Outfit + Il était… Pas possible. A la chercher, à vouloir avoir le dernier mot. Ca avait toujours été ainsi, comme un ordre préétabli. Hyung Sik l'immature, Hyung Sik le gamin, qu'elle aimait tout autant faire chier. Aujourd'hui pourtant, elle le voyait différemment. Elle voyait l'homme derrière ce sourire de gosse, le regard sérieux qu'elle avait toujours vu teinté de malice. Et un sourire qu'elle avait voulu lui arracher tellement de fois mais qui aujourd'hui la déstabilisait au point d'en perdre ses mots. Elle n'avait pas voulu voir la carrure derrière le comportement. Il n'avait pas voulu la voir elle, derrière ses manières. Ils avaient fallu qu'ils ouvrent les yeux.

Elle dut tirer une drôle de tête, sur cette photo. Alors qu'elle ne put répondre à sa réplique pour ne pas avoir l'air plus idiote qu'elle ne devait l'être sous la surprise. Elle n'aurait pas voulu être plus grande que lui, pas plus grande que sa taille actuelle non plus. Même si elle n'avait jamais voulu admettre se reposer sur les autres, elle aimait secrètement ça. Se donnant des grands airs, exigeant dans un excès de domination. Sans doute parce qu'il avait le don de la faire se sentir plus petite qu'elle ne l'était. Elle avait dit nous ? Elle même en fut surprise. « Et qu'est-ce que j'aurais du dire, d'après toi ? »  Mais il avait déjà filé, la laissant...tout aussi surprise. Il aimait réellement jouer d'elle. De ses réactions, à la pousser à ses limites. Celles où elle agissait par impulsivité et se bagarrait avec son propre langage. Sortant des discours qui en perdaient sens et force. Juste à cause de cet idiot, content de lui.  Elle en pinça son bras, auquel elle revint s'accrocher. Elle se vengerait. Elle ne savait pas encore comment… Mais elle trouverait le moyen de le déstabiliser tout autant qu'elle. Ses pas suivant les siens vers un autre bassin, elle lui donne un coup de coude pour cette autre taquinerie. « je ne protège pas les pigeons. Les pigeons sont devenus pigeons parce qu'ils… ne méritaient pas d'être protégés. Je préfère largement les hippocampes. » Qu'est-ce qu'elle n'inventerait pas, pour se sortir de la merde. Qu'est-ce qu'elle galérait surtout...Et au final, poser une question si sérieuse lui permettait de retrouver un semblant d'équilibre et de se rendre compte à la fois...Qu'elle ne le connaissait pas vraiment. Cet homme à qui elle tenait la main ne s'était jamais réellement dévoilé à elle. Comme elle ne l'avait jamais fait non plus. Le manque de communication les avait toujours maintenu à distance, jusqu'à ce qu'ils commencent réellement à découvrir l'autre. Lors d'un dîner où ils avaient parlé, où il s'était montré d'une autre facette… C'était à ce moment, qu'elle avait commencé à l'apprécier plus qu'elle ne le devrait. Mais si il y eut communication… Elle était toujours aussi catastrophique à l'instant. Il n'avait pas que l'envie d'être musicien ou chanteur, il le devenait. « oh je vois… félicitation dans ce cas. Tu te préparais pour l'audition ce jour-là ? » Elle inclina légèrement son visage, son regard accrochant le sien en remarquant qu'il la fixait. Que sa main s'approchait pour en saisir une mèche de ses cheveux et qu'elle...Se sentait à nouveau toute petite, au plus il se rapprochait d'elle. Est-ce qu'elle voulait des projets avec lui ? Ils n'en avaient jamais eu, jamais fait non plus. Mais ça...ça semblait être avant. « Ça dépend de toi, je suppose que tu vas être occupé maintenant. »  Pas qu'elle demandait de l'attention. En fait… Si, elle en demandait beaucoup. Mais il devait l'avoir deviné, avec le temps. Bien plus qu'elle n'en avait exigé jusqu'à maintenant. Et ça, peut-être qu'au fond, ça ne collerait pas avec son nouvel emploi du temps. Le voyant se rapprocher, son regard se baisse sur ses lèvres et ses mots la font sourire une fraction de seconde, soufflant avant qu'il ne les appose contre les siennes. « … C'est bien, tu fais presque les choses en règle pour une fois. » Comme quoi, elle arrivait à le dresser. Ou il ne lui en donnait qu'une brève illusion. Sa main glisse, et ses doigts effleurent sa nuque avant de s'y poser dans une caresse le temps du baiser. Elle ne savait toujours pas si il jouait avec elle, ou si elle devait prendre réellement tout ça au sérieux. Si elle devrait ouvrir la bouche, ou si elle devait attendre ses mots. Même lorsqu'elle décale à nouveau son visage du sien et que ses yeux s'ouvrent sur lui, elle la fière, préfère les baisser en même tant que sa main retombe sur son torse. « … ça va, c'était pas trop mal. »   Elle n'aurait même pas fait attention aux poissons ballons qu'elle avait voulu voir.

Outfit + Je savais plus trop ce que je voulais. Si mon but était juste de l’embrasser… Ou de l’embêter. Une chose était sûre, je la désirais. Plus que de raison. Plus que je ne l’aurais jamais cru. J’avais toujours été méfiant avec les femmes, ne sachant jamais trop comme les prendre. Comment leur faire confiance, la cicatrice du passé toujours pas refermé. Pourtant, elle, je ne m’étais jamais posé ce genre de questions. Parce qu’elle était naturelle dans mon quotidien. Parce que sa fourberie se voyait à deux kilomètres aussi. Et que je savais bien, que derrière ses airs de dictatrices, elle était en constant besoin d’affection. Qu’elle ne m’abandonnerait jamais, les autres l’ayant peut être trop abandonné par le passé. Au fond, je connaissais pas vraiment sa vie. Sa situation familiale, son passé, son futur métier, ses envies… Mais je la connaissais elle, son caractère de cochon, et son frêle corps qui s’excitait toujours autant pour me frapper. Et ça me suffisait. C’était tout ce dont j’avais besoin pour tomber amoureux.

Elle ne protégeait pas les pigeons, tiens donc ? Elle qui me frappait à chaque fois que je les appelait ainsi pourtant… Semblerait-il y avoir un retournement de situation ? Ils ne méritaient pas d’être protégés… Je ne pus que sourire en l’entendant. J’aurais voulu l’embêter un peu plus. Lui demander si moi, alors, j’en étais une, d’espèce protégée. Mais je m’abstenais, l’ayant déjà assez fait perdre la tête. Je savais toujours quand m’arrêter. Et puis la question sérieuse, qui met un terme aux enfantillages. Elle m’avait jamais rien demandé à ce sujet. Pourtant, là, je me sentais coupable de ne pas lui en avoir parlé, comme un gamin prit en faute. J’y pouvais rien, j’étais pas du genre à me vanter… A vrai dire, j’avais même pas pensé à lui en parler. Parce que tous les deux, on était pas comme ça. On parlait pas de nos carrières, de notre avenir ou quoi que ce soit. Quand on était ensemble, on était juste nous… Deux gamins qui semblaient remonter le temps pour échapper à la réalité et aux responsabilités. « Non… » Je secoue la tête pour appuyer mes mots avant de reprendre. « Je l’avais déjà passée ce jour la, mais… J’ai beaucoup plus d’heures d'entraînement depuis, oui. » Ça dépendait de moi ? Était-elle entrain de déposer son cœur entre mes mains dans une attente ? Je savais pas vraiment, j’étais pas trop doué pour ça… La seule chose dont j’étais sûr, c’était que si nous allions plus loin, j’allais devoir prendre beaucoup plus soin d’elle. Mais à dire vrai, c’était pas ça qui me dérangeait. Du temps, pour elle, j’en trouverais. « J’ai toujours été un homme occupé, tu ne l’as juste jamais remarqué. » Sourire qui se confirme quand je l’embrasse, après avoir entendu ses mots. Je faisais pas les choses en règle, non. Je lui donnais juste ce qu’elle voulait, pour une fois, à ma façon. Histoire de voir aussi, si je ne la surprenais pas, si elle répondrait vraiment à mes lèvres. Et ce fut le cas. Rouvrant les yeux sur un regard plus doux, la détaillant dans un sourire tendre tandis qu’elle tente encore de garder la face avec ses idioties, je mets un doigt sur ses lèvres pour l’empêcher de continuer. « Sors avec moi. » Mon sourire devient plus grand, et je reviens embrasser la commissure de ses lèvres furtivement tandis que mes yeux ne la quitte pas. Elle n’avait jamais été aussi belle qu’aujourd’hui. Et je me promettais de l’emmener dans un endroit qui la ferait sourire d’autant plus la prochaine fois.