« Il fait trop froid », que tu pris soin d'articuler en agitant les bras, oisillon qui cherchait à prendre son envol alors que tu plissais le nez dans une moue boudeuse. T'étais pourtant bien couverte mais tu parvenais encore à avoir froid, c'en devenait ridicule. Tu pouvais faire tout ce que tu voulais ça ne changeait jamais rien. « T'as pas froid toi ? », demandas-tu à Minho en relevant ton nez rosi par le vent frais vers lui avant de remonter ton écharpe. Quelle idée de sortir alors, te dira-t-on. Mais la raison était bonne ! Très bonne même. Et t'avais tellement hâte d'y arriver que tu pressais déjà le pas, laissant le son de tes chaussures claquer au sol alors qu'un léger son amusé et impatient t'échapper. Tu devais ressembler à une gamine – t'y pouvais rien cependant. Aller à la patinoire était ta façon de décompresser. C'était ton moment de liberté, et d'évasion. Un moment qui te permettait de rêver, d'imaginer – et tu pouvais voyager alors que tu traçais des formes diverses sur la glace, élançant ta jambe ou tes bras dans tes petites figures improvisées. C'était ta façon de te vider la tête ; car le reste n'avait pas fonctionné jusque là. Patiner te faisait du bien. Ce n'était pas qu'une question de discipline que tu appréciais, c'était bien plus que ça. Tu ne pouvais expliquer l'attachement que tu avais pour les patins, la glace et cet endroit. Et à chaque fois que tu entrais, tu semblais redécouvrir les lieux, le rêve dans les prunelles et le sourire se dessinant avec tendresse sur les lèvres. « C'est magnifique tu trouves pas ? », tu fis face à Minho, les pommettes relevées et rougies, le regard brillant et rêveur. Tu contemplas un instant l'espace autour de vous avant d'enfiler tes patins. « Je t'attends. Promis », chuchotas-tu avec douceur, le regard rivé sur la glace qui t'ouvrait les bras. Tu te pinças les lèvres, jetant un rapide regard vers Minho – puis tu t'élanças vers la terre glacée, le sourire grandissant, te laissant entraîner par l'envie, faisant quelques tours sur toi-même avant de revenir vers Minho. « Je suis là », murmuras-tu innocemment, le sourire discret. « Tu t'en sors seul ou tu veux de l'aide ? », et tu tendis les mains vers lui, au cas où.

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Mains dans les poches, Minho suivait Jian avec un petit sourire aux lèvres en voyant l'attitude de son amie, un rire venant même franchir ces dernières au bout d'un moment quand il l'entendit se plaindre du froid avant de lui retourner la question. « Ça va, on a connu pire. » Il fallait dire que question températures basses, leur pays était pas mal pour ça mais aujourd'hui il trouvait que ça allait encore même si clairement c'était un temps à pas vouloir sortir de chez soi à la base. Mais Jian voulait aller patiner alors quand son amie lui avait demandé si ça l'intéressait de venir avec elle, il ne voyait pas de raisons de lui dire non, ça pouvait être fun et puis il était avec Jian, il serait en bonne compagnie. Un pur hasard au lycée, une erreur de table faite par la demoiselle mais qui avait donné naissance à une belle amitié entre les deux lycéens quand Minho était venue la retrouver pour lui rendre ce joli bouquet et le mot qu'elle avait écrit pour un autre mais qui s'était retrouvé à sa place. « Impressionnant, mais t'es sûre que tu vas pas plus te transformer en glaçon ici ? » Il la taquina gentiment. Quand ils furent à l'intérieur, Jian était la première à finir de se préparer, le jeune homme hochant la tête à ses mots alors qu'il attendait qu'on lui donne une autre paire, la précédente était un peu trop serrée pour lui, il fallait que ça tienne certes mais pas que ça lui coupe la circulation non plus ! Une fois la paire changée, ils s'avancèrent jusqu'à la piste, Minho laissant Jian s'élancer avant lui, faire quelques tours avant qu'elle revienne vers lui, ses mots le faisant sourire. « Ça va aller. Je crois. » De base même si avec la boxe il avait un bon jeu de jambes c'était plutôt les bras qu'il utilisait. « Il faut bien se lancer un jour. » Ce qu'il fit en montant sur glace prudemment, avançant en glissant comme il avait observé Jian le faire et pour l'instant tout se passait bien.

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« La chance » que tu marmonnas plus pour toi-même qu'autre chose, le nez froncé dans un air bougon face à ce froid insistant. Ou peut-être était-ce vraiment parce que tu étais trop frileuse. Tu jetas un regard vers Minho avant de plisser le nez. La seconde option semblait être la bonne. Cela dit tu t'en fichais bien de savoir qu'il faisait plus froid là-bas. Parce que l'air semblait beaucoup plus chaud à chaque fois que t'y allais. Pour seule réponse tu vins lui tirer la langue, ne trouvant aucun mot pour exprimer le mieux ta pensée. Tu relevas le menton, le coin des lèvres finement levé dans une ombre malicieuse et amusée. « Je trouve qu'il fait moins ici froid que dehors, en vrai », articulas-tu enfin dans un petit mouvement des épaules. Sans doute parce que tu préférais être ici. Tu patientas qu'il ait enfilé ses patins, les prunelles ne cessant de contempler le moindre de ses gestes, tel un chat qui surveillait sa proie avant de redevenir chaton, le sourire bien trop grand et presque naïf alors que tu t'élançais enfin sur la glace. « Tu crois ? », tu ris quelque peu. Tu le contemplas une nouvelle fois, avec douceur cette fois, l'encourageant d'un signe de la tête et d'un pouce levé alors que tu reculais lentement en restant à ses côtés. « Ca te dit qu'on fasse la course ? », lanças-tu dans un regard espiègle, le sourcil arqué dans un air malicieux avant que tu ne ris une nouvelle fois. « Je plaisante », tu te tournas et te tournas encore, laissant Minho s'habituer pendant que tu t'amusais. « Tu veux que je te tienne ou ça ira ? Si tu as déjà fait du roller, ça devrait être bon je pense », et tu gardais une main tendue, au cas où. « T'as un bon équilibre ça fait déjà beaucoup », que tu soufflas, observant. « Il faudra que tu me dises quand tu veux partir par contre. Je vais être difficile à faire décoller sinon », tu plissas le nez, amusée. « Tu voudras manger quelque chose après notre tour ici ? »

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Minho avait accepté d'accompagner son amie patiner même si ça n'était pas à la base sa tasse de thé ni quelque chose qu'il avait l'occasion de faire souvent. À choisir il préférait l'eau quand elle était liquide que solide, ou alors quand c'était transformée en sorbet c'était plutôt agréable ! Mais c'était un moment agréable à passer avec Jian. Les mots de la demoiselle le faisait rire, si elle pensait qu'il faisait froid dehors, ne pensait-elle pas que ça serait pire à l'intérieur ? Après tout ils devaient garder une certaine température pour la glace alors que dehors au moins parfois ça pouvait se réchauffer ou alors ils pouvaient aller au chaud justement. « Vraiment ? J'aurais plutôt dit le contraire tu vois mais on peut pas dire que je sois vraiment un connaisseur non plus, » Minho commente en regardant autour d'eux après dans le duo c'était elle l'experte en patinoire ! Minho finit de se préparer, rassurant Jian rapidement, tout devrait bien se passer non ? Pas de raisons de paniquer ou quoi que ce soit, il irait de toute façon à sa propre vitesse alors si elle voulait bouger et faire ses tours sans l'attendre il n'allait pas se vexer. Le koryo avait réussi à monter sur la glace, faisant attention mais la proposition de Jian lui fit tourner vivement la tête vers elle, tellement qu'il se sentait partir un peu en arrière, réussissant de justesse à retrouver son équilibre. « Haha, très drôle je me marre. » Minho plisse les yeux, moue boudeuse aux lèvres. « Si tu veux jouer à ça la prochaine fois je t'emmène frapper dans les sacs. » Il ajoute avec un rire quelques secondes après. Il la laissait faire pendant qu'il prenait ses marques. « J'apprécie l'attention mais ça devrait aller, de plus si tu me tiens et que je tombe je t'entraîne avec moi. Il vaut mieux un seul blessé que deux. » Ils avançaient côte à côte à présent. « Tu trouves ? Ça doit être grâce à la boxe, ça aide avec le jeu de jambes tout ça. » Il ne peut s'empêcher de rire quand elle continue. « Oh compte sur moi pour te traîner dehors si il le faut. Surtout si tu veux aller manger quelque chose après. » Bien sûr ça serait avec plaisir pour bien finir leur sortie.

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« C'est surtout que ça me réchauffe le cœur d'être là. Alors... il fait plus chaud », expliquas-tu dans des chuchotements discrets, et gênés, les pommettes rosies par le froid mais aussi la timidité d'argumenter les choses de cette façon. Totalement prête, tu ne rêvais que d'aller courir sur la glace, le sourire mutin aux paroles de ton ami alors que tu tentais un air innocent. « Je suis hilarante », fis-tu remarquer, le regard pétillant. A sa remarque, tu te redressas un peu, l'air bougon au visage avant de croiser les bras. « En vrai on sait pas, peut-être que j'ai tellement de force que je peux les découper en deux ! », tu balanças le poing dans le vide en guise de démonstration. « Sérieusement ça pourrait être drôle », pour lui oui pour toi... t'acceptais quand même l'idée. Pourquoi pas ? « De sages paroles », susurras-tu avec douceur, le sourire léger, patinant à gauche, à droite mais sans trop t'éloigner. « Yup ! Je suppose que ça aide bien à garder l'équilibre oui, surtout si tu reçois des coups », tu t'arrêtas brusquement, l'air penaud. « Tu reçois pas de coups en vrai, si ? Dis-moi que non », tu fronças les sourcils, soucieuse. « Il faudra m'attraper pour me traîner dehors tu sais ? », les paumes contre les joues, tu vins alors puiser dans tes talents pour afficher la frimousse la plus insouciante que tu connaissais. Et tu te mis à patiner un peu plus sérieusement. A gauche, à droit, devant, derrière, tournant, retournant... « Je me sens comme un poisson dans l'eau. Mais sur la place », petit poisson-clown givré que tu étais, tu te dandinas quelque peu, restant finalement à ses côtés. « Ca va toujours ? Si tu veux aller un peu plus vite, il te suffit de pousser un peu plus avec tes jambes. Mais sinon tu peux continuer comme ça aussi, t'as un bon rythme. Et t'es pas encore tombé. D'habitude les gens tombent sur les premiers mètres », tu levas les pouces, le sourire aux lèvres, pour l'encourager, restant à ses côtés, le regard filant autour de vous. « C'est tellement apaisant comme endroit, je trouve. J'ai toujours l'impression que rien ne peut m'arriver si je suis ici. C'est mon bouclier... un igloo protecteur très très grand », tu agitas vaguement les mains, pouffant discrètement et secouant la tête, te trouvant ridicule. « Tu voudras manger quoi tout à l'heure ? Un truc chaud ? »

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