I need someone, I need a brother... ft. Raewon

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I need someone, I need a brother... ft. Raewon | Jeu 2 Fév - 9:35

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I need someone, I need a brother…

ft. Raewon Oppa

Ses mains tremblaient. Les larmes bordaient ses yeux mais ses cils refusaient encore de les laisser s’échapper. Ses mains, son visage étaient rougis par le froid de ce début de soirée hivernale. L’origine de ses doigts frémissant peinant à pianoter sur l’écran de son téléphone portable était pourtant toute autre. Accroupie, recroquevillée sur elle-même dans l’obscurité de la nuit, adossée contre un arbre à quelques mètres de cette allée déserte et à l’éclairage capricieux. Hera ravala un sanglot. Ses nerfs lâchaient. Elle ne pouvait certes plus contrôlée les tremblements de son corps mais elle refusait de lui accorder la victoire de ses larmes. Quand bien même il ne pouvait plus la voir. Comme il devait jubilé d’être parvenu à la faire taire. Cette ordure ! De sa main libre, elle passa sur son abdomen. Chaque contraction de sanglots réprimés ravivait la douleur laissée par le coup de poing qu’elle y avait reçu. Un râle émana de sa gorge sur laquelle elle monta ses doigts tandis que ses iris se dirigèrent vers le ciel. Elle avait l’impression de ressentir encore la pression de la main de ce connard sur sa chair, raccourcissant son souffle. Est-ce qu’elle avait mal ? Oui, mais ce n’était la douleur qui la mettait dans un tel état. Plutôt, la colère, la frustration de ce sentiment de faiblesse et surtout, la peur refoulée qui reprenait ses droits…

Elle s’était enfuie. Hera ne supportait pas cette idée et pourtant, elle en était venue à cette extrémité. La jeune femme se maudissait pour cet élan de faiblesse. Pourquoi avait-elle cédé à la peur et la facilité ? La panique l’avait emporté même si elle avait sauvé au mieux les apparences. Et puis, elle avait cherché de l’aide, un refuge. Ô combien, elle aurait voulu pouvoir foncer dans les bras de son frère. Impossible… Alors, Hera avait instinctivement appelé la seconde personne la plus chère à son coeur : Hyeon. Cependant, alors que la tonalité d’attente résonnait, le doute avait commencé à l’envahir. Non, elle ne devait pas l’inquiéter pour une telle broutille. Ses doigts avaient raccroché avant de laisser le temps à son petit ami de répondre. Elle ne voulait pas le déranger cependant… elle avait vraiment besoin de quelqu’un à côté d’elle. Pour une fois, Hera n’avait pas envie de lutter, de garder la tête haute, seule. Elle souhaitait juste une présence, un grand frère.

Hera avait donc appelé Raewon. D’une voix légèrement tremblante au téléphone, malgré tous ses efforts pour paraitre sereine, elle avait commencé par s’excuser – comportement qui ne lui ressemblait guère – et lui avait demandé s’ils pouvaient se voir. Depuis, elle l’attendait là, proscrite dans la pénombre, luttant avec ses nerfs. Le son des pas de son Oppa parvint à ses oreilles. Aussitôt, Hera se hâta instinctivement de remonter le col de ses vêtements et placer sa chevelure de manière à dissimuler le mieux possible les marques au-dessus de son oeil et à son cou. Elle se redressa prestement et descendit sur l’allée pour le joindre.
« Oppa ! » l’interpela d’un ton qu’elle aurait voulu enjoué, mais à l’instar du sourire qu’elle prétendit dessiner sur ses lèvres, celui-ci se fit bien fébrile.

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Re: I need someone, I need a brother... ft. Raewon | Ven 3 Fév - 20:01

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ft. Hera-sis

Installé sur mon lit, mon téléphone en main, je laisse les images défilées devant mes yeux, y ressentant une certaine nostalgie. Chaque fois que les fêtes passent, que cela soit noël ou le jour de l'an coréen, je me sens en prise à une profonde amertume vis à vis de ma famille qui me manque de jour en jour. J'ai beau faire celui qui est détaché, celui qui n'en a que faire de revoir ses parents et sa petite sœur, ce n'est pas, réellement, le cas. Je suis toujours autant affecté par ce soudain éloignement que j'ai induit. C'est à moi, donc, de faire le premier pas pour revenir vers eux. Je suis le seul fautif de cette perte, importante. Et alors que je dépose doucement mon bras contre le matelas, mon téléphone se met à sonner, me faisant sursauter. Cette sonnerie je la reconnais entre mille, c'est celle que j'ai installé pour Hera. Il y a certaines personnes pour qui j'ai mis une sonnerie spécifique, les différenciant ainsi des autres, pour me repérer dans les appels et savoir si je dois immédiatement répondre ou non. Certes ce n'est pas très bien d'agir ainsi, mais j'ai eu tellement d'appels inutiles en plein entraînement ou en pleine occupation que j'ai préféré faire ainsi. Surtout que je reçois souvent des appels de quelques admiratrices du groupe dans lequel je suis. Je décroche donc rapidement et immédiatement me lève, pressentant quelque chose de grave dans le ton de la jeune femme. Inquiet, je ne cherche pas à en savoir plus et pars la rejoindre de suite, pour m'assurer de sa santé. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'il s'est passé quelque chose de conséquent. Hera n'est pas le genre de femme à m'appeler comme ça en s'excusant dès les premiers échanges. Elle ne s'excuse même jamais et puis, j'ai ressenti dans sa voix une faiblesse que je ne la connais pas. De quoi me terrifier. Hera est comme une petite sœur pour moi,je ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose, et surtout pas quelque chose de grave.
Lorsque je la vois dans la pénombre je ressens un brusque au niveau du ventre, et accours presque jusqu'à elle, pour vérifier que ce n'est rien de grave, même si, au fond de moi, j'en doute fortement. Mon visage est fermé, dur, inquiet, et lorsque je me retrouve à ses côtés je ne peux m'empêcher de la prendre soudainement dans mes bras, sans même attendre une parole de plus. J'éprouve le besoin de le faire. Mes bras la serrent contre moi, caressant délicatement ses cheveux, « Hera . . . il s'est passé quoi », je l'éloigne doucement de moi, et remarque alors cette blessure qu'elle a à l’œil mais attends qu'elle m'en donne des explications.

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Re: I need someone, I need a brother... ft. Raewon | Ven 3 Fév - 22:41

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ft. Raewon Oppa

À peine fut-elle en face de Raewon que celui-ci la prit dans ses bras. Ce geste la surprit. La jeune femme se figea d’abord, puis, elle sentie ses muscles se détendre peu à peu. Si on lui avait dit… Si on lui avait dit qu’un jour… Si elle avait penser s’imaginer s’effondrer un jour, laisser s’échapper ses larmes dévalant le long de ses joues tels un torrent arrêtable, dans les bras d’une personne qu’elle ne connaissait que depuis quelques mois. Une personne que suivant le cours initial de sa vie, elle n’aurait jamais dû rencontrer. Cet homme qui lui rappelait tellement son grand frère. Et ce ne fut pas tant ses nerfs qui lâchèrent du fait de la peur qu’elle avait réprimé face à Se Yun, qu’un tout que Hera évacuait soudainement. Elle n’avait pleurer de la sorte depuis ce fâcheux incident où elle était tombée dans ce trou engendrant sa blessure au pied à la fin de l’été. Là aussi, elle avait craqué, sous couvert de la douleur pour lâcher prise et verser en larmes tout son stress, toutes ses contrariétés, inquiétude. Et puis, ce manque ! Celui qui, à cet instant, serrant un peu plus fort Raewon, s’accrochant à lui transperçait le coeur. Elle n’était plus qu’une petite fille, mais qu’importait. Elle avait abandonné sa lutte perpétuelle pour ne jamais flancher au quotidien. Elle était cette enfant perdue, hanté par le mal du pays qui réclamait seulement son grand frère…

L’espace d’un instant, Hera eut envie de libérer tout ceci, de s’autoriser à faiblir dans les bras de son grand frère de substitution, mais, comme pour lui rappeler inconsciemment qu’il n’en était pas ainsi, il rompit son étreinte avant que les vannes de s’ouvrent. Seule, une larme solitaire parvint à s’échapper de la prison de ses yeux, glissant entre les barreaux de ces cils. Il n’était pas vraiment son frère. Un trou béant se creusa dans son coeur…

Raewon la recula. Il la regarda. Les iris de Hera paniquèrent. Elle baissa la tête instinctivement, montant une main à ses cheveux afin que ceux-ci cachent son visage. Elle déglutit. Sa respiration saccadée, le moindre de ses gestes traduisaient de sa nervosité. Ce qui s’était passé ? Voulait-elle en parler ? Elle ne l’aurait pas appelé sinon. Cependant, ce fut difficilement qu’elle ouvrit la bouche pour commencer à articuler :
« Je… Je… »
Ses doigts glissèrent lentement le long de son visage, descendant jusqu’à hauteur de son cou, se crispant légèrement.
« J’… j’ai… »
Elle hoquetait. Les mots semblaient si dures à prononcer. Comme si elle n’avait pas vraiment conscience. Comme si elle ne savait pas lesquels employés. Elle ne voulait pas mentir. Pas lui mentir, mais sa gorge ne parvenait à former les syllabes suivantes. Elle avait l’impression qu’ils sonneraient comme une plainte. Un signe de faiblesse. Un appel de détresse…
« Je me suis querellée avec mon colocataire, » parvint-elle seulement mais néanmoins à dire.

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Re: I need someone, I need a brother... ft. Raewon | Sam 4 Fév - 17:08

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ft. Hera-sis

Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, ni même les raisons de son appel, mais je ressens dans ses comportements une détresse intense mais cachée. Cela ne m'étonne guère d'elle mais je ne peux me permettre de la laisser ainsi, seule avec sa peine, et ce qu'elle contient dans son cœur, dans son esprit. Je ne veux pas non plus la forcer à me révéler les faits. Je ne veux pas qu'elle subisse de nouveau ce semblant de traumatisme, cet événement marquant qui semble l'affaiblir. Peut-être que j'amplifie ses émotions, ses comportements, son attitude si peu commun, mais c'est justement parce que c'est singulier, de sa part, que je ne peux que m'en inquiéter. Elle qui n'a pas eu peur l'autre fois des hommes nous pourchassant, elle qui a su conserver un certain calme malgré une probable agitation, elle qui a toujours su se montrer forte, la voilà qui faiblit, pour une raison qui m'échappe encore et m'inquiète. J'essuie rapidement et délicatement la larme qui perle à son œil, tentant de m'apaiser, et de lui apporter tout le soutien possible et inimaginable. Je me contiens de force pour ne pas lui demander des explications, de suite. Je me contiens de force pour ne pas la prendre de nouveau dans mes bras et lui dire que tout ira bien et qu'elle peut se laisser aller, qu'elle n'a pas à se retenir. Je me contiens de force pour ne pas engendrer une tornade destructible. Alors, j'attends. Patiemment. Qu'elle puisse enfin verbaliser ce qu'elle ressent et surtout, ce qu'il s'est passé pour qu'elle en vienne à m'appeler et à être dans une telle détresse. Il retient sa respiration lorsqu'elle prononce enfin un mot, puis plusieurs, laissant quand même un doute à cette histoire. Une querelle dit-elle ? Une simple querelle ne laisse pas de traces. Une simple querelle ne traumatise pas une personne. Une simple querelle n'engendre pas un tel chamboulement. J'inspire profondément, serrant légèrement les poings et regarde autour de nous, repérant ainsi un banc, non loin de là. « Viens on va s'asseoir là-bas ». Je lui prends délicatement la main et l'entraîne sur le banc, plus illuminé. Je prends ses mains dans les miennes et la fixe plusieurs secondes. « Qu'est-ce qui s'est réellement passé Hera ? J'ai . . . », j'avale difficilement ma salive, fermer deux secondes les yeux, puis les ouvre, « j'ai besoin de savoir. Je ne veux pas forcément que tu revives la scènes, je ne veux pas te blesser plus que tu ne l'es déjà mais. . . j'ai besoin d'avoir un complément d'informations », pour comprendre. C'est tout.

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ft. Raewon Oppa

Elle avait accepté d’appeler à l’aide. Elle s’était sentie perdue au point d’en arriver là, cependant, abaisser pleinement la palissade était une étape supplémentaire. Ce n’était que Hera n’avait pas confiance en Raewon. Au contraire, sur le campus, et même dans tout son entourage, il faisait partie des rares personnes en qui elle avait confiance. Ce sentiment que la singapourienne n’accordait pas facilement, et du fait de son tempérament naturel, et d’avoir été trahi par les deux personnes les plus proches dans sa jeunesse. Raewon ne venait pas du même univers. Il était différent. Mais certains mots restaient difficiles à prononcer, certains gestes à expliquer…

Elle le laissa l’emmener par la main jusqu’au bout. Dans cette nuit naissante si froide, la chaleur de sa paume lui conféra un premier réconfort. Celui de ne pas être seule dans un tel moment. Hera se sentit aussi un peu désolée pour Raewon. De le déranger, de se tourner vers lui pour trouver un appui alors qu’elle n’avait pas osé inquiéter certaines des personnes les plus chers à son coeur. Pourquoi lui devrait-il le subir ? Alors une fois assise, indécise, elle garda les yeux baissés encore un temps. Ce qui s’est réellement passé… Un engrenage de violence engendré par une vulgaire farce, une tempête aussi inattendue qu’imprévisible. Si elle lui racontait qu’adviendra-t-il après ? Elle ne voulait pas que ça se sache ! Que les membres de sa fraternité le sache, que le campus le sache, et enfin… Elle était égérie de la plus grande marque nationale, si une rumeur telle que celle-ci venait à se répandre qui savait les proportions que cela prendrait ? Une nouvelle larme franchit la barrière de ses yeux et tomba dans le vide, terminant sa chute sur la paume de sa main. C’était anodin. Tout était parti d’une dispute anodine, comment avait-ce pu tourner au cauchemar de la sorte ?

Ses doigts se contractèrent. Son corps tremblait, d’autant plus sensible à l’air froid de cette nuit d’hiver. Hera redressa la tête, le regard ferme, luttant pour recouvrer de sa combattivité naturelle et commença par dire :
« Oppa, tu… Tu dois me promette de n’en parler à personne ? »
Prenant une profonde inspiration, elle déglutit, ses yeux ne cillant plus.
« Nous nous sommes disputés, comme presque tous les jours, sauf que… Sauf que cette fois, c’est allé plus…loin. Il est devenu particulièrement… violent. »
Une fois ce mot lâché, Hera accepta de dégager ses cheveux qui faisant semblant de masquer son visage. Puis, elle découvrit son cou pour y laisser voir la marque de cette main qui l’avait saisi si violemment à la gorge pour la planquer, une seconde fois contre le mur. Enfin, sa main descendit à hauteur de son ventre, mais arrêta son geste là.

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ft. Hera-sis

Je me mords la joue intérieure lorsque je réalise à quel point elle est si fragile, semblant soudainement toute petite, et ayant le sentiment qu'au moindre geste je peux la blesser, alors que je n'ai généralement pas cette impression. Je me sens aussi impuissant face à sa détresse qui me nargue la poitrine. J'ai beau être un homme, je reste sensible à ce type de situation, surtout lorsqu'elle concerne une personne qui m'est proche et importante. J'inspire donc profondément, essayant de garder un calme olympien alors qu'en vérité, je bouillonne et que j'ai hâte de savoir ce qu'il s'est passé mais surtout, qui a osé la toucher de cette manière, qui a osé la blesser de cette manière. Je sens qu'elle n'a pas envie de trop en dire, par crainte certainement, et elle a raison. Je ne sais pas si je vais pouvoir me contrôler en sachant la vérité, mais je vais essayer, parce qu'elle me fait confiance et que si je veux qu'elle m'en dise plus je dois agir calmement, sans me rendre directement vers cette personne qui l'a frappé. Je pose délicatement ma main sur la sienne, comme pour lui insuffler une certaine confiance, « si tu es en danger Hera, je ne sais pas si je pourrai . . . mais fais moi confiance. Si tu me dis de ne pas dire je ne dirai pas. C'est à moi ensuite de juger si tu es en danger ou pas ». Je ne sais pas ce qu'il s'est passé alors forcément, je ne peux qu'imaginer le pire. Je fronce légèrement des sourcils me demandant qui est la personne avec qui elle se dispute tous les jours et qui en est venue à agir ainsi. On peut se disputer sans utiliser forcément la violence. Pas de cette manière-là. Je regarde attentivement chacun de ses gestes, regardant l'hématome présent sur son œil, puis son cou blessé, et enfin suis ses mouvements vers le bas, qui s'arrêtent néanmoins. Je sens la colère qui gronde de plus en plus, serrant de plus en plus les poings. Je tente de garder mon calme, faisant quelques respirations, « et . . . c'est qui qui a fait ça ? ». J'ai besoin de savoir, de mettre un nom à cette personne, d'avoir éventuellement un visage en tête. « C'est vraiment la première fois qu'il utilise la violence ? C'est vraiment la première fois qu'il te frappe », je prends délicatement le visage de Hera, « dis moi la vérité Hera. J'ai besoin de savoir parce que là . . . je me fais tous les films possibles et inimaginables. Il en a déjà tapé d'autres ? Il est connu pour être violent ? », parce que si c'est le cas . . . . « et . . . il ne t'a pas fait plus » demandais-je en descendant mes yeux. Oui je sais, j'ai peut-être trop d'imagination.

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ft. Raewon Oppa

Être en danger ? Non, Hera ne pouvait pas le concevoir ainsi. Certes, elle avait faibli, mais elle se refuserait obstinément de se considérer un jour comme une petite chose fragile, vulnérable… Elle avait spontanément tendance à rejeter les intentions de protections qu’on pouvait lui témoigner. Raewon avait déjà pu le constater par lui-même. Peut-être était-ce étrange, peut-être était-ce stupide – certainement même –, mais elle était ainsi, sans doute porteuse du premier des péchés : l’orgueil. Par ailleurs, la fraternité était devenue sa seconde maison, malgré toutes ses réticences initiales et celles qui perduraient encore. Comment pourrait-elle s’imaginer être en péril dans son propre foyer ? Elle sentait son interlocuteur fébrile. Pas pour la même raison qu’elle. Parce qu’elle commençait à le connaitre, Hera se doutait que Raewon devait avoir du mal à se contenir. Cependant, elle comptait aussi sur le fait que lui-même avait appris à la connaitre, elle et sa révulsion pour la violence. Surtout, si celle-ci impliquait un proche par sa faute.

Était-ce inconscient ou volontairement, Hera se rendit compte qu’elle n’avait effectivement pas évoqué directement le nom de son agresseur, seulement son statut de colocataire. Or le sango ignorait très certainement qui partageait sa chambre. À part Sung Wook, peut-être. Qui ne savait pas que tous deux vivaient dans la même chambre ? Alors qu’ironiquement, de ces colocataires, c’était de Caden dont la jeune femme se sentait le plus proche. Le seul qu’elle appréciait. Elle n’était pas certaine de vouloir prononcer son nom, cependant, s’il cherchait vraiment à le savoir, Raewon le découvrirait sans mal :
« Min… Min Se Yun, » ravala-t-elle un sanglot amer en prononçant ses syllabes qui lui donnèrent la nausée tant elle le méprisait.
Néanmoins décontenancée par le flot de question de son Oppa qui l’amena à le regarder en face, Hera battit légèrement des cils tout en mémorisant les différentes questions afin de pouvoir y répondre une fois qu’il lui en laisserait le temps.
« C’est la première fois qu’une de nos disputes arrivent à… À de tels extrêmes… »
Elle déglutit.
« Il est connu pour… »
Et là, elle prit conscience d’une réalité qui raviva la flamme de sa colère à l’égard de cette vermine. Ses doigts se serrèrent sur ses vêtements :
« Il est connu pour un être parfait crétin qui s’emporta facilement dans la violence, mais juste avec les autres gars et surtout… c’est un tel minable qu’il perd toujours… »
Et sur elle, il l’avait emporté. Ce constat poignarda son égo. Elle se sentit si faible, si minable d’avoir été ainsi dominer par un tel raté. Mais physiquement, elle avait été vulnérable face à lui.
« Il m’a aussi… » commença-t-elle à répondre, reprenant le mouvement de sa main à hauteur de son abdomen, ne pensant pas à la même chose que Raewon avant de comprendre.
« Yah ! s’exclama-t-elle soudainement, en redressant la tête, assénant son Oppa d’une claque sur le bras, indignée, écoeurée à la seule pensée qu’une telle chose puisse arriver. Si une telle chose était arrivée, je me serais déjà jetée dans le fleuve Han ! »
Pas sûr que se fut-ce la réponse la plus rassurante qui soit, mais Hera ne pouvait même s’imaginer avoir été touché de la sorte par un tel individu. Plus jamais, elle ne voulait sentir de mains intrusives se promener sur son corps contre son gré.

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ft. Hera-sis

« Min Se Yun » dis-je en répétant ce nom que je détestais déjà. Un homme qui frappe une fois une femme est un homme qui est capable de le faire d'autres fois, un homme violent risquant d'apprendre à ses propres enfants la violence, et vivant sur un tel mode de fonctionnement. Je ne peux pas concevoir qu'un tel homme puisse exister aux côtés de la jeune femme. Pour le moment, je ne vais rien dire,et simplement me taire, pour ne pas engendrer d'éventuels problèmes ou même envenimer la situation. Je m'imagine déjà le pire s'il apprend que je suis au courant. Alors je vais me retenir, pour son bien, même si pour tout dire, je n'ai qu'une envie, c'est de faire la même chose sur lui et de le frapper comme il l'a frappé. Dans tous les cas, son prénom est gravé à jamais dans ma mémoire et j'espère ne jamais avoir à faire avec lui dans le futur, au risque de me prendre à lui. J'inspire profondément rassuré toutefois que cela ne soit que la première fois, mais c'est déjà une fois de trop. Un homme n'a pas le droit de lever la main sur une femme, tout comme une femme n'a pas le droit de lever la main sur un homme. Mais dans tous les cas, cet homme n'avait pas à réagir aussi excessivement pour une dispute, et en plus,sans l'ombre, semble t-il, de prise d'alcool. Je n'ose imaginer quel genre d'homme il peut être sous prise d'alcool et quelle puissance de violence il peut utiliser. Le simple fait d'être un parfait crétin qui, pourtant, utilise la violence semble donner un côté minimal à la situation. Ce n'est pas un parfait crétin, c'est un parfait salopard. Et je me demande bien si cet homme n'a pas déjà un casier judiciaire, ou alors est-il simplement fiché. Cela ne m'étonnerait guère. « Qu'il soit violent avec les autres gars c'est un fait Hera, mais a t-il des raisons d'être violent avec les autres gars ? A t-il pour autant le droit d'être violent ? Et puis . . il t'a blessé Hera. Cet homme est un véritable psychopathe. Qu'est-ce qu'il fait encore près de toi, ou même près des autres ? ». Je ne comprends pas qu'on puisse garder un home tel que lui. Ça me dépasse. Et forcément je m'imagine le pire mais au vu de sa tape sur mon bras, il semble que cela ne soit pas allé si loin. J'écarquille quand même les yeux lorsqu'elle parle de se jeter dans le fleuve Han. Si elle croit me rassurer, c'est loin d'être le cas, « que . . . QUOI ? ». Je tourne Hera vers moi, la fixant dans les yeux, « mais ça va pas ! Même s'il t'arrive une telle chose tu ne peux pas te suicider Hera, tu m'écoutes ? C'est vrai que c'est difficile de sortir d'un tel événement mais pour autant tu ne peux pas faire un acte d'une telle gravité, jamais ?! ». Je la secoue doucement pour qu'elle comprenne bien mes dires. Mais bon heureusement, ce n'est pas arrivé, « quoiqu'il en soit cet homme t'a blessé Hera . . .Et s'il ose le refaire une seule fois, je te jure que je ne passerai pas à côté, cette fois-ci ». Mais pour le moment je dois la rassurer. « Ne te sens pas coupable ou pire encore, honteuse. Tu ne pouvais rien faire. Cet homme est fou, ce qu'il a fait, c'est interdit. Je sais que tu ne veux pas le dire mais . . . ne veux-tu pas au moins le dire au président de la fraternité ? Cet homme peut en frapper d'autres et alors, on va banaliser cet acte ? On va le laisser faire ? Tu veux qu'il y en ait d'autres ? ». Peut-être que je grossis les choses mais qu'importe, ça reste grave.

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ft. Raewon Oppa

Se suicider… ? À ce mot, ses paupières battirent doucement, légèrement. Elle semblait fixer Raewon du regard pourtant, c’était un tout autre voile qui venait de se poser sur sa vision, ses pensées. Non, Hera ne le considérait pas comme ça. En vérité, elle avait parlé spontanément et se savait capable d’agir de la sorte, s’avancer dans l’eau… c’était :
« Quitte ou double… » murmura-t-elle dans une voix presque inaudible.
Elle l’avait fait une fois, une première fois de s’abandonner à corps perdu. Si jeune, elle se croyait détruite. À demi-consciente, elle avait jouer cette carte dangereuse. Si elle perdait, tout s’arrêtait là. Si elle en revenait alors, elle ne serait conquérante. Elle avait été prise sur le fait par sa famille. « Sauvée » par son frère. Mais en secret, elle avait déjà penser à recommencer ce pari dangereux lorsque les épreuves lui semblaient trop difficile à surmonter. Jamais elle n’avait cependant été aussi mal que la première fois alors, elle se contentait d’observer la surface de l’eau sans oser y pénétrer à nouveau. Une brise d’air froid souffla sur le voile. Un instant, une lueur qui traversa ses yeux : « si tu savais… » Mais Hera ne voulait pas accorder ce pouvoir de la rendre si faible à n’importe quel homme, et surtout pas à un minable. Il n’est nul être qui pourra la mener à la mort par dégoût. Si elle devait un jour en arriver à un tel extrême, ce ne serait que par amour. Ce sentiment qui l’avait déjà détruit une fois. Pourtant, la douleur n’était pas parvenue à enrayer l’espoir puisqu’elle ne s’était pas fermée à l’amour et lui avait même permis de s’installer à nouveau, sans se méfier.

Le flot des paroles de Raewon l’envahit, la troubla, la perdit dans un tourbillon de pensées et des sentiments contradictoires. Elle se sentait encore bien fébrile pour réfléchir rationnellement. Sensation qu’elle n’appréciait guère. Perdre le contrôle. Hera ne pouvait le supporter, le permettre.
« Oppa… » prononça-t-elle finalement dans un souffle.
Son regard perdu reprit alors de la contenance. Son âme était revenue en elle, armée de sa détermination.
« Merci Oppa, » commença-t-elle par lui dire sincèrement. Elle lui était reconnaissante d’être là ce soir, d’avoir répondu à son appel, de lui offrir cette protection que la jeune femme refusait certes, mais le savoir la rassurer grandement.
« Je… Je te demande pardon pour t’imposer de m’écouter mais te refuser d’agir. C’est… C’est à moi de régler ce problème. »
Elle ne se forçait à sourire, ni ne tremblait désormais. Son visage était seulement emprunt de toute sa ferme détermination.
« Je suis vice-présidente maintenant. Il est de mon devoir de savoir gérer les situations seules. Je n’aurais même pas dû t’impliquer. Je dois régler cet incident avec Se Yun. Je dois protéger les gumiho, mais lui aussi, il en fait partie alors, je… Alors malgré tout le mépris que j’ai pour lui, je dois l’aider. Je ne pourrais tolérer qu’il blesse quelqu’un d’autre, donc finalement, heureusement que ce fut moi. Temps que ce sera moi, ça ira »
Elle lui sourit, légèrement. Bien sûr, la peur ne s’était pas encore pleinement dissipée, cependant, Hera se sentait convaincue par ses paroles. Et ce sentiment nouveau qui s’épanouissait de plus en plus en elle depuis qu’elle était à la Yonsei, sa rencontre avec elle-même…
« Ne t’inquiète plus, Oppa. »

I need someone, I need a brother…

ft. Hera-sis

J'ai l'impression de ne pas être très doué dans mes mots, ne parvenant pas à la rassurer ou même à l'apaiser. Il faut dire que je suis quelqu'un de profondément maladroit pour ne pas dire complètement idiot dans mes manières de faire. Pourtant j'ai réellement envie de l'aider à surmonter cette épreuve si difficile, et plus encore, de la protéger. Malgré tout j'ai le sentiment de ne pas y parvenir. Un sentiment qui me frustre. Mais que puis-je faire d'autre à part rester à ses côtés et tenter, encore et encore, de l'apaiser ? Je ne peux pas agir parce qu'elle ne veut pas que j'agisse. Je ne peux pas le révéler parce qu'elle me fait confiance et m'a demandé de ne pas le faire, alors concrètement, que suis-je censé faire ? Je me sens démuni, impuissant, n'étant même pas en capacité d'aider une amie, qui représente une sorte de sœur à mes yeux. Si je ne suis pas capable de la protéger elle, alors je suis capable de protéger qui ? Personne . . . « En tout cas ne pense même pas à te suicider une seule fois. Jamais » dis-je d'un ton presque tranchant. J'avoue ne pas être en capacité de comprendre les personnes qui se suicident. J'ai toujours considéré cela comme une forme de lâcheté, la personne ne prenant ainsi pas en compte son entourage, les retentissements que cela peut avoir sur autrui. Néanmoins, plus je grandis, plus je prends conscience de certaines difficultés de la vie et parfois je me dis que dans certaines situations, le suicide devient l'unique solution pour s'en sortir, la vie devenant bien trop pesante. Mais pour autant, Hera ne semble pas avoir de telles difficultés dans sa vie, pas au point de donner raison à un quelconque suicide. Je secoue vigoureusement de la tête, négativement, lorsqu'elle me demande pardon pour m'imposer, selon ses termes, sa présence et son problème. « Tu ne m'imposes rien du tout Hera. Je suis même rassuré de savoir que tu as trouvé la force de m'aider. Parce que Hera . . . tu ne peux pas tout régler de par toi-même et conserver tout ça pour toi. Garder tout ça en toi c'est néfaste. Alors quoiqu'il advienne fais moi la promesse de toujours me contacter. Quoiqu'il arrive, quelque soit la difficulté, parce que même si tu n'en veux pas, même si tu te crois forte Hera . . . tu es humaine ». Elle a donc le droit d'exposer ses problèmes, ses peines et j'en passe. Je fronce des sourcils lorsqu'elle dit le parfait contraire de ce que je viens de dire, sentant alors la colère qui m'accapare. Je lui donne soudainement une pichenette sur le front, la regardant d'un air presque mauvais, « est-ce que tu m'écoutes Hera ? ». Elle ne peut pas tout gérer toute seule, elle n'est pas la toute puissance, elle n'a pas toutes les cartes en main. Malgré son statut de vice-présidente cela ne l'impose pas de gérer ça toute seule, « tu ne peux pas gérer cette situation toute seule sachant que tu as été impliquée. Alors arrête avec des conneries Hera. Sérieusement . . . », mon ton monte, perdant légèrement le contrôle de moi-même, « tu peux, oui si tu le veux, t'impliquer pour que la situation s'améliore mais pas toute seule. Tu n'es pas seule. Et alors même si tu es vice présidente ça fait quoi ? T'es pas vice présidente du pays, mais juste d'une fraternité. Bien sûr que c'est beaucoup, je le conçois, mais pour autant tu n'as pas à t'en occuper seule. Je te jure que si tu le fais je prends le numéro de Tasyr et lui dis tout. Alors sois tu règles le problème avec d'autres personnes et pas toute seule, soit je contacte certains membres de la fraternité. Je sais que je t'ai promis de ne rien dire, mais Hera tu ne m'en laisses pas le choix. Je ne fais pas ça contre toi, ni même pour te faire du mal, mais tu n'as pas à prendre chaque responsabilité, à te débrouiller toute seule ». Je reprends calmement ma respiration, essayant d'apaiser mes mots. « Et ce n'est pas d'une Hera dont il a besoin d'un homme, c'est d'un psychologue ou une personne extérieure qu'importe . . . Mais tu crois qu'il va se laisser être aidé par toi alors qu'il t'a blessé ? Tu es déjà trop impliquée dans l'histoire. Tu peux l'aider, c'est certain, mais pas en t'impliquant directement ».

I need someone, I need a brother... ft. Raewon

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