sombre


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don't leave me now (lei)

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Anonymous
 
don't leave me now (lei) | Mar 6 Sep - 18:45
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don't leave me now
lei & nuo

 
Don't leave me now, leave me holding an empty heart as the curtain starts to fall. Don't leave me now, all alone in this crazy world, when I'm old and cold and grey and time is gone ✻✻✻ Papa s’est tiré. D’accord, et maintenant on en est là, j’ai juré mentalement des tonnes de fois que j’te protégerai mais on en est là, j’ai pas réussi, j’y arrive pas, je sais plus comment faire. J’ai voulu te garder pour moi autant que j’ai voulu te jeter à la face du monde, j’ai fais toutes ces choses contradictoires pour toi mais si t’en as pas vu une seule, si t’en a pas compris une seule, j’t’en voudrai pas. Je sais, tu sais, l’amour c’est compliqué, avec la famille on est toujours tiraillé.

Et maintenant un autre a débarqué, un détraqué, il t’a prétendue sienne, il a prononcé des mots qu’il a peut-être pas vraiment pensé mais c’est trop tard, c’est gravé, j’ai tout entendu et pendant une seconde j’me suis imaginée lâcher prise, j’ai visualisé ce que ce serait de vivre sans toi, séparée de toi. La vérité c’est que j’suis pas certaine d’être prête pour ça, pour couper une nouvelle attache, pour revivre le vide que j’ai vécu quand papa est parti.

Pas prête à me sentir de nouveau comme la laissée pour compte, celle qui s’isole d’elle-même sans le vouloir, la fille tempête qui se mure dans des silences puis dans des rages folles, celle qui reste en retrait dans une famille qui est pourtant la sienne, dans une famille qu’elle aime à crever. Dis, Lei, tu me laisseras pas pour lui, tu promets ?

La porte de sa chambre s’ouvre sans que je toque, j’en ai pas pris la peine parce qu’on l’a jamais fait, je vois pas pourquoi on commencerait aujourd’hui, depuis toujours on a toujours tout partagé, quand on faisait des cauchemars on allait dans la chambre de l’autre et les murs ne suffisaient pas à nous éloigner. Aujourd’hui on a grandi, on est des apprenties adultes et les cauchemars ont changé de forme, mais elle est toujours mon sanctuaire autant que j’suis le sien. Parfois elle demande la permission d’entrer, quand il y a une paire de chaussures masculine dans l’entrée et qu’elle sait que j’suis pas seule, mais aujourd’hui c’est rien que nous deux, elle et moi pour une confrontation que j’ai trop longtemps repoussé.

Pour la première fois de ma vie j’suis incapable de déchiffrer ce qu’il y a dans ses yeux, l’inclinaison de ses lèvres m’est inconnue, une part de moi ne la reconnait plus. « On a un problème » que je dis de but en blanc, avant d’aller me poser à côté d’elle dans une vaine tentative pour m’apaiser. Ce problème, il porte le nom de quelqu’un que tu voudras pas laisser, mais moi j’ai ouvert les yeux, j’ai vu à quel point il était devenu fou. « Tasyr est venu y’a quelques jours. » Quelques jours, c’est le temps que j’ai mis pour me résoudre à venir t’en parler, c’est long et c’est con, c’est la preuve de ma peur irrationnelle. Lei, elle attend, elle me fixe parce qu’elle sait qu’il y a une suite, je lui ai promis un problème et elle ne l’a pas encore vu. Et j’arrive pas à continuer, je sais pas lui interdire de le fréquenter.

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CODES © LITTLE WOLF.

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