Cette petite discussion s’était avérée intéressante, ou du moins, elle l’avait été de mon côté. C’était toujours sympathique de parler autre chose que de musique. Notre relation était essentiellement basée sur nos cours mais ce n’était pas pour autant qu’on évitait d’autres sujets de conversation. Je me sentais libre de parler de tout et n’importe quoi avec le pyobeom, et j’osais croire qu’il avait le même ressenti. J’esquissai ainsi un léger sourire qui s’agrandit à l’entente de son compliment. C’était toujours agréable de se faire flatter sans rien demander. « Merci ! » Au moins, cela prouvait que mes parents avaient fait un bon travail sur moi. Cependant, j’avais tendance à croire que les hommes préféraient les femmes légèrement détraquées. Il faut dire que j’étais plutôt doué pour tomber sur des gros cas. Heureusement, Ji Hoon était un homme respectable, et avec des valeurs. Ainsi, je n’étais pas non plus totalement surprise par notre amitié. Pour être honnête, j’avais tendance à m’amuser un peu plus que lui mais c’était le cas pour un bon nombre de mes proches. Je ne pouvais pas critiquer ce point. Je me sentirais particulièrement honteuse.

Puis, je remarquai l’heure. Le temps était passé drôlement vite, qu’il s’agisse du cours ou de cette petite balade improvisée autour du campus. Et d’ailleurs, cette petite observation semblait mettre le musicien dans tous ses états. Arquant un sourcil, je finis par lâcher un rire à la fois amusé et moqueur. Le pauvre… Il allait arriver en retard si je le retenais plus longtemps. Et pourquoi il n’avait pas pris toutes ses affaires avec lui ? Enfin, il ne semblait rien avoir sur lui, excepté son violon. Et bizarrement, celui-ci ne risquait pas de l’aider pour la suivre, surtout pour la prise des notes. Je n’osais pas imaginer s’il devait jouer à chaque fois que le professeur parlait. Une vraie comédie ! Bref, Ji Hoon était une catastrophe et le voir aussi paniquer le rendait plutôt mignon. J’étais vraiment à deux doigts de le plaindre mais mon instinct plus moqueur ne pouvait pas me permettre d’afficher un regard rempli de pitié. Pourtant, le jeune homme faisait plus qu’attention à moi. C’était agréable. « Ne t’en fais pas pour moi ! J’ai une langue et je sais parler aussi ! Et puis, contrairement à toi, j’ai tout mon temps. » Taquinai-je avant de lui faire signe de partir avec mes mains. « Pourquoi t’es encore là ? Cours allez ! » Je me mis à rire avant de m’écarter de lui, ne sachant pas quel chemin il allait prendre pour montrer à tous ses camarades à quel point il était athlétique. « On se revoit bientôt ! » ajoutai-je. Et durant tout ce temps, je comptais bien m’entraîner. Ainsi, il ne pourra qu’être fier de moi !