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Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice.

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Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | Jeu 5 Mai - 22:40
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L'amant jaloux se livre au vice,
pactise avec le diable et ses démons.
an & tasyr
La moitié de l'an, esseulée six pieds sous terre, Proserpine revêt son habit d'épines pour s'adonner passivement à la satiété d'autrui, objet abîmé d'une consommation excessive. Les chiens infernaux grondent, les grilles se referment, et Pluton en maître commande à l'enfant sa satisfaction personnelle, ignorant le malaise qui noue la gorge de l'emprisonnée.

Frigorifié, le gamin remonta ses bras contre son corps frêle et amaigri, glissant ses mains sous ses aisselles dans l'espoir vain de réchauffer son être de glace. Ses dents claquantes brisaient sa mâchoire à chaque instant, à défaut de ne savoir plus sur quel morceau de lèvre décharnée se ancrer. L'épaule mise à nue par un pull déchiré bien trop transparent pour un soir d'hiver, le petit prince déchu perdit son regard dans la contemplation imaginaire de sa couronne au joyau brisé, gisant à ses pieds à chaque instant pour le narguer au rappel de sa chute indéfectible. Ses pieds se balancèrent en bouclier contre le gel,  et il plissa les yeux pour admirer la beauté simple du nuage de buée qui s'éloignait de sa bouche grande ouverte.
Les voitures défilaient en cortège sans le moindre intérêt pour sa chétive personne ; et après tout, qui se serait intéressé à un gamin au regard plein de neige et luisant d'une fougue aussi vacillante qu'une flamme en ce soir glacial ? Il était toujours le premier envoyé, ces derniers temps, comme si on l'eut pensé assez séduisant dans ces vêtements trop grands, avec ces cernes trop lourdes et ses joues trop creuses. Ignoré. Pas même un regard. La seule compagnie des étoiles discrètes et du vent frigorifiant.
Las de patienter, Tasyr ramena ses genoux contre son torse, assis à même le sol, et son menton trouva refuge contre ses articulations enlacées. Ses yeux furent clos trop vite, et un instant éphémère, il songea à désirer être emporté à son tour par la brise violente, s’éclipser vers le ciel comme la buée. Enfant-prince devenu enfant-gel, premier rôle de sa vie dont il avait perdu le contrôle, pourtant non pas metteur en scène.

Mais Proserpine s'adapte, et lorsqu'elle remonte vers ciel, la chaleur des rayons la gratifie d'un amer souvenir des flammes infernales. Nostalgie, habitude.

electric bird.
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Re: Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | Ven 6 Mai - 0:58
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L'innocente pécheresse d'un rire,
détrône le petit prince aux yeux ébènes.
an & tasyr
Ô Aphrodite, déesse du plaisir, la peau diaphane, les lèvres sanguines, l'air livide et l'âme à vif. Le plaisir se fait infortune, douce blessure que même le fleuve de l'oubli ne suffirait à en laver l'impudence et l'indécence. Reine du plaisir condamnée au désir et aux desseins perfides, longeant le Styx à la recherche de l'oubli.

Elle marchait lentement dans la nuit, le bruit de ses pas disparaissant dans le noir de cette nuit hivernale. Il faisait froid, il avait même neigé sur ses cheveux diurnes, quelques flocons s'accrochant à sa chevelure dorée, créant une couronne glacée à cette princesse fanée. Et au loin, une silhouette happa ses opalines. Des cheveux ébènes, et une effluve de candeur avaient suffi à l'attirer, comme envoûtée. Ce n'est que lorsqu'elle fut à quelques mètres qu'elle reconnut cette silhouette. « Tasyr » souffla-t-elle, laissant un simple nuage de fumée s'échapper de ses lèvres écorchées. Que faisait le petit prince dans cette ruelle sale et délabrée ? Que faisait cet enfant couronné dans cette nuit sombre et glacée ? Et elle se rappelait la dernière fois qu'elle avait vu son visage enfantin, elle l'avait étreint, lui criant presque qu'elle n'aimait pas dewei. Alors, doucement et presque nostalgiquement, elle s'asseyait à côté de lui. « Qu'est-ce que tu fous ici, petit prince ? » lui demanda-t-elle, la bouche venimeuse, mais aussi doucereuse. Elle ne s'était pas attendue à le voir ici, pourtant, elle le savait, les choses changent. Dewei avait disparu dans la nuit, la laissant seule à regretter ce petit bout d'elle perdu, à rêver d'un avenir dispersé dans les limbes de son passé. Et elle était à nouveau ici. Tout comme lui, tout comme l'enfant couronné. Elle n'avait pas besoin de l'examiner pour comprendre la raison de sa venue, il était bien trop peu vêtu dans cette nuit glacée. Alors, dans un geste confus, elle lui glissait doucement dans le cœur la seule tendresse dont elle était capable, une tendresse terrifiante qu'elle ne s'imaginait pas elle-même, elle passa son bras sur ses épaules, le serrant légèrement contre elle.  Et ce n'était qu'un peu de chaleur humaine.  

Ô Perséphone, Aphrodite longe la rive du Styx, espérant la pluie de l'oubli, espérant la fin du désir. Ô Perséphone, Reine des enfers et de l'oubli, Aphrodite te supplie.  

electric bird.
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Re: Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | Mer 11 Mai - 14:39
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L'amant jaloux se livre au vice,
pactise avec le diable et ses démons.
an & tasyr
Et la neige à ses pieds n'est pas assez froide pour entamer le chant de celui qui se veut maître du gel.

On ne sut jamais si ce fut l'ennui ou la glace qui meurtrit le gamin le premier. Les genoux claquant entre eux dans un concert inaudible mais douloureux, les dents serrées à en briser des mâchoires usées par la profession honteuse, l'enfant renifla une fois de plus en enfouissant son visage contre la chaleur pourtant pauvre de ses jambes. Trop maigre pour attirer l'attention de qui que ce soit en cette position décousue et ces vêtements le noyant, trop affaibli pour tenir tête à celle qui rendra compte de sa soirée minable de paye. Les secondes en semblant dix, Tasyr prit le temps de se laisser aller aux remords : pour quelle raison avait-il quitté la chaleur des bras de celui qui le frappait tant qu'il rassurait ? ; et par quelle folie sa supérieure avait-elle décidé de le forcer à quitter son statu de simple escort à celui de prostitué ? Les larmes aux astres morts, il les ravala néanmoins avec difficulté à l'arrivée inattendue, d'une personne inappropriée. Le visage levé peignant sa surprise, il déglutit sans parvenir à faire disparaître cette boule oppressante au creux de sa gorge. « Dégage, j'ai pas envie de te voir. » La hargne aurait autrefois habité un ton qui ne savait plus que supplier, usé par les pleurs et le manque de dignité. Conscient de son manque d'enthousiasme, de son manque de passion au creux de sa voix même, le syrien glissa sa joue contre ses genoux pour diriger ses orbes dans la direction opposée. « je fais la manche. » Rail pourtant pauvre en cynisme, une part infime de lui s'accrocha à l'espoir qu'elle puisse s'y tromper ; tout lui semblait bien plus digne que sa situation actuelle. Hors, nier qu'il prenait du plaisir serait mensonge ; simplement, l'avant et l'après de l'acte lui laissaient un goût amer au bord des lèvres.
Seulement, lorsque le bras se glissa autour de ses épaules, et que sa tête rencontra le bord de la poitrine de son aînée, Taz ne put réprimer un sanglot composé d'un unique hoquet, le cœur retourné par sa propre vie en devenir. Son besoin de tendresse se montrait bien plus excessif qu'il ne l'aurait cru, et il vint lui-même glisser ses bras maigres autour de ses hanches pour la rapprocher dans une étreinte impensée, impensable. Il s'agissait de An, de celle qu'il n'était pas en droit de porter dans son cœur ; mais la chaleur restait la chaleur, et primait sur la glace.  « J'attends d'me faire sauter comme une chienne, comme tous les soirs. » Et le rire outrepassa ses pleurs légers, moqueur envers lui-même dans une vaine tentative pour enfouir sa détresse au plus profond.
electric bird.
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Re: Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | Mer 11 Mai - 16:50
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L'innocente pécheresse d'un rire,
détrône le petit prince aux yeux ébènes.
an & tasyr
Et c'est comme si son coeur bondissait de sa poitrine pour se loger dans celle du petit prince, pour sentir cette douleur semblable et pourtant venue d'ailleurs, cette douleur ressentie avec, pour et plus que tout à la place du petit prince aux yeux ébènes prolongée par des centaines d'échos. Ô Aphrodite à la place d'Hera se fait mère. ─ Ce sanglot lui transperçait l'âme, l'emmenant dans les tréfonds de sa mémoire, y faisant flotter l'odeur d'une enfance brisée, volée, souillée. Ses opalines vides d'étoiles se souvenaient avec délicatesse et attention, l'odeur de Parnü, le silence qui régnait dans les rues, ses cheveux qui virevoltaient dans le vent,  puis elle..elle courant, fuyant ce dessein, cet envenimé dessein, laissant s'échapper dans une traînée des larmes dorées. Cette détresse était sienne. Alors d'un geste, elle serrait un peu plus l'enfant détrôné contre elle. Cette tendresse brûlait son âme dans de doucereuses flammes noires, mais peu importe, elle aussi, aurait rêvé d'un câlin, d'un peu caresses et de délicatesse. Mais malgré tout, elle devait souhaiter à l'enfant aux yeux ébènes, la bienvenue dans ce monde de langueur et tristesse. Relevant doucement sa tête, elle sondait ses yeux, perdue l'innocence, la candeur et la tendresse, comme si le Diable grignotait avec affection les restes.  Nos yeux se renvoient la lumière et la lumière le silence à ne plus se reconnaître, à survivre à l’absence. Parce qu'il manque.  Elle collait son front au sien, fermant doucement l'infini bleu de ses yeux, cherchant comme à cacher le bruit assourdissant, tonitruant qui résonnait dans sa tête. « J'sais, j'sais que t'es là pour la luxure et le plaisir des enfers. » soufflait-t-elle. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait su. Rien de plus évident, quoi de plus évident que ce pauvre enfant éperdu, résigné, désemparé vendant le désir et les douceurs du plaisir. Et elle avait le cœur inquiet, plein d'une compassion qu'elle ne connaissait, peut-être parce qu'elle avait l'impression de l'avoir noyé elle-même en lui donnant entièrement dewei. Le petit prince semblait s'être écorché sur les épines de cette rose empoisonnée. Elle le maintenait contre elle, de peur qu'il s'échappe, qu'il s'évanouisse dans l'obscurité de la nuit, comme elle. Une caresse dans ses cheveux de jais, aussi noirs que les flammes de l'Enfer. Un soupir passa ses lèvres rosées. Et ses yeux opalines se rouvraient, tombant dans les siens noyés du misérable, du néfaste et du maudit. Un frisson la parcouru. Et la mort au bord des lèvres, sur ses lèvres charnues et abîmées, elle déposa ses lèvres écorchées et sucrées. Un baiser au tendre goût d'impureté et d'haine. Un baiser mortel. C'était sa façon à elle de lui souhaitait la bienvenue. Et c'est avec un sourire taquin et charmeur accroché aux lèvres, qu'elle s'éloigna de lui. « Il ne sert à rien de pleurer, de se recroqueviller. Tu dois seulement jouir et gémir. » expliqua-t-elle, le ton détaché. « Il faut que tu sois toujours parfait. » C'est comme ça qu'elle avait été formatée, avec ce sourire aguicheur et charmeur aux lèvres et le doux parfum du désir qui devait émaner d'elle. Alors enfouissant sa tendresse au plus profond de sa poitrine écorchée, brûlée à vif, elle tendit la main au prince déchu.    

electric bird.
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Re: Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | Jeu 4 Aoû - 20:29
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L'amant jaloux se livre au vice,
pactise avec le diable et ses démons.
an & tasyr
Le prince abaisse la couronne factice entre ses doigts blancs, la douceur de ses orbes purs traîne sur les striures de ce roc affaibli par ma mer tyrrhénienne de ses sentiments. Le prince se souvient. Lorsqu'il fut enfant, petit prince, naïf en quête de stabilité et d'affection : lorsqu'il eut trouvé un proche pour accompagner ses décadences, ses déchéances qui ne le furent qu'à ses yeux. Lorsqu'il eut trouvé la douceur-épineuse, tenu entre ses mains la fragilité d'un amour naissant sur lequel il s'est écorché au prix du sang. Sur lequel il a laissé ses envies, son corps, son âme, pour être piétiné et meurtri. La chute. Lui qui, désormais livre son enveloppe charnelle aux supplices du plaisir, lui dont l'image est accompagnée d'un nom peu flatteur qui hérisse les poils, courbe les rires et noircit les cœurs. Si vaillant par le passé, il découche dans le lit de ses rêves sans espoir de lendemain. Il danse, se laisse porter, écarte les bras ; un jour à sombrer, il finira au plus bas, et alors seulement il aura l'apaisante quiétude de familiarité, de savoir où il sera. Et elle ? Elle, quels sont ses rêves, qui sont ses démons, à quoi aspire-t-elle, de quel bord préfère-t-elle chuter ? Partisane de ceux pour qui la Mort est enchanteresse ; affamée de vie en impie harpie (et lui, en dépit de ses mots, quel est son bord) ? Doux visage de neige balayé par les rafales de la faim, joues creuses et yeux moribonds. Et les larmes en lames de rasoir creusent des sillons et des virages sur sa peau, creusent les ruisseaux. Perdu entre illusions et désillusions. Tasyr ferme les yeux, noyé contre la Veuve Noire dont il n'a cure, au bord du Danger sans pudeur et sans honte. Il s'abandonne à ses hoquets sordides et ses pleurs inutiles, jusqu'à ce qu'au goût d'un baiser volé, ses pommettes se diaprent d'un bordeaux-pâle ; ses pupilles avides de savoir cherchent celles de l'opaline ; le souffle court. Il cru un instant à ces chimères et ces démons dansants au bord du styx, comme s'il ne fut jamais qu'au Purgatoire et non plus bas ; s'écorche les pieds sur les rochers acérés à l'entende de mots maudits, maux ensorcelés. « Je ne suis pas comme toi. » Et sous ses pétales de roses entrouvert s'échappe un souffle distendu, l'amère tintement du regret, du pardon. Excuse piteuse pour son incapacité à satisfaire autrui, à mener à bien un rôle qu'il exècre. « Je ne peux pas faire semblant et me conduire en chienne. Ils me trouvent repoussant, et je crois qu'ils ont raison. Et je supporte pas leurs regards. J'peux pas être parfait, je sais pas à quoi ça ressemble. » Asmodée ne sera jamais qu'Asmodée, inutile de demander à l'ange de foudroyer, au démon d'aimer ; il est celui qu'il est, ne peut y renoncer. Négligemment, il essuie sous nez avec la tranche de sa main, s'écarte de la Nébuleuse Jumelle. « Comment est-ce que tu fais, toi ? Pour toujours plaire, pour pas avoir l'air... l'air comme moi ? Pour être toujours jolie, toujours parfaite ? Comment est-ce que tu fais pour te regarder dans le miroir, pour parler à tes proches comme si de rien n'était ? Comment est-ce que tu fais pour vivre ? » Questions basiques pour un métier des plus humiliants.
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Re: Dans l'histoire, l'amant jaloux sombre et pactise avec le vice. | 
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