Theo aurait proposé son aide à son ami avec plaisir s’il ne s’était pas senti pris au piège. Le jeune homme a de la suite dans les idées et il est content d’avoir pu appréhender le sous-entendu. Le français est costaud des bras. Lui faire de l’air ne pose aucun problème, surtout qu’il n’est pas du genre à laisser les autres faire un malaise. Néanmoins, sa fierté manque de le faire grimacer quand Beom Gyu avoue son délit. “ Vouloir est un bien grand mot… Mais j’accepte. “ Il soupire légèrement avant d’esquisser un sourire. Sa bonté le perdra un jour. “ Avec vos sandales, mon empereur ? Le bas peuple va vous écrabouiller les orteils. “ De quoi geindre pendant quelques minutes, surtout que la foule déborde d’énergie. En plus de perdre leur voix, ils prennent beaucoup de risques à s’aventurer vers l’agitation un peu plus loin. Il faut dire que le groupe ne commence pas par n’importe quelle chanson. Pour autant, elle ne reste pas la préférée de Theo. Bien sûr, il reconnaît la renommée de cette musique mais au fond… En tant que fan, le jeune homme pense que toutes les chansons de SNSD sont des bops interplanétaires. Son avis manque de neutralité mais il s’en fiche. Aujourd’hui, il est là pour s’amuser. Que dis-je pour s’exulter ! Et pour cela, il est interdit de regarder les chiffres qui s’alignent sur l’écran. Le bonheur ne se résume pas à grand-chose, si ce n’est ce sentiment de fierté dans le regard de son cher ami. Puis, dans une course, ils honorent cette musique qui s’apparente à l’hymne national dans le coeur.

Ce même coeur qui tambourine dans tous les sens, une heure et demie plus tard. Le concert s’apprête à commencer devant une foule en délire. Theo saisit le poignet de Beomgyu et annonce avec la voix d’un homme qui a presque dix ans de moins : “ Je. Je n’en reviens pas qu’on va les voir de si près. “ Il pourrait presque pleurer le grand bonhomme. “ Mon coeur bat si fort. QUE JE POURRAIS FAIRE UN ARRET CARDIAQUE. “ Puis il lève le bras de son ami. “ Si je meurs, dis à Sooyoung que je l’aimerais pour toujours. “ Mais faites le taire. Ses yeux manquent de s’embuer. Le pauvre ne parvient pas à contrôler son impatience, ni ses décibels quand les lumières signent l’arrivée des stars et son arrêt de mort, aussi, bien évidemment.

Cette amitié teintée de petits pics n'avaient pas plus de logique que de se ruer sur un stand où tout était trop cher. Un bout de papier devenait précieux, hors de prix même tandis qu'un tee shirt devenait une preuve de richesse. Mais pour la bonne cause : votre bonheur, vos cris et larmes qui se mélangeaient aux autres. Le sourire en coin, tu voyais bien là le grand gaillard qui refusait d'avouer qu'il en mourait d'envie. Cependant tu n'insistais pas plus, préférant te lancer toi même des fleurs. "Comment ça écrabouiller ? On ne fait pas ça à son empereur ! " et pourtant il avait totalement raison, l'excitation à son paroxysme tu doutais cependant de sentir quelque chose. Le palpitant cognant brusquement contre ta cage thoracique, il résonnait jusqu'aux oreilles, rapidement inondées par la foule en délire, leur cri perçant et la musique qui venait sûrement écraser vos tympans d'un son bien trop fort. Mais rien ne te fit reculer face à cette vague d'agitation, ni toi ni ton ami déjà parti dans la chansonnette, basculant vos coeur en rythme dans une chorégraphie apprise, répétée et revue. Un champ presque patriotique qui vous réunissait les larmes presque aux yeux. Le mouvement était beau, l'unisson toujours au rendez-vous.

Une agitation qui ne fut que plus forte à leur arrivée imminente. C'était toi ou l'air se faisait rare ? Hors de question de t'évanouir maintenant. Et hors de question qu'il te laisse également. Le poignet prisonnier tu ne lui en voulais pourtant pas, le coeur battant trop vite pour te soutenir bien longtemps. "Ne meurs pas reste avec moi !!! On a pas fait tout ça pour tomber dans les pommes. " Tes mains attrapant les siennes, tu semblais bien trop sérieux, comme à l'ombre d'une guerre. " Personne ne tombera ! " Mais si c'était le cas tu serais ravi de pouvoir te rapprocher d'autant plus pour annoncer la dernière volonté de ton ami.. par pur respect pour sa mémoire. Rien d'autre non. Et pourtant c'était ta voix qui perçait toutes les autres quand la lumière s'éteignait. Les jambes serrées tu pensais pouvoir mourir. "Je vais mourir ah ahhhh .. non.. pas mourir.. reprends toi GYU !! " Une baffe bien méritée tandis que ton autre main broyait les doigts de Théo. Deux sombres fous dans une vague de personne déjantée. Voilà à quoi vous ressembliez à perdre votre voix pour chaque lumière qui bougeait jusqu'à leur arrivée. Les voir fit monter les larmes sans que tu ne puisses les contrôler. Les noms partirent alors dans l'espoir d'être entendu, la main tendue vers une scène, encore trop loin.


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La remarque de Beomgyu n’est pas dénuée de sens. Ce n’est pas le moment, ni l’endroit pour décider de rendre l’âme. Ils ont attendu leur retour et ce concert beaucoup trop longtemps pour ruiner cette opportunité. Théo demande alors à son cœur d’être plus conciliant et d’être patient avec lui. Il deviendra de nouveau sa marionnette dans quelques heures, à la fin du concert où le jeune homme pourra vraiment mourir heureux. A condition que son ami ne soit pas témoin de cette scène, il ne faudrait pas gâcher son souvenir non plus. Hmm… Ça commence à faire beaucoup de conditions. “ T’as raison ! Il faut s’accrocher ! “ La chaleur monte dans le stade et parmi la foule. Théo ne va pas s’en plaindre, il est l’un des premiers à crier avec sa voix masculine qui dénote d’une majorité du public. Et encore, ce groupe a de nombreux fans masculins. Il ne pourra pas se démarquer facilement pour avoir le droit à un regard de Sooyoung. Humour, bien entendu. il préfère ancrer son regard dans les yeux de Beomgyu, qui lui tient les mains pour concrétiser une promesse ou se donner mutuellement du courage. “ Je ne te décevrais pas. “ Il acquiesce d’un signe de tête sérieux avant d’éclater de rire. Les pauvres garçons sont tellement euphoriques…  Ils hurlent quand les premiers jeux de lumière annoncent leur futur arrivée sur scène. Les décibels montent. “ On a dit : pas de mort !!! Ressaisis-toi ! “ Mais c’est la joie qui parle. C’est tellement agréable de vivre un tel sentiment. Il ne pourrait échanger sa place avec personne. Son sourire s’agrandit et ses cordes vocales arrivent à pousser un cri encore plus fort. C’est la folie… Elles sont là, à plusieurs mètres d’eux. “ AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH. “ Théo est un sacré vocaliste. “ OH MON DIEU. GYU ELLES SONT LA. “ Il lâche quelques jurons en français. “ PUTAIN DE MERDE ! “ Ca libère… Sûrement d’une certaine façon. “ ELLES SONT REELLES ? LES DIVINITES ONT DECIDE DE METTRE UN PIED SUR TERRE ? JE SUIS FOU. BEOMGYU. “ Et après cette introduction déjantée, Théo chante à tue-tête et se met à danser, embarquant son ami avec lui sans pour autant quitter trop la scène du regard.

Telles les marionnettes d'un engrenage bien ficelé, vous tombiez sous le panneau de l'excitation, sans même sourciller. Ce qui valait pour lui valait pour toi mais ton coeur en décida autrement. Si certains se moquaient des gens qui tombaient lors de concerts c'est qu'ils n'avaient jamais vécu cette vibration dans leur poitrine. L'énergie de la scène, de la foule, les basses qui résonnaient, les tympans qui sifflaient. Les gens qui se moquaient ne connaissaient pas cette joie de chanter à l'unisson avec eux, de lancer des mains en l'air sans comprendre le sens, juste pour transmettre une énergie. La voix portée jusqu'à disparaître. Vous détonniez sans réellement vous démarquer dans cette foule qui vous ressemblait. Les yeux de nouveau sur ton ami tu hochais vivement la tête, prêt à partir en mission survivor. C'est ce que tu disais avant de toi même te sentir partir, mais il te fallait te reprendre. Théo avait raison, et cette baffe était méritée, même si elle était de toi à toi. " Je me reprends ! " L'attente rendait tout le reste plus fort, le son déchirant l'air, la lumière vous ramenant une ambiance qui vous emportait un peu plus. Le final sera leurs silhouettes, la voix partant dans des aigus jamais envisagés, les larmes roulant sur des joues déjà humide de sueur d'avoir dansé. Rien ne pouvait être comparable à cette sensation. " ELLES SONT LAAAA " Que tu répétas en serrant la main de ton ami comme si tu accouchais de tripler. Une expérience vraiment ... unique. Tu fermais de nouveau ton clapet pour les écouter, criant ta vie à chaque petit moment de break. Venant jusqu'à couvrir ta bouche dans une surprise étonnante, puisque tu savais que tu venais les voir. C'était toujours très différent. Les voir à la télé, puis devant toi, là. Devant vous. "ON EST BENI BENIIII  " Une telle joie pour un concert que beaucoup trouverait même "has been". Danser, chanter tout ça en observant en live, en chair et en os vos célébrités préférées, c'était quelque chose. Chaque regard vous semblait diriger, les coeurs envoyés par douzaine pour une réponse incertaine. C'est d'ailleurs, par pure fantaisie que tu imaginais avoir été vu par l'une d'entre elles, bein qu'on ignorait où le regard allait réellement. " ELLE M'A REGARDÉ THÉO ELLE M'A REGARDÉ" Ou pas.


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