[ TENUE ]« Tu te fou de ma gueule ?! C’était quoi cette question que tu lui as posé ?! T’as oublié ta place ?! » Me crache mon mari au visage avec hargne. J’ai pourtant cru bien faire en m’intéressant à la vie de cet homme. Il semblait enclin à discuter avec moi … Je pensais qu’user de mes sourires doux et de cet art de la conversation que l’on m’a enseigné quand j’étais plus jeune pouvait l’aider dans ses affaires … Mais je n’avais le droit que de n’être une potiche et une jolie poupée qui devait se taire. Ravalant ma frustration et l’humiliation qu’il me faisait subir je le laissais me pousser contre ce mur et le frapper du plat de sa main à la hauteur de mon visage. Sa violence m’était familière et j’étais presque soulagée qu’il frappe se mur au lieu de moi. Je baisse le regard soumise en affichant un air désolé. La plus part du temps ça suffit à le calmer mais l’alcool qu’il a bu ce soir lui fait perdre ses moyens. Dès l’instant où nous avions quitté la salle de réception il m’avait trainé dans ce couloir se moquant bien que je n’arrive pas à suivre sur mes talons … J’ai trébuché, j’ai retenu des gémissements et me voilà bloquée contre ce mur, supportant son haleine fétide chargée d’alcool. Je déglutis et garde la mine basse pour lui montrer ma soumission. Il m’attrape brusquement le visage entre ses doigts et creusent mes joues douloureusement. Je ne cille pas sous son regard brulant et ferme les yeux sous la pression douloureuse de ses doigts. J’encaisse. J’accepte. Je subis. « Attends de voir quand on sera à la maison » me susurre-t-il menaçant. Et je retrouve cette boule au ventre. Cette peur panique. Et je suffoque. Et je blêmis. Et je laisse faire. Il se redresse, ajuste son costume. « T’aurais pu faire un effort aujourd’hui. Tu es hideuse avec cette coiffure et cette robe. J’ai honte de toi. » Je m’incline, ravale ma colère et souffle doucement. Devrais-je rappeler qu'il m'avait lui même acheté cette robe et qu'il m'avait de la porter il y a une semaine. Mais je savais déjà ce qu'il allait, que finalement sur moi ça n'allait pas. Parce que je savais qu'il avait offert la même à sa secrétaire, mais cette humiliation de plus ne me blessait plus. J'encaissais comme toujours en me taisant. « Je suis désolée Yobo » soufflais-je. Il se détourne dans une grimace de dégoût et moi je me laisse retomber contre le mur comme une épreuve difficile que je venais de passer avec soulagement. Ça aurait pu être pire. Je m’adosse au mur en reposant ma tête en arrière fermant les yeux. Connard. Je te hais … Je joue avec mon alliance que j'ai envie d'arracher mais que je me contente de faire autour de mon doigt.

Wearing | Le japonais avait l'impression d'être un ovni au milieu de tous ces enfants de riches, qui s'amusaient à se rouler et à se jeter leurs richesses aux visages. Il faisait un peu monstre de foire, sa jeunesse et la canne qu'il avait à la main étaient en adéquation totale. Il maudissait les regards curieux, mais encore plus les regards compatissants. S'il n'avait pas eut Bom Chan qui insistait pour l'amener à cette soirée, il ne serait pas venu, ce monde, n'était pas, ou plutôt n'était plus le sien. Mais il était venu en soutien à son meilleur ami qui voulait tenir tête à son jumeau, et à deux, ils étaient plus forts il devait bien l'avouer. Mais malgré tout, il ne se sentait pas à sa place, il avait passé la veille couché à ne pas pouvoir bougé, plié de douleur à cause de sa jambe. Il allait mieux, mais souffrait encore, la canne ne l'aidait qu'à moitié. Il saluait les gens que lui présentait Bom Chan avec nonchalance. Une insolence qui séduisait les jeunes femmes et agaçaient les hommes, mais qui amusaient beaucoup le duo infernal. L'amusement avait ses limites. Au milieu de la soirée, Rei ne supportait plus la douleur, et devenait irritable, un rien l'agaçait. En plein milieu d'une conversation avec une jeune femme complètement stupide mais aux obus affriolants, il s’éclipsa laissant le champ libre à Bom Chan. Tapant son tube de tradamol dans sa poche, il parcourait les quelques mètres qui le séparait de la sortie de secours en s'accrochant à l'idée qu'il avait de quoi se soulager. Lorsqu'il entra dans un des couloirs, il aperçu un couple qui semblait se disputer. Se camouflant du mieux qu'il pu, il les observa, et fut surpris de reconnaître la jeune femme. La soirée prenait une tournure inattendue... L'homme, après avoir humilié la jeune femme, s'éloigna, et Rei s'avança, un sourire bien étrange aux lèvres. « Voici un anneau que je n'avais pas vu quand tu me tenais la queue... » Il se tenait debout, droit devant elle, la surplombant de toute sa hauteur étant dans un jour où sa mobilité était réduite. « Je vois que je ne suis pas le seul à avoir un passé que je veux garder secret... » Il avait ce sourire mauvais, comme une menace, comme une promesse... Il sortit son tube de cachets magiques de la poche et le secoua légèrement. « Un remontant ? » D'un mouvement de tête, il lui indiqua la sortie de secours qui n'était qu'à quelques pas. Les antidouleurs ne faisaient pas planer à proprement parler. Ils enlevaient juste toute sensation de douleur ou d'inconfort. Pas de bad trip, pas de délire ou d'hallucination, juste une absence de sensation désagréable et néfaste, une absence de douleur. Tout ce dont Rei avait besoin, et visiblement, Wen Yi aussi.

[ TENUE ]C’est vrai, pendant une seconde je cru à une mauvaise blague. C’est vrai, pendant une seconde j’ai cru que je rêvais. Le contexte était si différent, si luxueux, bien plus que les cabines de ces toilettes … que pendant un instant j’ai cru me tromper. Mais son sourire, sa voix, son regard dédaigneux … ça ne pouvait être que lui. je blêmis en le voyant avec l’impression qu’il parlait beaucoup trop fort … paniquée je me redresse et jette des coups d’œil vers la salle. Il est improbable qu’on puisse nous avoir entendu de là-bas mais des oreilles trainaient toujours …  Je détestais l’idée qu’il puisse m’avoir surprise, qu’il puisse connaitre mon secret. Je détestais l’idée qu’il puisse avoir une quelconque emprise sur moi et à cet instant, Rei m’apparaissait comme un mauvais rêve. Un mauvais choix dont je payais le prix aujourd’hui. Son passé qu’il voulait garder secret ferait il le poids face à mon présent que je m’évertuais de cacher ? Je baissais mon regard vers ce tube qu’il tenait dans la main. « Parce que pour toi c’est ça la solution ? » demandais-je en serrant les dents, hostiles et sur la défensive. Je reste perplexe mais des rires qui sortaient de la salle de réception me firent tourner la tête. Une jeune femme aux obus proéminant et un homme que je reconnaissais comme étant prof à l’université semblaient tout à coup très complice. D’ailleurs ce dernier passa à côté de Rei et lui fait un clin d’œil. « Jolie prise. » il ne pose pourtant sur moi aucun regard, peut-être ne m’avait-il pas reconnu ? Et c’était bien mieux comme ça. Lui et cette jeune fille que je savais être conne comme pas possible disparurent derrière une porte qui donnait, il me semblait, sur la chaufferie. Je reportais mon attention sur le jeune homme en face de moi et lui arracha ses petits cachets. Je n’avais pas la moindre idée de ce que c’était et je ne savais même pas pourquoi je prenais la peine de lui répondre et d’accorder un temps sois peu de l’importance à ses paroles. Sans un mot je pris la direction de la sortie de secours et lu rapidement le nom inscrit sur la boite. Des antidouleurs. J’allais finir par être accroc aux antidouleurs … mais mon mari m’avait interdit d’en prendre, jugeant plus efficace ses punitions sur je souffrais sur le long terme. J’ouvrais la boite et en prit deux d’un coup avant de lui jeter sa boite et de sortir rapidement dehors. L’air frais me fit un bien fou et j’inspirais longuement. Je soulevais le bas de ma jupe pour retirer mon collant et poussa un soupir de soulagement. « Enfin de torture. » grognais-je avant de remettre mes chaussures et de jeter les collants dans une benne non loin de nous.

 

Wearing | Rei devait bien avouer qu'il aimait le pouvoir qu'il avait sur la jeune femme. Il aimait avoir le dessus, et si elle, elle connaissait son passé, lui, il connaissait son présent. Et vu le mari qu'elle avait, connaître son mari avait bien plus d'impact, que savoir qu'il avait un jour été champion de taekwondo. Elle jouait les dures, elle jouait celle qui allait le repousser, mais il voyait bien dans son regard qu'elle avait peur et il adorait ça...  « La solution non, y a pas de solution, alors on s'aide avec ce qu'on peut. » Il lui fit un clin d’œil en agitant son tube d'antidouleurs avant de voir Bom Chan passer derrière lui avec la nana aux gros seins à son bras. Rei eut un sourire en coin en visualisant la scène, se retenant de préciser que cette belle prise, il l'avait déjà eut. Mais ça, il en parlerait plus tard avec son meilleur ami. Pour le moment, il était occupé à sortir de ce monde qui n'était pas le sien, Et elle semblait presque aussi pressée que lui. Elle avait avalé deux cachets, et ils étaient sortis. Il eut un rire en la voyant enlever ses collants. A son tour il prit plusieurs cachets, trois ou quatre comme à son habitude, et les avala directement. « T'aurais pu me demander, je me serais fait un plaisir de te les enlever. » Il avait ce sourire en coin qu'il affichait toujours en jouant les insolents. Il sorti de la poche intérieur de sa veste son paquet de cigarette, s'en allumant une dans la foulée avant de ranger le tout. Appuyé sur sa canne, il regardait la jeune femme, la détaillant de la tête aux pieds. Son regard finit par se fixer sur son alliance. « Je t'avoue que je ne sais pas si ce qui me surprend le plus c'est de te trouver ici, ou de voir que tu es une femme mariée. » Il tira une bouffée de sa cigarette, soufflant doucement la fumée. Lui qui jusqu'à son accident n'avait touché ni tabac, ni alcool, ni drogue et avait un régime alimentaire stricte ne respectait plus rien à présent. Son corps l'avait complètement trahi alors il n'allait pas lui faire de cadeau. « Alors tu t'es marié après notre petite sauterie ou bien avant ? Dans tous les cas t'en fais pas, ça m'excite quand même. » Il adorait la façon qu'elle avait de le regarder, il affichait donc un grand sourire. Pourtant, la douleur dans sa jambe ne cessait de résonner.

[TENUE ]A sa remarque je redresse le visage vers lui et ouvre un œil. Je lâche un ricanement moqué en secouant la tête. « Ça t’aurais fait trop plaisir. » Je le toise d’un regard que je plisse. J’essaye de jouer les filles fortes, les filles dures, mais je ne trompe personne. Je détourne le regard et referme les yeux en inspirant longuement l’air frais. Je ne sais pas vraiment ce que j’ai pris, si ce n’est que ce n’est que des antidouleurs. Quelque chose comme ça. J’attends qu’il fasse effet sans vraiment m’attendre à grand-chose. J’aimerais lui fausser compagnie mais je n’ai pas vraiment d’autres endroits où aller et que sa présence bien que pesante n’avait rien de désagréable et qu’elle était bien plus intéressante que celle de mon mari. Quand il me parla de ma bague je cachais ma main dans mon dos par réflexe et fit tourner la bague autour de mon doigt. Chaque fois que je la portais elle me paraissait si lourde, si voyante, si écœurante. Je mordillais ma lèvre en haussant des épaules. «  Qu’est-ce que ça change de toute façon ? » J’aimerais pouvoir fumer aussi, juste pour avoir une contenance, de quoi m’occuper … mais je n’ai jamais fumé de ma vie. Ça réduirait mes capacités vocales, mon souffle serait trop court et je tiendrais bien moins les notes hautes. Mais je devais avouer que pour le coup il avait de quoi s’occuper alors que j’étais simplement adossée à ce mur. Je zieute dans sa direction sans savoir quoi lui dire, j’avais vraiment changé depuis la dernière fois. Il avait cette attitude suffisante et moqueuse qui m’agaçait pourtant je n’arrivais pas à être … en colère. Comme si tout ça, dans le fond, ce n’était qu’un jeu entre nous. la frontière entre la colère et la provocation était si fine que je ne savais plus comment jouer avec lui. Je me redresse et traverse la ruelle pour aller jusqu’à lui. je m’adosse au mur à côté de lui et le fixe du coin de l’œil. « Qu’est-ce que tu fais ici ? T’as l’air d’avoir envie de fuir autant que moi. » 

 

Wearing | Il détaillait la jeune femme du regard, Rei repensait au commentaire qu'il avait entendu au sujet de cette robe. Son mari avait osé dire que cette robe ne lui allait pas. Pourtant, il trouvait Wen Yi aussi terriblement désirable que toutes les fois où il l'avait vu. Il avait toujours su résister, jusqu'à la dernière fois. « Encore plus plaisir que tu ne le crois. » Il avait un sourire carnassier, repensant à leur dernière rencontre. Elle n'avait pas l'air d'une femme mariée cependant, ni d'une femme heureuse. Elle était trop jeune selon lui, et bien trop soumise de ce qu'il avait vu. Il doutait que ce mariage fut un jour un mariage d'amour. Toute cette situation puait le mariage arrangé à des kilomètres, et il devait bien l'avouer, il la plaignait. « Ca n'aurait rien changé, je t'aurais quand même sauté. » Il haussa les épaules, il n'était pas le genre de type qui avait ce genre d'état d'âme. Il continuait de fumer sa cigarette tranquillement, content du trouble qu'il voyait naître en elle. Bien qu'elle semblait vouloir prétendre que tout allait bien. Il rejeta une fumée épaisse, toujours calé sur sa canne. « Je suis venu accompagné mon meilleur ami. Ce genre de petites sauteries entre gosses de riches nous amuse beaucoup. Surtout les petites merdes comme ton mari, ils sont hilarants. » Il avait un sourire moqueur, pensant au jumeau de Bom Chan. Ce genre d'homme qui n'en était pas vraiment et qui se gargarisait de ses propres richesses, comme si son argent était toute sa virilité. Il tourna le visage vers elle, la regardant dans les yeux. « Et sinon, il te tape dessus depuis le début ou il a quand même essayé de te faire croire qu'il t'aimait ? » Il avait vu la façon dont son mari lui parlait, il avait vu ses gestes, la peur et la résignation dans les yeux de la jeune femme. Il n'était pas devin, mais il était observateur, et il se souvenait aussi des bleus sur le corps nu de la coréenne. « J'ai vu tes ecchymoses, je sais reconnaître des marques de coups et tu le sais. Fais pas semblant, ça sert à rien avec moi. »

[TENUE ] « La ferme. » lâchais-je brusquement en zieutant la porte. Prononcer à voix haute qu’il m’avait baisé n’arrangeait en rien mes affaires et je n’avais pas envie que des oreilles qui trainent ne choppe l’information contre mon grés. Je soupire avant de lâcher un petit rire. Ce genre de réception n’est qu’une mascarade ridicule pour étaler sa richesse et se faire des contacts. C’est une course ridicule au rond de jambes et au pot de vin. Si la face luxueuse de ses soirées peut donner l’impression de vivre dans un monde paillette, la face cachée pleine de débauches, de putes, de sang et d’argent a de quoi répugner … C’est un monde que je déteste et qui me donne envie de vomir.  C’est un monde que je ne veux pas connaitre mais dans lequel on m’oblige à vivre. J’hausse les épaules en fermant les yeux avant de les rouvrir trop surprises par sa question pour trouver quoi dire. Comment le Sait-il ? Ce n’est pas bien difficile à deviner malgré tout mais … personne jusqu’à aujourd’hui n’avait pris la peine de me le faire remarquer … Et si ça pouvait m’arranger, je me rendais compte avec les paroles de Rei que je me sentais terriblement seule sous la coupe de cet homme. Mes parents, pourtant au courant de la situation le laissait faire et moi … je subissais en silence. Le gardant si fermement scellé entre mes lèvres pour ne pas risquer de perdre ce que j’ai à l’université. La seule et unique chose qui me donne un tant soit peu d’importance. La seule chose qui me donne réellement envie de me battre … c’est la seule parcelle de vie que je contrôle un peu … Je ricane à sa dernière remarque « Je te signale que l’état de mon dos je ne le dois qu’à toi. » Je me contorsionne un peu et ouvre ma robe pour lui montrer les hématomes qui recouvre tout mon dos. Mais ils s’estompent doucement avec le temps. « Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon. » soufflais-je en me rhabillant. Je croisais les bras sur ma poitrine et fixa le bout de la ruelle avant de murmure. « Il a jamais fait croire qu’il m’aimait. » Pas même un seul jour, pas même une seule seconde. Pourtant j’aurais essayé, s’il me l’avait demandé. J’aurais essayé d’y croire. « Il a attendu 3 mois avant de commencer, mais j’étais juste chanceuse qu’il ait beaucoup de boulot à ce moment-là. » Je pince mes lèvres et chasse l’air triste de mon visage pour arquer un sourcil provoquant vers lui. « Pourquoi tu demandes ça ? » garde un air détaché Wen Yi, t’as appris à faire semblant avec le temps pas vrai ?

 

Wearing | Il aurait bien sourit en voyant l'air surpris de Wen Yi en l'entendant lui demander depuis combien de temps son mari la frappait, mais ce n'était pas réjouissant. Il se demandait vraiment pourquoi tous les mecs pétés de thune ressentaient le besoin d'écraser les femmes avec qui ils étaient. Il pensa au jumeau de Bom Chan, au mari de Wen Yi... Des poches pleines mais des petites bites. Il regarda son dos, des bleus en tâchaient la surface, mais malgré tout, il trouva la vision excitante. « Ceux là tu les voulais... » Rétorqua-t-il simplement avec son habituel sourire insolent. Il la regarda se rhabiller c'était presque dommage. Appuyé sur sa canne, il finissait de fumer sa cigarette en l'écoutant. Il avait visé juste, évidemment, il savait parfaitement reconnaître des traces de coups. « Je demande juste comme ça. Les mecs comme ton mari me fascinent par leur lâcheté. » Il haussa les épaules et jeta le mégot de sa cigarette un peu plus loin dans la ruelle. Il vint s'asseoir à côté d'elle, grimaçant à la douleur dans sa hanche et sa cuisse. Il tendit sa jambe douloureuse et garda la seconde pliée. Il se cala contre une marche. « Depuis que je suis gamin j'ai appris à donner et éviter les coups. Et tous ces petits cons comme lui se donnent l'illusion de savoir se battre en frappant  des femmes... C'est ridicule. » Il eut un rire méprisant. « La virilité ne se trouve pas dans le porte-feuille mais ça ils ne le savent pas. » Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était battu avec ce genre de connards, souvent aidé de Bom Chan d'ailleurs. Lui et son meilleur ami avaient une telle haine pour ce monde. Rei pouvait au moins se vanter d'être honnête avec lui même, il ne cachait pas l'ordure qu'il était derrière de grands airs. « Et j'imagine que tu as des raisons pour rester avec lui... » Ou alors elle était masochiste, mais l'expression presque désespérée qu'elle avait eut un peu plus tôt lui disait le contraire.

[TENUE ] Au moins nous avions la même aversion pour les gens de ce milieu. Je souris en coin à ses remarques et laisse échapper un petit rire dépité. C’est tellement juste. Mais comment leur faire prendre conscience ? Pour ce qui est de mon mari, il respire la force, la puissance, il est de ces hommes qui assouvissent leur avilissement avec un plaisir malsain. Je relève mon regard et le pose sur Rei. Je frotte doucement mon nez en souriant amusé. Je cache ma peine et secoue mon visage en soupirant. Mes raisons de rester avec lui ? Aucune, si ce n’est la pression familiale. Je n’ai aucune raison de subir les violences de cet homme. Cet être abject qui me donne des nausées. Pourquoi m’infliger de tels sévices, concéder un tel comportement et rester soumise … ? Au détriment de ma vie. J’ai failli mourir plus d’une fois sous la coupe de ses mains qu’il serrait autour de mon cou et seul les gémissements de ma mère me suppliant en pleure de lui obéir me faisait écho. Je n’ai ni soutient ni reconnaissance de ma douleur et ça fait mal. Ça fait mal de discuter de ça. Je détourne le regard en frottant mes bras comme si j’étais frigorifiée pourtant les températures sont étrangement douces. « J’en ai. Elles ne sont pas … valables, aucunes raisons ne seraient assez bonnes pour accepter ça mais … j’en ai. » Je m’approche de lui et fixe sa canne. « Pourquoi tu me détestes autant Rei ? » soufflais-je comme si j’avais le droit de l’appeler par son prénom. Comme si j’avais le droit de m’approprier son prénom parce que nous avions baisé un soir ensemble.  Je lorgnais sur sa canne et m’approchais de lui en sentant les cachets faire effet. « Plutôt efficace ton … truc. » Peut être que le mélange avec l’alcool que j’avais dans le ventre n’était pas une bonne idée. Je n’avais ni mangé ni prit le temps de grignoter quoique ce soit. Je me contenter de m’enfiler des flûtes de champagnes pour me donner contenances et quelques choses à faire pendant que mon mari me délaissait consciemment.  Mais maintenant que j’étais dans cette ruelle avec Rei, je trouvais ma nouvelle occupation beaucoup plus intéressante. Je déglutis en me rendant compte que je fixais ses lèvres depuis un peu trop longtemps.
 

 

Wearing | Rei avait du mal à comprendre les femmes qui ne fuyaient pas les hommes qui les traitaient comme le faisait le mari de Wen Yi. Pour rester avec de tels connards il fallait soit ne pas avoir d'amour propre, soit avoir de solides raisons. Et souvent, le seul attrait qu'avaient ces bâtards étaient leurs portes feuilles bien remplis, mais bizarrement il n'avait pas l'impression que la jeune femme était si vénale. Il avait aussi en tête leur dernière rencontre, la jeune femme était aussi dérangée que lui, ce n'était là ni une critique, ni un compliment. C'était le simple constat qu'elle était aussi malade que lui et cherchait tant l'humiliation et l'attention que c'était presque douloureux de la voir se battre pour ça. C'était presque décevant d'entendre que ses raisons n'étaient pas valables... Il haussa simplement les épaules, ne cherchant pas davantage. Néanmoins, il tourna la tête vers elle lorsqu'elle lui posa cette question, il ne s'y attendait pas vraiment. Il se contenta de sourire, se drapant dans une nonchalance qui lui permettait de mettre de la distance entre elle et ce qu'ils ressentait vraiment. « Je ne te déteste pas... Je déteste le monde entier, c'est pas la même chose. » Il sourit, arrogant, la regardant se rapprocher de lui, une lueur étrange dans les yeux. Il rit en entendant que les cachets faisaient de l'effet sur elle, si elle avait bu il était certain que son ressenti serait accentué. « Si tu le dis... A part m'anesthésier de toute douleur à grosse dose ça fait longtemps que ce ne sont plus que des smarties pour moi. » Il avait un sourire amer, ne ressentant pas le besoin de cacher son addiction aux antidouleurs à la jeune femme. « Ce que je déteste c'est que tu saches qui j'ai été avant... Comment tu peux me désirer alors que tu sais à quel point j'étais brillant avant. » Il parlait de ces choses si sombres avec un sourire désabusé. Ca faisait longtemps qu'il avait renoncé à comprendre quels plans tordus la vie avait pour lui, il les subissait sans se débattre. Il changea sa position pour se rapprocher de Wen Yi, un air arrogant collé au visage. « Me regarde pas comme ça, tu sais comment ça va finir... Et ce serait bête d'arracher cette robe aussi. » Il eut un rire rauque, alors que ses yeux courraient sur le corps de la jeune femme. Les choses allaient mal se finir si ils continuaient ainsi... Mais au point où il en était, il n'était plus à un faux pas de près, surtout si ce faux pas ressemblait à une femme aussi séduisante que Wen Yi.