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1, 2Drôles de retrouvailles ~ #AEGUK
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Re: Drôles de retrouvailles ~ #AEGUK | Mer 14 Sep - 18:50
Quand il m’arrivait de sortir les vieilles photos de l’époque où on était ados, j’repensais toujours à cette discussion qu’on avait eu avec Hyun Ki, celle où on s’imaginait ce qu’on deviendrait dans 10 ou 20 ans. Lui il voulait faire de grande chose, sauver les gens, faire le bien autour de lui. Moi j’voulais devenir avocat et mettre les raclures de notre cité derrière les barreaux pour que les gens qui y vivent puissent le faire en toute tranquillité. On se disait qu’à nous deux, on referait le monde, on en ferait un meilleur pour nos enfants et pour qu’ils connaissent pas le monde dans lequel on a vécu. Au final, Hyun Ki n’était plus là et moi, j’étais papa d’un petit garçon de quatre ans. Ouais, on était bien loin de la réalité d’aujourd’hui. Hyun Ki pouvait plus sauver le monde et moi, j’étais loin d’avoir le costard-cravate. Mais au moins, j’pouvais mettre les salauds en prison. J’avais tenu une partie de notre promesse. Mais j’me rends compte que j’aurai pu faire tellement plus. Peut-être que si j’étais pas parti, Hyun Ki serait toujours là. Peut-être que si j’étais pas parti, ma sœur aurait fondé sa grande famille. Peut-être qu’Ae Cha aurait jamais quitté notre quartier. Avec des hypothèses, les Hommes ont refait le monde des milliards de fois mais ils n’ont jamais rien fait pour l’améliorer.
Mais Ae Cha avait raison : quand on vient de chez nous, avoir un brillant futur, c’est presque impossible. Au mieux, on travaille dans une pompe à essence, on ramasse les ordures, on finit derrière une caisse. Ça reste des métiers convenables mais c’est pas ce dont on rêve. Celui qui rêvait de finir joueur pro était bien loin de son stade de foot, celui qui voulait ouvrir un restau trois étoiles étaient loin de sa cuisine. Les rêves, on apprend pas à en faire. On sait dès le plus jeune âge que si on veut s’en sortir, faut pas se bercer dans des illusions. Je souris alors à Ae Cha en regardant tout le chemin qu’on a fait jusque là. « Mais au final, on s’en est pas trop mal sorti non ? Enfin, on roule pas sur l’or tous les deux mais on est parti de là-bas puis on finira pas dans ce bled. En tout cas, c’est pas là que j’irai finir mes vieux jours ». J’savais que c’était preil pour elle, qu’elle y remettrait sûrement plus jamais les pieds sauf pour Hyun Ki. Un jour quand j’aurai le courage de remettre les pieds dans cette ville maudite, je m’y rendrais. Mon vieux pote, j’te dois bien ça. J’te dois tellement plus. J’peux que te promettre d’être un bon père et de veiller sur ta sœur comme si c’était la mienne mais ça tu sais que t’aurais pas eu à me le dire. Puis t’as vu, j’peux aider à rendre le monde meilleur même si j’en suis encore qu’à refiler des amendes aux gosses de riches qui prennent la rue pour acquise. La remarque d’Ae Cha me fait bien rire d’ailleurs. C’est pourtant la vérité : j’ai jamais été doué pour le foot, on perdait toujours à cause de moi, la brebis galeuse de l’équipe ! Au plus grand désespoir de mon père je m’en souviens, qui en parlait à ses potes de bar que son fils était plus doué de ses mains que de ses pieds. « Si ça peut te rassurer, j’ai pas encore eu à m’en servir mais je m’en sors plutôt pas mal au stand de tir ! Je t’y emmènerai un jour, on verra si tu te débrouilles ! ». Et j’espère que j’aurai pas à m’en servir de sitôt. Ça fait toujours bizarre au début, de sentir ce poids accroché à sa taille. Mes collègues m’ont toujours dit que je finirai par oublier qu’il est là mais on oublie pas facilement qu’on a le pouvoir de tuer entre ses mains.
Je préfère écouter Ae Cha me parler de sa vie d’étudiante plutôt que de penser à tout ça. Au moins, elle a l’air de bien s’intégrer et c’est vrai que j’ai une expression de surprise quand elle me dit qu’elle s’est trouvée une amie. A l’entendre, cette fille a l’air à l’opposé d’elle. Ae Cha, c’est pas trop le genre à aller vers les autres et même quand les autres vont l’effort de le faire, pour qu’elle accepte de s’ouvrir, c’est pas facile. Mais ça me fait chaud au cœur de l’entendre. « Tu lui diras merci pour moi. D’avoir été là pour moi quand j’étais pas pu le faire ». Ma main vient trouver la sienne et je la presse doucement. J’peux toujours pas imaginer ce qu’elle a pu endurer toute seule. Moi j’me disais que tout allait bien alors que tout se cassait la gueule. Je m’en voudrai toujours de pas avoir pu la protéger ni d’avoir pu sauver Hyun Ki, d’avoir été là pour lui. « Tu sais, t’es la bienvenue à la maison si jamais t’as envie de changer de paysage. Y’a de la place puis Min Yul serait content de te connaître, j’en suis sûr. A condition qu’tu lui racontes pas de conneries sur moi hein, j’ai mon statut à maintenir quand même ! ». J’ai le sourire qui grandi quand je visualise déjà les soirées avec Ae Cha et Min Yul. Je sais pas si elle sera prête pour ça à l’entende de sa réponse timide mais c’est déjà ça !
Soudain son regard s’assombrit quand j’lui demande de son jumeau. Nawei dans un gang ? Putain, c’était vraiment la merde. J’espère qu’il fera rien de con au prix de sa vie. Elle avait déjà perdu un frère, si en plus elle perdait son jumeau … Mes doigts serrent un peu plus sa main comme pour lui faire comprendre dans une sourde promesse que je suis là maintenant et que j’la laisserai pas tomber. Au même moment, je sens un poids sur mon dos puis un petit rire que je connais par cœur. Je tourne la tête pour découvrir le visage de mon fils tout prêt du mien mais il a l’air plus intéressé par Ae Cha que par moi. Non j’suis pas jaloux ! « Pourquoi t’as les ch’veux tout vert ? » qu’il lui demande avec son franc parler d’enfant. Je vois Ae Cha qui me lance un regard en mode « j’lui dis quoi ?! » alors j’fais diversion : « Min Yul, ça c’est Tata Ae Cha ! C’est une amie à Papa, tu sais, celle qui s’est mis le bonbon dans le nez ! ». De sa petite main, il lui fait un bref coucou en souriant de toutes ses dents. Mon regard dévie sur ma montre et j’me rends compte que la prochaine séance pour le film va bientôt commencer. « J’vais te laisser reprendre le boulot, j’t’ai fait assez perdre de temps. Tu diras à ton patron que c’est de ma faute hein ! ». On se relève et j’attrape Min Yul dans mes bras. Ae Cha est si proche de lui qu’il en profite pour lui faire un bisou sur la joue. Un vrai séducteur ce gosse ! Je profite de son choc pour embrasser Ae Cha sur l’autre joue et lui faire un grand sourire avant qu’elle ait le temps de réagir. « J’repasserai te voir pour t’inviter à la maison. Prends soin de temps Ae Cha ! ». Avec Min Yul, on s’éloigne tout contents, agitant la main en reculant. Pas banale comme journée !
Drôles de retrouvailles
Min Guk & Ae Cha
Quand il m’arrivait de sortir les vieilles photos de l’époque où on était ados, j’repensais toujours à cette discussion qu’on avait eu avec Hyun Ki, celle où on s’imaginait ce qu’on deviendrait dans 10 ou 20 ans. Lui il voulait faire de grande chose, sauver les gens, faire le bien autour de lui. Moi j’voulais devenir avocat et mettre les raclures de notre cité derrière les barreaux pour que les gens qui y vivent puissent le faire en toute tranquillité. On se disait qu’à nous deux, on referait le monde, on en ferait un meilleur pour nos enfants et pour qu’ils connaissent pas le monde dans lequel on a vécu. Au final, Hyun Ki n’était plus là et moi, j’étais papa d’un petit garçon de quatre ans. Ouais, on était bien loin de la réalité d’aujourd’hui. Hyun Ki pouvait plus sauver le monde et moi, j’étais loin d’avoir le costard-cravate. Mais au moins, j’pouvais mettre les salauds en prison. J’avais tenu une partie de notre promesse. Mais j’me rends compte que j’aurai pu faire tellement plus. Peut-être que si j’étais pas parti, Hyun Ki serait toujours là. Peut-être que si j’étais pas parti, ma sœur aurait fondé sa grande famille. Peut-être qu’Ae Cha aurait jamais quitté notre quartier. Avec des hypothèses, les Hommes ont refait le monde des milliards de fois mais ils n’ont jamais rien fait pour l’améliorer. Mais Ae Cha avait raison : quand on vient de chez nous, avoir un brillant futur, c’est presque impossible. Au mieux, on travaille dans une pompe à essence, on ramasse les ordures, on finit derrière une caisse. Ça reste des métiers convenables mais c’est pas ce dont on rêve. Celui qui rêvait de finir joueur pro était bien loin de son stade de foot, celui qui voulait ouvrir un restau trois étoiles étaient loin de sa cuisine. Les rêves, on apprend pas à en faire. On sait dès le plus jeune âge que si on veut s’en sortir, faut pas se bercer dans des illusions. Je souris alors à Ae Cha en regardant tout le chemin qu’on a fait jusque là. « Mais au final, on s’en est pas trop mal sorti non ? Enfin, on roule pas sur l’or tous les deux mais on est parti de là-bas puis on finira pas dans ce bled. En tout cas, c’est pas là que j’irai finir mes vieux jours ». J’savais que c’était preil pour elle, qu’elle y remettrait sûrement plus jamais les pieds sauf pour Hyun Ki. Un jour quand j’aurai le courage de remettre les pieds dans cette ville maudite, je m’y rendrais. Mon vieux pote, j’te dois bien ça. J’te dois tellement plus. J’peux que te promettre d’être un bon père et de veiller sur ta sœur comme si c’était la mienne mais ça tu sais que t’aurais pas eu à me le dire. Puis t’as vu, j’peux aider à rendre le monde meilleur même si j’en suis encore qu’à refiler des amendes aux gosses de riches qui prennent la rue pour acquise. La remarque d’Ae Cha me fait bien rire d’ailleurs. C’est pourtant la vérité : j’ai jamais été doué pour le foot, on perdait toujours à cause de moi, la brebis galeuse de l’équipe ! Au plus grand désespoir de mon père je m’en souviens, qui en parlait à ses potes de bar que son fils était plus doué de ses mains que de ses pieds. « Si ça peut te rassurer, j’ai pas encore eu à m’en servir mais je m’en sors plutôt pas mal au stand de tir ! Je t’y emmènerai un jour, on verra si tu te débrouilles ! ». Et j’espère que j’aurai pas à m’en servir de sitôt. Ça fait toujours bizarre au début, de sentir ce poids accroché à sa taille. Mes collègues m’ont toujours dit que je finirai par oublier qu’il est là mais on oublie pas facilement qu’on a le pouvoir de tuer entre ses mains.
Je préfère écouter Ae Cha me parler de sa vie d’étudiante plutôt que de penser à tout ça. Au moins, elle a l’air de bien s’intégrer et c’est vrai que j’ai une expression de surprise quand elle me dit qu’elle s’est trouvée une amie. A l’entendre, cette fille a l’air à l’opposé d’elle. Ae Cha, c’est pas trop le genre à aller vers les autres et même quand les autres vont l’effort de le faire, pour qu’elle accepte de s’ouvrir, c’est pas facile. Mais ça me fait chaud au cœur de l’entendre. « Tu lui diras merci pour moi. D’avoir été là pour moi quand j’étais pas pu le faire ». Ma main vient trouver la sienne et je la presse doucement. J’peux toujours pas imaginer ce qu’elle a pu endurer toute seule. Moi j’me disais que tout allait bien alors que tout se cassait la gueule. Je m’en voudrai toujours de pas avoir pu la protéger ni d’avoir pu sauver Hyun Ki, d’avoir été là pour lui. « Tu sais, t’es la bienvenue à la maison si jamais t’as envie de changer de paysage. Y’a de la place puis Min Yul serait content de te connaître, j’en suis sûr. A condition qu’tu lui racontes pas de conneries sur moi hein, j’ai mon statut à maintenir quand même ! ». J’ai le sourire qui grandi quand je visualise déjà les soirées avec Ae Cha et Min Yul. Je sais pas si elle sera prête pour ça à l’entende de sa réponse timide mais c’est déjà ça !
Soudain son regard s’assombrit quand j’lui demande de son jumeau. Nawei dans un gang ? Putain, c’était vraiment la merde. J’espère qu’il fera rien de con au prix de sa vie. Elle avait déjà perdu un frère, si en plus elle perdait son jumeau … Mes doigts serrent un peu plus sa main comme pour lui faire comprendre dans une sourde promesse que je suis là maintenant et que j’la laisserai pas tomber. Au même moment, je sens un poids sur mon dos puis un petit rire que je connais par cœur. Je tourne la tête pour découvrir le visage de mon fils tout prêt du mien mais il a l’air plus intéressé par Ae Cha que par moi. Non j’suis pas jaloux ! « Pourquoi t’as les ch’veux tout vert ? » qu’il lui demande avec son franc parler d’enfant. Je vois Ae Cha qui me lance un regard en mode « j’lui dis quoi ?! » alors j’fais diversion : « Min Yul, ça c’est Tata Ae Cha ! C’est une amie à Papa, tu sais, celle qui s’est mis le bonbon dans le nez ! ». De sa petite main, il lui fait un bref coucou en souriant de toutes ses dents. Mon regard dévie sur ma montre et j’me rends compte que la prochaine séance pour le film va bientôt commencer. « J’vais te laisser reprendre le boulot, j’t’ai fait assez perdre de temps. Tu diras à ton patron que c’est de ma faute hein ! ». On se relève et j’attrape Min Yul dans mes bras. Ae Cha est si proche de lui qu’il en profite pour lui faire un bisou sur la joue. Un vrai séducteur ce gosse ! Je profite de son choc pour embrasser Ae Cha sur l’autre joue et lui faire un grand sourire avant qu’elle ait le temps de réagir. « J’repasserai te voir pour t’inviter à la maison. Prends soin de temps Ae Cha ! ». Avec Min Yul, on s’éloigne tout contents, agitant la main en reculant. Pas banale comme journée !
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