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three fucking words ((jinjae))

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three fucking words ((jinjae)) | Dim 11 Fév - 1:21
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Tu es con. Terriblement con. Et tu te sens aussi con de la même manière. Sérieusement ? Tu pensais vraiment que ça serait une bonne idée d'organiser quelque chose comme ça pour une fête commerciale alors qu'il n'y a même pas d'étiquettes sur cette relation ? Il habite ici, tu le protèges, vous passez votre temps à baiser et tu grognes comme un con dans ta tête quand tu vois un mec trop proche de lui. Puis là, Saint Valentin que tu fêtes jamais de base parce que tu trouves ça totalement débile… avec un putain de dîner dans l'appartement. Qu'est-ce que tu fous finalement, Jinhwan ? Tu n'es même pas capable d'assumer les choses en tant normal et là, tu oses faire ce genre de dîner en croyant que tout allait continuer comme si de rien n'était ? Tu n'es pas stupide non plus, tu sais ce que tu ressens, mais le dire est une épreuve trop grande pour toi finalement. Tu ne peux pas… ou plutôt tu ne veux pas. Parce que tu te fais toujours les pires scénarios comme avec ton ex, qu'il va finir par se casser finalement et que tu n'as jamais été bon.

Peut-être que tu aurais dû éviter d'entamer la bouteille de vin avant qu'il n'arrive, ça t'aurait évité de monter en nerfs en voyant l'heure qui tourne de plus en plus. Il aurait dû être là depuis plusieurs minutes déjà, plus d'une heure. Mais, pas la présence de Jaehwan à l'horizon. Tu t'inquiètes, tu t'énerves et tu as l'air con à attendre dans une tenue potable et dans cette table bien mise pour être assez romantique. « La putain de blague… », tu as envie de te foutre un coup de poing dans la tronche quand tu y penses. Ton verre s'approche de nouveau de tes lèvres alors que tu finis les quelques gouttes de vin encore présentes. Tu as fini par éteindre les bougies et mettre les lumières normales. Ta patience a vraiment été poussée au maximum et c'est impossible pour toi de…

Tu fronces les sourcils alors que tu poses ton verre brusquement contre la table et que tu te lèves de ta chaise quand tu entends la porte d'entrée de ton appartement. « T'étais où putain ? », tu ne pensais pas que ça allait sortir de manière aussi agressive de tes lèvres, mais tu es en rogne. Tu sais que ça va être le bordel. « Ça fait plus d'une heure et demie que je t'attends et que tu n'as clairement pas répondu à mes messages putain. »

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@Chae Jae Hwan :heart:
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Re: three fucking words ((jinjae)) | Lun 12 Fév - 22:23
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Parler à Skylar lui avait fait du bien, même s’il ne savait toujours pas quoi penser. En sortant du travail, Jaehwan s’était rendu chez lui pour quelques heures, afin de discuter un peu. De toute façon, en cette soirée, habituellement, tout ce qu’il cherchait était une bonne opportunité de baiser, et cette année… Cette année tout avait changé. Il s’en était rendu compte. Il le savait. Il avait rarement été suffisamment à l’aise avec quelqu’un que pour ne pas aller sauter sur le premier mec qui passait qui le traitait un peu mieux que le précédent… Mais jamais au monde il n’aurait eu jusqu’à l’idée d’aller coucher avec quelqu’un d’autre de Jin.

C’est donc épuisé et la tête remplie de mille et unes pensées que Jaehwan prenait la route de l’appartement. Difficile pour lui d’appuyer sur pause, quand son cerveau se régalait en histoires et théories qu’il refusait à moitié d’admettre… Son cœur, lui, battait toujours aussi fort à la pensée de Jin, quoi qu’il en pense. Quand le métro s’arrêta enfin à la station, l’infirmier grimpa jusqu’à la rue, puis à l’appartement, poussant la porte avant de retirer ses chaussures, puis de poser les yeux sur les alentours.

Il se crispa. Les cris et la colère n’avaient jamais été ses amies, pour des raisons évidentes. Quand elles lui étaient adressées, encore moins. Alors Jaehwan avait fait bonne figure, comme à chaque fois, s’efforçant de rester impassible tant qu’il ne connaissait pas la suite des événements. Il enleva son manteau avant de poser les yeux sur Jinhwan, prêt à encaisser. « Je suis passé voir Skylar. » Jaehwan n’étaient pas de ceux qui criaient, pour son plus grand malheur. Il aurait pu lever le ton et demander à Jinhwan de se calmer, mais surtout, il ne comprenait pas. Pourquoi en faire tout un plat aujourd’hui ? Il était si énervé, au fond de lui, qu’il n’avait même pas remarqué la tenue de Jinhwan.  « Mon téléphone est tombé à plat à la fin de ma shift, ça te va comme raison ? Ou alors tu veux aussi un résumé précis de mes déplacements aujourd’hui ? » Des mots qu’il regrettait déjà. Trop fier pour admettre qu’il aurait pu le prévenir… Mais le prévenir pour quoi ? Il ne savait même pas pourquoi Jin l’attendait depuis une demi-heure.

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Lun 12 Fév - 23:14
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Tu n’as jamais haussé le ton sur Jaehwan, jamais quand tu connais toutes les choses qu’il a pu vivre dans sa vie. Tu n’es pas non plus le plus doux, tu as appris à faire attention quand tu fais les choses parce qu’il peut se briser entre tes doigts, tu le sais. Mais, là, pour une raison qui t’échappe parce que tu n’as jamais réussi à avouer ce qu’il se passe dans ton cœur, tu te retrouves à hausser le ton d’un seul coup et à laisser ton inquiétude et ta colère prendre le dessus. « C’est donc pour ça qu’il m’a pas répondu non plus enfaite ce con. », tu as la haine envers son meilleur ami, parce que maintenant tu as l’air con. Parce que tu as fait tout une mise en scène qui part en live parce que tu n’as pas eu assez de couilles pour clairement avouer que tu avais préparé quelque chose en avance. Les surprises, tu as toujours détesté ça et tu le confirmes encore plus à cet instant.

Tu passes une main nerveusement dans tes cheveux, tu finis même par desserrer la cravate que tu as mise parce que tu t’es dit un « pourquoi pas » quand tu as sorti la tenue de ton armoire pour être dans le thème. « Et il n’a pas eu la bonne idée de te prêter un chargeur ton pote nan ? Ou même juste me dire que tu étais avec lui j’aurais pu lui demander que tu rentres putain ! », tu es incapable de calmer tes nerfs, peut-être parce que le vin aussi fait son effet dans ton système en plus de toute la pression que tu as sur les épaules. Mais, alors, quand il sous-entend qu’il doit te donner tous ses déplacements de la journée, tu as juste envie de péter encore plus un câble. Tu te répètes de respirer, mais tu es incapable de le faire alors tu te décales pour pointer de doigt la table que tu as faite. « J’aurais aimé savoir où tu étais pour éviter de mettre ça plus tôt, j’aurais attendu ton foutu retour pour mettre tout en place pour passer une putain de bonne Saint-Valentin comme tout le monde en parle. », tu trembles presque en lui montrant ce que tu as fait, puis tu te diriges vers cette fameuse table en retirant cette fameuse cravate du tour de ton cou. Tu te verses un nouveau verre de vin avant de le porter à tes lèvres, mais tu ne le bois pas. Tu le reposes et tu le regardes de nouveau. « Je pensais qu’un truc comme ça allait te faire plaisir, putain. »

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Mar 13 Fév - 22:26
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Si la colère visible de Jinhwan mettait tous ses sens en état d’alerte, Jaehwan pouvait sentir son cœur qui petit à petit se brisait. Il essayait de garder la face, sa fierté lui ayant appris bien des choses, à part peut-être de simplement la fermer, mais les éclats de douleur demeuraient encore et toujours présents, s’ils ne se multipliaient pas à chaque fois que les choses devenaient plus complexes. Et Jaehwan, pendant ce temps, encaissait les paroles, prenait pour lui les mots qui étaient adressés à Skylar, et petit à petit, sentait la douleur s’emparer de lui. Et cette douleur irrémédiable venait se mêler à sa propre colère. Une colère froide qu’il démontrait sans peine.

Pourtant, cette colère n’était pas aussi complète qu’il l’aurait souhaité. Des détails l’interpelaient. Pourquoi était-il en colère s’il avait de toute évidence pris le temps de se changer ? Prévoyait-il de sortir et voir d’autres personnes, lui aussi ? L’idée qu’il puisse être prêt pour aller voir un autre gars après l’avoir vu le dérangeait profondément. Cela aussi, ça avait eu une belle place dans sa conversation avec Skylar. Mais dans le fond, qu’est-ce que ça signifiait vraiment ?

« Jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas responsable de ses décisions, et je n’ai pas pensé à lui demander. Je n’avais pas besoin de mon téléphone quand j’étais là-bas. » C’est vrai, à l’heure actuelle tout le monde l’avait greffé à la main, mais pour sa part, Jaehwan était très loin de se comporter comme tel, sauf quand il était dans l’attente d’un message précis. À force de le fréquenter, sans doute Jinhwan l’avait-il remarqué ? C’était en tout cas ce qu’il avait espéré, alors que ses émotions se transformaient en un bien étrange dépit. Pourquoi les choses tournaient-elles toujours au chaos quand il s’attachait à quelqu’un ? Quand ses sentiments s’en mêlaient ? Il devait être maudit, s’imaginant déjà à la porte, à devoir retourner dans son enfer, et surtout, loin de Jinhwan.

Et il y avait tellement de choses que Jaehwan ne comprenait pas ce soir. La colère à laquelle il avait fait face immédiatement après avoir passé la porte y était pour beaucoup. Ses peurs étaient toutes éveillées, à l’affût de la moindre chose à éviter, si bien qu’il ne prêtait même plus attention au reste. Ce n’est qu’en entendant Jinhwan reprendre la parole que Jaehwan commença à comprendre ce qu’il avait manqué de voir depuis son arrivée. « C’est… » Il s’abstint de parler. Les conversations avec Skylar, les semaines précédentes, et tout ce qu’ils faisaient habituellement ensemble le frappa de plein fouet et il pinça les lèvres en observant la table dressée, entendant en écho les derniers mots que Jinhwan venait de prononcer. La saint-valentin.

Hélas, si une part de lui voulait croire que c’était vrai, une autre avait beaucoup plus de mal à gérer cette idée. « Je ne savais pas que tu fêtais ce genre de choses. » Il aurait voulu en rire, mais les choses étaient trop compliquées pour cela. Cette conversation avait le poids de tous les non-dits que Jaehwan conservait précieusement. « Ce n’est pas comme si on était ensemble, de toute façon. Je ne pouvais pas deviner que t’allais faire quelque chose. » Voilà ce point dont ils n’avaient jamais parlé. Qu’étaient-ils, exactement ? De simples amants ? Jaehwan savait que l’affirmer serait se trahir lui-même. Ce qu’il ressentait pour Jinhwan allait bien au-delà de la petite aventure à deux sous qu’on rencontrait et laissait filer ensuite. C’était différent de ce qu’il avait avec Hanjae, à l’époque. On lui donnait, bien plus que lui ne donnait, au point de l’embarrasser, même, par moments.

Il n’était pas digne de toutes ces choses que Jin faisait pour lui.
Au point de ne pas comprendre pourquoi tant d’efforts avaient été déployés ce soir.
Pourtant, au fond de lui, il le savait : il n’aurait jamais osé espérer autant de la part d’un homme.

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Mar 13 Fév - 23:00
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Est-ce que tu es totalement capable de réfléchir à cet instant précis ? Tu n’es même plus sûr de ce que tu peux faire à cet instant précis alors que tout part en vrille dans ton esprit… et certainement dans tout ce qui se construit sous tes yeux. Tu entends les paroles de ton coach comme quoi, tu es le seul à construire ta propre gloire, ta propre vie. Est-ce que cette relation rentre en compte ? Tu ris nerveusement parce que tu sais que tu vas encore plus te laisser prendre par la réalité de tout ce qui se passe dans ta tête. Ton cœur aime foutre le bordel encore plus, organe que tu as envie d’arracher de ton torse pour qu’il arrête de te briser chaque centimètre même de l’âme. Tu penses même que ton ADN doit être tellement souillé par toutes les merdes que tu as vécues que tu sais même plus réagir. Tu veux encore plus hurler, mais ça servirait à quoi en fin de compte ? Tu n’es même plus capable de te demander ce qu’il se passe dans ton esprit, tout est un vrai bordel et tu as juste envie de te casser une bonne fois pour toutes. Schéma catastrophique de la vie que tu as toujours vécue. Tu es persuadé à présent que la vie en a plus rien à foutre de toi et qu’elle te rigole au nez dès la première occasion où tu as l’espoir de prendre quelque chose entre tes mains, la préciosité que tu pouvais ressentir à chaque fois que tu tenais Jaehwan dans tes bras, entre tes mains.

Tu es con.
Tu ressens presque ce vide rien qu’à imaginer Jaehwan prendre ses affaires et se casser.
Surtout quand tu l’entends dire ses quelques paroles.
Qu’est-ce que vous êtes finalement ?

Il se passe quoi dans ta tête quand tu l’entends dire ça ? Tu n’es même pas capable d’entendre le verre qui se brise contre le sol ou même juste les minutes que tu allais certainement te taper à essayer de nettoyer la flaque de vin sur tes fringues ou même contre le sol. Tu as un mélange de tout. Les souvenirs de ton ex, de l’imagination, de vivre autre chose de réel. Le nombre de fois où tu as voulu arracher ton cœur juste pour le mettre entre les mains de Jaehwan à chaque fois que tu sentais le besoin de le faire. Tu laisses échapper un nouveau rire nerveux alors que tu passes ta main contre ton visage. « Pourquoi je fais ça putain… », tu as envie de crever sur place. Tu as envie de chialer aussi. Chialer tout ce que tu as sur la conscience parce que tu as l’impression que le lien entre toi et le garçon de l’autre côté de la pièce se brise. Tu as presque l’impression de sentir les battements de ton cœur contre tes tempes, tu perds presque la notion du temps avant que tu prennes ton souffle, comme si tu venais de couper ta respiration depuis quelques secondes déjà.

« Je fête cette connerie parce que j’ai une putain de bonne raison de le faire. Et cette raison, c'est toi. », mais tu es en train de te dire qu’elle n’était peut-être pas assez cette raison. Parce que certainement ce n’est pas assez. Dit le bordel. Ta main glisse de ton visage, comme si on venait de lâcher le bras d’une poupée de chiffon. Tu es perdu dans ton vide complet, tu n’es même pas capable de le regarder pendant un instant. Puis, ton regard se pose sur lui.

Ton seul espoir.
Ta seule envie de continuer à vivre ta vie alors que tu aurais pu tout foutre en l’air depuis tellement longtemps.

« Tu veux savoir pourquoi je fête la Saint-Valentin après des années où une connasse a su m’utiliser comme son gagne-pain quotidien ? Parce que j’ai cet organe dans ma putain de cage thoracique qui s’accélère dès que j’entends le rire d’un certain gars. », tu finis par t’approcher de lui, mais pas trop non plus. « J’avais envie de le fêter parce que ce mec représente la plus précieuse personne de toute ma putain d’existence. Parce que j’ai juste envie de voir des trucs qui brillent dans ses yeux, car j’ai encore pensé à lui montrer à quel point il est important pour quelqu’un et surtout pour moi. », tu respires peut-être trop vite, tu n’es même pas capable de te concentrer sur autre chose que l’expression du visage de Jaehwan.

« Parce que je t’aime putain Jaehwan. C’est pour ça que j’ai fait ça. C’est pour ça que j’attendais de savoir où tu étais. Parce que je t’aime putain ! »

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Jeu 15 Fév - 22:14
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Il ne valait rien. Si Jaehwan avait passé sa jeunesse, pour ne pas dire sa vie entière, à aider les autres, il n’avait jamais réussi à se trouver une réelle valeur. Sa mère l’avait toujours traité comme une maudite erreur, son père n’avait même pas voulu reconnaître, quand il était né. Puis, toutes les mésaventures s’étaient enchaînées. Tout jeune déjà, il avait dû vivre en foyer, le temps d’une peine de prison à laquelle sa mère n’avait pu échapper. Puis, il avait dû retourner vivre avec elle, s’occuper d’elle comme si elle était elle-même son enfant. Et il allait mal à nouveau, contraint d’apprendre à gérer les choses qui se passaient autour de lui. L’argent, la maison. C’est lui qui, tout jeune, allait chez les ahjummas du voisinage pour faire les courses, espérant qu’elles auraient ce dont il avait besoin. Sa mère, intoxiquée par la drogue qu’elle prenait, continuait à s’enliser dans ses démons alors que lui, chaque jour, donnait un peu plus d’énergie pour survivre. Quand sa mère exagérait, c’était près de lui que les personnes à qui elle empruntait de l’argent venaient se plaindre, et à genoux à se frotter les mains, il accusait chaque menace, chaque remarque cinglante.

Alors, quand l’adolescence était arrivée, Jaehwan avait commencé à travailler, passant de petits services qui lui permettaient de gagner un peu d’argent à quelque chose d’un peu plus intéressant. Il avait commencé à rembourser ses dettes, lentement mais sûrement. Face à ceux qui se montraient trop insistants, il se montrait aussi ferme que possible. Toujours au front, il souffrait sans jamais perdre la face, un pas devant l’autre, d’un job à un autre, tout en jonglant au mieux avec ses études.  Sans son intelligence, sans doute n’aurait-il jamais réussi à s’en sortir. Décrocher une bourse n’avait rien d’une chose facile, mais il avait la volonté. Une volonté brûlante qui le poussait toujours plus loin. Tant et si bien qu’au bout d’un moment, il avait cessé de compter sur les autres.

Personne, jamais, ne s’occuperait de lui s’il ne le faisait pas.
Il était seul.

Cette pensée bien ancrée avait teinté tout le reste de sa vie. Sa vie amicale, familiale, mais surtout et avant tout, sentimentale. Qu’était-il, si ce n’était quelqu’un à qui personne ne s’intéressait sincèrement ? Qui était-il, si ce n’était pas une personne aimable ? Il ne voulait plus être aimable. Être gentil, doux. À quoi est-ce que ça l’aurait mené, de toute façon ? Ceux qui se montraient vulnérables étaient rapidement mangés, et cela, il l’avait bien compris avec Hanjae. Quand il avait voulu l’aider à panser ses blessures et avait pour tout merci eu à nouveau le cœur brisé, il n’avait plus réellement cherché, résigné à son statut de moins que rien qui jamais ne mériterait l’amour.

Jusqu’à ce soir-là.  
Ce soir où il était allé dans un bar et avait rencontré un autre type bien de son genre.
Un type qui l’avait emmené et qu’il n’avait plus réussi à oublier.
Un de plus, s’était-il dit. Ça ne signifiait plus rien.
Pourtant, c’est devant ce même type qu’il se trouvait, encore aujourd’hui.

Jin.

Le bruit du verre le fit sursauter. Une mauvaise question ? Sans doute aurait-il dû se taire pour mieux écouter, pour ne pas se mettre dans une situation aussi désespérée que celle-ci. Mais Jaehwan le savait : il n’aimait pas les non-dits, surtout avec Jin. Chaque jour, il sombrait un peu plus à cause d’eux. Il ne voulait pas encore une fois s’attacher à une personne qui, peut-être, ne voyait en lui qu’un passe-temps agréable. Mais comment lui en vouloir, quand on savait ce qu’il avait traversé ? Il ne voulait pas, surtout pas, croire que, pour une fois, il signifiait peut-être quelque chose. Son cœur ne l’aurait pas supporté.

Et pourtant, quand Jaehwan entendit les mots de Jinhwan, il s’en voulut encore plus de ne pas avoir été là. Alors il se tut, l’écoutant avec une attention d’autant plus grande qu’il voulait l’entendre. L’ambiance avait changé, désormais. Les non-dits étaient là, au bout de ses lèvres, n’attendant qu’une occasion pour s’échapper.  Il regarda Jinhwan s’approcher, toujours muet. Chaque mot pesait un peu plus lourd sur son cœur. Une lourdeur si douce, pourtant. Comme si Jinhwan avait entendu tout ce qu’il pensait. Comme s’il avait, en quelques mots, réussi à atteindre cette part de lui, enfouie profondément, qu’il n’exposait qu’avec de rares personnes. Ce besoin d’être rassuré, protégé. De ne plus être ce gamin à genoux qui implorait pour qu’on laisse sa famille tranquille.

Malgré lui, il avait senti des larmes rouler le long de ses joues.
Puis son cœur explosa.
Oui, c’était bien ça.
C’était ça depuis le début.

Alors malgré l’inquiétude son inquiétude, Jaehwan s’approcha de Jinhwan pour le prendre dans ses bras, nichant son visage contre son cou. S’il ne le faisait pas, il avait peur de se sentir trop vulnérable pour oser parler. S’il ne le faisait pas, peut-être Jinhwan allait-il changer d’avis ou rebrousser chemin.  « Je t’aime aussi, Jin. Je suis désolé de pas être rentré… C’est pour ça que j’allais voir Skylar. » Il comprenait tout désormais. La tenue. Le repas. La colère aussi. Il s’éloigna pour pouvoir croiser le regard de Jinhwan, toujours sous le coup de sa propre émotion. « J’avais aucune idée que t’allais prévoir tout ça. »  Mais en était-il mécontent, au bout du compte ? Pas du tout. Jinhwan avait cette tendance à toujours lui offrir des choses dont il n’avait pas besoin, mais il avait toujours considéré ça comme une partie de sa personnalité. « S’il te plaît, pardonne-moi. Je ne voulais pas te mettre dans cet état. » Car il l’avait entendu parler de cette connasse qui l’utilisait. Il n’était pas comme ça. Jamais. S’il avait les moyens de rendre à Jinhwan ce qu’il lui donnait au centuple, il aurait été le premier à le faire. Parce que son argent, il n’en voulait pas. Si ça l’avait intéressé, il aurait pu draguer n’importe quel type riche avec qui il avait réussi à coucher. Mais jamais il ne voulait être comme ça, et c’était sa plus grande fierté.

Son amour ne s’achetait pas, il se gagnait.

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Jeu 15 Fév - 23:02
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On a souvent dit que tu n’étais pas un gamin comme les autres, surtout quand on a voulu de toi comme cette version minuscule de ton propre père. Puis, ton ex qui a vu le meilleur de toi-même, c’est-à-dire ton compte en banque. Tu en as appris des mauvaises habitudes que tu n’es plus capable de fuir aujourd’hui, il faut que tu donnes beaucoup pour qu’on ne veuille pas te fuir. Et tu as continué avec Jaehwan. Tu en as dépensé de l’argent en pensant qu’il allait rester et qu’il n’allait pas te reprocher tous les défauts que l’on remarque sur toi. Ta manière d’être. Ta carrière. Tes regrets. Tes démons. Tes combats. La foutue réalité qui te rattrape quand tu as juste envie de tout fracasser entre tes mains. Il a tenu à tes côtés, tu n’as pas réussi à le faire fuir à la première erreur de ta part. Encore là… c’était ce que tu t’étais dit avant que la soirée ne tourne au vinaigre et que le goût amer te coule presque dans les veines. Tu sais que tu l’aimes, tu l’as compris une fois que tes meilleurs amis autour de toi ne faisaient que de se chamailler sur le fait qu’ils n’étaient pas des « canards » pour les filles qu’ils courtisaient. Tu étais assez dingue pour ne pas comprendre ce qu’un simple battement de cœur pouvait signifier quand c’était pour les beaux yeux de Jaehwan. Les beaux yeux que tu vois à présent briller, mais pour une tout autre raison.

Tu ne sais même pas si tu as hurlé tes paroles, ou même si tu les as seulement marmonnées. Tout est un véritable bazar dans ton esprit quand tu le regardes et que ta respiration n’est plus si normale. Tu veux retourner à ses quelques heures auparavant où tu imaginais la réaction de Jaehwan face à tout ce cirque, toi qui n’as clairement pas l’esprit romantique et la personnalité qui colle avec ce type de choses. Tu aurais dit le contraire, tu l’aurais pris dans tes bras et tu lui aurais juste dit de profiter de cette soirée. Mais non, tu as un verre brisé contre le sol, le vin qui marque son territoire sur le parquet et tu as la mâchoire terriblement serrée. Mais tu veux le prendre dans tes bras, tu crèves de l’avoir encore dans tes bras avant que la réalité fasse que tout est brisé. Parce que derrière tes airs de gros durs et de champion du monde de MMA…

Tu as besoin de Jaehwan.
Tu ne pourrais certainement plus vivre sans cet homme dans ta vie.
Ton cœur crèverait parce qu’il n’aurait pu cette dose du jeune homme comme source vitale.

Parce que tu n’as pas su bouger à l’instant même où Jaehwan était de nouveau dans tes bras. Parce que tu n’as pas su arrêter l’accélération de ton cœur quand ce dernier a compris que l’être aimé avait enfin retrouvé le chemin qu’il lui était destiné. Parce que tous ses scénarios négatifs que tu te faisais viennent de s’envoler en un claquement de doigt. Tes bras se sont automatiquement mis autour du corps de Jaehwan, le corps que tu as promis de protéger, bien que son âme soit la chose la plus précieuse. Tu écoutes ses paroles, tu entends ses excuses, mais tu retiens surtout sa confession. Lui aussi. Lui aussi ressent la même chose. Tu n’es pas le seul abruti à ne pas savoir gérer un truc pareil. Il s’éloigne, tu le regardes, et tu t’en veux de voir ses larmes sur ses joues. « La surprise… c’était censé être une surprise… », pas un bordel qui te met dans un état catastrophique parce que tu n’as pas réfléchi et que tu as toujours l’impression qu’il va s’enfuir en voyant la personne que tu es finalement. Tu secoues la tête quand il te demande pardon, tu passes nerveusement une main sous tes yeux pour y relever les larmes que tu as laissé couler, certainement sous la colère. « T’excuses pas, j’ai été trop con et trop excessif et tu n’étais pas au courant donc c’est normal… putain qu’est-ce que je suis débile. », parce que tu t’en veux Jin, parce que tu sais qu’il a toujours vécu une vie de merde à côté de la tienne et que tu ne lui offres certainement pas une sérénité de savoir qu’il peut rentrer sous les cris de colère de ta part. Mais, tu ne réfléchis pas non plus quand tu poses ta main contre sa joue et que tu l’attires contre toi pour déposer tes lèvres contre les siennes. Et tu t’éloignes, murmurant un bon nombre de fois ses trois mots comme si c’était une incantation. Parce qu’il mérite de les entendre.

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Jeu 22 Fév - 23:20
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Depuis le début, Jinhwan avait trouvé son importance dans la vie de Jaehwan. Peut-être pas les premières soirées où il s’agissait juste de parties de jambes en l’air, et encore, même cela, il ne pouvait l’affirmer avec certitude. Jinhwan avait toujours été doué pour attirer son attention et lui donner envie de s’intéresser à lui toujours plus, et si d’aucuns auraient pu lui reprocher d’avoir les mêmes goûts que sa mère en matière d’hommes, Jaehwan aurait affirmé sans la moindre honte que Jinhwan n’était absolument pas comme les mecs que fréquentait sa mère. Jinhwan le respectait, lui. Jinhwan n’était pas là pour le regarder se dégrader de jour en jour sans lever le petit doigt. Non. Jinhwan était là pour lui, passait du temps à ses côtés pour lui changer les idées. Il n’était pas question de se retrouver dans une situation plus délicate encore que celle qu’il avait quittée en abandonnant derrière lui sa propre maison. Jinhwan était, de bien des façons, tellement différents.

Pas étonnant, dans de telles circonstances, que Jaehwan ait à ce point besoin de parler à Skylar du désordre qui régnait dans son esprit. Quand on croisait un homme qui nous donnait à ce point le besoin de l’avoir contre soi, c’était difficile d’agir dans la plus grande indifférence, comme si ce dernier n’avait aucune valeur. Son regard se posa sur Jin alors qu’il réfléchissait à toutes ces choses. Il avait tellement besoin de lui. Maintenant. Demain. Pour aussi longtemps qu’il le pourrait. Jinhwan lui apportait l’inestimable sécurité dont il avait besoin, et en retour, Jaehwan lui donnait la douceur dont il oubliait trop souvent qu’il était capable.

Et encore aujourd’hui, il parvenait à l’épater. À le surprendre. Ce dîner n’était pas nécessaire à son bonheur. Il n’avait pas besoin que Jinhwan déploie pour lui toute cette énergie et ses moyens. Et pourtant, Jinhwan l’avait fait, et incapable de croire qu’on pouvait avoir envie de lui faire plaisir, encore aujourd’hui, Jaehwan avait manqué à l’appel au moment où il aurait dû être présent pour lui. La culpabilité qui accompagnait cette réalité n’était pas des moindres pour l’infirmer, hélas, et il continua à regarder Jin pendant quelques instants, son cœur battant plus vite encore qu’à l’habitude. La peur de le perdre ou l’émotion qui le gagnait ? Un mystère irrésolu de plus.

Mais Jaehwan, lui, ne comptait pas partir. Parce que lui aussi, il voulait le lui dire. Lui dire qu’il l’aimait. Lui faire savoir qu’il était toujours là, présent dans son esprit, même lorsqu’il devait partir au travail. C’était lui, la cause de ses sourires distraits en cours de journée, quand rien ne se passait d’exceptionnel. C’était lui, la raison pour laquelle il n’avait plus besoin de traîner en ville parce qu’il savait qu’à son retour à l’appartement, il retrouverait l’être aimé. Il voulait passer du temps avec lui, dormir dans ses bras, partager avec lui tout ce qu’ils avaient en commun depuis son arrivée dans cet appartement. Sans Jinhwan, il savait qu’il s’effondrerait à nouveau, et que cette fois, la chute serait plus difficile à accepter que jamais.

Alors oui, il pleurait des larmes de joie, des larmes d’amour. Il sentait son cœur pétiller d’une façon étrange alors qu’il sentait autour de lui les bras de Jinhwan. « Et c’est la meilleure surprise que j’ai jamais eue dans ma vie, Jin. » Il rit à travers ses larmes, essuyant maladroitement une de ses joues avec le plat de sa manche. « T’as aucune idée d’à quel point je suis heureux, là, tout de suite. » Mettre des mots là-dessus, c’était impossible. Il avait du mal à appréhender cette émotion lui-même. « T’es pas débile… On est juste des losers tous les deux. » Il sourit à nouveau, ses lèvres rencontrant rapidement celles de Jin l’instant suivant, alors qu’il venait caresser son visage et profiter de leur échange. « J’ai envie de continuer avec toi. Être avec toi, si t’en as envie. »

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Re: three fucking words ((jinjae)) | Jeu 22 Fév - 23:45
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Tu ne peux plus compter le nombre de fois où tu t’es foutu dans le crâne que l’amour n’était pas ce que tu devais avoir dans ta vie, que ce ne serait qu’un autre épisode de ce que tu avais vécu avec elle. Puis Jaehwan. Ô Jaehwan. Tu ne sais même plus mettre des mots sur tout ce que tu peux ressentir avec tout ce qu’il se passe entre vous deux. Encore une histoire sans réel but. Une histoire qui prend une autre place que tu ne le penses. Tu sais que tu es le premier à dire que tes meilleurs amis sont des canards parce que vous êtes tous les trois des abrutis, mais tu ne peux clairement pas cacher ce genre de chose. Le sourire de Jaehwan. Le rire de Jaehwan. Les habitudes à la con qu’il peut avoir et que tu finis par prendre en compte dans certaines situations. Alors, le jeune homme d’avant, celui qui avait encore un goût pour ce genre de relation, finit par reprendre le dessus dès que ton regard se pose sur le jeune homme. Tu rigoles dès qu’il te demande si tu veux quelque chose à manger avant qu’il ne rentre du travail. Tu es le premier à lui annoncer tes performances à la musculation ou les nouvelles opportunités qu’on te propose avec ta carrière. Et son anniversaire ? Toi qui n’as clairement pas l’habitude de faire ce genre de choses, tu vois encore la boule de poil dans son coin dans l’appartement, encore fatiguée parce que tu l’as sorti plus tôt dans la soirée pour être tranquille avec Jaehwan. Parce que ton esprit n’est concentré que sur lui. Jaehwan. Jaehwan. Jaehwan.

Alors, ton cœur se sert, tu le sens qui s’accélère, qui ne sait clairement plus réagir parce que tu vis tellement de choses en même temps juste pour Jaehwan. Parce que tu veux toujours le bonheur de Jaehwan au point où tu ne te rends pas compte que tu fais peut-être un peu trop et que Jaehwan te montre des signes que tu n’as pas besoin de faire autant. Mais, tu as peur. Tellement peur qu’il termine par partir comme elle parce que tu n’as pas assez donné, parce que tu as fini par être traumatisé de cette relation parmi en fumée juste pour ça. Tu veux juste continuer de voir le sourire du jeune homme, de le sentir heureux dans tes bras, de savoir qu’il peut se permettre de rêvasser grâce à toi et ne pas être sur ses gardes toutes les deux secondes par peur qu’on lui saute dessus. Et le bien fou qu’il te fait. Tu n’as jamais été aussi détendu depuis qu’il est arrivé dans ta vie. Tu peux être qui tu le souhaites. Devenir cet homme qui réclame attention et besoin charnel. Cet homme qui peut juste avoir ce besoin de le prendre dans ses bras et sentir son souffle contre son cou. Cet homme qui peut devenir vulnérable sans craindre qu’on utilise ça contre toi. Juste une partie de l’homme que tu as terminé par enterrer vivant pour ne plus souffrir dans les mêmes conditions. Tu pourrais crever juste pour Jaehwan. Lui offrir ton cœur si tu en étais capable juste pour lui montrer la valeur qu’il a dans ta vie.

Tu ne comprends pas ses larmes au départ, mais tu sens que le bonheur est présent, alors tu ne paniques plus autant d’avoir mal fait les choses. Et ses paroles te le confirment encore plus. Il n’a jamais vécu ce genre de surprises. Il te confirme qu’il n’a jamais été aussi heureux de toute sa vie. Tu lèves ta main sur son visage pour effacer de toi-même les larmes présentes sur ses joues alors que quelques-unes font le chemin sur tes propres joues. « Si tu savais comment je suis heureux moi aussi Jae… », tu n’as jamais autant aimé quelqu’un de toute ta vie, elle n’a jamais eu le droit de prendre ton cœur de la manière dont Jaehwan l’avait entre ses mains, d’une délicatesse dont tu avais oublié l’existence même. Tu laisses échapper un rire de tes lèvres avant que tu ne rencontres à plusieurs reprises celles de Jaehwan parce que tu ne veux plus le lâcher. Ton bras entoure ses hanches pour le coller à ton corps alors que tu le regardes dans les yeux à ses paroles. « Pourquoi je n’en aurais pas envie, Jae ? Je suis dingue de toi. J’ai juste envie de continuer ma vie avec toi, limite la finir avec toi si tu arrives encore à supporter ma personne. », tu redéposes un baiser chaste contre ses lèvres avant de t’éloigner. « Si on n'était pas dans un pays de merde intolérant, je t’aurais clairement dit de te marier avec moi putain. », et tu es sérieux quand tu dis ça, trop rapide certainement, mais tu es sincère.

three fucking words
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Re: three fucking words ((jinjae)) | Lun 4 Mar - 6:45
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Il n’avait jamais su recevoir, Jaehwan. Toute sa vie n’avait été que don de lui-même. Il se donnait au travail, quand il n’était encore qu’une voix au téléphone pour aider les personnes en détresse. Il se donnait aujourd’hui encore, quand il accompagnait de son mieux ces gens dont le sort était déjà fixé. Il se donnait à chaque fois qu’il avait été là pour sa mère qui, hélas, ne lui avait jamais rendu le moindre geste de bienveillance et qui n’avait à son égard été qu’une génitrice qui l’avait abandonné aussi tôt qu’elle avait pu le faire. Il n’avait jamais eu le confort d’être nourri à son sein, et ses premiers jours n’avaient été qu’un bal d’infirmiers qui devaient l’empêcher de souffrir du manque qu’il ressentait déjà. Un manque qui avait pris d’autres formes et qui, malgré lui, avait commencé à revenir le hanter. Tout cela, Jinhwan ne le savait pas. Ou peut-être le savait-il, sans jamais rien en dire ? Jaehwan n’en savait rien.

En tout cas, ils étaient là, les yeux posés l’un sur l’autre. Le cœur de l’infirmier battait à toute allure alors qu’il essayait d’ignorer la tension particulière qui grandissait en son sein. Il était amoureux, oui, amoureux de Jinhwan et de ce qu’ils cultivaient tous les deux depuis quelques mois. Il avait envie de continuer avec lui, de toutes ses forces, de tout son être, mais en même temps, la peur demeurait. Une peur qu’il n’avait jusqu’alors jamais éprouvée à un tel point : la peur de perdre quelqu’un, de le voir disparaître… D’habitude, ça ne lui faisait ni chaud, ni froid, ou du moins le prétendait-il. Mais si Jinhwan disparaissait… C’est le gouffre qui l’attendait.

Petit à petit, le boxeur avait fait son nid dans son cœur. Jaehwan était heureux à chaque nouvelle qu’il recevait : un nouveau record personnel qu’il battait, une nouvelle compétition qu’on lui proposait. Il ne souhaitait rien de plus au monde que voir Jinhwan s’élever dans sa discipline et atteindre ses objectifs. Et s’il perdait ? Si les choses se passaient mal ? Alors il serait là pour lui. Il n’avait jamais été le plus impressionnant ou le plus dangereux des adversaires, mais quand il fallait prendre soin de quelqu’un et l’empêcher de sombrer, c’était sa spécialité, encore plus quand il s’agissait de Jinhwan. Le boxeur n’avait sûrement aucune idée de la douceur qu’il réveillait en Jaehwan. Une douceur qu’il appréciait beaucoup lui-même, quand elle pouvait s’exprimer sans risque, loin du bouclier qui la protégeait habituellement.

Jaehwan ne demandait pas grand-chose. Il n’avait pas besoin de cadeaux, de monts et merveilles pour être heureux. Il avait vécu sans rien, s’était construit à partir de rien. Sa notion du nécessaire était minimale. À manger, à boire, un toit au-dessus de sa tête et de quoi assouvir ses besoins plus charnels… Les besoins qu’il n’eût jamais réellement réussi à combler avant Jinhwan, étaient le besoin d’amour et celui de sécurité, comme beaucoup de monde hélas. En cela, Jinhwan n’avait pas besoin de lui donner tout ce qu’il lui offrait depuis qu’ils vivaient ensemble. Sa présence suffisait amplement. Pour le faire fuir, il aurait dû radicalement changer.

Un sourire aux lèvres alors que Jin lui renvoyait ses mots, Jae continua à l’observer, levant les mains pour venir effacer les larmes du boxeur, avant ses multiples baisers. À chacun d’entre eux, son cœur explosait de mille feux d’artifices. Il reposa les yeux sur lui avec le même sourire apaisé, s’efforçant de ne pas encore pleurer en l’entendant. « J’ai jamais eu à te supporter, Jin. » Il rit malgré lui. « Retiens bien ça. » Les mots suivants n’arrangèrent rien aux battements de son cœur qui s’emballait encore. « Un jour. » Il s’approcha de lui une fois encore. « Un jour, on trouvera un moyen. Si pas ici, ailleurs. » Parce que peu importe s’il était trop tôt, Jaehwan y avait déjà pensé. Il y avait déjà pensé et, si la chance lui en était donnée, alors il ne cracherait dessus pour rien au monde. D’ailleurs, il ne tarda pas à s’approcher à nouveau de Jinhwan, posant avec tendresse ses paumes contre ses joues, sans perdre son sourire malgré le sérieux qui le gagnait. « Parce que je t’aime Jin. Parce que j’ai jamais, de toute ma vie, été aussi heureux que depuis que je t’ai rencontré. Parce qu’il n’y a rien à supporter chez toi à mes yeux. Je t’aime comme tu es, et je pense pas que ça puisse changer aussi facilement, tu m’entends ? »

three fucking words
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Re: three fucking words ((jinjae)) | 
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