La jeune femme observait son visage émerger à chaque passage de la lingette démaquillante. Elle n'était pas du genre coquette à la ville. Sa routine beauté comprenait se laver le visage chaque matin avec du savon, appliquer quand elle y pensait un peu de crème hydratante il en allait de même pour le mascara. Alors la couche de peinture qui s'étalait artistique sur son visage présentement, dénaturait ses traits et n'était très clairement pas son œuvre. Une de ses collègue s'en chargeait tous les soirs, une femme d'âge mûr, aux traits usés par la vie nocturne qu'elle menait depuis de trop longues années. Des traits qui rappelaient à Haneul, la plèbe nord-coréenne. C'était probablement pour ça qu'elle appréciait autant la femme. Probablement aussi parce qu'elle avait été la première personne qu'elle avait rencontrée en arrivant, la première qui se soit un tant soi peu préoccupée d'elle. Elle lui avait trouvé ce travail, ce n'était certes pas conventionnel, mais ça payait ses traites et Haneul n'était pas du genre à juger ou à s'en plaindre. Elle prenait l'argent où il se trouvait ni plus ni moins et puis il y avait bien pire que de se trémousser à moitié nue dans un club surchauffé. Et bien peu d'opportunité pour la Nord-Coréenne qu'elle restait.

La jeune femme jeta dans la corbeille la lingette souillée et soupira soulagée de retrouver son visage avant d'esquisser un sourire ironique à son reflet. On lui avait appris à sourire pour plaire aux clients en arrivant au club, néanmoins ses habitués préféraient franchement qu'elle tire la gueule. Ils trouvaient ça plus « authentique ». Elle s'en foutait pas mal, tant qu'ils payaient. Haneul enfila son jean et son sweat et quitta le vestiaire/loge pour rejoindre un de ses anciens clients et très actuel plan cul et plus si affinité. Le Japonais était du genre qu'elle affectionnait : possessif au lit, indifférent en dehors. Il avait les mêmes penchants tordus qu'elle, pour des raisons totalement différentes. Au fond, peu lui importait ses raisons, elle n'était pas psy et trouvait de manière générale que les gens s'auscultaient un peu trop le nombril pour leur propre santé mentale. Elle ne donnait pas cher de leurs espérances de vie eussent-ils été au Nord.

Haneul s'installa sur le tabouret voisin de celui de Rei et adressa un signe de tête au barman mi-salutation, mi-ordre. Elle le vit lui  répondre et s'affairer à lui préparer un verre.

« Tu devrais perdre cette habitude de débarquer à l'improviste Rei, lança-t-elle. »

Pas qu'elle ait un emploi du temps surchargé à cette heure avancée de la nuit. C'était plus une question de principe qu'autre chose. Et si la jeune femme n'avait aucune morale, elle avait des principes, auxquels elle se tenait de manière générale avec une rigueur toute militaire.

Wearing + Shoes |La soirée était un peu morne. Rei avait un coup de blues comme parfois il lui arrivait d'en avoir. Les médecins s'amusaient à rationaliser ça, à dire que c'était à cause de sa situation, de ses difficultés à accepter son état physique. Rei en avait marre de tout ça, il voulait juste qu'on arrête de chercher la petite bête chez lui. Il y avait des jours comme ça où il n'avait pas envie d'encaisser et de faire semblant, juste boire quelques verres en se disant que putain la vie le traitait vraiment comme un chien. Il n'avait pas travaillé ce jour-là, sa hanche l'avait fait souffrir toute la journée, sans raison. Encore une fois, savoir s'il avait réellement mal, ou si c'était juste parce que ce jour-là son moral n'était pas bon qu'il ressentait cette douleur était impossible. Il avait prit de la morphine pour se sentir mieux, impossible de se souvenir de la dose. Ça l'avait soulagé un peu, il avait pu bouger sans trop souffrir.

Il avait extériorisé son blues en regardant un anime dégueulasse. Presque tous les protagonistes finissaient par mourir, avec de l’hémoglobine partout, et les scènes les plus glauques s'étaient enchaînées. Mais ce n'était pas assez encore. Il sentait ses idées noires qui tournaient doucement dans son esprit, prêtes à remonter à la surface et le faire sombrer à nouveau dans cet état de déprime. Bien que la nuit était déjà bien entamée, il enfila un gilet et sortit de chez lui, il allait finir cinglé à rester dans son studio. La nuit ne lui faisait pas peur. Il avait beau traîné un peu la jambe, il savait très bien se défendre si quelqu'un était assez stupide pour s'en prendre à lui.

Il arriva devant le club, la musique s'entendait de l'extérieur. Des hommes entraient, des hommes sortaient. C'était fou la variété d'hommes aux alentours. Des vieux libidineux dégueulasses venus se rincer l’œil et bander sur le corps de ses femmes qui étaient là par obligation ou parfois par choix. Il y avait aussi ces hommes qui avaient l'air terriblement normaux, c'était presque à se demander ce qu'ils faisaient là, ils iraient sans doute retrouver leurs femmes après ça, et les sauter en pensant à l'une des danseuses qu'ils avaient maté toute la soirée. Il entra dans le club, et lança un rapide coup d’œil vers les danseuses, reconnaissant la silhouette de Haneul qui dansait langoureusement au rythme de la musique, ses vêtements disparaissant tranquillement. Mais étrangement, ce n'était pas vraiment ce genre de choses qui attisait les sens de Rei, pas ce soir en tout cas. Il alla s'asseoir au bar, tournant le dos à la scène, se commandant un scotch. Scotch et morphine, duo gagnant. Au bout d'un moment il sentit une présence le rejoindre, et sourit doucement en entendant la voit familière de la jeune femme. « Depuis quand tu exiges que je t'appelle pour te dire que j'ai besoin de boire un verre ? » Le barman amena son verre à Haneul, et Rei leva doucement le sien comme pour trinquer avant d'en boire une nouvelle gorgée. « Tu vois, j'avais besoin de me détendre, de changer d'air, mon appart' allait me faire péter un câble. » Il finit de descendre le reste de son verre et le fit claquer sur le bar en le reposant. « Alors la soirée a été bonne ? Assez de pourboire pour me payer un autre verre ou c'est moi qui t'invite ? » La galanterie, c'était bien leur dernier soucis. « Ici ou un after te dit ? » Les after c'était leur spécialité. Alcool, cigarettes, et motel, ce genre de choses...

Elle eut un sourire ironique pour toute réponse. Haneul n'exigeait rien de lui et il n'exigeait rien qu'elle en retour, excepté l'assouvissement de leurs désirs tordus respectifs.

Elle attrapa son verre et trinqua avant de tremper les lèvres dans le breuvage. Depuis son premier jour la jeune femme testait les cocktails, c'était avec le temps devenu une sorte de routine. Au début elle voulait juste goûter tous ce qui existait et trouver ce qu'elle aimait et c'était resté faisant d'elle le cobaye officiel du club. La Nord-Coréenne plissa le nez, le cocktail avait le goût du sucre, ni plus ni moins. C'était aux antipodes de ce qu'elle aimait, mais totalement le genre du club : doux  en bouche et assommant en alcool, intéressant financièrement parlant. Le genre trompeur qui vous alcoolisait largement sans en avoir l'air. C'était un peu le moto du club tirer le plus des clients avec un minimum d'effort sans qu'ils en aient conscience.

Le Japonais avait sa tête des mauvais jours, pas qu'elle l'ait déjà vu lorsqu'il était dans un bon jour. Compte tenu du personnage ça devait être aussi rare que de la neige en décembre à Rio. A vrai dire, il était d'humeur exécrable ce soir-là. Haneul se contenta de hocher la tête pour toute réponse. Rei avait quelque chose d'un officiel Nord-Coréen  lors d'un interrogatoire quand il était dans un de ses jours sans. Et la jeune femme avait depuis bien longtemps acquis ce réflexe conditionné consistant à fermer sa gueule, faute de connaître la bonne réponse, ça évitait les faux pas. Là où elle avait grandi, les faux pas équivalaient à la mort.

La jeune femme fit signe au barman de leur servir la même chose.

« Meilleure que la tienne ricana-t-elle. »

Elle se retourna, s’adossant au bar, Haneul embrasa du regard le club. La soirée avait été lente mais fructueuse, ce n’était pas un de ces soirs où le club ressemblait à une ruche en effervescence. C’était une soirée normale avec quasiment pour unique clientèle des habitués.

« Combien ? Demanda-t-elle d’un air nonchalant. »

Dans l’absolu, la Nord-Coréenne se fichait pas mal des quantités d’opiacé qui nageait dans l’organisme de qui que soit. Cependant dans la mesure où Rei et elle prenait le chemin habituel, elle préférait s’assurer qu’il serait encore en vie au réveil. Rien n’était plus désagréable que de se réveiller à côté d’un mort.

Haneul reporta son attention sur le Japonais et arqua un sourcil interrogateur. Elle avait autant envie que besoin de leurs soirées de débauche. La jeune femme était autant accro à leurs parties de jambes en l’air qu’aux substances « récréatives » qui y circulaient.
Elle sauta au bas de son siège.

« Tu viens ? »

Wearing + Shoes |Lorsque Rei et Haneul n'étaient pas en train de discuter devant un café fumant en plein après-midi, c'était signe d'une mauvaise journée, et d'un besoin de décompresser. Il leur arrivait de se voir juste pour parler un peu. Ils avaient quelques goûts en commun, à commencer par la musique. Mais ce soir-là, et elle le savait très bien, le japonais n'était pas venu pour ça. Le plus souvent, ils se retrouvaient de cette façon pour évacuer une journée horrible, et laisser libre court à leur imagination, mais aussi à qui ils étaient vraiment. Il voyait dans son regard, dans ses petits sourires en coin qu'elle savait très bien.

« Meilleure que la mienne c'est certain, et ce n'est pas très difficile. » Il y avait des jours comme ça. Et c'était bien là la raison pour laquelle il était aux côtés de la jeune femme ce soir là. « Assez pour venir sans avoir besoin de ma canne. » Il ne s'était pas gavé de cachets, du moins pas plus que d'habitude. Il avait juste prit de quoi tenir la journée sans finir par se rouler par terre ou boiter comme un dingue. Sa canne avait inspiré la jeune femme plus d'une fois, mais elle n'aurait pas la chance de jouer avec ce soir-là. Lorsqu'elle descendit de son siège et l'invita à la suivre, il fut un peu surpris. Pas que ça ne soit pas commun entre eux, elle ne l'avait juste pas laissé finir son verre. Il le vida d'une traite et descendit de son siège à son tour.

Il allait partir avant de se raviser et de revenir vers le bar. Il pointa la bouteille de whisky qui se trouvait derrière le barman, et l'acheta, déposant plusieurs billets sur le bar. La bouteille à la main, il revint vers Haneul et se permit de la déposer dans le sac de la jeune femme. Sortir avec à la main, et entrer dans le motel ferait mauvaise impression, il doutait qu'on le laisse passer le pas de la chambre qu'ils prendraient d'ailleurs. Ils se mirent en marche, et arrivèrent en quelques minutes face à cette devanture aux lumières criardes. Autour d'eux des couples sortaient ou entraient. Certains assumaient complètement, car ils étaient là pour la même chose, d'autre beaucoup moins, sans doute parce que ce n'était pas leur petit(e) ami(e) à leur bras... Rei admirait aussi la façon dont était faite les entrées de parking, avec ce rideau qui ne laissait apparaître que les jambes pour garantir l'anonymat des clients qui venaient en voiture. Haneul et Rei, n'ayant rien à cacher, ni vraiment honte de ce qu'ils étaient, entrèrent sans aucune précaution et se dirigèrent vers le guichet. Le japonais était encore surpris qu'ils puissent entrer dans l'établissement vu l'état dans lequel ils laissaient les chambres qu'ils utilisaient... La femme derrière le guichet leur donna une clé vers laquelle ils se dirigèrent. Et déjà dans le couloir, le tempérament quelque peu possessif, dominant de Rei prit le dessus, tenant fermement Haneul par la hanche. « Tu crois qu'un jour ils nous feront payer plus cher pour les frais de réparation... » Parce qu'il ne comptait pas changer leurs habitudes, jamais.

Haneul sourit en coin à la mention de sa canne, elle aimait bien l’objet, il faisait parti de Rei d’une manière qui éveillait tout sauf la réalité qu’elle reflétait. Enfin ça répondait à sa question, la Nord Coréenne n’arrivait pas à savoir si le Nippon était addict ou s’il avait réellement besoin de ses cachets. Pourtant on lui avait fait observer des « séances » pendant lesquelles des officiels étaient drogués puis amenés à un point critique de manque pour leur soutirer des renseignements, en répétant le cycle jusqu’à ce que certain décèdent. Elle secoua la tête comme pour chasser ses lugubres souvenirs.

Elle se leva et invita l’athlète à en faire de même, elle le vit hésiter et revenir vers le comptoir pour acheter une bouteille. Une chose était certaine elle aurait besoin de ses cachets au réveil si elle ne voulait pas souffrir de courbature et contusion en tous genre. Leur nuit s’annonçait comme souvent déjantée. Elle ouvrit son sac quand il revint vers elle et le referma une fois la bouteille à l’intérieur.

C’était un aspect de leur relation que la jeune femme appréciait, ils ne prenaient pas de gant, ne faisaient pas de détours inutiles, ils voulaient quelque chose, ils le prenaient c’était aussi simple que ça. C’était reposant. Sous bien des aspects bien moins hypocrites que les mille et une « bonne manière » qui régissaient la société Sud Coréenne. Ces imbéciles imaginaient être libre avec ça. C’était risible.

Ils sortirent du club et prirent la direction du quartier le plus éclairée de Séoul, des blocs entiers de motels, aux néons rivalisant de couleur et d’effet pour appâter le chaland. Ils appelaient ça des « love » hôtel ici, au Nord on appelait ça des hôtels de passes et mieux valait ne pas y mettre les pieds si on souhaitait mener une vie tranquille. Sous cet aspect là, c’était visiblement le même problème ici, quoi que la sanction soit moins définitive.

Ils se dirigèrent vers l’entrée, sans se cacher parce que ni l’un ni l’autre n’en avait quoi que ce soit à faire. Ils étaient jeunes, ils avaient des besoins à assouvir, le reste ne les concernait pas vraiment, dans son cas les pire rumeur circulait déjà à son sujet. Elle sourit ironiquement au guichetier qui leur jeta un regard chargé d’une espèce de dégoût dégoulinant d’une envie mal contenue. Elle adorait mettre ce genre de personne mal à l’aise.

La jeune femme regarda le numéro sur la clef et prit la direction de ladite chambre, Rei sur les talons. Elle le devançait moitié parce qu’elle avait hâte d’être seule avec lui dans « leur » chambre, moitié parce qu’elle savait qu’il détestait ça, et répondait instinctivement par une possessivité maladivement féroce. Elle sourit en le sentant l’attraper fermement par la hanche pour la ramener près de lui. Elle rit à sa question, d’un rire légèrement dément.

« Tant qu’on ne ruine pas le couloir, répondit-elle entre deux rires. »

Elle l’observa ouvrir la porte et se passa la main dans les cheveux en se mordant la lèvre inférieure d’anticipation. Elle n’attendit guère plus que la porte soit refermée derrière eux, pour le coincer contre le porte et l’embrasser avec aussi peu de retenue qu’un chat affamé fond sur une proie. Et puis autant profiter de son avantage pour avoir le dessus tant que ça durerait. Rei n’était pas à proprement dit dominant au sens strict du terme mais il aimait autant qu’elle quand ils se disputaient le contrôle. Elle sourit carnassière, ses doigts s’attaquant à la boucle de sa ceinture, le regard bien ancré dans celui de l’ancien athlète. Son sourire s’agrandit alors qu’il reprenait le contrôle, la coinçant à son tour contre la porte.

Wearing + Shoes |Rei ne savait plus trop comment ils en étaient arrivés là la première fois. Il était venu au club de strip tease, pas qu'il soit un fan de ces endroits, mais il était venu en déconnant avec Bom Chan. Il n'aurait pas pensé trouver une femme au corps qui lui plaisait. Les strip teaseuse siliconées étaient loin d'être à son goût. Mais l'une d'elle avait retenu son attention. Plus par la lueur dans son regard et de son air désabusé, complètement détaché, que par son corps. Il lui avait offert un verre, elle avait failli le refuser, mais visiblement, elle aussi avait vu quelque chose dans son regard... Et puis de verre en verre, ils avaient fini dans la chambre d'un motel à coucher ensemble presque toute la nuit. Au réveil, la chambre était dans un état misérable, mais eux aussi, ne pouvant compter les bleus, les coupures, les égratignures... « You're young, you're drunk, you're in bed, you have knives; shit happens... »

C'était devenu, depuis ce premier soir, comme un échappatoire, un rituel dans lequel ils aimaient se retrouver et détruire un peu tout sur leur passage. Sauf le couloir... Car là il était certain qu'on ne les laisserait pas remettre un pied dans ce motel. A peine la porte fermée, le japonais se retrouva plaqué contre la porte. Il se laissa embrasser, répondant au baiser avec la même impatience et le même appétit que Haneul. Ses mains glissèrent le long du dos de la coréenne, s'arrêtant sur ses fesses qu'il caressait alors que sans perdre de temps, elle s'en prenait déjà à la boucle de sa ceinture. Il la sentait sourire contre ses lèvres, et il en fit tout autant. Resserrant sa prise sur la jeune femme, il inversa leur position, la plaquant à son tour contre la porte. Ses mains quittèrent leur position initiale, descendant légèrement au niveau des cuisses de la jeune femme. Sa prise assurée, il la souleva et la coinça contre lui en faisant pression contre la porte, ses jambes autour de sa taille. Il vint perdre sa main gauche dans les cheveux de Haneul, serrant sa prise alors qu'il sentait l'excitation monter au fil de leurs baisers voraces. De sa main droite, il entreprit de défaire sa propre ceinture. « Laisse moi te filer un coup de main » S'amusa-t-il d'une voix rauque alors qu'il reprenait son souffle avant de perdre son visage dans son cou, frôlant sa peau de ses lèvres, et la mordant doucement par endroit. De ses deux mains, il attrapa celles de la coréenne, les montant au dessus de leurs têtes, les plaquant contre la porte. Sa ceinture toujours dans sa main droite, il noua les mains de la jeune femme ensemble. De sa main gauche, il la maintint contre lui pour les mener jusqu'au lit, à laquelle il l'attacha à la tête de lit.

« Même pas tu m'offres un verre avant de commencer les choses sérieuses... » Un sourire carnassier aux lèvres, il enleva le pantalon de Haneul sans grand ménagement, et en fit de même de son sous vêtement. La voir gigoter pour essayer de se défaire de ses liens le rendait presque fou. Il plaqua son bassin au lit, caressant son ventre, sa poitrine et son intimité sans aucune retenue. La pudeur était laissée sur le pas de la porte, si jamais pudeur il y avait eut. Il l'embrassait avec appétit, une main sur la poitrine, l'autre sur son entrecuisse. Il aimait la voir se débattre, et en même temps se cambrer parce qu'elle aimait ce qu'elle ressentait. Sa bouche et sa langue finirent par remplacer ses doigts, et ses mains, elles, se perdaient sur la poitrine encore couverte de la jeune femme. C'est lorsqu'elle se cambra entièrement contre lui au bout de quelques instants qu'il se décida à la détacher, et il voyait dans son regard noir et embrumé qu'elle comptait bien prendre sa revanche. Et il en était encore plus excité.

La stripteaseuse n'avait aucune idée de ce qui l'avait poussée à accepter l'invitation de Rei la première fois. Certaines filles au club faisaient des « after » dans ce genre avec certain de leurs clients quand les fins de mois étaient serrées. Elle jamais, de manière générale elle se tenait éloignée de ces clients, leur vendre du rêve était une chose, coucher avec eux pour arrondir ses fins de mois une autre. De plus Hyo Jin la tuerait si elle se mettait à faire ça. La jeune femme avait peur de peu chose, et son « grand frère » en faisait parti. En attendant cette première fois avait été une révélation dans son genre, la jeune femme n'avait jamais été du genre à aimer les étreinte mollassonne et pleine de guimauve, elle n'imaginait néanmoins pas que se réveiller couverte de bleus, et égratignures en tous genre puisse être aussi satisfaisant.

Rencontrer quelqu'un qui comprend vos besoins et les satisfaits sans se préoccuper du coût était suffisamment rare, pour qu'ils rendent la chose plus fréquente qu'un simple coup d'un soir et on passe à autre chose, comme cela aurait dû être le cas. Et c'était pour le mieux si vous vouliez l'avis de la jeune femme. Une impatience chronique dominait généralement leurs ébats, et cette fois-ci n'échappait pas à la règle. Elle hésitait entre se coller complètement et parfaitement à lui et profiter de ses mains qui s'aventuraient sur ses rondeurs, ou rester où elle était et le déshabiller. Elle lui mordilla gentiment ou presque la lèvre inférieure en le sentant répondre à son sourire. Et lâcha prise en le sentant resserrer sa prise sur elle avant d'inverser leur position. Elle accusa la réception avec un petit bruit sec et se retrouva déséquilibrée coincée entre Rei et la porte. Elle se retrouva bien vite les jambes entourées autour de la taille du Japonais à son initiative. Haneul inclina la tête légèrement et laissa un frisson lui échapper en sentant l'une des mains du jeune homme se perdre dans ses cheveux. Elle glissa ses bras autour de son cou abandonnant leur mission retirons-la-ceinture-de-Rei. Haneul rit doucement alors que le souffle du Japonais venait chatouiller son cou et lui tira gentiment sur les cheveux en réponse à son offre d’aide. Elle se mordit la lèvre inférieure incapable de résister au son de sa voix avant de laisser échapper un petit gémissement, sentant ses dents s’enfoncer gentiment dans la peau tendre de son cou. Les mains de la Nord Coréenne étaient reparties à l’assaut des vêtements du Japonais, avides de contact avec sa peau et se retrouvèrent emprisonnées au-dessus de sa tête enserrées par la ceinture de Rei. « C’est pas juste » grogna-t-elle alors qu’il les transportait jusqu’au lit où il finit de l’attacher à la tête de lit.

Comment diable voulait-il qu'elle lui offre un verre, ainsi attachée au lit ? Ce type était impossible. Elle se débâtit légèrement pour la forme alors qu'il lui enlevait son pantalon sans autre forme de procès, tirant sur ses liens, sans grand espoir. Ne perdant pas son temps il lui retirait tout aussi délicatement sa culotte, la faisant grogner. « Je l'aime bien cet ensemble, » râla-t-elle impuissante. Haneul cessa de bouger lorsqu'il lui plaqua le bassin contre le matelas, une lueur licencieuse au fond du regard. Elle le fixa droit dans les yeux, soutenant son regard avec une lueur de défis de sa part. elle s'autorisa à sourire doucement lors que ses mains la caressaient sans pudeur, s'attardant là où il savait qu'elle réagissait le plus. Elle répondit à ses baisés les sens plus enflammés qu'avant, se cambrant sous ses doigts, recherchant plus de contact tout en rageant de ne pouvoir lui rendre la pareille. Elle avait soif et faim en même temps maintenant, et il était peu probable qu'elle arrête ce qu'il avait entamé juste pour lui servir un verre maintenant. Elle se cambra un peu plus sentant ses lèvres se poser sur son intimité et sa langue s'aventurer aux abords de son jardin intime. Ses mains quant à elles, étaient très occupées à lui cajoler la poitrine entre vêtue.

Haneul avait abandonné sa lutte contre ses liens, ondulant contre ses lèvres, perdue dans la dimension plaisir. Dimension dont il la sortit un peu brutalement arrêtant net ce qu'il avait commencé quelques minutes à peine plus tôt. Elle lui jeta un regard noir alors qu'il défaisait ses liens et battait prudemment en retraite. Elle s'assit lentement la respiration plus erratique qu'elle ne l‘aurait souhaitée. Il n'y avait rien de plus frustrant que lorsqu'il lui faisait ce coup-là. Elle entreprit de ramper dans sa direction.

« Ta maman ne t'a jamais appris à finir ce que tu entreprenais Rei ? » Demanda-t-elle avec l'ombre d'un sourire. Sans vraiment attendre sa réponse, la jeune femme s'attaqua à son pantalon qu'elle défit sans perdre son temps, elle fit glisser ledit pantalon avec la paire de boxer ensemble. Elle en profita pour semer de léger baiser sur ses cuisses, se rapprochant de la zone stratégique sans y toucher. La Nord Coréenne ancra son regard dans celui du Nippon avant d'engloutir sa virilité avec un sourire de chat affamé. Elle entreprit de sucer sa friandise du moment, alternant entre ses lèvres et ses dents, le regard toujours ancré dans celui de Rei. Le jeune homme était beau en temps normal et magnifique lorsqu'il prenait son pied, d'une beauté dont elle ne parvenait pas à se rassasier. Du léger sourire flottant sur ses lèvres, au son qui s'échappait d'entre ses lèvres, au voile de désir qu'il obscurcissait ses orbes. La jeune femme laissa sa friandise échapper de ses lèvres et pris le relais avec l'une de ses mains tout en remontant son visage à hauteur de celui du jeune homme. Elle l'embrassa fiévreusement avant de s'écarter un sourire satisfait aux lèvres.

« Je te sers un verre ? » Demanda-t-elle ironiquement en ramassant son sac.

Wearing + Shoes |L'avantage avec Haneul, c'est que le japonais n'avait pas à avoir peur de ses fantasmes, de ses envies et de ses pulsions. Elle acceptait tout le lui, sa noirceur comme sa violence. Mais c'était réciproque, il acceptait les mêmes aspects d'elle. Elle n'avait pas à prétendre être une autre, pas à brider ses envies ou ses délires. Lui aussi, il l'acceptait dans son entièreté, et dieu sait qu'elle était aussi tordue que lui. Rei savait que si elle acceptait d'être ainsi attachée au lit et soumise l'espace d'un instant, ce n'était que pour lui faire payer plus tard. Et alors qu'il l'a satisfaisait en gâtant son intimité, l'idée de sa revanche était presque aussi excitante que de la voir onduler ses hanches contre sa bouche.

Il se montrait cruel avec elle, arrêter soudainement alors qu'elle approchait du point de non retour dans son plaisir... Mais il n'avait pas envie que les choses soient si simples, entre eux, rien n'était jamais simple. « We were born sick... » Il la vit s'avancer vers lui, tel une panthère avançant doucement vers sa proie. Il aurait voulu qu'elle l'embrasse, perdre son souffle contre sa bouche. Mais elle préféra s'attaquer à son jean et son sous-vêtement, avant de déposer des baisers sur ses cuisses. Étrangement, dans ce genre de moments, et surtout parce qu'il était avec elle, ses cicatrices et autres marques laissées par son accident ne le complexaient pas. Elle les touchait, les embrassait, et il n'en ressentait aucune répulsion ce qui n'était pas toujours le cas, sa jambe était une partie de lui qu'il détestait, mais pas lorsque Haneul le regardait ainsi, les yeux emplis de désir. Il plongea son regard dans le sien alors qu'elle gâtait sa virilité. Soupirant en sentant ses dents frôler sa peau délicieusement. Et malgré le plaisir terrible qu'il ressentait, pas un instant il ne ferma les yeux, pas un instant il ne mit fin à ce contact visuel. A peine égarait-il une main dans les cheveux de la jeune femme qu'elle cessa ce qu'elle avait entreprit, remplaçant la chaleur de ses lèvres par celle de sa main. Il répondit au baiser qu'elle lui donnait avec une ferveur non dissimulée, agrippant une main à ses cheveux et l'autre à sa hanche. Elle se recula, le sourire qu'elle affichait agaçait et excitait le japonais. Il eut un rire étrange en l'entendant. « Va te faire foutre. » Il eut un sourire aussi mauvais que le sien.

Il attrapa soudainement les hanches de la jeune femme, et la souleva du matelas, pour brutalement la déposer sur la table de nuit qui se trouvait à côté. Il n'avait pas prit le temps de pousser ce qui s'y trouver. Il entendit la lampe s'éclater contre le mur et le verre se briser. Un morceau coupa le plat de sa main qui se trouvait dans le dos de Haneul, devinant qu'un ou deux morceaux avaient dû couper la jeune femme aussi, mais il s'en moquait bien. Il voyait à l'expression de son visage qu'elle aimait ça. Il l'embrassa avec avidité alors qu'il se plaçait entre ses cuisses, entendant le verre crisser alors qu'il l'attirait à lui pour entrer en elle. De sa main, rendue poisseuse par le sang de sa coupure, il attira Haneul vers lui pour l'embrasser sans douceur, alors qu'il se mouvait en elle sans réel délicatesse. Oui, pas besoin de faire semblant.

“Sex is an emotion in motion” le dicton n’avait jamais été aussi vrai depuis qu’elle avait rencontré Rei. Ils se laissaient complètement dominer par leur désir et besoin primaire, oubliant conventions et retenue. Juste désir contre désir, besoin contre besoin. Une addiction parmi tant d’autre, une attirance magnétique, à laquelle ils pouvaient peut-être résister, mais préféraient succomber chaque fois.

Elle pouvait assumer cette position, de « victime » sans défense, attachée au lit, tout comme il pouvait l’assumer. Ce n’était pas vraiment une question de qui avait le dessus sur qui, mais plus de comment l’autre « ferait payer » la chose. Un prêté pour un rendu. La jeune femme avait retiré son pantalon et ses sous-vêtements au jeune homme, dévoilant ce qu’elle convoitait, depuis que la porte s’était refermée sous leurs assauts enfiévrés. Rei avait ce genre de beauté torturé qui attirait le regard lorsque vous le croisiez, lorsque vous le déshabillez vous compreniez pourquoi. Bien que la Nord Coréenne n’ai jamais vu les choses sous cet angle. Haneul laissa une trainée de baisés le long de ses cicatrices. Elle aimait ses cicatrices, ce qu’elles racontaient de lui.

Sa virilité entre les lèvres, un prêté pour un rendu, elle lui rendit la pareille, s’abandonnant à sa tâche, se rassasiant de ses réactions. Si ces dernières étaient une indication de ses performances, la jeune femme était bonne. Elle sourit avec malice et satisfaction, en continuant son ouvrage, jouant avec ses sens. Elle minauda comme un gros chat ronronnant qu’on caresse en sentant sa main se perdre dans ses cheveux. Encore un peu et le fun serait ruiné.

Elle s’arrêta là, un prêté pour un rendu, et l’embrassa avec cette possessivité qui les caractérisait si bien. Ses ongles s’enfonçaient dans sa hanche, c’était étonnant comment même dépourvu d’ongle digne de ce son nom, il réussissait toujours à la griffer aussi bien qu’elle. Elle se recula autant qu’il le lui permit et admira son œuvre. Le Nippon était dans le même état qu’elle quelque minute plutôt. C’était satisfaisant au-delà des mots, ça appelait à une « vengeance ». Elle rit franchement à sa réponse, maintenant il n’avait plus soif. « Rien que des mots, le provoqua-t-elle. »

Rei l’attrapa sans ménagement, elle émit un glapissement de surprise, et la fit atterrir sur la table de chevet. Elle entendit quelque chose se briser et sentit bien assez tôt le verre pilé lui mordre la chair. Elle noua ses bras autour de cou, ses doigts partant s’enfoncer dans son cuir chevelu alors qu’il l’embrassait à s’en asphyxier. Il se plaça entre ses cuisses et ses jambes se nouèrent autour de sa taille telles deux serpents. Elle eut vaguement conscience du verre qui se fichait dans sa peau, semblable à des grains de sables voraces. C’était une sensation en périphérie de celles qui s’imprimaient dans son cerveau en le sentant s’enfoncer en elle. Elle chercha appuie sur la table de chevet, enfonçant un peu plus de verre dans ses paumes se faisant. Leur baisés avaient ce goût métallique dont la jeune femme ne se lassait pas.

Elle finit par cesser de rechercher une certaine stabilité dans meuble et s’agrippa à Rei enfonçant ses ongles et les morceaux de verre dans ses épaules, laissant derrière chacun de ses va-et-vient une nouvelle trainée rougeâtre teinter leur peau. Elle planta ses dents dans la peau tendre juste au-dessus de ses clavicules. Sa peau avait ce même goût métallique en plus salé et léger et fort à la fois. Elle l’embrassa fiévreusement, entrechoquant leurs dents, blessant leurs lèvres dans le processus. Prenant appuie sur ses mains, qu’elle avait placée à plat sur son torse elle le repoussa brutalement, le déséquilibrant suffisamment avant de le pousser sur le lit et se s’installer à califourchon sur lui. Elle le guida en elle, prenant soin de ne pas le blesser avec le verre et se mit à onduler, ses deux mains toujours à plat sur son torse l’empêchant de renverse la situation pour un temps. Un prêté pour un rendu. Elle sourit carnassière avant de rejeter la tête en arrière.

Wearing + Shoes |« Ferme là ! » fût la seule chose qu'il grogna avant de la soulever violemment et la déposer sur la table de nuit. Savourant la morsure du verre dans sa peau, et savourant les gémissements de Haneul alors que le verre entamait sa chair. Lorsqu'il était avec elle, il avait toujours du mal à définir si le plaisir le plus intense venait de l'acte en lui-même ou de la douleur qu'ils aimaient s'infliger. La coréenne et Rei avaient cette chose en commun, cet attrait à la douleur. Se faire mal pour se sentir vivant, se faire mal pour se sentir bien. Il gémit en la sentant s'agripper à ses épaules alors que son bassin s'activait contre les hanches de la jeune femme. Il éprouvait tant de plaisir que c'en était presque douloureux. Lorsqu'elle planta ses dents dans sa peau, il gémit plus fort, c'était euphorisant. La sensation était telle qu'il frappa le mur juste derrière eux, il sentit ses os protester lorsque le plâtre craqua sous le choc, et sa peau s'ouvrir, la rendant encore plus poisseuse que ce qu'elle était déjà à cause des morceaux de verre qui s'y étaient logés.

Alors qu'il se noyait dans leur baiser vorace, elle le repoussa, le griffant du verre planté dans ses paumes, le faisant frémir davantage. Elle le repoussa avec assez de force pour qu'il ne parvienne pas à garder son équilibre, il ne résista pas vraiment il faut dire. Alors qu'elle se plaçait sur lui, et se plaçait de façon à ce qu'il entre en elle, Rei gémit, tenant fermement les hanches de la jeune femme, y plantant même le peu d'ongles qu'il avait. Haneul rejeta la tête en arrière, et le japonais eut presque le souffle coupé. Elle était tellement belle dans le plaisir. Elle avait cette beauté érotique avec sa bouche rouge laissant échapper quelques gémissement et soupirs, ses yeux voilés par le plaisir et ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules. S'il n'avait pas déjà été au maximum de son désir pour elle, il aurait eut une érection immédiate. Ses mains quittèrent les hanches de la jeune femme pour venir jouer avec sa poitrine. Sans réelle douceur, il malmena ses seins. Il finit par se redresser, l'embrassant brièvement avant que sa bouche ne rejoigne ses mains sur le décolleté de Haneul. Sa peau blanche se couvrait de traînées rougeoyantes à chaque passage des mains sanguinolentes de Rei.

Il mordit sa poitrine, tenant entre ses dents une perle rosée, pinçant l'autre du bout des doigts. Il gémit contre sa peau, son souffle était erratique. Il finit par reprendre le dessus, attrapant les hanches de la coréenne, il la repoussa, sentant presque un vide alors qu'il ne se trouvait plus en elle. Il se mit à genoux, la forçant à se retourner et à se pencher. La vue de dos était presque aussi plaisante que la vue de face. Il caressa ses courbes, mordant la peau de son épaule et de son omoplate alors qu'il entrait à nouveau en elle, mouvant son bassin contre le sien sans aucune retenue. Il se moquait bien de savoir si la position était confortable pour elle ou non, les sons qui sortaient de la bouche de Haneul le confortaient dans l'idée qu'elle aimait ça. Il vint perdre une de ses mains dans ses longues boucles blondes, les tirant au passage. Il sentait la chaleur monter dans le creux de ses reins, se perdant complètement en elle, dans ce plaisir, et dans la douleur lancinante de ses paumes accrochées à la peau laiteuse de ses hanches.