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    :: Défouloir :: 2015

reality is f**king lonely † Bo Bae

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reality is f**king lonely † Bo Bae | Jeu 22 Jan - 22:34
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in the dark  



Personne ne remarquait ce groupe de garçons qui se battaient à l'arrière du Kurss. Pourtant, les gens empruntaient cette ruelle, et les voyaient, mais personne ne faisait rien. Parce que personne ne voulait prendre de risques, s'attirer des ennuis. Seoji pouvait facilement comprendre cet état d'esprit. Qui voudrait aider un inconnu à ses risques et périls, en sachant que les coups seraient aussi destinés pour lui s'il faisait un seul geste ? Au début, il avait eu le contrôle sur la situation. Ils n'étaient que trois, et avec son entrainement de yakuza, c'était plus que facile de les mettre à terre. Et puis, peu à peu, d'autres étaient arrivés, pour le frapper dans le dos, comme des lâches. Comme un con, il était certainement tombé sur une sorte de gang composé d'une trentaine de personnes. Il fallait toujours que sa chance le suive, ou qu'il aille. Les rôles s'étaient inversés : ceux qui étaient les cibles devinrent les chasseurs. Et ce fut tout de suite moins drôle pour le japonais, qui se retrouva rapidement acculé au mur face à plusieurs d'entre eux, le visage en sang et le corps brûlant d’hématomes.

Heureusement pour lui, sa torture ne dura pas longtemps. Les types qui le tabassaient désormais avec grand plaisir, finirent par s'enfuir, lorsque les gens passant dans la ruelle se firent plus nombreux. Ils ne pouvaient surement pas risquer que quelqu'un appelle la police. Seoji se débrouilla pour se retrouver en une position assise, le dos contre le mur derrière lui. Ses doigts essuyaient vainement le sang qui coulait de son arcade sourcilière : à chaque fois, la plaie se remettait à couler abondamment. Et puis, il avait du sang sur à peu près tout le visage, donc il ne discernait plus celui de son arcade sourcilière et le reste. Avec un grognement, il pressa sa main libre sur son ventre, qui lui aussi mal que si un sabre était passé à travers tous les organes là-dedans. Il avait oublié à quel point ça faisait mal de se faire tabasser comme ça. Car même dans ses nombreux combats avec Kazuya ou Iwan, pour l'entraînement, il avait toujours un moyen quelconque de s'en tirer. Mais ce soir, il s'était jeté tête baissée dans un combat qu'il savait perdu d'avance.  

Savoir pourquoi il avait commencé à chercher les embrouilles n'était pas si compliqué que ça, après tout. Il avait tout de même appris en l'espace de quelques semaines que sa sœur avait eu une relation avec son meilleur ami, qu'elle était bien trop proche de son garde du corps pour que ce soit juste de la pitié, et que la femme qu'il avait aimé autrefois, il y a longtemps, vivait dans la même ville que lui mais ne se rappelait plus de lui. Voilà donc les conséquences des mensonges qu'il avait donnés à tout le monde : les gens se perdaient dans son identité, et le véritable Sôji se perdait peu à peu sous Seoji. Lui qui cherchait désespérément à faire vivre Sôji, il se rendait compte que tout ce qu'il arrivait à faire, c'est de l'écraser sous son autre identité. Alors oui, il estimait que toutes ces merdes excusait sa conduite ce soir. Il pourrait très bien boire jusqu'à ne plus se sentir pisser, fumer jusqu'à brûler ses cordes vocales et se faire battre jusqu'à ce que son corps refuse de bouger, ce soir, tout était permis.

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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Ven 23 Jan - 21:41
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in the dark  


J’avance, titubante, un sourire aux lèvres comme si la vie était douce et agréable. Mes talons se sont fait la malle depuis longtemps. Je les tiens à la main, ou je ne tiens que mon sac. J’en sais rien. Le sol est froid et brule mes pieds. Je sautille de dalle en dalle comme une enfant qui éviterait de mordre les lignes. Mes pieds sont sales, mes pieds sont noirs. Ils vont de flaques en flaques à m’en donner la chaire de poule. Mes lèvres sont bleues. J’ai froid je crois, mais l’alcool qui coule dans mes veines me fait croire le contraire. J’ai l’esprit encore clair, trop clair, mais je préfère m’enfoncer dans ce coton doux et irréel. J’arrive près du Kurss. Quelle ironie, sortir se saouler alors que je vis dans un bar. J’avais besoin de prendre mes distances, de me perdre toute seule au fin fond de la ville. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour retrouver mon chemin. L’instinct de survie sûrement. Je m’engouffre dans la ruelle alors que deux hommes cours derrière moi et me bouscule pour passer. Je grogne, je râle, je trébuche même et je me rattrape au mur pour ne pas tomber. Je soupire, passe une main sur mon front moite. Dire que je ne devrais pas ici ce soir. J’aurais pu en profiter pour aller retrouver Shin mais il bosse, j’aurais pu en profiter pour aller voir Hwan Baek mais il refuse de m’adresser la parole. J’aurais pu … rester au bar et me saouler avant d’aller m’effondrer sur mon lit mais depuis la dernière fois j’ai tendance à fuir Kan. Putain, pourquoi faut-il que je me foute dans des états pareil ? C’est chaque fois pareil … Je me suis engueulée avec Shin à cause de sa pote. La même rengaine. La même histoire … C’est tellement pathétique. On s’est prit la tête, on s’est engueulé, il m’a embrassé. Je n’ai pas su résister, comme à chaque fois. J’ai abandonné les armes. J’ai lâche l’affaire. Mon combat je l’ai enterré avant qu’il ne commence. Parce que je le sais … quoiqu’il se passe, quoique je puisse dire ça ne changera rien. Le passé reste le passé. Et j’aurais beau lui en vouloir pour ça, ça ne changera en rien notre présent et notre futur … Mais c’est plus fort que moi. Ma haine, ma colère, ça m’oppresse et ça pèse sur mon cœur comme une pierre lourde. J’étais avec lui toute la nuit dernière, on a même fait l’amour … ça faisait longtemps qu’on n’avait pas fait l’amour … j’ai encore la sensation de sa peau chaude sur la mienne, et de son souffle dans le creux de mon cou. Ses soupires et ses murmures faibles. Puis il a du partir. Je suis restée à son appartement miteux une bonne partie de la journée. J’ai dormis, dans nos draps, pour me rassurer, mais ce froid teigneux dans ma poitrine a finit par me faire rouvrir les yeux. Le sommeil m’a quitté aussi soudainement que ce froid m’a envahit. Je me suis assise dans ce lit trop grand, trop vide … Et j’ai retrouvé ce quotidien terne et morose. Celui que je vis en attendant qu’il me revienne. Comme à chaque. J’attends. Je passe ma vie à attendre. Et quand je veux prendre les choses en main, tout déraille.
 
Yuck, j’ai un haut le cœur. Je laisse ma tête pencher en arrière lourdement en inspirant difficilement. Mon regard se perd sur le mur noir qui se fond à la nuit. Ce sont les bruits qui ont attiré mon attention. J’avance vers ces bruits familiers de coups. Tu vois Shin, j’arrive à me trouver un spectacle quand tu n’es pas là. J’observe la scène, spectatrice pas vraiment présente. Je tends la main, je ne veux pas l’aider, ni même le sauver, je veux juste toucher ses silhouettes qui semblent danser sous le bout de mes doigts. Je fais abstraction du bruit, du sang, je ne vois rien d’autres que cette violence qui souffle, fort, sur ce corps presque frêle. Je me laisse soudain tomber au sol, juste pour m’accroupir. J’observe la scène de loin. J’aimerais en être l’actrice mais c’est plus fascinant de là où je suis. Puis brusquement tout s’arrête. Ils se mettent à courir, comme des papillons qui s’envolent soudainement. Je ferme les yeux, dépassés, perdue dans cette cohue. Je reste statique. Je ne bouge plus. Leur course soulève mes cheveux et une odeur aigre de transpiration me pique le nez. Il est adossé au mur, à quelques mètres de moi. Je reconnais à peine son visage. il est effrayant et je mentirais si je disais que j’avance vers lui sereinement. Je m’accroupis à sa hauteur. La première chose qu’il doit voir de moi sont mes pieds sales. Des débris de verre jonchent autour de lui. à sa hauteur je fixe son visage et lui dit d’une voix presque enfantine «  T’as une sale gueule. » Je ne fais que constater. « Ils t’ont bien amochés … » Je grimace, parce que ça doit faire mal. Je relève doucement son visage vers moi et le fixe. « C’est Seo Ji ? » Evidemment que c’est lui, mais je n’arrive même pas à discerner ses traits correctement. Je vacille un peu ainsi assise. J’enroule mes bras autour de mes genoux et pose mon menton dessus en levant juste mon regard vers lui. « Tu saignes. » Pourquoi les choses les plus évidentes me semblent les plus importantes à souligner ? Je baisse mon regard sur mes pieds en reniflant et joue avec un morceau de verre que je m’amuse à pousser avec mon doigt de pieds. « Tu veux que j’aille leur casser la gueule ? » Demandais-je la voix lourde et pâteuse. Comme je le ferais si on embêtait mon copain dans la cours de l’école … Je suis complètement à l’ouest putain. Mes yeux me brûlent quand je le relève vers son visage. « Tu me fais un peu peur comme ça. » c’est qu’un faible murmure qui me serre le cœur. Tu me fais peur mais je resterais. Je préfère la compagnie de mes démons au reste.
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Sam 24 Jan - 18:46
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La douleur qui agitait son corps tout entier en ce moment-même était loin d'être agréable. Rien qu'un court instant, Seoji avait cru que se battre jusqu'à la mort de la sorte aurait pu l'aider à faire disparaître toutes ces mauvaises pensées, à vider son esprit. Il pensait pouvoir remplacer la douleur morale par la douleur physique, et il regrettait amèrement son choix désormais. Car c'était faux, horriblement faux : la douleur physique se mêlait à la douleur morale au lieu de l’effacer, et c'était encore pire. Ça faisait un mal de chien, à un tel point que si on lui avait demandé, il aurait été bien incapable de l'expliquer par des mots. Il avait essayé d'oublier, en se noyant dans l'alcool et les cigarettes, en entamant des bagarres dans la rue pour un motif complètement débile, juste pour pouvoir taper sur quelques gueules. Et maintenant, regarde-toi, songea-t-il en portant ses doigts tremblants à sa nuque, couverte d'un liquide chaud et poisseux. A moitié crevé, personne te regrettera, et on dira que tu l'auras mérité. Sincèrement, il n'avait même pas vu ce type arriver dans son dos, avec une bouteille en verre dans les mains. Par contre, il avait bien senti l'impact de l'objet avec son crâne, tout comme le choc de ses genoux rencontrant durement le sol. Il avait perdu l'équilibre, et à partir de là, il avait perdu le combat. La suite avait été une rafale de coups de pieds et de poings, tous aussi violents les uns que les autres. Au point ou à l'heure d'aujourd'hui, il était assez amoché pour ne plus être reconnaissable, à part peut-être pour ses proches, et encore. Un gémissement de douleur sortit de sa bouche lorsqu'il essaya de replier une de ses jambes contre sa poitrine, et il préféra abandonner, pour la laisser étendue au sol. S'il avait quelque chose de cassé, il s'en voudrait tellement demain matin. S'il survivait à cette nuit, bien sûr.

Les yeux semi-clos, le japonais laissa tomber sa tête contre le mur derrière lui, exhalant par la bouche un nuage de vapeur blanc qui s'éleva lentement, pour se fondre sur le ciel couleur noir d'encre au-dessus de lui. Ses lèvres étaient déchirées, et elles saignaient aussi, comme la plus grande partie de son visage. Ça faisait mal dés qu'il les bougeaient, tout comme la plus grande partie de son corps. Il était décidément bien mal-en-point, assez pour ne plus arriver à se relever, à bouger pour se sortir d'ici. Alors qu'il se décidait à passer la nuit dehors, malgré le temps frileux qui régnait sur la ville ces dernières semaines, des pieds nus et sales entrèrent dans son champ de vision, devenu flou et rouge à cause du sang qui coulait dans le coin de ses yeux. «  Putain... » jura-t-il en essuyant maladroitement ses yeux, comme s'il espérait voir un peu mieux rien que par ce geste. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, et il sut que les types de tout-à-l'heure avaient frappés juste, assez pour lui avoir pourri l'un de ses sens. Même en relevant la tête, Seoji ne parvint pas à discerner les traits du visage de la personne en face de lui : ce ne fut que lorsque cette dernière s'adressa à lui qu'il la reconnut, lointain souvenir dans sa mémoire embrumée par son combat. «  Bae ? » Sa voix ressemblait à celle d'un corbeau enrhumé, et il ne la reconnaissait même plus. Il ne savait même pas si c'était bien la sienne qui sortait de sa bouche, ou s'il la rêvait simplement. Son rire, après les mots de la jeune femme, se transforme en gargouillis glauque, et il tousse bruyamment un bref instant, sa tête penchée vers le sol pour cracher le sang qui coule dans sa gorge. «  T'as encore rien vu. » souffla-t-il difficilement, la respiration saccadée et plus courte que jamais, comme s'il venait tout juste de courir un marathon. L'état de son visage n'était franchement rien, comparé aux innombrables bosses qui couvraient le reste de son corps. Et que dire des hématomes. Elle le touche du bout des doigts, pour parvenir à discerner son visage, à ne pas se tromper sur la personne. Il se laisse faire, parce qu'il n'a plus assez de force en lui pour protester.

Ses yeux retombèrent sur ses pieds, qui jouaient avec les débris de verre qui parsemaient le sol autour de lui. Les yeux plissés pour lutter contre la douleur et essayer de rester conscient, Seoji essayait d'ignorer la façon avec laquelle le monde tournait autour de lui, et les lumières clignotaient furieusement en brûlant ses rétines. «  Et toi...t'es pieds nus. » déclara-t-il, lui aussi jouant la carte des détails idiots mais qui paraissaient pourtant importants ce soir. C'était un peu étrange, de parler de la sorte, mais c'était bien aussi, quelque part. Il garde le silence lorsqu'elle lui demande si il veut qu'elle aille leur casser la gueule, tout comme lorsqu'elle lui dit qu'il lui fait peur comme ça. Parce qu'il comprend tout à fait cet état d'esprit, parce qu'il se fait peur lui-même désormais. Il lui était maintenant impossible de se regarder dans un miroir, d'affronter les plaies sur son visage sans devenir fou à nouveau. Il avait l'impression que le monde entier se jouait de lui, et c'était tellement frustrant qu'il avait envie de s'en prendre à tout le monde. Aux jeunes comme aux vieux, aux femmes comme aux hommes. C'était la principale raison pour laquelle il restait cloîtré dans son appartement, la porte fermée à clé, son portable en mode avion. Les gens devraient l'éviter soigneusement à partir d'aujourd'hui, et ceux qui ne respecteraient pas ce conseil se retrouveraient à l'hôpital en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Le japonais n'avait jamais prévu de devenir un danger public, pas comme ça du moins. Il plissa le nez, reconnaissant enfin l'odeur singulière qui traînait autour de la jeune femme, autant que dans son haleine. Celle de l'alcool, ça ne trompait personne. Avec un soupir fatigué, il réussit à lever une main dans la direction de Bo Bae, pour taper faiblement son front de la paume de sa main. «  T'es bourrée, tu dis des conneries. »
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Dim 25 Jan - 11:52
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Je tends les doigts pour me saisir de son souffle. Une fumée blanche opaque qui s‘échappe de ses lèvres.  Je la frôle, mais elle m’échappe. Elle s’enroule autour de mes doigts sans que je puisse la sentir. Elle disparait aussi vite qu’elle est venue, me donnait l’illusion d’un mirage. Insaisissable, frustrant et à la fois si … captivant. Je teste avec mon propre souffle. Ça devrait me réchauffer non ? Mes doigts se crispent dans le vide, ils sont abîmés. Je n’avais pas remarqué jusqu’à maintenant. De fines entailles cicatrisés qui laissent de petits traits blancs. Je passe mon doigt dessus, peut-être que si je frotte assez fort ça partira ? Comme des traces de craies qu’on essuie sur l’arrière de notre jean. Mais ces cicatrices elles ne disparaissent pas. Ni sur mes doigts, ni sur mon cœur. Elles laisseront des traces qu’on finira peut-être par oublier avec le temps … Que je finirais peut-être par accepter. Je finis par laisser ma main retomber le long de mon corps. Toujours accroupis devant Seo Ji je le fixe, le regard perdu dans le vide. Je vois sa silhouette, j’en oubliais sa présence. Mes doigts frôlent le sol et glissent sur des moreaux de verres. Le bruit est presque doux, il tinte presque joliment à mes oreilles. Presque, s’il n’était pas aussi coupant, s’il ne faisait pas perler ces gouttes rouges sur le bout de mes doigts. S’il ne piquait pas. Mon regard se pose sur Seo Ji. A quoi ça sert de se mettre dans de tel état, hn ? Je le fixe, mon regard brillant, se brouille. J’ai l’impression d’avoir de la fièvre. J’ai du mal à discerner les traits de son visage, est-ce à cause de ma vision trouble et de tout ce sang qui coule sur son visage. J’aimerais qu’il pleuve. Tu sais la pluie fait un bien fou. Elle est froide, elle transperce ta peau, elle atteint tes bleus. Sournoise, piquante. La pluie elle te fait un bien fou. Elle glisse sur ton corps à t’en arracher des frissons. Au moins tu te souviens que tu es vivant, que tu peux ressentir quelque chose. Quelque chose d’autre que de la douleur. Et ton froid, devient moins froid, parce que tu le sais, tu le sais que le froid dans ta poitrine ne sera plus battu par le froid de la glace.
 
Je me demande à quoi ressemble le reste de son corps. Au mien ? C’est à ça que je ressemble quand ces mecs en ont fini avec moi ? Mes doigts glissent sur son visage osseux et abîmé. Je grimace comme si c’était mes propres plaies que je touchais. Seo Ji est un bel homme … de ceux sur qui on se retourne. Ce genre d’homme qui fascine et qui captive à la fois. Ce genre d’homme … qui vous trouble, rien qu’une seconde. C’est peut-être son regard sombre et perçant. Ou alors la forme de ses lèvres lorsqu’il se met à sourire, un sourire souvent moqueur, un sourire parfois amusé, un sourire intriguant, qui laisse un goût de mystère dans la bouche. Ma main remonte à l’une de ses mèches de cheveux, poisseuse qui colle à son front. Je lui lisse doucement, d’un geste doux. Perdu dans mes pensées, je ne fais pas attention à ce que je fais. Mes doigts se perdent doucement sur son visage comme si je cherchais à en deviner les traits, le contour. Il est froid. Sans un mot je relève mon visage vers lui. C’est vrai, je suis bourrée. Mais pas assez perché pour oublier ce que je voulais oublier. Je crois que mon ivresse … je crois que mon ivresse devrait me faire frôler la mort pour que j’oublie tout. Tu penses que ça fonctionnerait ? Dis-moi si ça marche pour toi … Corps inerte, à moitié mort sur ce bout de trottoir. T’as l’air d’être entrain de crever Seo Ji tu le sais ça ? Le bruit de mes bracelets en argent tinte doucement à chacun de mes gestes et sa respiration lourde et saccadé fume l’air d’un nuage opaque. Cette même fumée qui se mêle à la mienne. Ca m’arrache un demi-sourire. Je finis par me relever et lui tourne le dos aussi simplement que je suis arrivée.
 
La porte arrière du Kurss grince quand je l’ouvre et je tombe nez à nez avec Kan. Je reste un instant figé en le regardant. Est-ce que je lui dis ? J’entre doucement en m’approchant de lui. il me regarde, de la tête au pied et finit par se saisir de mes chaussures que je tenais à la main. Il pince ses lèvres, je crois qu’il retient un soupir. Pas de leçon de moral pour ce soir. Comme toujours. Il vient caresser ma joue et me regarde. Il attend, il sait, soit je parle, soit je lui souris doucement pour passer à autre chose. Il finit par déposer un baiser sur mon front. Ce soir je n’aurais pas souris non plus. je l’entends vaguement murmuré un fait attention Bae … avant de le voir disparaitre dans sa chambre, mes chaussures à la main. Sans un mot je me dirige vers la salle de bain. J’ouvre le robinet pour faire couler un bain. Tiède, pas trop chaud, pas trop froid. Ceux que j’ai l’habitude de me faire couler pour épargner mes plaies ouvertes et mes bleus sensibles. Je ne devrais même pas savoir quelle est la meilleure température pour cette connerie. Je retiens un soupir. Mon reflet dans le miroir me renvoi une image que je débecte. Je me détourne bien vite et retourne dans la ruelle. Tu penserais que je serais partie comme ça ? Je le fixe, de loin. J’ose plus m’approcher. Son corps avachi contre ce mur me colle des sueurs froides. La nuit tout devient plus glauque et triste. Je m’approche doucement. J’ai retiré l’élastique de mes cheveux. Ils tombent en cascadent sur mon visage et souligne mon regard fiévreux. Je m’agenouille devant lui, ignorant les bris de verre, et je pousse un faible soupir en venant me saisir de sa main. « J’ai hésité à te laisser crever ici tu sais. » elle est couverte de bleu et de plaies. Il s’est défendu. « Parce que t’es con. » Aussi con que je peux être conne. On est stupide tous les deux. Vraiment. On le sait, ça ne changera rien … on le sait que ça nous sauvera pas. Ca ne nous apaisera même pas.  « Mais j’peux pas m’y résoudre … » Ca serait me laisser crever aussi.
 
 Mes deux paumes qui doivent lui paraitre brûlante essuie doucement ce trop plein de sang sur son visage. Je veux le rendre un peu plus … un peu moins abîmé. J’essuie mon front, une mèche me chatouille et je la dégage. Mes mains sont couvertes de son sang. Je devrais paniquer, crier au scandale de toutes ces maladies que je pourrais chopper à l’arrière de cette ruelle dégueulasse à toucher le sang d’un pseudo inconnu. Je fixe mes mains un instant et vient les passer sur mes joues. L’alcool me fait avoir des convictions … étranges, mais c’est avec la voix serrés et cette évidence que j’aime souligner depuis le début que je lui murmure « Tu vois … On est moche tous les deux maintenant. Alors viens avec moi … » J’aurais juste aimé, je crois, que quelqu’un vienne me tendre la main quand j’étais dans sa situation. Ouais, juste pour une fois. Je me relève, ma main toujours vers lui. je sais que je vais devoir le porter, le supporter, l’aider à marcher. Mais cette main … c’est comme un gage. S’il s’en saisit, c’est que je ne le laisserais pas tomber. Je ne le forcerais pas, mais je ne partirais pas non plus. Parce qu’après tout crever seul c’est triste … quand même. Ouais, c’est une évidence.
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Mar 27 Jan - 9:20
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Ne pas demander pourquoi, surtout pas. Seoji serait incapable de répondre à une telle question, de toute façon, dans cet état ou un autre. Il s'était perdu de vue lui-même en croyant chercher les réponses à ses propres questions, et avait fini par rejeter bêtement la faute sur les autres, sans ouvrir les yeux et se rendre compte qu'il était le problème dans l'histoire. Par le passé, il n'acceptait pas ses responsabilités et fuyait le passé, et c'est ce que les gens lui reprochaient. Mais maintenant qu'il faisait tout cela, qu'il était devenu un adulte complet et fini, les gens continuaient de lui dire que ce n'était pas assez. Mais alors que voulaient-ils de lui, putain. Que pouvait-il faire de plus que ce qu'il faisait au jour d'aujourd'hui ? Il n'était qu'un homme, pas un super-héros, et il était incapable de satisfaire les attentes du monde entier. Tant pis si ce dernier attendait derrière lui qu'il se relève la tête haute, parce que cette fois-ci, il ne le ferait pas. Ce n'était pas comme si la froideur du mur en pierre dans son dos était rassurante ou bienveillante, au contraire : elle le refroidissait jusqu'aux os et le faisait trembler, autant de peur que d'impuissance. C'était soudain mais attendu : Seoji s'attendait à une telle chute. Depuis quelques-temps rien n'allait dans le sens qu'il voulait, tout se détruisait alors qu'il venait à peine de le construire. Alors oui, à force de contempler les bouteilles de bières vides dans son appartement, et les mégots de cigarettes sur le bord de la fenêtre, oui, il s'attendait à tout moment de sentir son esprit lâcher prise, son corps s'effondrer sous son propre poids. Il y avait une limite à ce qu'un homme pouvait supporter, autant mentalement que physiquement, et on dirait bien qu'il avait atteint cette limite ce soir. Et les gens, s'ils le voyaient ce soir, lui en voudraient encore. Sora, Shûji, les membres du clan Katô. Ils diraient certainement qu'il était con de se foutre dans des états pareils, que c'était immature et que ce n'était pas avec ça qu'il allait se faire respecter. C'est certainement pour ça qu'il restait dans cette pauvre ruelle étroite et sombre, recroquevillé sur lui-même comme pour cacher ses blessures et son visage, pour qu'on ne vienne pas le chercher. Et il se disait, bêtement, que ça irait mieux demain, que tout rentrerait dans l'ordre rien qu'une journée. Et il savait que c'était faux, un pur mensonge sorti tout droit de son imagination. Mais il voulait y croire, plus qu'il ne croyait en la douleur de ses membres.

Le japonais la regarde tendre ses doigts dans sa direction, pour essayer de se saisir de la vapeur qui coule de ses lèvres meurtries. C'est un geste aux allures enfantines, qui n'a rien de méchant. C'est presque hors de contexte tellement c'est innocent, comme un vieux remake de la belle et la bête. La belle était Bo Bae, et lui représentait actuellement la bête, dévoilée à la lumière du jour dans toute sa laideur. Ses doigts sont au sol, ils jouent avec les débris de verre autour de lui. Il a envie de lui dire d'arrêter, qu'elle va se faire mal, mais sa propre voix semble déchirer sa gorge à chaque fois qu'il essaye de s'exprimer. Alors il garde le silence, et se contente de fixer son visage d'un regard hagard, un peu perdu. Il ne sait pas à quoi elle pense, et il se demande même si elle pense dans son état. Mais elle doit surement être en proie à ses pires démons, tout comme lui en ce moment-même. C'est toujours dans les moments de faiblesse intense que les monstres reviennent en rampant, et ça il l'avait appris à ses dépens. Il savait que ça faisait mal, autant physiquement que mentalement, et pourtant, il n'avait pas su y résister. Parce qu'il avait eu un élan de folie, il avait eu envie de ressentir pleinement cette douleur. Se sentir vivant à nouveau, être le centre de ses soucis pour une fois. Lui qui passait le plus clair de son temps à être anxieux à cause des autres, il s'accordait un peu de répit ce soir, pour son âme torturée. Les bracelets en argent qui pendent aux bras de la jeune femme tintent désagréablement aux oreilles du japonais à chaque fois qu'elle bouge ses doigts sur son visage, mais il ne dit toujours rien, et se contente de plisser les yeux pour essayer de combattre la douleur.  Finalement, ses doigts viennent arrêter les siens, pour les enlever de sa peau boursouflée. Elle ne devrait pas le toucher de la sorte, c'est sale. Ses doigts sont propres et pourtant, lorsqu'ils se posent sur son visage, ils se teintent de rouge, et c'en est trop pour le yakuza. Il ne peut pas supporter ça, il ne peut pas la voir le toucher comme ça, essayer de le panser distraitement, de l'aider à garder un contact quelconque avec la réalité. Elle ne devrait pas faire ça, elle ne devrait pas perdre son temps avec lui. Il n'avait pas prévu qu'on vienne le sauver de toute façon, il avait pleinement conscience des conséquences en engageant ce combat. Il voulait être tellement mal ce soir, tellement défoncé que ça en faisait presque du bien maintenant que c'était fait. Et ça sonnait affreusement masochiste, et peut-être bien que ça l'était après tout. Il ne savait pas, il ne savait plus, et il n'avait pas envie de chercher à réfléchir. Ce soir, il allait juste se laisser porter par le vent, les bruits des voitures et les flashs des panneaux publicitaires lumineux tout autour de lui.

Bo Bae se relève, et elle disparaît. Si d'un coté Seoji est soulagé qu'elle soit enfin partie, qu'elle soit au chaud quelque part, il était également seul. Affreusement seul, au point ou la compagnie de la jeune femme lui manquait, qu'importe le fait qu'il ne veuille pas qu'elle le voit dans un état aussi misérable. Ses doigts se crispent sur l'asphalte humide, le verre coupe ses phalanges. Il essaye de tourner la tête sur sa gauche pour essayer de voir si la jeune femme est encore là, mais une douleur aiguë dans sa nuque l'en empêche. Il reste immobile et froissé comme une poupée de chiffon, comme une boulette de papier qu'on aurait jeté au hasard.  « Ba-Bae...» murmure-t-il difficilement, la voix rauque et à moitié étouffée par le sang qui coule toujours dans sa gorge. Il tousse encore une fois, se penche et crache, et respire rapidement, sa poitrine se soulevant à un rythme saccadé. Depuis quand respirer était devenu si dur. La nuit tombe, les ténèbres s'emparent de son corps. Et il se dit qu'il pourrait bien disparaître aujourd'hui au fond de cette ruelle, à l'abri des regards, que ce ne serait peut-être pas si grave, en fin de compte. Sa tête retombe en arrière, pour heurter durement le mur derrière lui. Sa blessure à la nuque lui fait encore plus mal, et il se dit qu'il a du l'empirer en frappant sa tête contre le mur de la sorte. Mais rapidement, ses pensées sont aspirées hors de sa tête comme par magie, et ses yeux se ferment définitivement. Jusqu'à ce que des doigts fins et chauds ne saisissent les siens, froids et couverts de sang et de saletés. Et c'est avec une agréable surprise qu'il retrouve Bo Bae devant lui, belle avec ses cheveux lâchés et sa volonté de l'aider. « Tu devrais. » Et c'est vrai, il le pense vraiment : elle devrait le laisser mourir ici. Peu de personnes le manqueraient en ce monde, et lui-même n'aurait pas tant de remords que ça à partir, à se libérer. Elle essaie d'essuyer son visage ensanglanté, elle-même en s'en mettant sur le visage dans ses tentatives désespérées pour repousser ses cheveux en arrière. Le japonais arrive à lever sa main pour la poser sur sa joue, pour essuyer la trace de sang qui est là, sans grand succès : le sang a déjà collé à sa peau. Et c'est seulement à ce moment-là qu'il se rend compte de la laideur de la traînée pourpre sur son visage, et de la laideur que ça doit avoir sur son propre visage. Les larmes coulent de ses yeux avant même qu'il ne les sente brûler son visage, et sa main tire sur la main de Bo Bae pour la faire revenir à son niveau, alors qu'elle s'était relevée. Sa main voyage jusqu'à son épaule, qu'il serre comme il s'accrocherait à une bouée de sauvetage. Et c'est vrai, parce que la jeune femme a toujours été celle qui le trouvait dans des états aussi pitoyables que ce soir. « A-Aide-moi...aide-moi putain. Ça fait trop mal... » chuchote-t-il avec une expression peinée au visage, avant de se laisser tomber contre elle, son visage caché contre ses vêtements, sanglotant comme un enfant venant d'apprendre qu'il était orphelin. Le Katô en lui se refusait à pleurer de la sorte, habituellement, ce qui faisait qu'il paraissait particulièrement froid et méprisant. Mais ce soir, c'était l'épreuve en trop.
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Jeu 29 Jan - 18:43
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Je crois que je vais longtemps garder cette image de lui. Ce sang qui coule sur son visage, ces gargouillis dans sa gorge … mais surtout ce sang. Putain y en a partout … J’ai beau avoir l’esprit retourné en partie à cause de l’alcool je sais déjà que cette image de lui restera gravé dans un coin de mon esprit. Et j’aurais un peu de chance si je ne le revois pas dans mes cauchemars. Comment un  homme peut-il s’infliger ça … ? T’as touché si fort le fond Seo Ji ? J’ai mal au cœur pour lui. Les gens auront sûrement pitié, et d’autres le jugeront. Parce que les gens ne savent faire que ça. Juger, interpréter, condamner. Ils ne retiendront que l’état déplorable dans lequel il se trouve. Un minable de plus qui a trop bu et qui ne sait pas se battre. Un mec de plus qui terminera sa nuit dans une flaque d’eau dégueulasse, souillée et sûrement pleine de sang. Parce que les gens se consolent de cette façon. Parce que les gens préfèrent contempler le malheur des autres plutôt que d’affronter leur vie merdique et sans intérêt. Parce que les gens préfèrent se dire qu’ils sont mieux que les autres, qu’eux, ouais, qu’eux en valent la peine. Mais ils ne voient même plus à quels points ils sont aussi risibles que nous. Que ceux qu’on retrouve à l’arrière d’une ruelle la gueule en sang et le cœur en miette. Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça Seo Ji ? C’est toujours dans les pires moments qu’on se rend compte de ce qu’on vaut vraiment. De ce qu’on croit valoir, ce qu’on vaut pour las autres … Et toi tu vaux quoi Seo Ji ?  Je ne connais rien de lui. J’ai jamais cherché à le connaitre, pas parce que je m’en fou, mais parce qu’il a posé ces barrières autour de lui qui m’ont fait comprendre que je ne pourrais jamais l’approcher. Pas comme ça, pas avec des questions. Les mots … sont devenus superflus. Alors je me suis mise à lui faire comprendre que je serais là avec des gestes. Des regards. Je sais pas faire Seo Ji, j’ai pas la moindre idée de comment je dois me comporter tu sais … je crains les faux pas, ceux qui me feront trébuché et qui le blesseront. Je crains de ne pas être comme il faudrait que je sois. Ce genre de fille qui sait trouver les mots juste, qui sait à quel moment se taire, écouter. Qui sait comprendre, être empathique … Ce genre de fille qui sont fines psychologues et observatrice quand moi je suis gauche et maladroite. Je n’arrive pas à me comprendre moi-même alors comment comprendre les autres. Les autres et leur démon. Tu devrais … Ces mots résonnent désagréablement à mes oreilles. Sa douleur me transperce et j’aurais peut-être du m’offusquer, lui dire que ce n’était qu’un idiot de croire, mais je me suis contenter de le fixer. Je frissonne quand son regard croise le mien. Jusqu’à quel point on peut laisser crever une personne de l’intérieure ? Je déglutis. Je suis plus tout à fait sûre de pouvoir l’aider. Je … tu feras de ton mieux … il a pas besoin de grand-chose, je crois qu’il a juste besoin de toi. Quand il tente de se relever et qu’il s’effondre sur moi je le serre dans mes bras par reflexe. Jamais je n’aurais cru qu’il se mettrait à pleurer. Dis moi … à quel point on peut laisser quelqu’un se détruire autant ? Je presse mes bras maladroitement contre lui. De peur de lui faire mal, de peur d’avoir un geste qu’il ne faudrait pas. Je passe une main douce dans ses cheveux et perd un peu l’équilibre. Mes deux genoux terminent sur le sol et se coupent sur les bris de verres. Mais je ne bougerais pas. J’enfouis doucement mon visage contre ses cheveux et le couvre de mes bras. Il pleut, mais je crois qu’il ne l’a pas remarqué. Ca fait mal qu’il t’a dit … Ca fait mal, je sais … Je le laisse pleurer contre moi de longues secondes, de longues minutes. Ma joue se perd sur ses cheveux poisseux et je me surprends à le bercer. Alors c’est comme ça qu’on fait ? Je ne sais pas où je trouve la force, derrière moi j’entends la porte du Kurss grincer et je devine que Kan est entrain de sortir. Je lui fais un geste pour l’arrêter. Qu’il n’approche pas. Seo Ji ne le supporterait pas je crois … Je tourne juste assez mon visage pour esquisser un sourire. Ca ira Kan. Il me laisse faire, à ma manière, comme il l’a toujours fait … Je ne sais pas où je trouve ce courage mais je crois que c’est dans mon caractère. Mon mal être, mes angoisses, mes douleurs, je les chasses, les réduisant à néant le temps que je mettrais à m’occuper de Seo Ji. Je me relève et l’aide à en faire de même. Je pense au bain, rien qu’une seconde en espérant qu’il n’a pas débordé. Je soulève et soutient Seo Ji du mieux que je peux. Je l’emmène jusqu’à cette salle de bain en priant pour qu’on ne croise personne. Le bar est fermé mais on est 5 à vivre dedans. On arrive enfin à la salle de bain et essoufflée et titubante je lâche Seo Ji sur la cuvette des toilettes dont j’ai fermé le couvercle. Je souffle, je tombe à genou devant lui. Je transpire. Il fait chaut dans la pièce, je reprends mon souffle en fixant Seo Ji. Je ferme la porte en la faisant claquer. J’ai pas le courage de me relever. Je prends doucement appuie sur ses cuisses et le regarde. « Tu devrais faire un régime. » Je pouffe. Je ne sais pas si c’est l’attitude à avoir. J’aurais pu lui demander si ca allait, mais la question est tellement stupide. Si ca va, ca se voit non que ça ne va pas. Je me redresse et me moquant du sang sur ma tenue et me concentre uniquement sur Seo Ji. L’eau du bain est coupée et je souris en pensant à Kan. «  Je vais te retirer ton haut. » Lui dis-je doucement, je le préviens, concentrée sur ma tâche. Il est déjà en lambeau alors … « Foutu, pour foutu. » Je déchire ce qu’il reste de son haut pour dévoiler son torse couvert de plaies. Je pince mes lèvres et les observes rien qu’un instant. « Ca fait du bien … ? » demandais-je dans un souffle. Ça fait du bien de te sentir aussi mal après t’être sentie aussi vide … ? Pourquoi faut-il toujours que tes questions ne soient jamais celles quon attends de toi ?
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Jeu 29 Jan - 22:16
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Elle ne devait surement pas s'attendre à le voir pleurer, encore moins à s'effondrer dans ses bras. Personne ne croirait le voir pleurer un jour, et pourtant, ce soir, les larmes qui coulaient de ses yeux étaient bel et bien réelles. Elles brûlaient ses joues, créaient des chemins sinueux sur sa peau sale et couverte de sang. Sa bouche était entrouverte comme pour crier, mais seul des gémissements misérables s'échappaient de ses lèvres meurtries. Les gens dans la rue et ceux dont les appartements se trouvaient près du Kurss devaient surement être en rage en l'entendant pleurer aussi fort que ça. Mais il s'en fichait bien. Il avait besoin d'extérioriser tous ces mauvais sentiments, toutes ces merdes qui lui collaient à la peau depuis des semaines, qui ne se détachaient pas de son épiderme même lorsqu'il prenait une longue douche chaude, pour essayer de se débarrasser de ses impuretés. C'était devenu une partie de lui-même, désormais, ces pensées obscures qui envahissaient son esprit et ne le laissait jamais. Il ressentait des pulsions étranges parfois, il se mettait soudainement à crier de toutes ses forces, à tout foutre en l'air dans son appart', à boire et fumer comme un pompier en espérant que ça l'aiderait à oublier, à se détendre. Mais rien ne marchait vraiment dans ces cas-là, si ce n'est une main tendue. Si Seoji se tournait aujourd'hui vers Bo Bae, ce n'était ni la première ni la dernière fois. Lorsqu'il se fourrait dans des ennuis, elle était toujours la première à le trouver, comme par hasard. Il s'était habitué à sa présence dans ces moments de merde ou il perdait la tête, ou il devenait fou. Parce que Bo Bae était comme lui, elle était brisée et défoncée à chaque fois que leurs chemins se croisaient. Ils se ressemblaient tellement que quelques-fois, c'en était troublant. Le japonais, pour tout dire, n'avait jamais croisé à la jeune femme autrement qu'avec de l'alcool dans le sang, ou une tête amochée comme ce soir, par exemple. Lorsqu'ils se rencontraient, ils étaient toujours dans leurs pires états possibles ; ils laissaient leurs démons prendre le dessus sur leur part d'humanité, montraient leurs cicatrices l'un à l'autre. Un peu comme des animaux panseraient leurs plaies en léchant celles de l'autre, c'était la même chose entre eux : ils parvenaient toujours à trouver un moyen de guérir l'autre, d'une manière ou d'une autre. Que ce soit superficiel ou profond, il appréciait le moindre petit moment passé avec Bo Bae. Parce qu'elle n'était pas là pour le juger ou pour l'entraîner au fond du trou dont il essayait désespérément de se sortir. Au contraire, elle lui tendait les mains qu'il lui manquait terriblement pour revenir à la surface.

Il y a des bruits non loin d'eux, comme quelqu'un qui se dirige dans leur direction, et instinctivement, les doigts de Seoji se serrent sur les vêtements de la jeune femme contre laquelle il se tient. Qui que ce soit, il espérait qu'il n'allait pas s'approcher de trop près, car les animaux sont tous dangereux, surtout lorsqu'ils sont blessés ; ils sortent les crocs et les griffes et vous arrangent suffisamment pour que vous ne retourniez pas leur chercher des ennuis. Il a déjà assez honte comme ça de laisser Bo Bae le voir pleurer comme une fillette, alors imaginez avec un inconnu. Heureusement pour lui, l'étranger repart, ses bruits de pas disparaissant au loin. Les pleurs du japonais se sont taris, tout comme ses larmes, dont quelques gouttes fortuites coulent encore sur le menton. Lorsqu'il se relève, c'est pour se rendre compte que les vêtements de la jeune femme sont couverts de sang, du sien. Avec des gestes patauds et gauches, il essaie d'essuyer les traînées écarlates sur le tissu, et s'acharne, même s'il se rend compte qu'il étale plus le sang qu'autre chose. Il avait besoin de lui faire comprendre qu'il était désolé, qu'il se rattraperait, qu'il ferait de son mieux, qu'il ne la laisserait plus le voir comme ça. Ses yeux brillants et rouges démentaient tout cela pourtant, et Bo Bae devait le savoir mieux que quiconque. Si ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait de la sorte, ce ne serait certainement pas la dernière fois. C'était presque triste à dire, de s'avouer qu'il reviendrait ici, pour se faire battre à mort à nouveau. Mais bizarrement, il s'était fait à l'idée de cette douleur, à la ressentir dans tout son corps, la sentir passer comme un cachet que l'on avalerait difficilement. C'était une chose comme un autre après tout. Seoji renifle bruyamment en essuyant du dos de ses mains ses yeux, grimaçant en sentant le sang séché se craqueler sur sa peau. Pour enlever tout ça, il aura bien besoin de se passer de l'eau sur le visage, et pas qu'un peu. Une mère ou une amie ou même plus que tout ça, plus que toutes ces notions, il n'a aucune idée de ce que Bo Bae représente à ses yeux. Mais elle est juste là, et c'est déjà bien assez. Parce qu'elle se trouve près de lui lorsque personne d'autre ne le peut.

Elle finit par le relever, en l'aidant à garder son équilibre sur ses jambes tremblotantes, sur ses genoux faibles qui menacent de lâcher prise à tout moment. Il a envie de lui dire de le tenir bien fort, de ne pas le laisser tomber, parce qu'il a l'impression qu'il pourrait s'effondrer face contre terre à tout instant, et qu'il n'y aurait personne pour l'aider à se relever cette fois. Il ne sait pas ou elle l'emmène, sa vision est réduite à un champ rouge et flou de couleurs et de formes. Il ne distingue pas les meubles autour de lui, et c'est encore avec peine qu'il identifie les traits du visage de la jeune femme assise devant lui. Lorsqu'il baisse les yeux, il se rend compte qu'il se trouve sur des toilettes, dont la cuvette a été refermée au préalable. Bo Bae est assise à même le sol juste devant lui, et lorsqu'elle reprend la parole, Seoji ne peut pas s'empêcher de rire. C'est un des nombreux dons de la jeune femme, de le faire rire même dans ce genre de situations. Bo Bae était tellement spéciale que c'en était troublant. Des fois, il mourrait d'envie de lui révéler sa véritable identité, parce qu'elle méritait de savoir. Mais il savait qu'elle serait en danger si il faisait ça, alors il fermait soigneusement sa bouche. « Et toi, tu devrais mettre plus de maquillage. Si tu est plus féminine, tu serais en bonne compagnie, pas avec un connard comme moi.» avoua-t-il en la regardant couper l'eau du bain. Parce que c'est vrai, ils ne connaissaient rien l'un de l'autre, mais ce qu'ils voyaient lorsqu'ils se trouvaient était suffisants. Ils n'avaient pas besoin de connaitre tout les détails, ils se fiaient juste à ce que la situation leur offrait. Pour d'autre personnes, voir un gars tabassé et laissé pour mort aurait laissé une mauvaise image, mais pas pour Bo Bae. Elle était comme la moitié du reflet du miroir brisé dans lequel il se regardait chaque matin, celui sur lequel il avait écrasé son poing un soir, en plein tourment. « Et puis...je suis pas si gros que ça... » murmura-t-il comme un gosse bouderait tandis que la jeune femme lui retirait son haut, qui était en bien piteux état, pire que lui même. C'était comme si quelqu'un s'était emparé d'une mitraillette et avait percé de multiples trous son t-shirt, qui était bon à jeter maintenant. Seoji se rappela des cicatrices dans son dos, dont il avait toujours honte, et colla du mieux qu'il le put son dos contre les toilettes. Mais il était presque inutile d'essayer de dissimuler ses cicatrices, car il en avait partout sur son corps. Les Chinois n'avaient pas lésiné sur les moyens, et son corps tout entier était une preuve de la barbarie dont ils pouvaient faire preuve. Bo Bae allait certainement voir que certaines cicatrices étaient anciennes. Ce fut la principale raison pour laquelle le japonais croisa les bras sur sa poitrine, pour espérer cacher sa peau striée de marques argentées et mauves. Malheureusement, ce simple mouvement suffit à réveiller la douleur, et il se plia aussitôt en deux en gémissant plaintivement. La question de Bo Bae résonna dans l'air comme une sentence, et il se sentit comme un condamné dont on prononçait publiquement l’exécution. Ses yeux trouvèrent refuge sur le meuble derrière la tête de Bo Bae, qu'il ne regardait pas. « Nan. Ca fait juste mal, un mal de chien. C'est des conneries ce que tu vois à la télé, tu sais, ce mec qui se fait tabasser et qui a les idées plus claires après ça. Je me sens encore plus perdu après moi. C'est moi qui ne suis pas normal, tu crois ? » s'enquit-il d'une petite voix, comme s'il avait peur de la réponse. Seoji essayait toujours de se donner une image de grand-frère bienveillant, mais il avait quelques-fois l'impression qu'il faisait exactement le contraire.
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Ven 30 Jan - 1:15
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Je ne te lâcherais pas. Je suis minable quand ça me concerne, mais pour les autres, non, pour certains, je sais que je serais capable du pire. Je ne flancherais pas Seo Ji, alors tu peux t’accrocher, tu peux t’appuyer. Je ne te laisserais pas tomber. Et si c’est dur ? Je continuerais. Et si je trébuche ? Je me relèverais. Il n’y a qu’un homme, qu’une personne sur cette terre pour qui je donnerais ma vie. Mais il y a des gens pour qui je donnerais mon souffle. Il est lourd, il est fébrile. Son corps est un supplice à faire avancer, mais je ne lâcherais pas. Je le presse contre le mien, j’avance, pas à pas. Et tu sais ce qui me fait avancer Seo Ji ? C’est de savoir que si je te lâche, tu tomberas. Encore. Je ne veux pas être celle qui te blesse. Pas ce soir. Ni demain. Si j’échoue maintenant quel genre d’amie je serais … ? Enfin … Si on peut dire que j’en suis une. Je n’en sais rien en fait. Il faudrait que je regarde dans le dictionnaire qu’elle définition ils en donnent. Moi je dirais juste … que je le comprends. Que je ressens ce qu’il ressent et que c’est ça, c’est cette force qui nous unis. C’est ça qui ne me fera pas abandonner. Je serais forte tu vas voir se dit-elle avec innocence et force. Quand il me fait cette remarque sur mon maquillage je souris tristement en coin. Il existe déjà cet homme … il est simplement absent. Je déchire son haut un peu plus en lui murmurant « Il devrait être là. » Mais il ne l’est pas. Comme hier, comme ce soir, comme demain. Il n’est jamais là. Jamais. Il bosse, il bosse tellement que je ne sais plus quand trouver le temps de le croiser. Quand il retourne chez son père, quand il accumule les boulots pour payer ses loyers … Quand il … quand il ne répond ni à mes appels ni à mes sms … quand il est trop occupé pour se demander ce que je fais. Et je ne le blâme pas. Il fait de son mieux. Il n’a pas le choix, la vie est dur pour lui, pour nous. Et je l’aime trop  pour le lui reprocher. Je l’aime trop pour lui en vouloir … Mais je sombre. Putain, j’arrive plus à rester debout sans lui. Je l’ai été trop longtemps pour qu’il me laisse maintenant … Je fais n’importe quoi de ma vie, je fais n’importe quoi à ne plus savoir quelles sont les bonne décisions prendre. Ne m’en veux pas Shin, je fais de mon mieux, mais tout seule j’ai du mal … Je relève mon regard vers Seo Ji mais il m’aide … il m’aide à pas sombrer complètement en t’attendant … « Je ne suis pas féminine ? » Je relève sa phrase avec un sourire en coin. Je suis bien une femme pour relever les maladresses faussement vexante des hommes. Ca ne me dérange pas qu’il dise ça, il a raison, je n’ai jamais compris le principe de se vexer pour la vérité ? Elle était parfois difficile à entendre, je le conçois, mais les gens ont trop tendance à fuir. A ne pas assumer, ni accepter les choses comme elles sont. Je manque de goût, et j’ai plus l’air d’un garçon manqué qu’une vraie femme … mais je suis comme ça. Je souris faiblement. Je m’applique à plier le tissu de ces fringues et les jettes dans un coin de la salle de bain. Kan aura de quoi lui prêter comme fringue.  Mon regard se perdait sur son torse, à la fois pour voir l’étendu des dégâts et comprendre à quel point c’était … avec de vieux démons que se battaient Seo Ji. Quand il est enfin torse nu il se cache brusquement et ce geste ne m’échappe pas. Il souffle, il grogne. Il a mal, et il me le dit. Je l’observe, assise au sol. Sa question me touche en plein cœur parce que c’est la même que je me pose chaque fois que je toise me reflet. Mais qui peut se vanter d’être normal ? Qui est normal ? Son visage perdu, inquiet, blessé, tuméfié m’arrache une douleur au cœur. Je me redresse, penché en avant il arrive à la hauteur de mon buste, mes mains douces relève à peine son visage et je m’emploie faiblement à effacer les sillons que les larmes ont laissé sur ses joues. « On vit dans un monde de fou … Alors tu sais. » J’hausse faiblement les épaules comme si ça répondrait à sa question. Mon sourire est doux sur mes lèvres, presque tendre, pour le rassurer. T’es pas tout seul. Je me surprends à avoir peur pour lui. Et si t’es blessures étaient beaucoup plus que ce simple entaille profondes … ? Seo Ji et si tu mourrais à cause de ça ? Putain, fait chier. Me voilà avec les yeux brillant. Rougis. Mes doigts se crispants doucement sur sa joue. « J’ai peur pour toi … » murmurais-je faiblement, la voix cassée. Je n’ai plus peur de toi, mais j’ai peur que tu disparaisses. Ca te fait quoi de savoir qu’elle tient à toi Seo Ji ? Elle ne te l’aurait jamais dit sans ce gramme d’alcool qui se dissipe doucement en elle, tu sais. Je le repousse doucement contre le mur et m’attaque à la boucle de sa ceinture. Je suis un peu gênée mais de toute façon il ne va pas atterrir dans ce bain avec son pantalon. Par pudeur je lui laisserais son caleçon. Et je ne veux pas qu’il se sente humilier que je le déshabille comme ça … Relevant mon regard vers lui je me stoppe dans mes gestes. Je relâche sa ceinture jugeant préférable qu’il décide de lui-même de retirer son bas. Pour l’instant je me relève et j’ai le cœur qui s’arrête quand j’aperçois mon visage dans le miroir. Il est couvert de sang. De sang séché, marron, qui s’écaille ici et là. Mes cheveux collent à ma peau et j’ai les yeux brillant. Je lui tourne un instant le dos pour laver mes mains. L’eau devient rouge vive et rosit au fur et à mesure. Je n’arriverais pas à tout enlever mais c’est déjà un bon début. Mon bustier est sale et ma jupe ne paye pas de mine. Je retourne m’accroupir devant Seo Ji, j’ai repris contenance. Je l’avoue, si je me suis détournée aussi soudainement c’est simplement pour cacher mon émotion. Pour cacher mon regard perdu et apeuré à l’idée que Seo Ji puisse ne plus être là … Je me sens démunie, je dois l’avouer. Ma main repose doucement sur sa cuisse et glisse jusqu’à son avant. J’évite de lorgner sur son torse pour ne pas le mettre mal à l’aise même si je vois bien que certaines cicatrices datent d’il y a plus longtemps … « Je sais pas quoi faire pour t’aider avec tes blessures Seo Ji » Lui avouais-je coupablement. Je regarde en direction du bain et lui murmure « Je l’ai préparé pour toi … Mais … tu préfères que je m’occupe de ton visage avant ? » Mes grands yeux noirs se posent sur lui, mes deux billes inquiètes cherchent une réponse dans son regard. Dis moi ce que je dois faire Seo Ji, parce que j’en ai pas la moindre foutu idée …
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Ven 30 Jan - 14:58
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Il n'y avait plus aucune chance de rédemption désormais pour le yakuza, qui sentait le poids des années peser peu à peu sur ses épaules, brisant les os sous l'impact, le faisant courber le dos comme un vieillard. Il avait perdu tellement de temps à cause de conneries, et aujourd'hui, il se rendait compte qu'il était déjà trop vieux pour faire ces choses. On peut dire qu'avoir plus de la vingtaine n'a rien d'effrayant, qu'au contraire c'est bien, on gagne plus d'expérience. Mais Seoji avait surtout le sentiment de gagner du vide. Il y avait un trou dans son cœur qui n'était pas prêt d'être comblé un jour, un trou que les chinois avaient creusés en sa peau avec leurs armes. A chaque passage de la lame sur sa chair, c'était son organe palpitant à l'intérieur de sa poitrine qui saignait. Et désormais, ce trou laissait passer tous ses sentiments comme du sable entre ses doigts, et il ne parvenait jamais à les rattraper. Il avait cru qu'Iseul serait capable de recoller ce petit défaut en lui, de poser un pansement imperméable sur son cœur. Malheureusement, même s'il l'aimait de toute son âme et de tout son corps, quelque chose ne collait toujours pas. 3 années de torture en Chine avait suffis pour le rendre différent, pour le changer, le métamorphoser en quelque chose d'autre, quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Comment se lever chaque matin en scrutant des paumes qui n'étaient pas les siennes, des yeux qui ne reflétaient rien de ce qui lui était familier. Son corps tout entier lui était devenu étranger, et la seule chose qui lui rappelait que ce corps était bel et bien le sien, c'était les cicatrices gravées à vie dessus. Elles ne lui faisaient plus mal depuis le temps, du moins physiquement. Mais dans son esprit, les scènes dans le hangar ou il s'était retrouvé enchaîné se rejouaient inlassablement. Les cordes qui brûlaient le tour de ses poignets lorsqu'il essayait de se libérer, les rires des chiens qui le surveillaient en le voyant se tortiller désespérément sur la chaise en bois, le contact froid et désagréable des lames sur son épiderme malade. Et malade était un grand mot, car il mourrait chaque jour un peu plus. Son esprit quittait souvent son corps pour voyager des horizons lointains, et dans ses moments de crise, il était capable de pouvoir visualiser précisément les visages de Sora et de Shûji, ainsi que celui de son père. Mais à chaque fois qu'il tendait ses doigts dans leur direction pour essayer de les toucher, rien qu'une fois, une dernière fois avant de partir définitivement, ils disparaissaient aussi vite que neige au soleil, et il rouvrait les yeux. Pour retrouver la même lame enfoncée dans son dos, séparant la peau sur son passage en ouvrant des tranchées sanglantes. Dieu seul sait ou le japonais avait trouvé le courage et la force de tenter le tout pour le tout, de braver ses peurs pour sortir du trou à rat ou on l'avait jeté et oublié. Non, pas seulement Dieu savait pourquoi. Lui aussi savait : c'était parce qu'il ne voulait pas mourir de la sorte. Il voulait vivre sa vie, connaitre le véritable amour, se faire pardonner de ses erreurs passées. N'importe quel être humain souhaiterait la même chose, en se tenant sur la pointe des pieds au bord du gouffre, poussé dans le dos par le vent et tiré vers le bas par l'obscurité sans nom de l'abysse. Sôji Katô n'avait pas vécu à proprement parler, il avait passé le plus clair de son temps à se battre, à s'entraîner et à se tromper dans ses choix et décisions. Alors, il voulait survivre pour essayer de faire mieux qu'avant. Et c'est principalement pour cela que Seoji était né. Il était là pour dissimuler les péchés de Sôji, le cacher derrière lui, et l'empêcher de ressortir du mieux qu'il pouvait. Mais rien à faire, il n'arrivait pas à oublier son passé et les chaines à ses pieds. Il était condamné à rester Sôji Katô, à jamais.

Et il songeait au prochain voyage qu'il ferait, son retour aux racines, au Japon. Affronter le visage d'un père qu'il n'avait plus revu depuis si longtemps, devoir afficher ouvertement sa honte et ses mains salies par ses meurtres. A vrai dire, le japonais était effrayé à l'idée de rencontrer son père. Ce dernier l'avait tellement aimé lorsqu'il était jeune qu'il avait désormais peur de le décevoir. Il ne pourrait pas encaisser le fait que son père ferme les yeux en le voyant, qu'il proclame que l'homme qu'il était aujourd'hui n'était pas le fils qu'il avait un jour eu, qu'il le renie. Parce que Sôji cherchait désespérément son père, pour que ce dernier lui pardonne ses crimes. S'il avait besoin de l'amour d'une femme pour être en paix avec lui-même, il avait aussi besoin de celui d'un père pour garder la tête haute. Il avait bien changé, le petit garçon qui se vantait toujours de sa force et qui essayait toujours d'impressionner ses proches en maniant des armes bien trop lourdes et dangereuses pour lui. Il était devenu une sorte de monstre qui cachait des corps dans son placard, et qui changeait de forme et d'identité chaque seconde. Son père accepterait-il un tel enfant au sein de sa famille ? Il soupire doucement en levant ses mains pour frapper son crâne à multiples endroits, comme si les pensées qui s'agitaient dans son esprit étaient trop douloureuse et gênantes pour lui. Il se faisait du mal, et il en était conscient. Mais rien ne l'apaisait plus désormais, même la souffrance ne lui faisait plus aucun effet. Cela voulait-t-il dire qu'il était condamné, qu'il avait fait son temps, qu'il n'y aurait plus d'espoir pour lui ? « Kuso... » jura-t-il tout bas entre ses doigts froids et poisseux, les yeux fermés. Puis, ses yeux se rouvrirent sur Bo Bae, dont les mains reposent sur son visage cabossé. Doucement, il porte ses propres mains aux siennes, pour les serrer plus fort contre son visage. Les plaies de son visage se rouvrent sous la pression de leurs doigts, mais il ignore les filets chauds qui ruissellent sur ses joues, gardant ses yeux ancrés à ceux de la jeune femme en face de lui. « Ça veut dire qu'on est fous, nous aussi ? » demanda-t-il d'une voix tremblante, comme s'il s'apprêtait à pleurer à nouveau. Mais ce n'était pas le cas : seul le sang glissait hors de ses orbites. Ses yeux étaient aussi secs qu'un désert désormais, ses faiblesses retournaient déjà se cacher au fin fond de son âme.

Si Bo Bae avait les réponses à ses questions, il n'en savait rien. Mais elle était là lorsqu'il en avait besoin, et il était persuadé que ce n'était pas juste une coïncidence. Du moins, il aimerait croire que ce n'est pas juste le hasard qui fait bien les choses, que leurs chemins étaient destinés à se croiser, encore et encore, qu'importe les conséquences et circonstances. C'était juste eux, sans maquillage, sans rien pour dissimuler leurs véritables visages. Lorsqu'elle lui avoue avoir peur pour lui, le japonais laisse son front heurter le sien doucement, ses doigts se faufilant dans ses cheveux sombres comme une distraction, ou un geste pour la rassurer. Seoji tient énormément à Bo Bae, et ça, il ne s'en cachera pas. Il ne savait pas comment définir leur relation, mais il avait besoin d'elle comme elle avait besoin de lui, pour ramasser les morceaux cassés par terre, et les recoller mutuellement, en espérant qu'ils tiennent un peu plus longtemps que la dernière fois. Il aurait pu l'aimer, si il n'avait pas retrouvé Iseul entre-temps, il en était quasi-certain. Et si elle n'était déjà pas prise aussi. Leurs cœurs étaient déjà sous le règne d'un autre, et pourtant, ils battaient toujours autant en se retrouvant si proches. « Pleure pas. Pleure pas. » murmure-t-il en levant la tête pour embrasser de ses lèvres gercées et coupées le front de la jeune femme, qui tremble entre ses bras. Il ne voulait pas la voir pleurer pour lui. A quoi bon pleurer quelque chose qui était déjà ruiné et qui ne pourrait jamais être réparé. Comme un jouet, il suffisait de le jeter à la poubelle et de lui tourner le dos à jamais. Mais il ne voulait pas qu'elle lui tourne le dos. Il fallait qu'elle reste encore un peu près de lui, pour le réconforter et le guider dans le noir. Elle détache sa ceinture mais s'arrête là, parce que c'est un peu gênant même s'ils se connaissent bien. Elle se relève, pour contempler son visage dans le miroir. Seoji aimerait lui dire que ce n'est pas grave tout ce sang sur son visage, que ça partira bien au lavage. Il aimerait lui dire qu'elle est belle comme ça, mais elle ne l'est pas, au contraire. Il l'avait salie de son propre sang, il n'y avait rien de beau là-dedans. Il essaya d'enlever son pantalon, mais chaque mouvement lui en coûtait, et il finit par abandonner après plusieurs minutes de combat acharné. Seoji ignore les paroles de Bo Bae, qui est inquiète et se demande ce qu'elle doit faire, et aperçoit son reflet dans le miroir de la salle de bains. Il a l'air effroyable, et surtout à moitié mort. Ses lèvres s'étirent bien malgré lui en un sourire amer, et il se lève en titubant, s'appuyant sur les murs autour de lui pour se guider jusqu'au bain chaud, qui fume délicieusement. Il refuse l'aide de Bo Bae, qui essaie de l'aider à marcher. Il a tellement honte de lui-même, il regrette déjà de lui avoir montré un tel coté de lui-même. Il s'arrête près de la baignoire, et sans enlever son pantalon, se glisse dedans, manquant de se noyer lorsque l'eau fait des vagues et remonte au-dessus de sa tête. Les genoux pliés, les coudes sur ses genoux, son regard fixe la surface de l'eau en face de lui. « Si je pars...tu voudrais venir avec moi ? » déclare-t-il soudainement, en observant de façon attentive et fascinée le sang se disperser en filets glauques dans l'eau chaude, qui de claire passe rapidement à sombre, se teintant d'une teinte écarlate peu charmante. Seoji divague à nouveau, son esprit n'est déjà plus avec lui. Il sait que s'il devait partir, ça devrait être avec Iseul, ou même Sora, et pas avec une femme comme Bo Bae. Mais il aimerait tant se faire tout petit, se faire oublier de temps en temps, pouvoir vivre une vie normale sans devoir s'esquinter de la sorte à cause de ses problèmes. Il se croyait fort, mais il n'était qu'un lâche. Un yakuza qui ne savait pas comment confronter la réalité en tête-à-tête. Ses mains frappèrent soudainement l'eau du bain, furieusement, projetant des gouttes d'eau tout autour de lui, dont sur Bo Bae, qui était près de lui. Peut-être aurait-il dû garder Sôji Katô endormi, et le faire passer pour mort pour le restant de ses jours. Certes, il aurait toujours eu des soucis, mais peut-être aurait-il su les gérer avec plus de tact. Il se pencha sur le coté ou Bo Bae se trouvait, laissant sa tête reposer sur son épaule, malgré ses cheveux mouillés. « Pourquoi j'y arrive pas, putain. Je veux juste que ça marche comme il faut, mais c'est toujours le contraire qui arrive. » soupira-t-il en refermant à nouveau ses yeux, fatigué comme jamais. Son corps, malgré l'eau tiède désormais du bain, s'alourdissait de minutes en minutes, et il se demandait combien de temps il allait s'endormir cette fois-ci.
FICHE PAR SWAN.
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Re: reality is f**king lonely † Bo Bae | Lun 2 Fév - 2:29
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Just give me the reason. Je crois que je suis en colère. Je crois que je suis fatiguée. Je crois que je suis lasse. Pourquoi les choses ne peuvent-elles pas aller bien. Rien qu’une fois ? Et si la solution c’était de simplement plonger dans ce bain. Se laisser couler et disparaitre. Pour manquer à qui ? C’est toujours dans ce genre de situation qu’on se dit qu’on ne manquera pas tant que ça. Quelques larmes ici et là. Mais les gens reprendront le cours de leur vie. Shin se noiera aussi, dans le boulot. il fera se qu’il sait faire de mieux, noyer son chagrin dans les bras d’une autre. Il trouvera un réconfort éphémère le temps d’une nuit. Le temps de m’oublier dans les bras d’une autre quelques heures, comme il le faisait avant. Tellement confuse et perdue que j’en viendrais à penser que Hwan Baek ne serait même pas touché en apprenant ma disparition. Peut-être qu’il serait tout au plus … Tout au plus peiné mais que la vie continue. Parce que la vie continue toujours et qu’elle ne t’attend pas. Alors oui, plonger dans ce bain pour ne jamais en sortir est peut-être une solution. Mon regard se pose sur Seo Ji. Lui. Lui peut-être qu’il comprendrait ce que je ressens, qu’il saurait, plus que les autres, pourquoi ma décision serait un soulagement et une torture que je m’inflige. Parce que c’est tout ce qu’on sait faire pas vrai ? Non, personne ne viendrait te sauver avant que l’air ne manque à tes poumons. Tu peux rester la tête sous l’eau et te libérer de tous ces fardeaux que tu traines depuis des années. Tu peux te libérer de la douleur qui oppresse ton cœur, tu sais celle qui te réveille en sursaut, celle qui t’empêche de respirer, celle qui te maintient éveiller chaque nuit et qui accompagne les mouvements de cette aiguille jusqu’au petit matin. Tu peux effacer ces souvenirs de toi et de lui,  ces émotions qui te nouent la gorge et qui te rendent si faible. Tu peux effacer ses larmes qui coulent en silence sur tes joues et que tu n’as même plus la force d’essuyer. Comme si elles faisaient partit de toi désormais. Jamais tu n’as ressenti une douleur aussi lancinante dans ta poitrine et t’aurait l’impression de crever si le coréen n’était pas en face de toi. De vous deux tu ne sais pas lequel est le plus abîmé. Sûrement lui. Oui, lui. Son corps est cabossé, son âme est déchirée. Je le vois à la couleur de son regard. Ce noir intense qui vous cloue sur place. Les gens pleurent pour une télé qui ne fonctionne pas, les gens pleurent pour des factures impayées. Il y a ceux qui pleure parce qu’ils manquent d’attention. Puis il y a ceux qui ne pleurent plus. Ceux comme Seo Ji. Ceux comme moi. On devrait se foutre dans quelles catégories ? Il n’y a pas de place pour nous alors on s‘en crée une. On essaye, on n’abandonne pas. Faut pas abandonner tu sais. Et si ça veut dire qu’on est fou … alors soyons-le. Je m’accroche à ses poignets quand il vient déposer un baiser sur mon front. Je suis morte de trouille. Cette sensation qui me fait flancher. Je n’ai pas envie de le perdre. C’est une évidence. Pourtant … pourtant j’ai cru que je pourrais éviter ça. Mais c’est dans la douleur que les liens se tissent plus facilement. Il me murmure de ne pas pleurer, alors je ne  pleurerais pas. Le nuage qui entourait mon esprit se dissipe doucement, et tout devient plus clair, trop limpide, trop précis. Dans mon esprit j’ai toutes ces images qui me saisissent.  Tout va trop vite et pourtant le temps s’écoule avec une lenteur affligeante. Je recule, je n’arrive même plus à stagner et à me maintenir à flot. Seo Ji se lève, il plonge finalement dans cette baignoire avec son pantalon. Je le laisse faire, je n’ai pas l’audace de le mettre plus à l’aise. Je détourne le regard de son corps, je voudrais l’aider mais il me repousse, alors je comprends. Je le laisse faire à sa manière. Je m’assois silencieusement à côté de la baignoire. Je regarde l’eau rosir. Il y a tellement de sang qu’elle finit par se teinter d’un rouge qui m’arrache une grimace.  Je vérifie que le chauffage soit assez fort pour que la pièce soit agréable pour lui. J’ai mal au genou, je ne le remarque que maintenant. Je les regarde écorcher et tapote la plaie qui me pique. « Partir ? » répétais-je surprise en le regardant. Partir … Combien de fois j’en ai rêvé. De partir loin. M’accoudant doucement sur le rebord je pose mon menton sur mon avant bras avant de lui murmurer  « Moi je voudrais fuir … » je passe une main dans ses cheveux en scrutant son visage. Fuir loin … le cœur lourd je pense à Shin. Qu’est-ce qui nous retient ? La peur, la vie. On est des lâches ? Ou on est là pour affronter notre réalité. Moi j’ai plus l’impression de crever qu’autre chose. Je suis en train de crever Seo Ji alors partir … partir c’est une solution ? Je sursaute légèrement quand des gouttes d’eau se perdent sur mon visage. Je le regarde,  surprise. Mais je ne dirais rien. J’ai mal au cœur. J’avais oublié que c’était aussi poignant d’avoir peur pour quelqu’un. Quand il se blottit doucement contre moi je le laisse faire, posant ma joue sur ses cheveux poisseux. L’odeur du sang me donne la nausée mais je ne dis rien. de ma main libre je me mets doucement à laver son torse. L’eau se perd par vague sur son corps rougie. Mes doigts sont doux et je contourne ses plaies avec délicatesse. J’essuie sa peau meurtri pour lui effacer ce sang. Je le sens s’affaisser, devenir lourd. Il faudra que je lui lave les cheveux. Je relève doucement mon visage, sur ma joue une trace de sang frais et d’eau la rougie. Ça ne fait rien. Je le berce doucement avec cette douleur au cœur. Je lui murmure alors « Parce qu’on t’a jamais montré comment ça fonctionnait Seo Ji … et j’en sais rien non plus. » Et ça … j’en suis persuadée. Il a été seul, je pourrais le parier. Parce qu’il dégage cette aura. Parce qu’il me ressemble, parce que de cet inconnu dans le bus il est devenu une part de mon reflet. Celui que je croise chaque fois que je fixe mon regard dans le miroir. Parce que Seo Ji et moi avons en commun plus qu’une gueule abîmé et des mains couvertes de sang … Je relève doucement son visage vers moi et plonge mon regard dans le sien « Je pourrais te dire qu’il faut juste y croire … » Mais je n’en pas persuadée moi-même … « Je pourrais te mentir et te dire que ça ira … » parce que c’est peut-être ce qu’il a besoin d’entendre … « Mais je préfère juste te dire qu’aujourd’hui je suis là. » Demain je n’en sais rien … et ces promesses qu’on m’a trop longtemps faites me tuent à petit feu. Alors je refuse de lui dire que je serais là dès qu’il aura besoin de moi, parce que le jour où je ne pourrais l’être … ça le blessera. Et je ne veux pas le blesser.  Je dépose un baiser sur sa joue que j’ai au préalable prit le soin de laver. Ma main trempe dans l’eau du bain et mon pouce se met à laver sa pommette et ses joues meurtries. Mes lèvres sèches se perdent sur sa peau humide et j’esquisse un sourire doux. Je le repousse doucement en l’allongeant dans le fond du bain. Il glisse jusqu’à avoir le menton dans l’eau. Je grimace, j’ai peur que si je m’éloigne il se laisse aller … la fatigue, les coups, il n’en peut plus. Mais je serais là. Je me relève, profitant de sa léthargie pour me changer. Je me mets dos à lui, retirant ma robe bustier en la faisant tomber à mes pieds. Je n’ai qu’une culotte. Une culotte et mes bleus. Mon corps est couvert de traces, d’hématomes, de fines cicatrices. Je suis loin de rivaliser avec celles de Seo Ji, mais les miennes sont récentes. Elles m’arrachent une grimace. Je devrais être plus pudique. Je cache ma poitrine, quand je me tourne sur le côté pour chercher une brosse. J’ai envie de démêler mes cheveux pour leur retirer rien qu’un peu ce sang poisseux. Je ne sais pas pourquoi je fais ça … mais je le fais. Je prendrais une douche quand je saurais que Seo Ji dors dans mon lit, bordé. Je passe une main fébrile sur mes blessures, face au miroir. Mes cheveux détachés cachent ma poitrine comme une sirène pourrait le faire. Cette image me fait sourire en coin, mais bien vite je grimace. Je finis par attacher mes cheveux dans un chignon lâche et attrape un débardeur que j’enfile rapidement avant que le jeune homme ne voit mon corps. Il doit être à Tara. Ou An. Je l’enfile en frissonnant. L’avantage des poitrines moyennes comme moi c’est qu’elle ne pende pas grossièrement s’il n’y a pas de soutient gorge. Quand je me tourne vers le bain je croise le regard de Seo Ji. Il a l’air si mal en point. A quoi peut-il bien penser à cet instant … ? Je m’approche de lui et je me penche pour l’aider à se redresser. Il est lourd, si lourd que je n’arrive pas à le faire s’asseoir sans lui faire du mal. Je finis par le tirer vers moi et entre dans ce bain doucement. Je me blottis contre lui, dans son dos «  Je ne regarderais pas … promis. » murmurais-je pour le détendre … J’ai bien compris Seo Ji … Je passe une main sur son torse et le berce doucement. Si Shin apprenait ça il serait furieux … mais je lui dirais, que sans lui, je suis entrain de crever … alors on sera quitte. J’attrape un peu d’eau pour laver les cheveux du jeune homme brûlant contre moi. Mes gestes sont doux, lents. Tu vois je te l’avais dit, je suis là … pour ce soir. Je ferme les yeux en le serrant contre moi, de mes pieds je fais couler un peu d’eau chaude en vidant le bain. « Tu peux te reposer … Je suis là. » lui murmurais-je pensive, le regard dans le vague. Je ne partirais pas Seo Ji.
 
FICHE PAR SWAN.
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