A chaque fois que l'hôpital me prescrivait des séances de balnéothérapie dans un centre de relaxation, je pensais toujours que c'était une bonne idée d'y emmener Joo Hee avec moi. Après les derniers événements, j'étais en perpétuelle recherche de ces petits moments que seuls elle et moi pouvions partager ensemble. Rien que tous les deux, dans notre cocon. Je n'avais rien besoin d'autre dans ma vie, Joo Hee suffisait à mon bonheur. Oh bien sûr, je comptais beaucoup sur mes amis et ma famille aussi, mais Joo Hee c'était vraiment un autre degré. Depuis sept ans qu'on se connaissait, j'avais été aveugle du début à la fin sur les sentiments que j'éprouvais à son égard. Mais m'être confessé à ce sujet nous avait permis d'être ensemble, en couple, amoureux, libres. J'étais bien avec Joo Hee, et j'osais espérer qu'elle aussi.

Ce week-end, on le passait au centre de spa de Digital City. Si moi j'étais contraint de suivre les séances de balnéothérapie, Joo Hee, elle, était libre de faire ce qu'elle voulait. Massage, manucure, pédicure, tout ce qu'elle voulait, vraiment. Il y avait bien ces moments où je ne pouvais pas être avec elle, mais je réussissais toujours à me libérer ensuite pour la rejoindre au jaccuzzi ou au sauna. Mais aujourd'hui, c'était dans notre chambre que j'espérais la retrouver. La fin de journée était vite arrivée, et j'espérais que la belle avait profité de sa journée. On restait dormir sur place, malgré le coût de la nuit, mais j'avais décidé de marquer le coup pour la Saint-Valentin. Arrivé dans la chambre, je fis le tour du lit et m'approchai de la table où on allait dîner ce soir, et je m'y assis en posant ma canne à côté. Il n'y avait pas de trace de Joo Hee encore, mais elle ne tarderait pas à faire son apparition, non ? D'ailleurs, la porte venait de s'ouvrir et je me tournai vers la provenance du bruit, souriant. « Alors, tu as testé le massage aux pierres chaudes ? C'est divin. » En tout cas, Joo Hee semblait vraiment détendue maintenant. Et ça me faisait plaisir.

Cette idée était absolument géniale. Dieu sait à quel point Joo Hee aime prendre soin d’elle. Ce sont ses moments préférés, depuis toujours même. Alors quand Ji Hoon lui a proposé ce séjour, elle ne se pouvait de refuser, encore moins lorsqu’il lui propose de l’accompagner à chaque fois. Avec son nouveau travail, elle se sent parfois fort stressée et il faut dire que les évènements précédents ne l’ont aidée en rien. Cet accident, la perte du bébé … C’était beaucoup trop d’un coup. Mais peu importe, tout ceci appartient au passé désormais. Elle n’y pense plus, plus trop en tout cas. Ce ne sont que des mauvais souvenirs lointains, il faut aller de l’avant. Ce n’est pas comme si elle avait le choix de toute façon.

Lorsque Joo Hee passait le seuil de la porte, Ji Hoon était déjà là. Il était assis à table, semblant peut-être aussi détendu qu’elle. « Tu es déjà prêt à table ? » Lui demandait-elle un peu surprise en refermant la porte derrière elle. « JOYEUSE SAINT VALENTIN CHERI ! » S’exclamait-elle en levant ses bras en l’air d’un air tout à fait enthousiaste avant de se diriger vers lui pour l’embrasser. « Non je ne l’ai pas encore essayé mais j’essaierai ! » Elle lui sourit un doux instant avant de tirer sur son élastique à cheveux afin de lâcher sa chevelure récemment brune.

Plus on passait du temps à se reconstruire, Joo Hee et moi, et plus je remarquais qu'elle reprenait des couleurs, et surtout du poil de la bête. Je connaissais la brune très enthousiaste, active et surprenante par sa manière de réagir aux situations. Je la comparais souvent à une petite pile électrique, une puce exhubérante qui s'extasiait pour un rien. Un vrai petit rayon de soleil en somme. Joo Hee me complétait un peu dans un sens. J'étais quelque chose de fort calme, discret, à ne jamais en faire tout un foin. J'étais la force tranquille, alors que Joo Hee se démarquait par son extravagance. J'aimais ça chez elle. Je l'aimais pour ce qu'elle était, même si elle me fatiguait par moments - et je trouvais ça normal, après tout je devais aussi la saouler à ne jamais rire -. En la voyant s'exclamer pour la Saint-Valentin, un mince sourire s'étira sur mes lèvres et je tendis mes bras vers ma copine pour l'accueillir dans notre chambre, répondant à son baiser avec la plus douce des attentions. « J'étais sûr que tu n'allais pas oublier ! » lui répondis-je sur le même ton qu'elle, pour lui montrer que j'étais tout aussi content qu'elle. Puis, je la laissais s'installer dans la chambre, ne décollant pas mes fesses de la chaise.

A quoi cela servait-il de tenter le diable en sachant très bien que la santé ne suivait pas ? Ma jambe était réellement devenue un point mort dans mon quotidien. J'étais rendu à être l'assisté de service, et je devais en permanence solliciter l'aide des autres. Cela commençait évidemment par Joo Hee qui m'avait soutenu depuis le début. Elle me servait de jambe de secours en quelque sorte, je me demandais si elle n'en avait pas marre d'avoir un petit-ami éclopé dans sa vie. Je penchai ma tête sur le côté, chassant cette pensée bizarre de ma tête, tandis que je reluquais silencieusement la taille de mannequin de Joo Hee. Son corps me suffisait déjà à me mettre de bonne humeur, et ce serait mentir que de dire qu'elle ne m'attirait jamais. « Je ne sais pas ce que tu as envie de manger bébé, du coup je n'ai pas encore commandé. » annonçai-je calmement, alors que je prenais le menu présenté par le spa, le tendant à la belle brune dans le but qu'on choisisse ensemble. Je tirai une chaise à côté de moi, pour l'inviter à s'asseoir, et je tapotai la table pour l'inciter. « Il faut marquer le coup pour la Saint-Valentin, pas vrai ? Mine de rien, ça fait sept ans qu'on se connaît. » Etait-ce vraiment nécessaire de le rappeler ? Je ne pensais pas. Joo Hee n'arrêtait pas de le dire. Comme si c'était la plus belle de ses fiertés.

Son ancien teint, son ancienne lassitude et tristesse creusée sur le visage ce n’était pas elle. Joo Hee est cette jeune femme enthousiaste pour un rien et pas grand-chose. Elle se fait une joie de rien, semble voir le monde d’une manière extraordinaire. Elle est folle un peu, beaucoup même. Parfois il semble qu’aucune de ses paroles ne sont filtrées. Elle vit comme la vie vient, s’exclame comme les émotions lui viennent. Elle peut s’avérer parfois un peu fatiguante et c’est pour cela qu’on l’apprécie ou qu’on la déteste. Elle est un rayon de soleil un peu dingue qui vous explose la rétine – mais surtout les tympans.

Comment pouvait-elle oublier la Saint Valentin ? Pour des raisons qui lui échappent, Joo Hee aime beaucoup cette fête. Peut-être parce qu’elle apprécie beaucoup trop les attentions ? Ji Hoon en était rempli au quotidien, alors c’était sans surprise qu’elle le retrouvait aussi heureux qu’elle. Heureusement pour lui d’un sens, Dieu sait qu’il aurait pu subir ses foudres en oubliant ce jour si « exceptionnel ».

C’était leur première fête des amoureux en réel couple officiel alors pour le coup, la brune ne savait pas tellement à quoi s’attendre. Sept année de relation plus ou moins amicale/ambiguë les précèdent, mais Joo Hee n’a aucun souvenir de ce qu’il avait pu faire avec ses exs auparavant. Néanmoins, elle restait tout à fait convaincue que les malheureuses ne pouvaient pas être plus comblée qu’elle à ce moment précis, dans cette chambre d’hôtel, détendue comme jamais grâce aux doux massages dont elle a pu bénéficier et avec le plus parfait des hommes.

« Oh, je viens ! » Ni une ni deux, elle venait le rejoindre en trottinant gaiement presque. Il est vrai qu’elle commençait à avoir faim. Elle s’installait confortablement auprès de lui et déposer son menton sur son épaule afin de pouvoir analyser minutieusement le menu avec lui.

Maintenant que j'y repensais, je n'avais jamais réellement fêté la Saint-Valentin avec mes ex-copines. Je n'étais pas très partisan de cette journée que je considérais commerciale. Mais je ne comprenais pas trop pourquoi les couples, et surtout les filles, en faisaient tout un plat. Avait-on réellement besoin d'un jour en particulier pour prouver son amour à quelqu'un ? Je pouvais passer tous les jours à dire à Joo Hee à quel point je l'aimais. Je n'avais jamais aimé une femme autant qu'elle, c'était pour dire ! Depuis sept ans qu'on se connaissait, où on s'était rencontré au dortoir des pyobeom, elle n'avait apporté que du bon dans ma vie. Elle m'avait déniaisé, elle m'avait façonné à son image sans même qu'on s'en rende compte. J'étais devenu un homme, un vrai, tout ça grâce à elle. C'était étrange, mais je me prenais conscience que Joo Hee avait beau être ma noona, je ne prenais même pas ce paramètre en compte dans notre relation. Elle était plus âgée que moi, mais j'étais incontestablement plus mature qu'elle. Oh, ce n'était pas pour la traiter de gamine, bien au contraire ! Ma précocité m'avait valu d'arriver à l'université à seize ans, et il m'avait fallu rapidement apprendre à côtoyer des mentalités plus responsables qu'au lycée. Pour ne pas décevoir, j'étais devenu pire qu'un vieux gripsou. Mais ça n'avait pas empêché le rayon de soleil de Joo Hee de briller à côté du nuage que je représentais.

Après avoir tiré la chaise, je laissai Joo Hee débarquer à mes côtés telle la tornade qu'elle était, dégageant un peu mon épaule pour qu'elle prenne appui dessus avec son menton. Je tournais les pages du menu. Il y avait beaucoup de choix ! Mais des choix chics et chers, ce qui ne m'étonnait pas puis que le spa était assez luxueux. Je tirais une petite moue hésitante. Beaucoup de choses me tentaient et je ne faisais pas tellement attention au prix. Ce soir était la soirée des excès, je lui devais bien ça pour la Saint-Valentin. Je posai mon doigt sur un plat de fruits de mer. « Ca te dirait des langoustines grillées ? Tu sais, avec des pâtes à côté. » Je tournai ma tête vers la brune, guettant une réaction sur son visage si expressif. J'allais vite savoir si l'idée lui tentait, car il n'était pas difficile de prévoir sa réponse... « On peut même commander du bon champagne, je sais que tu aimes ça hum... » Je lui souris narquoisement, frottant mon nez doucement contre le sien, histoire de la provoquer un peu. C'était comme ça qu'on jouait, tous les deux...

Joo Hee n’avait pas besoin de cacher sa folie, dissimuler son enthousiasme constant et de faire semblant d’être un être calme. Ji Hoon la connaissait depuis toujours, le temps a fait qu’il l’a découverte dans son intégralité. Et puis, avec un frère comme Bokaka, il est certain qu’elle n’est pas crédible niveau « Non je ne suis pas tarée. » Mais il l’aimait comme ça, du moins si le contraire était vrai, il faisait bien semblant. Ils se comblent un peu en quelque sorte. Il est cette nature calme qu’elle n’est pas.

L’ayant rejoins à table, les yeux rivés sur le menu, elle s’appliquait à observer tous ces plats avec une grande attention afin de trouver celui qui viendra combler parfaitement son ventre vide. Après réflexion, cela commençait à lui creuser tellement qu’elle pourrait manger n’importe quoi. Alors, lorsque son petit ami lui proposait des langoustines grillées, elle levait alors les yeux vers lui d’un air fort enthousiaste et se détachait légèrement de lui pour s’exclamer sans lui broyer les tympans. « Oh oui ! » Lançait-elle en tapant gaiement dans ses mains. Puis elle sourit à ses dires concernant le champagne, posant furtivement ses lèvres sur les siennes. « Tu me connais bien. » Son rire cristallin s’échappait de ses lèvres. Il est vrai que le champagne, c’était un peu comme son péché mignon. Elle pourrait en boire sans fin. Il a le don de la rendre davantage joyeuse et peut-être un peu plus coquine, d’où cet air vicieux inscrit sur le visage de son petit ami. Heureusement, elle tient plutôt bien l’alcool. Sûrement à force d’en avoir bu mais tout ceci doit rester un secret, des soirées, elle en a fait. « Je te laisse commander alors ! »

Evidemment que je la connaissais bien, sinon je n'aurais pas proposé le champagne. Joo Hee était toujours aussi simple dans la vie. Elle ne se prenait pas la tête à ce niveau-là, et comme je savais qu'elle avait l'estomac sur les talons, je ne m'étais pas attardé sur le menu. Des langoustines grillées, c'était un peu snob comme plat, mais on ne changeait pas les bonnes habitudes. Au fil du temps, Joo Hee et moi nous étions enrichis et on avait la folie des grandeurs. On formait un couple chic à notre manière et peu importait ce que les gens pouvaient penser de nous. On aimait notre vie, notre quotidien, notre petite bulle. Peu de gens comprenaient notre état d'esprit, mais on s'en moquait. Joo Hee et moi, c'était fait pour durer, indéniablement. Il n'y avait qu'à voir depuis le temps qu'on se connaissait et qu'on se fréquentait. Sept ans ce n'était rien comparé à ce qui nous attendait. Alors c'était décidé, le champagne ferait office d'accompagnement avec les langoustines grillées et les pâtes relevées.

Je posai le menu sur la table, alors que Joo Hee s'éloignait un peu. Ah làlà, c'était si facile pour elle de bouger, dommage que je n'aie plus autant de liberté pour me mouvoir. Je poussai un peu la chaise de la table et je me penchai vers le téléphone fixe de la chambre. C'était à moi d'appeler le room service. Je ne m'attardais pas sur les détails, j'avais juste passé la commande et après avoir raccroché, je me décidai enfin à quitter ma chaise pour rejoindre Joo Hee à l'autre bout du lit, m'aidant de fidèle canne. Arrivé à sa hauteur, je remontai ma main sur son visage de porcelaine. Ce même visage que j'avais pris l'habitude de voir sur les affiches publicitaires dans le métro, ou encore dans les magazines. La popularité de Joo Hee prenait pas mal d'ampleur et je n'avais pas réellement conscience de la chance que j'avais de pouvoir sortir avec une fille pareille. Ce n'était pas vraiment pour le physique ou la célébrité, mais Joo Hee était un véritable petit diamant sculpté, intérieurement. « Hé, tu sais que tu es la plus belle femme du monde entier ? » Hum, je ne savais pas pourquoi je lui disais ça tout-à-coup, c'était comme si nos petites habitudes n'étaient pas encore revenues, après l'accident. Je savais que c'était difficile pour nous d'aller de l'avant, mais comme ce soir était vraiment particulier, je ne voulais pas laisser la place au doute et à l'incertitude. Autant meubler la conversation avec des compliments. Et pour le reste, on en reparlerait.

Il était difficile pour Joo Hee de rester en place. Pourtant parfois, elle souhaiterait cesser de bouger ainsi dans tous les sens à chaque secondes pour Ji Hoon. Depuis ce fameux accident, il n’était plus libre de ces mouvements, ne pouvait plus se déplacer si rapidement et la suivre dans chacun de ses gestes. Elle se sentait peinée pour lui et aimerai ne plus agir ainsi pour éviter de lui renvoyer la vérité en pleine face. Mais cela lui est tellement compliqué. C’est un peu comme un besoin immense en toutes circonstances, comme celui de parler. Elle se sent obligée de parler, parfois pour ne rien dire même et avec un débit incroyable. Elle peut en saouler le monde entier, en agacer un sourd. Mais c’est dans sa nature, cette sorte d’hyperactivité, ce besoin d’être si énergique et aussi extravertie. Si on venait à lui enlever cela, cela revient à lui enlever tout.

Alors comme une nouvelle fois, elle ne se rendit seulement compte qu’elle s’était encore baladée dans la chambre de manière incontrôlée en voyant Ji Hoon venir vers elle. Elle se sentait légèrement coupable même si cette petite voix au fond d’elle-même lui disait qu’il ne fallait pas. Un sourire s’installait sur ses lèvres rosées dès qu’il fut arrivé à sa hauteur. A l’entente de son compliment, elle levait alors les yeux au ciel, mais non pas d’un air exaspéré étant donné le rictus incroyable affiché sur son visage, d’un air faussement snob en annonçant : « Je sais, on me le dit souvent, merci. » Puis finalement elle cédait à sa propre comédie par un rire, tellement fière d’elle. Elle passait ensuite ses bras autour de son beau et merveilleux petit ami puis embrassaient furtivement ses lèvres, comme à la volée. « Et je suis follement amoureuse de toi. »

Evidemment qu'on le lui disait souvent. C'était une femme magnifique et très honnêtement, je ne savais pas si elle aurait le même succès si elle n'avait pas une plastique de rêve. Bien que l'apparence ne comptait que très peu pour moi, je me doutais bien que dans l'univers de la célébrité, avoir un corps bien sculpté était nécessaire pour attirer l'attention et surtout plaire au public et aux marques de publicité. Joo Hee plaisait, c'était un fait, et quand je prenais le temps de regarder les affiches à son image placardées dans les rues ou le métro, nul doute qu'elle savait vendre ses atouts à un public toujours plus exigent. Quand même, je me demandais si un jour elle n'en aurait pas mal de cette vie modeste qu'elle avait avec moi. A l'université, le cul coincé entre deux chaises. Elle n'avait plus sa place à la Yonsei, sa carrière d'actrice et de mannequin décollait à vitesse grand V. Et soudainement, j'avais peur de ne plus jamais la revoir. Il fallait que je prenne en compte qu'avec son travail, Joo Hee allait probablement beaucoup voyager, et comme je devenais de plus en plus dépendant de sa personne, je ne savais pas si je pourrais supporter ses absences répétées. C'était un coup à en devenir fou. Et le fou, c'était moi.

Alors elle me disait qu'elle m'aimait, et ses bras entouraient mon cou alors qu'elle arborait un petit regard espiègle. Joo Hee ne se projetait jamais loin dans l'avenir. Ce futur intangible devait lui faire peur. Et plutôt que de l'affronter, elle préférait tout simplement ne pas y penser. Et c'était la meilleure chose à faire. Moi par contre, je réfléchissais sans cesse à ma vie dans cinq, dix ans. Tout changeait. Rien n'était pareil, et je craignais de ne pas pouvoir accomplir tous mes projets. Et plus que tout, je craignais de ne plus pouvoir m'épanouir aux côtés de Joo Hee. Je glissai mes mains sur ses bras en esquissant un petit sourire, mon regard bien moins pétillant que le sien. Hélas, il y avait toujours une ombre au tableau lorsqu'on se disait "je t'aime". Mais c'était de ma faute. Toujours de ma faute. « Moi aussi je t'aime, et je voudrais que ça dure éternellement... » Je déglutis. Je m'aventurais sur une pente dangereuse et je me rapprochais de plus en plus de l'objectif de ce week-end en amoureux. Aurais-je le courage d'aller jusqu'au bout ? Mon coeur battait la chamade, étrangement, et dieu merci le service d'étage arriva juste à temps avec les plats. Ca me permettrait de me calmer un peu. Je me décalai sur le côté et partis ouvrir au serveur qui nous laissa le chariot avec les plats. « Et bien, à table ! » Il y avait même le champagne, comme prévu ! Non, vraiment, il n'y avait aucune raison que ça se passe mal ce soir.

Joo Hee se sent bien ave Ji Hoon. Depuis le début et sûrement depuis toujours. Dès qu’il est arrivé, dès qu’elle a aperçu c’est comme si un lien spécial les avaient liés immédiatement. Bien sûr ils ont quelques engueulades, non, des nombreuses lorsqu’on y pense mais elles n’ont jamais durées bien longtemps. Quelques jours peut-être, grand maximum ? Avec lui, Joo Hee sent comme un besoin irrationnel de rester auprès de lui, de le toucher, de le sentir, de lui parler. Sa simple présence l’apaise, la fait sourire, l’enjôle. Elle l’aime son Ji Hoon. Plus que tout au monde, plus qu’elle n’a jamais aimé quelqu’un. Elle pourrait donner sa vie pour lui, tout, absolument tout. En y repensant, elle se sent totalement stupide de s’être voilée la face durant toutes ses années. Enfin, ce n’était peut-être pas le bon moment et puis, vaut mieux tard que jamais.

La jeune femme sourirait davantage en sentant ses mains sur son corps. C’est quelque chose qu’elle adore par-dessus tout, le sentir contre elle et ce, encore plus ces derniers temps. Cependant, alors qu’il lui signifiait à son tour qu’il l’aime lui aussi, il semblait un peu bizarre. Non pas qu’il mentait, jamais Joo Hee ne douterai de son amour, en aucun cas. Mais néanmoins, il semblait un peu perturbé, perdu. Aurait-il eu la folie de la trompée ? De fauter ou quelque chose dans ce genre ? La jeune mannequin ne comprenait pas et cela la déstabilisé un peu. Cependant elle ne perdait pas son sourire et elle eut à peine le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre qu’ils furent interrompus par le service. Ce n’est pas plus mal d’un sens, car à force de le voir perturbé ainsi, elle n’aurait pu s’empêcher de le questionner au bout d’un moment.

Alors que Ji Hoon se dirigeait vers la porte pour accueillir l’employé, Joo Hee allait s’assoir à table pendant que son petit ami s’occupait du reste. Il n’avait pas besoin de son aide si ?