tenue + Quel idiot, franchement... C'était bien une tête à claques, cet abruti. Il n'y avait plus aucun doute la dessus... D'ailleurs, si je n'avais pas jugé que cet enfant en avait déjà pris assez pour son grade, je peux vous assurer que je lui en aurais certainement retourné une, moi aussi. Car oui, en effet... L'idée de voir mon poing s'abattre sur le visage de mon meilleur ami m'avait effleuré l'esprit durant les quelques minutes qui venaient de s'écouler, et ce, à de nombreuses reprises. Pourtant, malgré cela et malgré la douleur atroce à l'abdomen que je ressentais, suite aux multiples coups que j'avais pris pendant la bagarre, la première chose que j'avais faite lorsque nos assaillants avaient finalement décidé de prendre la fuite sous les menaces du barman fut de me précipiter vers le Pyobeom pour m'assurer qu'il allait bien. Et il n'allait pas bien... En effet, à moitié inconscient, celui-ci peinait à garder les yeux ouverts, et ce, malgré le fait que je lui parle ou que je lui tapote la joue. Et, bien évidemment, si au début je tentais de garder mon calme et de ne pas paniquer, il va sans dire que son manque de réaction face à tout ce que je faisais pour le maintenir éveillé commençait légèrement à m'inquiéter. Jusqu'à, qu'enfin, il ne se décide à ouvrir de nouveau les yeux... Et, très honnêtement, je ne sais pas si, à la suite de ses derniers mots, je devais rire ou pleurer. Habituellement, la plaisanterie était une chose dont moi-même je pouvais user dans ce genre de situation. Mais pour le coup, ça ne me faisait absolument pas rire. « Et tu mériterais certainement que je t'en foute une autre... » Bouffon, avais-je envie de rajouter. Mais je m'abstins de continuer sur ma lancée. Ce n'était pas le moment pour ça. Puis, de toute façon, on entendait l'ambulance arriver au loin... Restant donc aux côtés du rose jusqu'à l'arrivée des secours, tout en m'assurant que celui-ci ne se rendormait pas, je finis par me relever, tant bien que mal, pour laisser ma place aux professionnels afin qu'ils prennent soin de mon meilleur ami. Récupérant ensuite mon portable que me tendait le barman, je fus interpellé par l'un des ambulanciers. « Vous aussi vous feriez mieux de venir avec nous ! » Comme si j'allais laisser mon meilleur pote tout seul après ce qu'il venait de se passer... Je vous jure... « On va examiner vos blessures. » Je le regardai l'espace de quelques millièmes de secondes et me contentai d'un faible mouvement de la tête, avant de monter dans l'ambulance, ma main plaquée sur mon abdomen. Une fois à l'intérieur, je pris ensuite place à côté du brancard sur lequel était couché Hwan Baek et laissai l'un des ambulanciers s'occuper des quelques blessures que j'avais sur le visage. « Vous feriez-mieux de vous occuper de lui, d'abord. Ça peut attendre pour moi... » lâchai-je froidement, pourtant conscient que, de toute façon, ils ne pouvaient pas faire grand chose concernant Hwan Baek. Ou en tout cas pas dans l'immédiat...

tenue + Les yeux de nouveau ouverts, les interventions du pyobeom avaient porté leurs fruits. Cependant, j’avais peur de devenir à nouveau inconscient. J’étais complètement déboussolé mais également à moitié endormi. Alors, je tentais de discuter avec mon meilleur ami pour rester éveillé. De plus, c’était un moyen pour le rassurer même si au fond je commençais à paniquer intérieurement. Quelle brochette d’enfoirés. Honnêtement, ils avaient eu de la chance parce que pour le coup, ils s’en seraient pas sortis vivants. Ouais voilà… Poussant un faible soupir, j’essayais de balancer mes idées noires en rendant la situation comique même si je n’avais pas la force de rire ou de sourire. D’ailleurs, cela semblait être aussi le cas pour mon ami. En effet, celui-ci ne semblait pas avoir apprécié ma remarque. Alors lui aussi avait envie de me frapper ? C’était terriblement rassurant. « Aish. Profite. C’est le seul moment où tu pourras m’atteindre. » Même à moitié inconscient, je continuais de provoquer. Je n’avais donc pas compris la leçon. Pourtant, cette blessure au genou ne cessait de me le rappeler. Serrant les dents, la douleur crispait l’ensemble de mon visage. « Ca va toi ? » demandai-je avant de lâcher finalement un juron. Puis, on entendit au loin l’ambulance arriver. Et au bout de quelques secondes, j’aperçus les gyrophares bouger dans tous les sens. Me sentant encore plus aveuglé par toutes ces lumières, la voix d’un ambulancier résonna à mes côtés. Il exécuta la procédure classique : interview improvisé, premiers soins… Désorienté, je ne captais pas que mes réponses n’étaient pas très justes. En fait, l’ambulancier m’avait demandé de me raconter cette bagarre sauf que mes propos étaient quelque peu confus. Son regard sur moi était un peu trop lourd et à partir de ce moment-là, je commençais à réellement m’inquiéter. « On va s’occuper de vous, ne vous inquiétez pas. » Ne pas m’inquiéter ? Ce bleu n’avait pas même eu le culot de me dire ce que j’avais et…. Coupé par l’intervention de l’équipe, les ambulanciers se chargeaient de me mettre sur le brancard. Je n’aimais vraiment pas ça. Qu’est-ce qu’ils allaient me faire hein ? J’avais quoi au juste ? Tournant la tête, j’aperçus Jin Hyun qui venait de monter dans l’ambulance à son tour. Haletant un peu trop fort, je cherchais à me rassurer. Après tout, les autres ne semblaient pas trop agités. Un ambulancier me demanda de rester bien droit. De ce fait, je fixais alors le plafond à défaut de pouvoir faire autre chose. Ne pas stresser, ne pas penser.  Voilà mon objectif depuis plusieurs minutes. « On est bientôt arrivé. »  précisa un ambulancier. Toutefois, voilà que ma vision se troubla encore plus. Pris de panique, j’entendis à peine les propos de l’ambulancier. Puis, les bruits autour de moi s’estompèrent une nouvelle fois. J’étais de nouveau inconscient, victime encore une fois de ce traumatisme crânien.

tenue + Je vous jure... Cet idiot avait de la chance ! De la chance que je ne sois pas du genre à réagir au quart de tour - enfin, ça dépendait pour quoi - mais aussi, et surtout, de la chance – quoique, tout était relatif - d'être déjà blessé ce qui, par principe, m'empêchait de lui en envoyer une de plus dans la gueule. Jugeant d'ailleurs que ce n'était pas le meilleur moment pour se prendre la tête avec mon meilleur ami, je préférai ne pas relever sa provocation et eus à peine le temps de laisser échapper un « Hm... » lorsqu'il me demanda si ça allait de mon côté car l'ambulance venait de s'arrêter à quelques mètres de nous. « Ce n'est pas trop tôt... » lâchai-je alors, en serrant légèrement les dents, avant de me lever pour laisser ma place aux professionnels. Je n'étais habituellement pas une personne pressée mais, pour le coup, la situation faisait que j'avais beaucoup de mal à rester en place et, ô chose plutôt rare venant de moi, j'étais stressé... Très stressé. Cependant, je tentais de me contenir et lorsque l'un des ambulanciers me demanda de monter dans l'ambulance qui allait nous mener à l’hôpital, je ne me fis pas prier. Une fois installé, je me laissai ensuite soigner, non sans toutefois gratifier mon guérisseur d'une remarque des plus froides, l'incitant ainsi à se dépêcher pour qu'il aille pleinement s'occuper de mon meilleur pote. Puis, portant ma main à mon abdomen au niveau duquel je ressentis une vive douleur, j'esquissai une légère grimace. « Vous avez mal quelque part ? » Non, non... Je fais semblant de souffrir, aurais-je voulu lui répondre. Toutefois, pour la seconde fois en moins de dix minutes, je m'abstins de l'ouvrir... « Laissez moi voir... » Laissant échapper un soupir, je retirai mon pull et soulevai mon tee-shirt, découvrant une jolie vue sur plusieurs hématomes que l'ambulancier évalua légèrement en les touchant. « Je ne peux pas vous dire précisément s'il s'agit d'une côté cassée ou juste fêlée. Il faudra faire quelques radios une fois arrivé à l'hopital... » L'écoutant seulement d'une oreille évasive, j'avais reporté mon attention sur mon meilleur ami qu'un autre ambulancier avait pris en charge durant le trajet et ce dernier nous informa bien vite que nous étions bientôt arrivés. Toutefois, quelques secondes après cette annonce, voilà que Hwan Baek chutait de nouveau. Les ambulanciers se pressèrent alors autour de lui pour lui prodiguer les soins nécessaires, tandis qu'impuissant et inquiet je ne pouvais que regarder ce qu'ils faisaient. Puis, enfin, l'ambulance s'arrêta. Les ambulanciers sortirent alors le brancard sur lequel se trouvait Baekie et le conduisirent rapidement, avec moi sur les talons, vers le bloc opératoire. « Vous ne pouvez pas rentrer, Monsieur. Attendez ici, s'il vous plait ! » s'exclama alors l'un des urgentistes à mon attention, avant que le brancard ne passe les portes du bloc...