L'esprit de Caolu était dans le brouillard, mais ça c'était sûrement dû aux médicaments que les médecins lui avaient donné quand Haesa l'avait amenée aux urgences plus tôt dans la journée. Caolu  souffrait trop à ce moment-là pour comprendre ce qu'il se passait ou voir ce qu'on lui donnait, si c'était fait de toute manière c'était sûrement par le cathéter à son bras droit. Elle le sentait plus qu'elle ne le voyait, les yeux encore fermés après avoir perdu connaissance plus tôt ou bien ils l'avaient endormie ? Elle ne savait pas trop, mais son corps lui faisait un mal de chien, comme si la douleur qui l'avait conduite ici était encore bien présente, qu'ils n'avaient rien pu faire pour elle. La douleur était survenue plus tôt alors qu'Haesa et elle étaient ensemble, Caolu se souvient s'être tordue en avant et avoir senti que quelque chose n'allait pas, elle avait entendu Haesa s'affoler à la vue du sang et pourtant sa meilleure amie était en médecine... ça ne présageait déjà rien de bon. Caolu lâcha un gémissement, un tremblement secouant son corps alors qu'elle s'enfonça dans le lit où on l'avait placée, ses yeux s'ouvrant une fois puis deux alors qu'elle reprenait doucement conscience. Un nouveau soupir étranglé lui échappa, ses doigts s'accrochant aux draps du lit, la nuit devait être sur le point de tomber ou la lune déjà haute car il faisait sombre dehors, les sédatifs avaient été efficaces, elle ignorait combien de temps elle était restée dans cet état, endormie et clouée à un lit d'hôpital. Tournant son visage de l'autre côté, le regard de la chinoise se posa sur un visage familier. « Yeonghun ? » Elle murmura, la voix rauque, ne quittant pas le jeune homme des yeux, ses traits encore flous par moments mais c'était bien lui.

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En voyant le prénom d’Haesa s’afficher sur son téléphone, le garçon fronça les sourcils. Pourquoi l’appelait-elle ? Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, pas à cette heure-là en tout cas. Yeonghun décrocha, le sourire aux lèvres, entamant avec légèreté la conversation. Mais bien rapidement, il déchanta. Le ton de la voix de la baekje était inhabituel. Et ses mots… Il n’avait jamais cru les entendre un jour. Le visage livide, la main crispée sur son téléphone, l’étudiant avait beaucoup de mal à croire ce que lui racontait Haesa. Caolu était à l’hôpital, aux urgences. Très certainement pour le bébé. Mais ça ne se passait pas bien. Non. La douleur était trop forte. Et puis, du sang. Le danseur ne comprenait pas tout, n’arrivait surtout pas à réaliser ce qu’il se passait. Non. Tout allait bien. Elle allait parfaitement bien. Le bébé aussi. Pourtant, au fond de lui, il savait qu’il y avait quelque chose. Il savait. Et c’était pour ça, et parce qu’il éprouvait plus que de l’amitié pour la baekje, qu’il se précipita à l’hôpital. Il fit aussi vite qu’il put, rejoignant la meilleure amie de la basketteuse. Ils échangèrent un peu et le garçon resta aux côtés de la jeune femme. Il se mordait l’ongle du pouce, stressé. Il faisait les cent pas, nerveux. Il ne tenait pas en place et lui qui était la patience incarnée – ou presque – n’arrivait pas à rester assis et à attendre. Il n’y arrivait pas. Il continua pendant un moment avant de se décider à s’asseoir et souffler. Le voir aussi inquiet n’allait pas l’aider. Surtout qu’elle commençait doucement à se réveiller. Yeonghun se redressa sur sa chaise, ses mains venant aussitôt prendre celle de l’étudiante. « Oui, je suis là… » Souffla-t-il, un sourire qu’il força s’emparant de ses lèvres. « Je suis là. » Répéta-t-il en serrant ses doigts. Le danseur se leva, une main ne quittant pas celle de la baekje tandis que l’autre vint doucement caresser son visage. « Comment te sens-tu ? » Demanda-t-il, la regardant en tentant de masquer comme il le pouvait l’inquiétude qui le submergeait.

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