Dans le regard ou bien dans sa façon d'être. Tout t'indiquait que Kyu Min était une perle rare. Une sorte de boule de douceur qui ne demandait que de l'amour et être protégé. ou bien projetais tu une sorte de vision de toi même. Perdu, seul, tu souhaitais aider alors ceux qui te ressemblais. C'était peut être totalement égoïste mais tout ton être ne pouvait le laisser seul. Ton appartement devenait alors le sien sans l'ombre d'une envie de 'retour'. Pas de paiement, de valises pouvant être ressorties à coup de " mais je t'ai hébergé". Rien que de la générosité pure, ou plutôt une compassion pure, sans pitié. La pitié était moche et n'apportait qu'un sentiment de supériorité.
Cependant, pour partager un appartement il fallait partager aussi sa localisation. Hors tu avais bien prévenu ton petit protégé que tu déménageais mais il t'avait fallu un moment pour l'inviter troubler par le retour de Han Jae. Retour ou bien destin qui l'avait remis sur ton chemin comme si de rien n'était. La tête ailleurs cela t'avait pris une semaine pour l'inviter officiellement.

Tu faisais un grand frère bien nul. Parce que t'étais un peu son grand frère non ? Celui vers qui il pouvait toujours se retourner en toute circonstance. Celui qui partageait un ou deux traits similaires ( sûrement inventés mais tu voulais y croire ). Ni une ni deux lorsque la sonnette retentit tu bondis de ton canapé pour ouvrir avec une mine presque surjouée de culpabilité. color=#669999]"Minmin.. je suis tellement désolé d'avoir pris autant de temps à t'inviter. Entres installes toi je vais te faire visiter. Tu as pris des affaires ? " [/color] Parce que c'était un peu son emménagement aussi non? Peut être que tu étais trop loin de l'école pour lui ? Quoique tu bossais aussi là bas. Et son travail ? Il n'était pas trop loin? Et toi, t'étais pas trop inquiet ?

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outfit — Les yeux rivés sur l'écran de ton téléphone, tu fixas l'adresse indiquée relevant ensuite le visage pour t'assurer d'être au bon endroit. Quelques pas à gauche, puis à droite, tu confirmas que oui, tu étais arrivé. Les lèvres finement pincées, tu entras, ton pouce frôlant la bague à ton doigt, la faisant tourner pour te calmer. Pas que tu sois spécialement nerveux en cet instant, c'était juste une question d'habitude. La faire tourner pour te calmer, comme pour que tu te souviennes que le monde tournait encore. Que rien n'était fini – mais que tout finissait aussi par revenir au même point. Allais-tu revenir à ton point de départ ? Tu ne voulais pas. Tu ne le supporterais pas une seconde fois. Tu avais réussi à t'en échapper, fuyant bêtement vers le service militaire pour t'en sortir. Ton seul but avait été de finir le lycée et d'avoir ton diplôme. Mais le prix avait été élevé car à part ça tu n'avais plus rien entre les mains. Tes souvenirs, preuves immatérielles d'un passé, te tiraillaient, te hantaient, éveillant les monstres dormant dans tes pensées. Eveillant des mots que tu aimerais oublier. Mais serais-tu plus heureux en ayant tout oublié ? Grande question.

Heureusement, tu avais Seung Hwan. Seung Hwan qui t'avait tendu la main sans rien attendre en retour. Seung Hwan qui te laissait venir chez lui, parfois durant plusieurs jours. Seung Hwan qui t'accueillait comme un prince alors que t'étais qu'un inconnu, un gamin trop peureux pour affronter les choses en face. Un môme trop perdu, et trop peiné, pour ouvrir les yeux. Tu méritais pas vraiment tout ça et souvent tu avais peur que tout disparaisse. Parce qu'on t'avait aidé par le passé – mais pour finalement regretter et te laisser tomber. Mais pas Seung Hwan pas vrai ? Il était différent, Seung Hwan. « Pas besoin de t'excuser, c'est déjà très gentil de m'inviter », dis-tu doucement, les pommettes un brin rosies, ayant presque l'impression de t'inviter ou de l'obliger à t'inviter. Baissant un peu le visage, tu entras, jetant quelques regards ici et là. « J'ai pris quelques affaires oui », tu agitas un peu ton sac, le sourire discret. « Je t'ai apporté des gâteaux », articulas-tu lentement, levant un autre sac, lui tendant directement. « Je viens d'y penser mais je crois que j'ai encore un pull à toi dans mon armoire au dortoir... », dis-tu, songeur, les yeux levés vers le plafond. « Désolé, je te l'apporte la prochaine fois », tu te pinças les lèvres, embarrassé, les pupilles contemplant les koalas sur ton pull.
 

Le temps passait trop vite et Han Jae était apparu. Il avait fait valser le peu de repères que tu avais pour te ramener dans un passé doux. Une époque où rien n'avait d'étiquettes. Rien ne semblait trop dur, ou impossible. Une époque où tu ne savais pas ce que l'avenir te réservait. Une époque où tu ignorais qu'on te jugerait pour qui tu aimais. Bien sûr que vous en entendiez parler. La télé, internet, partout suivait un mouvement qui devenait de plus en plus populaire tout en étant un tabou pour ce pays traditionnel. Tu n'avais jamais pensé faire parti des discriminé, de devoir te battre pour dire qui tu aimais, voir leur regard changé, avoir peur d'avouer tout simplement le plus pur des sentiments. Non tu n'y croyais pas vraiment et pourtant. Kyu Min t'excuserait sûrement du temps que tu avais mis à l'inviter, car il était adorable, mais ta culpabilité restait, teinte d'une solitude qui revenait dès que personne n'était chez toi.

Le sourire doux en le voyant après tes plates excuses tu l'invitas à entrer et visiter. "C'est normal voyons en plus je me suis habitué à avoir quelqu'un à la maison. Enfin toi. " Non pas que tu l'invitais par pure égoïsme ayant besoin de compagnie. Un jour il allait falloir que tu tentes de réfléchir avant de parler. " Super tu pourras les installer quand je t'aurai fais faire le tour. " Ce que tu allais faire de suite interrompu par des gâteaux. Belle interruption ta main venait prendre le sac tandis que l'autre ébouriffais les cheveux de ton ami. "Han merci beaucoup on en mangera après si tu veux. J'ai hâte de goûter. Faut les mettre au frais ? " Un rapide coup d'oeil à l'intérieur comme un gamin pressé d'ouvrir son cadeau et tu suivais les instructions pour prendre ses épaules entre tes mains. " C'est pas grave j'avais même pas vu donc tu peux les garder t'en fais pas. Très beau pull d'ailleurs" Le rire léger en contemplant les koala qui ornait son pull tu le fis parcourir l'appartement dans des explications, rapides... une salle de bain servant généralement à la même chose partout. " Mon ami Han Jae m'a aidé à ranger, c'est pour ça que c'est si bien rangé .. mais j'ai peur de tout défaire bientôt. " Non pas que t'étais bordélique mais bien moins organiser que lui. "alors ça te plait? Je risque pas de changer maintenant. " Comme un colocataire tu demandais son opinion ne tardant pas à verser deux verres d'eau. "Tu peux ranger tes affaires, tu veux de l'aide d'ailleurs ? " Même si la raison de son itinérance t'était inconnue, tu voulais lui venir en aide, sans pour autant le prendre en pitié.

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outfit — Tu avais toujours eus ce réflexe, comme beaucoup d'autres sans doute de te dire « Ca n'arrive qu'aux autres, ces trucs-là ». Tu avais pensé à tort que ça ne t'arriverait pas. Tu avais pensé, à tort, qu'on te soutiendrait. Qu'on serait là pour toi, et qu'on t'écouterait. Qu'on t'aimerait. Tu avais pensé, à tort, que rien n'était plus important que ton bonheur. Que c'était pour ça que tes parents se réveillaient chaque matin : pour te voir heureux, peu importait avec qui. Tu t'étais trompé sur toute la ligne. Tu avais fait confiance alors que tu n'aurais pas dû. La société avait tout écrasé, à tel point qu'aujourd'hui tu avais l'impression de devoir te cacher. A tel point que tu pensais presque ne pas avoir le droit d'être heureux. Parce que t'étais différent.

« Tu n'aimes pas être tout seul ? », demandas-tu doucement, comme si tu craignais le vexer avec la question, lui lançant un regard intimidé, les prunelles ne se posant cependant pas dans les siennes. T'y arrivais pas, à regarder les gens dans les yeux. Ca t'intimidait trop, et tu perdais tes moyens. « Ca reste quand même gentil », soufflas-tu, le sourire fin mais ravi. Tu hochas le visage à ses mots suivants, lui offrant d'abord les gâteaux. Tu n'avais pas trouvé mieux, et pourtant, il méritait plus que des gâteaux, Seung Hwan. Un jour tu lui offriras quelque chose de meilleur. « J'espère qu'ils sont bons, et non pas besoin », tu agitas un peu la main dans une esquisse, l'observant, clignant des paupières, avant que tes joues ne viennent rougir. « C'est vrai ? Je peux ? », tu te pinças les lèvres, gêné. « Il va pas manquer dans ton armoire ? », le pull que tu lui avais pris, avant que ton attention ne soit posé sur le lien, le rouge devenant un peu plus vif sur tes joues, le coin des lèvres se haussant. « Merci beaucoup. En plus il est tout doux à l'intérieur », tu lui tendis la manche pour qu'il touche. T'étais presque euphorique à l'idée que quelqu'un puisse enfin trouver tes habits mignons. Tu écoutas les explications, observant curieusement à gauche et à droite, comme un chiot qui découvrait sa nouvelle maison. Tu ris discrètement. « Il va bien falloir que tu touches à tes affaires un jour », tu lui envoyas un regard amusé. Tu devais admettre que oui, c'était bien rangé. « C'est vrai que ce serait dommage de tout déranger », finis-tu par dire dans un rire. Un brin surpris, tu lui offris une moue perplexe à sa question. « O-oui, c'est chouette. J'aime bien la décoration », tu commentais comme si t'étais un potentiel acheteur. Mais tu ne comprenais pas vraiment pourquoi il te demandait ton avis, c'était pas chez toi. « Oh je pensais les laisser dans mon sac ? », tu penchas quelque peu le visage, pressant tes lèvres l'une contre l'autre. « Non ? Ca me paraissait plus logique », puisque tu n'habitais pas là. « Je vais pas tout déranger juste pour quelques jours, ça peut tenir dans le sac », ça avait tenu dans un sac plus petit, d'ailleurs. « J'ai l'habitude de les avoir comme ça de toute façon », tu bougeas un peu les épaules, posant ton sac dans un coin... pour le mettre dans un autre coin. Puis un autre encore. Tu cherchais l'endroit où ça gênait le moins, en fait. Mais il gênait partout, d'après toi. « Tu préfères que je le pose où ? », ce sera plus simple comme ça. Les pommettes rougissant une nouvelle fois, tu lui offris une petite esquisse timide. « Là où ça te dérange le moins »
 

Trop gros, trop énorme, un mensonge que vous étiez beaucoup à partager. La naïveté de croire que la logique vous sauverait. Finalement elle avait fini par vous détruire, vous laissant dans l'ignorance, la croyance d'un monde doux qui n'existait pas. Se cacher, mentir, tromper les autres, voilà ce qu'on attendait de vous. Vous qui n'étiez pas dans le même groupe que tout le monde. Vous qu'on tentait de marginaliser en vous descendant plus bas que terre. Sûrement qu'il avait réussi à t'avoir, à déformer tes propres attirances pour te laisser croire que tout ceci était une illusion, avant de simplement les croire quant à ta normalité. Finalement tout était vrai, mais tout était fou.

Un moment de réflexion, le temps de trouver alors tes propres ressentis. "Parfois ça me va ... mais je suis mieux entouré." Dans la peur de les voir tous disparaître, de les laisser voir ce secret qui te définissait pourtant. Gentil ou égoïste, tu agissais simplement comme ton coeur te le disais, ravi d'avoir ce frère que tu n'avais jamais eu avec toi. Le sourire grand tu le regardais sans rien ajouter. Les lèvres scellées dans un sentiment de joie partagée. Il te le rendait bien, Kyu Min. Avec sa gentillesse, ses attentions. Comme ces gâteaux que tu avais hâte de goûter. " J'en suis sûr. "S'il les avait choisi alors ils étaient parfaits. Comme ses pulls, les tiens, les vitres finalement. " Mais oui t'en fais pas. Mon armoire peut se passer de quelques soldats au pire, tu échangeras de temps en temps les pull et on fera un turn over de pull." Dans un partage équitable. Comme une garde partagée, mais pour des vêtements, une idée de génie. "Oh? vraiment? trop bien. " L'air curieux tu venais toucher l'intérieur avant de sourire grandement. C'est vrai qu'il était pas mal du tout, bien que le tout fasse quelque peu enfantin tu retrouvais là Kyu Min. Non pas qu'il était un enfant, ou immature mais ses vêtements étaient souvent plus mignons que "cool" comme disent les jeunes. " C'est vrai... je vais me décider.. un jour." Pas maintenant il venait de le faire. Et puis c'était si bien rangé, Kyu confirmant alors l'évidence de ce rangement impeccable. Mais il n'était pas question de mettre ton invité mal à l'aise non plus. " Bon je suis content, n'hésites pas à t'installer hein, je rigole pour le rangement. " Dans le pire des cas tu pourrais demander à Han Jae de t'aider à tout re ranger, rien de grave donc, l'idée même était une douce image. " Dans ton sac? " Répétais tu, sorti de tes songes. Ce n'était pas pratique du tout et même s'il ne restait pas h24 ici il devait se sentir confortable, comme à la maison. Maison qu'il ne semblait jamais avoir, avouant laisser ses affaires dans son sac. Comme si tout était normal, comme si aucun endroit n'arrivait à le retenir, ou le laisser tranquille. " Quoi? Non non, j'ai déjà réservé une place dans le placard, comme ça tu n'auras pas à ramener tout quand tu viendras et puis tu pourras échanger si tu veux d'autres vêtements dans ton dortoir. " Comme une maison de famille, un point d'ancrage, ce point de départ et d'arrivée qui nous rassurait. Loin de cette impression de déranger, ce point d'honneur à ne pas déranger. Loin de la gêne qu'il pouvait éprouver. Lui donner simplement l'impression d'être chez lui, parce qu'il l'était. Tu pris alors son sac tout en te dirigeant dans la chambre ou tu ouvrais l'armoire. " Ici. " Dans l'armoire, et pas le sac entier. " Je t'ai dit: j'ai laissé de la place, j'ai pas tant d'affaires. " Partager n'était pas un soucis. La preuve tu avais déjà acheté sa brosse à dent. " Je te laisse ranger tranquillement je vais nous servir de l'eau, ou tu veux un thé ? Café? Je peux aller en chercher aussi. " D'ailleurs si ce n'était pas maintenant tu irais chercher sûrement des boissons pour aller avec votre dessert. "Je reviens familiarise toi bien. " La main se secouant doucement dans l'air tu quittais l'appartement pour une dizaine de minutes, histoire de prendre ce qui te manquait non sans lui avoir demandé avant ce qu'il voulait, au pire, tu savais ce qu'il aimait.

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outfit — Bougeant doucement le visage, les lèvres finement pincées, tu pouvais comprendre. La solitude c'était bien, mais être entouré c'était mieux. C'était mieux de le choisir que de se le voir imposé. Tu aurais préféré choisir t'éloigner que de devoir le subir. T'avais fui parce que t'avais pas eu le choix pas vrai ? Parce que c'était le plus simple mais aussi parce que c'était ce qu'on avait attendu de toi, finalement. On aurait pas voulu que tu restes. Pas quelqu'un comme toi. Tu lui souris doucement, timidement, le regard brillant et la mine satisfaite. Tu espérais qu'ils lui plaisent. « C'est triste dit comme ça, quand même », marmonnas-tu doucement dans un petit air bougon. Les sourcils faiblement froncés dans une petite mine soucieuse, tu te demandais si c'était vraiment grave. « Oui mais.. », commenças-tu, relevant les prunelles vers lui tout en évitant les siennes, ne sachant quoi ajouter finalement. Tu baissas les yeux, les lèvres pincées, comme vaincu par cet argumentaire. Tu hochas le visage, le laissant faire, une petite esquisse décorant la bouche, les pommettes faiblement relevées et colorées. « Un jour », que tu répétas, le regard vers lui, clignant des paupières avant de rire discrètement. « Un jour prochain un peu lointain ? », tu penchas quelque peu le visage, le nez froncé, amusé. « Oui t'en fais pas », même si tu disais ça, tu te sentirais mal de toucher à tout. Donc le mieux était de ne toucher à rien et de ne rien déranger pas vrai ? « Dans mon sac », affirmas-tu dans un sourire. Le meilleur endroit pour garder tes affaires. « Tu as déjà réservé une place ? Oh mais... », tu te mordis quelque peu la lèvre, pointant ton sac du doigt. C'était très bien ton sac, pas besoin d'en faire tant pour toi. « Oui mais... », t'avais comme une impression de déjà vu. « Je veux pas déranger », dis-tu doucement, le rouge aux joues. Tu ne voulais pas empiéter, t'installer. Ce n'était pas chez toi. Ce n'était pas ta « maison ». T'avais pas le droit de te poser ainsi. De venir, de poser, de prendre mais de ne pas rendre. C'était ridicule. Tu le suivis, hésitant mais aussi gêné, le regardant faire. « Oui mais... », sans doute les mots que tu disais le plus pour le moment. « T'as vraiment pas besoin de faire tout ça pour moi », les pommettes rosies, tu n'osais pas le regard. T'étais tout de même touché par le geste, et ça se remarquait à des pupilles humides posées dans le vide. « Un thé oui ça me va », chuchotas-tu, embarrassé. T'avais presque honte et pourtant, c'était pas toi qui avais demandé. Mais t'avais l'impression de l'avoir fait, indirectement ou non. Tu te pinças férocement les lèvres, observant l'armoire, ton sac, la pièce. Tu ne voulais pas lui voler la place mais si tu ne le faisais pas, tu allais le blesser pas vrai ? L'hésitation au bout des doigts, tu pris quelques minutes avant de bouger, plaçant maladroitement tes habits à la place prévue, tentant de prendre le moins de place possible, laissant même un pull dans ton sac. Un peu mal à l'aise, tu observais le résultat. « Ca donne un peu l'impression d'avoir une maison », que tu dis doucement. Mais ce n'était qu'illusion. Ce n'était pas chez toi, pas ton armoire, pas ton appartement... tu devais bien avouer que cela avait un côté apaisant d'observer tes habits ainsi posés. « Est-ce que tu trouves que je m'habille mal ? », demandas-tu à ton ami une fois qu'il fut revenu, trouvant une place sur le canapé, la frimousse pensive et un brin suppliante tournée vers lui. « Est-ce que... c'est moche le pull koala ? »
 

Etre seul n'avait jamais été un soucis, et puis les gens étaient progressivement rentrés dans ta vie. A commencer par Han Jae qui avait toujours eu une place spéciale. Mais Kyu Min avait également une place, ta solitude se perdant de plus en plus. Ca ne faisait pas taire les voix, les angoisses, les pensées qui assaillaient ton esprit en repensant à cette "condition" apparemment insurmontable pour les autres. Mais lorsque tu étais entouré tu pouvais te concentrer sur eux, oublier le reste. " Pourtant ça ne l'est pas. " Parce qu'il n'y avait aucune raison d'être triste d'être seul non plus. Quand bien même on espérait quelqu'un à nos côtés. C'était donc plus animé avec sa présence, aussi timide et discret se faisait il. Les pulls ne porteront pas plainte et toi non plus. L'envie de le voir prendre ses marques défilant pour lui faire comprendre que sa place était également ici. Il arrivait à se moquer, ce qui était bon signe, faisant agrandir ton sourire également. "Hm.. lointain ? J'avoue. "Autant ne pas se voiler la face. L'honnêteté étant un principe de base, tu l'attendais avec lui également, cherchant alors des yeux le sac en question. Pourquoi garder un sac peu pratique ? Tu n'allais pas déménager de si tôt et quand bien même il ne soit pas là tout le temps, tu gardais quand même l'envie de le voir faire comme chez lui. " Pas de mais qui tienne, j'ai de la place et on vit un peu dans cet appart à deux... " Quand on voyait la chose, elle était là. Et ça ne te dérangeait pas; s'il mettait ses affaires dans l'armoire.. " Je n'en ai peut être pas besoin mais envie. "Chose qui suffisait donc à te le faire faire. Tout en restant dans l'écoute tout de même. L'observant un instant ta main venait se perdre dans ses cheveux pour les ébouriffer avec un grand sourire. Partant alors dans la cuisine c'est la bouilloire que tu chauffais pour pouvoir le servir attendant qu'il revienne avec cette question un peu étrange. "MAL ? mal par rapport à quoi ? Qui ? " S'il mettait un tee shirt à manche courte en hivers, tu n'aurais pas dit .. mais là.. ."Quoi ? maiis non.. quelqu'un t'a dit quelque chose? " Les tasses dans les mains c'est avec rapidité que tu arrivais lui proposant sa tasse. "Personne ne doit juger les vêtements c'est une matière de goût. Tant que ça te plait.. " l'ouverture d'esprit devrait être communiquer à chaque élève. C'était encore dingue de se voir critiquer pour ça. "Tu aimes bien toi le koala ? "

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outfit — Cela devait paraître étrange, non ? Que tu dises que ton but était d'avoir un chez toi. Tu avais envie d'avoir un toit sur la tête, un toit qui n'appartenait qu'à toi et personne d'autre. Le dortoir était un trésor et tu étais content de pouvoir y retourner tous les jours. Mais tu voudrais avoir ton appartement. Ouvrir la porte pour découvrir un endroit qui t'était totalement réservé tous les jours. Un endroit où tu pouvais te reposer, te ressourcer mais aussi t'inspirer et t'épanouir. Ton petit coin de paradis. Ta petite bulle. « Ah oui ? », soufflas-tu doucement, comme si tu attendais qu'il te donne toutes les réponses de l'univers. Comme s'il pouvait t'ouvrir toutes les portes et faire en sorte qu'elles ne soient jamais fermées. Tu l'observais, amusé mais aussi reconnaissant. Il faisait tant pour toi et tu ne savais pas comment le remercier. Tu ne savais pas si tu pourras le remercier un jour, même. Tu ne saurais pas comment ni par où commencer. Que pouvais-tu faire, toi, simple étudiant ? Tu cherchais à peine un toit à te mettre sur la tête alors c'était une idée bien lointaine que de pouvoir lui rendre tout ce qu'il te donnait. Mais tu le feras un jour, t'y tenais. « Ah bon ? Tu y vis avec qui ? », demandas-tu bêtement, clignant des paupières dans un air inquiet. « Ca va pas déranger que je mette mes affaires dans l'arm... ah », l'index bougeant vaguement, tu penchas quelque peu le visage avant de l'observer, et de rire. « Tu parlais de moi ? », le questionnas-tu, le nez quelque peu plissé, amusé. Tu semblas hésiter un instant, trop gêné pour dire que ça te faisait plaisir, que ça te donnait l'impression d'avoir un appartement. Les joues faiblement gonflées et colorées, tu boudais avec discrétion et sans trop de force. « C'est gentil, vraiment », soufflas-tu dans une esquisse reconnaissante, le regard brillant. Tu remis rapidement tes cheveux en place, lui offrant un sourire plus grand pour répondre au sien. « Mal par rapport à... à tout. A tout le monde. Je sais pas trop », tu vins jouer avec tes manches, songeur. « Non enfin... on me dit parfois que je sais pas m'habiller. Ca veut dire que je m'habille mal non ? », tu mimas un air bougon. Tu le remercias pour la tasse alors que tu écoutais sagement ses paroles. « Je l'aime bien oui », avouas-tu doucement dans un sourire timide, redressant le regard vers lui. « Ils sont mignons non ? », que tu lui demandas confirmation, étirant un peu ton pull comme s'il ne le voyait pas assez. « On me dit que c'est pour les enfants, ce genre de vêtements. Pourquoi ils le font en taille adulte alors ? », râlas-tu, bougon, comme un môme, tapant presque du pied. « Je connais pas la mode. Je la comprends pas trop. Je sais pas associer les couleurs ou les motifs », puis t'aimais les pulls avec des petits dessins. « Tu t'habilles bien toi. Tu choisis comment ? »
 

La réponse accrochée aux lèvres tu attendais tout de même dans l’espoir qu’il prenne conscience de cette évidence. Ce n’était pourtant pas compliqué, ses affaires pouvaient être rangées chez toi, ses chaussures pouvaient être à l’entrée et sa brosse à dent traînée dans la salle de bain. C’était tout ce que tu pouvais faire pour lui. Même après avoir deviné qu’il était seul, il semblait vouloir avoir son cocon, sa maison. C’était tout ce que tu pouvais lui apporter tant le reste devait être fait par lui. La légitimité remise en question, l’envie d’indépendance, tu le comprenais et respectais ses ambitions, toujours avec un sourire et les bras grands ouverts. "Oui de toi. Je suis tout seul sinon. J’ai pas encore d’animal de compagnie non plus. " Riant doucement tu aimais cette proximité que vous aviez, cet appartement que vous pouviez partager quand il en avait besoin. " C’est normal. Tu sais vivre seul c’est bien, mais parfois c’est trop. Je suis content d’être tombé sur toi et de pouvoir partager autant. " Tu étais heureux qu’il ne te juge pas, même si tu n’avais pas encore avouer à ton ami ce que les autres avaient condamné, au fond tu étais convaincu qu’il ne te jugerait jamais. Tout comme tu ne pouvais porter de jugement sur sa manière de s’habiller. C’était parfois particulier mais c’était lui. Et mignon de surcroît. " Je ne t’ai jamais vu mettre un slip au-dessus de ton pantalon, ou bien une chaussette à la main alors je ne dirai pas que tu t’habilles mal. "Comment pouvait-il avoir ce genre de pensées ? Ah oui, les autres. Toujours à fourrer leur nez où ça ne les regardait absolument pas. " Comme dirait un ami : ils devraient balayer devant leur porte avant de l’ouvrir. " C’était décevant et énervant de devoir toujours écouter des avis qu’on avait pas demandés. " Si tu aimes alors c’est parfait. " Non ce n’était pas la dernière tenue des magazines mais qui s’en souciait ? " Exactement, si ce n’était que pour les enfants il n’y en aurait que dans leur taille.. Les gens sont cons.. Le jour où une star en mettra un, ou une grosse marque utilisera la même chose pour 700 euros ils se jetteront dessus. " On marchait clairement sur la tête. Mais Kyu Min restait lucide. Enfin quelqu’un d’intelligent. La mode n’était ni obligatoire ni un critère de sélection. Mais les gens … Un soupire t’échappa avant d’hausser les sourcils surpris. " Moi ? ah… je regarde ce que j’aime bien sur internet, les mannequins ou certaines pages de réseaux. " Venant la campagne tu avais tout appris, développant une sorte d’intérêt pour les vêtements. Bien moins grande que pour les jeux vidéos. " Souvent je fais avec ce que j’aime bien. Autant te dire qu’à la campagne j’étais pas comme ça. " Riant doucement tu te souvenais de tes look avec une certaine honte. " Mais si tu veux quelques tenues pour des entretiens on pourra faire les magasins; Mais ne supprime pas ce que tu aimes bien. "

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outfit — « Pas encore ? Tu penses à adopter des animaux ? », le questionnas-tu, curieux, même si c'était pas vraiment la question mais ça t'intriguait tout de même. Ou bien peut-être t'étais-tu trop arrêté sur le choix de ses mots. Et tu ne faisais que trop supposer. Il était vrai que tu voudrais adopter un animal, que l'idée te trottait dans la tête depuis des années maintenant. Mais sans réel logement, tu ne pouvais pas. « Merci beaucoup », dis-tu doucement, tout de même gêné mais aussi heureux, le cœur réchauffé et apaisé. Tu clignas des paupières ensuite, lui lançant un regard avant de bouger le visage. « C'est Super-Man qui fait ça non ? La chaussette à la main on l'a tous faits quand on était petit », admis-tu dans un rire, imitant vaguement une sorte de créature avec tes doigts. Mais tu voyais où il voulait en venir. Evidemment tu savais dans quel ordre mettre les vêtements – mais tu ne savais quand même pas t'habiller, apparemment. T'étais pas à la mode, jamais aux bonnes couleurs ou dans les bons motifs. Tu souris doucement, approuvant ses paroles. « C'est toujours plus facile de voir ce qui ne va pas chez les autres », articulas-tu dans une esquisse délicate. « Tu penses ? », tu levas les sourcils, crédule. « Ca voudrait dire que je suis à la mode avant la mode ? », que tu plaisantas dans un sourire contenté. Tu ne comprenais pas la mode cela dit. « Tu as de beaux vêtements », que tu dis doucement. Il trouvait les bonnes inspirations – à croire qu'à côté tu t'inspirais dans la partie « jeunesse » de chaque magazine de mode. « Je pense qu'on a pas besoin du même type de vêtements à la campagne, non ? », t'avais dans la tête l'image de Seung Hwan avec une salopette et un joli chapeau – mais ton image était sans doute erronée. Même totalement fausse. « Je te le dirais si un jour j'en ai besoin. Pour le moment je suis au restaurant donc j'ai pas besoin d'en passer », que tu dis dans sourire satisfait, le regard brillant. « Et j'ai pas envie de partir, j'aime bien travailler là-bas. J'aimerais même continuer là-bas jusqu'à la fin de mes études », et peut-être même après encore, qui savait ? Tu savais pas ce que l'avenir te réservait. Cela dit tu savais pas si Woo Sik voudrait te garder aussi longtemps. Tu mimas un petit air bougon, et pensif. « Tu es déjà venu au restaurant ? Tu devrais passer la prochaine fois », t'avais l'impression d'y inviter tout le monde à chaque fois. « C'est vraiment bon, Woo Sik est très bon cuisinier, tu seras pas déçu. Je peux te dire quand je suis en service, si tu veux. Sauf si tu préfères me laisser la surprise ? », tu penchas un peu le visage, le sourire doux. « Tu viendras alors ? », demandas-tu d'une petite voix.