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    :: Défouloir :: 2016

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Like Brothers. | Dim 21 Aoû - 0:38
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Il était 9h30 lorsque je jetais un premier coup d’œil à ma montre grise, soigneusement attachée. Il n’était pas bien tard et je n’avais cours qu’à onze heures. Pourtant, j’avais pris l’habitude depuis quelques mois de venir à l’avance ou plutôt de lui demander de me lâcher à l’avance. Je savais que c’était une chose qu’il détestait profondément faire, pour la simple et bonne raison qu’il était jaloux. Jaloux de quoi ? Jaloux de qui, je n’en savais strictement rien. J’avais essayé plus d’une fois de le rassurer, de lui dire que j’avais besoin d’étudier mes cours. Il ne se disait « pas con ». Pour monter un tel stratagème ayant pour but de me conserver auprès de lui, je ne pouvais que me douter qu’il était loin de l’être. J’étais sur qu’il m’espionnait, qu’il me surveillait pour savoir la vérité mais, je n’y prêtais plus vraiment attention. Je m’étais habillé comme à mon habitude, rien de très sophistiqué. Un pantalon beige, un t-shirt blanc et des basket. Rien de très inhabituel. Mais encore ce matin j’avais eu le droit à son éternelle crise à base de « Tu vas rejoindre quelqu’un ? », et mes éternelles réponses toujours plus fatiguées d’un tel comportement « Non, je vais simplement en cours. »

De toute façon, j’estimais que la nécessité qu’il sache qui j’allais voir et pourquoi était égale au néant. Je préférais toujours laisser un ami hors de mes problèmes, ne pas le mêler à tout ça. Hors de mes problèmes, évitant de lui en poser. Si j’avais pu être amoureux de cet homme, je n’aurais alors rien à lui cacher ce serait une évidence. Dans mon cas c’était le contraire, j’affichais toujours un extérieur semblable à celui de mes habitudes : l’air dépressif, pitoyable et même ridicule sur les bords. Un mec que t’as envie d’éviter parce que tu sais qu’il a bien trop besoin de parler pour que tu ne puisse le supporter. Un boulet. C’est le mot juste.

Après un très bref baiser sans goût, une envie permanente de m’envoyer son chauffeur pour me déposer en cours que je refusais, je quittais ce véritable lieu d’emprisonnement pour retrouver une certaine sérénité, une certaine liberté. Je me rendis compte sur le chemin qui me menait à la faculté, que j’avais oublié certaines de mes affaires. Trop perturbé pour pouvoir faire de bonnes études, trop perturbé pour pouvoir penser à ce que j’allais bien pouvoir foutre en cours ce matin.

Il était déjà 9h45 mais il n’y avait toujours personne devant l’entrée de la faculté. Intérieurement, je me demandais ce que faisais Kwan Hee. Un long soupir s’échappa de mes lèvres alors que je me laissais mollement tomber sur la première marche de l’escalier de cette même entrée. Au fond de moi, j’avais l’impression grandissante d’être tombé dans son piège. Dès le jour où j’ai pu tomber amoureux, j’ai senti qu’il avait une emprise. Une emprise qui me donnait l’impression d’être dépendant et de devoir le rester. Pourquoi ? Pour ne pas lui faire de peine, pour ne pas lui avouer cette lourde vérité. Cette vérité qui dit que je ne l’aime pas, que je ne l’aimerais jamais. Il m’achète, chaque jour davantage et j’ai l’impression d’avoir une mauvaise image que je déteste. L’image d’un profiteur sans scrupule qui se sert de l’argent de son pseudo « copain » pour payer ses études. C’est mal. Mais dans le fond, est-ce que j’ai réellement le choix ? Non, pour ne pas lui faire de peine. Au fond, je sais parfaitement qu’il ne sait pas s’y prendre, qu’il essaie simplement de me garder pour lui. Est-ce qu’on peut blâmer quelqu’un de bien, je ne pense pas.    

« Kwan Hee, t’es où ? », écrivais-je rapidement sur mon téléphone. Cela me faisait du bien de le voir de bon matin autour d’un café. Nous avions nos petites habitudes pour discuter un peu. Il essayait toujours de me mettre dans de bonnes conditions pour ne pas penser à ce qui m’attends en rentrant, essayer de me sortir de mon quotidien chaotique. Il représente vraiment l’image d’un grand frère, sans forcément être plus âgé que moi. Il a juste la carrure pour et aussi loin que je m’en souvienne, ses conseils m’ont toujours été d’une grande aide. Tout autant que son oreille attentive d’ailleurs.

Le fait qu’il ne soit pas là ne devrait pas m’inquiéter mais pourtant. Je sais qu’il est ponctuel voir même en avance d’habitude. Qu’est-ce qu’il fabrique ?, me demandais-je en me triturant nerveusement les doigts.

   
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Re: Like Brothers. | Lun 10 Oct - 18:33
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kwanhee & youngsoo

Kwanhee filait dans l’allée, le corps secoué par les aspérités qui faisaient obstacle aux petites roulettes fluo de son skateboard en plastique. Une main sur son bonnet et l’autre sur la bandoulière de son sac, il frappait en cadence le sol du plat du pied pour avancer malgré l’irrégularité du chemin. Il faisait un peu plus frais ce matin. Sans doute pas suffisamment pour justifier le port d’un bonnet de laine, mais peu lui importait. Tout était une question de style. Bonnet ou casquette, un couvre-chef était de toute façon de rigueur pour dissimuler l’épi qui s’entêtait à rebiquer sur le sommet de son crâne. Il était en retard, comme d’habitude. Si on pouvait appeler ça du retard, car en réalité il n’avait aucune intention d’aller en cours. Le jeune homme avait séché les trois derniers jours, alors pourquoi irait-il maintenant ?

Il aurait pu rester au lit, il aurait même préféré, mais ces derniers temps, le jour le tirait du lit dès l’aurore, et il ne parvenait plus à se rendormir. Comme il ne pouvait plus supporter de rester allongé dans son lit, parfaitement réveillé et livré à des réflexions dérivant vers le désagréable, il préférait se lever. Le nez au vent, les cheveux plaqués sur son front pâle, il fixait le bâtiment droit devant lui. A cette heure, la plupart des étudiants étaient en cours. Seuls quelques retardataires flânaient dans les espaces verts du campus, les mains dans les poches et les regards dans le vague. C’était une drôle d’ambiance, une atmosphère un peu lourde, presque coupable. Oui il aurait du être en cours et il s’en voulait parfois. Kwanhee voulait étudier, mais il détestait simplement ce qu’il faisait. La musique, l’art, ça avait bercé son enfance tout entière. Il avait soif d’autre chose, sans avoir le courage d’essayer quoi que ce soit.

Son portable vibra dans sa poche, surprenant le jeune homme qui freina brusquement, faisant crisser sa semelle sur le sol poussiéreux. Retenant son skate du bout du pied, il tira l’objet de sa poche, le déverrouillant prestement. C’était un SMS, sans grande surprise. Il était en retard, mais pas pour aller en cours, pour rejoindre Youngsoo qui semblait s’impatienter. Kwanhee bougonna, fourrant le portable au fond de sa poche sans prendre la peine de répondre. « Oui oui j’arrive ! » Grommela-t-il à haute voix, surprenant la jeune fille qui passait à côté de lui, et qui lui lança un regard inquisiteur, esquissant un geste de recul. Le brun ne le remarqua pas et remonta sur sa planche, poussant avec plus de vigueur pour dévaler le reste de la pente jusqu’aux abords des faculté.

Il n’était même pas sûr de savoir pourquoi il était en retard ce matin. D’ordinaire il ne manquait pas l’heure de leur rendez-vous. Après tout il était levé depuis l’aube. Mais il avait trainé, tout au long de la matinée. Il avait passé du temps à se demander quoi porter, hésitant devant la météo et la couleur du ciel. Puis il avait rêvé sous la douche jusqu’à ce que son colocataire ne vienne tambouriner à la porte. Dans la cuisine, sa distraction l’avait rattrapé, et il avait était pris d’une subite envie de cuisiner des pancakes qu’il n’avait même pas manger, l’estomac trop noué comme souvent le matin.

Mais il était là à présent, son skate en main, la mine contrite, cherchant du regarde la silhouette allongée de son ami parmi les étudiants pressés qui allaient et venaient entre les bâtiments. Il finit par croire qu’il était parti sans lui lorsqu’il l’aperçu assis sur une marche, devant la faculté. Rassuré, il prit son élan, lâcha la planche qui roula devant lui avant de sauter dessus, se laissant emporter par l'impulsion en zigzagant jusqu’à Youngsoo, savourant le son rauque des roues sur le bitume et le grain épais de l’asphalte sous ses pieds. Si seulement toutes les allées du campus étaient à ce point agréables à pratiquer.

« Yooouuuungsoooooo. » Annonça le garçon en roulant en sa direction, ne ralentissant qu’au dernier moment pour s’arrêter au pied des escaliers. Il ramassa son bolide bariolé en adressant un petit signe de la paume à son camarade. « Désolé, tu as beaucoup attendu ? Je n’ai pas surveillé l’heure. » S’excusa-t-il en s’inclinant légèrement. Ses pommettes s’étirèrent d’un sourire et il attrapa vivement la main de Youngsoo pour la serrer en guise de salut. « Comment ça va ? On fait quoi ? Café ? J’invite pour me faire pardoner si tu veux. »




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Re: Like Brothers. | Dim 30 Oct - 19:36
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J’avais du mal à attendre les gens. D’une part, parce que j’avais peur qu’il comprenne que je n’avais pas vraiment cours en me voyant errer ainsi dans la rue et d’autre part parce que c’était une perte de temps. Attendre, attendre c’était du temps qu’on perdait à ne pas se parler, à ne pas partager. Lorsque je le vis arriver, je grognais légèrement en fronçant de mon air maussade les sourcils. Il m’avait vraiment inquiété pour le coup, et je me suis demandé s’il ne lui était pas arrivé quelque chose de grave.

Je finis par esquisser un fin sourire en le voyant poser tant de question et en le voyant chercher à se faire pardonner. C’était presque attendrissant, tellement cela paraissait sincère.

« J’ai un peu attendu, mais rien de grave, ne t’en fait pas. », disais-je d’une voix qui se voulait rassurante. Je serre doucement sa main comme pour le saluer en posant d’un seul coup ma main sur son épaule avant d’ajouter. « Hohoho. Pas tant de questions. Oui, tout va bien. Allons boire un café. Dis moi, tu t’es réveillé trop tard ce matin ? Je me suis demandé s’il ne t’était pas arrivé quelque chose sur la route. »

Je retire lentement ma main de son épaule en laissant tomber ma main le long de mon corps. Je fis un geste lent de la tête pour montrer la direction du café le plus proche de la faculté. C’était un peu notre lieu de retrouvailles pour discuter de tout et de rien. J’avouais aisément que je ne parlais que très peu, étant habitué à me murer dans le silence pour exprimer ce que je pensais, je n’arrivais pas à exprimer de manière orale mon malheur actuel. Parfois, je me sentais vaguement pensif, à regarder d’un air vitreux mon interlocuteur et à penser à quelle serait ses prochains reproches en rentrant chez moi. Souvent, je me demandais si je ne faisais pas erreur d’aller à l’encontre de ce qu’il désirait : tout serait tellement plus simple.

« T’as l’air en pleine forme dis moi ! L’amour qui te rend comme ça ou ma présence ? », plaisantais-je en esquissant à nouveau un sourire, empli de sincérité. J’essayais de me rendre plus accessible surtout vis à vis des gens que je fréquentais quotidiennement. Je savais à quel point cela pouvait paraître compliqué de meubler seul une conversation avec quelqu’un qui ne répond qu’une seule fois sur toutes celles qui s’offrent à lui ou qui ne répond pas du tout parfois. J’avais besoin de soutiens, c’était réellement indispensable pour que je puisse avancer. Au fur et à mesure de mes pensées j’étais parvenu à cette conclusion.

En arrivant devant le café, je poussais lentement la porte, en serrant mon sac contre moi. L’air satisfait, je ne me fis pas prier pour aller m’installer à une table éloignée de la vitrine et proche d’une porte qui semblait ressembler à une réserve ou des toilettes, j’hésitais entre les deux. Mon regard se posa soudainement sur cette porte, sur laquelle s’inscrivait en lettres dorées : « réserve ». Ouf, soulagement. J’avais réussi à ne pas choisir la seule table située à proximité des toilettes et qui forcément allait subir le passage incessant de personnes ayant de plus ou moins grosses envies pressantes. Retirant mon sac ainsi que ma veste avec empressement, je frottais mes mains l’une contre l’autre pour tenter de les réchauffer tout en relevant mon visage vers Kwan avec un fin sourire.

« Tu m’dis si la table ne te conviens pas.. on peut euh… changer de table si tu préfères ? », marmonnais-je  légèrement gêné d’avoir pu oublier qu’il avait un avis lui aussi, potentiellement à l’opposé du mien. Je ne pus m’empêcher d’ajouter, en me trouvant bien bavard aujourd’hui.

« Raconte moi, tout va bien pour toi ? ». J’aimais beaucoup entendre de la part des gens que je pouvais fréquenter, des moments de vies normaux, banals qui s’écartaient un peu de l’idée de la vie que j’avais quotidiennement. Pas que je sois malheureux à en mourir, mais j’en souffrais. Mon regard se posa longuement sur le menu tandis que j’hésitais entre un cappuccino et un café latte. Ayant une tendance habituelle à préférer les boissons à base de lactose, je me dirigeais vers le café latte. Le cappuccino serait probablement pour mon goûter.

 
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Re: Like Brothers. | 
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