à la sauvage
A la sauvage, c'est la loi d'la rue. Enfin, plutôt, dans ce cas-là, du centre commercial. Bo Yun a un rendez-vous. Oui, un rendez-vous. Oh, non, pas avec une femme. Aucune n'a jamais accepté - pour l'instant - ses avances répétées, ni accepté de le voir dans un lieu quelconque. Non. Il a un rendez-vous avec un membre de son gang. Le gang des cons. Il ignore que c'est ainsi que les appellent tous les gens qui leur sont extérieurs, mais ils portent bien leur nom. Entre vidéos foireuses, conneries publiques et défis à la con, dans ce gang, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Bo Yun s'assied sur un banc, trouvé là, comme par hasard, et absolument parfait pour son séant, et déverrouille son téléphone. Il a une liste, la dessus, une liste de choses à accomplir. Elle est longue, fournie, et aussi décorée de petites images et illustrations (perverses ou bien rigolotes, à son goût) afin de le maintenir attentif à ce qu'il lit. Il faut qu'il retienne toutes ces informations, ces informations qu'il a glané tout au fond de son esprits, dans les méandres de sa bêtises, et qu'il a soigneusement renseigné - pour une fois - pour y avoir recours en cet instant précis. Un joli petit cul, bien moulé dans son petit jean, passe juste sous son nez et il est comme hypnotisé. Ah oui, ah, il faut le suivre celui-ci, c'est d'une importance capitale. Enchanté comme un cobra face à un joueur de flûte, il la suit. Elle semble accélérer et il presse lui aussi le pas. Il ne faut pas la louper, non, il est tombé sous son charme. Il n'a pas encore vu son visage, mais, il ne doute pas de sa beauté, d'après les miches qu'il a déjà pu observer. Il est prêt à l'accoster, à poser sa main sur son épaule pour avoir son attention et lui parlé, mais... il est déconcentré. Dans la périphérie de sa vision, une silhouette, un visage l'interpelle. Il lui est familier, et il met quelques secondes à réaliser pourquoi. C'est Jaehyun ! Ah oui ! Il avait complètement oublié, c'était lui, la raison pour laquelle il était ici ! Il laisse la pauvre femme qui serre son sac comme un aigle serre sa proie, absolument effrayée, tranquille, laissant la distance se creuser entre eux pour rejoindre son gars sûr. « HEY JAEYUN MON REUF » Il hurle, s'attirant la foudre des regards des autres passants. « T'ES LA, ENFIN J'T'AI TROUVE ! VIENS LA, VIENS LA. » Il continue de crier, faisant de grands gestes à son camarade pour lui montrer qu'il devait approcher. Il décide d'optimiser son temps, et, en attendant que l'autre le rejoigne enfin - il en met du temps, wesh, il a pas qu'ça à faire - il déballe le contenu de son sac à même le sol, dévoilant une caméra, un masque pour dormir ainsi qu'un autre issu du film scream, une longue-vue rétractable, une  chambrière (c'est un lien, tu peux cliquer) télescopique, un harmonica et un micro de studio d'enregistrement n'étant relié à rien. « MON GARS, T'ES PAS PRÊT LA, ON VA FAIRE UNE DINGUERIE. » Malgré le rapprochement de Jaeyun, le volume de sa voix n'a pas baissé. Il perçoit des inconnus souffler, agacés par son comportement. Il leur fait des signes de têtes agressifs. « j'dois filmer un nouveau clip pour ma chanson, mon rap, j'ai b'soin d'ton aide. faut qu'ça soit dans l'excès, dans la folie. »

à la sauvage
Jaeyun est enfin là, les choses sérieuses peuvent commencer. Ca fait déjà quelques semaines qu'il a ce projet en tête, il a créé la trame (non), il est enfin prêt à tourner. Il sait ce qu'il veut faire, mais il ignore encore le résultat que toute cette préparation peut donner. Il a son matos, il le sait. Il a dégainé ce qui fera le plus d'effet. Il veut faire le buzz. Il souhaite qu'ils fassent le buzz, ensemble. Ils deviendront célèbres, seront invités sur tous les plateaux télés, connus de tous et adulés par la gente féminine. Il s'imagine déjà sur le tapis rouge, encerclé par des femmes toutes plus belles les unes que les autres qui se battent pour le toucher. Ah. Le rêve. Il donne la caméra à son acolyte, et lui lance son plus beau ayyyy. Bah ouais, il sera le plus beau ! Bah ouais, il sera le plus fort ! De toute façon, il l'est déjà, il n'exprime aucun doute sur cela. Il adresse quelques signes de gang à la caméra, prenant la pose, mordant sa lèvre pour se rendre plus séduisant qu'il ne l'est déjà. “ Vas-y vas-y fais-nous une petite démo ! " Oh putain, il n'attend que ça. Il est prêt. Il sort de sa poche la petite note qu'il a toujours sur lui. La sorte de serviette en papier de bar, imprégnée de liquides diverses, bien froisée, qui contient une écriture presque illisible de plusieurs vers qu'il a composé. Il se râcle un peu la gorge, travaille un peu ses gammes, s'échauffe les membres afin d'être prêt à donner sa meilleure prestation. Ses doigts pianotent quelques instants dans les airs, et, le regard fixé directement dans l'œil de la caméra, il démarre. « Hey ! gros ! moi c'est Bo Yun. Moi j'sors pas des égouts. Ton dégoût, range le dans ta poche. » Il glisse la main tout au fond de sa poche pour mimer la situation. «  T'as les pétoches, quand tu t'approches. J'perds pas mon temps, moi j'montre les dents. » Encore une fois, il mime la situation. « Hey, hey, hey, hey » Il chantonne, montrant ainsi que c'est le refrain de sa composition. « T'es magnifique aujourd'hui bébé. Quand j'te vois j'ai envie d'te faire des bébés. T'es magnifique aujourd'hui mon amour, quand j'te vois j'veux t'faire l'amour. » La deuxième partie n'a pas de sens, vis à vis de la première, mais il avait envie d'exprimer toute sa personnalité dans ce rap, dans ce début de carrière. Il voulait exprimer la crainte qu'il inspire chez les autres, son amour de la femme et de son corps, ainsi que le respect qu'il leur porte. Il s'incline enfin, à la fin, montrant qu'il a terminé sa présentation. « Qu'est-c't'en penses mon gars ? C'est du bon hein ? » Il est fier de lui, fier de sa création et veut entendre les louanges de tous les passants. Les gens ne font que le regarder avec questionnement lorsqu'ils passent près d'eux. Il n'est qu'un génie incompris. « Donc c'que j'pensais c'est on fait des plans moi je rap, et avec l'harmonica aussi, parce que t'as pas l'instru mais y'a d'l'harmonica mon gars ! d'autres plans avec le matos que j'ai genre... ouais j'sais pas encore mais on trouvera bien. J'pensais mettre les masques sur les yeux des filles, p't'ete des coups avec la cravache aussi, elles aimeront.  » Il a soudain un éclair de génie, une petite ampoule s'est allumée au-dessus de sa tête. Il remballe en vitesse toutes ses affaires, les fourrant maladroitement dans son sac, et râle contre la tirette qui refuse de se fermer avant d'abandonner. Il attrape Jaeyun par le bras et se met à courir. « FAUT QU'ON AILLE DEHORS. » Et une fois dehors, dans l'air frais du mois de novembre, il expose enfin ce qui lui trotte dans la tête. « t'vois, dans ma chanson, j'dis j'sors pas des égoûts, mais, et si genre, bah, je sortais des égouts » Il se marre. « Ca s'rait rigolo hein ? » Il en aperçoit rapidement une, qu'il peine à ouvrir en faisant levier (c'est pour ça qu'il va à la salle. 50kg ? c'est rien !). Il regarde tout au fond. « Ca a l'air profond... J'y vais ! »

Lancé de dé :
Réussite : La bouche d'égout a une profondeur de 1,50m. Il est bien dedans.
Echec : La bouche d'égout a une profondeur de 2m. Il tombe dedans lol.

Crédits : merci à Jul pour l'inspiration de ce rap. Je pourrais jamais faire plus fort que toi.