« Une petite démonstration ? »

Aujourd’hui en me rendant à la salle de sport pour mon entrainement de self defense je sais que ce ne sera pas un cours comme les autres. Ça fait plusieurs semaines que tout le monde en parle, ce sont les portes ouvertes, ce qui veut dire que tout le monde peut venir et assister au cours, voir comment ça se passe et s’essayer aux différents sports avant de choisir si oui ou non ils veulent prendre un abonnement. Pour ma part je passe minimum 3 fois par semaine à la salle pour les cours de self defense, et il m’arrive aussi d’y aller pour faire un peu de muscu. Ce n’est pas rare que je vienne 5 fois par semaine ici.

Je dois avouer que je ne suis pas super fan de ces journées pourtes ouvertes, si je viens m’entrainer c’est pour le faire sérieusement pas pour faire le clown devant des gens qui n’y connaissent rien. Mais bon ça ne dure qu’une journée alors je peux bien faire un effort.
Une fois arrivé à la salle, je passe me changer et je retrouve d’autres adeptes que je connais déjà. Bien que je n’aime pas être entouré de beaucoup de monde ici ça ne me gêne pas, je pense que l’atmosphère aide beaucoup aussi. En tout cas je suis beaucoup plus à l’aise à l’intérieur de ce gymnase que n’importe où ailleurs. Bien qu’il y est pas mal de spectateur, je tente de ne pas trop y penser et j’attaque ma session d’entrainement avec l’une des coach de la salle. Je m’entraine le plus souvent possible avec des femmes, bien que j’ai appris avec le temps à m’entrainer aussi avec des hommes, le fait d’être dans un mécanisme de cours de self defense aide au moins je suis déjà en position pour me défendre quelque part.

Après environ 20 minutes, je prends une petite pause, ma prof en profite pour aller discuter avec des visiteurs et je vais pour ma part boire un peu d’eau, ça fatigue pas mal mine de rien et il est important de bien s’hydrater. Remarquant que tout le monde est occupé à parlotter, je décide d’aller m’asseoir un peu, et je jette un coup d’œil dans l’assistance. Je remarque qu’il y a tout type de profil. Certains s’y essayeront peut-être mais sans conviction, d’autre le feront avec plus d’intérêt et les derniers partiront sans même avoir tenter une seule fois, c’est toujours pareil.

Je finis par remarquer une jeune femme, elle doit avoir environ mon âge, contrairement aux autres elle ne fait qu’observer, elle a peut-être des questions. En temps normal je m’en ficherais, mais je sais que lorsque j’ai commencé les cours, j’en avais vraiment besoin et je n’osais pas demander quoi que ce soit aux gens, elle est peut-être pareil qui sait.

« Salut, tu t’intéresses au self defense ? »

« Une petite démonstration ? »

Un bâillement m'échappe alors que j'observe ma montre pour l'énième fois depuis le début de cette classe. Je suis d'ordinaire un élève attentif mais j'ai peine à me remettre de la nuit que j'ai passé. Hier soir, en rentrant tranquillement chez moi, j'ai eu la mauvaise surprise de me faire suivre, draguer, puis insulter. J'ai en effet dû prévenir mon admirateur que j'étais un homme pour qu'il me lâche la grappe et celui-ci l'a très mal pris, au point de me menacer physiquement. Fort heureusement pour moi, quelqu'un est arrivé à ce moment là et a détourné son attention mais même après m'être enfui, je n'ai pas pu ôter cette altercation de mon esprit. J'ai ressassé toute la nuit et n'ai trouvé le sommeil qu'au petit matin, autant dire que mon réveil ne fut pas le bienvenue.

Je bâille, encore une fois, puis le professeur annonce que la classe est terminée et je ne me fais pas prier pour quitter la salle, n'ayant envie que d'une chose : le confort de mon lit douillet. Seulement, au détour d'un couloir, une foule amassé attire mon attention et la curiosité étant plus forte que le sommeil, j'y cède facilement. Je m'immisce dans la salle de sport et observe ce qui se présente à moi comme étant un cours de self-défense. Je n'aime pas la violence, je la fui comme la peste, bien que j'aime fourrer mon grain de sel partout, aussi contradictoire cela soit-il. Je ne suis pas non plus du genre sportif. Pourtant, mes yeux se posent sur les combattants et leurs gestes me captive, si bien que je reste planté là à les observer.

Quelques minutes à peine, puis une pause est annoncée. Je continue cependant à observer les alentours et les quelques personnes qui bougent encore. J'ai toujours aimé voir le corps humain en mouvement. Je trouve cela gracieux, élégant. Enfin, la plupart du temps. Je reprends rapidement mes esprits et la fatigue me rattrape, me rappelant que je pourrais déjà être blottis sous ma couette si je ne m'étais pas inutilement attardé. Prêt à partir, une voix m'interromps et j'accueille la question posée avec un air surpris. Moi ? Intéressé ? Le suis-je ?

« Et bien, pas vraiment. Disons que je suis là par hasard, mais votre démonstration m'a captivé. » Je ne sais pas mentir, alors l’honnêteté est une nouvelle fois de mise. Je me suis souvent attiré des ennuis en étant franc ainsi mais je n'y peux rien, je ne comprends pas l'intérêt d'un mensonge. « Tu dois pratiquer depuis longtemps pour bouger de manière si fluide. » J'ajoute en laissant mon regard sur la jeune femme qui me fait face. Son aura est étrange, mais elle m'a adressé la parole et j'aime bien trop recevoir de l'attention pour détourner la sienne. Et puis... Peut-être qu'apprendre une ou deux techniques de défense ne me ferait pas de mal, dans des situations comme celle de la veille.

« Une petite démonstration ? »

Si je suis généralement plutôt dans mon coin, lorsqu’on aborde un thème que j’aime vraiment je peux m’ouvrir un peu plus facilement, il y a en réalité 2 choses qui peuvent me faire parler : d’abord la musique, aussi bien les groupes que j’écoute (majoritairement féminin) que l’écriture ou la composition de chanson du moment où ça touche à la musique je peux vraiment tenir une conversation. Et ensuite il y a le sport, pendant des années mon corps de crevette était incapable de supporter un effort physique et puis j’ai découvert le Self Defense d’abord par nécessité mais maintenant c’est devenu une vraie passion, au-delà du fait que je me sens plus en sécurité car capable de me défendre, c’est aussi un bon moyen de se défouler après une journée de merde, alors je peux en parler des heures. Certains de mes camarades de sports seraient surement surpris de me voir en dehors de la salle, car ici je parle facilement, je rigole même, ce qui est n’est que très rarement le cas en dehors.

Aujourd’hui pour cette journée porte ouverte, j’espère quand même pouvoir m’entrainer sérieusement, je sais que le cours sera différent mais ça ne veut pas dire qu’on doit le négliger. Et alors que tout le monde prend une pause, je fais de même, de toute manière je n’ai plus d’adversaires alors tout seule c’est moins intéressant. Je finis par remarquer une fille et je me décide à aller la voir. Malheureusement elle n’est pas aussi intéressée que j’aurais pu le croire, mais qui sait ça peut peut-être changer.

« Merci j’en fais depuis maintenant 7 ans alors oui je commence à avoir une bonne technique. »

Je me surprends à sourire en répondant, ce n’est pas vraiment dans mes habitudes mais c’est une bonne chose, c’est ma psy qui va être contente !

« Beaucoup voit ça comme un sport violent, ce n’est pas exactement le cas, nous apprenons ici des techniques de défenses uniquement, pas d’attaques. Le but étant de pouvoir palier à un mauvais coup mais en aucun cas de déclencher une bagarre. »

Qu’est-ce qui me prend de faire un speech sur la nature du self defense ? J’ai entendu ce discours plus d’une fois et c’est vrai que beaucoup pense à tort que c’est juste de la baston. Mais au final ce n’est pas le cas, et surtout ça peut sauver des vies, j’en suis l’exemple. Puisque j’ai commencé autant continuer après tout c’est aussi le but de cette journée pas vrai ?

« Un exemple, rentrer chez soi la nuit c’est parfois un peu effrayant, on ne sait pas sur qui on peut tomber. Beaucoup de filles ont cette peur et c’est normal. En apprenant à se défendre on gagne aussi en confiance en soi et même si la plupart des gens n’ont jamais à utiliser ces techniques dans une situation réelle, le simple fait de s’en savoir capable permet de surmonter bien des angoisses. »

Je crois que je viens de recracher texto ce que j’ai lu dans un livre sur les sports de défense. Mais bon c’est aussi la réalité, c’est le cas pour moi, j’ai beaucoup moins peur maintenant, j’ai toujours mon corps de crevette mais si on me cherche on me trouve !

« Une petite démonstration ? »

Bien que je sois rarement attentif à un discours sur des sujets éloignés de mes centres d'intérêt, je dois avouer que la jeune femme qui me fais face arrive à me captiver. On dit que n'importe quelle personne passionné peut donner vie à un sujet, même le plus fade, le plus ennuyeux. C'est visiblement vrai. Jamais je n'ai aimé le sport et pourtant elle pique ma curiosité, elle me donne même envie de m'essayer à la pratique du self-défense. La coréenne continue à me parler de son sport et tout en l'écoutant, je l'observe. Elle est d'une beauté particulière, elle n'a pas l'air d'une mannequin, elle n'est pas non plus mignonne et pourtant je ne peux pas dire qu'elle n'est pas jolie. Sa voix est enjoué, son sourire est communicatif et je devine qu'elle doit être entourée, apprécié, du moins c'est ce dont elle a l'air. « Qui pourrait croire que vous prônez la violence ? Défense veut bien dire ce que c'est. » Je suis quelque peu confus lorsqu'elle m'énonce ce fait et plonge mes prunelles noires dans les siennes pour que mon attention soit capté à nouveau par ses propos.

L'exemple qu'elle donne résonne en moi, me faisant revivre les images de la veille. Il est vrai que malgré mon aisance avec les mots, parfois, les hommes peuvent se montrer violent. Je n'ai encore jamais eu à expérimenté ce genre de scène, mais je n'aimerais pas me trouver dépourvu si le moment vient. Ceux qui pensent interpeller une femme pourraient avoir des réactions imprévisibles si j'ai à avouer ma véritable nature pour les faire fuir. Je n'ai pas vraiment peur, je n'ai pas non plus besoin de plus de confiance en moi, pourtant la pratique du self-défense pourrait ajouter une corde à mon arc et je ne refuse jamais d'apprendre de nouvelles choses. Ce sport pourrait aussi m'aider, d'une certaine façon, à perfectionner ma danse. « As-tu déjà eu besoin de t'en servir ? » J'ai parfaitement conscience que ma question est personnelle, mais elle est aussi banale, en un sens. J'ai besoin de savoir si cette personne, qui pratique depuis sept ans, a déjà eut à mettre à l'épreuve son apprentissage et si ça s'est révélé être payant. Je ne perdrais pas mon temps à faire quelque chose d'inutile, je ne le supporterais de toute façon pas bien longtemps.

Après une courte réflexion, je me dis que je peux toujours accorder une heure d'essai à cette pratique dont je ne connais finalement pas grand chose mais qui, au moins, à eut le mérite de me faire oublier ma fatigue quelques instants. « Accepterais-tu de me faire partager ta passion en un cours privée ? Je te payerais. Je n'aime pas m'entraîner devant trop de monde. » Je me refuse à être vu lorsque je ne suis pas à mon maximum et un premier essai ne sera forcément pas à mon avantage.

« Une petite démonstration ? »

Réussir à parler avec des gens est une chose rare chez moi. J'aimerais parfois avoir plus confiance, être capable de ne pas paniqué dès qu'on m'approche. Alors réussir à parler à cette fille et lui expliquer un peu ce sport qui a été si bénéfique pour moi me rend quelque part un peu fière de moi.
Je souris comme elle comprend que ce n'est pas juste un sport de brute. C'est ce qu'on m'a ressortir tellement de fois et ça m'énerve, surtout venant de gens qui n'ont jamais pris le temps de se renseigner sur le self defense.

Finalement, j'arrive à attirer son attention et même sa curiosité. Décidément je ne suis peut-ètre pas si nulle pour ça, du moment que c'est quelque chose que j'aime, je suppose que ça aide. Elle me demande ensuite si j'ai déjà eu à utiliser ce que j'ai appris.
Sur le moment je suis un peu gêné, je n'aime pas vraiment parler de moi et encore moins de ma vie et de ce que j'ai peu endurer par le passé, je ne veux pas que les gens me voient comme une victime. Je l'ai peut-être été à une époque mais plus maintenant ! Malgré tout je ne peux pas lui en vouloir de me demander ça, c'est plutôt logique dans le fond, alors je décide d'être honnête sans pour autant lui tout lui dire.

« Disons que j'ai commencé les cours parce que j'en avais besoin et qu'une fois que je n'en ai plus eu besoin, j'ai continué parce que c'est un bon moyen de se défouler aussi. Mais j'espère ne jamais devoir me resservir de ces techniques un jour et je ne souhaite à personne de devoir en arriver à de tels extrêmes. Maintenant je pense que c'est important de pouvoir apprendre, on ne sait malheureusement jamais ce qui peut nous arriver. »

Je parle autant pour moi que pour d'autres personnes que j'ai rencontré aux cours. J'ai connu la violence de mon père dès mon enfance, pendant longtemps, j'ai cru que c'était normal pour un enfant de se faire frapper régulièrement, et quand la violence s'est immisé dans mes nuits, alors là j'ai pris conscience que ça ne pouvait pas être normal. Beaucoup de gens banalise la violence de nos jours, à cause de ce qu'on peut voir dans les films, mais la réalité ne devrait jamais ressembler à ça …

Finalement mon discours à vraiment dû faire mouche puisqu'elle me demande même si je peux lui donner une leçon, je suis un peu surprise sur le moment, j'ai beau connaître plutôt bien ce sport, je n'ai jamais voulu l'enseigner.

« Euh c'est que … je suis pas vraiment sûre d'être qualifié pour ça. »

Je comprend le fait que le monde autour puisse la déranger, c'était un peu pareil pour moi au début mais la salle n'est de toute manière pas toujours aussi bondé, c'est même assez rare, mais forcément les jours de portes ouvertes, les curieux viennent en nombres, c'est un peu le but aussi.

« Mais tu sais d'habitude il n'y a pas autant de monde, aujourd'hui c'est un peu particulier mais à certaines heures c'est plutôt tranquille, il y 4 cours par semaine de Self Defense, les cours du lundi sont plutôt chargé, mais les jeudi et vendredi c'est calme. On est généralement 7 ou 8, ça nous permet de pouvoir travaillé nos points faibles. »

Je n'aime pas les cours avec 20 personnes comme ça arrive parfois en début d'année. Les gens s'inscrivent en masses mais on perd rapidement la moitié des nouveaux qui abandonnent. Et les restants sont du coup plus motivé et on peut vraiment travailler.

« Après pour aujourd'hui, on peut toujours aller dans un coin, là il n'y pas grand monde sur les tatamis parce que ça discute, mais ça va vite reprendre, si on se cale par là-bas, on ne sera pas ceux qui attireront l'attention. »

Je montre un coin de la salle avec un petit renfoncement. Quelque part ça m'embêterait de la laisser partir sans essayer, parce qu'elle ne reviendra surement pas alors qu'elle pourrait finalement découvrir que ça lui plait.

« Une petite démonstration ? »

La jeune femme me raconte, malgré la curiosité de ma question, comment elle en est venu à pratiquer ce sport et surtout, comment elle a continué, pour se défouler. Je devine que la vie de la personne qui se tient devant moi à été bien moins rose que la mienne, mais je ne pose pas plus de questions, je n'ai aucun intérêt à connaître la vie de cette fille et la curiosité qui m'assaille n'est que malsaine. Je suis bien trop fatigué pour m'en tenir à ce défaut et je décide donc de passer outre en lui demandant, à elle, de m'enseigner la pratique. Elle semble surprise et ose me dire qu'elle ne pense pas être qualifié pour la chose. « Je ne te demanderais pas de m'enseigner si je ne te pensais pas à la hauteur. » Je lâche en haussant un sourcil. Je ne laisserais pas quelqu'un de médiocre m'apprendre quoi que ce soit. Je ne veut que le meilleur, que l'excellent. Ai-je donc l'air d'un homme facilement persuadé ? Si c'est le cas, je dirais que c'est à cause de la fatigue, il n'y aurait pas d'autres explications.

« Je me moque des cours, je veux que tu m'enseignes. Juste toi et moi. Au moins une fois, pour que je puisse juger de mes capacités à pratiquer le self-défense et de tes capacités à m'apprendre. » Pas de faux-semblants, pas de mensonges, pas de pincettes non plus. Je n'ai jamais été doué à surveiller mon langage, à faire attention à mes mots. « Je ne participerais à ses classes de sept ou huit que lorsque je jugerais mon niveau acceptable, si je vais jusque là. » Je donne le privilège à cette fille de me voir faible, un grand honneur dont elle n'a même pas conscience.

« Pour aujourd'hui », la jeune femme m'indique un endroit plus calme, plus à l'écart du reste du groupe et j'accepte de m'y rendre. Je ne suis pas vraiment habillé pour faire du sport, mes cheveux ne sont pas attachés et mes vêtements sont bien trop serrés, mon jean pas assez extensible. « Je ne crois pas pouvoir faire quoi que ce soit aujourd'hui, tu sais ? » Je lâche en me rendant vers l'endroit indiqué un peu plus tôt. J'ai conscience de ne pas être la personne la plus aimable au monde en cet instant et décide de faire un pas vers celle que je veux comme professeur, histoire de ne pas me la mettre à dos tout de suite, au vue de ce qu'elle pourrait me faire pour se défendre. « Au fait, je m'appelle MaoDi. » Une main tendue dans sa direction complète ma présentation et je dessine même un sourire sur mes lèvres, fait très rare lorsque la fatigue est ma première préoccupation. « J'aimerais vraiment que tu me montres comment me défendre, seulement je ne le ferais pas si d'autres peuvent nous voir. » Je tente d'expliquer, sans vraiment avouer mon perfectionnisme acéré. Elle me prendrait pour un fou, et si je n'ai nullement honte de ce trait de ma personnalité, je ne voudrais pas la faire fuir.

« Une petite démonstration ? »

Je suis plutôt surprise qu'elle me demande à moi de lui enseigner, après tout je ne suis pas la prof ici. C'est assez flatteur qu'elle me pense à la hauteur pour ça même si dans le fond mon but n'est pas d'impressionner le monde ça je m'en fiche un peu.
Elle m'explique ensuite qu'avant de penser a prendre des cours elle veut déjà voir si elle a les capacités pour le self defense, ça je peux comprendre. Après c'est un peu bizarre pour moi je n'ai jamais fais ça, je n'ai jamais enseigner et je n'aurais jamais pensé le faire un jour.

« Les capacités on les à tous, il faut juste savoir les utiliser. Mais tout le monde peut se défendre, l'instinct de survis est puisant, plus qu'on peut le croire, suffit d'apprendre à l'utiliser. »

Avant de commencer les cours, je pensais être trop faible pour faire quoi que se soit et pourtant, il a suffit d'une fois pour que mon père regrette ces années d'abus. Aujourd'hui j'ai beaucoup plus confiance en moi et si j'arrive à aider d'autres filles qui pourrait éventuellement en avoir besoin alors je serais vraiment contente.
Pour aujourd'hui, elle ne semble pas très motivé, l'idée qu'il y ait des gens autour la gêne, ça je peux le comprendre n'étant moi-même pas une grande fan des gens en général je peux comprendre que travailler en groupe ne l'intéresse pas pour l'instant. C'est pourtant un bon moyen de progresser parce qu'on est avec des gens de tout niveau, mais je ne la forcerais pas. Je considère que pour n'importe quel sport il faut le vouloir vraiment, ça ne sert à rien de vouloir « forcer » les gens à faire quoi que se soit. On est toujours plus productif quand on fait quelque chose pour soi.

« C'est vrai que ce n'est pas la tenue la plus adaptée. »

Je me passe une main dans les cheveux, du coup pour l'instant je ne sais pas trop comment faire, je ne sais pas si elle a eu le temps de voir beaucoup de notre entrainement avant que la salle se calme un peu. Alors qu'on va vers un coin plus calme de la salle, elle se présente, je n'y avais même pas pensé, faut dire que je ne suis pas douée pour les interractions sociales aussi.

« Moi c'est Hee Yeon, enchanté. »

Elle me confirme tout de même qu'elle souhaite apprendre, c'est déjà un bon point, maintenant il va juste falloir trouver comment, parce qu'appart ici je ne connais pas d'endroit et on ne sera jamais complètement seules dans cette salle de sport, c'est le but d'un lieu publique en même temps, c'est ouvert à tout le monde.

« Le soucis c'est qu'il y a toujours quelqu'un ici, et même les jours où c'est calme on n'est pas à l'abris de voir quelqu'un débarqué. »

Dans l'absolu je préfèrerais qu'on est la prof à proximité, la vraie, c'est toujours mieux mais j'ai bien compris que pour l'instant c'est un peu mort de ce côté-là.