chapitre un. once i was seven years old, my mama told me, " go make yourself some friends or you'll be lonely. "

les procédures d'adoption sont connues pour être relativement longues; complexes et parfois très honéreuses. la famille leone n'avait que faire de l'aspect financier, ce qui les importait c'était le temps. il n'avait guère de temps à perdre; il ne voulait guère attendre pour acceuillir leur second enfant. attendre, ils avaient passés leur vie à le faire. attendre qu'elle ne tombe enceinte naturellement, puis par le biais de la science, en vain. atteindre quatre ans pour enfin pouvoir adopter dante; leur premier fils, un bébé brésilien qui avait du passer quatre ans en orphelinat faute de paperasses administratives. alors ils avaient décidés d'agir à leur manière; par leurs propres procédés. madame leone voulait enfanter un bébé, elle voulait connaître le bonheur d'allaiter, des premiers pas, des premiers mots, des premiers sourires. elle voulait que cet enfant ne connaisse qu'eux, qu'il ne se sente guère kidnappé par des inconnus sans même pouvoir comprendre les mots qu'ils pourraient lui addresser. en 1998 le trafic d'enfant en Asie était chose courante; une bonne somme d'argent et tout devenait plus légal. elle n'avait que vingt ans; enceinte par accident et que trop peu d'argent pour pouvoir s'occuper de cet enfant que le père n'aurait su reconnaître. naissance sous x, c'est ce qu'elle avait décidé de faire à la seule exception qu'elle avait pu choisir la famille d'adoption. une famille riche qui saurait offrir à son fils un avenir qu'il n'aurait jamais eu en Corée du Sud. une famille européenne; l'europe étant tellement réputé; tellement admirée. il ne pourrait qui vivre heureux se disait-elle. et même lorsqu'elle entendit ses pleurs; même lorsqu'il fut posé sur elle et que ses doigts carressèrent son petit front, même à ce moment là elle ne revint guère sur sa décision. l'amour n'était pas suffisant pour élever un enfant. il fallait de l'argent. l'argent que les leone avait.

sept ans. le jeune caden est nerveux, il s'énerve d'un rien. pourtant il aime ses parents, cela n'a jamais été remis en question mais il a cette haine, cette haine qu'il ne sait expliquer. il en veut au monde. il en veut aux gens qui le regarde étrangement parcequ'il n'a ni de grands yeux bleus ni même une peau hâlée comme son père. il en veut aux enfants qui chantonnent chinchonc à son passage et qui le surnomme chintoc, il en veut à son grand frère que les gens prennent pour le fils biologique. alors il se débrouille comme il peut pour extérioriser cette colère; il se bat, il frappe, il mord. il se fait renvoyer un jour mais est  vite réintégré à l'école, l'argent résoud tout. il insulte les gens dans la rue lorsque leur regard est un peu trop insistant. caden est un enfant sur la défensif, un enfant bien trop impulsif; un enfant haineux et pourtant si aimant.

chapitre deux. it was a big big world, but we thought we were bigger; pushing eachother to the limits, we were learning quicker. "

la famille leone; une famille reconnu en italie et possédant des liens étroits avec la mafia. des réunions fréquentes au domicile familial; des contacts plus ou moins appropriés pour une jeune adolescent plein de haine. quatorze ans et le voici qui intégrait la mafia. une jeune recrue; une recrue plus malable; plus fidèle. la drogue c'était son domaine; le trafic de drogue est plus simple lorsqu'il est géré par des mineurs; on soupçonne moins facilement un jeune adolescent qui plus est un jeune asiatique. alors caden jouait le jeu du trafiquant; il transportait; il livrait, il recevait les paiements et parfois même il consommait. il extériorisait sa haine mais cela ne le rendait pas plus heureux; il se noyait dans la violence, il assistait aux réprimandes; aux punitions et aux tortures et l'année de ses seize ans il y prenait part. les mauvais clients; les drogués ceux qui ne payaient plus; ou pire qui s'enfuyaient. il les frappait; dans un vieux hangar et au fond il y prenait un plaisir fou. il était bien payé; il se sentait utile ; pour une fois il n'était plus seulement le petit asiatique adopté par une famille riche italienne; non, à présent il était une pièce du puzzle; on avait besoin de lui; tout autant qu'il avait besoin de ses deux familles; les leone et la mafia.

2013. un quédapant. une embuscade. il n'avait rien vu venir. il avait bien trop confiance en lui; en la mafia; en sa famille. il se pensait intouchable; il les pensait intouchables. jusqu'à ce que les rôles ne s'inversent. jusqu'à ce qu'il se retrouve à être attaché sur une chaise, le visage enflée; le goût âcre du sang ne quittant plus son palais. il était à présent celui qui devait parler, celui qui devait cracher le morceau. et il ne voulait rien cracher; parce que si il le faisait; il était mort. la trahison. cela ne faisait guère partis de son vocabulaire alors il s'était tu. lorsque les poings s'écrasaient sur son visage; lorsqu'une pince coupante se refermait sur le plus petit des orteils de son pied droit; lorsque les lames chauffés entaillés son torse. seuls les cris s'échappaient d'entre ses lèvres, et la encore il ne disait rien. il ne se souvient plus combien de jours il resta enfermé dans cet entrepot; tout ce dont il se souvient c'est de suffoquer; de ne plus pouvoir respirer, l'eau qui pénètre dans ses poumons et le néant; rien que le néant.

chapitre trois. i only see my goals; i don't believe in failure 'cause i know the smallest voices they can make it major "

six mois de coma. et beaucoup de séquelles. à son réveil personne ne se trouvait à son chevet. il aurait préféré que cela soit du à la déception causée à sa famille; il aurait préféré que celle-ci le renie; qu'ils soient en colère après lui, qu'ils lui en veuillent d'avoir intégrer la mafia; cette mafia dont son père l'avait mis en garde. " ce sont de bons amis mais travailler avec eux n'est pas une vie; c'est trop dangereux caden" mais il n'en avait fait qu'à sa tête; comme toujours. une seule lettre posée sur le chevet; quelques mots en italien. " si tu te réveilles un jour, ne sois guère surpris d'être seul. père et mère ont accourus lorsqu'ils ont appris que tu avais été hospitalisé; ils ont accourus et ils se sont fait percutés par un homme ivre. ils n'ont pas eu la chane que tu as eu. ils ne sont pas dans le coma; ils ne sont pas en vie non plus. tu as tué les seules personnes qui nous aimaient et par la même occasion ton égoïsme a tué notre famille. une partie de l'héritage a été versé sur ton compte bancaire; tout comme une indémnisation de ta seconde famille; tu sais ceux que tu as choisis au détriment de nous. ne me cherche pas petit frère, car nous ne sommes plus famille. nos parents ont été enterrés dans le cimetière familiale; sache qu'ils ont eu une cérémonie digne de leur personne. bonne continuation caden. dante. "

il était passé du blanc au noir; du tout au rien. il se réveillait seul sans rien. retour à la case départ; réel orphelin qui ne pouvait que s'en prendre à lui même. chaque petit détail du quotidien lui rappelait ce qu'il avait perdu, le ciel de milan; les plats italiens; la langue italienne; le regard des italiens toujours posés sur lui. plus rien ne le raccrochait à l'italie; plus rien de le raccrochait nulle part et pourtant une personne restait présente. son parrain, l'ami de son père; son mentor. tout aussi détruit qu'il ne l'était. le poussant à quitter l'italie; pour son bien. la corée du sud; un nouveau départ; une nouvelle vie et peut-être une nouvelle famille.