Vent de panique pour cette fin de soirée, de quoi ternir un bon moment passé à l’entraînement.
Ce vent est connu d’une majorité des femmes dans ce monde, cette sensation habituelle de ne pas se sentir tranquille à rentrer chez soi, seule, la nuit tombée. Et si quelque chose se passe ? Ce serait forcément la faute des victimes qui auraient dû trouver un plan bis pour être en sécurité. Par chance, la capitale est connue pour être sûre mais les hommes ivres restent des hommes ivres. Ils sont rarement malins, souvent oppressants. C’est bien pour cette raison que Yujin traîne toujours sur son téléphone dans ce cas de figure, au cas où elle devrait passer un coup de fil urgent. Autrement, elle s’arrange toujours pour marcher plus vite quand elle s’aventure dans un quartier où elle ne se sent pas à l’aise. Mais, l’endurance de la demoiselle n’est pas non plus digne d’un athlète de haut niveau. Et puis, elle a particulièrement envie d’embêter son colocataire préféré si celui-ci a le temps de répondre. Comment servir les clients, téléphone en main ? Sa vision de Daewon se rapproche du dieu grec mais aussi habile soit-il, il reste un homme… Oh un homme qu’elle chérit plus que tout et qu’il la rend toute chose… Beaucoup trop souvent.

Un homme bien, contrairement à cet individu qui semble la suivre. Elle ne veut pas faire la parano. Les circonstances ne sont pas de son côté et il est facile de s’imaginer des choses. Pour autant, son instinct lui conseille de se confier, d’évoquer au moins ses doutes à son interlocuteur qui n’est pas dans les parages. Yujin regrette presque de devoir l’inquiéter… Regrette aussi de paraître souvent faible aux yeux du jeune homme. Les années sont passées et pourtant, la danseuse peine encore à se reposer sur quelqu’un… Et pourtant, bien des choses lui semblent naturelles depuis qu’elle a croisé la route de l’australien.

Mais ce soir, c’est quelqu’un d’autre qui est déterminé à lui voler toute son attention. La communication est toujours en cours quand elle trouve refuge dans un commerce, pensant l’avoir semé. Au moins, elle ne sera pas seule ici. L’hôte de caisse ne quittera pas son poste, et malgré tout, Yujin se décompense à l’entente de son prénom. Il ne faudrait pas que l’employé les considère comme des connaissances. Elle tente de garder son sang froid, n’ayant jamais vu cet homme jusqu’à aujourd’hui. Elle a beau réfléchir, elle ne voit pas. Yujin déteste sa manière de parler de façon informelle. “ Nos regards se sont croisés plus d’une fois, oui ! “ Dans son imagination peut-être. “ Ha heu, vous permettez … Je suis au téléphone. “ Mais il s’en moque. Pire encore, il fronce ses sourcils. “ C’est comme ça que tu parles à tes fans ? “ Lui, un fan ? Elle mérite ça ? Prise au piège, elle tente de trouver la meilleure issue de secours mais les minutes passent et l’insistance du jeune homme est toujours aussi omniprésente. “ Je n’en reviens toujours pas… T’es encore plus belle en vrai !!! “