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Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 16 Sep - 20:27
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Parce que seul un monstre pouvait en éveiller un autre. Quelle qu'en soit la nature ou le péché, quelle qu'en soit la forme ou la destiné, il n'y avait que le mal pour ronger le mal, mais comprendre et accepter les maux d'un autre. Le paradoxe sur lequel se fondaient ses sentiments et ses ressentis s'accroissait au contact de son aîné ; lui, tellement mort d'avoir tué ; mais lui aussi, tellement vivant d'aimer. Si vide d'avoir lutté, si plein d'être touché. Assis sur ses genoux dont il n'avait rien oublié de la texture, quand bien même cette position fut trop rare pour eux, sa respiration s'accrut soudainement au passage de sa main de bronze. Les ongles courts qui s'imprimaient sur sa chair tendue en de fines striées tordaient son ventre en un désir voluptueux, et inconvenant. Ses paupières à demi-closes luttaient pour ne pas s'affaisser sous la gêne douloureuse, pourtant jouissive. Malade, irrémédiablement malade par sa faute, incurable sans doute. Jamais une poigne si féroce n'avait renversé ses états d'âme au point de le réduire à la condition de pantin aussi aisément. Jamais un regard si hargneux ne l'avait poussé à réclamer seul le châtiment en glapissant son désir d'être assujetti. Et quand bien même le hongkongais pouvait nier, le bâtard arabique au teint blafard savait que cette violence innée et clamée constituait l'essence même de ce qu'ils appréciaient. Et quand bien même l'autre désirait le rejeter, par delà son propre souffle saccadé échappé de ses lèvres gercées, c'était avant tout celui de Dewei qu'il sentait taper contre son menton en le faisant frémir. Qu'importe qui primera de la violence ou de la tendresse, Tasyr se confortait étrangement du simple fait de s'être assuré qu'il réagissait toujours à sa proximité.

Lorsque la boule coincée dans sa gorge le força à déglutir, le syrien redressa sa tête qui penchait jusqu'alors en arrière sous le poids de la satisfaction. L'envie furieuse de frotter le bout de son nez contre sa joue réprimée au fond de son être, il se permit un mince sourire : des deux, il était celui qui aimait le plus. Et si ça n'était le cas, alors le plus démonstratif, ou le plus quémandeur d'attentions. Combien de temps le chinois jouerait-il avec son affection, avant de s'en lasser, si ce n'était déjà fait ? « Je joue pas, 'yati » Le diablotin fantomatique doutait fortement qu'aussi troublé qu'il soit, Dewei lui accorde la rédemption qu'il cherchait en tous points. En revanche, convaincu de l'effet exaspérant de chaque mot doux qu'il s'entendait prononcer, il s'efforçait à les rendre mielleux au possible, attisant la colère sourde d'un vis-à-vis trop calme à ses yeux. Pourtant secrètement, il nourrissait l'envie d'y avoir droit un jour, parce que quand bien même ils n'étaient que le reflet d'un même miroir, ils étaient à la fois opposés en tous points. Il ne se sentait plus tant honteux d'affirmer son attirance pour un homme, ni de rêver la nuit d'un corps déchaîné contre le sien, seule subsistait la crainte d'être l'unique piégé en un tourment non-réciproque ; son combat le plus important.

Lentement, le syrien retroussa sa lèvre supérieure en un grondement animal. Osait-il encore penser qu'il le dupait, qu'il lui mentait, qu'il ne réclamait pas la puissance ? Peut-être se complaisait-il à songer qu'il n'aspirait qu'à ça en son maigre organisme : déblatérer un flot insensé. Ses doigts blancs caressèrent le dos de sa main de quelques arabesques brèves avant de migrer à sa nuque ; et par ce simple touché, son ventre papillonna un instant, alors qu'il retrouvait sous sa paume la texture qu'il avait imaginé maintes fois en ces nuits précédentes. « Toi, arrête de faire chier. Pourquoi t'es comme ça ? » Pourquoi t'es pas comme avant ? Pourquoi t'es différent ? Le timbre de sa voix rendu rauque par l'exaspération, le gamin le défia d'un regard sombre, les pupilles dilatées par l'excitation que son touché, quelle qu'en soit la nature, déclenchait en son bas-ventre. Naïvement, il espérait que ses ongles ancrés le long de sa gorge ne disparaissent jamais ; qu'il soit marqué au fer rouge de son appartenance possessive. Alors en son rire, il reconnu avec joie l'éclat de cruauté qui l'avait fait succombé ; alors en son rire, il sut qu'il se délivrerait avec délice à ses coups les plus malsains. Puisque c'est en se sentant mourir sous son corps qu'il se sentait vivre plus haut que les cimes.

Il lui abandonna sa gorge, penchant à nouveau la tête vers l'arrière ; il lui condamna son souffle, se moquant de trépasser dans l'instant pourvu sur ses doigts ne cessent d'enflammer son épiderme d'ivoire. Le souffle étouffé par sa poigne, les lèvres tremblantes d'un frisson pervers, Tasyr battit des paupières pour les clore sitôt, un franc sourire ornant sa bouche rosée. Au fil des secondes, implorant contre son gré l’oxygène, son corps se permit d'échapper à son contrôle pour tressauter en quelques hoquets maladroits. Il rouvrit une paupière, battant maladroitement des cils, et greffa son regard borgne dans celui extatique de son ennemi, son Némésis, son amant. La main droite du syrien agrippa sa nuque, son buste se courbant jusqu'à rencontrer le sien, alors qu'une plainte fut prononcée par l'ultime souffle qui subsistait. Monstrueuse, par son exaltation, vicieuse par son plaisir sournois. Mais il n'avait pas conscience d'être affreux ou chimérique au fond : la seule chose qu'il réclamait était sa reconnaissance et sa satisfaction.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mer 14 Oct - 21:46
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Les doigts fin du Chinois entouraient ce cou laiteux offert en pâture à qui en voudrait bien, et il c'était saisie de l'opportunité, après un bref instant de réalisation, Dewei avait sauté sur l'occasion, cette dernière étant trop belle pour se voir refusée. Il avait d'abord presque enlacé son cou, se délectant malgré lui de cette peau douce qu'il n'avait pas pu toucher depuis longtemps maintenant, puis il avait serré, enfonçant presque ses ongles dans l'épiderme, serrant fort, si fort qu'il avait presque l'impression qu'à tout moment la jugulaire exploserait. Sous ses phalanges il sentait le pouls de son cadet accélérer plus les secondes s'écoulaient à folle allure et il ne le quittait pas des yeux, trouvant le spectacle particulièrement plaisant.

Sa mâchoire dure, les muscles de ses bras tressaillant tant il était contracté, Dewei en oubliait presque de respirer, totalement perdu dans cette folie qui le submergeait à coup de grande claque. Quelque part, on lui hurlait de le lâcher, d'annihiler l'emprise de ses mains sur lui, pourtant il n'en démordait pas, presque déconnecté. Avec Tasyr il ne connaissait que ça, La violence, la preuve était bien présente encore et toujours. A son tour il se senti pris à la gorge, mais la pression exercée fut si faible que le chinois en rigola presque. En une fraction de seconde, comme si rien de tout ça n'avait exister plutôt, il lâcha sa prise finalement, laissant tomber ses bras lourds de long de son corps aminci.

Le regard noir qui, fût un temps, la caractérisait bien, ne délaissa pas son vis-à-vis qu'il scrutait sans gêne tandis qu'un fin rictus illumina son expression fermée. Profondément il inspira une grande goulée d'air à croire qu'il était celui qui venait de se faire étouffer et simplement, il osa lever l'une de ses mains pour venir caresser doucement la joue rougit de celui qu'il aurait pu appeler son amant, avant. Il frissonna à son propre touché tout en baissant discrètement son regard. Ses doigts effleurèrent son visage creux, terminant sur ses lèvres pleines faiblement rosées. Probablement qu'il rougit lui aussi, et l'idée même le fit rire un peu, Dewei était ridicule. « Tu m'as manqué » il souffla à voix basse, presque honteux d'être l'auteur de ses paroles qui malgré leur simplicité, en disait tant. « Ouais, un peu trop même. » Relevant ses mirettes fuyardes, il haussa les épaules comme résolu à sa condition de faiblesse. « J'aurai jamais pensé être celui qui resterai comme un con à t'attendre tu sais. » Il se redressa, poussant le Syrien à en faire de même. Se retrouvant debout face à lui, il recommença à titiller sa bouche du bout des doigts. « Et pourtant tu vois, ce fût le cas, du moins un court moment. » Un rire franc lui échappa, celui-ci résonnant en un carillon glaciale et peu rassurant. « J'aurai pu t'oublier Tasyr, j'y étais presque tu sais. Mais tu t'es senti obligé d'apparaitre de nouveau.» Sans hésitation, il avança d'un pas réduisant presque à néant la maigre distance qui les séparait. Son autre main libre trouva sa place sur l'épaule devant lui, une tape à l'allure amicale, une tape peut-être un peu trop appuyée. « Tu sais, t'aurai dû rester ou t'étais tout ce temps, ouais, t'aurai vraiment dû. » Sans plus de cérémonie, sa main qui deux minutes en arrière effectuait sur son visage des gestes tendres, s'affala lourdement contre cette joue qu'il flattait normalement. Le poing fermé pour plus d'ampleur, sa rage c'était animée au fil de ses paroles et le coup sanguin avait clôturé le tout.



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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Ven 23 Oct - 16:15
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Ses doigts l'étouffaient ; ses sentiments le submergeaient. La bouche entrouverte pour happer contre son gré une fine goulée d'air, les paupières tressautant par ses sens en alerte, Taz abandonna sa prise sur le haut de l'autre. La douleur s'immisçait vicieusement le long de ses veines jusqu'à faire gonfler sa carotide et pourtant, il n'avait jamais autant trouvé son compte qu'en cet instant. Comme s'il n'était rien, comme s'il n'était qu'une brindille, comme s'il n'avait aucune valeur, aucune résistance. Comme s'il pouvait disparaître et ne compter pour personne, encre éphémère sur une page friable. Dieu que c'était bon, de pouvoir payer pour chaque erreur et trouver son bonheur dans la souffrance ; de payer pour chaque crime et s'en sentir blanchi, délivré. Mais plus que tout, il était enivrant de retrouver les sensations d'un corps en alerte sous sa poigne, de se rappeler de la façon dont chaque pore frémissait sous sa violence, de penser qu'à nouveau, il avait le contrôle total sur lui. Parce qu'il l'aimait aussi pour ça. Avant même l'amour qui s'amplifiait à tout instant à lui en faire peur, avant même les peines et les dégoûts qu'il avait outrepassés, c'était pour sa violence et sa force qu'il l'avait fréquenté, qu'il s'était battu. Pour enfin être assujetti.

Un grincement échappa à sa gorge brûlante lorsque l'oxygène lui parvint enfin, presque à contre-cœur, les joues brûlantes de son flirt poussé avec la Faucheuse l'espace d'un instant. Le syrien massa sa gorge, incapable de broncher à cette main froide qui sculptait ses traits, incapable pour autant de ne pas profiter de ces phalanges qui redessinaient ses lèvres gercées. Seuls ses mots furent l'électrochoc qui dégivra son corps, et le gamin ne put réprimer un faible sourire en déplaçant l'une de ses mains jusque sa tignasse qu'il ébouriffa. « Tu m'as manqué aussi.. Sa voix d'ordinaire fluette, presque aiguë en certaines occasions, avait baissé de quelques octaves, rendue rauque par le manque de souffle. Beaucoup trop. » C'était étonnant, tout de même et de son point de vue, de ne plus avoir à craindre ses sentiments abjects pour une personne de son sexe, d'assumer pleinement des mots lourds de sens que l'éthique se tentait à bafouer. Mais ça l'était d'autant plus de savoir que le hongkongais semblait plus apte à se livrer aussi ; l'absence avait semé parmi la discorde une ombre de bienfaits malgré tout. Cependant le diablotin, en ce revirement chaotique, ne savait plus sur quel pied danser et une fois qu'il fut debout, ses doigts triturant la couture de son sweat, il se laissa emporter par l'euphorie au risque de chuter plus vigoureusement. « Mais je voulais pas ! J'avais pas le choix, pour moi aussi ça a été difficile, je me suis senti mal, tu penses quoi ?! » 

Retrouvant la raison et muté par l'instinct, l'alarme sonné par la tonalité froide de son rire, Tasyr recula vivement jusqu'au mur à mesure que son Némésis progressait vers lui, déglutissant bruyamment. Il le connaissait pourtant ; il avait appris à fonctionner avec Dewei. Toutefois, en amant déraisonné, il s'illusionnait à chaque mot passablement tendre en y imaginant l'Armistice ; à tord. Ses pupilles dilatées par l'adrénaline, ses mots se bloquèrent dans sa gorge sans parvenir à ne déblatérer autre chose que de pitoyables balbutiements honteux. Quand bien même sa mâchoire venait de souffrir, ses poings de se crisper et son amour-propre de chuter, l'adolescent retrouva sa hargne pour vriller son regard noirci sur le visage fermé de son aîné. « D'où tu me touches sans ma permission ? T'as cru que t'étais qui putain ? » Puéril au possible et pourtant craché avec véhémence, le syrien décolla son dos du mur pour avancer à son tour vers l'autre, agrippant ses cheveux rapidement pour faire basculer sa tête en arrière. Face à Dewei, il n'avait jamais eu de grandes chances, son corps frêle passant bien souvent sous les coups de celui dont la force n'était plus à démontrer. Seulement, s'il agissait avec rapidité et précision, il avait quelques infimes chances de laisser au moins une marque sur sa peau dorée. Cependant, à la colère qui grondait de plus en plus fort au sein de ses tripes se mêlait un besoin viscéral d'être contrecarré, lequel réchauffait ses reins. Aussi, d'un geste avisé, Taz planta sans ménagement ses dents dans son épaule, surmontant sa morsure d'un geignement accompagnant chaque baiser papillon déposé sur son épiderme jusqu'à sa mâchoire. « Mais je t'en prie, touche moi encore. » 

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Sam 21 Nov - 16:56
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J'ai oublié comment vivre, tant que le soleil se lève avec ou sans love


Ce qui se passait devant ses yeux, la scène dont il était acteur lui-même, sonnait aussi étrangement qu'une dispute de couple et ça le piquait. Quelque part, se mettre en spectacle ainsi, certes dans une maison vide, se dévoiler et exprimer ses sentiments sans vergogne, lui arrachait les tripes en l'en faire chialer. Encore aujourd'hui il n'assumait pas vraiment ce qu'il était, ce qu'il pouvait éprouver et ressentir. Bien entendu il avait accepté sa situation, il avait accepté ne plus être en la totale possession de ses moyens lorsqu'il s'agissait du Syrien, oui il avait abdiqué. Pourtant après ces jours à airer seul, sa condition l'avait probablement de nouveau rattrapé et là maintenant, alors qu'il se trouvait devant lui, le poing douloureux suite au coup qu'il lui avait asséné, Dewei ne comprenait plus ou ne voulait simplement plus comprendre pourquoi il se retrouvait dans cet état pour un pauvre mec.

Quand les regrets reviennent, j'repense et j'tourne en rond, jamais plus je n'te dirai bébé reviens


Ses yeux plus noirs que jamais, le plus âgé fixait son autre avec une rancœur qu'il se connaissait peu. Il n'était pas ainsi, à en vouloir des lustres à des personnes qu'il estimait, préférant oublier et continuer d'avancer. Seulement rien n'était normal lorsqu'il était question de Tasyr et ça par contre, le Gumiho ne l'avait pas oublié. « depuis quand ai-je au juste besoin de ta permission ? » Avait-il susurré, la voix à moitié étranglée par un rire aux tintes diabolique. Ce n'était même pas de l'énervement, à ce stade il avait simplement la haine. La haine non pas seulement envers le garçon devant lui, mais contre le monde entier, contre sa propre personne avant tout. Comment avait-il pu le laisser partir ? Comment avait-il pu le laisser loin de lui tout ce temps ? Comment pouvait-il être encore à ce point entiché de lui après les jours qu'il avait passé comme un con, seul à ruminer et se remettre en question pour comprendre une chose qu'il n'arriverait jamais à saisir de toute évidence ? Qu'importe le temps passé loin de lui, les heures à le haïr de le rendre faible, les minutes à tenter de l'oublier, les secondes à l'aimer malgré tout.

Laisse tomber j'ai plus mal, j'parle à la Lune j'vois ton reflet dans l'eau


Il soupira fortement, reculant d'un pas, puis avançant de deux à nouveau pour être toujours plus proche de lui que la seconde d'avant. Baissant sa garde un instant pour le regarder simplement il se retrouva sans comprendre comment à grogner faiblement face à une pression désagréable contre son épaule, puis les yeux se fermant sous les minces effleurements que l'autre appliquait dans sa nuque. Les paroles murmurées eurent pour effet de lui faire se mordre l'intérieur de la joue pour empêcher un sourire qui l'aurait trahi de toute évidence. En regagnant ses esprits il ne trouva rien d'autre que de remonter son genou fortement sur l'entre jambe du plus jeune pour qu'il le lâche enfin. Reprenant contenance, les yeux grand ouvert en admirant Tasyr se tordre à ses pieds, il l'attrapa simplement par le col , le soulevant presque, pour venir finalement le coller sans délicatesse au mur plus loin, ne se souciant pas du bruit qu'avaient produit ses os en rencontrant le béton. Il était léger et une nouvelle fois sa maigreur le frappa. Dewei sourit en coin, en détachant ses doigts de son haut. Il resta figé devant lui plusieurs longues secondes, son expression toujours aussi dure malgré son rictus. Un rire franc quitta ses lèvres et à nouveau, son poing se leva en l'air pour s'échouer cette fois sur le mur, juste à côté de son visage. Une douleur vive le prit le poussant à grimacer, mais il l'oublia très vitre. De son autre main, il c'était saisi des pans du tissu qui servait au Syrien de t-shirt, le froissant avec énergie, évacuant sa rage ainsi. Avant il aurait eut du plaisir à le dégommer, à lui en foutre plein la gueule et l'aurait abandonné lorsque ce dernier aurait été par terre, le visage en sang. A présent il n'en ressentait même pas l'envie, conscient que son autre n'attendait probablement que ça. Cette part de lui, comme beaucoup d'autres, il ne l'avait jamais comprise non plus. Son besoin d'avoir mal, son désir d'être réduit à rien. En y pensant bien, de Tasyr, hormis les sentiments - aussi flou soient-ils - qu'il éprouvait à son égare, il ne connaissait rien. Ce garçon, plus jeune et pourtant plus grand en même temps était un mystère pour le Hongkongais, ça lui avait plu un temps, à présent il voulait juste savoir à qui il faisait face.

« Tu.me.gonfle. » Car il ne savait lui dire que ça, simplement il annihila le peu de distance qui les séparait toujours et déposa fébrilement ses lèvres contre les siennes, en une simple et brève pression. Gêné et timide comme un premier baisé, toute sa confiance n'était plus qu'un vague souvenir. Ses doigts fins cessèrent de maltraiter son linge, reculant ses pieds en un premier temps, il attendit le dernier instant pour libérer sa bouche et souffla un grand coup « ouais vraiment. » Dewei fit un tour sur lui-même et retourna s'installer sur le canapé, dans la même position qu'à son arrivée, le visage en arrière et les yeux clos comme si rien de tout cela ne c'était produit.

Tu m'as pas vu changer le fusil d'épaule  





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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Dim 22 Nov - 18:47
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Les lèvres du garçon parcourait l'épiderme chaud de son aîné. Du trajet qu'il traçait jusqu'au point d'arrivée qu'il visait, il ressentait chacune de ses inspirations, chacun de ses frémissements sans doute involontaire ; il sut alors qu'il y avait cette chose entre eux, toujours. Pour lui, cela n'avait rien d'un modeste frisson de jeunot en exaltation face à la proximité qu'ils partageaient, c'était plutôt comme une main poignante chauffée à blanc qui tordait ses entrailles pour se frayer un chemin jusqu'à son cœur, lentement, puissamment pourtant, pour l'étreindre. Puis qui l'éclatait en un instant. Taz avait cette impression propre à l'entiché que le temps ralentissait en la présence du chinois, que l'atmosphère se faisait plus lourde, palpable de tension et de non-dits pourtant flagrants pour les non-concernés. Alors qu'il fermait les yeux, impuissant face à la vague chaude qu'il avait refoulé trop longtemps pour leur bien commun, il perçut chaque palpitation de son propre cœur, chaque bourdonnement à ses tempes. Pour lui, cela n'avait rien d'une modeste amourette comme s'y adonnaient ceux de son âge. C'était plus fort, plus que ça, puisqu'inconsciemment, en dépit des préjugés, il avait compris. Il avait saisi que c'était cet homme de quelques années son aîné, dont il ne savait rien hormis le nom et la fougue, qu'il avait choisi pour partenaire, auquel son âme avait voulu se scinder ; son life mate. Il l'avait ressenti au moment où il avait l'impression de perdre une partie de lui lorsqu'il était parti, alors même s'il devait se battre, lutter contre la foule et son hétérosexualité proclamée, pousser le vice jusqu'à le séduire encore, geindre des coups encaissés avec une forme de plaisir vicieux, Tasyr se faisait le pari de le reconquérir pour ne plus jamais partir.

Il prenait un malin plaisir, en garçon sournois, à encrer au bord de ses lèvres les pulsations de la carotide de l'homme pour ne jamais les oublier et s'en servir un jour peut-être pour lui rappeler combien il s'était senti aimé et désiré. Il avait simplement été trop naïf, pensant qu'il dominait désormais la situation sans prévoir une potentielle répartie à ses assauts tendres. Le souffle bloqué au fond de la gorge, les sourcils froncés, il se plia machinalement en deux en couinant, les mains bloquées calées sur les adducteurs, cherchant par instinct en se tortillant à diminuer la douleur du coup porté. « fils de pute. » Taz lui-même ignorait s'il avait poussé ça dans le but de l'offenser ou par le choc douloureux, le timbre de sa voix déchiré par un geignement peu viril.
Le dos bloqué en un instant contre le mur, la gorge se soulevant sous une déglutition soudaine, le syrien soutint malgré tout son regard avec la hargne retrouvée et sa folie oubliée ; entre eux ainsi qu'entre haine et amour, il n'y avait jamais eu qu'un pas seulement. Par fierté, il ne broncha ni au bruit ni au choc qui frôlèrent sa tempe quand bien même l'effort lui coûta au point de lui en retourner le ventre ; il préférait rester droit à le foudroyer des yeux. Il ne cessait de se répéter ces quelques mots en boucle, s'influençant seul, se motivant seul, se rassurant seul : Dewei l'avait aimé en homme fort, et il se devait de le rester.
Il y avait pourtant quelque chose de différent en lui, et même en eux. Autrefois la rage annihilait tout, primait sur tout autre sentiment, les conditionnait en bêtes avides du sang et des geignements de l'autre. Pourtant si le corps du hongkongais se révulsait à son touché, s'il répugnait sa présence, Tasyr savait qu'il avait besoin de ça pour être rassuré, autant que lui-même le nécessitait. Par ailleurs, lorsqu'il le comprit réellement à la façon dont il froissait son sweat, son regard sombre et charbonneux s'adoucit ; il osa même pousser l'audace jusqu'à lui offrir un sourire nerveusement tendre. « Peut-être, mais je sais que t'aimes ça, non ? » Malgré son désir de courber le dos en guise de soumission, malgré sa volonté à adoucir leurs plaintes et calmer le même feu qui brûlait leurs cœurs, le syrien y peinait ; non seulement ça ne lui était pas habituel, mais adoucir un homme de caractère comme Dewei alors qu'il était lui-même son reflet dépravé représentait une épreuve qui commençait par mettre sa fierté de côté.  

Il ressemblait peut-être à ce qu'il avait toujours répugné en cet instant, à ce de quoi il s'était toujours moqué à gorge déployée devant son écran de télévision. Les joues s'empourprant sous la spontanéité pourtant timide du geste de son vis à vis, le diablotin glissa ses bras autour de sa nuque dans l'espoir de le retenir un instant de plus, profitant de ce baiser dans la possibilité qu'il soit des derniers. Avec tout autant de pudeur, ses lèvres s'entrouvrir à peine pour se presser lentement contre les siennes -comme si le mode d'emploi lui avait échappé, ou comme si Dewei faisait voler en éclats ce qui lui était acquis. Il en regrettait presque de le sentir déjà s'écarter, alors que ses doigts avaient entamé une ascension vers ses mèches. Transit de stupeur à la façon naturelle dont il avait réagi, Tasyr hoqueta silencieusement et laissa un sourire -presque idiot, mais presque beau- étirer ses lèvres, accompagné d'un rire plus joyeux -son premier vrai rire, il fallait que ce soit lui qui lui tire. Après tout, qui y était le plus apte ? « J'ai vraiment dû te manquer.. » Il prenait confiance en lui, mais aussi en eux, comme si les nuages pouvaient se disperser en un instant. Mais pourquoi pas, ne serait-ce qu'un temps, juste un instant, c'est tout ce qu'il demandait. Une trêve, une nouvelle, encore une, juste cette fois.

Certes il était en partie ce garçon détestable qui nuisait aux autres, avec lequel le chinois s'était battu bien des fois, et certes il était aussi ce serpent vénéneux qui ne savait tenir ni sa langue ni ses propos, frappant à poings perdus jusqu'aux femmes par dépit, par ennui. Mais il était avant tout un enfant, quelqu'un de fragile qui avait besoin d'être aimé, et même protégé ; et quelque part il savait que Dewei le ferait bien assez malgré ses coups. Parce qu'ils s'aimaient ?
Il avait tout oublié de son malheur passé, ce chaste baiser ayant stimulé ses sens, l'ayant rendu désireux de plus, de mieux. Agilement, mais avec la rapidité d'un gosse, il sauta sur les genoux de son aîné, les jambes de chaque côté, et posa sa joue contre sa clavicule. Ses deux bras se nouèrent autour de sa taille, et sans préavis, aussi grossièrement que s'ils n'avaient rien traversé d'oxydant, il lui fit innocemment un câlin. juste un câlin, un simple câlin, pas même une étreinte. C'était plus que ça tout en étant moins, plus tendre et plus enfantin, plus.. amoureux ? « Dewie, si on oubliait tout juste quelques heures ? Tu me ferais l'amour ? » Le grand adolescent attrapa la main du hongkongais, joua un instant avec ses doigts en profitant de la stupeur qu'il avait créé chez lui, et glissa sans attendre cette même paume chaude sous son sweat pour le pousser à entrer en contact avec sa peau.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Dim 22 Nov - 21:48
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Il avait l'allure et l'apparences d'un jeune adulte, le réfléchi aussi du moins lorsqu'il le voulait bien, seulement une part de lui, probablement la plus proéminente d'ailleurs, n'avait pas évolué au même rythme que le reste. Dewei était un homme aux sentiments et aux craintes d'un enfant. Même si son passe temps préféré était de se vanter à qui voulait bien l'entendre, qu'il n'avait peur de rien, ce n'était que mensonges et spéculations pour se rassurer lui-même. Une chose était certaine, à cet instant précis, il ne savait que faire et il avait peur surtout. Peur de cette fougue qui s'animait à-même ses entrailles en la présence du plus jeune. Peur de la sentir à nouveau, cette flamme vive brûlant son cœur, cette flamme qui c'était estompée difficilement et qui en une seconde c'était réanimée, peut-être encore plus foudroyante et folle qu'auparavant. L'enfant en lui c'était réveillé aussi, craintif, mais pas seulement. L'enfant était curieux, l'enfant lui n'allait pas fuir et se contenterait de rassurer l'homme qu'il était à présent, parce qu'il fallait grandir et assumer ses désires, même les plus fous. Le seul exulté de ses responsabilités étant Peter Pan, Neverland était bien loin présentement.

Alors qu'il le trouvait confortable quelques temps plus tôt, le moelleux du canapé c'était envolé, tandis que Dewei, bien qu'il voulait sembler calme, ne cessait de gesticuler, ne trouvant pas la position idéale. Ses yeux fermés fortement, créant de légères rides sur son front pourtant lisse, il parvenait presque encore à sentir ses lèvres se mouvant fébrilement contre celles de l'auteur de son malaise. Ce baiser, aussi fuguasse fut-il, le jeune homme se l'était imaginé, presque même idéalisé sur la fin, plus vraiment certain que leur route se croiserait à nouveau. Et lorsqu'il c'était lancé, cette petite boule dans sa gorge avait-elle aussi de nouveau fait surface et il c'était forcé à ne pas sourire au milieu de leur étreinte, encore trop soucieux de l'image froide qu'il souhaitait renvoyer. C'était tout ça, toutes ses émotions qui c'étaient de nouveau bousculées en lui, qui permettaient à Dewei d'être certain. Il l'aimer, de la même manière que l'on aime observer le soleil se coucher un soir d'été sur la plage. Il était amoureux et oui, c'était effrayant.

Se mordant la lèvre fortement en signe de sa réflexion, le Chinois ne réagi pas lorsqu'il senti un poids s'écraser contre lui, s'attendant certainement à ce que le Syrien ne baisse pas les armes si facilement. Il le savait persévérant parfois. Malgré lui, son pouls s'échauffa à vitesse grand V. Cette proximité, et la chaleur qui s'en dégageait, il l'avait oublié aussi et même s'il voulait paraître distant, ça lui fit du bien. Un bien fou pour être honnête. L'odeur de sa peau titilla ses narines alors que le plus jeune s'installait confortablement contre lui, et il huma une grande goulée d'air, comme si c'était la dernière et il se redressa un peu, du moins remonta son visage, calant son menton sur le crane de son vis-à-vis. Ses bras restèrent le long de son corps, figé ou même attaché par un fil invisible au canapé. Il aurait voulu l'enlacer aussi, fort très fort, à l'en étouffer pourquoi pas, pourtant le Hongkongais n'y parvenait pas, les yeux dans le vague il profitait simplement de ce qu'on lui offrait, sans rendre en retour. Ce câlin aussi puérile pouvait-il être l'apaisait comme la brise, ça n'était tellement pas eux et pourtant si peu désagréable. Les attentions tendre n'étaient pas leur fort à tous les deux, pourtant aucun ne bougeait plus, après le calme vient la tempête et Dewei, le poing toujours douloureux, s'accorda un moment pour souffler. A présent ça irait mieux, du moins il l'espérait vraiment.

Le temps se figea brusquement quand les mots teintèrent calmement dans la pièce. On aurait dit que Tasyr venait d'annoncer une chose banale, ce qui poussa l'ainé à se remémorer ses dires plusieurs fois avant d'en saisir tout leur sens. Machinalement, son ventre se contracta alors qu'à l'intérieur son intestin c'était quasiment retourné. Hébété,  sa bouche s'entrouvrit, formant un petit o. A tout il c'était attendu et ça le perturba furtivement, un bref instant qui s'éclipsa quand il frissonna sous son touché. Sa main était froide, chose qui n'avait pas changé d'avant et sans vraiment le repousser, voulant conserver la proximité entre eux, il décolla un peu leur torse pour pouvoir accrocher ses yeux aux siens. Le scrutant, sondant on âme, le chinois fixait l'être devant lui, ses orbites à demi interrogative, la moue probablement un peu fatiguée. Ses lèvres se décolèrent comme on le fait lorsque l'on va parler, mais aucuns sons ne sort. Il resta en suspend ainsi, une deux même vingt secondes, statique à l'identique d'une statut de cire fraichement terminé puis ses bras bougèrent, le pantin s'articulait une nouvelle fois. « J'ai été adopté. » Il avait lâché, la voix claire répondant à côté à la question qui lui était destinée. « A la naissance, par des coréens. Je suis Chinois, c'est d'ailleurs la seule chose que je sais vraiment sur moi. » Ses yeux n'étaient pas fuyards et là, il ressemblait vraiment à un homme. Un homme qui accepte, un homme qui partage, un homme qui n'arrive plus à supporter ça seul. Le passé est souvent lourd, celui de Dewei pèse plus que ce qu'un homme fort peu supporter, 22 ans qu'il le traine, aujourd'hui il n'en peut simplement plus. « Je sais pas ce que c'est que d'avoir des parents aimants. » un rire étranglé lui coupa la parole et la gorge un peu enrouée il continua. « J'ai vécu dans la rue, pendant presque 1 an, juste avant d'intégrer la fac. J'ai jamais étais un gars bien Taz, je ne sais même pas pourquoi je te dis toutes ces choses, mais j'ai envie que tu comprennes pourquoi je suis comme ça. » Sa main droite remonta sur la cuisse à ses côté et la pressa doucement, il n'était pas seul et parler de tout ça, même si c'était étrange, le libérait un peu plus de cette cage dans laquelle il c'était enfermé. Cette prison de souvenirs et de regrets, Sunah n'avait rien pu y faire. Pourtant Tasyr lui pourrait, le Hongkongais en avait l'intime conviction. « Je sais qu'on a tous notre passé, le mien m'a rendu froid et con, c'est ce que je suis, mais personne ne m'a jamais apprit la gentillesse et la reconnaissance. J'aurais voulu, vraiment, mais ça n'a jamais été le cas. » Et seulement là, alors qu'il ne voulait pas en dire plus, il détourna son regard, ravalant sa peine qui l'avait souillé en un clin d’œil, le ravageant presque.

L'enfant faible qui a peur, deviendra un homme fort et aimant la vie




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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Lun 23 Nov - 22:23
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On ne l'aurait pas dit, tant cet élan d'innocence lui avait été spontané et naturel, mais il avait coûté au syrien de prononcer de tels mots. Blotti contre ce corps chaud étrangement réconfortant, il entrouvrit ses lèvres pleines pour laisser passer son souffle, ainsi qu'un soupire résolu. Dans un temps qu'il se plaisait à nommer « autrefois » - comme s'il datait tant qu'il ne ressemblait en rien au jour présent - il se savait différent. Il se serait sans doute battu ou tout du moins débattu, par fierté au grand minimum, pour ne pas avoir à frôler la peau brûlante et veinée de son Némésis. Il se serait battu ou tout du moins débattu pour ne pas se laisser avoir, ne pas se laisser charmer, ne pas se douter un seul instant qu'il était peut-être allé trop loin, tombé trop bas, qu'indéniablement il aimait. Hors il avait trop souffert, il avait trop donné, et en lâche il abandonnait, baissait les bras dans cette lutte intérieure ; et tant pis s'il était tendre alors qu'auparavant il chérissait ses phalanges qui brutalisaient sa joue, et tant pis s'il aimait le goût de ses lèvres alors qu'auparavant seuls les mots qui en sortaient le stimulaient. Au jour d'aujourd'hui il tournait la page de sa biographie, il prenait la plume pour un nouveau tome et, tout au fond de son être, il désirait ardemment pouvoir le nommer « Tendresse » car c'était sous cet angle qu'il espérait sa vie nouvelle. Les résolutions commencent là où leur détenteur le veut bien ; Tasyr le voulait maintenant et ici. Sa chaleur contre la sienne, son abandon en échange du sien, savoir qu'il l'aimait et qu'il était aimé. Alors simplement, avec candeur, presque naïveté, il avait osé ces mots et ce câlin, les joues s'empourprant d'un camaïeu de rouge contrastant avec sa peau blême et presque translucide comme le diaphane.

Etait-il fou de n'aimer que lui, de n'entrevoir que lui, de ne penser qu'à lui, et ce quand bien même il était pourtant entre ses bras, malgré que le garçon le serra comme s'il craignait qu'il ne s'échappe ? Etait-il bien trop homosexuel que d'aimer un homme, ou plutôt cet homme, quelque chose qu'il avait toujours répugné du plus profond de lui par crainte ? Et plus que tout, était-il raisonnable de rire au nez de ces questions qui l'avait toujours hanté, de lever son majeur aux préjugés, pour enfin se décider à profiter de ce qu'il lui était offert ? Qu'importe, sa tête nichée contre sa clavicule, Tasyr leva les yeux avec une désinvolture teintée de curiosité pour détailler la forme de son buste qu'il devinait à travers son vêtement. Il n'était pas le seul à avoir changé, il le sentait en plus de le voir : Dewei avait maigri, son visage s'était creusé et ses yeux avaient perdu de leur éclat guerrier ; il pouvait plisser le nez sous l'odeur d'herbe qui ne le quittait pas mais ne lui en fit pas l'affront. Il n'avait rien à lui reprocher, il n'en était tellement pas en capacité ou en droit. Une seconde ou peut-être deux, si ça n'était une centaine, il perdait la notion du temps après cette réclamation désireuse qu'il avait osé prononcer, la gorge se serrant dans l'angoisse d'une réponse négative, ou pire : moqueuse. Sa main gauche remonta le long des traits du hongkongais, frôlant son cou, sa mâchoire et sa joue de la pulpe des doigts pour terminer sa course entre ses mèches abîmées qu'il entortilla avec impatience. « Dis quelque chose s'il te plait.. » Quelque chose, mais peut-être pas ça, pas maintenant, pas alors qu'il n'était pas prêt, pas alors qu'il ne savait que dire, pas alors qu'il ne pouvait qu'être spectateur de sa douleur sans pouvoir participer à son bonheur.

Les lèvres pincées, le petit prince s'oublia et refoula ses désirs, sa main allant et venant plus tendrement dans ses cheveux dans un automatisme machinal. Il l'écoutait, c'était la seule chose qu'il pouvait lui offrir dans l'instant, et si ça n'était pas le moment, il ne pouvait pourtant s'empêcher de le couver, de le dévorer presque, avide de lui, avide de savoir, avide de connaissances. Quelques mois avant, il lui aurait ri au nez, aurait exploité chacune de ses faiblesses comme arme pour le mettre au sol, prendre sa revanche sur chaque fois où il avait été assujetti contre sa volonté ; il n'en avait pas la force aujourd'hui, son seul désir étant de vouloir éteindre cet incendie de tristesse qu'il avait vu perler un instant dans ses yeux profonds. « Si t'étais un gars bien, on en serait certainement pas là. J'en ai marre de me cacher et de faire semblant. un soupire quitta sa gorge et l'intensité de ses pommettes redoubla. Je t'aime comme un fou, je crois même que j'ai jamais été amoureux comme ça. On s'en branle de ce que t'étais, ce qui compte c'est aujourd'hui nan ?  » Il ne se savait pas si sage, mais après tout il n'était jamais qu'un enfant. Tasyr répandait ses bons conseils comme s'il les avait appris au travers des écrans et des films, ce qui était incontestablement le cas ; lui-même ne parvenait pas à les mettre en pratique. « Pourquoi t'essayes pas plus fort ? Si c'est ce que tu veux, tu y arriveras, j'suis sûr. T'as toujours réussi c'que tu voulais, c'est un truc pour lequel j'étais jaloux de toi. Tout le monde t'envie et est impressionné en te voyant. » C'était étrange d'apprendre et de comprendre, de savoir que derrière la facette pour laquelle il vibrait se cachait un homme qu'il n'aurait pas imaginé.

Peut-être pour le rassurer, peut-être pour le consoler, sans doute pour chasser l'humidité de ses yeux, Taz redescendit sa main de ses cheveux à sa joue et releva le menton pour déposer un chaste baiser contre sa mâchoire. Il n'avait jamais osé instaurer de lui-même tant de contact qu'à l'instant, c'était nouveau et étrange ; tellement plaisant et doux. Sous les témoignages difficiles et intimes de son aîné, le gamin se sentit remué de l'intérieur, comme.. touché, comme compatissant. Il n'avait jamais parlé à personne si ce n'était Sun Joo de ce qu'il avait pu traversé auparavant, mais dans la bulle d'intimité inconfortable que Dewei avait façonné, il avait senti que, peut-être, cela était aussi son moment. Le moment de faire tomber les barrières et se confier un tant soit peu avant que l'occasion ne les fuit et ne se représente jamais ; il en avait besoin, que ce soit qu'on se livre à lui ou qu'il puisse parler librement. Un petit rire cristallin quitta ses lèvres pour masquer sa gêne, et le garçon ferma les yeux en se réinstallant confortablement dans sa position de tantôt, avec une nonchalance destinée à feindre que tout allait bien. « Tu sais, on est pas vraiment différents en soit. J'ai perdu ma mère il y a pas si longtemps, mon père est un connard que j'ai pas vu depuis deux ans, et je suis né dans un autre pays aussi. » A l'évocation de sa mère, le gamin pinça timidement ses lèvres en étouffant un hoquet discret, papillonnant des cils pour cacher le voile d'eau sur ses prunelles profondes. Il renifla brièvement et ravala l'envie de geindre qui lui irritait la gorge à chaque pensée pour elle, se cachant derrière un timbre plus froid et dur. « Je suis né en Syrie. D'ailleurs j'en ai pas l'air comme ça, c'est sûr parce que je suis métisse, mais je me considère plus arabe que coréen parce que c'est là bas que j'ai grandi. J'ai pas choisi de partir d'ailleurs, les choses se sont juste faites comme ça.. J'avais pas envie d'être encore frappé. J'avais pas envie qu'on me fasse encore mal. » Et pitié qu'il comprenne sans qu'il n'ait à expliciter davantage, et pourvu que sa voix cesse de trembler, et faites qu'il sache retenir son envie de pleurer. Il était un garçon fort, il avait soulevé des montagnes de ses bras faibles et fins, mais il y avait des choses contre lesquelles il ne savait simplement pas lutter. Son passé en faisant partie, il lui suffisait d'y songer pour vouloir mourir, sans autre forme de procès.

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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Mar 24 Nov - 22:44
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Le monde c'était arrêté de tourner autour de lui lorsque son derniers souffle avait traversé ses lèvres charnu, ponctuant sa phrase d'une léger soupir résigné. Son passé n'était pas une honte à ses yeux, Dewei n'affectionnait seulement pas le fait d'en parler à tout un chacun. Comme beaucoup il avait son jardin, le sien était peut-être un peu fané et passé, mais il le cultivait malgré tout, se nourrissant de ses souffrances bien trop présentes encore après toutes ses années. Il avait avancé avec son baluchon, faisant son chemin en titubant, mais il avait gravit des étapes. Le garçon fougueux et rebelle n'était qu'un mince souvenir, pourtant parfois, lorsqu'il y songeait trop, sa colère s'exprimait encore et toujours de la même façon. Les poings, la loi du plus fort il la connaissait bien et pourtant il c'était assagie, pas assez il fallait croire. Sur ce canapé, après avoir osé parlé pour la première fois, non pas sous la force, mais de son pleins gré, le chinois se sentait presque vidé, comme épuisé d'une journée de travail épuisante alors qu'il n'avait fait que conter sa vie. Il ne le reniait pas, il l'assumait même pourtant à cet instant, c'était comme vendre son âme au diable, tendre la bâton pour se faire battre, donner à Tasyr l'unique moyen existent en ce jour pour le détruire à sa guise. Oui son passé il vivait avec, le supportait jour après jour, ce dernier représentait tout de même sa plus grande faiblesse, probablement l'unique d'ailleurs, la seule chose capable de le détruire. Car qui dit accepter, ne dit pas effacer les souffrances. Sous ses airs de gros dur subsistait un cœur mou, le cœur d'un gosse se roulant en boule dans son lit parfois le soir car la présence d'une mère lui manquait avec hargne.

Ne trouvant pas la force de dissimuler son changement d'humeur significatif, il se contenta juste de détourner son regard vide, le posant ensuite dans le vague, sa respiration anormalement lente et posée. Il avait finalement réussi à prendre son courage à deux mains, à lâcher son sac et à parler à ce garçon qui, hormis ses mauvais côtés, savait se révéler être une oreille attentive. Et même si les mots lui avaient brûlé la langue, même si sa poitrine c'était comprimée à l'en étouffer, une part de lui se sentait mieux, incontestablement. Parce que le Syrien devait savoir, Dewei voulait qu'il sache, probablement pour qu'il puisse lui pardonner tout, tout ce qu'il avait bien pu lui faire subir avant, bien qu'au font conscient que ce dernier ne lui en tenait pas rigueur. Il n'en avait jamais ressenti l'envie ni même le besoin, pourtant là, sur ce canapé, ses dernière barrières avaient chuté se montrant à nu et entier. Il avait été un voyou puis un jeune homme craint pour finir par devenir un homme secret et duel, mais avant ça il avait été un enfant oublié, brisé et malmené. Bien que refoulé au plus profond des méandre, ce petit garçon au cœur lourd et aux yeux brillant se manifestait quand bon lui semblait car on oublie pas d’où l'on vient ni même ce que l'on était, on vit avec.

Un petit rire lui échappa alors qu'il hochait brièvement la tête, probablement qu'ils n'en seraient pas là, c'est même certain et bien que ce soit une bonne chose en conclusion, son caractère de merde lui avait, avant, attiré bien des emmerdes dont le Hongkongais se serait passées. Il les dissimulait à la perfection, les nombreux points sous ses vêtements. Pourtant sous sa douche, même s'ils étaient plus clair désormais, Dewei pouvait encore les compter. 18, un nombre faible et élevé en même temps, il aurait pu en avoir encore plus, des blessures de guerre comme il se plaisait à les qualifier, par chance pour lui il savait se défendre. Mais pas contre tous les assauts malheureusement. Ses yeux se plissèrent pour finir par se fermer alors que sa main posée sur la cuisse la pressa encore un peu plus fort alors qu'il observa son amant - si là était bien le qualificatif - à nouveau. Il n'osa rien répondre pourtant au creux de ses reins un fine chaleur c'était rependue. Jamais Tasyr ne lui avait dit les choses aussi franchement et le chinois était le premier à savoir à quel point un je t'aime était significatif. Il le scrutait, les lèvres pincées, tandis qu'un rictus en coin se formait, sa marque de fabrique et il acquiesça sans pour autant répondre à ses sentiments. Non pas qu'il ne voulait pas, mais sa carapace bien trop robuste ne cédait toujours pas. C'était un handicapé des sentiments, jamais il n'avait entendu ces mots avec autant de sincérité tout comme il n'avait jamais eut à y répondre. Dans tous les cas le syrien n'était pas né de la dernière pluie, son simple regard lui répondait, sa simple main effleurant sa cuisse à présent lui répondait aussi, tout comme son souffle chaud butant sur son visage ainsi que les mouvement régulier qu'effectuait sa cage thoracique en rythme avec sa respiration. Il n'était pas doué avec les mots, son corps s'exprimait à sa place, de la meilleure manière qu'il soit.

« On ne change pas ce que l'on a prit du temps à forger. Je ne serais jamais un type parfait, c'est plus fort que tous mes souhaits, c'est ce que je suis. Il n'y a rien à envier la dedans, j'ai rien fais d'extraordinaire. » Et cette fois dans sa voix aucune tinte triste ne prit le dessus, il était juste résigné face à cette réalité qui était la sienne. C'était avant qu'il fallait changer, aujourd'hui c'était bien trop tard, tant pis. Appuyant sa joue contre la paume du plus jeune, il se permit à sourire sincèrement pour la première fois depuis qu'il avait pénétré dans cette maison, un sourire simple et innocent comme on lui en connaissait peu. Entourant ses bras autour de sa taille et reposant son menton contre son crane il ferma les yeux encore, profitant du simple silence et se remémorant les paroles du plus jeune. Il l'aimait, peut-être qu'aux yeux de certains c'était juste une chose futile, mais il lui avait dit ses mots avec sincérité, Dewei l'avait recherché, une seule seconde seulement, la pointe de moquerie dans ses yeux, mais n'avait rien trouvé. Tasyr l'aimait et dans toute cette puérilité, son cœur c'était gonflé de fierté.

Ouvrant une paupière puis l'autre, fronçant le nez, le chinois ne comprit pas directement ou son cadet voulut en venir lorsqu'il brisa le silence de sa voix partiellement hésitante. Il ne bougea pas, se mettant juste à dessiner des arabesque invisible dans son dos frêle comme pour l'inciter à parler et à mesure ou le gamin se laissait aller, il cru simplement s'effondrer d'une falaise. La Syrie ? Il n'avait certes, pas le parcours scolaire le plus rigoureux qui soit, mais loin d'être con quand même, Dewei était conscient de la misère qui régnait de ce côté du globe depuis de nombreuses années. La guerre étant un quotidien pour ses pauvres personnes, il n'aurait jamais pensé que l'être affalé contre lui avait été l'un deux. Il se força à ne rien dire, l'écoutant parler comme il l'avait fait deux minutes avant, appuyant un peu plus les caresses sur son dos. Il n'avait pas pitié car même si leurs histoires n'étaient pas vraiment similaires, il savait comme cette dernière pouvait détruire lorsqu'elle nous était destinée. Rien de telle que de l'entendre ou de la voir dans les yeux ou la voix d'une personne que l'on estime, c'est pire qu'une grosse gifle, la pitié ruine et enterre, elle dévaste tout comme une tornade alors non, il n'avait pas pitié.«  J'ai toujours eu un faible pour l'exotisme ~ » murmura-t-il alors qu'il embrassa rapidement son crane, pas trop longtemps car ça ne lui ressemblait pas, les preuves et démonstration d'amour et de sentiments. « Parles moi bébé.. Il n'avait pas réfléchis à ses dires, il inspira fortement. Je me doute que ça ne doit pas être simple de parler de ça, de ressasser le passé, je connais..  Mais j'ai envie de les entendre ses choses, de les entendre de ta bouche. » Voulant voir son visage, il le redressa, collant son front au sien directement et soupirant. « J'ai envie de savoir qui je dois détester, j'ai besoin de savoir qui à osé te blesser encore plus que moi. » La fin de sa phrase c'était noyée dans son sourire presque rassurant et dur en même temps. La curiosité le rongeait et sans qu'il ne s'en rende compte une pointe de rage c'était propagée en lui. Il l'avait pourtant très bien compris, le Syrien avait dû en vivre des choses durant sa jeunesse, en subir aussi et ça le rendait fou, sa possessivité le rendait malade, il était le seul à pouvoir le réduire à néant, ça avait toujours été, du moins dans sa tête. Étrangement, il pensait à présent que d'autres étaient passés avant lui, effectuant son travail à sa place et ça il n'acceptait pas. Personne n'avait de droit sur Tasyr, lui seul pouvait l'achever et il n'en avait même plus l'envie aujourd'hui, alors qu'on lui rende son sourire par pitié, qu'il puisse se perdre dedans encore et toujours.


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Re: Pourtant, t'es beau, comme une comète ✕ DESYR | Sam 12 Déc - 15:59
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Sans doute parce qu'ils en étaient encore au stade de bâtisseurs, de pionniers incompétents et incertains, Tasyr ne pouvait se permettre grand chose. Il ignorait lui-même s'ils étaient liés par une quelconque relation officielle, si à l'extérieur des murs, il aurait encore la chance de croiser le regard ivre de violence passionnelle de celui qui l'animait. Intimement, il était persuadé que ces instants de tendresse dont il raffolait à la façon d'un chat qui arrondit l'échine n'étaient que les points culminants de phases colériques, douloureuses et dures, qu'ils étaient rares et à chérir, qu'ils n'arriveraient qu'une poignée de fois dans sa vie. Pourtant le syrien était réellement transit, transformé même ; comme si le fait inimaginable de vivre le reste d'une vie sans passion aucune lui semblait naturel et acceptable pourvu qu'il puisse encore rencontrer les orbes de son aîné sur le sentier jusqu'à la fin. Dewei avait cette façon singulière de s'adresser à lui sans mot aucun, et au degré exacte de la courbure de ses sourcils en certaines occasions, de la commissure de sa lèvre qui frémissait imperceptiblement sans jamais s'étirer, le jeune avait compris qu'il était aimé autant qu'il aimait, avec folie, fougue et ferveur, timidité.
 Par crainte d'être déplaisant à ses yeux à l'heure où ce « eux » était encore primitif et tangible, le gamin ne pouvait laisser agir le naturel de ses envies. Il refrénait difficilement la boule qui montait jusqu'à sa gorge pour s'y loger durablement, ainsi que l'humidité qui stagnait sous la finesse de ses paupières. Définitivement ; ce qu'il pouvait être laid quand il était faible, une chose qu'il ne désirait en aucun cas imposer au garçon de crainte de le voir fuir. Ses larmes n'appartenaient encore qu'à lui, qu'importe si Dewei avait été la cause d'une part importante de ses pleurs tant qu'il l'ignorait. Ressasser le passé était l'une de ses activités favorites depuis quelques temps, mais il s'imposait une barrière temporelle pour ne pas rouvrir la plaie béante dans sa poitrine, grossièrement recousue au fil grâce aux quelques moments de joie qu'il avait connu l'année passée. Peu à peu, une a une, les sutures cédèrent malgré tout sous le désir de savoir de son aîné, alimentant plus férocement l'eau au coin de ses yeux.

Seulement parce que son aîné était ce qu'il était aux yeux du garçon, il lui suffit d'un mot spontané pour réchauffer un tant soit peu en une vague douce son cœur aux palpitations effrénées. Bébé, il n'y avait pas plus niais, et le mot en soi n'était pas de ses préférés tout au contraire ; c'était le sous-entendu affectueux et tendre qui avait étiré ses commissures en un petit sourire effacé. Il y avait la gêne et l'inexpérience de la situation cryptique à leurs yeux qui alimentaient la honte et la pudeur quant à leurs gestes l'un envers l'autre, mais de toutes évidences ils progressaient vite, désireux d'apprendre à goûter à ce plus, et en cela le syrien se complaisait affreusement dans une jubilation excessive qui ne lui ressemblait en rien. Dewei faisait ressortir le plus mauvais de lui-même, et paradoxalement le meilleur.
Tasyr se redressa lentement en déglutissant pour ravaler le sanglot qui avait longé sa gorge. Il se força à agrandir un tant soit peu son sourire en tirant les gerçures de ses lèvres, ses doigts reprenant leurs caresses légères sur la nuque du chinois lorsque son front rencontra le sien. Sourire qu'il perdit toutefois sitôt au soupire du garçon, tournant quelques peu à la tête pour vriller son regard chocolat sur le mur avec gêne, incertain quant à la façon dont il devait agir. « Je déteste en parler. Je déteste encore plus ce qu'ils ont fait. » La boule à nouveau présente au fond de la gorge, le poids pourtant en moins sur les épaules, Taz ne sut réellement s'il devait poursuivre ou s'en tenir là. Une part de lui réfutait cette envie de délier sa langue, comme si l'éventualité de le mettre au courant annihilerait ce qu'ils construisaient ensemble pas à pas ; l'autre désirait trouver quelqu'un avec qui partager ces secrets nébuleux par pitié qu'ils soient moins lourds à porter ainsi, qu'il puisse être consolé. « Je suis un peu comme toi, j'étais pas comme ça avant. En fait, je suis devenu tout ce que j'ai toujours détesté et ce qui me faisait peur. En même temps, j'avais peur de tout, avant. Tout ce que je voulais c'était réussir à l'école et pouvoir devenir journaliste. » Il tournait habilement autour du pot afin de chercher ses vrais mots, dessinant d'un doigt quelques arabesques entre sa nuque et ses omoplates. Il avait fait son choix : depuis le temps qu'il voulait parler, ne plus être seul contre ces démons. D'autant plus qu'étrangement, c'est en cet homme brute et violent aux réactions excessives qu'il avait le plus confiance, parce qu'il savait lire au fond de ses yeux et que ce qu'il y trouvait l'avait toujours charmé.

Rapidement, et ce parce qu'il n'avait aucune assurance et aucun confort sur l'actuelle discussion, le gamin se rapprocha de Dewei en  nouant ses deux bras autour de sa nuque. Il déroba à ses lèvres pleines le goût qui le hantait depuis qu'il y avait touché, les effleurant d'un baiser désireux. « J'ai rien compris quand tout a commencé, je savais même pas que quelque chose avait commencé en fait. C'est les cris et le bruit des balles tout les jours qui m'ont fait savoir que rien n'était comme avant. Pourtant moi, tu sais, j'aimais bien comment c'était avant, c'était bien. » Taz cessa de parler, inspirant profondément pour atténuer la vive douleur réveillée en plein dans sa poitrine. A chaque mot, il avait cette impression déchirante de revivre les cris un par un, les appels à l'aide désespérés, le bruit de corps inertes tombant au sol. Chaque phrase se ponctuait par l'odeur nauséabonde des rues où s'étaient mélangées le sang, la charogne et la terre ; et ses mains dans son dos tremblaient, ses ongles raclaient sa peau comme s'il cherchait à le débarrasser de ce sable rouge qui l'avait lui-même souillé. Ses lèvres reprirent un mouvement incertain, se plaquant avec ferveur le long de son cou en plusieurs baisers insistants ; le syrien voulait éveiller son instinct d'homme pour noyer sa peine dans ses bras larges et contre son corps accueillant. Ou bien simplement occuper son esprit entre deux phases explicatives le temps de ravaler les larmes qui piquaient ses yeux et cassaient sa voix. « Ils ont abattu ma mère sans raison, c'était pas la première de ma famille à nous quitter mais c'était ma mère alors.. » Il grogna plaintivement en serrant les dents, les occupant ensuite contre son épaule qu'il avait libérée en tirant sur son haut, l'accablant de mordillons douloureux à la force de sa rage. « Ils m'ont attrapé après, et crois moi que j'aurais préféré qu'ils m'abattent aussi. C'est à cause d'eux que j'ai autant de marques partout, je t'ai vu les regarder la dernière fois. J'ai vraiment honte de mon corps, ça me rappelle que j'ai survécu alors que d'autres sont morts pour moins que ça. »

Derrière son apparence égoïste et capricieuse qu'il avait entretenue avec soin pour conserver son image d'enfant roi qui lui plaisait tant se cachait une réalité peut-être plus surprenante : Tasyr n'avait jamais accepté d'être encore en vie alors que d'autres étaient décédés, persuadé qu'il aurait du faire partie de ceux-là. La colère contre lui-même grondant au sein de son ventre, répandant sa chaleur à chaque parcelle de sa peau, il se redressa brusquement pour retirer le sweat qui l'encombrait et se réinstalla sur les cuisses du hongkongais. « Tu vas peut-être me trouver con, parce que c'est exactement ce qu'ont dit tous les médecins qui m'ont traité et tous les gens qui l'ont appris, mais j'aime avoir mal tu vois. C'est ma façon de payer pour être encore vivant. » Naïve et brisée peu avant, sa voix se faisait cinglante et dure, à l'instar de son visage fermé, de ses yeux vides et ternes. C'était fou quand même, l'effet que quelques mots idiots peut avoir, surtout placés entre les mains d'un petit idiot. Il appuya ses doigts sur la nuque dorée de Dewei, oubliant sa douceur au profit d'une fermeté nouvelle, obligeant son visage à rencontrer la peau blanche de son torse fin ; ses mains remontèrent ensuite dans ses cheveux qu'il caressa lentement avec une forme de vice révélée par la cruauté dont il avait toujours fait preuve envers sa propre existence, survivance plutôt. « Je t'ai demandé si tu étais prêt à me faire l'amour tout à l'heure.. oublie ça. Baise moi plutôt, fais moi mal comme tu faisais avant, fais le juste autrement. » Derrière son ordre glacial aboyé se cachait une supplication qui brilla un moment au fond de ses pupilles lorsqu'il battit des cils. Sa respiration lente s'accrut de nouveau, et de la pulpe des doigts, Tasyr chercha à redéfinir plus tendrement les courbures du visage de son aîné. Il avait besoin qu'on l'aime, et ce besoin de souffrir, lesquels trouvaient réponse en la présence de l'autre. Il n'y avait qu'avec lui désormais, contre son corps, qu'il voulait perdre son souffle à hurler au monde à quel point il était insupportable de vivre avec les morts des autres sur la conscience, perdre sa voix à gémir à quel point il était bon d'être aimé pour ce qu'on était.

« Et si plus tard, on voulait connaître mes histoires : combien vaudront vraiment la peine d'être racontées ? »
 

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