussi blessé sa famille et plus précisément sa fille parce que oui, il l’avait impliqué sans même qu’elle ne s’en rende compte. C’était peut-être même ça qu’elle lui reprochait le plus mais bon puisqu’elle venait d’une famille si brisé elle pouvait pas vraiment en faire plus tant qu’il serait la-bas, par contre quand il sortirait ce serait la première à lui rendre la monnaie de sa pièce.

Avant qu’elle puisse répondre elle entendait une voix masculine non loin attiré les regards ailleurs et avant même qu’elle ne réalise, elle était déjà entrain d’être attiré par cette personne ailleurs. Plus précisément dans une pièce qu’il prenait soin de fermer avant de la regarder et de lui demander si elle allait bien. Elle se redressait et plongea son regard dans le sien.

- Tu vas me dire que toi, tu t'inquiètes de savoir si je vais bien ?

Elle savait qui il était, elle savait aussi ce qu’il avait fait, même si normalement elle devrait pas lui en vouloir elle ne pouvait pas faire autrement, elle avait besoin de se vide douleur et il se laissait faire alors raison de plus. Elle allait vers la porte, plus près de lui et elle tendait l’oreille pour savoir si les journalistes allaient les trouver ou pas.

- tu sais que s’ils nous trouvent ici, ils écriront des pages sur nous, nous faisant passer pour un couple alors que rien ne me ferait tomber dans tes bras ?

Elle le provoquait un peu parce qu’elle savait qu’il ne disait rien, elle ne pouvait pas nier qu’il lui avait sauvé la mise, elle était fatiguée de toute cette situation et il lui avait offert une chance de partir. Elle devrait le remercier mais au lieu de ça, elle se moquait de lui.