Rah, la vache, j'ai faim... heureusement qu'il y a toujours un paquet de nouilles en réserve sous le lit, sinon je me serais transformé en lapin machiavélique et j'aurais piqué un truc à un coloc en douce. C'était soit ça, soit que mon humeur devienne celle d'un mec ultra chiant et lourd à l’orée des examens. Ah-ha, vous voyez, vous aussi, z'êtes d'accord qu'un emprunt n'était pas si mauvais que ça. Je l'aurais repayé plus tard, de toute manière. Bref. Manger, café, étudier... faudrait quand même que je passe à la douche avant qu'il n'y ait plus d'eau chaude. Dans un soupir, je rangeais donc mon vocabulaire japonais, puis récupérais ma trousse ainsi que mon pyjama avant de me trainer hors de la chambre. J'avais généralement horreur de ce moment-là dans la journée... on croisait trop de monde dans les couloirs et au vu des températures, les... les filles portaient des vêtements trop courts en public pour que ce soit acceptable à mes yeux. Je savais bien que c'était moi le mec bizarre dans ces dortoirs, par rapport aux autres étudiants, mais quand même, je sais pas... elles n'avaient pas honte de montrer autant de peau devant tout le monde, les nanas ?

Rasant les murs avec la tête un peu baissée pour éviter d'entrer en contact visuel avec qui que ce soit, je me trainais donc jusqu'à la salle de bain la plus proche, comme une ombre, puis m'empressais d'en finir avec ma douche. J'adorais la sensation d'eau fraiche sur ma peau et bien souvent, je regrettais de ne pas pouvoir me baigner à ma guise. Mais yo, plus tard... j'aurais MA maison avec MA piscine dedans et personne ne pourra m'empêcher d'y nager tout nu. Notez ça sur la liste des grands buts de ma vie.

Bref. Une fois nettoyé, je me changeais vite fait, puis sortis de la cabine avant de me brosser un peu les dents pour pouvoir revenir au dortoir en toute tranquillité. Tout du moins... c'est ce que je prévoyais de faire à la base, puis il y a eu cette rencontre fâcheuse dans le couloir, lors de mon trajet de retour. Vraiment... fâcheuse.

Tenue X Je chantonne sous l’eau sans me soucier de gêner les autres. Je sais que j’ai une belle voix. Enfin je crois. De toute pas d’importance, j’aime ma voix, et j’aime chanter sous la douche. Je me savonne joyeusement en savourant la chaleur des douches. Bien évidemment je ne quitte jamais mes claquettes pour me laver, vous savez vous, le nom de champignons qui trainent dans ce genre d’endroit. L’humidité rend tout dégueulasse. La vie en collectivité n’a pas que de bons côtés. Je devrais demander à Jin Kyung de nettoyer un peu plus souvent les douches, mais le connaissant il va m’envoyer chier, si seulement il pouvait comprendre que c’était pour son bien à lui aussi. Oui, aussi. Ce soir je ne laverais pas mes cheveux, j’ai encore mon brushing d’hier qui tient bien, et cette simple constatation me fait sourire. Un rien me met de bonne humeur aujourd’hui. Kouji me manque. Mais j’ai trop de fierté pour lui envoyer un sms. J’ai décidé de passer la semaine à l’université et qu’on ne se verrait que ce weekend, alors je tiendrais bon ! Je dois avouer que ses bras me manquent et que je me damnerais pour qu’il vienne m’essuyer à la sortie de ma douche. C’est que je suis fatiguée moi ce soir … et puis … j’aime bine quand il prend soin de moi. Mais là encore, il peut se toucher pour que je lui dise. Dans un haussement d’épaule je ferme l’eau et enroule ma serviette autour de mon corps. je me sèche rapidement avant d’enfiler mes sous vêtements et ma robe de chambre en soi. J’enfile mon bandeau dans les cheveux pour les retenir et sors enfin dans le couloir. Sans gêne, sans même prendre le temps de fermer ma robe de chambre. A quoi bon ? Les gens ont bien le droit de voir de belle chose quand même. Ça serait cruel de ma part de tout gardé pour moi. Mais j’imagine déjà mon cousin me hurler à travers le couloir de me cacher. Quel pudique ! C’est pourtant lui qui va dans des camps naturistes tous les étés. Comprenez- le, le pauvre, c’est bien là le seul endroit sur terre où il peut voir des boobs. Le seul inconvénient c’est qu’ils ressemblent à ceux de notre voisine d’en face, quand nous étions petit. Je n’ai jamais vu des seins tomber aussi bas. Vraiment. C’était un coup à marcher dessus. Heureusement pour moi ce n’était pas mon cas. Je les remontais d’ailleurs fièrement en plaquant mes paumes sur mes seins. Plus que quelques mètres avant de rejoindre ma chambre mais voilà que j’aperçois une tête bien familière au bout du couloir. Et mon sourire n’en est que plus brillant en voyant Han Soo. Je ne sais pas pourquoi mais il me fait toujours rire avec cet air outré sur le visage. Agitant ma main dans sa direction je me précipitais vers lui «  Han Sooniiiie ! » Je pris une voix adorable qui montait dans les aigues en lui souriant radieusement. Tout est parfaitement parfait. Je fais en sorte de faire glisser ma robe de chambre sur une épaule. Juste parce que ça me fait rire de l’imaginer se plaquer au mur pour ne plus avoir à me regarder. J’aime cultiver l’étrangeté de monsieur Han Soo. 

«  Han Sooniiiie ! » Oh, mon dieu... cette voix. Cette belle voix, je la reconnaitrais entre mille. Elle est là, elle est vraiment là ! Elle va venir vers moi, n'est-ce pas ? La nymphe de notre dortoir, la belle rose épineuse... on me met à l'épreuve en l'envoyant croiser ma route... ce n'est pas une fille bien, je le sais, et c'est ce qui rend le tout plus difficile. Oh, pourquoi maintenant ? Je dois me concentrer sur les examens et avec ça, j'allais penser à cette rencontre toute la nuit, c'est certain. Dans un soupir, je rassemblais tout de même ma foi et mon courage, puis déglutis avant de redresser la tête en arrêtant presque de respirer face à ce qui se présentait devant moi. Ca ne me gênait pas de voir Nora se changer. De toute manière, elle me pensait ... 'homosexuel', un terme affreux pour des gens qui avaient perdu le sens des réalités, alors il n'y avait pas de soucis de nudité, c'était comme d'avoir une soeur, mais là... Kelea... en plus, se balader comme ça dans un couloir, elle n'avait pas honte ? Je dois la regarder dans les yeux. Oui, voila, les yeux. Bon sang, Satan a vraiment une emprise sur elle, la pauvre... je ne dois pas laisser mes pensées dévier, il faut pas...

Qu'est qu'il dirait de tout ça, Insu ? Sans doutes que ça le ferait rire... ça les ferait tous rire. Je savais qu'ils ne pouvaient pas me comprendre, j'étais un alien dans leur monde.

Serrant le poing, dans la poche de mon pantalon d'intérieur, je me munis de ma meilleure expression de lapin blasé lorsque la jeune femme arriva à ma hauteur, mais mon épaule était littéralement collée au mur comme si, avec un peu de volonté, peut-être qu'un passage magique ( la magie, c'est mal, pardon... ) s'ouvrirait pour me permettre de fuir. Je soupirais donc une nouvelle fois, plus pour faire descendre mes émotions que par ennui. « Tu ne vas pas avoir froid comme ça, noona ? » Elle sent si bon. Non. Non non non, arrête ça, Hansoo.

Mes pieds nus frôlent le parquet du couloir avec légèreté alors que je cours vers lui.  Arrivée à sa hauteur je lui saute au cou avec un sourire amusée et vient plaquer un baiser sur sa joue. C’est fou comme les mœurs de mon pays m’échappent complètement depuis que je suis au sein du dortoir. Je le serre contre moi pour un bref câlin. J’enroule mes bras autour de son cou et le plaque contre moi sans lui laisser le choix. Puis je m’écarte finalement en restant sur la pointe des pieds pour être aussi grand que lui, enfin j’essaye. Je ris légèrement en secouant la tête, mes deux mains appuyées sur ses épaules. « Non, ça va ! Il fait toujours chaud dans le bâtiment ! » Fis-je dans une moue contrit. Je ne quitte pas mon sourire et m’évente avec un des pans de ma robe de chambre en soit rose « J’ai même chaud c’est pour dire ! Je regrette d’avoir même ça sur le dos c’est pour dire ! » Lui lançais en agitant toujours le bout de tissu que je tenais fermement entre mes doigts. « Tu vas te doucher aussi ?! Fait gaffe y a plus beaucoup d’eau chaude ! » J’attrapais mes cheveux mouillés et les rabat sur  le côté mouillant au passage ma peau fine perlée de goutte d’eau. « Je suis sûre que des Pyo se sont encore envoyé en l’air dans les douches » assurais-je en levant les yeux au ciel d’un air blasé. « De vrais animaux en rut ! » riais-je sans penser une seconde que ça puisse choquer notre maknae. Ecrasant d’une main distraite les gouttes d’eau qui glissait sur ma poitrine à m’en arracher des frissons je relevais finalement mon regard vers Han Soo avec un sourire amusée « Tu permets ? » lui demandais-je en lui piquant sa serviette. J’essuyais le haut de ma poitrine, mon ventre et légèrement mes cuisses encore mouillés. « Ma serviette est trop mouillée comme j’ai essuyé mes cheveux avec ! » lui expliquais en plissant le nez malicieusement. Puis je lui tendis en lui lançant un adorable «  Merci ~ »

 

Et voila, ça commence. Mon premier réflexe de survie fut simplement de me raidir sous son étreinte, car je savais très bien qu'elle finissait toujours par se fatiguer et par me laisser tranquille à la fin, lorsque je ne lui donnais pas d'os à ronger. Je sais que je pourrais simplement lui dire que ça me gênait et lui demander de ne pas faire ce genre de choses avec moi, mais j'étais persuadé que ce serait la phrase en trop qui l'inciterait à s'en donner d'autant plus à coeur joie, niveau torture intérieure. Parce que oui, elle me torturait. J'étais testé. C'était difficile. « Non, ça va ! Il fait toujours chaud dans le bâtiment ! J’ai même chaud c’est pour dire ! Je regrette d’avoir même ça sur le dos c’est pour dire ! » Elle n'avait pas tort, à vrai dire... il faisait chaud. Je haussais néanmoins les épaules pour toute réponse à son commentaire, plus neutre que jamais dans mon expression faciale. Mais. Lâche-moi... s'il te plaît... on est beaucoup trop proches pour que ce soit acceptable, là. « Je suis sûre que des Pyo se sont encore envoyé en l’air dans les douches, de vrais animaux en rut ! »

...elle le pensait vraiment?

« Hn... » Je les avais entendu faire, une fois, d'ailleurs, quand ils pensaient être seuls. Une fois, mais pas deux ! Je ne sais d'ailleurs pas de qui il s'agissait, mais je vous assure que parfois, j'en venais à me demander ce que je fichais dans ce dortoir... heureusement que Yibo remontait un peu le niveau à sa façon. Concernant Kelea, je la voyais plus comme une exhibitionniste qu'autre chose... mais si je devais écouter ce que le père Kim aurait à dire à ce sujet, alors j'avais réellement affaire à une succube dont il fallait se méfier, si l'on doutait de la solidité de notre âme. Et moi, est-ce que je doutais ? Oui, mais surtout des enseignements qu'on m'avait mis dans le crâne jusqu'à présent. Je veux dire... si tant de personnes se comportaient avec aussi peu de pudeur, si tout le monde utilisait internet, jouait aux jeux vidéos, allait au cinéma regarder des films hollywoodiens, c'est qu'il y avait forcément une raison, non ? Ou alors... ou alors, ces quelques années de fac étaient simplement là pour vérifier que j'avais suffisamment de foi. Quoi qu'il en soit, en attendant... « Tu permets ? » Hein ? Je suivis automatiquement sa main des yeux, puis me bloquais d'un coup devant son décolleté. Elle le faisait exprès... c'est pas possible. Et moi, pourquoi est-ce que je restais planté là, au fait ? Hm... il était grand temps de faire un choix. « Je t'en prie... » Je relevais légèrement le regard sur ses yeux, puis me redressais en me décollant du mur, avant de pencher la tête sur le côté, puis d'attraper ses cheveux dans une main afin d'en essuyer les pointes avec attention. « Tu devrais faire attention, Noona, il y a des gens étranges qui trainent dans les dortoirs en ce moment, la nuit... » Je passais la serviette derrière les épaules humides de Kelea et l'attrapais de l'autre côté avec ma main libre, afin de tirer la jeune femme contre moi, puis en profitais pour me pencher un peu vers son oreille en souriant, le regard dirigé vers le fond du couloir. « Tu ne devrais pas rester toute seule, je vais te raccompagner à la chambre. »

Quand il se saisit de mes cheveux pour les sécher je ne pu m’empêcher de lui offrir un sourire attendri. C’est qu’il était attentionné le petit et cette innocence avait quelque chose de touchant. Je le laissais faire en levant mes grands yeux vers lui. J’adorais le taquiner et le voir rougir pour si peu mais parfois je culpabilisais rien qu’un peu de le torturer comme je m’amusais à le faire. Mais ce qui était plaisant avec Han Soo c’est qu’il n’avait jamais d’arrière pensée. Il agissait toujours en pensant à mon bien être et jamais comme un mec qui voudrait me foutre dans son lit. Je me demande même si un jour ça lui ai arrivé de regarder une fille plus longtemps que prévu. Il est vraiment étrange Han Soo et il a des réactions qui me surprennent. On dirait qu’il sort tout droit du moyen âge. Que ce soit avec la technologie ou avec les autres. Et par les autres j’entends surtout les filles. Il s’offusque au moindre bout de peau qui dépasse, et je dois avouer qu’on en abuse. C’est tellement drôle de le voir s’offusquer pour si peu. Et à contrario, c’est marrant de le voir s’extasier sur des choses qui nous paraissent si simple. Je souriais à sa remarque en me retenant de rire. Je lâchais alors innocemment un « Tu crois ? » Des gens bizarres ? Chez les Pyos ? C’était là, la seule définition que je pouvais donner à notre fraternité. On était à la fois décalés et très terre à terre ce qui apportait un mélange explosif. Frissonnant quand il passa sa serviette autour de mes épaules je lui souris en le remerciant et le laissa se pencher vers moi pour me murmurer qu’il allait me raccompagner à ma chambre. Quel gentleman. Ça au moins j’aime. J’ai l’impression d’être une princesse à protéger et mon sourire me trahit. Glissant une main à sa nuque je l’attire un peu plus vers moi pour pouvoir lui murmurer à l’oreille. « Et tu as besoin d’être aussi près de moi pour me le dire ? » C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de le taquiner. Je ris doucement en déposant un baiser sur sa joue. « C’est gentil à toi en tout cas. » Ajoutais-je doucement. Je me reculais juste assez pour lui offrir un jolie sourire et me tourna en direction de ma chambre. J’attrapais son bras que je serrais contre mon corps pour marcher. Je m’amusais à le faire sur la pointe des pieds pour tenter d’être aussi grande que lui. Je me cramponnais donc fermement à son bras. « Je suis presque aussi grande que toi sur la pointe des pieds. » Riais-je. Oui, si on rajoute un escabeau sous mes pieds. Le stoppant et me mettant en face de lui je restais sur la pointe des pieds pour faire la taille. Je me retrouvais à coller mon ventre au sien. Écrasant surement son pauvre torse, c’es qu’il faut le muscler monsieur le spaghetti. Mon visage arrivait difficilement au sien mais ça m’important peu. « Presque. » précisais-je avant de déposer un baiser sur son nez et de me détourner rapidement en lui fouettant légèrement le visage de mes cheveux parfum monoï. Je reprenais ma marche en l’entrainant avec moi. J’aurais pu décliner sa proposition mais ça aurait été moins marrant. Et puis … une princesse mérite bien ça !

« Et tu as besoin d’être aussi près de moi pour me le dire ? » J'étouffais un pouffement à sa remarque, puis me redressais sagement en haussant les épaules un petit coup, observant son petit jeu de princesse d'un oeil un peu distant bien qu'amusé, comme si je n'étais qu'un spectateur dans cette scène. Elle aimait ça, hein ? Se mettre en scène, se faire remarquer. Ah... non, elle n'était pas passée inaperçue dans mon champ d'intérêt et c'était une véritable torture intérieure, ça. À chaque fois qu'elle s'approchait pour me sauter dessus ou me faire un de ses baisers sur la joue, j'avais ainsi comme l'impression de devoir prendre une grande inspiration pour rester en apnée jusqu'à ce qu'elle me lâche et qu'elle s'en aille. C'était ça où me laisser entrainer avec elle dans les abîmes... mais d'un autre côté... à force de rester dans la position passive, est-ce que je ne faisais pas volontairement de moi une sorte de victime pour ce genre de femmes ? J'ignorais les comportements louches des filles la plupart du temps, certes... mais je n'avais encore jamais osé en envoyer une seule balader pour de bon, parce que c'était pas tellement dans ma nature de remettre les gens à leur place... et puis aussi, j'avais l'impression d'être le seul à me faire des films à ce sujet, alors j'avais pas envie de passer pour un parano, si le fait était que je réagissais trop fort...

Mais là, ce soir, c'était peut-être quand même le moment de vérifier quelques choses pour renverser le jeu de pouvoir. Je pouvais le faire... et je savais comment le faire.

Lorsque Kelea se retourna donc en m'envoyant ses cheveux à la figure, ceci après s'être bien collée à moi en dépassant clairement les limites que j'acceptais généralement en matière de contacts physiques, je relevais aussitôt le menton en la jaugeant du regard un instant, puis la suivis en silence dans le couloir vide, accélérant ensuite vers la fin, lorsque la porte de sa chambre se fit apercevoir. Elle l'ouvrit, je lançais un coup d'oeil à l'intérieur pour vérifier qu'il n'y avait personne. Bien. Sagement, j'entrais donc à mon tour dans la pièce, puis attrapais délicatement les hanches de la jeune femme pour la tirer sur le côté et la caler ensuite fermement contre le mur adjacent à la porte. Rapidement, un de mes avant bras s'abattit enfin contre la paroi au-dessus de sa tête, me permettant ainsi de me pencher un peu en avant pour diminuer la distance entre nos visages et imposer, pour la première fois depuis que j'étais dans cette université, une domination sur quelqu'un. « À ton service... » 

Il est marrant Han Soo, parce qu’il est toujours gêné au moindre contact. C’est presque un jeu, de savoir à quel moment il va craquer. Je devrais peut-être ne pas pousser le bouchon trop loin mais c’était tellement adorable cette façon qu’il avait de rougir, et avouons le, le voir mordiller sa lèvres inférieure pour lutter contre ce qu’il ressentait le rendait sexy. Il n’était pas juste qu’un gamin frêle, il savait, sans même le savoir j’imagine, être attirant. Mais Han Soo était tellement dans son monde qu’il ne remarquait même pas les regards sur lui, ni même le nombre de filles qui le zieutaient de loin en gloussant. La seule différence c’est qu’une femme n’osera jamais venir le trouver et le draguer ouvertement, et encore je crois que si cette situation se présentait il finirait par fuir apeuré. Ca lui conférait un certain charme mais c’était désespérant au possible. Je ne dis pas que je voudrais le voir se mettre à sauter sur tout ce qui bouge, mais au moins soutenir le regard d’une fille plus de deux secondes serait déjà un bon début. Jouant le même petit jeu que d’ordinaire avec lui je le laissais me raccompagner avec un sourire en coin. Il m’ouvrit même la porte de ma chambre, au moins il était du genre gentleman et ça lui allait très bien. Je le regardais zieuter dans la chambre et lui lança sur un ton amusé « Tu sais Jin Hyun n’a pas été là de la semaine, ce n’est pas un vendredi soir qu’il va se pointer et puis j’ai vu Su Ah quitter sa chambre avec ses affaires, ils risquent d’être occupé pour la soirée. » Passant une main dans mes cheveux mouillés pour finir de les démêler. Concentrée sur ma tâche je ne le remarquerais pas tout de suite entrer dans la chambre et ne vit rien venir, surtout pas le faites qu’il m’attire avec lui dans la chambre en me plaquant contre le mur. La lumière du couloir nous éclairait seulement et je me rendis compte, seulement à cet instant, à quel point il pouvait être grand. Déglutissant je relèvais mon regard vers lui et frissonnant au ton de sa voix. Depuis quand était il devenu aussi … dominant ? J’en perdais mon souffle et n’osait détourner mon regard quand il planta le sien dans le mien. J’avais soudain chaud et je ne pu m’empêcher de rougir. « Si c’est une blague c’est pas drôle Han Soo. » et pour la première fois je ressenti ce qu’il devait surement ressentir toutes ces fois où je m’amusais à l’approcher et le prendre dans mes bras sans lui demander son avis. Son visage était si près du mien que je pouvais sentir son souffle chaud sur ma peau. Je crois que c’est la première fois que je peux sentir son haleine fruitée et je n’arrive pas à réprimer un frisson. Je serre les dents et fini par baisser mon regard pour lorgner sur ses lèvres. Ma main lâche la serviette qui tombe à nos pieds et je glisse presque timidement mes mains sur ses hanches, attendant presque son accord. D’ordinaire je lui aurais sorti une remarque enjôleuse pour l’attirer à moi mais il m’intimidait à cet instant. Déglutissant je zieutais soudain mon regard en direction de la porte n’osant la fermer. Les gouttes d’eau que je pouvais sentir couler le long de mes épaules me firent frissonner ou était-ce peut-être parce que je croisais son regard à nouveau.

{PLAY} « Si c’est une blague c’est pas drôle Han Soo. » Un petit sourire amusé apparut aussitôt sur mon visage face à sa réplique, me poussant à observer ses réactions sans y répondre tout de suite, juste pour le plaisir de la voir mal à l'aise. Alors, qu'est-ce que ça faisait, de se retrouver dans cette position-là ? Comment est-ce qu'on se sentait ? Ce n'était peut-être pas très fair play de ma part, d'accord... mais elle m'avait cherché. Ce soir et toutes les autres fois d'avant aussi, alors au final, est-ce que ça la surprenait vraiment ? « Désolé. » Mon sourire s'estompa lentement au profit d'un simple échange visuel qui me procura un furieux frisson. Je sais... c'était mal de faire ça, il parait. C'était soi disant politiquement incorrect, aussi, mais juste cette fois-ci... il n'y avait personne dans la pièce... mes parents m'avaient de toute manière tourné le dos, désormais et sa main sur ma hanche me fis déglutir malgré moi. Qui le verrait ? Personne. Personne, n'est-ce pas ? Je me redressais légèrement en voyant sa serviette tomber au sol, puis baissais un coup mon regard vers le bout de tissus humide, le coeur battant peut-être un peu plus que je l'aurait voulu. Je n'osais pas poser mes pupilles sur son corps... pas vraiment, alors, à la place, je revins rapidement sur son visage, soupirant intérieurement avant de reprendre la parole dans un petit murmure. « Je crois que tu as laissé tomber quelque chose... » J'étouffais un nouveau petit sourire en coin, puis poussais la porte à se refermer du bout du pied, nous laissant dans une obscurité quasi totale.

Une fois coupés de la lueur du couloir, je laissais mon bras se retirer du mur, tranquillement, puis me redressais avant de m'accroupir devant la jeune femme pour prendre son linge de bain et le lui mettre dans la main, sans pour autant me relever tout de suite. Au contraire.

Mon genou gauche vint toucher le sol.
Mes doigts se déposèrent doucement sur sa hanche.
Une caresse frôla sa peau de porcelaine, un coup d'oeil a son visage éclairé par la lune pâle à l'extérieur l'admira Qu'est-ce qu'elle pouvait être belle...
Finalement, pour lui demander de ne pas faire de bruit, je déposais mon index devant mes lèvres, puis approchais finalement ces dernières de son bas ventre pour l'embrasser.

Et toujours yeux dans les yeux, pour y déposer une lente lapée. C'était trop tard pour me demander d'arrêter de jouer.

{PLAY}

La porte qui se referme doucement nous plongeant dans le noir est la dernière barrière qui me retenait de fuir. Il nous plonge dans l’obscurité de sa chambre avec un naturel si déconcertant. Acculée au mur je refuse de bouger. Je veux rester là, près de lui. Frissonnant, je suivais chacun de ses gestes, les yeux fouillant son corps. J’avais le souffle court, la main moite. Je caressais sa peau délicatement. J’aurais perdu toute notion du temps et d’espace à l’instant où il s’accroupit devant moi si je ne me tenais pas à la poignée de la porte à côté de moi. Elle me parait si froide dans le creux de ma paume. Je baisse mes yeux vers lui, incertaine de ce que je dois faire. Il me rend ma serviette. C’est bien un signe. Une explication. Il veut que je me rhabille. Mais pourtant tout dans son regard me prouve le contraire, tout dans la façon que son corps à d’être si près du mien. Il reste là, accroupi, et moi je rougi. Osant à peine bouger. Et le voilà à me faire un signe. Le silence qu’il m’intime de garder sera bien plus dur que je ne l’aurais imaginé. Si assuré, si prévenant, le voilà à embrasser mon bas ventre. Et c’est un feu qui m’embrase. Je lâche un soupire rauque en rejetant la tête en arrière. Ses doigts fins sur ma peau sonnent presque irréel. Je ne sais pas ce que je fais là, mais ce que je sais c’est que je refuse de partir. Adossée au mur, je m’accroche à ce que je peux pour ne pas défaillir. Je soupire chaudement en retenant mes sons le plus possible. Je mordille mes lèvres avec une certaine fureur. Son regard ancré au mien me fait gémir. Il n’a pas le droit … il n’a pas le droit de faire ça … c’est tellement bon … tellement que j’en gémis son prénom avec indécence. Et il joue longuement. Assez pour que je finisse par le supplier de remonter. Je l’attire à moi. Il est si grand. Mes doigts glissent sous son t-shirt et caressent  son torse jusqu’à pouvoir lui retirer ce bout de tissu encombrant. Levant mon regard vers lui, je dépose des baisers sur sa peau avant de me colle à lui. Je le fais reculer jusqu’au lit. Faisant sauter un à un les boutons de son jean. Quand il but contre le montant en bois de son lit, je ne bouge plus, lorgnant sur ses lèvres avec un envie que je retiens furieusement. Ma poitrine s’écrase contre son torse quand je me hisse sur la pointe des pieds pour frôler son souffle du mien. « Embrasse-moi … » murmurais-je, suppliante. Il est le maitre. Il contrôle le jeu. Ce jeu qu’on ne joue plus pour de faux. Je sombre dans la folie avec lui. Je noue mes doigts autour de sa nuque et le laisse seul décideur de la situation. Je me contente de frôler ses lèvres qui m’apparaissent alors si douce. I was an angel, looking to get fucked hard.