Il n'y avait pas de doutes possibles, le froid était vraiment là, chatouillant ta peau alors que tu frissonnais dans un bruit d'inconfort léger. Tu luttais contre la fraîcheur du moment, avançant d'un pas léger et assuré. Tu connaissais chaque détail de ce trajet par cœur, depuis le temps. Tu ne relevais même pas la tête pour contempler les alentours – et souvent, tu te surprenais à te dire que tu devrais le faire. Mais tu le feras plus tard, là, il faisait trop froid. Poussant la porte, tu fus accueillie par la chaleur, un soupir contenté brûlant ta bouche alors que tu retirais ton bonnet, souriant avec politesse aux employé.e.s. Tu étais venue au bon moment : il n'y avait personne. Tu pris alors ton temps, même si tu savais pour quoi tu étais venue, repartant ensuite dans ce froid glacial. Le bonnet vaguement déposé sur ton crâne, tu repris ta marche, le pas un peu plus pressé désormais. Tu ne voulais qu'une chose : retourner au chaud. Et ce ne fut qu'après quelques minutes que tu pus enfin goûter encore à cette chaleur, le souffle plus lourd cette fois et tu partis directement vers la chambre de Jini. Tu toquas doucement à la porte une fois devant, la main libre bataillant avec quelques mèches de cheveux, et un sourire léger releva le coin de tes lèvres quand la porte s'ouvrit. « Coucou. J'espère que tu sors pas ce soir, il fait un froid de canard », lui confias-tu dans un air bougon avant de marquer un bref silence. « Tu dois pas sortir ce soir hein ? Rassure-moi », tu clignas des paupières dans un air presque alarmé, ne voulant absolument pas qu'elle affronte ce froid et qu'elle reste au chaud. Et qu'elle se repose, surtout. Tu retiras lentement ton manteau et ton écharpe, menant un nouveau combat avec tes cheveux, soufflant sur une mèche rebelle avant de pouffer. « Tiens, c'est pour toi », tu lui tendis un petit sachet, agitant les doigts à cause du froid qui les enveloppait encore. « J'ai vu ça par hasard en allant au travail tout à l'heure et j'ai tout de suite pensé à toi. J'ai eu peur de finir trop tard mais la boutique était encore ouverte en passant, heureusement.  Je sais pas si tu as quelque chose de prévu en extérieur prochainement mais je me disais que ça pourra te tenir bien chaud », et tu tendis le second sachet, l'esquisse tendre et le regard brillant alors que tu repensais à cette écharpe qui n'attendait qu'elle. En espérant qu'elle lui plaise, évidemment. « Tu vas bien sinon ? Pas trop fatiguée ? »