YUJIN & SIAN

Si Sian désire de moi que je sois à la hauteur de ses attentes, elle doit au minimum me fournir quelques renseignements sur ce qui fait frétiller son coeur en chaleur aujourd'hui. À sa gestuelle féline, je roule simplement des yeux devant le cliché tout en hochant la tête d'un air désespéré - tel le merveilleux meilleur ami que je suis. Il fallait faire sembler de croquer comme les requins que nous sommes puisque, aux dernières nouvelles, elle n'est pas pyo. « Sexy, sexy... Donc un truc qui te donnerait un peu de hanche ? » J'affiche un sourire plein d'innocence dans sa direction, puis replonge les mains dans les bouts de tissu afin de trouver le truc idéal. Sa réplique est bien trouvée et je grimace ouvertement en la fixant d'un air noir : tant de trahison. « J'ai l'air d'avoir 16ans, calme-toi de vouloir faire de tout le monde des pédophiles. » Aussi bien conservé pourrait être une femme, c'est loin d'être la marchandise qui m'intéresse. Je m'indigne, retournant à mes recherches, mais les abandonnent vite lorsqu'une nouvelle information fait surface. « Impressionnera ? Tu veux donc impressionner quelqu'un ? Qui est-ce ? Je le connais ? Ou la connais, qui sait ? » En une seconde, j'ai retrouvé sa bulle personnelle pour me tenir le plus près possible physiquement de sa personne. Je fais un pas vers l'arrière, m'appuyant contre un rack de vêtements non-nonchalamment et le juge des pieds à la tête. « Tu veux impressionner en public ou en privé ? Ça fait une large différence. »

YUJIN & SIAN

« T’es en train de dire que je n’ai pas de hanches? » Mes joues se gonflent légèrement à la remarque de mon meilleur ami et je m’empresse de prendre une pose où ma hanche ressort amplement, glissant une main sur cette dernière, comme pour lui faire comprendre qu’il a tort. Pft. J’ignore la nouvelle réplique de Yujin, parce que de toute façon, c’est vrai qu’il a l’air d’un garçon pré pubère. Il est bien chanceux, d’ailleurs. Ça lui donne un petit charme. Un petit « je ne sais quoi ». C’est probablement pourquoi la plupart des hommes bien plus vieux s’intéressent à lui. Mes mains replongent dans l’étalage, un fin sourire se glissant sur mon visage en entendant mon meilleur ami rétorquer. Je savais que j’allais piquer sa curiosité. « Y-yujin… » Je fronce les sourcils en le voyant soudainement si près de ma personne. Ce n’est pas que je ne l’aime pas, hein, mais il est un peu dans mon espace personnel. « Je ne sais pas si tu le connais. » Probablement, parce que de toute, Yujin est un peu trop sociable. Je ne lâche toutefois pas le prénom maintenant, préférant garder cette information pour moi-même. « Je crois que si je voulais impressionner en privé, je saurais me trouver un petit kit sexy sans ton aide, mon lapin. » Je lui offre un clin d’œil pour accompagner mes paroles, attrapant une jupe qui traîne non loin, la posant contre mon corps. « Commençons par en public. Et on verra pour le reste ensuite. Ça te va? »

YUJIN & SIAN

Je penche la tête, lui adressant un regard qui en dit long à travers mes cils suite à sa protestation. Ma main vient désigner le bassin de ma meilleure amie sans la moindre gêne, gesticulant grossièrement sa pose ridicule qui ne sert qu'à accentuer des formes que je trouve un peu inexistantes - après, je ne suis pas quelqu'un de très attiré par les formes féminines, donc elles ne me sautent pas au yeux. « Chérie, tout le monde a des hanches avec cette posture. Même moi. » Je claque la langue en roulant des yeux, prouvant mon point en venant l'imiter avant d'esquisser un sourire. Bon, un peu de sérieux dans tout ça et, non, ses histoires dégoûtantes non rien de sérieux et je suis bien content de tout oublier le plus vite possible. Je pige un sujet intéressant, nettement plus pertinent que tout ce qui a précédé, qui me pousse en empiéter vivement dans la bulle de Sian pour lui tirer les vers du nez. « Oh, allez. Je suis sûr que je connais ou que je peux trouver de qui il s'agit. » Rapidement, je sors mon téléphone pour appuyer mes propos - ainsi que ma capacité à pouvoir traquer un visage inconnu - puis le range à sa place initiale. « Ça c'est ce que tu crois. Un avis externe est toujours bien. » Je la laisse s'évader de mon envahissement, posant plutôt les mains contre mes hanches en la jugeant du regard. « Pose cette jupe et répond à mes questions, jeune femme. Sinon tu devras te trouver un nouveau meilleur ami gay. »

YUJIN & SIAN

Avec Yujin, j’ai l’habitude. J’avais dû passer un interrogatoire long comme mon bras lorsque Moeko avait été ma copine, comme pour s’assurer que la jeune femme me convenait vraiment – ou du moins, pour s’assurer qu’elle convenait vraiment aux standards de mon meilleur ami. Qu’il tente de m’arracher les mots de la bouche ne m’étonnait aucunement. « Je sais que tu serais prêt à farfouiller dans mes conversations pour trouver de qui je parle. Je te connais. » Je laisse donc la jupe où je l’avais trouvé, posant mes mains contre mes hanches en me retournant. C’est qu’il jouait avec notre amitié, là. « Y’a pas qu’une seule personne. » Je murmure, mes joues se gonflant doucement, comme si cette information devait rester secrète. « Un Sango. » Probablement qu’il réussirait à trouver de qui je parlais sans avoir besoin de poser plus de questions. « Et un Pyobeom. » Ça, par contre, je me doutais qu’il puisse mettre le doigt sur la bonne panthère. Au moins, le fait que les deux partis soit des hommes réduisait grandement son champ de recherche. « Si je te donne les noms ça va juste rendre le tout un peu plus. Bizarre. » De toute façon, je me disais bien qu’il me les arracherait de la bouche même sans que je ne le veuille. C’est pourquoi je me glisse entre deux rangées de vêtements, allant directement chercher la robe que je convoitais en entrant dans cette boutique.

YUJIN & SIAN

Il est hors de question de bouger d'ici sans avoir obtenu les réponses que je cherche. Qu'on me qualifie de têtu, j'aime simplement tout savoir à propos de n'importe quoi et encore plus lorsqu'il s'agit de la vie de ma meilleure amie. « Je suis prêt à tout pour obtenir ce que je veux. » Quelques exceptions près puisque je ne veux pas me salir les mains d'une quelconque façon, mais ignorons les détails entre les lignes. Elle pose la jupe, ce qui signifie que j'ai gagné cette manche et j'attends patiemment plus d'informations sur la situation sans broncher. Je ne compte pas me laisser distraire. J'hausse un sourcil à la mention qu'il n'y a pas qu'une seule personne puisque c'est un sacré revirement de situations, bien que je ne peux parler sur le point de zyeuter plus d'un individu. « Pyobeom ? Fait gaffes, tu vas finir comme la vieille de tantôt. » Un rire m'échappe à l'image horripilante que cette vision entraine avant de reprendre mon sérieux relativement vite. « Je ne vois pas en quoi ce serait bizarre. Ils sont si moches que ça ? Ou alors ils font hontes ? Me dit pas que ce sont des ringards. » Je feins une expression d'horreur puisque ça ce serait une bonne raison de ne pas vouloir évoquer de noms, sinon en dehors de cela je ne vois pas en quoi connaitre leur identité pourrait faire étrange.

YUJIN & SIAN

Il faisait exprès ou quoi? Même si je lui donnais le plus d’informations possible, il voulait vraiment avoir tout cru dans le bec, même s’il prétendait être apte à trouver de qui il s’agissait sans mon aide. « Je ne ressemblerai jamais à cette vieille croute, merci. Je crois que j’ai encore une bonne estime de moi. » Et c’est principalement pourquoi je ne changerais jamais. De toute façon, Yujin ne me laisserait jamais m’aventurer sur le chemin de la déchéance, tout comme je ne le laisserais jamais commettre le même genre de faux pas. Ma robe en mains, je reviens vers le Gumiho, poussant un faible soupir. « Kalei. Hwan Baek. » Et voilà, tout cru dans le bec. Il pouvait maintenant me juger sur mes choix, ou alors me faire chier et profiter en les utilisant pour quoi que ce soit. « T’es content? Maintenant tu sais sur qui ta meilleure amie en pince, ouuuh. » Mes joues se gonflent légèrement alors que je relève la robe pour la poser contre mon corps, me regardant dans le miroir plein pied posé non loin. « Tu crois qu’elle m’irait bien? » Je murmure presque, tournant la tête vers Yujin, attendant ses commentaires. Même sans l’avoir sur moi, je suis certaine qu’il trouverait le moyen de me dire qu’elle me donnerait un gros cul et qu’elle ne serait absolument pas flatteuse.

YUJIN & SIAN

Je veux et je vais obtenir les informations que je désire sinon je ne me nomme pas Byun Yu Jin. En attendant, Sian se dirige dangereusement vers la pente de la dame de plus tôt si elle considère fréquenter une panthère rose de l'Université. Il y a de quoi se poser de sérieuses questions et je m'en pose, laissant le tout paraitre gracieusement sur mon visage. « Termine comme elle et je te renie. À vie. Genre je bloque ton numéro et tout, le kit complet. » Je ne rigole pas, c'est du sérieux. Je refuse d'être le meilleur ami d'une meuf ringarde, ce qui n'est pas le cas présentement.  Je ne peux en dire autant de ce qu'elle zyeute, du moins pas avant qu'elle balance les noms. Un sourire d'une rareté relative étire mes lèvres victorieusement. Sian n'a pas été difficile à vaincre à son jeu du chat et la souris. « Connait de prénom et l'autre me dit absolument rien. Tu vois. Tu t'es faites des rides pour un rien. » Sauf qu'elle peut être certaine que ces noms sont gravés à jamais dans ma mémoire et que je vais mener mon enquête une fois rentrée après cette virée shopping. La note mentale prise, mes yeux scannent de haut en bas la silhouette de mon amie sur laquelle est simplement posée la robe sans réellement l'essayer. « Difficile à dire. Toujours essayer une robe, c'est la règle numéro un. Dirige tes fesses dans une cabine. »

YUJIN & SIAN

Des menaces, encore. Je sais que même s’il le disait sur un ton légèrement taquin, il n’aurait aucune honte à vraiment le faire si je suis faisait honte.  J’étais certaine qu’il l’avait déjà fait par le passé. Et puis, il ne fallait pas sous-estimer un jeune homme comme Yujin. Depuis que je le connaissais, je savais de quoi il était capable et peu de chose l’empêchait d’accomplir ce qu’il voulait. Mes joues se dégonflent doucement lorsqu’il me dit ne pas vraiment connaître les deux jeunes hommes précédemment mentionné. « Avec toi on ne sait jamais. Tu vas faire tes recherches et me dire que ce ne sont pas de bons partis, mh? » Même si je ne lui demandais pas, en un instant, il sauterait sur les réseaux sociaux pour éplucher leurs profils. J’attrape de nouveau les vêtements que Yujin m’avait fait reposer, gardant également la robe, filant vers les cabines d’essayage. Il était vrai que c’était toujours mieux s’essayer. Encore une fois, mon meilleur ami avait raison. J’entre dans la cabine et enfile la robe en premier, puisque c’est pour ce morceau que je suis venue, à la base. À mes yeux, elle me va comme un gant, soulignant mes courbes de façon exceptionnelle. Je repousse ma chevelure vers l’arrière, dégageant ainsi mes épaules, ouvrant la porte pour lentement tourner sur moi-même. « Verdict? »