sombre
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal


    :: Défouloir :: 2016

Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO

Invité
Invité
Anonymous
 
Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO | Jeu 23 Juin - 23:20
Citer EditerSupprimer


Michael Jordan vs bégonia
NUO & MIN KYUNG

Putain j'y crois pas. Y'a encore un putain de pot de mauvaises herbes dans ma planque. Ma planque, c'est un vieux taudis, un truc tout pourri où on s'demande comment les murs peuvent rester debout alors qu'ils sont encore plus fins et fragiles que du carton. C'est dans un quartier tout aussi pourri planqué dans le coin pauvre de Séoul, le genre d'appart' qui fait bidonville et dont même les SDF voudraient pas. Mais c'est mon endroit et quand le bruit dans ma tête est oppressant, quand les hurlements deviennent trop aiguës, trop stridents, quand les appels à l'aide sont trop insoutenables, je viens ici. Avant, j'allais chez Bobae, mais la culpabilité de lui cacher ce que j'ai fait ça me ronge trop, ça me donne envie de dégueuler, de me planquer dans un trou pour qu'elle arrête de me regarder avec ses yeux trop doux de mère fière de son gosse, alors qu'elle a pas la moindre idée de ce dont e suis responsable. J'ai besoin de solitude pour me calmer, parfois pour hurler, mais surtout pour me rappeler que lorsque mon secret sera dévoilé, lorsque la pression m'aura fait exploser, c'est comme ça que je serai : seul. Autant commencer à m'y habituer dès maintenant.

Le truc, c'est que depuis quelques jours, y'a quelqu'un d'autre qui a décidé d'investir ma planque. Et d'y foutre des plantes. Ce que j'aimais dans cet endroit, c'est que c'était neutre, tellement neutre qu'on pouvait oublier qu'on se trouvait quelque part pour ne faire que se perdre dans le néant de ma tête. Mais maintenant, le seul truc que je vois c'est ce... ce pot de je sais pas trop quoi qui a l'air de prendre toute la place. Et tous les jours, y'en a un de plus. C'est en train de devenir Jardiland ici, et c'est pas du tout ce que je voulais. Alors moi aussi j'ai décidé que j'allais investir l'endroit pour de vrai, pour montrer que c'est MON territoire : j'ai commencé à foutre des posters de mes joueurs de basket préférés sur les murs et j'ai tagué sur un des placards de ce qu'il reste de la cuisine « MK » pour que ça soit clair : ici, c'est chez moi et personne d'autre n'y vient. Aujourd'hui, j'ai pris une affiche de la NBA que j'ai récupéré dans un magasine et je sors mes punaises, prêt à la placarder contre la porte de la salle de bain quand j'entends un bruit à l'entrée. Putain, c'est l'autre squatteur. Je fronce les sourcils et fais craquer mes poings, prêt à filer une trempe au gars qui essaie de m'voler ma planque. Je fonce à l'entrée (enfin je fais trois pas quoi) et reste bloqué en voyant qu'en fait... bah c'est une fille. « Putain mais... t'es qui toi ? Et tu fous quoi ici ? » J'aime pas me retrouver face à des nanas, elles me foutent mal à l'aise et j'ai toujours l'impression qu'elles cachent leur jeu. Toutes celles qui ont fait partie de ma vie un jour m'ont trahi, d'abord ma mère en m'abandonnant dans un centre commercial à la porter de tous les pédophiles de Séoul puis Bobae. Et même si elle j'ai fini par la pardonner, ça veut pas dire pour autant que j'ai totalement confiance en elle. Les filles font croire qu'elles sont sincères avec leurs grands yeux innocents, alors qu'en réalité elles sont les premières à foutre des couteaux dans le dos. Je me suis fait avoir deux, fois on m'y reprendra pas une troisième.



© kerushirei
Invité
Invité
Anonymous
 
Re: Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO | Ven 24 Juin - 2:19
Citer EditerSupprimer


Michael Jordan vs bégonia
NUO & MIN KYUNG

C’est par hasard que je suis tombée là dessus, vraiment par hasard. A la base, c’est mon heure de jogging qui m’a amenée dans ce coin ; j’avais besoin de changer un peu d’itinéraire, j’me suis dit qu’en profiter pour découvrir la ville ce serait plutôt pas mal. J’ai finalement retenu les rues, quelques visages aussi, une fois j’me suis arrêtée pour discuter avec des gamins qui habitent là et pour terminer, j’ai découvert ça. Pour certains, ça tiendrait plus de l’appartement délabré et laissé à l’abandon que de la mine d’or mais pour moi, c’est le paradis sur terre. J’me souviens être passée tant bien que mal au travers de la grille de fortune qui sert de portail, puis m’être retrouvée bloquée devant la porte d’entrée qui refusait de s’ouvrir. Quand je suis revenue quelques jours plus tard avec un pied de biche pour la forcer (j’ai jamais réussi la technique des épingles à cheveux qu’on voit dans les films, j’crois bien que je suis pas assez délicate pour ça), j’me suis rendue compte que la porte avait été bousillée par quelqu’un d’autre entre temps. J’suis restée plantée devant comme une bécasse sans trop comprendre, et du coup un voisin un peu rabougri m’a surprise avec mon pied de biche et j’ai du faire demi tour en vitesse pour éviter de m’attirer des ennuis.

Forcément, j’suis revenue, une fois, deux fois, plein de fois. Je savais pas trop si quelqu’un d’autre avait découvert la planque en même temps que moi (ce qui ne me plaisait pas franchement parce que j’avais l’intention d’en faire un genre de jardin secret dont personne n’aurait l’accès) ou si c’était juste des jeunes du quartier qui avaient défoncé la porte un soir pour pouvoir boire tranquille. Dans le doute, j’ai commencé à m’installer, histoire de montrer que c’était déjà squatté et que j’y tenais. J’ai ramené plusieurs plantes, les transporter c’était un peu chiant mais j’avais pas vraiment le choix puisque c’était pour leur bien (la villa familiale était déjà envahie, le règlement du dortoir de la fac trop strict et la chambre déjà assez petite comme ça pour quatre nanas, et chez Na Wei c’était juste pas négociable surtout qu'on était pas vraiment ensemble).

Bref, cet endroit c’était le mien, j’avais tous les droits dessus, mais après l’autre a débarqué avec ses posters à la noix super moches : ils ont l’air vieux, les couleurs sont blanchies et passées, les coins cornés, et en plus ça parle de basket alors je m’en tape royal.

Autant dire que je hausse le sourcil en signe de désapprobation quand je me retrouve face à ce type, qui est chez moi (un peu chez lui aussi apparement mais ça j’ai pas tellement envie d’y penser tout de suite) et qui en plus se permet de me balancer : « Putain mais... t'es qui toi ? Et tu fous quoi ici ? ». Du coup, je reste toute bête face à lui pendant quelques secondes, trop surprise qu’il ose me parler sur ce ton alors que j’en suis quasiment certaine, j’étais là avant et c’est lui la pièce rajoutée. « T’es sérieux là ? C’est plutôt moi qui devrais te demander ça… j'te signale que t’es chez moi ! ». C’est à son tour de me dévisager comme si j’étais une vieille folle, ça commence à me taper sur le système. Après un rapide coup d’oeil à la pièce derrière lui (vraiment très rapide parce que l’endroit est minuscule) je m’aperçois qu’en plus, il a encore rajouté quelques posters. « T’as un soucis avec le basket » que je constate en penchant un peu la tête sur le côté. Mes doigts craquent à cause de l’humidité, dehors j’entends des gamins qui rigolent, le soleil est en train de mourir par la porte. En parlant de porte… « C’est toi qu’a bousillé la serrure ? » (Merci, sinon j’aurai du le faire moi-même et ça n’aurait pas été un travail de pro, j’me serais probablement blessée au passage, en plus). « Ben bravo. C’est nul. On fait comment pour refermer et se sentir en sécurité, maintenant ? » C’est un peu pour ça que j’suis venue là, tu sais. Et aussi parce que le milieu de nul part, ça me semblait bien pour être seule. Mais maintenant t’es là.



© kerushirei
Invité
Invité
Anonymous
 
Re: Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO | Dim 31 Juil - 22:45
Citer EditerSupprimer


Michael Jordan vs bégonia
NUO & MIN KYUNG

J'aurai jamais imaginé en chier autant pour trouver UN SEUL endroit dans cette putain de ville où je pourrai être peinard, sans personne dans le secteur pour me casser les couilles. Nan, ça c'est trop demander hein ! Fallait qu'on me colle la première nana du secteur sur le dos, sinon c'était trop facile ! En la voyant débouler dans mon refuge, je suis tellement sur le cul que sur le coup je pense même pas à la fusiller du regard : je suis juste là à la mater de haut en bas, comme pour me persuader qu'elle est bien réelle et que c'est pas la solitude et le son répété de mon ballon contre le sol qui m'ont fait péter un boulon et halluciner comme un camé sous champi. Mais nan, pas de doute : c'est une vraie fille, et je suis prêt à parier mon poster de Michael Jordan que c'est elle qui me fout ses vieux bégonias partout depuis le début. « T’es sérieux là ? C’est plutôt moi qui devrais te demander ça… j'te signale que t’es chez moi ! » Alors là, je me redresse d'un coup pour la dominer de toute ma hauteur et m'exclame, pas du tout d'accord avec ce qu'elle est en train de dire : « Hé tu te calmes direct Blondie, c'est pas chez toi ici, c'est chez moi ! J'ai trouvé cet endroit en premier, bien avant que tu commences à y foutre tes vieux arbres miniatures partout là ! » Comme je commence un peu à m'exciter, je sens mes mains qui recommencent à trembler alors je serre les poings, pour pas qu'en plus elle aille s'imaginer une seule seconde qu'elle me fait flipper ou une connerie du genre. Mon regard se porte sur un des posters que j'ai foutu partout pour cacher le papier peint dégueu et pour faire concurrence avec la forêt vierge que la nana devant moi était en train d'installer : « Tu peux parler, on t'a jamais dit que les plantes c'est dans un jardin qu'on est censé les mettre ? Tu t'es prises pour le professeur Chourave ? » La serrure bousillée c'est le reproche de trop et je sens que je pourrai vraiment commencer à me mettre en boule. Mon ballon sous le bras, je m'approche d'elle (mais pas trop non plus) et m'écris en la crucifiant du regard « Si tu veux de la sécurité t'es pas tombée sur le bon quartier alors je te conseille de te tailler dard dard si tu veux pas avoir de problème. » Et comme j'aime vraiment pas qu'on me prenne pour un teubé pas capable de réparer une simple serrure, je désigne la porte du menton en ajoutant « En plus elle se ferme très bien la porte, faut juste remonter la poignet vers le haut et ça la bloque. » Comme les poignets pour éviter que les chiens puissent ouvrir avec leurs pattes. J'ai fait la même chose pour la porte de Bobae au KURSS, histoire qu'elle se fasse pas emmerder avec les ivrognes qui essaient de la suivre le soir quand elle va se coucher. C'est moi qui bricole tout au KURSS. Comme la clientèle est pas super délicate, j'ai toujours un truc sur lequel bosser, de la plomberie ou de l’électricité à bidouiller ou à retaper. Y'en a qui comprennent rien à ce genre de truc, moi ça vient tout seul. Je mate des tuto ou des conneries comme ça sur le net quand je sèche, mais dans l'ensemble, je me démerde pour tout réparer avec trois fois rien. A l'orphelinat, ils m'appelaient MacGiver parce que je remettais les chiottes en marche juste avec un élastique quand la chasse déconnait alors c'est pas une blondasse qui va remettre mes compétences de bricoleur en cause !

Je laisse tomber mon ballon par terre pour faire des dribbles sans quitter Blondie des yeux. C'est pas pour l'intimider ou faire mon kéké, c'est juste par réflexe et surtout pour que mes putains de mains arrêtent de trembler. « Qu'est ce que tu veux ? T'as pas une maison avec ta chambre où tu peux rester tranquille sans me faire chier moi avec tes plantes ? T'as jamais pensé à aller dans la jungle plutôt qu'ici ? » Ma façon gentille de lui dire casse toi.



© kerushirei
Invité
Invité
Anonymous
 
Re: Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO | Jeu 29 Sep - 0:00
Citer EditerSupprimer


Michael Jordan vs bégonia
NUO & MIN KYUNG

Il se grandit un max pour faire genre « je fais mille têtes de plus que toi et je te regarde de très très haut » mais ça marche pas avec moi. Sans me dégonfler, je continue de le fixer droit dans les yeux pour bien lui signifier que c’est par parce qu’il a un peu haussé le ton que je me détaler en courant comme une pauvre petite chose apeurée. Lui, pour aller avec ses gestes, il me dit : « Hé tu te calmes direct Blondie, c'est pas chez toi ici, c'est chez moi ! J'ai trouvé cet endroit en premier, bien avant que tu commences à y foutre tes vieux arbres miniatures partout là ! » L’air de la choquance ultime se peint sur mon visage ; j’hallucine ou il vient de m’appeler blondie ? J’hallucine ou il vient d’insulter mes plantes d’arbres miniatures alors que les pauvres, elles sont comme moi, elles ont déjà atteint leur taille adulte ? Je m’apprête à argumenter dans mon sens avec toute la véhémence dont je suis capable (des années de fight intensif dans une famille recomposée et somme toute assez nombreuse) quand il enchaine : « Tu peux parler, on t'a jamais dit que les plantes c'est dans un jardin qu'on est censé les mettre ? Tu t'es prise pour le professeur Chourave ? » La ref à Harry Potter me déstabilise tellement qu’il a encore le temps d’en placer une : « Si tu veux de la sécurité t'es pas tombée sur le bon quartier alors je te conseille de te tailler dard dard si tu veux pas avoir de problème. » Il croit qu’il me fait peur, avec son vieux ballon élimé par le sol et les poings serrés ? « Je rêve ou tu me menaces là ? » On se jauge du regard encore un temps ; il a les mains crispées pour une raison qui m’échappe, pourtant c’est qu’une petite dispute, pas de quoi en faire toute une montage. De mon côté, j’ai les bras croisés comme une gamine mécontente, l’air revêche de circonstance.

Sans répondre à ma question, il continue : « En plus elle se ferme très bien la porte, faut juste remonter la poignée vers le haut et ça la bloque. » Il se met à dribbler, moi j’me tourne vers la dite porte tout en lâchant un « hum » dubitatif. Je teste son truc : ça m’a l’air de fonctionner. « Bon. Admettons. » que je tranche finalement, de mauvaise grâce. Puis là, il me demande si j’ai pas un autre endroit où foutre les pieds, et moi je lui réponds du tac au tac : « Et toi ? ». Il marque un léger temps d’arrêt (ou tout du moins j’en ai l’impression), il doit se dire que si j’avais voulu être ailleurs j’y serais, exactement comme lui. Or, on est là tous les deux, c’est bien qu’il y a une raison. « J’aime bien avoir plusieurs coins » que je marmonne finalement, d’une voix plus douce. Comme ça, quand y’en a un qui déconne, j’me retrouve jamais sans rien, j’suis jamais démunie. « En tout cas, je bougerais pas d’ici. Tu fais c’que tu veux, mais moi je reste. » Pour joindre le geste à la parole, je vais m’installer sur le matelas miteux qui traine dans un coin, m’assois dessus et croise les jambes comme si je faisais du yoga (aka un truc que je n’ai en réalité jamais fait, pas assez zen pour ne serait-ce qu’essayer). Il me fixe un instant comme si j’étais tarée, moi je constate simplement : « Tes mains. Elles tremblent. » Je croyais que c’était l’énervement, ou quelque chose comme ça, mais en fait elles tremblent vraiment, comme si un truc n’allait pas. A sa place, j’aurais surement lancé un regard plein de haine et marmonné un « c’est rien » peu convainquant, agacée par l’intrusion d’un inconnu. Mais s’il veut rester, bientôt on sera un genre de colocataires, plus que des inconnus. « Autant que je connaisse tes défauts de fabrication direct » que je fais remarquer, en haussant les épaules, « et après, j’te dirai les miens. »

Contenu sponsorisé
 
Re: Michael Jordan vs bégonia ~ #MINUO | 
Citer EditerSupprimer

Une petite réponse rapide