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Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR

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Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 1 Juil - 0:06
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j't'ai dans la peau, et dans la tête
desyr ; we're one fire
Rien n'avait plus de sens ; ou plutôt la vie continuait sans qu'il n'y prenne part. Perdu dans les méandres de l'obscurité, l'adolescent se satisfaisait d'observer la lumière au travers de ses stores vénitiens. Il lui aurait suffi de quelques efforts pour passer de l'autre côté de la vitre, d'un pas après l'autre pour franchir la porte et inspirer l'air frais. Seulement, l'effort constituait la thérapie, celle qui passait par l'oubli et l'abandon ; le petit prince refusait obstinément d'oublier que sa lâcheté et ses trafics avaient conduit à la perte du plus beau marché sur lequel il eut pu jouer. Sa plus belle partie de poker à laquelle il n'eut jamais su bluffer si bien pour en sortir victorieux, disputant quelques manches serrées et acharnées pour remporter la mise. Le lionceau avait même refusé d'effacer ses plaies et ses maux, appuyant chaque soir de l'index sur ses cercles bleutés et vicieux pour s'assurer de leur installation définitive, pour garder son emprunte sur la chair. Il dépérissait à vue d’œil alors que d'autres en riaient, le tannaient de coups de coudes moqueurs en lui confiant que la jeunesse rend con, mais qu'il avait toute la vie pour se relever. Ils ne comprenaient simplement pas que ça n'était pas ainsi, pas comme ils disaient. Ils ne comprenaient simplement pas qu'il avait mal au cœur, à s'en damner, comme une absence que l'on efface pourtant pas. Ils ne comprenaient simplement pas qu'il était différent, avec son égocentrisme inné et ses yeux sombres, ses pommettes et ses promesses. Il était différent du reste des hommes, et il avait été à lui l'espace d'une nuit. Beau comme une comète.

Las de croiser du regard son reflet décharné, l'enfant avait fait l'effort d'écouter son aînée et mère de substitution. Lavant ses cheveux gras, troquant ses vêtements sales, il aurait pu avoir de l'allure dans son sweat américain et son slim s'il ne rendait pas l'image d'un fantôme souffrant d'anorexie. L'image d'un Tasyr dans sa réalité. Ses pieds caressant la matière du canapé, le menton contre ses genoux remontés, le syrien fixait l'écran de la télévision sans en comprendre le moindre mot. Parfois, pris de lucidité ou bien de folie sans parvenir à distinguer les deux notions, il riait pendant quelques minutes en songeant. Songeant au fait que dans son malheur, sa maigreur et sa pâleur, il avait provoqué seul ce désarroi en partant d'un bon sentiment. Tout ça parce que Dewei était beau, comme une planète.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 1 Juil - 0:59
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desyr ; we're one fire
Adossé au mur de la villa, il terminait sa cigarette lentement, appréciant la nicotine et ses effets sur son corps beaucoup trop crispé ces derniers temps. Il c'était transformé en pompier, fumant à outrance, enchaînant cigarette sur cigarette. Sa voix était devenue rauque et cassée, il ne faisait pas peur à voir, seulement l'aura qu'il dégageait n'était en rien attirante pour autrui. Il inspirait la crainte et parfois il faisait peine aussi, pour les plus attentif. Dewei n'en était réduit qu'à être l'ombre de lui-même, réduit à être une personne qu'il n'était pas ou du moins qu'il n'était plus depuis tant de temps maintenant. Les conneries étaient redevenue son leitmotive, pas une journée ne passait sans qu'une quelconque chose ne se produise. Il était retombé dans la drogue, sa marie jeanne dont les effluves transpiraient sur ses vêtements encore maintenant. A croire que le chemin qu'il avait pu parcourir au long de cette année avait été balayé d'un revers de main, ou plutôt, d'une valiser traînant sur le sol en signe d’au revoir.

Il l'avait aimé de tout son être, probablement plus encore et le voir s'en aller avait signé sa déchéance. Et bien qu'il dise le contraire, ses yeux ne trompaient pas, ils n'avaient jamais trompés, et ne tromperaient jamais. Il était mal, c'était un fait. Jetant sa cigarette devant lui, il recracha finalement sa fumé et réajusta son t-shirt alors qu'il quittait le mur. Ses pas l'avaient amenés là, chez Sunjoo et Daeho dans l'espoir de trouver quelqu'un à qui parler, quelqu'un à qui raconter l’hécatombe qui s'était fraîchement abattue dans sa vie. Une cousine, ou plutôt une fille clamant être sa cousine, une vraie cousine, de sang. Comme si il avait besoin de ça en plus. S'approchant finalement de la porte d'entrée, il frappa deux coups, puis réitéra son geste une seconde fois. Il avait entendu la télévision en passant devant l'une des fenêtres du salon tout à l'heure, il y avait forcément quelqu'un. Et il soupira, parce qu'il ne faisait que ça à présent, soupirer.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 1 Juil - 1:26
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desyr ; we're one fire
« Aujourd'hui j'ai huit ans. Les mots qu'on m'avait appris ont disparus, j'ai du mal à faire des phrases construites et cohérentes. Pour une fois j'en ai pas envie, c'est comme si mon esprit était éteint et qu'une partie était restée avec toi là-bas. »

Les interdictions levées par les droits qu'ils s'octroyait, ou simplement bafouées par des besoins nécessaires, le garçon tendit la main pour attraper un paquet précieux, et fidèle. Ses cigarettes diminuées de jours en jours et pourtant inépuisables qu'il fumait dès que la douleur pointait portaient une odeur spéciale et insupportable à l'odorat de Sun Joo qui le menaçait sans cesse, sans parvenir à lui ôter son seul réconfort. Les mots dansaient sur les lèvres des acteurs sans que le syrien n'en saisisse le sens, bien qu'il ne put se résoudre à détacher ses yeux rougis de l'écran. C'était une routine exécrable qu'il haïssait, mais qui rassurait pourtant celle qui l'hébergeait et s'inquiétait pour lui : se lever chaque matin avec la sensation d'être plus vide encore que la veille, manger en silence et vomir dans le dos de ses proches, puis se nourrir de télévision encore et encore pour se maintenir éveillé. Quelques jours auparavant encore, Tasyr savait s'occuper décemment et mettre de côté ses maux, hors tout semblait aller de mal en pis. Lentement, il enfonça ses ongles négligés dans le tissus de son slim en répétant cette phrase futile et inutile pourtant incontournable : « La porte ! ». L'adolescent dut néanmoins se résoudre à user de ses muscles restants et se lever lorsque la solitude le frappa de plein fouet inexorablement, dirigeant ses pas légers et disgracieux vers la porte en poussant un soupire d'exaspération. Quoiqu'il puisse arriver, rien ne semblait jamais le contenter, l'agacer seulement pour le mieux.

Le noiraud attrapa le double du trousseau de clés pour insérer l'une d'elles dans la porte et déverrouiller celle-ci. Passant le dos de sa manche devant son nez pour un reniflement peu élégant pour toute mise en beauté de dernier instant, il ouvrit et se figea avant que les mots ne sortent. Taz ne sut concrètement s'il s'agit de poignées de secondes ou de quelques minutes brèves avant que ses lèvres ne se mouvent de nouveau, formulant des mots d'un timbre trop rauque pour son habitude. « Ils sont pas là. »

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Sam 4 Juil - 20:52
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De l'autre côté de la porte, une clé s’inséra dans celle ci. Dewei se redressa tout en passant une main dans sa tignasse pour dégager les mèches folles de devant ses yeux et vissa sur son crâne une casquette retournée. Sa bouche était pâteuse dû au stick qu'il c'était enfilé avant de venir ici, il avait soif.

Un premier tour de clés, son regard se leva vers le ciel découvert et il en fût vaguement ébloui par le soleil qui tapait fort aujourd'hui. Instinctivement, le chinois détourna ses yeux et commença à triturer ses mains. Est-ce qu'il sentait l'herbe ? Daeho criserait à coup sûr si c'était le cas. Tant pis.

Le second et dernier tour se fit entendre et il croisa ses bras contre son torse, baissant un peu la tête comme un chien penaud. Il faisait pitié, pauvre garçon aillant loupé le coche de sa vie, sombre gosse qui à présent, n'en faisait qu'à sa tête.

La porte s'ouvrit finalement et il resta un court instant à regarder ses pieds, s'attendant à entendre une voix familière, mais rien n'arriva. Intrigué, il leva ses yeux curieusement et stoppa net toutes actions. Même celle de respirer se figea d'un seul coup, l’opprimant. Dewei c'était attendu à tout sauf à le trouver lui, Tasyr ou du moins cette personne qui lui ressemblait étrangement. Le jeune homme devant lui avait tout du Syrien, mais n'était pas lui en même temps. Sa mine pâle et ses joues creuses, définitivement, il n'était qu'un fantôme, mais certainement pas son connard. Le temps reprit son cour lorsque l'hôte daigna parler enfin et cette voix le fit faiblement frissonner tant ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas entendu. Il le fixait sans expression, impassible et totalement choqué en même temps, puis sans un mot se détourna pour s'en aller. Il reviendrait plus tard. Après deux ou trois pas effectués, il s'arrêta brusquement, grimaçant face à sa propre stupidité et se tourna une nouvelle fois, reprenant sa place initiale. «  Je vais les attendre à l’intérieur. » Tout en évitant son vis à vis, il passa l'entrée et retira ses baskets nonchalamment. Avant d'aller au salon, il jeta un dernier regard vers la porte, oui il était bien là et dieu que c'était bon.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Lun 6 Juil - 19:09
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Le mensonge serait une évidence s'il devait nier le fait qu'il ne s'était jamais imaginé retourner entre ses bras. Il mentirait en prônant le fait qu'il ne l'avait jamais imaginé le chercher, le retrouver, et lui dérober l'un de ces baisers dont il l'avait déjà gratifié à lui en faire perdre haleine. Il mentirait en disant qu'il n'avait jamais songé à accepter aimer un homme, si c'était lui, si c'était pour cet homme-là. Pourtant, désormais qu'il lui faisait face, son regard bas fuyait le sien. Les mots s'entrechoquaient dans sa tête en un chant infernal incompréhensible et refusaient de sortir du bout de ses lèvres gercées. Tasyr ne s'était jamais senti si prompt à la honte, si désireux de se cacher et ne plus jamais se montrer à la lumière du jour. Sa peau diaphane se teintait du bleu des coups et du rouge de l'embarras lorsqu'elle ne laissait pas la vue pleine sur ses os trop proches.  Il ne sut précisément ce qui l'emporta du soulagement ou de la peine lorsque le hongkongais lui tourna le dos, mais le sentiment de crainte qui oppressa sa cage thoracique à son retour le poussa à déguerpir. Il ne se reconnaissait plus, au moins autant qu'il ne reconnaissait plus son aîné, alors qu'ils n'avaient jamais autant été eux-mêmes.

Dewei était rentré, avec ou sans son consentement ; il avait failli à son rôle de gardien de la maison en l'absence de ses propriétaires. Le dos contre la porte, paralysé par une crainte plus imposante qu'autrefois, le syrien gardait la tête basse en mordillant la peau de son pouce. L'autre faisait comme chez lui, lui rappelant alors qu'il n'était qu'étranger ici, qu'il n'était qu'un adolescent que l'on aurait recueilli comme un chien, et qu'il était sans doute temps pour lui de plier bagages. Désireux malgré tout de combler le silence, ne serait-ce que pour entendre à nouveau ce timbre de voix qui l'avait hanté, Tasyr cessa de malmener sa peau pour entrouvrir les lèvres, le souffle court et haché par l'effroi. « D'accord. » Ça n'était qu'un mot parmi d'autres, inutile qui plus est ; ça n'était qu'assimilé à ce qu'il était, ressemblant. Son regard noisette se posa sur le sol, et il s'y laissa glisser en refusant de quitter la porte. Peut-être pour s'aider dans une potentielle fuite. Peut-être pour barrer son chemin en cas de désir d'escapade.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Lun 13 Juil - 15:30
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Il se laissa tomber sur le canapé, les mains sur le visage comme pour tenter de réaliser ce qu'il se passer à présent sous ses yeux. Son rythme cardiaque lent d'origine s'affolait crescendo, et ça lui faisait mal. Dewei avait osé pensé qu'il y était parvenu, qu'il était soigné seulement la réalité des choses venait de le frapper de plein fouet et non, ce n'était pas le cas. Le Hong Kongais en était réduit à ça, une plaie béante, à vif qui suintait la pitié. Personne n'avait jamais su l'atteindre, personne n'avait jamais su le toucher et pourtant lui l'avait détruit, du moins un peu, peut-être beaucoup même, la seule chose à retenir était qu'il se sentait défaillir et ça c'était nouveau.

Voyant que le syrien n'arrivait pas, titubant il se redressa du sofa et souffla péniblement pour se donner du courage. Le pas lent il regagna l'entrée et le trouva assis par terre, dos contre le mur. Simplement, le Sango s'adossa au mur le plus proche, bras croisé contre son torse et visage tourné vers l’extérieur. Il faisait beau dehors, pourtant il semblait à Dewei qu'à l’intérieur la température était glaciale, que le temps allait tourner à l'orage. Soupirant tout en se grattant la nuque, il hésitait à parler, ne sachant pas vraiment par ou commencer ni même quoi dire finalement. Cette rencontre était spontanée, il ne s'y était pas attendu et maintenant sur le fait accompli il perdait ses moyens. Pourtant cette scène il se l'était répété de nombreuses fois dans sa chambre universitaire. Quoi dire à Tasyr lorsqu'il réapparaîtrait, c'était même le nom qu'il lui avait donné. Face à son miroir les mots s'échappaient avec une aisance déconcertante, mais là, ce n'était simplement pas le cas. «  Tu comptes rester là ? »  Souffla-t-il faiblement. Il se maudit d'ailleurs pour le son qu'avait adopté sa voix, si peu sûr d'elle, ce n'était pas dans le scripte. Fermant ses yeux fortement et détournant les yeux pour les poser cette fois ci de l'autre côté, vers le salon ou la télé était allumée il poursuivit. « T'étais passé où ? »  Et pour la première fois depuis qu'il avait passé l'entrée, le chinois osa le regarder sans la surprise pour l'aider. Il était là, assis comme un con sur le sol et Dewei n'avait qu'une seule envie, le prendre de ses bras et sentir son odeur, mais il resta loin pour ne céder à rien, ils avaient des choses à régler avant.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Lun 20 Juil - 20:45
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Le syrien leva le nez, les yeux plissés avec suspicion. Tout n'était-il pas trop surfait, trop différent et pourtant trop similaire ? N'était-il pas un rôle, un garçon jouant à l'amoureux transit et pourtant si piètre comédien qu'il ne parvenait à exprimer ses larmes en de touchantes retrouvailles ? Les cheveux plaqués au mur par le gel de la sueur dévalant sa colonne vertébrale, les lèvres difficilement entrouvertes, il frotta énergiquement le bout de son nez pour empêcher l'intrusion de cette odeur haïssable. Du musc, et l'arôme suave de son parfum, celle qu'il avait humé à plein nez et goûté du bout de la langue. De la virilité, celle qu'il se surprenait à raffoler tant qu'elle s'exprimait par son corps uniquement, mais aussi l'apothéose de l'horreur. Ce je-ne-sais-quoi qui lui retourne les tripes et lui donne la nausée. L'odeur de l'indifférence. Ses yeux glacés pouvaient esquiver les siens, ne plus jamais s'y perdre, il savait qu'il était suffisamment fou pour attendre ce geste toute sa vie à en perdre haleine ; sa bouche pouvait ne plus trouver la sienne, il savait qu'il était suffisamment fou pour attendre ce contact toute sa vie, à en mourir. Et alors parfois, lorsqu'il surprenait une larme fugace, il riait à en perdre le souffle, les mains sur le ventre : il riait parce qu'il n'y a pas si longtemps, il était ce diable de Tasmanie qui suivait Hansa comme son ombre, cette petite frappe qui se prenait pour un Dieu, ce lycéen qui fouillait les sous-vêtements pour seuls écarts, cet enfant trahi par sa propre patrie. Sa vie n'était pas finie, il l'avait seulement suspendue pour l'attendre lui.

Sa vie était suspendue, mais la sienne, à ce chinois si particulièrement arrogant, qu'en était-il advenu ? Sa fierté ravalée, son arrogance annihilée, cette entité qui faisait de lui l'homme désiré effritée. Tapotant ses genoux du bout des doigts, Tasyr se perdit une fois de plus dans la contemplation de ce mur si commun. « Non. Oui.. Peut-être, je sais pas. » Un soupire quitta ses fines lèvres, lippes qu'il ne tarda pas à mordiller sous l'anxiété d'une conversation échangée avec lui. Pouvait-il entendre, d'ici, son cœur battant la chamade à s'en déloger au moment où il croisa son regard ? La lueur particulière qu'il ne lui réservait, qu'à lui et lui seul ? Sa gorge se serra un instant, et les nerfs du syrien menacèrent de craquer de nouveau. Il aurait aimé que Sun Joo soit là, à le secouer, à remettre du bon sens dans son être vide. « Je, euh.. » Anxiété, nervosité. L'ongle du pouce porté à ses lèvres, et mordillé avec insistance. Il aurait aimé mentir, ne serait-ce que pour paraître plus fort, plus Homme ; de toutes évidences, pour tous il n'était qu'un enfant. « Ecoute, je te jure que je voulais pas, j'avais pas le choix, si.. si j'avais pas été obligé de le faire, j'en aurais pas profité pour tout balancer cette nuit-là, vraiment je.. je te jure, je voulais pas. » Sa poitrine fine se souleva en d'irrégulières inspirations tandis que Taz refoulait sa panique intérieure, et l'humidité de ses yeux. Pourtant, pour la première fois peut-être, son regard avait volontairement accroché le sien dans un lien désespéré.  

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Ven 4 Sep - 15:43
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Tout n'aurait pas été simple c'est certain, mais les choses auraient tout de même été plus facile à vivre qu'à présent. Planté contre son mur, le regard fuyant le hongkongais se permit, un instant futile, d'imaginer son existence si Tasyr n'était pas parti comme un voleur ce soir là. Malheureusement il n'y vit rien car ce qui était fait, était fait, rien ne changerait plus désormais, il fallait vivre avec et surtout arrêter de penser. Penser à quelque chose que le temps avait balayé en ricanant, à quelque chose qui n'avait jamais vraiment débuté.

Les yeux plissés, tout en se mordillant l'intérieur de la joue sous le coup de l'anxiété, Dewei désarmait son vis à vis des yeux en le fixant sans vraiment s'en rendre compte lui-même. La porte d'entrée ouverte synonyme d'issue de secourt restait encrée dans un recoin de sa tête au cas ou leur petite retrouvaille tournerait au vinaigre, et bien que l'envie de s'enfuir à son tour lui trottait, ses pieds restaient greffés au sol. La lâcheté était une vertu qu'il c'était découvert en côtoyant le plus jeune et cette dernière faisait désormais partie intégrante de son existence. Il n'affrontait plus rien sauf lorsque ça le dépassait, préférant fuir et ne plus se mouiller, le sango c'était apprivoisé un côté flasque qu'il revendiquait. Mais ou peut-il bien être passé le Dewei qui affrontait tout tel un fou, un fou qui n'aspirait qu'à vivre sans limites ? A croire qu'il était mort lui aussi. Mais aujourd'hui, il ne voulait pas s'en aller, il n'avait pas envie d'être faible. Encore mieux, il ne voulait plus faire partie de ses gens là car au plus profond de lui, il n'avait rien d'un lâche bien au contraire, on l'avait simplement rendu ainsi, c'est tout. «  C'est plus vraiment mes affaires à présent, j'veux juste savoir ou t'étais passé toutes ces semaines. » Sa voix était dure, plus dure qu'il ne l'aurait souhaité seulement cela lui convenait. Il fallait qu'il semble sûr de lui, rien de la souffrance que son absence avait provoquer ne devait transparaître. Dewei était fort, ou plutôt il devait l'être, juste un instant. «  C'est même pas par rapport à moi, pendant je ne sais pas combien de temps t'as disparu de la surface du monde. T'as pensé qu'à ta gueule Tasyr. Ça change pas de d'habitude tu me diras. » Un petit rire étouffé lui échappa alors qu'il balançait sa tête légèrement en arrière, fermant ses yeux une seconde à peine. «  Et puis tu sais quoi, je m'en fou. Ca ne sert plus à rien de jurer ou je sais pas quoi, t'as plus aucune crédibilité pour moi. Des paroles j'en ai tellement entendu et bizarrement t'as jamais su les tenir. » Sans ajouter quoique ce soit, il retourna au salon ou il retrouva sa place sur le canapé. Le visage enfoui dans ses mains il soupira doucement avant de laisser ses doigts se glisser dans le long de ses cheveux. C'était plus compliqué qu'il ne l'avait espéré.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Dim 6 Sep - 18:31
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Jeté en pâture au martyr, offert à la pitié, et ce de son propre chef ; indéniablement pitoyable, et pourtant si propre à ce qu'il fut l'espace de quelques semaines. La vanne ouverte aux larmes et aux supplices, le cœur mis à vif d'écorches plus laborieuses et douloureuses les unes que les autres.. Lui-même se serait songé, autrefois, incapable d'un tel niveau d'absurdité. Lui qui, longtemps, était resté de marbre face aux coups, aux attouchements physiques, lui qui avait frôlé la mort plusieurs fois pour s'en relever champion, lui qui narguait la faucheuse d'un regard conquérant qui lui suppliait pourtant de le reprendre d'un claquement de doigts. Chacun aurait été dans son juste droit de rire aux éclats au nez de cet enfant idiot, naïf sans doute trop, qui n'avait jamais été si blessé que par un amour désabusé. Scénario bancale d'un théâtre amateur, problèmes vitaux d'un adolescent inconnu à chaque palpitation que le touché du hongkongais provoquait sur son épiderme blanc et fin. Dès lors, que l'objet de ses rêves les plus charnels, de ses pensées les plus enjôleuses, de ses soupires les plus voluptueux, se tenait en cette posture si nonchalante, si peu alarmante, Tasyr se sentit épris d'un vide conséquent. S'il n'était plus que le reflet dans un miroir brisé, où se tenait la personne fière et agressive qui avait traqué son âme pour l'en faire captive ? Car en dépit des intempéries qu'il avait provoqué seul de son égoïsme sans borne, il restait en le syrien une voix, fluette et maigre, qui susurrait vicieusement qu'il lui manquait avant tout la plénitude de se savoir offert au soin de ses poings durs. Couvert du sang qu'il crachait autrefois à son visage, et peut-être même d'un joint qu'ils auraient fait tourné. D'une chambre partagée, d'un secret exposé. D'une cabane délabrée, d'un sweat retiré, d'une bouteille vidée. Il était là, face à lui, et lui manquait plus que tout. « J'étais.. J'étais ici ? » Il hésitait, les poings serrés et la mâchoire crispée. Ici n'était que la pure vérité, pourtant le  mensonge le plus évident. Il déglutit, mordillant sa lèvre de plus belle, les épaules secouées de sanglots qu'il refoulait. Dewei l'avait aimé, ou apprécié tout du moins, en homme fort. « C'est pas vrai. Tu peux pas dire ça. » Ramenant une fois de plus ses genoux contre son haut ample, Taz cacha son visage contre la maigreur de ses genoux. Autrefois, ils étaient plus larges. « Autrefois » était-il déjà d'un autre temps ? « Dewei s'il te plait, écou.. » Coupé en un élan supplémentaire de geignements absurdes, le chinois ayant abandonné son poste pour lorgner sur le canapé où il se trouvait autrefois, l'ancien sango se sentit pris de remords à l'ombre d'une pensée soudaine. Sentait-il son parfum sur le canapé, ou tout du moins s'en souvenait-il aussi bien que le jour où il l'avait goûté du bout de la langue ? Un rictus assombrit son visage creux : s'il avait appris une chose au court de sa vie, c'est qu'il n'était pas né pour se laisser posséder par le romantisme. Lentement, de pas rendus insonores par son poids et sa piètre volonté, Tasyr s'approcha de son aîné pour poser sa main sur son épaule. « Ne m'écoute pas alors. Faisons juste comme avant, c'est comme ça qu'on a appris à se parler. » Il n'avait pu pourtant résister à la tentation du péché que représentait le chinois en sa splendeur, à cet attrait si viril et désirable ; cessa de parcourir son lobe de ses lèvres gercées pour se redresser et lui offrir plus malsain encore. Poussant l'audace jusqu'à le prendre de cours en posant ses fesses sur ses genoux, le syrien glissa sa main dans la sienne en soutenant son regard vénéneux. De cet homme tendancieux et puissant qu'il avait connu à cette ombre qu'il reconnaissait comme meurtrie, un pas seulement les séparait : la violence de leurs combats d'une vie. Fermement, il remonta la main dorée du plus vieux sur son cou, l'invitant à le serrer, et la fit glisser sur sa clavicule en imprimant dans sa descente la marque de ses ongles. « Frappe moi. Tu m'as mal jugé quand je t'ai avoué aimer ça, mais je sais que tu apprécies autant que moi. » Qu'avait-il de plus précieux à perdre. Il n'avait jamais désiré que lui. Que ça. Annihiler le lien malsain entre cet « autrefois » et « aujourd'hui », pour ne créer qu'une seule et même existence. Celle d'un Tasyr vivant, celle d'un Dewei fier ; celle de leurs vies ; la leur. 

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 16 Sep - 16:21
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Le canapé sentait le cuir fraîchement ciré mélangé à l'odeur d'un passé dérangeant. Combien de temps était-il resté à cette même place affalé sous un plaid ? Assez de toute évidence pour que sa senteur ne se greffe en ces lieux, trop longtemps probablement pour qu'il n'imprime sa marque ici, pour que tout dans cette pièce à l'allure moderne n'en suinte le Tasyr. Les yeux du chinois, perdu sur le plafond ou de nombreuses petites taches étaient visible, se fermèrent dans son soupire exacerbé. Il était fatigué de tout ça, lasse de le savoir si proche et en même temps si loin, exténué de se savoir si faible et diminué alors qu'il était tellement différent avant. Ces jours, ces mois qu'il avait vécu comme un abandonné, à airer dans les rues en étant qu'un pale reflet de sa personne l'avait éteint. Cette hargne qui, avant, l'animait d'une fougue envoûtante s'en était allée elle aussi. A présent Dewei ne représentait qu'un piètre fantôme déchu, sans envies, sans rien pour l'habité, ridiculement douloureux.

Sa peau frissonna lorsqu'il la senti, sa main se déposer avec une fine hésitation sur son épaule et le plus âgé se redressa, posant cette fois son regard sur le tableau face à lui. Il ne cilla pas, ne cligna même pas des paupières. Sa respiration se fit plus lente à mesure ou les évenements se déroulaient devant lui et l'unique chose qu'il osa finalement faire fût de le regarder à nouveau, avec une certaine incompréhension malgré tout. Au moment ou le Syrien s'installer sur ses cuisses, il se raidit en grimaçant, inspirant profondément ce qui lui évita d'ailleurs un étouffement magistral. Le visage inexpressif, il continua de le fixer sans un mot, ne parvenant pas à voir ailleurs que ce garçon frêle assis sur lui, que ses lèvres se mouvant et déversant  un flot de paroles à lui en faire bourdonner les tympans. Dewei ne saisit pas directement ou l'autre voulait en venir, il se laissa faire quand sa main fit attrapé pour terminer son ascension sur son cou. Doucement il pressa ses doigts, pour la sentir, cette peau qui lui avait fait défaut tout ce temps. Elle n'était pas aussi lisse qu'avant, mais c'était la sienne à lui, brûlée, à vif, qu'importe, elle aurait toujours cette même texture qu'il aimé. « A quoi tu joues ?!» Conscient de la situation, même si son cœur lui hurlait le contraire, sa tête elle, avait envie de le faire valser d'au dessus de lui. Cette proximité l'effrayait autant qu'elle le rendait dingue. Il arrivait à sentir son parfum, sa respiration presque aussi, dieu comme ça faisait du bien, et malgré tout il n'y arrivait pas. La haine qu'il avait développé envers cet être en effacé le reste, il ne pouvait pas.

Ses dents grincèrent en entendant les mots 'frappes-moi' qui résonnèrent comme un leitmotiv dans son cerveau. Sa respiration qu'il avait calmé, s’approfondit à nouveau alors qu'un faible rictus en coin étira ses lèvres gercées. Depuis combien de temps attendait-il cet instant ? Longuement le chinois avait visualisé leur retrouvailles, se passant tous les scénarios possibles seulement un seul avait retenu son attention. Quelque part, Dewei était certain d'une seule et unique chose. Il lui faudrait jouer des poings contre son autre pour réussir à avancer, pour se sortir de cette merde dans laquelle il avait plongé la seconde même ou Tasyr l'avait abandonné, comme tous les autres avant lui. Seulement maintenant que tout se concrétisait, il n'était plus certain d'en avoir envie. Son regard se détourna enfin, se posant sur la fenêtre ou il pouvait apercevoir l'extérieur. «  Racontes pas de conneries putain!» Aucune intonation, ce qui rendait ces mots d'autant plus dérangeant, il faisait peur dans sa faiblesse tant personne n'était habitué à le trouvait ainsi. Son assurance d'il y a peu l'avait quitté, tout comme ses paroles qui à présent étaient courtes et brèves. Comment avait-il seulement réussi à sombrer de la sorte, comment avait-il pu ? Lui qui s'était pourtant promis d'être fort, lui qui c'était, toute sa minable vie, conditionné à être un battant. Dans ses pensées, il rigola un instant en faisant face à sa situation actuelle. Il n'était plus qu'un simple connard perdu et désemparé, tout ce qu'il n'avait jamais souhaité être. Le pire dans tout ça était la raison de sa déchéance. Son poing libre se serra fortement alors qu'il reposa ses mirettes sur son vis à vis. Sans motif, il se mit à rire sadiquement puis s'arrêta comme si de rien était. La folie. « Connard. » et il serra son cou fortement entre ses doigts, ramenant son autre main à la partie. Il pressa de toutes ses forces tout en le regardant fièrement.

A cet instant il la senti en lui, cette hargne disparue le gagner à nouveau.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | 
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