Bago ne se rendait pas vraiment compte que oui, il les mettait en danger tous les deux. Il n'avait pas non plus remarqué que l'arbre sur lequel il était monté, plein de fureur n'était autre qu'un géant de bois et qu'il venait de lui faire très très mal en plus de l'avoir mis en colère. Ce furent grâce aux mots de dewei que l'enfant baissa les yeux et remarqua qu'il avait quitté la terre ferme, bien plus qu'il ne l'eu pensé. En fait, le géant s'était simplement mis debout, réveillé par les bêtises des deux asiatiques et bago se tenait alors sur ses épaules, rien que ça. Il gloussa un moment avant de s'accrocher à deux branches, entendant alors, percer dans le paysage, le cri du monstre "- Dewei tire toi vite !" ordonna et conseilla le tatoueur qui serra les jambes alors que le géant commençait à avancer vers son ami. Il fallait qu'il l'aide, et il essayait de trouver un moyen. Comme merry et pipin dans le seigneur des anneaux, bago trouva alors une liane et la lança à son bro pour qu'il monte avec lui "- dépêche toi d'attraper ça !" commanda le jeune garçon au cas où son camarade n'aurait pas compris. Le gosse se redressa alors, tenant fermement la corde en branche, et observa le paysage qui se dressait devant lui. Tout le monde que les deux protagonistes avaient exploré était un véritable royaume qui s'étendait sur une étroite plaine et dont certains décors semblaient disparaître, comme englouti par l'espace. C'était encore plus weird que le gosse aurait pu le croire. Il écarquilla les yeux et se rendit alors compte le chemin parcouru depuis le départ, avait été dévoré par un mal bleu nuit. "- bon sang mais qu'est ce qui se passe ?" s'interrogea le requin, pressé que dewei voie ça et donne un second avis.

Les voilà tous les deux sur le dos du géant qui semblait se déplacer vers cette dite lumière jaune. Et pour une fois depuis longtemps, dewei n'inventait pas. Il y avait réellement une odeur citronnée presque irrespirable. Bago posa son bras devant son nez et baissa le regard. C'était insupportable comme sensation : ça le chatouillait de partout, comme s'il venait d'éplucher un oignon tout en se couvrant de poil à gratter. Visiblement son ami était dans le même cas. Mais il fallait tenir, tout simplement parce qu'il fallait trouver un moyen de sortir d'ici. "- ça devient trop dur là..." murmura le garçon qui commençait déjà à tourner de l'œil tant il suffoquait sous cette torture. Alors, dans sa fine perspicacité et aussi parce qu'il voulait sortir son frère de là, il se mit à réfléchir non sans peine à cause de l'air pollué. Il réfléchit un instant. "- oh mais attends ! J'y pense ! Si la sortie n'est pas sur la terre ferme, elle est peut être en haut ou sous le sol !" comme une énigme qu'il venait de résoudre, bago pensa fort à ce qu'il désirait le plus au monde : rentrer chez eux. Il ouvrit alors un œil et scruta les cieux à la recherche d'un quelconque indice. "- tiens dewei, si tu vois un trou de lapin ou un endroit par lequel on pourrait s'échapper dit le moi. Je regarde en haut, tu regardes en bas." pour tout dire, le plan semblait assez farfelu, surtout que l'étudiant avait sorti une théorie un peu bancal à la va vite sans vraiment savoir où cela allait les mener. Mais il fallait tout tenter pour s'échapper de là.

Bago dévisagea dewei sous sa question idiote avant de se mettre à rire. Son pote réussissait toujours à lui redonner le sourire même dans les périodes de grand stress comme actuellement où les deux jeunes hommes semblaient être coincés dans ce monde qui leur faisait perdre la tête pour toujours. Le sango leva le nez, vers ce ciel jaune orangé comme privé d'un coucher de soleil et il scruta un quelconque billet de sortie. Mais il fallait se rendre à l'évidence. Ils étaient perdus. Rien ne pourrait les faire sortir d'ici et dédé avait raison. L'enfant soupira avant de secouer la tête "- et merde. Je sais pas qui a vendu la cam qu'on a fini mais elle nous fait des trucs bizarres." remarque inutile maintenant qu'ils avaient déjà vécu la masse d'événements chelous mais il fallait bien arriver à tirer à haute voix une conclusion. Bago baissa alors soudainement la tête quand il entendit parler d'une porte. Il la remarqua de suite : il fallait dire qu'elle était pas très discrète et faussement bien cachée. Le requin s'agrippa alors au géant et fit signe à son ami qu'il fallait descendre immédiatement sans se faire griller. Alors, le gosse s'empara de la liane et escalada le monstre avant de sauter et de rouler par terre, surveillant pour voir si dewei le suivait. Il l'encouragea d'un geste de la main avant de surveiller les alentours pour voir si là encore ils allaient devoir subir une nouvelle sorte d'épreuve. Visiblement on semblait vouloir les laisser découvrir tranquillement la porte qui attirait les deux asiatiques comme des aimants "- t'es prêt bro ?"

Les voilà par terre. Bago debout comme un conquérant et dédé au sol, comme un petit crucifié ; il était clairement en position latérale de sécurité, enfin façon de parler. Le gamin se mit soudainement à rire sous la tenue de son frère mais l’aida tout de même à se relever. Ils n’avaient tout à coup plus le temps pour la plaisanterie, la dorure de la porte était proche, et les deux garçons semblaient hésitants à l’idée d’entrer là-dedans. Le paysage derrière eux était de plus en plus jaune et l’odeur du citron recouvrait leurs narines d’une manière des plus écœurantes. Mais dewei brisa finalement le doute et se décida à entrer en premier dans les abysses de cet arbre. Il faisait affreusement sombre, et bago était tellement préoccupé par ça qu’il n’entendit pas tout de suite la musique « - bon dieu, il fait noir comme dans un cul de chameau ici. » constata avec brillo le gosse qui finit par se taire pour entendre et écouter. Il tapota sur l’épaule de son camarade pour lui faire comprendre qu’il y avait une mélodie dans l’air, chose que dédé avait remarqué depuis longtemps apparemment. Ce dernier d’ailleurs craignait la nuit, mais il ne fallait pas qu’il s’inquiète, le sango était là. Il attrapa le bras de son bro et le tira un peu vers lui « - t’en fait pas. ferme les yeux et marche toujours tout droit. » ce fut ainsi, que bago s’avança sans lâcher l’asiatique, et il termina d’ailleurs par se casser la gueule en loupant une marche. Le gamin ouvrit les yeux dans un grognement douloureux et se tut presque aussitôt. Ils venaient de débarquer dans une pièce ronde, décorée comme aux temps de la royauté en europe avec des lustres, des tapisseries et pleins de miroirs à s’en donner mal à la tête. Soudainement, une voix se fit entendre « bienvenue. » flippant.