Above the lie

Je vérifiais l'adresse sur mon bout de papier une dernière fois, la main moite, avant d'inspirer profondément face à la porte d'entrée du bâtiment. Allez... c'était la chose à faire. C'était la seule chose que je me voyais faire aujourd'hui... j'y pensais depuis une semaine, mais joindre Eli avait été impossible, alors j'avais finis par débarquer à sa colocation, apprenant alors qu'il n'y vivait plus. Nouvel appartement. Seul. Est-ce que c'était la bonne solution pour lui, ça, d'être... seul ? Et de se sentir seul, à cause de moi...

Après avoir faiblement fermé les paupières, j'entrais rapidement dans le hall et montais les marches une à une, ralentissant à chaque palier pour vérifier les noms aux portes, jusqu'à tomber sur la sienne. Prions pour qu'il soit là... je devais lui parler. Il fallait qu'il sache que... j'étais... que j'avais manqué de courage. Que j'étais désolée. Que je ne voulais pas qu'il se pense abandonner.

Je frappais donc à la porte, puis attendis. Cinq, dix secondes. Je frappais à nouveau et finalement, ma main vint se plaquer contre le bois, tout comme mon front. « Ouvre-moi ! Ouvre-moi... s'il te plaît. Reste pas tout seul là-dedans. » Parce qu'Elijah, il était un Elijah différent pour chaque personne qu'il rencontrait. Afin que personne ne puisse vraiment atteindre celui qui se trouvait dans la chambre du fond, se dédoubler était sa façon de faire... pourtant, c'était celui-là, celui qui se cachait, qui donnait les ordres à tout ses subordonnés. Et là, il... était seul. Je lui avais fais du mal en pensant le protéger. « Laisse moi rentrer... »

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Je regarde l'appartement, absolument impeccable malgré le fait que tout avait dû se faire vite. C'est ça quand on a de l'argent, on peut payer des gens pour tout faire rapidement, et pour une fois, j'étais parti chouiner dans les jupons de ma mère pour lui dire de me donner assez d'argent pour ça, parce que ceux avec qui je vivais se sont mis en couple et que je ne voulais pas déranger, que j'étais trop âgé pour les dortoirs et que ça faisait mieux, au cabinet, de dire que je vivais en appartement. C'est surtout cette dernière raison qui l'a poussé à me donner ce dont j'avais besoin et sans doute un peu plus, mais au moins, c'était fait. Assis sur le canapé neuf, je fixe la télé devant moi qui ne sera sans doute jamais vraiment utilisée avant de soupirer un peu, puis de m'allonger en me frottant le visage avant d'entendre frapper. Si c'est encore un voisin et son bienvenu à la con… Je me lève, regarde par le judas et… Recule un peu face à ça silhouette jusqu'à l'entendre frapper du plat de la main sur la porte de bois laqué. « Ouvre-moi ! Ouvre-moi... s'il te plaît. Reste pas tout seul là-dedans. » Seul ici ou seul ailleurs, ça change quoi Myung… ? « Laisse moi rentrer... » Je déglutis, baisse la tête, pose mon front contre la porte, pose la main sur la clenche avant de la laisser tomber, j'allais partir, mais… elle me retient sans même le savoir… Mordant l'intérieur de ma joue, je pousse un soupir et pars ouvrir la porte, me poussant assez pour la laisser entrer avant de fermer derrière elle, puis de croiser les bras, comme pour me protéger. Je sais pas. Je la regarde avant de tourner la tête, content malgré tout. Oui, content. Content de la voir debout, content de voir sa jolie poitrine qui se dessine sous sa robe… juste… content pour elle. « Tu veux à boire ? » J'avance vers le coin cuisine pour ouvrir le frigo.  

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Un petit soupir de soulagement m'échappa en entendant enfin la porte s'ouvrir et je levais les yeux sur lui quelques instants, avant d'entrer dans l'appartement tout neuf. C'était simple, mais bien agencé... oh, ça devait être agréable d'avoir un endroit rien que pour lui, finalement. Un peu interdite face à son silence, je hochais néanmoins la tête, puis le suivis en continuant d'observer les lieux avec intérêt. « Non, ça va, t'en fais pas. » Je m'arrêtais un peu avant d'être à sa hauteur et posais mon sac sur un tabouret, me déchargeant ainsi pour mieux pouvoir prendre mon courage à deux mains. Être de ce côté-ci de la balance, c'était pas dans mes habitudes de princesse.... mais bizarrement, j'appréciais ça. Pourquoi ? Allez savoir. C'était peut-être le fait de se sentir un peu plus humain et... de se remettre en question. Beaucoup. Pour l'autre, pour soi. C'était prendre des décisions importantes, aussi... chose que j'avais de la peine à faire avant d'être au pied du mur.

« Quand la porte s'est refermée, je... j'ai ressenti le besoin d'essayer de te rattraper immédiatement. Alors je me suis levé et je suis sortie, mais t'étais plus là. » Je l'observais brièvement, puis baissais le regard sur le sol. « C'est seulement après que je me suis concentrée sur Ilhoon... et... je dis pas ça pour t'acheter, mais parce que c'est vrai : j'ai jamais vraiment couru après lui quand quelque chose n'allait pas. » Et je n'ai pas du lui donner l'impression de se sentir important du tout, au travers de ça... même si c'était faux. Il était important. Mais même sans lui, le monde pouvait continuer de tourner. C'était pas le cas d'Elijah. « J'ai cru que c'était une bonne chose de te dire stop... pour se protéger. Je voulais pas que tu l'interprètes mal. » Je me mordis la lèvre. « J'ai cette croyance que je fais souffrir les gens qui me sont trop proches, intimement. Ca a toujours été comme ça et inversement. Et si notre relation a nous deux changeait, alors du coup... je pourrais potentiellement te perdre. Mais Lundi dernier, je t'ai pourtant perdu en deux phrases. » Je ne sais pas... j'aimerais ne pas avoir une vision si négative de tout. Imaginer le pire, avant d'imaginer le meilleur. Imaginer la fin, au lieu de l'évolution. Imaginer que c'était mieux de rester avec quelqu'un de pas trop trop bien, parce que moi aussi, je me considérais comme... pas si géniale, dans le fond. Pas très bien. Ainsi, ça me confortait dans ma vision des choses, j'avais de quoi me plaindre pour argumenter mes théories. Et... et ça ne blessait pas ceux que je considérais comme trop précieux, ainsi. « Je vois ce qui peut arriver d'horrible avant ce qui peut être bien, quand je me lance avec quelqu'un... et t'es comme un bijou que j'ai pas envie de briser. Voila pourquoi je suis revenue sur mes mots d'un coup. J'suis... pas courageuse. » Je suis une froussarde. « Et je te demande pardon. » Je relevais les yeux sur lui. « Je vais plus te demander de pas m'abandonner. Je vais plus dire ces mots et juste agir, quand quelque chose doit être fait. » Comme aujourd'hui. J'suis là. « Je pourrai jamais faire comme si t'existais pas, même si j'essayais vraiment. »

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J'écoute son long monologue en fermant le frigo avant d'aller à la fenêtre pour observer le ciel et pas la ville, histoire de ne pas avoir la sensation que je pourrai tomber dans le vide. J'aime regarder les nuages malgré mon vertige, parce que j'ai toujours trouvé les cieux absolument beau, absolument tranquilles et à la fois… violents. « J'ai cette croyance que je fais souffrir les gens qui me sont trop proches, intimement. Ca a toujours été comme ça et inversement. Et si notre relation a nous deux changeait, alors du coup... je pourrais potentiellement te perdre. Mais Lundi dernier, je t'ai pourtant perdu en deux phrases. »  Non Myung, tu imagines juste le pire avant le meilleur, tu te dis de suite qu'on va partir au lieu de rester. Tu crois qu'on sera blessés au lieu de s'aimer. Tu vois le négatif avant le positif. C'est ça qui est tuant chez toi et ça te conforte juste dans ton idée de « victime malgré elle » et c'est pas bien. Sincèrement, j'aimerai que tu sortes de ce piège mental, parce que c'est ça qui fait mal. « Je vois ce qui peut arriver d'horrible avant ce qui peut être bien, quand je me lance avec quelqu'un... et t'es comme un bijou que j'ai pas envie de briser. Voila pourquoi je suis revenue sur mes mots d'un coup. J'suis... pas courageuse. »  J'esquisse un faible sourire alors qu'elle l'avoue de son coté, presque… enfin si, en partie, mais ça reste un iceberg.  « Je vais plus te demander de pas m'abandonner. Je vais plus dire ces mots et juste agir, quand quelque chose doit être fait. » Je gratte un peu la vitre en voyant une petite salissure, incapable de causer pour le moment.  « Je pourrai jamais faire comme si t'existais pas, même si j'essayais vraiment. » Je déglutis un peu, la bouche tremblante, comme ma main finalement. « Tu sais quand est-ce que j'ai compris que je t'aimais ? » Différemment, je veux dire… « Le soir…. Où on a fait cette soirée à 4... » Je racle un peu ma gorge. « J'étais tellement jaloux de lui. » Tellement. « Et j'avais envie de lui demander c'que c'était son souci de pas… te faire l'amour et… j'voulais rester. Lui mettre Kee dans son lit, parce que c'est ça qu'il aime et te montrer, c'que c'est… c'que c'était... » Je me tourne et passe à côté d'elle, commençant à avoir mon toc de maniaquerie qui refait surface sous le stress des aveux, du moment. Je me mets à tout en place au millimètre près avant de me redresser… « Je sais pas si je suis courageux... » J'en sais rien concrètement. « Mais… j'me disais qu'ensemble… on le serait sûrement... » Je mordille mon pouce avant de me tourner enfin vers elle en déglutissant lourdement ma salive. « J'ai…. Quitté mon mac… et… accepté un boulot d'assistant juridique là où je suis en stage... » Je racle ma gorge, fronce un peu les sourcils, essaie de ne pas pleurer sans vraiment y arriver je crois, j'ai la vue qui se brouille. « J'me suis dit… J'sais pas… que si j'devenais un peu plus… respectacle à tes yeux comme lui… J'serai pas qu'un pansement... » Je la fixe longuement. « J'veux pas être un second choix. J'veux pas être… la protection qui guérit les bobos et qu'on retire quand ça va mieux… J'le suis déjà avec tous les autres… J'refuse de le devenir avec toi... »

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« Et j'avais envie de lui demander c'que c'était son souci de pas… te faire l'amour et… j'voulais rester. Lui mettre Kee dans son lit, parce que c'est ça qu'il aime et te montrer, c'que c'est… c'que c'était... » Quoi... ? C'est vrai qu'elle avait été spéciale, cette soirée. Bien et douloureuse à la fois. Les voir se rouler presque des pelles l'un à l'autre, pendant que de notre côté, on... se tenait bêtement à table, ça avait été frustrant... vraiment frustrant. Je les avais envié, beaucoup, mais je n'aurais jamais pensé qu'Eli avait ça en tête. Il l'avait bien dissimulé, en même temps...

« J'ai…. Quitté mon mac… et… accepté un boulot d'assistant juridique là où je suis en stage... J'me suis dit… J'sais pas… que si j'devenais un peu plus… respectable à tes yeux comme lui… J'serai pas qu'un pansement... » Mais... mais non... si tu savais... je suis sortie avec un acteur de films X et je l'ai aimé sans faire attention à ce détail. Je lui ai accordé beaucoup de valeur malgré ça (et il s'en accordait lui même tout plein, remarquez). Et Ilhoon... il était respectable et pourtant en lutte avec des démons infernaux, Eli. C'est juste qu'ils ne se voyaient pas... « T'es parfait comme ça. » Je le marmonnais faiblement en le regardant tout nettoyer, mais... ses derniers mots touchèrent là où c'était sensible. Un pansement. « J'veux pas être un second choix. J'veux pas être… la protection qui guérit les bobos et qu'on retire quand ça va mieux… J'le suis déjà avec tous les autres… J'refuse de le devenir avec toi... » T'es parfait, je t'ai dis ! Je me mis aussitôt à secouer la tête en le fixant, les yeux ronds, la gorge un peu nouée, comme si sa douleur à lui rebondissait dans mes poumons. C'était possible, ça ? « Je veux pas que tu le sois !!! » C'est pour ça que je te choisis pas ! « Et tu serais pas le pansement d'un autre mec, mais celui de toutes les insécurités que j'ose même pas m'avouer, Eli, c'est pour ça que je veux pas ! Je veux pas de sauveur, je veux pas te faire mal ! Je préfère garder mon cousin qui râle quand je fais de la merde plutôt que démolir mon amant ! Ils ont tous essayé de me porter en pensant bien faire et tu dois pas me porter, parce qu'après, je joue la pauvre fille qui prend pas ses responsabilités ! Si tu ne veux pas être un pansement, alors ne sois pas un pansement ! » Je m'approchais et lui attrapais les poignets pour qu'il arrête d'astiquer son appartement pourtant neuf et propre. « Je veux plus d'histoires d'amour. C'est bizarre, dit comme ça... on n'a pas besoin d'une histoire d'amour. Les histoires, ça prend toujours fin. » Je relevais mes yeux sur les siens, serrant un peu la mâchoire, avant de déglutir. « Let's... just... play... let's just dance. » (reference) Comme des enfants... ? Sans se poser des questions, sans... réfléchir au pas final, au moment où nos parents nous diront que c'est l'heure de rentrer. Et c'est pas grave. On pourra se revoir le lendemain, si ça arrive.

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« Je veux pas que tu le sois !!! »  Je la fixe avant de repartir dans mon coin pour nettoyer et ranger. « Et tu serais pas le pansement d'un autre mec, mais celui de toutes les insécurités que j'ose même pas m'avouer, Eli, c'est pour ça que je veux pas ! Je veux pas de sauveur, je veux pas te faire mal ! Je préfère garder mon cousin qui râle quand je fais de la merde plutôt que démolir mon amant ! Ils ont tous essayé de me porter en pensant bien faire et tu dois pas me porter, parce qu'après, je joue la pauvre fille qui prend pas ses responsabilités ! Si tu ne veux pas être un pansement, alors ne sois pas un pansement ! Je veux plus d'histoires d'amour. C'est bizarre, dit comme ça... on n'a pas besoin d'une histoire d'amour. Les histoires, ça prend toujours fin. »  Et moi Myung, ce que je veux, tu t'en fous ? C'est rien ? C'est pas grave ? Et si moi j'veux une histoire parce que j'en ai jamais eu ? Et si je veux une histoire qui soit autre chose que celle que j'ai dans la tête, et si j'veux être autre chose que parfait ? On arrête pas de me dire que je suis parfait. Je suis là quand tout le monde va mal et regarde Myung, regarde… Je suis quand même seul ici. Alors quoi ? Je la regarde saisir mes poignets, fermant les poings. Dis pas des choses comme ça, ça veut dire quoi pour toi ? Tu veux une histoire de quoi ? De cul ? De baise ? Moi j'veux de l'amour.  « Let's... just... play... let's just dance. »  Je secoue la tête doucement. « I can't... » Je mords mes lèvres. « I want a story… » A real one. « I want… a beautiful story. Something where… I won't be a murderer, or monster or a whore or the perfect… prince Charming. I don't wanna be perfect. I don't wanna be pretty. I… want a story. A never ending story. Our story… I'm not them. I'm not perfect. I don't want to be perfect. Cause Perfection it's something that you can't love but hate. » Haïr par jalousie et envie. « I don't wanna play anymore… I don't want to be a game. I'm already a joke, I'm already nothing... » Don't say things like this. « I wanna be with the person I love, someone who's gonna love me for who I am, for the murderer I was, the whore I'm maybe still and the… monster I'll always be. » Je reprends mon souffle, ma voix s'étant brisé sous les émotions, avant de venir l'embrasser amoureusement en lui caressant les joues de mes pouces pour lui tenir le visage. « I want to be your lover, not another fool... » Je le murmure contre ses lèvres doucement.

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« I want a story… » « But... » « I want… a beautiful story. Something where… I won't be a murderer, or monster or a whore or the perfect… prince Charming. I don't wanna be perfect. I don't wanna be pretty. I… want a story. A never ending story. Our story… I'm not them. I'm not perfect. I don't want to be perfect. Cause Perfection it's something that you can't love but hate. » Je clignais un peu des yeux et finis par vraiment l'écouter en comprenant où il voulait peut-être en venir. « I don't wanna play anymore… I don't want to be a game. I'm already a joke, I'm already nothing... » Quoi ? Non ! Non, c'est pas ce que j'ai dis ! C'est pas ce que je voulais dire, Eli... t'es pas rien.

Et en pensant ça, je pensais à cet appartement. Neuf, avec des meubles neufs. Encore un peu impersonnel. Et lui tout seul, dans cet appartement... et lui tout seul dans la vie, avec son but d'être quelqu'un de « mieux » que son frère. Mais c'est pas ce que je voulais dire... c'est juste que... que je ne voulais pas qu'il y ait de destination finale. Comme dans la danse, où on ne pensait qu'à la danse... et pas à la fin de la musique qui nous accompagnait. Et... et je disais ça, oui, alors que c'est moi qui planifiait plut ou moins dans ma tête, semblerait-il, l’obsolescence de toutes mes relations amoureuses. Et j'avais peur... mais l'entendre dire qu'il n'était rien, qu'il était une blague... l'entendre se rabaisser lui-même, tout à coup, ça me fit une claque dans la figure. L'air de dire 'non, y'a pas que toi qui tourne pas rond'... non, on avait tous un truc qui tournait pas rond, quelque part au fond de nous... il était peut-être temps que j'accepte de le voir et que je sorte de mon égocentrisme qui m'avait servi de protection jusqu'à présent. Quel effroi, d'y penser... quel effroi de faire tomber le bouclier. Mais j'étais pas venue juste pour repartir, n'est-ce pas ?

« I wanna be with the person I love, someone who's gonna love me for who I am, for the murderer I was, the whore I'm maybe still and the… monster I'll always be. » Sans vraiment m'en rendre compte, j'en eus les larmes aux yeux, de l'entendre dire des trucs pareils pour se définir. Monstre. Il s'était déjà traité de monstre... il se voyait comme un monstre. Moi, je me visualisais comme une garce et lui comme une créature laide. On était loin du contre de fée, ouais. Ca remettait tellement de choses à leur place...

Fixant ses pupilles sans rien trouver encore à lui répondre, tellement j'étais... sous le choc du poids de ses mots, je finis presque aussitôt assommée par ce qu'il m'offrit ensuite, comme douceur. Bon sang. Je le fixais intensément, lèvres entrouvertes, avant de m'essuyer les yeux pour en chasser les larmes, puis finis par venir passer mes mains derrière sa nuque en fronçant longuement les sourcils. « Tu me demandes vraiment d'accepter un menteur illusionniste, meurtrier, qui vend son corps et dissimule constamment une vilaine bête sous cette peau d'humain ? » Tsch... un monstre qui me demandait de ne pas lui faire de mal en le prenant pour un idiot, qu'est-ce que ça disait de moi, alors ? À ma grande surprise, cette constatation me décrocha un drôle de sourire. Un... un drôle de sourire, vraiment. 'Ouf... j'ai plus à faire semblant, je viens de me faire démasquer'. Ce sourire là. Partons donc du principe qu'on partait du sous-sol, lui et moi. On ne pouvait pas vraiment tomber plus bas que ça, hein ? Le seul chemin, c'était vers le haut...

Lentement, je me levais donc sur mes pointes de pied et lui attrapais la tête pour qu'il la penche vers moi, avant de l'embrasser à mon tour en fermant doucement les paupières, restant pendue là pendant de longues secondes. Je laissais finalement une main glisser contre sa poitrine et saisis son haut entre mes doigts pour le serrer fort, puis lui demandais implicitement d'ouvrir la bouche, pour que je puisse prolonger notre baiser dans un soupir. « Ecrivons une histoire qui n'existe pas encore, alors... mais reprenons au début. » Et tu me diras ce que tu aimes, ce que tu veux... allons-y tranquillement.

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 « Tu me demandes vraiment d'accepter un menteur illusionniste, meurtrier, qui vend son corps et dissimule constamment une vilaine bête sous cette peau d'humain ? »  « Visiblement... » J'affiche le même sourire qu'elle en la regardant longuement avant de venir l'embrasser amoureusement. Parce que j'en ai envie. Parce qu'elle m'a manqué durant mon temps avec Moeko, parce que j'ai refusé des dizaines d'invitations en peu de jours parce que je refuse de la trahir. Myung, j'ai pas envie d'être parfait à tes yeux, j'veux juste être assez bien pour nous rendre heureux, tu crois que c'est possible ? Je me penche à nouveau vers elle, mes mains glissant sur ses hanches et je réponds à son baiser longuement, entrouvrant les lèvres à sa demande pour l'approfondir et y goûter plus délicieusement.« Ecrivons une histoire qui n'existe pas encore, alors... mais reprenons au début. »  « Une histoire sans fin... » Parce que c'est possible. Je ne crois ni à l'Enfer, ni au Paradis, mais je crois à l'infini, et je sais que même si notre histoire a commencé un peu « tardivement » et même si… J'en sais rien, si la vie fait sa connasse et qu'elle nous prive l'un de l'autre d'ici quelques années, alors même dans notre temps limité, on aura eu un infini. C'est pas une éternité plombante, c'est juste un infini réconfortant. Je la porte délicatement pour partir avec elle dans la chambre et la poser sur le lit, mon corps par-dessus le sien, mon pendentif en forme d'aile tombant vers elle. « Myung… Et si on apprenait à être heureux au lieu de se dire qu'on va forcément être malheureux ? Et si on laissait le placard au passé pour avoir un présent juste… bien ? » Je l'embrasse encore et lui caresse la joue en venant m'allonger contre elle, en faisant gaffe à ses seins. Je sais, c'est facile à dire tout ça, mais quand on sait pourquoi on essaie d'être serein, je crois que ça vient plus facilement. Là, je voulais juste être parfait pour ne jamais finir seul d'une façon où d'une autre, alors qu'au fond, j'y suis malgré tout. « J'combattrai la société… les mauvaises langues, les… préjugés, j'en sais rien, j'resterai debout bout nous, si tu restes à côté de moi. » J'attrape sa main pour lui embrasser avant d'entrelacer nos doigts. « J'ai envie qu'on s'apprenne. » Je frotte mon nez à son bras. « J'ai envie de savoir autre chose de toi que… ce que j'ai appris de ma cousine ou de l'homme devenu femme avec un coeur brisé trop de fois. » Je ferme les yeux, caresse son ventre. « Y'a que dans tes yeux… que… J'aime mon reflet... » Parce qu'elle sait tout et elle est là. Elle me regarde, mais elle me regarde de la bonne façon. « Et j'ai envie… de ne plus être ce gamin de 6 ans malheureux qui a eu un geste impulsif par détresse et fatigue. » Je souris un peu. « Bouge pas. » Je me lève, et reviens rapidement avant de me rallonger contre elle et lui glisser le double de l'appartement dans la main en la regardant dans les yeux. « Et si… on s'aimait ? » Malgré la tempête que ça va apporter quand les gens commenceront à savoir pour les plus proches, pour beaucoup de choses et dans la famille aussi, parce qu'on ne pourra pas le cacher indéfiniment, et je ne veux pas le cacher indéfiniment, juste attendre que de son côté, elle soit en paix avec son physique pour affronter ça moralement.

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Je posais la tête sur l'oreiller et relevais une main pour jouer avec son pendentif, tout en l'écoutant attentivement. Apprendre à être heureux... apprendre à être heureux. Il s'agissait réellement d'un apprentissage, dans le cas présent, car... je ne sais pas pour lui, mais je pense qu'on avait vécu dans la même situation ou presque : le bonheur, c'était pour les autres. On ne le connaissait pas tellement, celui-là, nos famille ne nous avaient pas appris comment ça fonctionnait. J'avais entendu plusieurs histoires de personnes qui rebondissaient en disant : stop, j'en ai marre de ça, mais en général, elles étaient bien trop rares pour qu'on puisse se dire « et moi aussi, alors ». D'un autre côté, tout ce que j'avais entrepris pour changer mon physique, c'était pour rendre le bonheur accessible, non ? Si... si, si. Il remettait trop de trucs en questions dans ma tête, tout à coup, Elijah, mais surtout, il m'avait enlevé beaucoup de pression en... me prenant comme j'étais. En un claquement de doigts, ma situation problématique avec tout le monde n'en était ainsi plus une, parce que je voyais bien qu'il ne mentait pas, lorsqu'il me faisait des compliments. Il me prenait dans mon ensemble. C'était a moi de faire de même pour lui, maintenant, même si je n'avais pas de soucis pour ça. Et donc... être heureux... qu'est-ce que ça faisait, ça, hein ? Je l'avais connu pendant un temps, ce sentiment d'exaltation où rien ne semblait pouvoir faire barrière à nos envies, mais il s'était évanoui trop vite. Je ne le regrettais pas. Je... voulais bien le retrouver. « D'accord. » Je lui souris doucement et appréciais son baiser, ma main tirant un peu sur son collier pour le garder vers moi, jusqu'à ce qu'il poursuive. Les mauvaises langues... la société. Ahaha... ouais. En fait... le vrai problème de... l'in... bref. Le vrai problème avec ça, pour moi, c'était quand ces gens faisaient des enfants entre eux et que c'était mauvais d'un point de vue purement physiologique et génétique. Là, j'avais envie de dire qu'on n'avait pas tellement de problèmes à se faire, hein ? C'était juste que... euh... comment on allait faire ? Je les voyais déjà, les regards des gens qui finiraient par savoir, parce que non, on n'allait pas vivre éternellement dans l'ombre, hein ? Et si on gardait juste ça pour nous ? Et... éventuellement quelques gens de confiance ? Ouais... ça ne servait à rien de jouer avec le feu, mais ça me dérangeait quand même moins de me bruler avec cette histoire-là qu'avec celle d'être en couple une personne qui ne pouvait que partiellement me regarder dans mon entier. Parce que malgré tout, on serait deux à faire face. Et on serait dans le même camp. Et ça, c'était... « Tu seras pas seul... » Je jouais un peu avec ses doigts, suivant son regard avec grand intérêt. Ah... s'apprendre, aller lentement. Merci, Eli, c'est ce que je voulais aussi. Je hochais donc la tête pour confirmer que son désir me convenait, puis m'arrêtais lorsqu'il parla d'aimer son reflet.

Ahaha... hah... j'avais envie de pleurer.
Tu sais pas, Eli... mais c'est pareil pour moi.
Je me sens honorée d'entendre ça.
Et c'est triste en même temps.
Qu'on ait tant de mal à s'aimer.

« Tu sais que je ne regarde pas qu'une facette de toi, hn ? » Je savais qu'il était multidimensionnel, avec plein de subtilités, plein de belles choses. Même un monstre, ça pouvait aimer les animaux. Même un meurtrier, ça pouvait avoir envie de ne plus toucher à la moindre vie. Même un menteur, ça pouvait vouloir être honnête, mais en avoir peur. Et... même une prostituée, ça pouvait vouloir qu'on l'aime. « T'es tellement intéressant... » Je le fixais longuement, puis relevais un peu le nez pour caresser le sien doucement, avant de soupirer en sentant des tensions qui s'évaporaient. On aurait un combat a mener... et s'il devait être difficile, tant pis, du moment que c'était comme ça qu'on pourrait être bien. « Et si… on s'aimait ? » Je refermais un peu les doigts sur les clés, le coeur rapide. Et si on s'aimait ? Doucement, je hochais la tête, une fois de plus. Légèrement timide, légèrement déboussolée par ce revirement de situation. « J'ai envie de reprendre les rênes sur ma vie... et... de plus en faire un poids pour toi. Comme ça, je pourrais t'épauler comme il faut. » J'ai envie que ça aille mieux. « T'as pas peur que je te fasse mal, alors... ? Pourquoi t'as pas peur ? » J'avais quand même besoin de lui poser la question.

Above the lie

 « Tu seras pas seul... » Non je sais et de toute façon, si un jour elle fait marche arrière, elle le sentira passer, parce que je suis pas comme les autres. Je prendrai le droit de gueuler, de rager, de l'emmerder… « Tu sais que je ne regarde pas qu'une facette de toi, hn ? » Je hoche la tête faiblement, pas encore à l'aise avec ça. Elle sait tout de moi. Keeyoung le savait aussi, mais c'était donnant donnant. Je connaissais ses noirceurs, elle savait les miennes, je sais tout de Myung, mais j'ai ce sentiment qu'à part son égocentrisme, elle ne sera jamais pire que moi et pourtant, elle est là, avec moi. Elle m'a rattrapé au final. Moi et pas eux. « T'es tellement intéressant... »  Je redresse ma tête vers elle pour la regarder longuement avant de me décider à aller chercher le double des clés pour venir lui mettre dans la main. Sans cette histoire, elle l'aurait eu de toute façon. Je ne sais pas, j'ai juste envie de lui donner, c'est comme ça. . « J'ai envie de reprendre les rênes sur ma vie... et... de plus en faire un poids pour toi. Comme ça, je pourrais t'épauler comme il faut. »  Se compléter, être à deux et non en avoir un qui tire l'autre principalement, c'est ce qu'elle avait avec eux non ? . « T'as pas peur que je te fasse mal, alors... ? Pourquoi t'as pas peur ? » Un rire assez bref m'échappe et je viens me nicher entre ses jambes pour l'enlacer et la tenir contre moi, ma tête posée sur son ventre, mes bras autour de son corps. « Tu m'en as déjà fait…. » J'vais pas le nier, c'était là… J'embrasse son ventre doucement, avant de finalement, attraper une de ses mains pour entrelacer nos doigts. « Qui te dit que j'ai pas peur Myung ? » Je la regarde à nouveau. « Mais… c'est humain. » Tellement humain. « J'ai… Je sais pas. » Mon cerveau s'embrouille. « Y'a tout et tout le monde qui vont tenter de nous séparer, mais si on est sûrs de nous... » J'agrippe sa main inconsciemment. « Alors ils ont qu'à essayer et toi... » Je la regarde à nouveau. « T'as le droit de me quitter seulement pour être encore plus heureuse... » Mais ça sera impossible. On sera bien. J'aime être prétentieux. J'aime croire des choses que les gens n'admettraient pas. On sera trop bien pour les autres à vrai dire. Mes mains glissent sur ses cuisses, remontant progressivement sa robe pour me faire embrasser l'intérieur de ses cuisses, lui mordiller, soupirer lourdement contre sa peau avant de porter un regard empli de désir sur elle, la fixant dans les yeux. Je viens laper son sexe par dessus son sous-vêtements avant de déposer des petits baisers, et rester là… attendant de savoir si elle a envie… On pourra y aller doucement, ne pas toucher sa poitrine encore trop neuve, se déguster tendrement…