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    :: Défouloir :: 2015

Don't be angry honey, do yoga.

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Don't be angry honey, do yoga. | Jeu 20 Aoû - 19:41
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Don't be angry honey, do yoga

Un soupir frustré passa la barrière des lèvres originellement closes de Jo Mei. Elle froissa une feuille de papier gribouillée pour la sixième fois de la journée, non sans avoir la folle envie de jeter son crayon contre un mur. Elle avait pleins d’idées pour la prochaine exposition de Naked Colors, tellement qu’elle en était arrivée à se lever la nuit pour faire ses croquis, mais chaque fois que son crayon se posait sur la feuille, tout se mélangeait. Et c’était incroyablement frustrant. Frustrant et énervant. L’étudiante passa une main dans ses mèches brunes, s’affalant sur sa chaise en soupirant à nouveau, et jeta un coup d’œil à l’énorme horloge accrochée au mur de la bibliothèque. Il lui restait encore une heure avant son cours de yoga. Une heure. Soixante minutes. Trois-mille-six-cent secondes. Jo Mei se laissa retomber sur sa table, au milieu de toutes ses feuilles, dans un boum sonore. Elle avait rarement envie d’aller à ses cours de yoga, ou en tout cas pas tant que ça, parce qu’au fond c’était tout aussi ennuyeux que de passer encore une heure à la bibliothèque à rien faire parce que son cerveau refuse de coopérer, mais aujourd’hui c’était différent. Elle y allait avec Il Su. Et rien que ça, ça la rendait plus enthousiaste et impatiente. Mon Dieu, elle allait rigoler. Elle pourrait se foutre de sa gueule. Elle savait d’avance qu’Il Su serait plus occupé à mater les gens autour de lui ainsi que son propre reflet dans le miroir de la salle plutôt que de vraiment suivre le cours, mais c’était justement ça qui promettait d’être drôle. Son prof ce n’était pas un ancien lieutenant pour rien. Une fois, elle avait simplement chuchoté et elle s’était pris un tapi de gym dans la gueule avant de devoir se taper cinquante pompes. Ouais, nan, elle aurait pu arrêter le yoga mais jusqu’ici ça marchait très bien, alors plutôt que de risquer de péter une crise qui causerait la fin du monde à cause de tout et de rien, elle préférait qu’un militaire homosexuel, hystérique et trop autoritaire  lui fasse la misère. Du moment que le yoga fonctionnait, elle voulait bien faire l’impasse.

   Elle avait passé la dernière demi-heure à fixer l’horloge, plus précisément la trotteuse, d’un air sombre, toujours à moitié allongée sur sa table malgré les autres élèves assis près d’elle qui, eux, étaient venus pour travailler. Et quand elle jugea qu’il était l’heure de se barrer pour aller préparer son sac et aller chercher l’autre pyobeom en bas de son dortoir comme ils l’avaient prévu, elle ne se fit pas prier. Elle avait tout remballé en à peine trois secondes et sa chaise avait l’imite voler à l’autre bout de la bibliothèque. Pressée ? Un peu. Juste un peu. Un tout petit peu. Elle s’était trop pris la tête avec ses croquis alors, là-maintenant-tout-de-suite, tout ce qu’elle voulait c’était retrouver Il Su et sa connerie incurable. Jo Mei fourra un tee-shirt et un jogging dans son sac puis prévint Il Su qu’elle arrivait en lui envoyant un texto écrit en majuscules. D’ailleurs ce ne fut pas un simple « Salut » qu’elle lui adressa en arrivant mais un « Hello darling » bien fort et rempli d’enthousiasme. Elle avait l’air d’une gamine de cinq ans qui s’apprêtait à voir Mickey en vrai. Au moins il était prévenu, elle était motivée.

    Il leur fallait seulement quelques minutes à pieds pour rejoindre la salle de sport où étaient donnés les cours de yoga, et tout le long du chemin, Jo Mei n’arrêta pas de râler, se foutant royalement de fait que si oui ou non Il Su en avait quelque chose à faire de sa vie. « Tu sais quoi, je vais abandonner l’art et je vais faire un bts lait pour devenir fromagère. » Après tout c’était un métier comme un autre. Ce n’était pas classe et ça faisait campagnard mais on se prenait moins la tête. Traire des moutons ou des biquettes c’était simple, plus que de se décider quant à ce qu’on peindrait sur le corps fabuleux de son modèle affreusement bien gaulé. Parfois c’était difficile d’avoir un don inné pour le dessin et la peinture. Vraiment difficile. « Ah. J’ai oublié de te dire : fais gaffe, le prof est homo et il aime bien tripoter la viande. » Jo Mei eut un énorme sourire, le genre de sourire rempli de sous-entendu et le regard qui va avec. Ce n’était pas qu’elle avait zappé l’info, c’était plutôt qu’elle s’était gardée de lui dire. Elle voyait déjà Il Su au bord du décès quand le prof se mettrait à lui tâter les fesses en faisant l’innocent. Si encore il avait été jeune et beau, ce serait passé. Mais il était vieux et dégarni. Donc voilà. Haha. Elle s’aimait.
    Une fois entrés à l’intérieur de la salle et en étant les deux derniers, Jo Mei laissa Il Su de son côté pour rejoindre les vestiaires. Nan, parce que même si ni l’un ni l’autre ne sont vraiment pudiques et même si ils se connaissent depuis longtemps, ‘y a quand même une limite. « Je sais que je vais te manquer pendant ces dix secondes de séparation mais je n’ai pas encore de pénis, tu vois, donc moi je vais là-bas. », chuchota-t-elle en pointant du doigt les vestiaires féminins en même temps qu’elle lui désignait les vestiaires des hommes de son autre main. Et puis elle était partie. Et avant qu’elle ne sorte des vestiaires fin prête, la sonnerie de son portable attira son attention. Jo Mei se rassit donc sur le banc en attrapant son portable, ouvrant un message qui venait d’une de ses amies. Elle haussa un sourcil en remarquant qu’il s’agissait d’une vidéo, se demandant vaguement ce que l’autre avait encore inventé, et frôla la crise cardiaque dès les premières secondes de ladite vidéo. Là, c’était Il Su. Elle le reconnaitrait entre milles. Mais ce n’était pas le plus grave, ça. Le plus grave c’était que la vidéo en question, ça n’était ni plus ni moins un film porno. L’espace d’une fraction de seconde, Jo Mei eut envie de réduire son portable en miettes. Et les secondes d’après, c’était Il Su qu’elle voulait piétiner. Il avait osé lui cacher un truc comme ça ? Un truc aussi gros ? A elle ? Il était sérieux ? Sérieusement sérieux ? D’un geste brusque et rageur, Jo Mei balança son portable sur sa pile de fringues avant de sortir en trombe des vestiaires, claquant la porte derrière elle tellement fort que tout le monde en sursauta, et la première chose qu’elle fit en allant s’asseoir sur son tapis fut d’assassiner Il Su du regard, assit juste à côté d’elle et certainement pas au courant de tout ça. Ça y est, elle était furax. Elle n’était même pas sûre de pouvoir tenir tout le cours sans péter un câble. Là, si elle se retenait, c’était parce qu’elle était censée faire du yoga et se détendre. « T’aurais pas oublié de me parler d’un truc, par hasard ? » Jo Mei parlait à voix basse pour éviter de se manger un autre tapis dans les dents mais son ton n’avait rien de posé ou de tendre : ça s’entendait qu’elle serrait les dents et que quelque chose menaçait de la faire exploser à tout moment. S’il essayait de se trouver les excuses, elle le boufferait. On était à milles kilomètres de la Jo Mei surexcitée d’il y avait à peine quelques minutes.

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Re: Don't be angry honey, do yoga. | Ven 21 Aoû - 12:11
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Don't be angry honey, do yoga.
IL SU & JO MEI ( MAYBELLINE ) ♥︎

Il envoya un selca à son amie, sur lequel il posait avec son sac de sport le commentant par la suite :  " Je suis prêt à décoller biatch, je suis pas super ? J’ai acheté ce haut sur internet, il me va mieux qu’au mannequin qui posait avec ;). Sois pas en retard, xoxo. " Il prit soin de ranger son portable au fond de sa poche arrière l’ayant sous la main au cas où elle essaierait de le joindre. Sans s’attarder plus que ça chez lui, il prit le chemin de leur lieu de rendez-vous. Il avait hâte de la rejoindre, à chaque fois qu’ils se retrouvaient c’était digne d’une scène de drama. Ils étaient deux gosses surexcités, ça aurait pu être compréhensible s’ils ne se voyaient qu’occasionnellement mais ce n’était pas le cas. S’ils avaient eu la même mère ils auraient surement été siamois et même avec sa tête collée sur le corps de sa nuna, Il Su songea très sérieusement qu’il serait resté un tombeur, monstrueux certainement mais putain de sexy !

C’est avec ces drôles d’idées en tête qu’il ferma la porte derrière lui. Lorsqu’il la vit, le brun ne put s’empêcher de sourire, il était très rarement démonstratif mais avec elle c’était facile. Il écouta ses plaintes sans vraiment les entendre, bien trop occupé par sa coiffure qu’il réajusta à travers le minuscule écran de sa montre. « Bts lait pour traire les vaches ou autres choses ? » Il pouffa de rire, se concentrant finalement sur elle. «  Tu dis ça parce que tu n’as pas d’illumination créative ? Tu sais ce qu’il te faut, une muse. Et je pourrais être la tienne, regarde-moi ! » Il s’arrêta de marcher en plein milieu de la rue pour coller son visage contre le sien. «  Il n’y a rien qui te vient là ? Je suis sûr que c’est en train de bouillir. Nom de Dieu, ça vient ! Les couleurs commencent à jaillir de tes doigts, je savais que j’avais un don magique sur les gens. » Il prit la main de son amie pour lui montrer les traces de peinture qui s’étaient déposés sur ses ongles ainsi que le bout de ses doigts. « Plus sérieusement, pense à te laver les mains j’ai une réputation, sortir avec une souillon c’est pas top. » Le ton de sa voix laissé entendre qu’il plaisantait, c’est finalement main dans la main qu’ils continuèrent leur route. « T’en a pas d’autres des surprises du genre ? » Il lui donna une pichenette sur la tempe pour la punir de lui avoir caché ce détail. « Au moins il y’en a un qui passera une bonne journée, il aura le plaisir d’admirer une oeuvre d’art faite de chair, d’os et de cheveux. »  

(…) « Toi me manquer ? Chaque secondes sera un supplice. » Il se rapprocha d’elle avec une démarche léonine, jouant de son regard alors qu’il lui soufflait non sans un sourire aiguisé par le charme : « Si tu étais dotée de cet attribut, je t’aurais appris comment l’utiliser. Je t’aurais même fais des cours du genre pas théorique du tout et je pense que tu aurais aimé. Non, je suis certain mais je n’aime pas me vanter. » Il lui ébouriffa les cheveux avant de la quitter avec à son attention un ultime petit rire discret.

Lorsqu’il pénétra dans les vestiaires, déjà ce fut une expédition, il dut ouvrir la poignée à l’aide de son coude en faisant bien attention à ce que sa peau ne touche pas cette immondice pleine de microbes. Il dû tirer un soupçon sur sa manche pour se protéger. Une fois cela fait, il crut s’évanouir en entrant dans la pièce. Tout était sale, des serviettes trainaient par terre, certaines personnes n’avaient même pas jugé nécessaire de ranger leurs affaires dans les casiers prévus à cet effet. La vue de tout ce bordel commença à le démanger, il remonta le col de son haut jusqu’à son nez et "escalada" le foutoir à grandes enjambées. S’il avait eu le temps, il aurait tout rangé ( avec une rivière de javel, une combinaison et un masque évidemment ) mais la question ne se posait pas, Jo Mei devait déjà surement l’attendre à l’extérieur. Il trouva donc la force de se changer, essayant de penser à autre chose qu'aux saletés qu’ils s’imaginaient ramper sur lui et sorti de là en frissonnant de dégout. Il s’arma de son gel antibactérien et s’en tartina comme si ça avait été une crème solaire. « Dégueulasse, dégueulasse. »

Un regard circulaire sur la salle lui fit comprendre qu’il avait fini avant elle, il l’attendit donc, s’asseyant en tailleur, les doigts joints pointés vers le haut, les yeux clos en murmurant des «  Hmmmmm hmmmm » sensé apportés la paix de l’esprit même si en vérité ça le faisait vachement marrer. Il sursauta en entendant la porte claquée, ça avait été tellement rude comme bruit qu’il crut un instant qu’un bout de mur s’était écroulé. En la voyant débarquée avec un regard assassin il fronça les sourcils. «  Pas à ma connaissance. » Il réfléchit un instant. «  T’as appris que je suis sorti en boite sans toi ? Je t’ai pas invité parce que tu avais un examen la veille. La prochaine fois on ira ensemble faut pas s’emballer. Ou alors t’es contrariée car dame nature t’es tombée dessus et tu n’as pas ce qu’il faut ? Puis pourquoi tu parles tout bas, j’entends presque rien de ce que tu me dis. » OH MON DIEU, quelque chose l’avait limite assommé. Il leva le nez au plafond en se frottant la tête, il aurait juré qu’une pierre lui était tombé dessus mais ce n’était rien d’autre que le professeur le poing levé avec le visage rouge, comme s’il venait d’expulser une commission difficile, qui le regardait. « ON NE PARLE PAS, ON SE TAIT, ON ECOUTE ET ON LA FERME !!! » L’envie de lui acheter un livre de synonymes vint à l’esprit d’Il Su, mais beaucoup trop abasourdi par le choc qu’il venait de recevoir, il ne partagea pas son idée à haute voix, c’est ainsi qu’il comprit et qu’il s’adressa à elle avec beaucoup plus de discrétion. « En plus d’être obsédé il est taré ? Tu m’en a pas parlé de ça en me vendant ton cours de yoga ! » Il cessa de parler dès lors où monsieur rouge pivoine expliqua de façon laconique et autoritaire les premiers mouvements qu’ils devaient effectuer. Le Pyobem fut l’un des premiers à se lever ( il avait trop peur de recevoir à nouveau une des douceurs du professeur sur la caboche ), il resta en équilibre sur une jambe, les mains jointes en regardant droit devant lui, pourtant, il ne cessa pas de s’adresser à la jeune fille pour autant. « Regarde le gros là-bas, on dirait que sa jambe c’est de la gélatine. S’il tombe on risque de ne pas survivre au tremblement de terre. » Il osa lui jeter un coup d’oeil, elle semblait toujours contrariée. «  Mais dis-moi ce que je t’ai fait ! Je n’aime pas quand on ne se parle pas ! » Oh non, monsieur yoga marchait tout droit sur lui avec ses petits yeux de pie vengeuse, d’habitude Il Su était désobéissant mais là il ne pipa mot et fit comme s’il était en train de jouer à un deux trois soleil, chaque fois que le professeur était de dos il en profitait pour s’expliquer avec Jo Mei mais dès qu’il se tournait pour le tancer du regard, il faisait l’innocent. Au bout de la troisième fois, sa patience s’effilocha et finit par se rompre. L’homme prit Il Su par le bras et le mit au coin comme un enfant devant tous les autres étudiants. « TU NE BOUGES PLUS, TU NE RESPIRES PLUS, TU RESTES LÀ. LA PROCHAINE FOIS, JE TE FAIS PASSER PAR LA FENÊTRE ! » Le garçon regarda son bras avec un immense dégout, l’endroit où le vilain pas beau l’avait touché était couvert de sueur et ce n’était pas la sienne. «  Je vais vomir je crois. » Il regarda son bras et rumina dans sa tête toutes les maladies qui auraient pu le contaminer à cause de cette excrétion immonde. C’était plus fort que lui, il tourna la tête pour voir celle qu’il estimait comme sa petite soeur mais celle-ci avait toujours le visage fermé. Bon, ce n’était pas son jour. «  J’AI DIT QUOI, IL M’EMMERDE CELUI-LÀ ! » Le baraqué osa le plaquer sur le mur pour qu’il ne bouge plus, le visage d’Il Su perdit toute ses couleurs, le prof lui avait foutu un truc qui vibrait au cul. LE PERVERS ! «  Oh mais ça va pas, sale obsédé ! » Il Su se retourna tellement vite qu’il en eut le tournis, il n’avait pas rêvé, ce mec lui avait mis un objet non identifié dans le derrière ! Ce n’est que lorsqu’il fut face à lui qu’il se rendit compte que l’homme n’avait rien avoir là-dedans, ce n’était que son portable. Un sourire mi-gêné, mi-crispé prit possession de ses lèvres, monsieur yoga semblait avoir la rage mais vraiment, de la bave mousseuse sortaient de sa bouche. « RESTE A TA PLACE JUSQU’À LA FIN DU COURS ! » il postillonna tellement, que le visage de l’étudiant dégoulina. Il porta sa main à sa joue, en retira une substance gluante, celle du professeur et tourna de l’oeil pour s’écrouler dans ses bras.


Emi Burton
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Re: Don't be angry honey, do yoga. | Ven 21 Aoû - 19:52
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Don't be angry honey, do yoga

   Si Jo Mei se fendait la poire sans discrétion au milieu de la rue il y avait à peine un quart d’heure à cause des conneries que lui avait sorti Il Su et encore plus récemment devant les vestiaires alors qu’il lui disait sans se gêner que si elle avait eu un zgeg il aurait été là pour lui montrer comment ça fonctionnait, là, ce n’était plus la même histoire. Elle était vraiment contrariée. Même sa tête de débile en train de méditer sur son morceau de mousse ne l’avait pas faite rire. ‘Faut dire qu’elle avait de quoi s’énerver. Quand t’apprends par l’intermédiaire de quelqu’un d’autre que la personne avec qui t’as limite grandit, avec qui t’as partagé tes goûtés, avec qui t’as rit et t’as chialé et même avec qui t’as pris ton bain joue dans un film pornographique, la logique veut que tu ne sautes pas de joie. A moins d’être sacrément atteint. Nan mais quand même. Elle voulait bien qu’il lui cache des trucs, genre tout ce qui concernait sa vie sexuelle (et le porno n’en fait pas partie, ok ?) et ses habitudes bizarres, mais pas ça. En plus elle l’aurait forcément su un jour. Il aurait pu lui dire, franchement. Elle l’aurait frappé mais ce serait rentré dans l’ordre trois minutes après. ‘Y avait longtemps que son innocence n’était plus intacte mais, là, le peu qui lui restait en prenait un sacré coup. Même pas flouté le truc quoi. Jo Mei voyait encore les images quand elle clignait des yeux. Elle n’allait pas s’en remettre avant trente ans au moins.

    Assise sur son tapis de gym en tailleur, les sourcils froncés au max et gravement concentrée pour se retenir de l’étrangler directement, elle écouta Il Su déblatérer au sujet d’une sortie en boîte à laquelle elle n’avait pas été invitée (et d’ailleurs elle lui en reparlerait, il pouvait compter sur elle) et du charmant sujet qu’était ses règles. Franchement. Il avait un gros problème ce gars. Elle s’en rendait compte maintenant. En temps normal, Jo Mei lui aurait conseillé de parler moins fort pour lui éviter les sévices physiques dont était capable le prof de yoga, mais une Jo Mei contrariée c’était une Jo Mei mesquine et mauvaise, alors elle le laissa parler bien fort, un petit sourire sur le coin des lèvres. Un sourire qui s’agrandit lorsque le pyobeom se reçut le poing du prof sur le crâne. Mon Dieu. Elle avait tellement envie de rire. Mais ça casserait son image de femme en colère, tu vois. Alors elle ne se foutrait pas de sa gueule maintenant. « Si je te l’avais dit ça aurait été mon drôle. » Même si Mei ne faisait pas de bruit, on pouvait clairement imaginer un ricanement bien méchant en guise de ponctuation de sa phrase. Elle se leva finalement pour effectuer le premier mouvement, un autre dont elle n’avait jamais retenu le nom malgré tous les cours auxquels elle avait pu assister, et eut un roulement d’yeux suite à la remarque d’Il Su quant à un homme un peu plus loin qui faisait sûrement le double de leur poids à tous les deux. Normalement elle aurait rit. Et très fort. Et elle aurait même poussé Il Su dans un élan de brutalité qui lui arrivait souvent quand elle était prise dans un fou rire, mais force était de constaté qu’elle avait décidé de simplement ignorer le pyobeom. Juste. Il venait encore d’enchaîner sur autre chose, là ? Sérieusement ? Jo Mei grimaça en tournant son visage vers Il Su et se retint de justesse de crier un « YAH » tonitruant à travers la salle pour le rappeler à l’ordre. Au lieu de ça elle se contenta de parler à voix basse. « Change pas de sujet ! Je suis sûre que tu sais de quoi je parle, arrête de faire l’innocent ! » Présentement Jo Mei perdait en crédibilité. Elle était en train de s’exciter toute seule et, à cause de ça, avait du mal à tenir la position, penchant une fois à gauche, une fois à droite, une autre en arrière et encore une autre en avant. Elle avait l’air tellement ridicule. On aurait dit un vers de terre qui s’agitait hors de son trou.  « C’est plutôt à toi de me dire pourquoi t’as fait ce que t’as fait ! Et pourquoi tu me l’as caché, accessoirement. » Incompréhensible ? Un peu. Juste un peu. Un micro peu. Jo Mei était dans son truc, persuadée que si Il Su faisait comme s’il ne savait pas de quoi elle parlait c’était pour se foutre de sa gueule, et dans ces moments-là elle parlait en pensant que l’autre lisait dans ses pensées. Chose qu’elle était sûre de faire avec Il Su, en fait. Mais bref. Jo Mei n’eut pas le temps de recevoir une quelconque explication que le prof de yoga s’était ramené pour coller le pyobeom au coin comme un gosse. Elle aurait pu rire mais tout ce qu’elle fit fut d’avoir une mine outrée. Le prof aussi commençait à lui taper sur le système, à toujours interrompre Il Su alors qu’elle essayait de lui faire avouer sa faute. Toute fois, quand le rose se tourna vers elle avec son air innocent, Jo Mei, elle, reprit son air contrarié. Sinon il allait croire qu’il avait gagné. L’étudiante fit semblant de suivre le cours de yoga avec attention alors qu’au fond, ça ne servait plus à rien. Tous les exercices de respiration et n’importe quelle position ambigüe (parce que fallait le dire, l’une des positions que le prof appelait « salutation au soleil » pouvait prêter à confusion) ne pourraient rien changer à l’élan de colère qui l’avait prise en sortant des vestiaires. Pour qu’elle se calme il fallait l’assommer, c’était sûrement la chose la plus judicieuse à faire. Mais heureusement personne n’allait le faire.
    Jo Mei du fournir des efforts énorme pour ne pas exploser de rire face à la scène qui se déroulait sous ses yeux : Il Su plaqué contre le mur de la salle, le prof dans le dos, et l’air aussi choqué que si on venait de lui apprendre qu’un kiwi pouvait aussi être jaune, convaincu de s’être fait à moitié violé. Tellement drôle. Mei se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rire et ainsi perdre les dernières traces de crédibilité qui lui restait, toujours perchée sur une jambe en mode flamant rose qui se prend pour un moine shaolin. Et puis, bam, on venait de perdre Il Su, écroulé dans les bras du prof qui commença à s’agiter en le croyant mort. Ah. Ouais. C’est vrai que son frère de substitution avait un gros problème avec les bactéries et tout le tralala. Et le prof ce n’était pas le meilleur exemple de propreté. Jo Mei tomba carrément parterre, ne pouvant pas retenir son rire plus longtemps, avant de presque ramper vers les deux zigotos. « Ne vous inquiétez pas, il n’est mort que temporairement. » Jo Mei tapota le dos d’Il Su avec un sourire et une idée lui vint. Si elle voulait des réponses, il fallait qu’elle le choppe entre quatre murs et c’était ce qu’elle allait faire. Et de ce pas, même. « J’ai ce qu’il faut dans les vestiaires, je vais m’en occuper. Et je vous le ramène après, promis. » Sans attendre de réponse, Jo Mei se pressa de se rendre dans les vestiaires, ceux des femmes, d’ailleurs, qui feront peut-être un peu moins peur à Il Su, et balança à moitié le pyobeom sur un banc, l’air sombre et mauvais, avant de fermer la porte derrière elle. « Là, tu ne peux plus m’échapper. »


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Re: Don't be angry honey, do yoga. | Lun 24 Aoû - 10:33
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Il était dans un état de léthargie complète, sous ses paupières tout était noir mais dans sa tête c’était la fête du string, mais pas le genre joli qu’on voit dans les défilés de lingerie, ceux qui tournaient en boucle dans son esprit étaient hideux ! Et en plus il voyait ce gros dégueulasse de prof les porter ! ON VOYAIT TOUT ! IMMONDE ! Ses bourrelets crasseux recouvraient à peine ce qui aurait dû être caché à la vue d’oeil humain. POURQUOI SES COMAS ÉTAIENT AUSSI ÉTRANGE ? C’était du n’importe quoi ! Il fallait qu’il se réveille vite.

Alors qu’il se remettait à peine de ce cauchemar, Il Su trouva assez de force pour ouvrir un oeil, puis l’autre. Il rêvait encore ou il se faisait traîner par une fille ? Une fille… Ces cheveux-là lui disaient quelque chose. Oui oui, jolis, bruns, soyeux comme ceux d’un poney… JO MEI ! Il sursauta dans ses bras juste au moment où elle le jeta quasiment sur un banc, dur en plus ! Le pauvre enfant battu ( oui c’était limite du bastonnage gratuit ! ) se recroquevilla sur le bout de bois en gémissant. «  J’ai mal, pourquoi t’es pas gentille avec moi ? » Il s’allongea de tout son long sur le banc puis réalisa quelque chose, enfin non, il eut une prise de conscience quoi. BORDEL DE DIEU, IL ÉTAIT OÙ ? Il regarda un peu partout et comprit que des femmes avaient posé leurs fesses molles et grasses à l’endroit même où sa tête était posée, il se leva tellement vite qu’il en tomba sur le cul à même le sol. Il se releva en tirant sur le bras de sa keupine pas tellement keupine que ça. Quelle amie vous regarde comme si elle voulait vous tuer ? Juste pour vérifier, il tâta ses poches. « C’est bon t’es clean. » Bah oui, elle aurait pu l’assommer à coup de nunchaku ou de rouge à lèvre super sonique ! En tous les cas vu sa tête, elle n’allait pas lui proposer de faire une tarte. « De quoi t’échapper ? Je t’échappe rien du tout. » Il va se rassoir, cette fois-ci en prenant une serviette propre sur laquelle il posa son cul princier, puis l’écouta les idées encore confuses par son tombage dans la compote.

« Entre toi et moi, je ne te cache rien. Je te dis strictement tout, je t’ai même raconté que j’ai pas pu aller poser un étron un jour car les toilettes de chez mémé étaient en mode chute du niagara. Si je te dis ça pourquoi je te cacherais quelque chose ? Réfléchies idiote ! » Il lui donna un petit coup de pied dans le tibia puis se mit à réfléchir ( oui oui, c’est possible ) qu’est-ce qu’il avait bien pu lui cacher ? Est-ce qu’elle avait appris qu’en fait la bague en bonbon rose qu’il lui avait offert c’était pas du vrai haribo ? Ou alors c’est cette histoire de carte au trésor, il l’avait dessiné tout seul un soir en lui faisant croire que c’était un vrai pirate qui lui avait donné comme ça dans la rue ( une belle perte de temps, deux semaines à chercher deux cailloux et un magazine mickey, même pas drôle en plus ! ) OU ÇA Y’EST ! C’est parce qu’elle a su qu’il avait gâché son premier rendez-vous amoureux ( bah ouais quoi, il allait pas la laisser sortir avec un gueux pareil ! Le mec il pouvait à peine épeler son nom. Puis bon, y’avait ce film au cinema et il voulait vraiment pas le voir tout seul… ) Si c’était ça, il allait prendre cher. Ah non, il savait.

« Comment t’es tombée sur ça toi ? » Il était plus outré qu’elle ! Il se releva ( pour la troisième fois en cinq minutes ) et la fixa avec une animosité comparable à celle d’un père qui engueule sa fille pour avoir vu dans son historique : «  Homme qui monte un koala, big tits, chaude koala, hardcore.  ». DE OÙ ELLE ÉTAIT ALLÉE VOIR ÇA ELLE ? C’était sa petite soeur, bon il n’était pas stupide, elle savait surement comment on faisait les bébés. Les cigognes s’écrasent dans ta cheminée, tu fais un barbecue avec et ensuite un second cigogne ( le vrai ) il te dépose un marmot sur le paillasson. C’est pour ça qu’il faut toujours que les paillassons soient propres. Et si t’as été sage, le sexe du gamin c’est celui que tu attendais, fin.

« T’as tout regardé ? Et qu’est-ce que tu faisais sur ces sites ? T’as pas autre chose à faire ? T’es qu’une gamine, je t’interdis de mater ces trucs là ! » Il lui tâta le fessier pour prendre son portable et supprima son historique. «  Je te garde ça en otage, je vais aller te mettre un code parental dessus. » Il leva le bras bien haut pour ne pas qu’elle l’atteigne et se permit un sourire vraiment pas approprié à la situation. «  Comme ça tu ne voulais pas que je t’échappe ? La vue de mon corps t’a donné des idées ? » Il abaissa son bras pour le cacher dans son dos et lui offrit un regard charmeur quasi pas crédible à cause du rire qu’il s’empêchait de sortir. « Si ce n’était que ça le problème il fallait frapper à ma porte, tu sais où j’habite, idiote ! » Il lui pinça la joue et l’enlaça de son bras libre en lui faisant la moue. «  M’en veux plus, j’aime pas Mei… »


Emi Burton
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