Préférer récurer les chiottes plutôt que de bosser en duo avec moi ? Ça fait hyper plaisir, mais c'est réciproque ma chère. Je regarde d'un œil mauvais Sunah, les bras croisés contre ma poitrine, peu motivée à l'idée ce qui ressemblerait presque à un travail d'intérêt général pour la colle que je dois faire avec elle. Tout était de sa faute d'ailleurs. Si elle ne me donnait pas autant de raisons de me méfier de sa relation avec Junwei et si elle arrêtait de prendre un malin plaisir à me faire tourner en bourrique à cause de ça, on en serait pas là. « T'as qu'à t'en prendre qu'à toi même si tu va devoir me supporter pendant plusieurs heures. » grognais-je, me retenant de lancer une insulte, c'était pas dans mes habitudes, mais elle commençait vraiment à m'énerver. Après tout, elle criait plus fort que moi, c'était de sa faute si le surveillant nous avait entendu. Le surveillant se décide à intervenir et je jette un regard à Sunah, bien heureuse qu'elle se soit fait reprendre. Moue aux lèvres, je me retiens de me plaindre en entendant la tâche qui nous tombait dessus, nettoyer les gouttières. Voilà donc pourquoi on portait ces fameuses tenues oranges, enfin orange, façon de parler, elles étaient déjà bien sales et dégageaient une odeur peu agréable. Soupirant je récupère les sacs et les gants et voit la jeune femme se jeter sur le seul masque. Qu'elle le garde, c'était pas moi qui allait monter en haut de l'échelle pour récupérer tout ce qui était tombé dans les gouttières. Regard noir pour regard noir, je ne me gêne pas. C'est en traînant les pieds qu'on se dirige jusqu'à l'échelle, sous le regard du surveillant qui semblait veiller à ce qu'on ne fuit pas dès le début. Mettant les gants, j'ouvre un sac et lance à Sunah qui allait monter à l'échelle. « Tache de bien viser, d'accord ? J'ai des trucs à faire ce soir et toi aussi j'imagine. » Je soufflais, le surveillant avait raison, il fallait que ça se passe bien, plus vite ça serait fini, plus vite, je m'éloignerais de cette peste. Le surveillant nous laissa une fois que Sunah fut montée en haut de l'échelle. Et ça commençait bien vu qu'elle ne regardait même pas où elle lançait ce qu'elle récupérait. Je pestais, ramassant et mettant dans le sac avant de faire quelque chose de très, très puéril. Attrapant l'échelle, je la secouais un peu avant de lancer. « Accroche toi, je crois bien qu'il y a du vent ! Ça serait dommage que tu tombes, hein ! » Le tout avec un grand sourire innocent. Qu'elle flippe un peu. Et puis je lui rendais sa provocation de toute à l'heure.

Franchement ça ne pouvait pas plus mal tomber. Déjà que ça m'énervait d'entendre que mon frère s'était tapée une fille pendant une soirée, et peut-être même plus, alors entendre Sunah en rajouter une couche sur leur relation si proche. Je m'énervais rarement, surtout que même lorsque ça arrive, je suis toujours celle qui crie le moins, j'ai du mal à vraiment détester quelqu'un au point de l'insulter, mais Sunah arrive néanmoins à développer ça chez moi. Chapeau bas, ça montre bien qu'elle est vraiment méchante avec moi, non ? Je savais que Jikwon aimait beaucoup sa nourrice, mes parents étaient très satisfaits de son travail et bien sûr Junwei l'appréciait beaucoup. Finalement il n'y avait qu'avec moi que ça coinçait. Pourtant il allait bien falloir faire un travail d'équipe aujourd'hui, si mon frère pouvait nous voir, à coup sûr que ça le ferait bien rire ou bien qu'il serait désespéré de notre manque de maturité qui n'a pourtant pas encore atteint son maximum. Tentant de maîtriser ma colère, je laisse Sunah monter sur l'échelle, espérant qu'elle n'allait pas me faire courir. Plus elle me ferait courir, moins on irait vite. Pourtant il faut croire que ce qui lui sert de cerveau n'a pas réfléchit à ça car la voilà qui commença à lancer de tous les côtés ce qu'elle ramassait, sans même regarder. Je me mordis la lèvre inférieure, retenant une insulte, si rare, mais présentement, j'en avais tellement envie. Me contentant de râler en ramassant ce qu'elle lançait, je décidais de me venger. Récupérant le dernier tas qu'elle venait de lancer, j'attrape l'échelle et la secoua, assez pour qu'elle ait sans doute la peur de sa vie. Un grand sourire aux lèvres, je lui précise de faire attention au vent. Ça serait dommage qu'elle tombe n'est-ce pas ? Elle ne semble pas réagir à la provocation, continuant le boulot. Du moins c'est ce que je pensais avant de recevoir un tas de boue sur le visage. « Non mais ça va pas ! » criais-je. Je me recule en toussant, passant mes mains sur mon visage pour tenter d'enlever le maximum de boue. La garce. Je reste un moment sans rien faire, inspirant, expirant. Ok, elle voulait la guerre, c'est ça ? C'était pas moi la plus gamine des deux là. Jetant un coup d'oeil en l'air, je retourne près de l'échelle et la secoue suffisamment fort pour voir Sunah glisser et faire une petite chute pour atterrir dans la terre boueuse qui nous entourait. « Bah alors ? Je t'avais dit de faire attention au vent, non ? » Je la fixais, j'en oublierais presque le reste de boue sur mon visage. « La prochaine fois tu feras attention là où tu lance, hein ? » lançais-je, partagée entre l'amusement et la colère.

Il ne pouvait réellement pas y avoir pire moment que celui-là. Je savais très bien qu'on arriverait pas à bosser en équipe, à quoi pensais le surveillant ? Ça allait durer quelques minutes et encore, avant qu'on ne s'engueule de nouveau. En tout cas je ne pouvais pas nier son don pour m'énerver réellement. Finalement je n'avais jamais été vraiment en colère contre Hwan Baek malgré toutes les remarques, les chamailleries, mais alors contre Sunah, oui, ça c'était de la colère, mais surtout je ne pouvais pas supporter son petit air qu'elle prenait avec moi. Je pensais être maligne en l'effrayant un peu après avoir secoué l'échelle, mais la boue que je reçue sur le visage me confirma le contraire. La garce. Et encore j'étais gentille. Trop. Je tente d'en enlever le maximum avant de, poussé par l'énervement, prendre l'échelle entre mes mains et de la secouer plus violemment. En la voyant tomber, j'étais plutôt satisfaite de moi. Elle avait atterrit en plein dans la boue, au moins je n'étais pas toute seule à avoir de la boue sur moi. Mais sa réaction me surprit, je ne m'y attendais pas, je ne pensais pas qu'elle se ferait véritablement mal en tombant. Je sentis la culpabilité tomber sur mes épaules et commençais à regretter mon geste. « Sunah, ça va ? » Mais aucune réponse, elle s'était recroquevillée et je l'entendais gémir de temps en temps. À deux doigts d'aller chercher de l'aide, ne pensant même pas au sermon et à la punition dont j’écoperais par le surveillant, je m'avance vers Sunah et m'agenouille derrière elle, posant ma main sur son dos. « Sunah ça va ? Tu veux que j'aille chercher le surveillant ? Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas que tu te fasse mal, excuse-moi. » Bon ça me faisait un peu mal de dire ça, au fond je ne l'aimais pas, mais je ne voulais pas qu'elle se blesse, ce n'était vraiment pas mon but. Je n'étais pas comme ça.

Malgré tous mes ressentiments actuels pour Sunah, je n'avais jamais voulu lui faire réellement du mal. Ce n'était pas mon but et je n'étais pas violente, ni méchante pour un sous. C'était plus une réaction irréfléchie sous le coup de la colère. M'approchant de la jeune femme allongée sur le sol, qui gémissait, je m'agenouille derrière elle pour poser ma main, tentant de voir où elle avait mal et si je pouvais faire quelque chose pour elle, pour l'aider. Ohlala j'allais me faire gronder comme pas possible par le surveillant, mais aussi par mon frère. Je n'ai même pas le temps de réagir en la voyant se redresser que je suis déjà au sol, son bras autour de mon cou, elle est visiblement bien énervée. « Yaah ! Qu'est-ce que tu fais ?! » Je tente de me débattre, mais elle m'a déjà maîtrisée, je me retrouve allongée, sans pouvoir effectuer le moindre mouvement. « C'est toi qui est malade ! Arrête ça tout de suite ! » dis-je en tentant de la faire bouger, mais elle était bien ancrée, ne bougeant pas. Je tente de tourner la tête quand elle m'assène de la boue sur la visage. La sale garce. En ayant eu dans la bouche, je tousse et tente de recracher le peu de terre que j'ai avalé. « Mais t'es vraiment folle sérieux ! ». C'est elle qui allait avoir un masque de boue, après tout j'étais partageuse, je n'allais pas être la seule à avoir une belle peau ce soir. Arrivant à redresser une de mes jambes, j'arrive à la déstabiliser en lui donnant un coup dans ses côtes. Me redressant je lui saute dessus, la plaquant contre le sol et contre moi par la même occasion et récupère de la boue, lui en étalant sur le visage. « Tiens, j'ai vu que t'avais des problèmes de peaux à avoir ta tête aussi près, alors je partage, je suis pas égoïste. » Bon avec la force de mouche que j'avais, elle n'aurait aucun problème à me re-maitrîser, mais bon sang qu'est-ce que ça fait du bien. On devait néanmoins avoir l'air ridicule, à rouler dans la boue de cette façon. Récupérant de nouveau de la boue, je m'attaque à ses cheveux. « Tu me pardonne hein, tes cheveux aussi en ont besoin ! » Elle m'avait cherché, elle m'avait trouvé. J'étais lancée.

Mais quelle lionne c'est pas possible et à vrai dire, c'était rare que moi-même je sois aussi violente. Du moins, je ne l'avais pas encore frappé, mais la boue était largement suffisante pour l'instant. Ayant réussi à la maîtriser, je fais fit de sa remarque sur la soit-disant grosseur de mes hanches et  j'arrive à lui mettre de la boue sur le visage, lui rendant ainsi la politesse. Elle avait beau bouger dans tous les sens, c'était moi qui dominait pour l'instant et j'avoue que c'était bien amusant, elle l'avait bien mérité. Et pour en rajouter une couche, c'est dans ses cheveux que la boue atterrit cette fois-ci, ce qui la mit hors d'elle. Sans trop comprendre comment, elle arrive à casser la fermeture de ma combinaison, l'ouvrant. Rah elle allait foutre de la boue partout dans mes vêtement bordel. Mais elle ne s'arrête pas là, tirant sur mon débardeur, elle le craque, laissant apparaître mon soutien-gorge. « Non mais t'es complètement cinglée ! Ça va pas ou quoi !? » dis-je, ébahie et en colère. Mais je n'eut pas le temps de m'énerver d'avantage car un coup de cuisse très mal placée me bloque net dans mes mouvements, tant elle venait de me faire un mal de chien. Quand bien même, heureusement que je n'étais pas un garçon. « Yah putain ! » Elle me rejette en arrière et la douleur m'empêche de réagir, ce qui lui laisse le champ libre pour reprendre l'avantage. Je regarde Sunah avant qu'elle n'attrape de la boue pour m'en mettre dans les seins. Sa remarque me passe au dessus. « T'es sérieuse ? Si tu voulais toucher mes seins, fallait demander ! » Et parce que je ne voulais pas être la seule à commencer à se déshabiller, je lui attrape rageusement sa combinaison et l'ouvre intentionnellement avant de tirer son haut pour le déchirer, tout en tentant de lui donner des coups de pieds par la même occasion, me débattant comme un démon. « Ah ouais d'accord, je comprend mieux ! T'as pas l'occasion de pouvoir toucher des seins comme les miens vu les tiens alors t'en profite ! » crachais-je en fixant sa poitrine, réussissant à attraper un peu de boue pour la lancer sur Sunah. Je n'étais pas aussi garce d'habitude, mais la coréenne pouvait se vanter d'avoir réussi à me mettre dans cet état. « Tain, mais je t'ai fais quoi bordel !? J'peux t'assurer que je vais en toucher deux mots à mon frère, il sera ravie d'apprendre ce que tu m'as fait ! Et crois moi, c'est pas toi qu'il va croire ! » lançais-je rageusement. Ok, les menaces c'était pas mon truc, mais là elle l'avait bien mérité. Elle, garder mon petit frère ? La grosse blague. Je tire encore un peu plus sur sa combinaison, allez pour le spectacle Sunah. Parce que vu nos hurlements et notre bagarre, on allait forcément commencer à ameuter du monde. Je voyais rien du tout avec cette saloperie de boue.