Privé de son équipe, continuer le football n’a pas dû être simple. Elle imagine que le jeune homme s’exerce avec quelques copains sans s’attarder plus longuement. Être dans un club n’est pas une obligation après tout... Alors, elle cesse de poser des questions à ce sujet. Le jeune homme est libre de faire ce qu’il désire et Seorina n’est rien pour pouvoir juger ses choix.  Le principal, c’est de pouvoir être bien dans sa peau. S’il est malheureux ainsi, alors il devrait par contre se battre pour ses envies. “ Mon père m’a appris à jouer quand j’étais enfant... Mais c’est plus un passe-temps. Je préfère assister à des matchs maintenant. “ L’avantage d’avoir un père propriétaire d’une célèbre équipe de Séoul, c’est qu’elle obtient toujours des places très bien situées dans le stade. En tout cas, Sejun n’a pas assez bu pour ignorer son accent. Elle n’a pas honte de ses origines mais elle pensait avoir réussi à parler correctement. Elle a au moins très bien progressé depuis son arrivée officielle sur Séoul. Elle avait fait beaucoup d’allers-retours entre les deux pays avant d’emménager ici, par amour. Amour porté disparu contrairement à son accent. “ Ça dépend ce que tu regardes à la télévision. “ Elle esquisse un léger sourire amusé. “ Je comprends que ça puisse faire rêver et j’ai de très bons souvenirs... Mais ma vie est ici maintenant. Alors, ça ne manque pas vraiment. “ Tout serait parfait si sa mère décidait de les suivre. Elle épargne ce détail inutile au garçon. Il connaît déjà une bonne partie de sa vie. Seorina en profite pour le taquiner, une nouvelle fois de plus. C’est une parfaite méthode pour changer de sujet de conversation. “ Tu me fais rire. “ La belle ne devrait pas se moquer autant. Afin de lui donner à nouveau du crédit, elle lui propose de rejoindre les autres sur le terrain de football. Elle est curieuse de le voir jouer, surtout dans un tel état. C’est peut-être risqué. Une blessure pourrait si vite arriver mais ils sont tous les deux assez grands pour faire des choix discutables.

Quittant leur petite cachette, l’américaine le regarde trottiner avec sérieux. Le jeune homme s’implique rapidement et il n’a pas tort de s’échauffer un peu. Cependant, elle se demande s’il va réussir à ne pas marcher sur le ballon de football. Enfin, il doit certainement mieux maîtriser qu’elle. Peut-être qu’elle devrait cesser de s’inquiéter pour lui, alors que c’est elle à l’origine de toute cette histoire. Elle salue leurs futurs équipiers ou adversaires avec un sourire. Elle a l’impression de redevenir une adolescente. C’est vrai... Demander à jouer avec les autres gamins du voisinage, c’est monnaie courant à cet âge-là. Observant Sejun du coin de l’oeil, elle doit avouer être agréablement surprise. Ses jongles ne sont pas si ridicules et lui provoquent un sourire en coin. Même si en réalité, il s’agit de trois pauvres jongles. C’est toujours trois de plus qu’elle. “ Je ne sais pas depuis quand tu as arrêté mais tu as de beaux restes. “ Elle booste sa confiance avant d’accepter la proposition. “ Ok pour un match... Mais je serais ton adversaire cette fois-ci. ” Seorina aurait pu prendre le ballon pour quelques jongles mais elle aurait été ridicule. Ce n’est pas pour autant qu’elle soit si mauvaise pour taper dans une baballe. “ Je vais tout donner mais essaye d’être gentil avec moi. “ A deux doigts de faire le joli cœur pour qu’il la ménage un peu. Pas sûr que ce plan fonctionne... Mais c’est surtout un moyen de le distraire. Elle se retourne vers les autres. “ Vous acceptez une fille dans votre équipe, j’espère ? “ Une fille qui pue l’alcool soit dit en passant. Décidément, Seorina ne sait pas mettre toutes ses chances de son côté. Ça ne peut pas être pire que son camarade, de toute façon. Elle lance notamment un dernier clin d’oeil à son attention, lui souhaitant bonne chance...  

« Oh, ok. Cool. » Se Jun se prend à penser à son propre père et secoue la tête. Il n’a pas envie de penser à lui, ni à sa mère qui l’emmenait sur le terrain de foot quand il était petit. Il essaie d’imaginer Seorina plutôt. Une batte de baseball à la main. Et tout de suite, il sourit : « Au moins, en cas d’apocalypse zombie, tu sauras comment frapper. » Il se fiche encore plus que d’habitude d’avoir l’air bizarre. L’alcool lui retire les filtres qu’il n’avait déjà pas. Mais il pose des questions et parle définitivement plus qu’à l’ordinaire. Et les origines de sa camarade l’intriguent. Le rêve américain et toutes ces conneries qu’on voit à la télé. Sejun réfléchit puis hausse les épaules. Il aimerait bien y aller quelques jours pour voir mais de là à y vivre, il ne sait pas. Déjà, il faudrait qu’il parle anglais… « Je vois. Bah tant mieux. Reste avec nous ! » Il rit comme si Seorina avait toujours été son amie. Il ne se permettrait sans doute pas tout avec elle, mais il admet qu’il l’aime bien parce qu’elle est drôle et pas prise de tête. Et lui aussi la fait rire ? Il perçoit la taquinerie bien qu’il ne comprenne pas bien ce qui est drôle. Il rit aussi parce que tant pis et que l’alcool.

Alcool qui ne l’arrêta pas pour s’engouffrer sur un terrain de foot. Une bien mauvaise idée mais ni Seorina ni lui n’avaient envie de réfléchir à la notion de responsabilité.
Il sourit même avec fierté quand l’américaine le complimenta pour ses trois pauvres jongles. Il bombe la poitrine et récupère le ballon entre ses mains d’un petit coup de genoux bien placé : « Merci. » Il n’a donc pas peur d’être trop fort pour Seorina qui veut être son adversaire ? Si ça l’amuse. « Pas de soucis si tu veux perdre. » Il fanfaronne mais en vérité, il ne veut pas la sous-estimer. Elle a l’air d’aimer le sport et surtout, elle a la gagne. Et moins d’alcool dans le sang ? En tout cas, elle semble mieux le tenir que lui. Il ricane et intègre les rangs de son équipe. Quatre joueurs de chaque côté et bien que ses nouveaux coéquipiers semblent mi-amusés mi-inquiets de ce match un peu alcoolisé, ils accueillent les deux nouveaux sans soucis. « Je serais fair-play Seorina : ça veut dire pas de favoritisme ! » Il lui adresse un clin d’oeil et rit encore même s’il sait très bien qu’il fera attention à elle. Se Jun est peut-être un con mais il n’est pas du genre à brutaliser des filles.

Le match se lance et Se Jun s’élance. Il récupère le ballon sans trop de difficulté et dribble un joueur avec un petit tour sur lui-même. Geste technique qui fait le beau jeu mais ce petit tour lui donne la nausée rapidement. Il en avait presque oublié l’alcool… Il titube et se reprend, mais se fait faucher la balle pas un adversaire qui fait la passe à Seorina tout près des cages. Se Jun râle mais fonce sur son amie, le feu dans les yeux. Il compte bien l’empêcher de marquer et se jette sur elle…

Victoire- et parvient à dégager le ballon en dérapant sur la pelouse, re donnant la balle à son équipe.

Echec - il dérape mais vise mal et entraîne Seorina dans la chute qui, heureusement, tombe sur lui sans se faire mal, mais crabouille un peu Se Jun qui perd de fait la balle.

Sur ce terrain de football, seule une équipe remportera la partie et celle-ci est composée de Gahn Seorina. Elle ne veut pas détruire les rêves de son cadet mais sa détermination ne connaît aucune faille. Son unique faiblesse est sa technique mais être doué au football n’est pas une obligation pour gagner un match. Si ? Un sourire faussement inquiet se dessine sur ses lèvres quand le jeune homme lui promet d’être fair-play. Une fois qu’il a le dos tourné, l’esprit de compétition semble envahir l’américaine, plus rapidement que l’alcool ingurgité jusqu’à présent. Son sourire devient moqueur. Elle n’a jamais dit qu’elle allait rester fair-play.

Le match commence et ses coéquipiers se débrouillent bien. Ce n’est pas étonnant. Ils préfèrent jouer à la baballe au lieu de profiter du festival. Chacun son domaine, mais il est vrai que si Seorina est plutôt bonne à la course, elle perd facilement ses moyens avec le ballon. Elle n’est pas complètement mauvaise mais elle n’est pas vraiment bonne non plus. Disons qu’il n’est pas compliqué de lui prendre la balle si on insiste un peu. Au moins, elle parvient à faire des contrôles et des passes. Néanmoins, la jeune femme n’a pas le temps de briller qu’un fou alcoolisé se presse vers sa direction. En même temps, il n’a quasiment pas besoin de courir avec ses jambes de 3 km de long. C’est frustrant et elle se retient de pester quand il dérape sur la pelouse en lui volant le ballon. Oui, elle se retient de pester pendant quelques secondes. “ Arrête de faire le malin avec tes grandes jambes là ! “ C’est décidé. Elle refuse qu’il marque. Alors, elle s’empresse de courir derrière lui mais malheureusement, la contre-attaque fait mal aux dents. Un premier but encaissé et elle tape du poing. Donnez-lui une batte de baseball ! “ C’est pas grave, c’est le dernier qu’ils marqueront ! “ Cette éternelle optimiste ne peut pas changer sa nature avec un petit but ridicule. Elle n’a même pas eu le temps de voir qui l’a marqué. Peut-être Sejun...

Nouveau lancement de jeu. Le ballon est encore aux pieds de l’autre équipe et le raisonnement de jeu de Seorina est assez bon. En effet, elle devine que la passe s’effectuera en direction de son camarade du jour. Elle s’empresse de le marquer, essaye de faire du beau boulot en lui donnant maladroitement des coups de coude. “ Call me Gandalf. “ Gandalf qui tombe dans les ténèbres plutôt et au lieu de se rattraper, sa main se pose sur l’épaule pour le retenir. Pas d’arbitre pour siffler la faute mais ils sont là pour s’amuser pas pour se faire mal.

Réussi : Elle récupère le ballon, court comme une queen et fuit Sejun comme la peste, en direction du camp opposé.

Echec : Malgré les coups bas, c’est un échec de la part de Seorina mais elle progresse.

La pelouse laisse une marque rouge sur le côté de son mollet, suite à son dérapage. Mais l’adrénaline ne lui fait presque pas sentir la brûlure. A moins que ça ne soit l’alcool. Peu importe. Se Jun se relève, un sourire insupportable sur la figure. C’est qu’il lui tirerait presque la langue pour la narguer… Il trottine sur place pour échauffer ses grandes jambes qui semblent tant énerver l’américaine : « Jalouse ? » Il rit. Pas le temps d’attendre sa réponse, il repart en courant, mais le monde tangue toujours. Se Jun s’amuse mais l’alcool ne va pas tarder à se rappeler à lui, tandis qu’il zigzague déjà sur le terrain pour suivre le ballon…. avant qu’il n'atterrisse dans les cages. Yes !
1-0 pour eux.
Se Jun lâche un cri de joie, tape dans les mains de ses coéquipiers qu’il ne connaissait même pas 10 min plus tôt. Il songe déjà à la victoire et fait des grands gestes à Seorina, mi joyeux, mi provocateur.

Le mach reprend et Se Jun se déporte pour réceptionner la balle. Mais c’est sans compter sur la niac de sa camarade et adversaire qui lui barre la route et… le frappe ? « Aie, Gandalf ! C’est de l’anti-jeu ça ! » Tiens donc, lui qui se plaint de la triche ? Ne parlons pas de sujets fâcheux. Et puis, pas au foot ! Jamais au foot !
Se Jun tente de se dégager mais la jeune fille l'agrippe et, aidé par la gravité et l’alcool, il bascule en arrière, entraînant la tricheuse dans sa chute. Si elle n’a pas pu récupérer le ballon, lui non plus. La Terre tourne alors qu’il est au sol, et il peste parce qu’il se sent mal et un peu honteux : « Merde… ça craint… » Il entend son équipe l’encourager à se relever, tandis que le match continue de se jouer, mais les voix lui parviennent de loin. L’alcool ne s’évapore pas si facilement… Il se redresse, tâtonne près de lui pour voir où se trouve Seorina, espérant ne pas lui avoir fait mal… « T’as rien ? » Il lui tend la main parce qu’il est fair-play, pas comme elle. Mais c’est à ce moment là qu’un cri, comme une mise en garde, l’interpelle, et il a tout juste le temps de tourner la tête pour voir une météorite ( le ballon ) leur foncer dessus…

Réussi - Se Jun s’interpose entre le ballon et Seorina, et la balle le percute dans la nuque mais il encaisse.

Echec - Pas le temps de réagir : ils se prennent la balle tous les deux dans la tronche et Se Jun retombe, sonné.

En tant que sportive, le fair-play est la première règle à respecter. Mais aujourd’hui, la jeune femme brave tous les dangers, poussée par une consommation d’alcool inattendue. Celle-ci ne les empêche pas de s’élancer dans des sprints plus ou moins efficaces. Ils sont plutôt chanceux de tenir sur leurs jambes ou sur les échasses selon le gabarit de la personne concernée. La pauvre Seorina tente de suivre le géant et n’a pas d’autres choix que de jouer avec ses coudes pour le ralentir. Elle qui est d’habitude souriante, commence à sentir la compétition lui monter à la tête. Ces inconnus les ont autorisés à jouer avec eux et la belle doit faire honneur à toutes les femmes. Si elle est ridiculisée, elle les imagine faire des remarques sexistes. Quoi que, non. Ils ont l’air plutôt sympathiques car son partenaire n’a pas hésité à lui faire la passe… Mais maintenant c’est le camp adverse qui a les trois quart de la possession. Elle peste. “ C’est quoi ça ? Le ballon, c’est une prolongation de ta jambe ? “ Elle devrait le songer à le surnommer Zizou, en espérant qu’il ne soit pas assez fou pour lui foutre un coup de boule. Seorina devrait se mettre à paniquer mais c’est finalement une autre chute qui l’attend… Ou qui les attendent. Le ballon s’éloigne du propriétaire tandis qu’ils finissent sur le sol. C’est ce qui se passe quand on joue sans aucune discipline.

La chute de Seorina est ridicule mais son fessier s’avère être un bon bouclier. Malheureusement, le vert de la pelouse ne va pas se faire prier pour tâcher ses vêtements. “ Aie. “ Elle se plaint légèrement et tente de se redresser… Ça tourne, tel un marin d’eau douce. Elle pose sa main sur le sol et patiente quelques secondes. Cet alcool est un vrai traître et quand ses yeux finissent sur la main tendue de sa rencontre du jour, elle ne semble pas lui inspirer la confiance.. Et pourtant, tel un héros, il la sauve d’un nouveau mauvais coup. Surprise par la vitesse du ballon, elle écarquille les yeux. “ Se.. “ Jun ! Le ballon cogne son cou, peut-être une partie de son crâne. Elle ne s’en rend pas vraiment compte d’en bas. “ Ça va ? “ Elle se relève tant bien que mal. “ Tu n’as rien ? “ Puis, son regard lorgne sur le ballon à ses pieds. Doit-elle continuer à jouer ? Le garçon n’a pas l’air traumatisé. Les cris de leurs coéquipiers se font entendre. “ IL VA BIEN ! “ hurle-t-elle en pleins poumons, tout en mettant son pied sur le ballon. “ Désolé, je refuse de perdre face à un héros de shonen. “

Action réussi : La jeune femme le devance et elle se met à courir sans aucune honte vers les buts, prête à égaliser. L’ombre du méchant n’est pas loin derrière elle, avec ses grandes pattes. Elle se met à crier comme si une colonie de guêpes menaçait de la piquer. “ NON NON. LAISSE MOI SEJUN. “ Est-ce qu’il lui court après au moins ? Dans la panique ou l’excitation, la pauvre fille finit par faire une erreur de débutante : elle marche sur son ballon en pleine course… Et tombe sur le terrain, de pleine face cette fois-ci.

Action ratée : La jeune femme pense le devancer mais le joueur adversaire est vif. Tel un professionnel, elle imagine son sourire moqueur sur le visage, quand celui-ci lui tourne le dos, prêt à marquer un nouveau but. “ J’AI DIT QUE J’ETAIS GANDALF ! “ Elle court de nouveau alors qu’elle manque clairement de stabilité et de vitesse. C’est d’ailleurs ce qui la met à l’amende. Un tacle en retard et une façon de remercier son héros, d’une drôle de manière… À moins que Sejun ne soit trop bourré et soit tombé tout seul ? Elle ne saurait dire mais cette fois-ci, le but est pour son équipe !